L'impérialisme culture occidental et devenir de la culture africaine: Défis et perspectives( Télécharger le fichier original )par Bernard ZRA DELI Grand Séminaire Saint Augustin de Maroua - Fin de cycle de Philosophie (Licence) 2008 |
III-2.2. L'Internet comme moyen de diffusion de la culture africaineA l'échelle mondiale, la culture africaine pour sa promotion demande l'engagement de tout africain. Mondialiser cette culture pour faire connaître aux autres la richesse qu'elle renferme se veut la vocation de nous tous. Pour que cette culture soit fonctionnelle, elle doit être l'apanage premier de nous tous. La culture africaine doit avoir pour ambition réelle et pour vocation d'offrir aux autres un complément des valeurs qu'ils ne possèdent pas. De ce fait, à travers l'Internet, l'Afrique doit se tourner vers les autres continents pour recevoir et donner ce qu'elle a de meilleur. Félix HOUPHOUET-BOIGNY pense qu'« elle a à apporter comme tous les autres continents, ses valeurs propres : un certain sens de la communauté, un humanisme africain, une sagesse, ce sont là des valeurs qui manqueraient au monde, et dont il a besoin. »100(*) Les Africains doivent opter pour une grande production culturelle d'où émergera le génie africain. L'effort de certains pays tels la Côte d'Ivoire, la République Démocratique du Congo, le Cameroun par leurs multiples productions artistiques des réalités du continent est encourageant. La diffusion rapide des valeurs culturelles africaines à l'échelle mondiale doit se faire par l'usage de l'Internet. Cet outil nous offre une seconde chance. C'est un réseau propice pour la vulgarisation de la culture africaine, une réelle emprise pour l'Afrique de montrer et de présenter au monde sa vraie culture. L'Internet, même s'il a quelques zones d'ombre, demeure un outil de promotion de la culture. C'est pour nous Africains, une opportunité (à bon usage rationnel) d'user de cet outil pour rejoindre sur la table de dialogue les autres cultures pour une autocritique. Pour y parvenir, il est judicieux de mettre en place des sites de promotion culturelle, des vitrines culturelles qui ouvriront l'Afrique à d'autres cultures, lui permettront d'exposer sa « Weltanschaung » et d'entrer en contact permanent avec d'autres sensibilités. Ces sites serviront également des marchés de vente des produits culturels, d'exposition d'artistes africains et de galeries culturelles. Un service est rendu ainsi à nos frères de la diaspora. L'humanité tout entière entrera en contact avec la richesse des vestiges culturels africains. Beaucoup d'Etats en sont déjà conscients et ont fait quelque chose dans ce sens. Grâce à leur esprit d'initiative, des sites comme AFRINET, « NDEUP 1 », « TOUROU 2 », « GOUMBE 3 » donnent un panorama et un background de l'Afrique. Ces sites rendent facile l'apprentissage des langues africaines. Certains sites d'apprentissage des langues africaines suscitent d'ailleurs de plus en plus un intérêt chez les Africains de la diaspora. Ils sont fiers d'appartenir à un peuple au passé glorieux et qui a su conserver ses langues malgré une histoire assombrie par la traite négrière et de la colonisation. Grâce au progrès technologique, on trouve sur l'Internet des dictionnaires français wolof, des sites Web en Swahili. On lit avec gaieté sur le Web du swahili du Xosa, de l'Ikan à côté du français et de l'anglais. MBENGUE constate à cet effet que : « de plus en plus les langues africaines sont enseignées dans les grandes Universités américaines et européennes et l'Internet y est grandement pour quelque chose. »101(*) Il reste encore beaucoup à faire car combien de nos pays en ont pris conscience ? Combien de nos langues autochtones sont enseignées dans nos écoles, dans nos Universités d'Etat et combien d'entre nous, connaissons notre culture et parler couramment notre langue maternelle ? Malgré ce constat douloureux, il n'est pas tard. Car, l'Internet nous offre une chance pour la promotion de nos langues, de nos arts, bref de notre culture. Nous devons nous en réjouir et l'utiliser à bon escient. De notre sagesse et engagement dépendra son rôle. Car, son mauvais usage conduit à des perversions et à la dépersonnalisation. Nombre sont ceux qui l'usent à des fins lamentables telle la pornographie, à l'écoulement des drogues des réseaux mafieux, certaines y apprennent le crime, la violence et le vol. D'autres y cherchent des contacts virtuels qui aboutissent très souvent au mariage. Le cas flagrant de nos soeurs africaines est fortement souligné. Pour Charles ATEBA EYENE : « nos soeurs qui, sur la base de simples photos vont en Belgique, en France, en Suisse ou aux USA sont souvent surprises de constater quelles doivent servir de femmes aux chiens et aux autres chevaux. D'autres sont obligées d'épouser leur ancêtre parce que les photos reçues datent de la jeunesse. »102(*) * 100 HOUPHOUET-BOIGNY F., Tradition et Modernisme en Afrique Noire, rencontre internationale de Bouaké, Paris, Seuil, 1965, p. 313. * 101 MBENGUE, « Internet et enjeux culturels en Afrique », Site Internet (AFRINET). * 102 ATEBA E. C., Comprendre l'éthique. Du discours à la pratique, Sl, éd. A.M.M.-nov. 2001, p.80. |
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