Problématique de la gestion des déchets d'élevage et ménagers biodégradables: Cas de la cité de Lubero( Télécharger le fichier original )par Alain KAKULE MANZEKELE Université de conservation de la nature et de développement de Kasugho - Graduat 2008 |
CHAPITRE QUATRIEME : DISCUSSION DES RESULTATS.4.1 LA GESTION DES DECHETSComparativement à ce qui est dit par www.environnement.gouv.fr, www.amorce.asso.fr/rubrique.php3?id_rubrique=3 sur la gestion et le recyclage des déchets, nous trouvons que seulement 5,541% de notre échantillon pratiquent le compostage et le reste des méthodes utilisées dans la gestion et le recyclage des déchets ne sont pas utilisées par notre population. Ceci s'explique par le fait que les agents sanitaires les visitent moins ; soit 16,09% de nos enquêtés affirment avoir reçu la visite de ces agents, mais aussi par manque de technicité, des matériels appropriés et par illettrisme de notre population estimé à 55,41%. Nous référant aux résultats enregistrés dans le tableau N° 9, nous avons constaté que le compostage est plus pratiqué dans la cité de Lubero ; soit 3,166% de notre échantillon, que par les ménagers de Mulo (1,583%) et des environs de Lubero (0,792%). Pour l'application du compostage, SHABANTU (2006) n'a trouvé aucun ménage dans le village de Kasugho qui pratique le compostage. Pour notre cas nous avons remarqué que 5,541% de notre population d'étude pratiquent le compostage mais aussi l'incinération (30,34%) et l'enfouissement (3,958%). Par contre, le constat de RECORD (2002) est que la technique de compostage s'est développée en France dans les années 1950 et 1960 comme un procédé de traitement global des ordures ménagères entre autres. Cependant, le compostage des matières organiques a ensuite régressé avec la complexité croissante des matières organiques et face à la concurrence de techniques moins coûteuses (mise en décharge) ou radicales (incinération). Par rapport aux résultats fournis par SHABANTU (2006) relatifs à la gestion des déchets par la population de Kasugho, nous pouvons dire que la population de Lubero et de ses environs serait plus informée sur le mode de gestion des déchets que celle de Kasugho. Ceci s'expliquerait par le fait que le taux d'analphabétisme est plus élevé à Kasugho (82%) que celui de Lubero et ses environs (55,41%). Les résultats de nos recherches et les résultats de SHABANTU (2006) viennent appuyer l'idée de BOTKIN (1995) qui dit que : « la technique de compostage est populaire en Europe et en Asie. Dans la plupart des pays en voie de développement, l'absence des services adéquats d'évacuation des ordures ménagères est à la base de la non pratique du compostage». Les résultats relatifs au lieu de décharge obtenus par SHABANTU (2006) nous montrent que 15% de la population de Kasugho utilisent les poubelles pour se débarrasser des ordures et 85% les abandonnent au sol tandis que pour notre population d'étude, les poubelles (8,707%), les champs ou jardins (22,43%), la voie publique (1,055%), laisser traîner au coin de la parcelle (15,83%), dans les rigoles ou ruisseaux (14,25%). Le fait de laisser traîner les ordures au coin de la parcelle, et sur la voie publique s'expliquerait par l'inefficacité du service de l'hygiène de notre milieu d'étude. Ce qu'il a de particularité, notre échantillon utilise les ordures pour la fertilisation de leur champs ou jardins. Pour la gestion des eaux usées, 8,71% de notre échantillon font recours à la poubelle, personne n'a fait mention au puits perdu et 91,29% n'utilisent ni puits perdus ni poubelles. Nous referant au mode de gestion des déchets par la population de Lubero et de ses environs, nous trouvons que cette population est exposée aux problèmes d'hygiène. Cette population laissant traîner les ordures dans la parcelle, favorise la prolifération des certains agents vecteurs des maladies tels les moustiques, les mouches, les rongeurs... mais aussi les odeurs nauséabondes, la nuisance, l'encombrement, l'esthétique. Ceci rejoint l'idée de l'Organisation Mondiale de la Santé en 1995, qui avait constaté que le problème classique tels la mauvaise hygiène, l'élevage dans les maisons d'habitation, la contamination de l'eau et des moustiques et autres vecteurs des maladies demeurent les principaux facteurs de mauvaise santé liés à notre environnement et estime que cette mauvaise qualité explique 25% des maladies évitables dans le monde. Nous avons aussi trouvé que les mêmes facteurs sont observés dans le milieu de Lubero et ce problème ne trouvera pas de solution durable tant qu'une partie considérable ne prendra conscience de l'importance de trou à ordure mais aussi du système de compostage comme amendement des champs en matière organique. L'étroitesse des parcelles est un facteur qui handicape la pratique du compostage car cette technique exige la disponibilité en espace suffisamment étendu. LINGO (...), ambrasse les mêmes opinions en disant «la dent pourrie gâtera toute la couche» et que le problème est de plus à plus engravant dans toute l'Afrique à cause de la pauvreté occasionnée par l'instabilité politique des Etats africains. Nous trouvons que les cours d'eau traversant les villages et les villes sont victimes d'une pollution en recevant toutes les matières organiques (ordures ménagères). Ainsi, en référence du tableau N° 6, dans notre milieu d'étude, 14,25% de nos enquêtés nous ont affirmé jeter régulièrement les déchets ménagers dans les rigoles et ruisseaux. Par rapport aux axes, l'axe Lubero nous semble-t-il avoir un pourcentage élevé de rejet des déchets dans les rigoles soit; 8,179% de notre échantillon, l'axe Mulo reçoit 3,958% et les environs accueillent 2,111% de notre échantillon. Comparativement aux résultats fournis par SHABANTU (2006) relatifs au rejet des déchets dans la rivière soit 4% par la population de Kasugho sont moins élevés que ceux de la population de Lubero et de ses environs soit ; 14,25% de notre échantillon. Ceci s'expliquerait par le fait que la cité de Lubero et ses environs a une hydrologie qui traverse presque tous les axes y compris les environs que celle du village de Kasugho se trouvant aux extrêmes du village. Les résultats de nos recherches et les résultats de BREWER (1994) cité par SHABANTU (2006) viennent rejoindre l'idée qui dit que les cours d'eau traversant les villes des pays développés (industrialisés) sont pollués par le déversement et le transport de toute sorte des déchets qui constitue un problème général sur les écosystèmes ichthyologiques par leur toxicité. Le fleuve Rhin est actuellement utilisé comme moyen de transport des déchets industriels ; depuis le milieu des années 1980 le niveau de la pollution du fleuve Jaune a été multiplié par deux suite au déversement des déchets industriels toxiques par les usines de la région industrielle de l'Est et la disparition du Dauphin de Chine ou Dauphin de Yang Tsé et de nombreux décès par le cancer en sont les exemples parlants des accidents dû aux déchets (KHASIRIKANI, 2008). |
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