Conclusion
La promotion du secteur productif au Sénégal
passe par la facilitation de l'accès au financement et à
l'encadrement technique des PME ou TPE. En effet, les bailleurs de fonds sont
prêts à financer les activités porteuses à la
condition qu'elles sont non risquées et donc formelles. Or, la
population active Sénégalaise est constituée de plus de
60% d'actifs informels. Les bailleurs rejoignent les banques dans leur niveau
d'aversion au risque client. La question qu'on se serait tenté de nous
poser est « qui va financer le secteur parallèle
alors ». Les IMF ont su répondre à cette question, en
mettant à la disposition des PME exclues du système financier
classique par manque de garanties suffisantes, des services adéquats. Le
fait qu'elles soient dans l'économie parallèle ou moderne importe
peu. Ce qui amène certains auteurs à accuser les IMF de ne pas se
soucier de l'objet des crédits qu'elles accordent. Ce qui augmente le
niveau du risque perçu. Mais la microfinance s'est fixée comme
objectif d'inclure financièrement les ménages. C'est pourquoi sa
réussite s'est basée sur :
· La proximité géographique
· La proximité psychologique (confiance mutuelle,
culture...)
· L'innovation (avec l'intégration des pratiques
informelles)
Cependant, le secteur souffre de contraintes qui pourraient
remettre en cause son efficacité en matière de financement des
PME. Elles sont liées à la réglementation, aux taux de
refinancement élevés et au manque d'infrastructures
adéquates pour les IMF naissantes.
Pour pallier à ces contraintes et favoriser la
promotion du secteur, les agents de coopération appuient
financièrement et techniquement les IMF. Ces dernièrement ont pu
se développer grâce au transfert de soir faire dont les acteurs au
développement ont pu leur apporter. Cela a permis d'éradiquer les
pratiques informelles tout en les intégrant aux procédures de
gestion des organisations. L'Etat Sénégalais a mis en place de
son coté des structures d'appui aux PME et implique les services
financiers décentralisés (SFD) dans ses projets de
développement économique.
Néanmoins la majorité des IMF font de plus en
plus face à de nouvelles contraintes, à savoir
l'évaporation de leurs clients PME en croissance vers les banques, le
risque systémique qui pourrait provenir de l'inexistence d'une centrale
des risques pour le système financier décentralisé, le
déficit de moyens financiers adéquats à leur
développement et l'insuffisance de leur présence au niveau rural
du à l'enclavement de certaines régions
Sénégalaises souffrant d'une défaillance d'un
système de transport adapté.
Ce dernier point mériterait une étude plus
approfondie dans la mesure où ce sont les zones rurales qui constituent
le bassin alimentaire du Sénégal. Et au moment où, le chef
d'état maître Wade a lancé la Grande Offensive Agricole
pour la Nourriture et l'Abondance (GOANA) et de la flambée des prix des
denrées de première nécessité, il serait
intéressant d'étudier comment la microfinance pourrait être
réorientée vers le secteur agricole pour promouvoir
l'autosuffisance alimentaire.
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