G. TECHNIQUES DE RECHERCHE
Notre recherche est le fruit d'un ensemble d'entretiens et
d'interviews de plusieurs individus (acteurs, observateurs, professionnels,
sympathisants, chercheurs) et d'une exploitation intense de documents
fondamentaux, généraux et spécialisés.
D'abord, le passage en revue des ouvrages sur la
participation politique, le système politique camerounais et des
articles de référence sur les diasporas nous a permis de nous
imprégner de notre problématique et de faire l'état de la
question. Ensuite une série d'entretiens accordés par quelques
anciens membres de la diaspora camerounaise nous a donné un
aperçu historique de la question. Il s'agit bien évidemment des
échanges que nous avons eus avec d'anciens étudiants camerounais
en France et membres de l'UNEK, et de la section France de l'UPC. Des
données recueillies des sites Web de partis politiques et les interviews
réalisées auprès de quelques militants de partis
politiques (RDPC, parti au pouvoir et de la majorité
présidentielle ; et SDF, principal parti d'opposition) nous ont
permis de dresser une organisation de ces deux entreprises partisanes
camerounaises en France et en Grande-Bretagne. Enfin, des échanges avec
des membres actuels de la diaspora camerounaise de France et d'Allemagne
à travers Internet nous ont renseigné sur leurs activités
et leurs réseaux.
Cependant, nous n'avons pu rentrer en contact avec aucun
membre de l'administration publique, anciens membres de la diaspora
camerounaise, disposés à nous parler de leur intégration
au sein du système politique camerounais.
Pour acheminer cette étude, nous avons
bénéficié de la collaboration de nos professeurs,
notamment en ce qui concerne l'encadrement scientifique. Nous avons beaucoup
travaillé avec les différents sites Web des mouvements de
diasporas camerounaises et quelques partis politiques camerounais
représentés à l'étranger, des informations sur
l'Afrique et le Cameroun en particulier. Les documents de premières
sources ont en effet constitué notre principale base de données.
L'éloignement de notre principal objet d'étude (les diasporas
camerounaises de France et de Grande-Bretagne) a constitué un grand
handicap à la présentation de l'analyse dans ce travail. Les
difficultés d'obtention des données chiffrées, la
participation de ''diasporiques'' francophones plus que d'anglophones ont eu un
impact majeur dans la présentation de notre travail.
H. ANNONCE ET JUSTIFICATION DU PLAN
Notre hypothèse principale, nous a conduit
à privilégier dans ce travail une articulation autour de trois
chapitres, comportant chacun deux sections et deux paragraphes.
Le premier chapitre, tremplin et flash-back
historique met en exergue le début de l'implication des Camerounais de
l'étranger dans la lutte pour l'indépendance de leur pays. Bien
que consciente du caractère déjà pluriel de la diaspora
camerounaise entre 1948 et 1990, nous avons choisi de nous appesantir sur les
rapports entre les étudiants camerounais de France et de Grande-Bretagne
avec le mouvement nationaliste au Cameroun dans les années 1950,1960,et
1970. Le choix de cette population est dû au fait qu'elle constituait
à cette période, la principale caractéristique des
Camerounais de l'étranger.
Le second chapitre vient conforter notre
hypothèse principale de la citoyenneté à distance en
mettant en relief l'organisation des Camerounais de l'étranger par
rapport à la vie politique. Tout en se concentrant sur les années
1990 (période de libéralisation de la vie politique au Cameroun
et de l'accélération des flux transnationaux lié au
développement des Nouvelles technologies de l'information et de la
communication), l'attention est donnée à l'animation dans les
partis politiques et quelques mouvements et associations politiques de la
diaspora, non sécessionnistes. Cependant nous n'avons pas fait une
étude exhaustive de tous les partis et mouvements politiques camerounais
représentés à l'étranger. Nous avons observé
deux partis politiques dont l'un parti de la majorité
présidentielle (RDPC) et l'autre, principal parti d'opposition (SDF). De
même, deux mouvements de la diaspora camerounaise ont retenu notre
attention. Cependant, la deuxième section de ce chapitre démontre
que l'intégration ne fait pas qu'à travers l'animation dans les
partis et mouvements associatifs mais également à partir de
certaines modalités étatiques.
Enfin, le troisième chapitre tout en confirmant
que les Camerounais de la diaspora sont des acteurs de la vie politique
nationale, essaie tout de même dégager l'impact aussi bien
pratique que théorique de l'investissement des Camerounais de la
diaspora dans la vie politique nationale.
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