4.3.4. Contacts humains
6 patients (55%) évoquent l'importance des rencontres
faites au CRESOP, soignants et patients, et soulignent l'importance qu'ont eu
ces contacts humains dans leur parcours dans l'unité. C'est
particulièrement le groupe d'information sur la maladie qui est
visé ici.
Pour 4 patients, la qualité de l'accueil et de
l'encadrement a été importante : « Ils posent
les bonnes questions, surtout le groupe PACT. J'ai bien aimé les
intervenants » (7) ; « Le contact avec les
gens ici, très doux, très compréhensifs, mais quand
même qui ne cherchent pas à enjoliver les choses »
(9).
Une grande part du soin en psychiatrie consiste à
créer ce lien de confiance entre patients et soignants. Ce n'est
qu'à cette condition que l'on peut espérer que les patients
fassent appel aux soins en cas de besoin.
3 patients parlent de l'intérêt d'être en
groupe et de pouvoir échanger avec d'autres patients sur la
maladie : « ...j'avais besoin de passer d'abord par
le groupe, par des activités en groupe, pour en être capable
(de faire une thérapie individuelle par la suite). »
(4) ; « On était avec des patients qui vivaient la
même chose et je me suis rendu compte que les symptômes que je
ressentais, que je trouvais vraiment étrange, j'étais pas la
seule, que c'était une maladie et que d'autres personnes pouvaient la
connaître. Ça m'a beaucoup aidé ça »
(9).
Les patients repèrent quelles peuvent être les
ressources à leur disponibilité en cas de besoin. A qui faire
appel, qu'est-ce qui pourra les soulager, avec qui parler de la maladie et
comment en parler...
Programme PACT d'information sur la maladie
Echanges en groupe
Faridah présente une symptomatologie
négative ; sa famille, et notamment son mari, ne comprend pas et
l'accuse de ne pas faire d'effort. Elle parle de ses difficultés au
quotidien, de l'énergie que lui demande chaque geste de la vie
quotidienne.
Lorsque dans le film elle entend une mère dire
à sa fille ce qu'elle vit elle aussi au quotidien :
« Fais des efforts ! », elle se met en
colère : attendrait-on d'un malade du cancer qu'il
« fasse des efforts » ?
Ce sont des paroles qui touchent plusieurs des patients
présents, en proie aux mêmes difficultés. Comment faire
comprendre à l'entourage ce qu'est la schizophrénie ? Que
peut-on dire, et à qui ? Chacun a sa façon de
présenter les choses. Faridah quant à elle préfère
dire qu'elle est « dépressive ». Romain, qui a perdu
tous ses amis après sa première décompensation,
préfère ne rien dire. Il va bien et la maladie ne se voit pas sur
son visage. Il évoque le « coup de massue »
qu'à représenté sa maladie pour sa famille, parle de
« ce qu'il leur a fait subir ». La schizophrénie a
mis un coup d'arrêt à ses projets d'avenir, ainsi qu'à ceux
que formaient pour lui ses parents.
Farid souffre du regard des gens dans sa cité mais
il a conservé ses amis. Sa famille forme un réseau d'aide
soudé autour de lui.
Le groupe discute, avec l'aide des soignants, de
l'intérêt d'une bonne information de l'entourage. Pourquoi par
exemple ne pas discuter en famille de ce qu'il conviendra de faire en cas de
rechute ? En suivant l'exemple de cette publicité pour les dons
d'organe qui passe alors sur les écrans de télévision,
pourquoi ne pas se mettre d'accord à l'avance de ce qui est ou non
acceptable ?
Faridah regrette que parfois les proches ne cherchent pas
suffisamment à s'informer : « ce n'est quand même
pas aux malades de faire tout le travail ! », dit-elle.
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