Partenariat Université-Entreprise : état des lieux et perspectives de renforcement( Télécharger le fichier original )par MARZOUGUI Antar et HAMDI Salima ISCAE - Université Manouba - Mastère Spécialisé en Gestion des Etablissements d'Enseignement Supérieur 2004 |
Section III : Communication, intéressement et concrétisation de l'entreprise à l'université :Une politique d'appel auprès des entreprises s'avère efficace pour faire intéresser celle-ci aux compétences développées dans la formation. Cette politique se traduit par la réservation des périodes pédagogiques spécifiques dans la grille de formation de l'étudiant. Ces périodes peuvent décliner aux travers de deux approches complémentaires :37(*) - Un travail en relation avec l'entreprise, se déroulant sur les lieux de la formation avec un encadrement universitaire; - Un travail prenant place dans les lieux de l'entreprise sous la direction des professionnels de cette même entreprise. Chacune de ces périodes de relations avec les entreprises donne lieu à un rapport écrit et à une soutenance orale devant les enseignants et les représentants des entreprises. Faire intéresser les entreprises est corollaire de mener en permanence des actions de communication et de contacter des entreprises qui oeuvrent dans le domaine de compétences de la formation. Lesdits contacts prennent diverses formes : - par téléphone, demandes de visites des sites de production, des invitations à visiter les locaux de la formation ; - des rencontres avec des enseignants chercheurs spécialisés dans la domaine de celui de l'entreprise ; - des visites des locaux, des matériels et des laboratoires de recherche sont très nécessaires pour montrer les compétences de la formation ; - etc. En effet, l'implication des chefs d'entreprises est plus forte que la formation leur donne la possibilité, aux qualités de leurs compétences ou les fonctions qu'ils occupent, d'assurer des cours et des conférences aux étudiants. La concrétisation de cet ensemble de démarches constitue la première étape pour faire intéresser les entreprises au milieu universitaire et s'engager par la suite à des travaux de recherche plus poussés. Dans une deuxième étape, la communication incombe principalement aux chercheurs universitaires. Ainsi, «le chercheur constitue le principal élément assurant la jonction entre l'université et l'entreprise ».38(*) Il doit, par voie de conséquence, vaincre l'entreprise de la fiabilité des résultats de recherche et de la possibilité de les traduire en innovation et leur mise en application. Les nouvelles techniques de communication (courrier électronique, Internet, etc.) sont, de nos jours, des moyens qui facilitent et rendent plus rapide la communication permanente entre l'université et les entreprises. Section IV : Recommandations :A l'issue de cette investigation, il est utile de mettre en relief les recommandations suivantes : - Ne pas considérer le partenariat avec les entreprises comme un aspect secondaire par rapport à la mission principale de l'université ; - Ne pas considérer le partenariat comme un fardeau qui pèse à la caisse des entreprises ; - Adhésion forte de l'ensemble de structure universitaire : si l'université s'engage dans une démarche partenariale, c'est de façon définitive et avec une implication totale à long terme. Cette adhésion nécessite une transformation culturelle de tout les acteurs : administration centrale, enseignants, personnel administratif et étudiants, qui doivent savoir les enjeux ; - Tenir compte des risques de contradictions internes, du mobilisme et de neutralisation des différents facteurs universitaires engagés dans un partenariat ; - Fixer une stratégie précise pour éviter ces risques ; - Réaliser des études d'adéquation formation emploi de façon permanente pour savoir les tendances du marché et les besoins exprimés par les entreprises ; - Proposer les éventuelles améliorations des contenus de la formation en fonction des besoins identifiés ; - Profiter de la connaissance du marché de l'emploi par les partenaires professionnels pour donner un avis sur les différentes filières et options ; - Fixer les règles et les dispositions relatives à la confidentialité des résultats de la recherche à fin d'entretenir un climat propice à la communication ; - Développer les programmes de formation pour la création d'entreprises, la gestion de la technologie et la propriété intellectuelle ; - Faire apprécier aux entreprises des avantages du partenariat ; - Procéder à la formation des gestionnaires de la recherche qui prendraient en charge les structures d'interfaces entre l'université et les entreprises ; - S'assurer régulièrement que les actions partenariales ne se réalisent pas au détriment de la mission première de l'enseignement et qu'elles constituent une source d'apprentissages et un gain réel compte tenu des efforts investis.39(*) - Avoir toujours à l'esprit que le partenariat constitue un processus évolutif où les attentes sont variables dans le temps et au fil des événements, et où, en conséquence, les résultats nécessitent une évaluation continue. Conclusion : L'université constitue un ensemble plus large avec des compétences diversifiées et des possibilités multiples de collaboration. De ce fait, le souci de l'université ne doit pas se limiter à élargir l'éventail des actions en direction des entreprises, mais aussi de bien définir les options possibles de partenariat et déterminer par la suite les conditions y afférentes. Une meilleure connaissance des facteurs déterminants de la réussite du partenariat permet sa bonne gestion. La gestion du projet de partenariat nécessite la délimitation de la relation dans un cadre bien déterminé. L'entretien d'un climat propice à la collaboration avec les entreprises est d'autant un facteur clé du succès du partenariat université-entreprise. * 37 Perrier GERARD et Pierre BATTESTI (2000), Communiquer, intéresser, et concrétiser les entreprises à l'université, contribution aux actes du colloque international organisé les 27 et 28 novembre 1998 à Sfax, L'université du XXIème siècle et le développement, pp.165-167. * 38 Hocine KHALFAOUI (2000), Nouveaux savoirs, nouvelles articulations, recherche universitaire et industrie, contribution aux actes du colloque international organisé les 27 et 28 novembre 1998 à Sfax, L'université du XXIème siècle et le développement, p.245. * 39 Guy Pelletier, Le partenariat : du discours à l'action, la revue des échanges, vol. 14, n°3, septembre 1997, p. 8. |
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