B- L'adaptation et la prise en compte des
spécificités nationales
L'adaptation et la prise en compte des
spécificités nationales suppose ici l'implication et la
participation des populations (surtout celle qui est riveraine à la
forêt) à la gestion de l'environnement. Il est reconnu aujourd'hui
que l'accès aux ressources forestières, surtout quand il est
question d'exploitation pour le bois d'oeuvre, est une affaire de pouvoir. Il
est donc éminemment politique. Le processus mis en oeuvre par les
différents acteurs pour l'acquisition et l'exploitation des forêts
communautaires fait très peu cas des questions de pouvoir. En d'autres
termes, le processus n'a pas donné lieu à un réel cadre de
négociation entre les populations et les autres intervenants. La
multiplicité des conflits observés actuellement autour des
forêts communautaires est la preuve patente de cette situation. En effet,
ces conflits sont le témoignage de la faiblesse de la qualité de
la participation et de l'implication des populations dans le processus, alors
que ce processus aurait dû contribuer à une augmentation du
pouvoir des populations locales par rapport à d'autres acteurs. Ainsi,
le défi que devra relever les politiques forestières actuelles
est celui du la participation effective des populations à la gestion des
ressources forestières et au-delà celui du développement
local durable. Pour être effective, la participation doit revêtir
un caractère endogène, c'est-à-dire apparaître comme
une initiative interne de la communauté. Car de manière
générale, il ne s'agit pas à proprement parler de
participation des populations à la gestion des ressources
forestières, mais de leur adhésion à un projet
conçu sans elles, et à la réalisation duquel elles sont
juste associées. C'est le cas notamment de la création des
comités-paysans-forêts dans la réserve de
Lokoundjé-Nyong au Cameroun, ou encore l'implication des populations ou,
à tout le moins, le recrutement de la main d'oeuvre locale, dans les
projets de conservation financés par les bailleurs de fonds
internationaux : ECOFAC/Dja dans les villages de Meka, Somalomo, Ekom et
UICN-SNV à Lomié.
Concernant la question et la place des populations
autochtones et communautés locales c'est quasi inexistant. Du fait
qu'elles ne sont pas associées lors d'élaboration de code
forestier, ni des droits fonciers dans leurs pays respectifs. La question qu'on
se posera et celle de savoir : a-t-il un partenariat entre les populations
autochtones et communautés locales et les autres organes et acteurs dans
le bassin du Congo ? En réalité, il n'y a pas un réel
partenariat mais le paternalisme.
Au point de vue social, tout d'abord, c'est au sujet de la
terre qu'éclate immédiatement l'antagonisme entre les premiers
colons et les populations autochtones et communautés locales du pays.
Pour calmer leurs inquiétudes qui redoutent de se voir
dépouillé du sol sur lequel ils vivent, donnent en même
temps satisfaction aux nouvelles arrivées qui cherchent leurs fortunes
dans la culture d'une terre presque vierge ou dans l'exploitation des richesses
souterraines. Tout est penché du côté des colons, c'est la
population autochtone et locale qui veut la garder.
Au point de vue économique, l'intérêt du
problème n'est pas moindre. Dès le début, il faut
évier une exploitation imprévoyante et abusive des ressources
naturelles qui tarirait les sources de la prospérité du bassin du
Congo et compromettrait les conditions de vie des populations autochtones et
locales. Les Etats en développement qui désirent attirer les
investisseurs étrangers, ils doivent savoir que les propriétaires
des capitaux ne sont pas les propriétaires des terres.
De ce fait l'Etat doit créer de mécanisme de
partenariat réel entre les populations autochtones et locales, pauvres,
analphabètes et les différents acteurs propriétaires des
capitaux afin de créer une gestion participative. Cependant, il faut
souligner que 90% des populations autochtones et locales sont
analphabètes et ignorants. Cela fait montre que le partenariat effectif
entre les différents acteurs intellectuels et les peuples autochtones et
locaux est une entreprise difficile à réaliser.
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