Paragraphe 2 : Les contraintes sociopolitiques et
financières
A- Les contraintes sociopolitiques
Les guerres internes, les immixtions dans
les conflits internes n'ont pas souvent été prise en compte comme
paramètre à considérer. Dans la guerre entre l'UNITA et
les forces gouvernementales, on n'a pas souvent prévu l'impact des
conflits sur la mise en oeuvre des politiques forestières. Les
investissements dans le secteur sont très réduits (OAB, 1996, 9).
Jusqu'à l'année 1991, l'essentiel des entreprises étaient
publiques. L'Etat n'a pas les moyens suffisant pour taxer et contrôler
les opérations forestières. Mais en réalité, c'est
l'effet de la guerre qui explique mieux la situation. L'Etat ne peut pas
appliquer ses lois dans les zones de combat. Aucun investisseur, à moins
qu'il soit impliqué dans la guerre ne peut mener librement ses
activités dans une zone de turbulence. Les entreprises sont
obligées de surexploiter les surfaces qui leur sont
attribuées.
Au Congo, le contexte n'a pas été
différent depuis le spectacle de la conférence nationale
souveraine. En République centrafricaine, la crise a
nécessité l'intervention des Nations Unies. Même si le
calme est revenu, le phénomène des coupeurs de routes
s'est développé. Il n'est pas exclu que les exploitants
forestiers en profitent.
La situation politique en RDC depuis bientôt une
dizaine d'années connaît un pourrissement similaire, encore qu'une
partie de son territoire a souvent servi de base arrière pour les
troupes de l'UNITA. La protection de l'environnement est menacée en
temps de guerre. Et pourtant les crises sociales et notamment la guerre doivent
être intégrées comme une donnée fondamentale,
d'autant plus que même les Nations Unies ne disposent pas d'une force
capable de garantir la paix et la sécurité. Mais les
véritables contraintes sont financières.
B- Les contraintes financières
D'un pays à l'autre, les contraintes
financières constituent un frein très important. Dans chaque
pays, la conception et la mise en oeuvre des politiques forestières a
nécessité des financements extérieurs. L'apport des pays
bénéficiaires était très souvent constitué
de salaires ou d'autres contributions en nature. Au Cameroun, cinq ans
après le lancement du PAFT, 10 à 12% des promesses
financières seulement avaient été tenues.
Les initiatives entreprises pour préserver la
forêt et sa biodiversité par les institutions gouvernementales se
heurtent dans la majeure partie des cas au problème de financement. Les
fonds alloués pour la protection des forêts au plan national sont
largement insuffisants. Sur le plan technique, l'on constate que les
fonctionnaires en charge de la gestion des ressources forestières et
fauniques se heurtent à l'insuffisance de moyens logistiques pour faire
leur travail : insuffisance des moyens de locomotion et parfois,
lorsqu'ils existent, manque d'argent pour payer le carburant ;
défaut de moyens de communication et autre matériel de camping.
Tout ceci contribue à la circulation illégale d'armes et de
munitions de chasse qui, rendent difficile le contrôle de
l'activité faunique et favorise le braconnage.
En somme, les politiques en Afrique centrale ont connu des
améliorations sensibles en sortant du parapluie de la colonisation pour
entrer sous le parapluie de la tutelle des Nations Unies. Malgré cela,
il n'en reste pas moins vrai qu'il y a des données fondamentales
à prendre en compte dans le processus d'élaboration de ces
politiques forestières.
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