Paragraphe 2 : Les réformes
forestières avant le sommet de Rio
A- Les réformes forestières au
Cameroun
Les textes régissant les forêts depuis
l'époque coloniale ont été périodiquement mis
à jour afin de les adapter aux nouveaux concepts techniques et aux
nouvelles orientations des politiques en matière de gestion des
écosystèmes forestiers. Ainsi, dès 1973, l'Ordonnance
no.73-18 du 22 mai 1973 a fixé le régime forestier national. Elle
fut modifiée par la Loi 81-13 du 27 novembre 1981. Dès la fin des
années 70 et début des années 80, la notion de
propriétés coutumières (collectivités
coutumières) apparaît ainsi que les règles
d'aménagement concerté impliquant plusieurs acteurs.
Déjà l'ancienne Loi portant sur le régime des
forêts, de la faune et de la pêche de 1981 contenait un certain
nombre de dispositions conservatoires des ressources forestières telles
que le diamètre minimum d'exploitabilité administratif et la
protection des semenciers qui ont permis la préservation de la plupart
des essences nobles de différents types des forêts. Le Cameroun a
également initié au cours de la décennie 80, des grands
travaux d'inventaires forestiers de reconnaissance. En 1987, le plan d'action
forestier tropical faisait un état des lieux du secteur forestier et
proposait un ensemble d'actions sous forme de projets en faveur de
l'écosystème forestier et de la mise en oeuvre de la politique de
relance économique à travers les objectifs assignés
à ce secteur. En 1988, un séminaire national sur la
désertification recommanda l'élaboration d'un plan d'action
national de lutte contre la désertification (PALCD). L'ONADEF,
créé en 1990, a succédé à l'Office national
de régénération des forêts (ONAREF) et au Centre
national de développement forestier (CENADEFOR).
Néanmoins, jusqu'à 1992, la gestion des
ressources forestières est caractérisée par une dispersion
des centres de décision. La forêt (filière bois et autres
produits forestiers) relevait du Ministère de l'agriculture, alors que
la faune dépendait de la Délégation au tourisme.
Depuis 1992, la création d'un Ministère de
l'environnement et des forêts a régularisé cette situation.
En 1993, un plan de zonage du Cameroun forestier méridional est
réalisé avec des approches participatives et la politique
forestière est mise en oeuvre selon le décret n°.95/678/PM
du 18 décembre 1995 portant institution du plan de zonage. La nouvelle
loi forestière du 20 janvier 1994, centre les activités sur
l'aménagement forestier et la conservation de la nature, et
intègre les nouveaux concepts établis à l'échelle
mondiale en matière de développement et de l'environnement ainsi
qu'en impliquant les ONG, le secteur privé, les communautés
villageoises, etc.
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