Conclusion :
Malgré ses lacunes la
conférence euro-africaine constitue sans doute un "grand
succès" pour le Maroc et pour l'Afrique, son plan préparé
de manière judicieuse reflétant une volonté Marocaine
sérieuse de résoudre le problème de l'immigration , c'est
pourquoi son plan d'action a insisté comme on l'a déjà
vu , entre autres, sur l'urgente nécessité d'améliorer la
coopération économique et commerciale, de soutenir le
développement socio-économique, de prévenir les conflits
dans les pays d'origine pour mieux contenir et agir sur les causes profondes
des flux migratoires clandestins et de promouvoir une véritable
intégration régionale favorisant la croissance économique
et les opportunités d'emploi.
Evénement à stature
internationale, la rencontre de Rabat s'est attelée à
intégrer la problématique migratoire dans le cadre d'une
coopération franche et mutuelle entre les pays émetteurs, de
transit et d'accueil des émigrés, à travers la
création d'instruments financiers novateurs afin d'injecter un sang
nouveau au développement socio-économique du continent
africain.
Elle a constitué également un espace de
dialogue et de recherche des moyens permettant de dépasser les crises,
d'élaborer des visions communes tout en ambitionnant d'amorcer une
coopération en matière de contrôle du territoire et des
frontières dans le respect de la souveraineté
nationale.
Nul besoin de rappeler l'importance du rendez-vous de Rabat
qui s'est tenue dans la capitale d'un pays qui a toujours milité avec
abnégation et dévouement pour une approche globale de
l'émigration qui intègre le développement de
l'Afrique.
Pionnier en matière de coopération sud-sud dont
il a fait son cheval de bataille, le Royaume du Maroc qui a accueilli sur son
sol une importante communauté d'Africains subsahariens dont quelque sept
mille étudiants, mène une politique claire vis-à-vis de
l'émigration basée sur une vision d'ensemble qui tient compte
à la fois du développement et de la
sécurité.
De par son importance et sa thématique
alliant la problématique migratoire à l'impératif de
développement, cette conférence a constitué, sans nul
doute, le point de départ d'une coopération solide et solidaire
entre le vieux continent et l'Afrique.
Elle représente
également une occasion propice pour arrêter les mécanismes
de solidarité à mettre en marche pour sonner le glas des
marchands d'illusion et des trafiquants qui se jouent quotidiennement de la vie
de milliers de jeunes africains séduits par les sirènes de
l'Eldorado européen.si la conférence de Rabat avait pour objectif
de coopérer pour trouver une solution à ces immigrants
clandestins passant par l'Afrique subsaharienne en octroyant de l'aide aux pays
qui sont à la base de cette immigration , il faut se demander aussi si
les gouvernements qui vont recevoir ces aides vont les affecter vraiment
à cet objectif ou ils vont , comme il en est le cas depuis toujours ,
utiliser la grande part à la réalisation de leurs propres
projets et laisser la situation se dégrader plus qu' elle l'est
déjà ? Ainsi, ne faut-il pas créer, par exemple, un
organisme international ou régional chargé de veiller à la
transparence en ce qui concerne l'utilisation de ces moyens ?
A vrai dire si les pays Africains veulent vraiment endiguer
ces flux migratoires et éviter cette situation dramatique dans laquelle
se trouvent leurs populations, ils doivent, bien avant de coopérer avec
les pays Européens, aménager leurs administrations et
organisations internes, pour donner lieu à une coopération qui
va au profit de tous et non pas, seulement , au profit de l'élite
profitant d'un poste de pouvoir.
C'est donc la même distance qui éloigne le mode
de gouvernement des pays Africains de la Démocratie et la
transparence, qui joue pour relativiser l'efficacité de cette
modalité de coopération.
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