Section II : Appréciations concernant le Plan
d'action :
L a conférence ministérielle a, certes,
adopté des recommandations inédites dans le domaine du
traitement des flux migratoires.
Ces derniers, ont pour but, bien évidemment, la
résolution de ces flux de manière rationnelle, ce qui suppose
normalement la mise en place d'une stratégie pouvant aboutir
à la réalisation des objectifs escomptés par les
représentants de deux continents , tout en préservant, et c'est
le plus important , les droits de ces immigrés et leur
dignité.
Dans le même ordre d'idées l'Amnesty
internationale fut profondément préoccupée par les
lacunes de cette conférence, c'est pourquoi elle avait
présenté ses propres recommandations aux participants de la
conférence.
Elle déplore que les parties n'aient pas donné
une juste mesure et une priorité aux considérations concernant
les droits humains et n'aient pas veillé à ce que le droit des
refugiés et des migrants ne soient pas sacrifiés au nom de la
sécurité et du contrôle migratoire.
Ainsi les questions de protection n'ont pas reçu
l'attention qu'elles méritent puisque la préoccupation majeure
des pays Européens reste, donc, avant tout celle d'empêcher les
migrants et les refugiés de franchir leur territoire, et ce, à
presque n'importe quel prix.
Au cours de cette conférence ont été
adoptés la déclaration de Rabat et le Plan d'Action.
Il est à constater qu'à part le rappel
habituel en introduction du nécessaire respect de la dignité et
des droits fondamentaux des migrants des refugiés et des obligations
internationales, ces textes ne contiennent aucune référence
relative à la Convention de Genève de 1951et à la
possibilité de demander l'asile.
Concernant le financement, le Plan d'Action prévoit
le recensement et l'optimisation des fonds... (Aucun chiffre n'a
été avancé).
L a conférence de Rabat ne sera vraiment un
succès que si elle comporte des résultats concrets ; Personne ne
peut croire que des problèmes assez lourds seront réglés
en quelques semaines ou en quelques mois.
Il est à noter aussi que l'Europe, de part ses Etats
s'engage à assurer de bonnes conditions d'accueil aux migrants qui
arrivent à ce continents en situation régulière, cela
veut dire que, certes, les immigrés illégaux ne vont pas recevoir
le même traitement, pourquoi blâmer le Maroc, qui pourtant fournit
un effort colossal dans le domaine, d'appliquer une politique relativement
sévère en traitant ces immigrés ?
Du côté des investissements, l'Europe affirme
qu'elle possède une politique commerciale qui est la plus ouverte au
monde.
Est-ce que ce n'est pas cette politique qui profite le plus
de l'application de la CNPF aux détriments des pays Africains ?
Ce qui aggrave de plus en plus la situation socio-économique des pays
qui sont à la source de cette immigration clandestine.
De sa part Catherine Colonna affirme
que : « ...la politique Européenne commerciale est
la plus ouverte au monde ...il faudra utiliser ces instruments de
manière plus efficace et mieux ciblée... ».On se
demande à ce niveau là si madame Catherine Colonna parle d'une
efficacité réciproque ou seulement au profit des
Européens !
Aussi, n'est-il pas illogique d'octroyer des aides
insuffisantes aux pays d'envois et de transit tout en leur assumant la
responsabilité de toute éventuelle tentative de passage à
cet eldorado escompté par la majorité des
Africains ?
|