I.2.2.2.4 Sérums d'avenir : cas de la grippe aviaire
à H5N1
Au vu des nombreux résultats qui ont prouvé
l'efficacité d'utilisation des sérums thérapeutiques
équins depuis le 17è s contre une panoplie de maladies, de
nombreux chercheurs multiplient de nos jours des études pour
développer de nouveaux sérums spécifiques contre certaines
maladies jusque là incurables. Nous pouvons citer le cas présent
de la peste aviaire vraie communément dénommée
«grippe aviaire».
C'est une maladie saisonnière, infectieuse, virulente,
très contagieuse, inoculable, affectant les oiseaux domestiques et
sauvages et due à un virus influenza de type A appartenant à la
famille des Orthomyxoviridae. La maladie se traduit cliniquement par une grave
atteinte de l'état général, des signes respiratoires,
digestifs et/ou nerveux diversement associés sur un seul ou plusieurs
sujets et par des lésions de septicémie hémorragique.
L'évolution est rapide vers la mort.
L'Homme est réceptif au virus aviaire et donc la grippe
aviaire se révèle être une zoonose majeure. De 2003
à février 2007, 243 cas d'infection par le virus aviaire ont
été observés chez l'Homme, dans le monde, avec 144 cas de
mortalité. Devant cette situation, s'il n'existe pas encore de vaccin
contre le virus endémique chez l'Homme, il existe en revanche des
antiviraux efficaces contre le virus aviaire chez l'Homme. Néanmoins,
plusieurs recherches sont en cours parmi lesquelles l'étude de
l'utilisation des immunoglobulines d'origine équine dont
l'efficacité a été démontrée en
expérimentation. En effet, Lu J. et al,
[28] ont mené une étude concluante
sur l'immunothérapie de la grippe aviaire chez des souris de
laboratoire, en utilisant des immunoglobulines anti-H5N1
développées chez des chevaux. La
figure 17 présente les courbes du pourcentage de survie
des souris en fonction de la dose d'administration des fragments F(ab')2
d'immunoglobulines. On remarque qu'aux doses 100 ug et 200 ug, il y a 100% de
survie à l'infection à H5N1.
Ces résultats suggèrent que les immunoglobulines
anti-H5N1 développées chez les chevaux pourraient être
utilisées chez l'Homme pour traiter précocement la grippe aviaire
[28].
Figure 17. Efficacité de
l'immunothérapie de l'influenza à H5N1. Les fragments F(ab')2
d'immunoglobulines sont injectés par voie intra
péritonéale avec des doses de 50, 100 et 200 pg/souris à
24 h après une mise en contact intra-nasale avec le virus influenza H5N1
de Guangdong (Source : [28]).
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