I.2.2.1.5 Sérum anti-tularémie
La tularémie est une maladie due à
Francisella tularensis, affectant principalement les rongeurs et le
lièvre, transmissible à l'Homme [46].
La maladie se manifeste sous plusieurs formes selon le mode
de contamination ; on connait la forme ulcéro-ganglionnaire (80%), la
forme oculo-ganglionnaire (3 à 5%), la forme pharyngée ou
angineuse (15%), la forme ganglionnaire pure, la forme fébrile
isolée et les formes méningées [46].
Les sérums équins ont été
utilisés vers les années 1940 pour le traitement de la
tularémie humaine avec une efficacité rapportée chez un
groupe de patients sélectionnés [7].
I.2.2.2 Infections virales
I.2.2.2.1 Sérum anti- Ebola
Le virus Ebola a été décrit pour la
première fois en 1976, la maladie est apparue en République
Démocratique du Congo avec les symptômes de fièvre
hémorragique chez l'Homme.
En dehors du traitement symptomatique, on dispose de plasma de
convalescent qui semblerait efficace [46]. L'efficacité
d'utilisation des sérums équins anti-Ebola pour le traitement et
la prophylaxie de la maladie a été étudiée par
certains auteurs. Lors des expérimentations réalisés avec
ces sérums, le traitement a connu un succès chez des babouins
ayant été exposés à une faible quantité de
virus mais a seulement retardé le début de la maladie chez les
singes Cynomolgus ayant reçu des quantités plus
élevées de virus Ebola [23]. Chez ces derniers
un traitement les 1er et 5ième jours de l'infection avec le
sérum équin anti-Ebola a seulement retardé l'apparition
des signes cliniques et la mort des sujets. Ces résultats ont permis de
comprendre que seul le sérum ne suffit pas pour le traitement de la
maladie due au virus Ebola [7].
I.2.2.2.2 Sérum antirabique
La rage, encéphalomyélite mortelle affectant
tous les animaux à sang chaud et l'Homme, est l'une des zoonoses
majeures les plus graves et les plus craintes dans le Monde.
Le traitement proprement dit, c'est-à-dire de la rage
déclarée, est inefficace ; il se borne actuellement à
soulager le mourant. Toutes les tentatives d'emploi d'interféron ou de
gammaglobulines antirabiques se sont soldées par des échecs.
Le comité OMS d'experts de la rage a proposé en
1992 un « traitement après exposition » qui est composé
entre autre d'immunoglobulines antirabiques purifiées d'origine
équine. Ce traitement associe après le nettoyage soigneux et
immédiat de la plaie, l'immunisation passive par des immunoglobulines
antirabiques et la vaccination. Ceci garantit pratiquement une protection
complète.
Les immunoglobulines antirabiques purifiées d'origine
équine sont disponibles dans de nombreux pays et sont beaucoup moins
coûteuses que celles d'origine humaine. Un exemple produit par l'Institut
Pasteur de Tunis (Tunisie) est présenté ici :
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SERUM ANTIRABIQUE PURIFIE D'ORIGINE EQUINE
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Composition : chaque ampoule de 10 ml contient
:
- fragments d'immunoglobulines rabiques F(ab')2 au moins 1200
UI
- chlorure de sodium : 0.085 g
- Merthiolate sodique : au maximum 0.001 ml
Forme pharmaceutique :
Solution injectable par voie intramusculaire Boîte de 10
ampoules de 10 ml.
Indications thérapeutiques :
prévention de la rage chez les sujets présentant un
risque d'exposition à la suite d'une morsure, d'un léchage sur
les muqueuses ou une griffure par un animal enragé.
Le sérum antirabique ne constitue pas à lui seul un
traitement de la rage ; il doit être toujours associé dès
le premier jour, à la vaccination antirabique.
Précaution d'emploi : à
utiliser avec beaucoup de prudence chez les personnes présentant des
antécédents d'hypersensibilité au sérum
équin ou de symptômes d'al lergies.
Il est recommandé d'effectuer un test cutané
avant l'administration de sérums hétérologues qui doit se
faire selon la méthode de BESREDKA.
Interactions médicamenteuses : la
prévention de la rage, à la suite d'un risque de contamination,
nécessite l'administration simultanée d'immunoglobulines et de
vaccin anti rabique.
Le sérum antirabique ne doit pas être
administré dans la même seringue que le vaccin. Ils doivent
être injectés dans deux sites suffisamment éloignés
pour minimiser l'interférence.
Posologie : la dose recommandée,
identique pour enfants et adultes, est de 40 UI/Kg de poids corporel. La
majorité de la dose doit être administrée en infiltration
locale autour et au niveau des muscles fessiers.
En aucun cas, la posologie d'immunoglobulines antirabiques ne
doit être dépassée car l'immunoglobuline est susceptible de
supprimer en partie la production active d'anticorps. Le sérum
antirabique doit être injecté aussi rapidement que possible
après exposition [46].
Effets indésirables : ce sont
essentiellement des réactions allergiques locales (oedèmes au
point d'injection, urticaire, rougeur) et générales (types de
choc anaphylactique qui reste exceptionnelles)
Conditions de conservations : à
conserver à l'abri de la lumière entre + 2° C et + 8°
C. Ne pas dépasser la date limite d'utilisation indiquée sur le
conditionnement extérieur. Ne pas congeler.
I.2.2.2.3 Sérums contre les Méningo-
Encéphalomyélites Américaines
Les Méningo- Encéphalomyélites
Américaines sont des maladies causées par les alpha virus dont on
peut citer : le virus de l'encéphalomyélite équine de
l'Est (VEEE),
le virus de l'encéphalomyélite équine
vénézuélien (VEEV) et le virus de
l'encéphalomyélite équine de l'Ouest (VEEO). Elles
affectent l'Homme et les chevaux aux USA et sont classées parmi les
arboviroses zoonoses majeures [46]. Pour la protection contre
le VEEE on utilise les gammaglobulines neutralisants et inhibant
l'hémagglutination. Pour la protection contre le VEEV les anticorps
protecteurs se lient à une zone définie de la
glycoprotéine E2.
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