IV.3.4.1 Mécanisme de synthèse
Les immunoglobulines sont synthétisées par les
lymphocytes B, transformées en plasmocytes.
Tout se passe exactement à l'image d'une synthèse
de protéine ; ainsi, le mécanisme comprend quatre principales
étapes (figure 4) :
- au niveau nucléaire, il y a transcription de l'ADN en
ARNm ;
- ensuite en milieu extranucléaire, il y a traduction
de la copie du gène avec élaboration en quelques secondes des
chaînes lourdes et légères du futur anticorps, sous forme
de polypeptides ;
- Le réticulum endoplasmique rugueux assemble les
chaînes lourdes et légères en paires deux à deux, et
leur fixe de la glucosamine. Le corps de Golgi concentre les produits en grains
de sécrétion et fixe successivement le mannose, le glucose et le
galactose ;
- dans la dernière étape, les grains de
sécrétion assurent le transport jusqu'à la membrane
où, après ajout d'acide sialique, puis, polymérisation
éventuelle, comme l'ajout d'une pièce J toujours
synthétisée dans le cas des IgA, a lieu l'excrétion, au
bout de 20 minutes environ, par fusion de la membrane des grains de
sécrétion avec celle de la cellule.
La stimulation antigénique module la synthèse
d'immunoglobulines. En effet une dose unique d'antigène induit
l'apparition d'anticorps dans quelques plasmocytes très
différenciés et une injection de rappel les fait apparaître
dans les espaces extranucléaires, l'appareil de Golgi, le
réticulum endoplasmique de grandes cellules blastiques, puis,
après cinq jours, seulement dans le cytoplasme de plasmocytes ce qui
traduit une maturation cellulaire.
Puisque les anticorps sont sécrétés
à la suite d'une exposition aux antigènes, il y a
nécessairement une spécificité entre ces deux
éléments. Ainsi un lymphocyte B ou un plasmocyte est
spécifique :
- d'un seul antigène, donc un seul anticorps ;
- d'un seul allotype (une chaîne H, une chaîne L)
;
- d'un seul idiotype (même spécificité
antigénique).
Il y a une augmentation de l'affinité de l'anticorps pour
l'antigène au cours de l'immunisation.
Figure 4. Schéma de
synthèse des anticorps. (Source [9]).
IV.3.4.2 Régulation de la synthèse
d'anticorps
> La qualité de l'antigène intervient :
· Les antigènes thymo-dépendants, les
protéines sériques et les antigènes d'hématies
hétérologues, nécessitent l'intervention de lymphocytes T
sur les lymphocytes B et conduisent à la synthèse des anticorps
IgG ;
· Les antigènes thymo-indépendants
(uniquement chez la souris) et les polysaccharides bactériens,
conduisent à l'élaboration des anticorps IgM, sans l'aide des
lymphocytes T.
> Les réponses primaire et secondaire
diffèrent :
· Pour une première exposition à un
antigène donné, la réponse est lente et modeste; si le
même antigène est rencontré une seconde fois, que la
quantité soit faible ou pas, la réponse est plus importante et
plus précoce.
> La compétition de plusieurs antigènes peut
diminuer la réponse anticorps et il faut en tenir compte pour
établir un calendrier de vaccinations, mais elle peut aussi
accroître la réponse anticorps (vaccins associés).
> La baisse de la concentration en antigène,
dégradé au cours de la réponse par les phagocytes ou
neutralisé par les immunoglobulines, diminue la réponse anticorps
et sélectionne des clones donnant des anticorps à haute
affinité.
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