4.2.2 La constant de temps, 'r
L'analyse de cette variable est un peu différente des
autres. La constante de temps de la relation est directement liée a la
vitesse maximale et correspond a la courbe de montée de vitesse (-f~~ure
~). Paradoxalement, deux athlètes qui ont la méme vitesse
maximale n'ont pas forcement la méme valeur de
·r. La figure suivante représente volontairement deux sujets
ayant une vitesse maximale identique mais une accélération
démesurément opposée, ce qui permet de mieux
apprécier les valeurs de
·r.

R~~ure~. Exemple de courbes vitesse
instantanée I temps, obtenues pour
un sprint de 40 metres modélisées par une
fonction mono exponentielle au moyen d'une régression non
linéaire (courbe rouge pour le suiet 1 et bleue pour le
suiet 2)
Sur la figure ci-dessus a titre d'exemple, le sujet 1 a une
meilleure accélération initiale (8,18 m.s-2) que le
sujet 2 (2,81m.s-2), alors que leur vitesse maximale est la méme (9
m.s-1). Cet exemple illustre parfaitement le fait qu'un sujet ayant
une accélération initiale importante ne peut avoir
également une valeur de Tau élevée. De méme qu'il
sera impossible pour nos sujets qui améliorent très
significativement leur accélération initiale en situation
expérimentale d'augmenter significativement Tau.
Donc le fait que les valeurs post situation
expérimentale (1,26 #177; 0,06 s) n'augmentent pas de façon
significative par rapport aux valeurs des pré-tests de cette méme
situation (1,23 #177; 0,07 s), signifie qu'elles suivent la tendance
imposée par l'accélération initiale, et donc corroborent
l'hypothèse initiale. Ainsi, si l'accélération initiale
augmente (ce qui est le cas) lors de la situation expérimentale, Tau ne
peut dans le méme temps augmenter de manière significative (ce
qui est également le cas).
4.2.3 Vitesse maximale
D'un point de vue général, la vitesse globale
d'un individu se compose de 3 paramètres fondamentaux, qui sont la
période de latence de la réaction motrice, la vitesse d'un
mouvement isolé et la fréquence gestuelle (Hubiche et Pradet
1996). Le premier de ces facteurs correspond a la vitesse de réaction,
et représente donc la capacité a réagir le plus vite
possible au signal sonore ou visuel, dans notre étude, ce
déterminant de la vitesse ne nous intéresse pas du fait que les
athlètes décident euxmémes du moment de leur
départ. Le second, qui est la faculté a exprimer une force
maximale dans un laps de temps minimal et ce, lors de l'exécution d'un
mouvement simple de manière acyclique, s'apparente a la phase
d'accélération initiale précédemment
analysée. Enfin le troisième paramètre représente
la vélocité ou la capacité a réitérer le
plus de fois possible un cycle gestuel identique dans une seule unité de
temps (exigeant implicitement une parfaite coordination inter et
intramusculaire), déterminant la montée en vitesse et
indirectement la vitesse maximale. Bien qu'évoluant plus lors de la
seconde phase de notre protocole (11,47 % contre 8,33 % lors de la
première phase), la vitesse maximale est statistiquement très
significativement (P^0,0 1) en hausse après chaque session de test. Il
est clair que ce phénomène est principalement imputable aux 6
séances hebdomadaires basées uniquement sur le train
inférieur, et ce, au cours de nos deux situations successives. De plus
il faut bien prendre en compte que notre test se déroule sur une
longueur de 40 mètres. L'expert va atteindre sa vitesse maximale a
partir de 30 mètres (et la soutenir jusqu'à environ 70m) tandis
que notre distance test est suffisante pour les non experts de notre
étude. On peut alors considérer a leur niveau que cette vitesse
n'évoluera plus positivement (Hubiche et Pradet 1996). De très
nombreux paramètres peuvent venir expliquer cette augmentation lors des
deux sessions de tests successives. Tout d'abord, d'un point de vue qualitatif,
les 6 séances par semaines pendant 12 semaines ont peut permettre, non
exhaustivement, les améliorations de
force et flexibilité du complexe muscle tendon, une
meilleure contraction sous tendant les phénomènes de recrutement
préférentiel des UMs II, d'amélioration de la
fréquence de décharge et de la synchronisation de ces
mémes UMs, ainsi qu'une diminution du ratio agonistes / antagonistes
(Ross et al., 2001). Ces différents principes faisant suite a un
entraInement au niveau des membres inférieurs tel que le notre ~~~~~~~
3) permettent a l'athlète de restituer lors de la phase d'appui au
sol
une plus grande force, et ce, que nous soyons dans les 2 ou 3
premiers appuis (influence maximum de la force absolue) ou sur une distance de
cours plus importante d'avantage influencée par la force dynamique.
L'amélioration des propriétés contractiles des
différents systèmes musculo-squelettiques sont en grande partie
responsable du gain de vitesse enregistré.
De plus la spécificité de l'entraInement en
football, répétition de sprints, et autres inclusions d'exercices
propres aux deux filières métaboliques
prépondérantes en match (anaérobie alactique et lactique),
peut expliquer l'amélioration de la vitesse. Nous observons alors
l'effet inverse des résultats de Lyttle et al. (1996), qui n'avaient pas
trouvées d'augmentation significative des vitesses de sprints par manque
de spécificité de l'entraInement. Il faut également tenir
compte de la notion de vélocité. Partant du principe que
l'entraInement du train inférieur développe les membres de cet
étage corporel et que l'entraInement des membres supérieurs
améliore ses propriétés contractiles par un recrutement
préférentiel des UMs II, il n'apparaIt pas comme absurde de
penser que le nombre de cycles de jambes associé au nombre de cycles de
bras a pu être augmenté sur la méme distance, donc, de ce
fait améliorer dans de grande proportion la vitesse maximale sur la
méme distance en seconde partie de notre étude. La plus grande
amélioration de la Vmax en seconde partie d'étude peut
s'expliquer par l'amélioration de l'accélération initiale.
La force explosive initiée au départ du sprint (force absolue)
est un facteur déterminant de la vitesse maximale (ITubiche et Pradet,
1996), nous pouvons donc suggérer que la plus grande différence
enregistrée lors de la dernière session de tests est due a
l'amélioration de l'accélération initiale. Cette
amélioration couplée a une vélocité accrue, aux
paramètres liés a la contractilité musculaire et a la
coordination, constituent alors la meilleure explication concernant les
résultats de vitesse maximale enregistrés.
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