Conclusion
Comme nous le voyons bien, la société civile
est apparue à la suite de la crise de l'Etat-Providence, et elle est
investie de multiples connotations positives. Elle s'apparente alors, selon
François Rangeon, à un mythe politique. Avant d'être un
concept ou une idée, la société civile évoque
d'abord un ensemble de valeurs positives : l'autonomie, la
responsabilité, la prise en charge par les individus eux-mêmes de
leurs problèmes. Par sa dimension collective, elle semble
échapper aux dangers de l'individualisme et inciter à la
solidarité. Par sa dimension civile, elle évoque
l'émancipation de la tutelle étatique, mais aussi des valeurs
plus affectives telle que l'intimité, la familiarité. Cependant,
elle n'est pas encore au sommet de sa mission car beaucoup sont les
défis qui lui restent à relever : les défis de la
paix et de la démocratie, le défi des droits de l'homme. Ce sont
des défis qui demandent la conjugaison des efforts. L'Etat ne doit pas
démissionner. Il doit prendre ses responsabilités. A ceux-ci,
s'ajoutent le défi du pillage, de la pauvreté et les défis
de la cohérence politique. Ce n'est pas une raison suffisante pour que
nous soyons sceptiques sur l'aboutissement de la totalité de ses
actions, car le chemin emprunté par notre société civile
africaine pour atteindre son objectif, c'est-à-dire faire entendre la
voix des marginalisés, est un chemin long mais prometteur.
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