2.2. Hypothèse économique
· Le poids important joué par l'État
tunisien dans la vie économique n'a cessé de croître
à partir de l'indépendance en 1956. Cette omniprésence de
l'État pousse les autres acteurs de la société au
clientélisme afin de ne pas être marginalisés du
système politique et économique. Ces relations de
dépendance freinent les éventuelles velléités
d'ouverture du système.
· Le contexte global de la mondialisation provoque une
déstructuration du tissu économique tunisien en le divisant entre
les secteurs concurrentiels ouverts vers l'extérieur et les secteurs
marginalisés car soumis au processus de privatisation et à la
concurrence d'autres pays en voie de développement. Les groupes
profitant de cette ouverture ont tendance à freiner les changements
politiques qui pourraient menacer leurs positions.
2.3. Hypothèse politique
· La pouvoir détenu par les différents
services de sécurité leur permet de maintenir leur contrôle
dans de nombreux domaines de la sphère publique dont les médias,
les partis politiques et les associations de la
« société civile ». Ce maillage freine la
démocratisation par la difficulté d'exprimer des avis contraires
à la ligne officielle défendue par le gouvernement.
· Au vu des pouvoirs qu'il détient, le parcours du
président Ben Ali joue un rôle important dans les orientations
politiques qui sont prises depuis sa prise de pouvoir en 1987. Son
itinéraire au sein de l'appareil sécuritaire oriente ses choix
politiques à la présidence.
2.4. Hypothèse diplomatique
· Le soutien apporté au régime tunisien par
les États-Unis et les gouvernements européens dans le cadre de la
lutte contre le terrorisme islamiste a un impact négatif sur le
processus de démocratisation. Les partenaires étrangers cherchent
à assurer la stabilité de la région, notamment au travers
du contrôle des mouvements islamistes, et délaissent donc la
question du processus de démocratisation.
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