Les centres supérieurs
Il a été observé que la stimulation
électrique de certaines zones dans le cerveau provoque chez l'animal des
comportements de fuite semblables à ceux obtenus par des stimulations
nociceptives périphériques. En revanche il est certain qu'il
n 'existe pas un centre de la douleur dans le
cerveau.
Les centres supérieurs ont pour fonction
d'intégrer le message nociceptif. C'est à ce niveau-là,
que l'on peut dire que le message nociceptif va, si toutes les conditions sont
réunies, être perçu comme de la douleur.
De nombreuses structures participent de l'intégration
du message nociceptif, dont les trois composantes principales sont :
Ø La composante sensori-discriminative qui
permet d'analyser la localisation, l'intensité et la durée de la
stimulation nociceptive ;
Ø La composante motivationnelle qui permet
d'attribuer son caractère désagréable, déplaisant,
insupportable à la sensation douloureuse ;
Ø La composante cognitive et évaluative
impliquée dans les phénomènes d'anticipation,
d'attention, de suggestion et d'expérience passée.
Le thalamus joue un rôle majeur dans l'analyse de
l'information nociceptive. De par sa partie
ventropostérolatérale, (VPL) il participe au décodage de
la composante sensoridiscriminative de la douleur, tandis que se partie plus
médiane (centralis lateralis, CL) en se connectant au cortex
moteur, participe plutôt à l'élaboration de comportements
moteurs associés à la sensation douloureuse.
La formation réticulée joue un rôle aussi
très important. Néanmoins les rôles exactes des
différentes structures qui composent la formation
réticulée sont encore très mal connus.
Parturition
Les mécanismes de la perception nociceptive sont
relativement bien connus lorsqu'il s'agit de la nociception cutanée ou
au niveau des muscles squelettiques. Les modèles de
référence, les plus étudiés, sont : l'inflammation,
et les stimulations mécanique et thermique. En ce qui concerne les
douleurs viscérales, les informations disponibles sont encore quasi
inexistantes. Ceci est d'autant plus le cas pour des phénomènes
aussi complexes que la parturition.
Le travail entrepris par l'équipe de Marie-Christine
Lombard a pour but d'apporter de nouveaux éléments sur les
mécanismes nociceptifs mis en jeu pendant la parturition. Plus
précisément, l'étude de la parturition chez le rat devrait
aboutir à l'établissement d'un modèle animal sur lequel on
pourra ensuite reproduire et étudier des situations susceptibles
d'induire une sensation douloureuse chez la femme parturiente.
Le rôle physiologique de la douleur est de donner le
signal du début du travail. Une fois ce rôle accompli on a tout
intérêt à, au moins, atténuer la douleur, car si
elle est particulièrement violente ou persistante, par les effets de
stress qu'elle déclenche, elle peut mettre en péril la
mère ou/et le foetus.
Jusqu'alors, les études n'ont
révélé aucune expression spontanée du c-fos (en
absence de stimulation nociceptive aiguë) en dehors des états
pathologiques de l'organisme ou des lésions de nerfs. La parturition est
la seule fonction physiologique qui, chez la femme, produit une douleur
viscérale intense et, chez les animaux, induit des manifestations
comportementales de douleur. La menstruation chez la femme est aussi, dans un
grand nombre de cas, ressentie comme un événement douloureux.
Le signal nociceptif responsable des douleurs
viscérales, dont les douleurs de l'accouchement font partie, a pour
origine les terminaisons nerveuses libres périphériques dans les
tissus utérins et dans les parois vaginales (Cervero F., Janig W.,
1992). Le fait que les viscéronocicepteurs périphériques
n'ont toujours pas été anatomiquement identifiés, et les
travaux étudiant les douleurs viscérales, nous amènent
à admettre qu'il s'agit probablement en grande partie de nocicepteurs
polymodaux non spécifiques, qui peuvent donc être activés
par une large gamme de stimuli (stimulations mécaniques, thermiques ou
chimiques).
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