2.2.3 Recueillir les avis favorables nécessaires
L'avis de tous les organismes à consulter n'est pas
demandé au même moment. La priorité revient au Conseil
municipal, au Conseil général et à la Chambre de commerce.
Dès réception de la pétition, il est prévu de
demander leur avis 13.
La préfecture prépare rapidement les dossiers de
documentation pour ces institutions. Elle s'informe sur les syndicats
signataires (nom des présidents et nombre d'adhérents). Assez
paradoxalement, la Fédération des artisans du sud-est tarde
à donner ces renseignements 14 , peut-être est-ce ce
qui force la préfecture à demander les mêmes renseignements
au « Commissaire spécial près la préfecture »
qui répond beaucoup plus vite15.
Le Conseil général est le premier à
répondre. Il dispose, comme appui à sa décision, de la
liste des « 22 syndicats patronaux pétitionnaires » (les
relieurs et les horlogers-rhabilleurs se sont déjà
retirés), assortie de leur nombre d'adhérents. Il disposait aussi
d'une nomenclature des professions qui s'exercent généralement
sous la forme artisanale, de renseignements concernant la création des
Chambres de métiers de Haute- Marne et de Seine-Inférieure, et
d'un recensement des artisans par catégories professionnelles dans le
Rhône 16. Il donne un avis favorable à la
création d'une Chambre de métiers dans le Rhône, mais se
décharge sur le Comité départemental de l'enseignement
technique de la tâche de formuler des avis sur la répartition des
métiers en catégories et l'étendue de la circonscription
territoriale17.
Deux ans sont nécessaires pour récolter tous les
avis favorables nécessaires. Le Conseil général du
Rhône est le premier à répondre, le 30 avril 1930; la
Chambre de commerce de Lyon suit le 5 juin 1930, puis le Conseil municipal de
la ville de Lyon le 30juin 1930 18. Les autres organismes
sont contactés plus tard. Ils répondent à leur tour
favorablement. Le Comité régional des arts appliqués de
Lyon donne son avis favorable le 13 janvier 1931 et le Comité
départemental de l'enseignement technique le 2 décembre 1931
19. Si le Comité départemental de
l'enseignement technique est l'un des derniers à répondre, c'est
semble-t-il que le Conseil général n'est pas le seul à
s'être déchargé sur lui de la mission d'émettre un
avis précis sur la forme que doit prendre la Chambre de métiers.
Il s'avère encore nécessaire par la suite de demander l'avis des
Chambres de commerce de Tarare et de Villefranche, qui répondent au
courant de l'année 193220. C'est au
12. Ils ne sont plus cités dans la liste
présentée au Conseil général en avril 1930 [ADR
9M30].
13. Note interne de la préfecture du 6janvier 1930
déjà citée [ADR 9M30].
14. Lettre du 12 mars 1930 où la Fédération
des artisans du sud-est s'excuse du retard apporté à sa
réponse [ADR 9M30].
15. La préfecture demande les renseignements le 19 mars
1930, les obtient le 22 mars 1930 [ADR 9M30].
16. Il ne reste de ces documents que la « nomenclature des
pièces jointes » lors de la délibération du Conseil
général [ADR 9M30].
17. Extrait du procès-verbal de la séance du 30
avril 1930 du Conseil général [ADR 9M30].
18. [AML BMO, Conseil municipal du 30juin 1930]
19. Le décret du 18 mai 1933 portant création
d'une Chambre de métiers dans le Rhône rappelle ces dates. 20.
Lettres des 18 novembre et 14 décembre 1932 du préfet au sous
préfet de Villefranche [ADR 9M30].
cours de cette collection d'avis que la forme de la Chambre de
métiers à créer est fixée. La longue
hésitation entre l'intégration et l'exclusion des métiers
de l'alimentation est le phénomène le plus marquant de cette
période. Les discussions sur les liens à construire entre la
Chambre de métiers et le syndicalisme disparaissent rapidement.
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