B- Les femmes et l'éducation :
Dès le milieu du XVIIIe siècle,
l'éducation tient un rôle primordial dans la réflexion et
l'évolution idéologique de l'élite de la
société. Durant la période révolutionnaire, cette
prédominance ne faiblit pas, notamment chez les angevins. En effet, un
grand nombre de traités d'éducation est publié, marquant
ainsi la volonté de réforme dans l'éducation, comme le
document n° 72284, composé par Joseph
Villier. On souhaite donner une bonne éducation aux enfants des deux
sexes, dans le but de former de bons citoyens. Pour cette raison, il est
nécessaire d'instaurer des écoles patriotiques gratuites et
obligatoires. Ainsi, dans le livre n° 159285, Bénaben
propose une éducation novatrice aux parents et aux maîtres
d'écoles. Une présentation élogieuse de ce livre est faite
dans les Affiches d'Angers du 28 août 1790. Selon Bénaben, on peut
compter « mille plans d'éducation qui paraissent tous les jours
». D'autres textes, comme les n° 8286,
166287 et 172288, traitent également de
l'éducation qui semble avoir beaucoup intéressé les
angevins.
La réforme de l'éducation concerne aussi les
structures scolaires : les assemblées constituante et législative
n'ont pris aucune mesure concrète quant aux écoles, bien qu'elles
aient montré que celles-ci les intéressaient (texte n° 1
95289) . En revanche, comme nous le
281 Second procès-verbal des séances de
l'Assemblée provinciale d'Anjou, Mame, 1787.
282 Compte rendu par l'administration centrale du
département de Maine-et-Loire, (...), Boutron, 1797.
283 Le ministre de la guerre au ministre du Directoire
exécutif (...), Mame, 1797.
284 Nouveau plan d 'éducation et d 'instruction
publique dédié à l 'assemblée nationale (...),
Mame, 1789.
285 Manuel des instituteurs, ou réflexions sur
l'éducation, utiles aux maîtres et aux parents (...), Mame,
1790.
286 Traité d'éducation civile, morale et
religieuse de l'homme, (...), Pavie, 1787.
287 Plan d'un établissement d'utilité publique,
et présenté à MM. les officiers de la ville d'Angers,
Mame, 1790.
288 Idées patriotiques, sur la méthode et
l'importance d'une éducation nationale, (...), Pavie, 1790. 289
Rapport sur l'instruction publique, fait (...) à l'Assemblée
nationale (...), Mame, 1791.
montre le document n° 359290, la
décision est prise en 1793 d'instaurer une école primaire par
ville comptant de 400 à 1500 habitants, afin d'apprendre aux
élèves les connaissances élémentaires
nécessaires aux citoyens pour exercer leurs droits. Le texte n°
547291 atteste de la mise en place des écoles centrales sous
la convention thermidorienne, le 8 ventôse an III (26 février
1795), à raison d'une par département. Ces textes
intéressent les angevins, c'est pourquoi les autorités
départementales les font réimprimer.
La ville d'Angers se préoccupe aussi de la santé
des femmes et de leurs enfants : comme nous le montre le document n°
435292 , un cours d'accouchement public et gratuit en faveur des
sages-femmes est instauré à Angers par arrêté du 13
juillet 1792, suspendu en raison des guerres de Vendée, puis
rétabli le premier fructidor an II (18 août 1794). De plus, le
document n° 157, auquel il est fait référence dans les
opinions politiques, concerne avant tout les femmes et la place qu'elles
méritent dans la politique. Cette femme présente donc au public
son opinion, selon laquelle la femme doit respecter des devoirs, comme les
hommes, et qu'à ce titre, elle doit aussi avoir des droits civiques.
Elle refuse la culture antique réservant ce droit aux seuls hommes et
présente son << programme >>, invitant ses <<
concitoyennes >> à la lire et à la suivre dans ses
idées.
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