C- Les divertissements :
Certains textes sont destinés aux loisirs. Pour
l'essentiel, ils sont imprimés dans le format in-octavo, comme les
documents n° 36163, 509164 et
667165. Ainsi, dès 1789, à travers le document n°
36, de « jeunes citoyens de la ville d'Angers » nous relatent une
réception de Voltaire et de Jean-Jacques Rousseau aux
Champs-Elysées. Pareillement, le texte n° 509 est une pièce
de théâtre patriotique, en prose et en un acte, publiée en
1794, et le texte n° 667 est une pièce de théâtre qui
date aussi de 1794. Néanmoins, on peut trouver normal que les
divertissements ne représentent que 3 textes sur 773, puisque ceux-ci ne
sont importants dans l'esprit des gens que lorsque ces derniers se sont
dégagés de leurs soucis primaires, en l'occurrence, la
stabilité du pays et de leur situation personnelle.
La période révolutionnaire est donc peu propice
à la publication de livres de distractions, au moment où
l'attention se porte sur des décisions importantes qui sont prises
à propos de la future structure sociale du pays. Les almanachs sont un
outil essentiel pour amener les gens à la lecture, ce qui leur permet
ensuite, s'ils le souhaitent, de lire des ouvrages plus engagés comme
les livres d'opinions ou de s'informer à travers les journaux. C'est
pourquoi il faut maintenant s'intéresser aux périodiques qui sont
produits à Angers entre 1787 et 1799, étant donné que la
population locale semble s'intéresser d'avantage à l'information
à partir de 1789.
162 Discours de M. Bergasse, sur la manière dont il
convient de limiter le pouvoir législatif & le pouvoir
exécutif dans une monarchie, Mame, 1789.
163 Le triomphe de la philosophie, ou la réception de
Voltaire et de Jean-Jacques Rousseau, (...), Pavie, 1789.
164 Le siège et la prise de Cholet, ou la destruction
des brigands de la Vendée, Mame, 1794.
165 Les détenues du calvaire d'Angers, ou la
générosité récompensée par l'amour, (...),
Mame, 1796.
II- Les périodiques :
Les périodiques, comme leur nom l'indique, sont des
publications qui ont une périodicité établie. Cependant,
celle-ci peut varier suivant l'exigence des circonstances et les attentes des
lecteurs. A cette caractéristique essentielle s'ajoute la notion de
souscription qui est généralement le meilleur moyen pour se les
procurer. De cet ensemble de publications sont donc exclus les pamphlets et les
brochures, qui sont des textes de circonstances, donc sans
périodicité. Le problème des périodiques est
d'abord celui de leur prix, l'abonnement étant le plus souvent hors de
portée de la majorité des lecteurs : cafés, clubs et
sociétés politiques sont donc abonnés à certains
titres. On y lit à haute voix, on se transmet les exemplaires entre
plusieurs lecteurs, parfois même, le périodique paraît sous
forme d'affiche.
Les périodiques sont un élément important
de la production imprimée, car c'est eux qui sortent la population du
domaine familial et amical restreint pour l'intéresser à la vie
extérieure. Durant la période révolutionnaire, le nombre
de lecteurs des périodiques s'accroît considérablement, du
fait de l'intérêt pour les affaires politiques. Bien sûr,
c'est avant tout l'individu qui va chercher cette information, mais c'est la
façon de répondre à cette demande qui donne une telle
importance à la presse. Les périodes de prospérité
de la presse angevine s'étendent essentiellement de 1789 à 1792
et de 1797 à 1798166. Trois sujets prédominent dans
les journaux de la période : il s'agit de l'information
générale, de l'information politique et de la littérature.
Grâce au graphique ci-dessous, il est possible de constater la
répartition de la production des périodiques entre les
imprimeurs.
166 Ce sont les seules années qui comptent au moins cinq
publications de périodiques à Angers.
La répartition des
périodiques
1787 1788 1789 1790 1791 1792 1793 1794 1795 1796 1797 1798
1799
3
2
1
0
Années
Boutron Jahyer et Geslin Mame Pavie Thouvenon
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