2ème partie : La production imprimée :
Après avoir étudié les conditions de
production et de diffusion de l'imprimé, il s'agit maintenant
d'apprécier le résultat de cette production. Celle-ci se
développe considérablement durant la période
révolutionnaire, essentiellement du fait de la liberté d'imprimer
et de la libéralisation des corps de métiers, mais aussi en
raison des commandes passées par l'administration. Cependant, il est
possible de se demander si cette expansion quantitative ne risque pas de
provoquer une dépréciation qualitative de cette production. En
effet, le nombre des imprimeries restant à trois jusqu'en 1797, il faut
chercher à connaître la nature de la production, qui croît
amplement. C'est pourquoi il faut commencer par étudier les
différents types d'imprimés qui sont produits à Angers et
chercher à connaître leur proportion respective selon les
années. Il s'agit ensuite d'analyser leur contenu, afin de savoir quels
sont les sujets dont traitent les imprimés angevins. Puis, il faut aussi
identifier la forme éditoriale de ces documents, à travers les
formats et nombres de pages. Enfin, l'étude de la qualité de
cette production nous permet de vérifier les effets de la hausse des
commandes sur cette dernière.
Chapitre 4 : Les types d'imprimés :
Il faut d'abord surmonter une épreuve : les
méthodes de classement des ouvrages par catégories
utilisées pendant la période révolutionnaire
(belles-lettres, sciences et arts, histoire) ne correspondent plus aux livres
de la période : le déséquilibre serait trop important. Il
faut donc introduire de nouveaux critères distinctifs. C'est pourquoi il
faut élaborer une autre méthode de classification des
imprimés, selon une logique qui suive la vision des textes
révolutionnaires. Du fait de leur nature, de leur fonction, de leur
périodicité ou non, des différences entre les personnes
qui commandent ces impressions, la classification qui semble la plus judicieuse
est de les répartir en trois catégories : les livres, les
périodiques et les textes officiels. Il est préférable de
commencer ce chapitre par le type de document qui était le plus courant
au début de la période, c'est à dire les livres, de
continuer par les périodiques, qui croissent avec la liberté
d'imprimer, et de finir avec les textes officiels qui se développent au
milieu de la période.
Il convient de signaler que les analyses sur les
imprimés sont parfois menées sur les livres et textes officiels,
donc sur un nombre total de 773 documents, tandis que d'autres fois, elles
portent sur 832 imprimés, incluant ainsi les 59 périodiques. Le
graphique ci-dessous, élaboré à l'aide des chiffres qui
figurent dans l'annexe 3 et qui prend donc en compte les 832 imprimés,
nous donne une idée d'ensemble des types de documents produits à
Angers.
Les types de documents
180 160 140 120 100 80 60 40 20
0
1787 1788 1789 1790 1791 1792 1793 1794 1795 1796 1797 1798
1799 Années
Livres Journaux Textes officiels
I- Les livres :
Au début de la période, les livres sont la
principale forme de circulation de l'imprimé pour la lecture
individuelle. Cependant, cette forme ne reste pas prédominante et
s'efface progressivement durant la période révolutionnaire
derrière les fortes productions des autres formes d'imprimés. En
effet, alors que l'on pouvait s'attendre à une multitude de publications
de livres, donnant des opinions sur divers sujets, ce support reste peu
publié en Anjou. Il faut donc voir quelle est la proportion de chaque
sorte de livres, afin d'examiner la nature de cette production. Cette
étude commence par les almanachs, qui sont un modèle de
publication ancien, se poursuit avec les livres d'opinions, qui émergent
avec la liberté d'expression, et s'achève par les
divertissements.
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