B- La Société populaire d'Angers :
La Société de l'Ouest, ou Société
populaire d'Angers, était installée sur la rive droite. Elle
était également appelée << club Saint-Jacques
>> : c'était le rendez-vous des Jacobins. Selon François
Lebrun111, la Société populaire de l'Ouest tient ses
réunions dans l'église Saint-Jacques. A la fin de 1791, la
Société de l'Quest compte 300 membres. Après
plusieurs interruptions, elle est en activité jusqu'au 17
décembre 1794. Sous la Terreur, le 12 octobre 1793,
après une épuration de ses membres, la Société
de l'Quest devient la Société des défenseurs des
droits de l 'Homme.
Cette société politique fait imprimer son
premier texte par Jahyer et Geslin en 1793 (document n° 289).
Néanmoins, ils n'impriment qu'un seul texte pour cette
société politique, et c'est Mame qui imprime la plupart de ses
textes, puisqu'il en devient l'imprimeur à compter de 1794 et que six
textes sortent ensuite de ses presses pour celle-ci. Ce dernier a fait partie
successivement de la Société de l 'Est, puis de la
Société de l 'Quest, ce qui explique qu'il ait
imprimé 9 des 17 documents publiés par ces clubs.
Les sociétés politiques sont donc de bonnes
clientes pour les imprimeurs, puisqu'elles paient immédiatement,
contrairement aux administrations, et qu'elles font aussi imprimer
106 Règlement de la Société des Amis de
la Constitution, établie à Angers, Pavie, 1791.
107 Pétition des Amis de la Constitution de la ville
d'Angers, sur le décret relatif au marc d'argent, Pavie, 1790.
108 Discours de Riquetti l'aîné sur la
Constitution civile du clergé : lu le Jeudi 14 Avril, (...), Pavie,
1791
109 Procès-verbal de la séance des Amis de la
Constitution d'Angers, (...), Jahyer et Geslin, 1792.
110 Adresse des Amis de la Constitution d'Angers, à
leurs concitoyens du département de Maine-et-Loire, Mame, 1795.
111 LEBRUN, François, op. cit.
régulièrement des textes, bien que leurs
commandes soient moins régulières et fréquentes que celles
passées par l'administration. Si elles peuvent
généralement payer directement leurs imprimés, il leur
arrive néanmoins d'avoir un sursis, puisque l'imprimeur appartient
souvent à la société politique pour laquelle il
imprime.
IV- Les intellectuels locaux :
Ce sont les personnes les plus susceptibles d'avoir
écrit et publié des livres, lettres, opinions, ouvrages de
circonstances, ... Il semble qu'un certain nombre d'entre eux aient
écrit un seul livre pendant la période, mais certaines
personnalités éminentes de la société angevine ont
publié de nombreux avis et opinions. Ce sont des clients traditionnels,
qui comptent parmi les amis des imprimeurs, mais ils ne font plus imprimer les
mêmes choses après la Révolution qu'auparavant, du fait de
la liberté d'expression et de la demande d'opinions averties. Il faut
donc présenter ici les principales catégories d'intellectuels qui
publient un nombre important de livres et documents.
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