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La production imprimée à  Angers pendant la période révolutionnaire, 1787-1799


par Cédric Pichot
Université d'Angers - Maà®trise d'histoire du livre 2002
  

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A- Les relieurs :

La reliure d'un livre n'est pas indispensable, elle représente même une sorte de luxe pour la majorité de la société. Néanmoins, ceux qui s'intéressent le plus à la lecture sont des personnes d'un niveau de vie relativement aisé et qui peuvent se permettre ce confort pour conserver leurs ouvrages en bon état. Cependant, les libraires proposent souvent leurs livres reliés, si le client le désire : l'achat d'un livre déjà relié au libraire permet avant tout à l'acheteur de disposer du livre dès l'achat, puisqu'il est déjà protégé. Les ouvrages contenus dans le corpus ne représentent pas la totalité de ceux qui sont vendus par les libraires angevins, puisque ces derniers négocient aussi des livres venant du reste du royaume. Ces documents représentent une masse de travail importante pour les relieurs, ce qui permet à plusieurs d'entre eux de coexister à Angers aux moments ou la production est importante.

Outre Aupois et Tripier, qui figurent aussi parmi les libraires angevins, seul un relieur est présent à Angers avant la Révolution. Il se nomme Jacques Girault et a ouvert son magasin vers 1775, mais nous ne savons pas à quel moment il arrête d'exercer ce métier. On sait en revanche que son activité se limite à celle de relieur. Il semble être le seul relieur angevin de la période pré-révolutionnaire, ce qui ne reste pas le cas après la Révolution et la suppression du corporatisme.

62 La liste de ces relieurs et prêteurs de livres est essentiellement établie à l'aide de la série de perquisitions chez les professionnels du livre, le 23 juin 1791 (ADML, 1 L 938).

En effet, après la Révolution, ce métier attire certains opportunistes qui profitent de la fin des corporations, donc de la possibilité pour chacun d'exercer le métier qu'il souhaite. Jacques-André Berthe ouvre son magasin vers 1790 : il est seulement relieur et a écrit une Histoire de la garde nationale d'Angers (manuscrite) dans laquelle il confirme l'affolement des bourgeois le 17 juillet 1789 au soir. En 1795, au lendemain de la Terreur, deux nouvelles boutiques de relieurs s'ouvrent à Angers : celle de Jean Beaumont et celle de Marc Bain. Le premier est seulement relieur, tandis que le second, pour compléter son activité et profiter de cette place, << prête des livres moyennant rétribution >>, selon l'expression du rapport de l'enquête réalisée le 23 juin 179163.

On ignore si les nouveaux relieurs remplacent ceux qui étaient déjà présents, ou s'ils s'ajoutent à eux. Cependant, l'augmentation de la production au niveau local comme au niveau national permet de penser que l'activité est certainement suffisante pour permettre à plusieurs familles d'en vivre. L'activité de relieur est donc bien représentée à Angers, essentiellement après la Révolution, notamment à partir de 1795. Cependant, un autre métier annexe du livre tient une place importante, celui de prêteur de livre.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry