PARTIE I
L'INTEGRATION PROGRESSIVE DE LA DIMENSION ETHIQUE DANS
LE MANAGEMENT DE L'ENTREPRISE
A la une ces derniers mois, les fameux « patrons
voyous », ceux qui mettent la clé sous la porte du jour au
lendemain sans se soucier de leurs employés abandonnés et de
l'environnement dégradé.
L'image des entreprises s'est sérieusement
dégradée depuis le début du siècle.
A l'heure d' Enron, des licenciements destinés
à maintenir ou augmenter les bénéfices, des
résultats trimestriels, de bouleversements climatiques majeurs, des
publicités porno- soft, de la réalisation de l'homo economicus,
des signes multiples démontrent clairement que le consommateur- cito yen
est demandeur d'éthique et de préservation
environnementale.
I. La nécessité de légitimer
moralement les produits et services
a. Les nouvelles demandes de la société
Du << Danone Way >> au programme << Mieux
Consommer >> de Carrefour (cf. annexes p.23 et 24), rares sont
aujourd'hui les grandes entreprises qui ne communiquent pas sur la
responsabilité éthique ou sociale, au travers d'initiatives
concernant la protection de l'environnement, du respect de salariés ou
encore des consommateurs .
Conséquence ou origine de ce mouvement
général, le consommateur européen et plus
particulièrement français, semble en effet de plus en plus en
attente de transparence, s'agissant de la composition des produits comme des
éléments humains ou écologiques entourant leur
production.
Les principales tendances de ce
mouvement:
> Les Français sont plus de 58% à faire
confiance aux entreprises s'engageant dans des valeurs éthiques.
> Si le prix reste incontestablement le critère le
plus présent lors d'un acte d'achat, des critères plus <<
développement durable >> interviennent également pour une
majorité de la population : respectivement 77% et 67% d'entre eux
prennent ainsi en compte les conditions de production et le pays d'origine du
produit acheté, ne serait- ce que parfois.
> Plus révélateur encore, on notera que
certains réflexes << éthiques >> sont aujourd'hui
presque autant revendiqués que le réflexe << marque
>> : ainsi , 85% des Européens prennent en compte la marque contre
77% les conditions de production du produit acheté, ne serait- ce qu'une
fois.
> Seulement la moitié des Européens (53%)
estime que les consommateurs changeront leurs comportements d'achat pour avoir
une influence sur la prise en compte par les entreprises de certaines
règles éthiques.
> Pourtant, les deux tiers d'entre eux (73%) estiment que
les consommateurs en changeant leurs comportements d'achat, peuvent avoir une
influence sur la prise en compte par les entreprises de certaines règles
éthiques.
> La confiance dans le développement à venir
d'une société de consommation mettant en avant certaines valeurs
éthiques varie principalement selon la nationalité et le niveau
de vie des Européens.
Le clivage le plus marquant oppose les Français, qui
témoignent d'un certain << angélisme >> sur le sujet
et les Allemands.
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