2. Meilleure confiance entre pays en voie de
développement et pays riches
Nous avons vu que l'accord trouvé en août 2003 pour
favoriser l'accès des pays
en voie de développement à l'importation de
génériques comportait un certain
nombre de conditions qui semblent être trop
compliquées à mettre en oeuvre.
Toutes ces conditions découlent du manque de confiance -
car de gros intérêts
économiques sont en jeu - qu'il existe entre pays
développés et pays en voie de
développement.
Cet accord est pourtant essentiel pour ces pays et il est
nécessaire qu'il soit
clarifié et simplifié.
- 1 6 -
Cependant, cela demeure impossible si chaque partie ne fait pas
un effort :
?? les pays les moins avancés doivent s'engager à
ne pas déclarer toutes
leurs maladies comme des situations d'urgence nationale pour
pouvoir
importer des génériques, c'est-à-dire,
s'engager à utiliser cette
déclaration de bonne foi.
?? les pays émergents qui fabriquent ces
génériques doivent, quant à eux,
s'engager à contrôler les ventes et la distribution
de leurs produits aux
pays les moins avancés en mettant au point des
partenariats avec les
gouvernements locaux pour éviter que ces
médicaments ne soient
détournés pour être réexportés
sur les marchés du nord, principale
crainte des pays riches.
3. Nécessaire amélioration des structures
sanitaires locales
Malheureusement, il ne suffit pas que des médicaments
à bas coût arrivent dans
les pays les moins avancés ou dans les pays en voie de
développement ; il faut que
ceux-ci soient distribués correctement. De même, la
disponibilité des
traitements est insuffisante, il est nécessaire que ces
pays aient des structures
adaptées pour que des soins leur soient prodigués.
Or aujourd'hui, dans la
majeure partie des pays en voie de développement ou pays
les moins avancés, ces
structures manquent considérablement.
Comment cette situation peut-elle être arrangée ?
Par l'action des
gouvernements locaux associée à celle de divers
organismes internationaux.
Cependant, la démarche doit venir des pays en voie de
développement qui,
désireux de faire évoluer la situation, demandent
à bénéficier de subventions ou
de l'aide internationale.
Un Fonds Mondial de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et le
Paludisme a été
crée en 2002 dans le but d'augmenter les ressources visant
à lutter contre ces
trois maladies les plus dévastatrices aujourd'hui dans le
monde. Il gère et dirige
ces ressources vers les pays les plus nécessiteux. Ce
fonds fonctionne sur la
base de dons de la communauté internationale qui sont
ensuite redistribués sous
la forme de subventions permettant de renforcer l'infrastructure
de santé
publique locale dans les pays les moins avancés et
d'améliorer la lutte contre ces
maladies.
- 1 7 -
Par exemple, la subvention du Fonds mondial accordée
à Haïti en 2002, a permis
au pays depuis février 2003 d'ouvrir un ancien dispensaire
de santé publique et
une salle d'opération, d'approvisionner cinq dispensaires
publics en médicaments
essentiels, et de fournir des services de laboratoire de base
à quatre autres.
Plus de 600 personnes ont bénéficié de
traitements antirétroviraux, et plus de
300 nouveaux cas de tuberculose ont été
détectés7.
Il apparaît comme obligatoire le recours à ce genre
d'aide pour les pays en voie
de développement et il est souhaitable que ces subventions
se multiplient pour
aider tous les pays qui en font la demande.
Si les subventions doivent se multiplier, il est logique que les
dons doivent, eux
aussi, croître, d'où une intervention de plus en
plus importante de la part des
pays riches.
|