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Entrepreneuriat des jeunes de la commune de Kanshi à  Mbujimayi: défis et perspectives


par Elvis Wemakoye
Université Officielle de Mbujimayi  - Graduat  2022
  

Disponible en mode multipage

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ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET UNIVERSITAIRE UNIVERSITÉ OFFICIELLE DE MBUJIMAYI (UOM) Av. Kalonji, n° 27, Q/Kansele, C/Muya, Mbujimayi, Kasaï-Oriental Courriel : uomrecteur@gmail.com Téléphone/WhatsApp : +243 853 886 663 www.uom.cd République Démocratique du Congo

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

Travail de fin de cycle présenté en vue de l'obtention du diplôme de graduat en sciences économiques et de gestion.

Par :

WEMAKOYE ELANGA Elvis Encadré par :

TSHILENGE ILUNGA Marcel Professeur

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET UNIVERSITAIRE UNIVERSITÉ OFFICIELLE DE MBUJIMAYI (UOM) Av. Kalonji, n° 27, Q/Kansele, C/Muya, Mbujimayi, Kasaï-Oriental Courriel : uomrecteur@gmail.com Téléphone/WhatsApp : +243 853 886 663 www.uom.cd République Démocratique du Congo

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

Travail de fin de cycle présenté en vue de l'obtention du diplôme de graduat en sciences économiques et de gestion

Par :

WEMAKOYE ELANGA Elvis Encadré par :

TSHILENGE ILUNGA Marcel Professeur

Rapporteur :

KANGODIA KANGODIA Glory Assistant

EPIGRAPHE

"Le succès est la somme de petits efforts, répétés jour après jour."

Leo Robert Collier

"Entreprendre, c'est se jeter dans le vide et apprendre à voler en chemin."

Reid Hoffman

DÉDICACE

À mes précieux parents dont l'amour et les sacrifices sont sans mesure ;

À mes chers frères et soeurs ;

À mes amis ;

Et

Àux jeunes de la commune de Kanshi.

II

WEMAKOYE ELANGA ELVIS

REMERCIEMENTS

Nous exprimons notre profonde gratitude à toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce travail.

En premier lieu, nous remercions le Seigneur notre Dieu, Maî tre des temps et des circonstances, qui a rendu cette oeuvre possible.

Ensuite, nous remercions notre directeur de travail, le professeur Marcel TSHILENGE, et notre codirecteur, l'assistant Glory KÀNGODIÀ. Nous leur sommes reconnaissants pour leurs conseils, leur soutien et leurs remarques pertinentes et constructives.

Par ailleurs, nous témoignons notre appréciation aux professeurs Raphae l MUSÀMPÀ, doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion, José KÀPINGÀ, vice-doyenne chargée des enseignements, Marcel TSHILENGE, secrétaire général facultaire, et Jean-Christophe NTINTÀ, pour leurs connaissances et leurs compétences mises à notre disposition.

De plus, nous adressons nos remerciements sincères aux responsables et aux jeunes de la commune de Kanshi, qui nous ont facilité l'accès au terrain et nous ont fourni des informations très utiles.

De même, nous exprimons notre affection et notre reconnaissance à nos chers parents : Jean-Louis ELÀNGÀ et Marie-Christine KÀKOTSHÀ, qui nous ont soutenus tant moralement que matériellement pendant tout notre parcours.

En outre, nous manifestons notre amitié et notre gratitude à nos amis qui nous ont encouragés, appuyés et accompagnés tout au long de cette période.

Enfin, nous disons notre merci à toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont rendu possible cette oeuvre.

III

WEMAKOYE ELANGA ELVIS

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

BAD Banque Africaine de Développement

BM Banque Mondiale

CNUCED Conférence des Nations-Unies sur le Commerce et le Développement.

FMI Fonds Monétaire International

MIBA Société Minière de Bakwanga

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Économiques

OIT Organisation Internationale du Travail

ONG Organisation Non Gouvernementale

PIB Produit Intérieur Brut

PME Petites et Moyennes Entreprises

PNUD Programme des Nations-Unies pour le Développement

RDC République Démocratique du Congo

UA Union Africaine

UE Union Européenne

IV

LISTE DES TABLEAUX

Tableau N°01 Quelques définitions du concept jeune entrepreneur selon les écoles de

pensée 20
Tableau N°02 Présentation de la population juvénile de la commune de Kanshi par tranches

d'âge selon les quartiers 36

Tableau N°03 Effectif des jeunes de la commune de Kanshi par genre 38

Tableau N°04 Effectif des jeunes de la commune de Kanshi par genre et tranches d'âge 39

Tableau N°05 Effectif des jeunes de la commune de Kanshi par tranches d'âge 39

Tableau N°06 Présentation du profil des répondants 42

Tableau N°07 Statistiques descriptives des variables liées aux facteurs personnels... 43

Tableau N°08 Tests statistiques des variables liées aux facteurs personnels 44

Tableau N°09 Profils des jeunes entrepreneurs selon leurs caractéristiques personnelles 45

Tableau N°10 Statistiques descriptives des variables liées aux facteurs socioculturels 46

Tableau N°11 Tests statistiques des variables liées aux facteurs socioculturels ....................47

Tableau N°12 Perspectives des jeunes entrepreneurs selon leurs aspirations et leurs projets..48 Tableau N°13 Principaux obstacles/défis à l'entrepreneuriat dans la commune de Kanshi.......49 Tableau N°14 Proposition des solutions aux obstacles de la commune.........................................49

LISTE DES FIGURES

Figure N°01 Présentation des quatre paradigmes de l'entrepreneuriat et de leurs

relations ..........15

Figure N°02 Population juvénile par tranches d'âge selon les quartiers... 38

Figure N°03 Effectif des jeunes de la commune de Kanshi par genre 39

Figure N°04 Effectif des jeunes de la commune de Kanshi par genre et tranches d'âge 39

Figure N°05 Effectif des jeunes de la commune de Kanshi par tranches d'âge 40

Figure N°06 Profil des répondants 42

V

VI

SOMMAIRE

EPIGRAPHE I

DÉDICACE II

REMERCIEMENTS III

SIGLES ET ABRÉVIATIONS IV

LISTE DES TABLEAUX V

SOMMAIRE VI

0. INTODUCTION 1

0.1. Etat de la question 1

0.2. Choix et intérêt du sujet 2

0.3. Problématique 2

0.4. Hypothèses du travail 4

0.5. Objectifs de l'étude 4

0.6. Méthodes et techniques de recherche 5

0.6.1. Méthodes 5

0.6.2. Technique 5

0.8. Canevas du travail 5

CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTERATURE 6

Section 1. Approche théorique de l'entrepreneuriat 6

1.1. Théories sur l'entrepreneuriat 6

1.1.1. Les conceptions dominantes de l'entrepreneuriat. 7

1.1.3. Entreprenariat des jeunes 19

1.1.4. Typologies entrepreneuriales 21

1.1.5. Formes de l'entrepreneuriat 26

1.1.6. Motivations et freins à l'entrepreneuriat 27

CHAPITRE DEUXIEME : METHODOLOGIE ET PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE 33

Section 1. Méthodologie 33

1.1. Collecte des données 33

Section 2. Présentation du cadre d'étude 35

2.1. Contexte économique et social de la commune de la Kanshi 35

2.2. Quelques statistiques 36

2.3. Entrepreneuriat des jeunes de la commune de Kanshi 40

CHAPITRE TROISIEME : ANALYSE DES DONNEES ET INTERPRETATION DES RESULTATS 42

Section 1. Analyse des données 42

1.1. Profil des répondants 42

Section 2. Présentation des résultats 43

2.1. Facteurs personnels influençant l'entrepreneuriat des jeunes 43

2.2. Facteurs socioculturels influençant l'entrepreneuriat des jeunes 46

2.3. Perspectives des jeunes entrepreneurs 48

2.4. Obstacles et solutions à l'entrepreneuriat des jeunes 49

Section 3. Discussion 50

3.1. Les facteurs personnels 50

3.2. Les facteurs socioculturels 51

3.3. Les facteurs liés à l'environnement 52

Section 4. Perspectives 52

4.1. Implications 52

4.2. Pistes de recherches futures 53

4.3. Recommandations 53

CONCLUSION 56

BIBLIOGRAPHIE 57

ANNEXES 61

VII

1

0. INTODUCTION

0.1. Etat de la question

Il est primordial de signaler que l'entrepreneuriat est un sujet riche et diversifié, qui suscite l'intérêt de nombreux chercheurs dans différents domaines. Il s'agit donc d'un champ de recherche en pleine évolution, qui offre de nombreuses perspectives d'analyse et d'action.

Bien avant la présente étude, nombreux chercheurs se sont exprimés autour de ce sujet. De ce fait, voici ci-après quelques-uns d'entre eux :

Tout d'abord, Jaeger et Helfer, qui ont organisé une journée ressource sur l'entrepreneuriat et la jeunesse, concluent que ce sujet est en quête de sens et qu'il faut favoriser les échanges entre enseignants, chercheurs et praticiens. (Toutain & Verzat, 2017)

Ensuite, l'OCDE, qui a réalisé une synthèse sur l'entrepreneuriat des jeunes, conclut que ce phénomène est influencé par des facteurs personnels, sociaux, économiques et institutionnels, et qu'il faut soutenir les jeunes entrepreneurs par des politiques adaptées. (OCDE/U. E., 2012)

De même, Beye (2012), qui a étudié l'entrepreneuriat et le développement, conclut que l'entrepreneuriat est un facteur clé du développement économique et social, mais qu'il nécessite des conditions favorables et des politiques publiques appropriées.

Par ailleurs, Sy, Massing et Liboudou (2014), qui ont étudié les déterminants de l'entrepreneuriat des jeunes en Afrique de l'Ouest, concluent que ce processus est motivé par des opportunités et des contraintes, et qu'il faut renforcer les capacités des jeunes entrepreneurs par des formations et des accompagnements.

Par la suite, Chabaud, Sammut et Degeorge (2020), qui ont rédigé un manuel sur l'entrepreneuriat, concluent que l'entrepreneuriat est un processus complexe et dynamique, qui implique des acteurs multiples et des compétences variées, et qui peut prendre des formes diverses selon les contextes.

De plus, Marchesnay (2020), qui a analysé l'entrepreneuriat en action, conclut que l'entrepreneuriat est une démarche créative et innovante, qui repose sur la capacité des entrepreneurs à identifier et exploiter des opportunités, à mobiliser des ressources et à gérer des incertitudes.

Enfin, Capron, qui a coordonné un ouvrage sur l'entrepreneuriat et la création d'entreprises, conclut que l'entrepreneuriat est un phénomène en pleine expansion, qui traduit une transition vers une économie entrepreneuriale.

Pour Capron, une économie entrepreneuriale est caractérisée par une plus grande autonomie, flexibilité et responsabilité des agents économiques. (Capron, 2009)

Quant à ce travail, il s'attèlera sur la détermination des obstacles entrepreneuriaux qui concernent seuls les jeunes et plus spécifiquement ceux du champ d'étude.

2

0.2. Choix et intérêt du sujet

Le choix de ce sujet a été motivé par la passion de découvrir les défis et les potentialités de l'entrepreneuriat des jeunes, qui représente une source d'épanouissement pour ceux-ci et de progrès pour le développement local.

Ce travail peut donc contribuer à apporter un complément scientifique et servir d'outil d'aide social. Et ce, notamment :

y' En enrichissant la connaissance et la compréhension de l'entrepreneuriat des jeunes dans un contexte spécifique ;

y' En identifiant les besoins et les attentes des jeunes entrepreneurs, en analysant les forces et les faiblesses de leur environnement ;

y' Et en proposant des recommandations judicieuses pour les soutenir.

0.3. Problématique

La question de l'emploi occupe une place prépondérante dans les débats politiques de développement de toutes les nations du monde entier. Elle retient l'attention des gouvernements qui cherchent les voies et moyens les plus appropriés pour pallier les problèmes de chômage afin de sortir leurs populations de la fragilité.

Le souci principal des gouvernements est de permettre à leurs populations non seulement de subvenir à leurs besoins, mais aussi de contribuer au développement socio-économique.

Constat fait, malgré les efforts des gouvernements dans la recherche des moyens pour la réduction du chômage, il continue de prendre de l'ampleur dans le monde. (O.I.T, 2019).

Cette situation de chômage en particulier chez les jeunes, a plusieurs causes. Elle est due aux crises économiques, politiques et sanitaires, à l'accroissement démographique, à l'incapacité du marché de l'emploi à ingérer les vagues successives de diplômés et à l'inadaptation de la formation aux exigences de ce marché.

Par conséquent, la solution entrepreneuriale semble une option crédible que proposent plusieurs gouvernements et organismes internationaux, tels que la B.M., le F.M.I., l'OCDE et la CNUCED.

De ce fait, l'entrepreneuriat est considéré comme étant l'un des mécanismes de développement économique et social les plus importants. Il permet en effet la création d'emplois, l'innovation, la richesse et le bien-être. (Acs & Audretsch, 1988)

Comme moteur de la croissance économique, l'entrepreneuriat a attiré énormément d'attention ces dernières décennies partout dans le monde. Il est souvent mis de l'avant comme facteur d'accroissement du dynamisme et de la prospérité d'une nation.

3

Cela est perceptible dans les discours politique et scientifique. Il permet de renforcer la capacité d'adaptation d'un territoire en renouvelant ses acteurs économiques.

Les nouvelles entreprises « injectent » du dynamisme puisque lorsqu'elles entrent pour la première fois dans un marché ; elles fournissent des produits et des services qui n'existent pas encore localement, et donc élargissent le choix des consommateurs.

À cet égard, l'entrepreneuriat joue un rôle important dans la réduction de la pauvreté, l'égalité des sexes et la viabilité environnementale.

Certains auteurs affirment que la société influence l'entrepreneur potentiel, façonnant ses actions et conditionnant sa détermination à créer une entreprise. Ils considèrent l'entrepreneuriat comme un phénomène qui peut être influencé par le contexte social, culturel, économique et politique (Fayolle, 2003 ; Boisson & al., 2009).

Ainsi, le rôle des facteurs individuels, sociaux, économiques et technologiques est déterminant sur la perception de l'entrepreneuriat et sur l'intention de créer une nouvelle entreprise.

À l'ère de l'Internet, le champ de l'entrepreneuriat innove, incitant les jeunes à repenser les concepts, créant de nouvelles formes de services. De nouveaux secteurs d'activité voient le jour tandis que d'anciens disparaissent.

En ce sens, la société agit sur le comportement entrepreneurial, influence la motivation entrepreneuriale et agit également sur les facteurs qui restreignent ou stimulent l'action entrepreneuriale.

L'entrepreneuriat demeure un facteur important dans la société et bénéficie d'un intérêt tout particulier de la part des économistes, des sociologues et des décideurs politiques.

Cet intérêt est, sans conteste, dû à la place de la création d'entreprises dans le développement économique et social, l'augmentation de la production et du revenu, la résorption du chômage, la diversification de l'industrie ainsi que la promotion de l'innovation (Rasmussen & Sorheim, 2006 ; Minniti & Lévesque, 2008).

En effet, diverses de forces poussent un nombre croissant d'hommes et de femmes à considérer la création ou la reprise d'une entreprise comme une alternative crédible à un emploi salarié.

Parmi ces forces l'on peut citer : l'accélération incessante des mutations technologiques, l'évolution des équilibres sociaux, la versatilité croissante des emplois salariés dans les grandes organisations, la volonté d'avoir un travail conforme à ses propres valeurs, ainsi que la perspective d'être son propre patron.

Sur le continent africain, généralement, les jeunes et les femmes constituent les catégories sociales ayant d'immenses difficultés à trouver un emploi et à gagner un revenu décent (Kouty & Douzounet, 2020).

4

Selon des statistiques de la Banque Africaine de Développement, la majeure partie des jeunes n'a ni emploi stable, ni perspectives économique (B.A.D, 2018). Les chiffres à ce niveau sont évocateurs d'un mal profond à l'insertion professionnelle de la classe jeune de la population ; ce qui occasionnerait des coûts économiques, pour le moins sérieux.

D'une part, le chômage des jeunes, en freinant la croissance économique, tend, selon Coward & al. (2014), à démoraliser les concernés qui, finalement, n'ont plus ni l'envie ni la capacité de mener une vie. (Kouty & Douzounet, 2020).

D'autre part, on n'en est à penser que c'est, dans une certaine mesure, l'absence d'opportunité qui alimente conflit et instabilité politique, voire la tendance à l'émigration à risque. Pourtant, la solution face aux difficultés d'accès à l'emploi repose davantage sur l'entrepreneuriat.

Pour ce qui concerne cette étude, un angle de réflexion particulier est ouvert en interrogation sur les obstacles ou barrières que rencontrent les jeunes de la commune de KANSHI à se lancer dans l'entrepreneuriat. Concrètement, il s'agit de répondre à la question essentielle ci-après :

y' Quels sont les facteurs qui entravent l'émergence de l'entrepreneuriat des jeunes de la commune de KANSHI, dans la ville de Mbujimayi ?

0.4. Hypothèses du travail

Eu égard à l'interrogation soulevée ci-haut, il est proposé l'hypothèse selon laquelle :

y' L'entrepreneuriat des jeunes de la commune de Kanshi serait entravé par des facteurs personnels liés au profil même des jeunes entrepreneurs ; des facteurs socioculturels ; ainsi que des facteurs liés à l'environnement (les règlements, la fiscalité, l'accès au financement externe, l'accès aux marchés et le manque de services de soutien).

0.5. Objectifs de l'étude

Ce travail vise à étudier essentiellement l'entrepreneuriat des jeunes de la commune de Kanshi à Mbujimayi, les défis qu'il présente et les perspectives y afférentes.

En termes de spécificité, les objectifs qu'il poursuit sont entre autres ceux de :

y' Identifier et analyser les facteurs personnels qui influencent la motivation, les compétences, les attitudes et les comportements des jeunes entrepreneurs dans le contexte du champ d'étude ;

y' Examiner et évaluer les facteurs socioculturels qui facilitent ou entravent l'entrepreneuriat des jeunes, tels que les normes sociales, les valeurs culturelles, le rôle de la famille et des réseaux sociaux ;

y' Explorer et mesurer les facteurs liés à l'environnement qui affectent l'entrepreneuriat des jeunes, tels que le cadre réglementaire, le système fiscal, l'accès au financement externe, l'accès aux marchés et le manque de services de soutien ;

y' Proposer des recommandations pour améliorer les conditions favorables à l'entrepreneuriat des jeunes et renforcer leur potentiel entrepreneurial.

5

0.6. Méthodes et techniques de recherche

En vue de mener une recherche intelligible et avoir des aboutissements fiables, il est indispensable que la rigueur et la pertinence de la démarche scientifique reposent sur une adoption rationnelle et cohérente des méthodes d'analyse et des techniques de collecte des données.

0.6.1. Méthodes

Pour l'élaboration de notre travail, nous avons estimé que l'usage des méthodes ci-après permettra la réalisation de nos objectifs :

V' Méthodes statistiques : méthodes scientifiques consistant à décrire, quantifier et synthétiser les données récoltées par le calcul de certains paramètres et procéder à leur représentation sous forme de tableaux, graphiques, elles servent à décrire les caractéristiques des enquêtés, interpréter et représenter les données recueillies.

0.6.2. Technique

Pour la production des données, nous avons recouru à :

V' La technique de questionnaire : elle consiste à interroger un ensemble des répondants, représentant d'une population, et permet d'assembler des informations auprès des enquêtés sur leurs situations sociales, professionnelles ou familiales, leurs impressions, etc. par le biais d'un questionnement opérationnel et orienté.

0.7. Délimitation du sujet

0.7.1. Dans l'espace : sur le plan spatial, nous menons notre étude au sein de la commune de la Kanshi, dans la ville de Mbujimayi, en R.D.C. Le choix de cet espace est dû au fait qu'il s'agit du milieu où nous vivons et auquel nous désirons apporter notre contribution pour un changement positif.

0.7.2. Dans le temps : sur le plan temporel, notre étude s'étend sur l'intervalle d'un mois, période de nos enquêtes. Ce choix a été motivé par la disponibilité des données authentiques.

0.8. Canevas du travail

Outre l'introduction et la conclusion, le présent travail comprend trois chapitres dont :

V' Le premier chapitre qui se centre sur la revue de la littérature ;

V' Le deuxième chapitre qui traite quant à lui, de la méthodologie et présentation du cadre d'étude ;

V' Enfin, le troisième chapitre qui se focalise sur l'analyse des données et l'interprétation des résultats.

6

CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTERATURE Section 1. Approche théorique de l'entrepreneuriat

1.1. Théories sur l'entrepreneuriat

L'entrepreneuriat est un phénomène complexe et multidimensionnel qui a suscité de nombreuses théories et approches explicatives.

À la suite de Marchesnay et Verstraete (1999), on peut considérer l'entrepreneuriat comme un phénomène qui combine deux niveaux d'analyses indissociables. Ces derniers ont une relation dynamique et dialectique : l'entrepreneur et son organisation qui se définissent mutuellement.

Trois dimensions ont été émises dans ce cadre : la dimension cognitive, praxéologique et structurale.

1) La dimension cognitive : elle renvoie à la façon dont l'entrepreneur perçoit et interprète son environnement, ses opportunités et ses ressources. Cette dimension comprend trois composantes entre autres :

y' La pensée stratégique : c'est une réflexion globale sur l'organisation et une vision considérée comme étant un futur souhaité et réalisable par l'entreprise.

y' La réflexibilité : c'est la capacité de l'individu à interpréter, comprendre et apprendre dans son action. D'où l'action doit guider la pensée et cette dernière la sert également. Elle est fortement liée à l'apprentissage et à la pensée stratégique qui est enrichie en permanence par le vécu quotidien de l'entrepreneur.

y' L'apprentissage : il provient de l'accumulation des connaissances et des expériences, du vécu, des motivations ainsi que des capacités intrinsèques de chacun.

Ces trois composantes apparaissent intimement liées et leur combinaison renvoie à la représentation que l'entrepreneur fait de l'organisation qu'il impulse.

2) La dimension praxéologique : elle concerne le processus de création et de développement de l'entreprise, ainsi que les actions et les décisions de l'entrepreneur. Elle représente l'essentiel de la matérialisation et de la concrétisation du phénomène entrepreneurial à travers deux catégories d'actions :

y' Les positionnements de l'entrepreneur au sein de ses différents environnements. Ils renvoient aux activités de marketing, mais aussi aux éléments de stratégie et aux politiques fonctionnelles.

7

y' La mise en place d'une configuration organisationnelle. Elle est indispensable pour produire ce qui est attendu par les espaces sociaux dans lesquels l'entrepreneur s'insère.

Elle peut s'agir d'une contrainte dans le cas d'une crise de leadership quand l'entrepreneur fait ce qu'il peut seul, ce qui ne lui permet pas de relever les défis de croissance. Elle peut soit représenter une opportunité lorsque l'entrepreneur conduit son organisation vers sa réussite qui est supposée être sa croissance.

3) La dimension structurale : elle se réfère au contexte institutionnel, social et culturel dans lequel évolue l'entrepreneur. Elle a, d'après les travaux de Berger et Luckman (1989) et ceux de Bourdieu (1987), deux types de structures :

y' La structure objective : Bourdieu considère l'existence de l'agent social comme étant fonction de sa position dans l'espace social, ce qui produit ainsi des différences de vue entre les hommes.

La position occupée par une personne dans un espace social déterminé est une grande opportunité d'appréhension de ses convictions et d'intronisation de ses représentations sociales.

y' La structure subjective : elle est une résultante de la subjectivité individuelle ou collective dans le sens où les individus érigent des frontières artificielles autour de leurs environnements afin de leur donner une certaine intelligibilité.

Ces deux composantes sont fortement liées entre elles et entretiennent une relation dialectique.

1.1.1. Les conceptions dominantes de l'entrepreneuriat

1.1.1.1. Quelques modèles théoriques

Les conceptions dominantes sur l'entrepreneuriat sont des modèles théoriques qui tentent d'expliquer les facteurs qui influencent le comportement entrepreneurial, c'est-à-dire la création ou la reprise d'une entreprise, ou tout autre projet innovant.

Il existe plusieurs approches qui se basent sur des disciplines différentes, comme l'économie, la psychologie, la sociologie ou le management. Voici quelques exemples de ces conceptions :

1) Le modèle de l'action raisonnée (Ajzen & Fishbein, 1975)

Ce modèle postule que le comportement entrepreneurial est le résultat d'une intention qui dépend des attitudes, des normes sociales et du contrôle perçu sur le comportement.

8

Les attitudes sont les évaluations positives ou négatives du comportement, les normes sociales sont les pressions exercées par l'entourage pour adopter ou non le comportement, et le contrôle perçu est le degré de facilité ou de difficulté à réaliser le comportement.

Ce modèle se base sur le postulat que les individus agissent de manière rationnelle et consistante avec leurs croyances et leurs valeurs. Il s'agit donc d'un modèle cognitif qui met l'accent sur le processus de décision qui précède le comportement. Le modèle peut être représenté par le schéma suivant :

Ic = f31Ac+ f32 Ns + f33 Cp Où :

I Ic est l'intention comportementale, c'est-à-dire la probabilité subjective qu'un individu adopte un comportement donné.

I Ac est l'attitude comportementale, c'est-à-dire l'évaluation globale du comportement par l'individu, basée sur ses croyances sur les conséquences du comportement et sur ses évaluations de ces conséquences.

I Ns est la norme subjective, c'est-à-dire la perception par l'individu que les personnes importantes pour lui approuvent ou désapprouvent le comportement, basée sur ses croyances normatives et sur sa motivation à se conformer à ces normes.

I Cp est le contrôle perçu, c'est-à-dire la perception par l'individu de sa capacité à réaliser le comportement, basée sur ses croyances de contrôle et sur la présence ou l'absence de facteurs facilitants ou inhibants.

I f31, f32 et f33 sont des coefficients qui expriment l'importance relative de chaque facteur dans la prédiction de l'intention.

Enfin, ce modèle permet donc d'expliquer comment les attitudes, les normes sociales et le contrôle perçu influencent l'intention comportementale, qui est elle-même un prédicteur du comportement réel.

Il a été appliqué à de nombreux domaines, dont l'entrepreneuriat, pour comprendre les motivations et les obstacles des entrepreneurs potentiels.

2) La théorie du comportement planifié (Ajzen, 1991)

Ce modèle est une extension du modèle de l'action raisonnée qui ajoute un élément supplémentaire : la perception de la faisabilité du comportement. Cette perception est influencée par la disponibilité des ressources et des opportunités nécessaires pour entreprendre.

Il se base sur le postulat que les individus agissent de manière planifiée et intentionnelle, en tenant compte des informations dont ils disposent et des conséquences possibles de leur action.

Il s'agit donc d'un modèle cognitif qui met l'accent sur le processus de décision qui précède le comportement. Le modèle peut être représenté par le schéma suivant :

Ic = â1 Ac+ â2 Ns + â3 Cp Où :

I Ic est l'intention comportementale, c'est-à-dire la probabilité subjective qu'un individu adopte un comportement donné.

I Ac est l'attitude comportementale, c'est-à-dire l'évaluation globale du comportement par l'individu, basée sur ses croyances sur les conséquences du comportement et sur ses évaluations de ces conséquences.

I Ns est la norme subjective, c'est-à-dire la perception par l'individu que les personnes importantes pour lui approuvent ou désapprouvent le comportement, basée sur ses croyances normatives et sur sa motivation à se conformer à ces normes.

I Cp est le contrôle perçu, c'est-à-dire la perception par l'individu de sa capacité à réaliser le comportement, basée sur ses croyances de contrôle et sur la présence ou l'absence de facteurs facilitants ou inhibants.

I f31, f32 et f33 sont des coefficients qui expriment l'importance relative de chaque facteur dans la prédiction de l'intention.

En plus de ces trois facteurs, le modèle introduit une variable supplémentaire : la perception de la faisabilité du comportement.

Cette variable correspond au degré auquel l'individu croit que le comportement est réalisable, en fonction des ressources et des opportunités dont il dispose ou auxquelles il peut accéder. Elle influence à la fois l'intention et le comportement réel, comme le montre le schéma suivant :

Ic = â1 Ac + â2 Ns + â3 Cp

Cf = á1 Cp + á2 Ro Br = ã1 Ic + ã2 Cf

Où :

I Cf est la perception de la faisabilité du comportement, c'est-à-dire le degré auquel l'individu croit que le comportement est réalisable, basée sur ses croyances de faisabilité et sur les ressources et les opportunités disponibles ou accessibles.

I Ro est un ensemble de variables externes qui représentent les ressources et les opportunités nécessaires pour réaliser le comportement, telles que le temps, l'argent, le matériel, le soutien social, etc.

I Br est le comportement réel, c'est-à-dire l'action effective réalisée par l'individu. I cr1, cr2, y1 et y2 sont des coefficients qui expriment l'importance relative de chaque variable dans la prédiction du comportement.

10

Ce modèle permet donc d'expliquer comment les attitudes, les normes sociales, le contrôle perçu et la perception de la faisabilité influencent l'intention et le comportement réel. Appliqué à de nombreux domaines, dont l'entrepreneuriat, il a aidé à comprendre les motivations et les obstacles des entrepreneurs potentiels.

3) Le modèle de la formation de l'événement entrepreneurial (Shapero & Sokol, 1982)

Le modèle de la formation de l'événement entrepreneurial suggère que le comportement entrepreneurial est déclenché par un événement qui perturbe le statu quo (l'état où les choses se trouvaient auparavant) et crée un déséquilibre dans la situation actuelle.

Cet événement peut être positif (une opportunité de marché) ou négatif (un licenciement). Par conséquent, le comportement entrepreneurial dépend alors de trois facteurs : la perception de la désirabilité du comportement, la perception de la faisabilité du comportement et la propension à agir.

Ce modèle se base sur le postulat que les individus ont tendance à maintenir un certain équilibre entre leurs rôles sociaux et leurs activités habituelles, sauf si un événement vient les déplacer de leur trajectoire.

Il s'agit donc d'un modèle situationnel qui met l'accent sur le rôle des circonstances qui précèdent le comportement. Le modèle peut être représenté par le schéma suivant :

E D x F x P I B

Où :

I E est l'événement déclencheur, c'est-à-dire la situation qui vient perturber l'équilibre existant et qui crée une opportunité ou une nécessité d'entreprendre.

I D est la perception de la désirabilité du comportement, c'est-à-dire le degré auquel l'individu considère que le comportement entrepreneurial est attrayant, basée sur ses valeurs personnelles et sociales.

I F est la perception de la faisabilité du comportement, c'est-à-dire le degré auquel l'individu croit que le comportement entrepreneurial est réalisable, basée sur ses compétences personnelles et les ressources disponibles.

I P est la propension à agir, c'est-à-dire la tendance de l'individu à passer à l'action en fonction de ses intentions, basée sur sa personnalité et son environnement.

I J est l'intention comportementale, c'est-à-dire la probabilité subjective qu'un individu adopte un comportement donné.

I B est le comportement réel, c'est-à-dire l'action effective réalisée par l'individu.

Le modèle de la formation de l'événement entrepreneurial permet donc d'expliquer
comment un événement déclencheur influence la perception de la désirabilité, de la

11

faisabilité et de la propension à agir, qui à leur tour influencent l'intention et le comportement entrepreneurial.

Il a été appliqué dans divers domaines, dont l'entrepreneuriat social, collectif ou coopératif.

4) Le modèle de l'événement entrepreneurial (Krueger, 1993)

Le modèle de l'événement entrepreneurial reprend les éléments du modèle de Shapero et Sokol en les intégrant dans le cadre de la théorie du comportement planifié. Il met en évidence le rôle des croyances personnelles et des influences environnementales sur l'intention entrepreneuriale.

En effet, ce modèle se base sur le postulat que les individus agissent de manière planifiée et intentionnelle, en tenant compte des informations dont ils disposent et des conséquences possibles de leur action.

Il s'agit donc d'un modèle cognitif qui met l'accent sur le processus de décision qui précède le comportement. Le modèle peut être représenté par le schéma suivant :

E D x F x P Ic = â1 Ac + â2 Ns + â3 Cp

Cf = á1 Cp + á2 Ro Br = y1 Ic + y2 Cf

Où :

I E est l'événement déclencheur, c'est-à-dire la situation qui vient perturber l'équilibre existant et qui crée une opportunité ou une nécessité d'entreprendre.

I D est la perception de la désirabilité du comportement, c'est-à-dire le degré auquel l'individu considère que le comportement entrepreneurial est attrayant, basée sur ses valeurs personnelles et sociales.

I F est la perception de la faisabilité du comportement, c'est-à-dire le degré auquel l'individu croit que le comportement entrepreneurial est réalisable, basée sur ses compétences personnelles et les ressources disponibles.

I P est la propension à agir, c'est-à-dire la tendance de l'individu à passer à l'action en fonction de ses intentions, basée sur sa personnalité et son environnement.

I Ic est l'intention comportementale, c'est-à-dire la probabilité subjective qu'un individu adopte un comportement donné.

I Ac est l'attitude comportementale, c'est-à-dire l'évaluation globale du comportement par l'individu, basée sur ses croyances sur les conséquences du comportement et sur ses évaluations de ces conséquences.

I Ns est la norme subjective, c'est-à-dire la perception par l'individu que les personnes importantes pour lui approuvent ou désapprouvent le comportement, basée sur ses croyances normatives et sur sa motivation à se conformer à ces normes.

I Cp est le contrôle perçu, c'est-à-dire la perception par l'individu de sa capacité à réaliser le comportement, basée sur ses croyances de contrôle et sur la présence ou l'absence de facteurs facilitants ou inhibants.

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I Cf est la perception de la faisabilité du comportement, c'est-à-dire le degré auquel l'individu croit que le comportement est réalisable, basée sur ses croyances de faisabilité et sur les ressources et les opportunités disponibles ou accessibles.

I Ro est un ensemble de variables externes qui représentent les ressources et les opportunités nécessaires pour réaliser le comportement, telles que le temps, l'argent, le matériel, le soutien social, etc.

I Br est le comportement réel, c'est-à-dire l'action effective réalisée par l'individu.

I /31, /32, /33, á1, á2, y1 et y2 sont des coefficients qui expriment l'importance relative de chaque variable dans la prédiction du comportement.

Le modèle de Krueger permet donc d'expliquer comment un événement déclencheur influence la perception de la désirabilité, de la faisabilité et de la propension à agir, qui à leur tour influencent l'intention et le comportement entrepreneurial.

Il intègre aussi les éléments du modèle de la théorie du comportement planifié, en montrant comment les attitudes, les normes sociales et le contrôle perçu affectent l'intention. Il a été appliqué dans divers domaines, dont l'entrepreneuriat social, collectif ou coopératif.

Ces différents modèles ne sont ni exhaustifs ni exclusifs, mais ils permettent de mieux comprendre la complexité du comportement entrepreneurial et ses déterminants. Ils peuvent aussi aider les entrepreneurs potentiels à identifier leurs motivations, leurs freins et leurs leviers pour se lancer dans l'aventure entrepreneuriale.

1.1.1.2. Paradigmes sur l'entrepreneuriat

Fayolle et Verstraete (2005) identifient quatre paradigmes qui permettent de cerner le domaine de la recherche en entrepreneuriat : la détection, construction, exploitation d'une occasion d'affaire (opportunité), la création d'une organisation, la création de valeur et l'innovation.

1) Paradigme de l'opportunité d'affaires

Ce paradigme repose sur l'idée selon laquelle l'entrepreneuriat est un processus de découverte, d'évaluation et d'exploitation des opportunités. La construction de ce paradigme s'inspire largement des travaux de Schumpeter (1935) et de Kizner (1973).

Schumpeter souligne l'importance de l'innovation qui constitue l'entrepreneuriat, tandis que Kizner met en évidence l'importance de la découverte d'opportunité dans les marches. L'ensemble de ces travaux ont en commun la mise en évidence de l'entrepreneur comme étant un acteur à la recherche d'opportunité et de profit.

Pour Fayolle, l'opportunité entrepreneuriale se construit au cours du processus de création de l'activité et non pas qu'elle est le point de départ qu'il faut découvrir de ce processus.

2) 13

Paradigme de la création d'une organisation

Selon Gartner (1995), l'entrepreneuriat est un phénomène qui consiste à créer une nouvelle entité organisationnelle. Il s'intéresse surtout au concept d'émergence organisationnelle.

L'auteur différencie le phénomène de création d'une organisation des autres phénomènes organisationnels. Il cite Collins et Moore (1964), qui attribuent aux entrepreneurs la capacité de transformer leurs rêves en action par la création d'une affaire.

Dans cette perspective, l'étude de l'entrepreneuriat revient à étudier la naissance de nouvelles organisations, c'est-à-dire les activités par lesquelles le créateur mobilise et combine des ressources pour réaliser l'opportunité en un projet.

Cependant, pour Verstreate (1999), l'entrepreneuriat est vu comme un système complexe et un type spécifique d'organisation qui est inspiré par un entrepreneur. Cet entrepreneur agit pour concrétiser sa vision de cette organisation au sein de la structure.

Il est donc nécessaire d'étudier les activités permettant à un individu de créer une nouvelle entité.

3) Paradigme de la création de valeur

La création de valeur consiste, d'une part, à accroître la productivité de l'entreprise et, d'autre part, à rechercher une croissance durable et rentable. Elle peut s'apprécier à travers la capacité de l'entreprise à effectuer des investissements, plus ou moins risqués, avec une rentabilité qui est supérieure au coût moyen pondéré du capital.

En effet, la création de valeur est un thème central de l'entrepreneuriat. Selon Bruyat, inspiré par les travaux de Gartner (1993), l'objet d'étude dans le domaine de l'entrepreneuriat est la relation entre l'individu et la valeur qu'il crée.

L'entrepreneur est un acteur indispensable pour la production du résultat, et réciproquement, le résultat est une condition indispensable pour que l'entrepreneur existe.

La création de valeur peut se mesurer à différents niveaux : économique, social, environnemental, culturel, etc. Elle implique une transformation des ressources disponibles en biens ou services plus utiles ou plus désirables pour les parties prenantes.

Cette création est donc un processus dynamique et contextuel qui dépend des perceptions et des attentes des acteurs impliqués.

4)

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Paradigme de l'innovation

L'innovation constitue le fondement de l'entrepreneuriat, puisque celui-ci suppose des idées nouvelles pour offrir ou produire de nouveaux biens ou services, ou encore, pour réorganiser l'entreprise.

Innover, c'est créer une entreprise différente de ce qu'on connaissait auparavant, c'est découvrir ou transformer un produit, c'est proposer une nouvelle façon de faire, de distribuer ou de vendre. (Marchesnay M. , 2008)

L'innovation a été longtemps négligée par la théorie économique. Parmi les pionniers qui ont étudié le concept, Schumpeter estime que la firme innovatrice crée une rupture dans la concurrence car elle dispose d'un avantage compétitif.

L'entrepreneuriat et l'innovation sont liés depuis que l'économiste autrichien J. A. Schumpeter a évoqué la force du processus de destruction créatrice qui caractérise l'innovation.

La fonction d'innovation est donc essentielle et fait de l'entrepreneur un acteur du développement économique.

1.1.1.2.1. Relations entre les paradigmes

Les quatre paradigmes sur l'entrepreneuriat sont liés entre eux par des relations de complémentarité, de causalité ou de circularité. On peut résumer ces liens de la façon suivante :

1) L'opportunité d'affaires est le point de départ de l'entrepreneuriat. Elle consiste à identifier ou à construire une possibilité de créer de la valeur pour soi-même et pour les autres en exploitant une innovation ou en répondant à un besoin non satisfait sur le marché.

2) La création d'une organisation est le processus par lequel l'entrepreneur mobilise et combine des ressources pour réaliser l'opportunité d'affaires.

Elle implique la mise en place d'une structure, d'une stratégie, d'un modèle d'affaires et d'une culture organisationnelle adaptés à l'environnement et aux objectifs de l'entrepreneur.

3) La création de valeur est le résultat de l'entrepreneuriat. Elle correspond à la différence entre les bénéfices et les coûts générés par l'exploitation de l'opportunité d'affaires.

Elle se mesure à différents niveaux : économique, social, environnemental, culturel, etc. Elle dépend des perceptions et des attentes des parties prenantes : clients, fournisseurs, employés, actionnaires, etc.

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4) L'innovation est à la fois une source et une conséquence de l'entrepreneuriat. Elle consiste à introduire une nouveauté dans un domaine donné : technique, organisationnel, commercial, etc.

Elle peut être radicale ou incrémentale, disruptive ou adaptative, produit ou processus. Elle permet à l'entrepreneur de se différencier de la concurrence et de créer un avantage compétitif.

Figure n°1 : Présentation des quatre paradigmes de l'entrepreneuriat et de leurs relations

Paradigme de
l'opportunité

1

Paradigme de la création d'une organisation

 

4

3

6 5

Paradigme de
l'innovation

 
 

Paradigme de la création de la valeur

 
 
 
 
 

Les six relations peuvent être résumées de la façon suivante :

Première relation

Pour exploiter une opportunité d'affaires, il faut s'organiser en mobilisant et en combinant des ressources diverses qui donnent naissance à une organisation (processus et/ou son résultat). Par exemple, pour créer une entreprise de livraison à domicile, il faut disposer de véhicules, de personnel, de clients, etc.

Deuxième relation

L'organisation ne peut survivre (et l'entrepreneur garder son statut par rapport à cette organisation) sans apporter à ses parties prenantes la valeur qu'elles attendent et dont elle tire les ressources nécessaires à son fonctionnement. Par exemple, pour fidéliser ses clients, il faut leur offrir un service de qualité, rapide et fiable.

Troisième relation

Lorsque la valeur apportée est importante, une innovation en est souvent à l'origine, qu'elle soit organisationnelle, technique ou commerciale.

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Moins radicalement, si l'on adopte une approche relative de l'innovation et de la nouveauté, l'organisation née du phénomène entrepreneurial est nouvelle (même si elle s'appuie sur une entité préexistante).

La valeur apportée est donc nouvelle (nouvelle parce que venant d'une nouvelle organisation, ou plus radicalement cette fois-ci parce que résultant d'une offre originale). Par exemple, Uber a innové en proposant une nouvelle façon de se déplacer en utilisant une plateforme numérique.

Quatrième relation

Une innovation peut correspondre à la construction d'une opportunité mise sur le marché (on peut voir l'innovation aussi comme un processus de socialisation d'une nouvelle technique, organisation ou façon de commercer), à la fourniture d'un nouveau produit ou service (nouveauté radicale ou nouveauté pour la population localement desservie).

Aussi, elle peut correspondre à l'apparition d'une organisation nouvelle au sein du marché ou du secteur. Par exemple, Airbnb a innové en créant une opportunité de partager son logement avec des voyageurs.

Cinquième relation

Toute exploitation d'une innovation, à l'instar d'une opportunité, appelle une organisation et l'existence de celle-ci favorise les interactions créatives nécessaires à l'innovation. Par exemple, Google a innové en développant un moteur de recherche performant et en créant une organisation qui encourage la créativité de ses employés.

Sixième relation

Une opportunité n'est exploitée que si elle est perçue comme susceptible de dégager de la valeur au moins pour celui qui l'identifie. L'identification peut renvoyer à la détection, à la construction ou à la combinaison des deux. Par exemple, Steve Jobs a identifié une opportunité en voyant le potentiel du Macintosh.

1.1.2. Quelques repères théoriques

Parmi les principales théories sur l'entrepreneuriat, on peut citer :

1) La théorie de Cantillon (1755)

Cette théorie est une théorie économique qui attribue à l'entrepreneur le rôle de preneur de risque et de gestionnaire de l'incertitude. Selon l'auteur, l'entrepreneur est celui qui achète des biens à un prix certain pour les revendre à un prix incertain.

L'entrepreneur est donc exposé aux fluctuations du marché et doit anticiper la demande des consommateurs. Il est aussi celui qui crée de la valeur en combinant les

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facteurs de production (terre, travail et capital) de manière efficace et innovante. Enfin, il est celui qui contribue à l'équilibre économique en ajustant l'offre à la demande.

En effet, cette théorie s'inscrit dans la tradition de l'école classique d'économie, qui considère que le marché est régi par un ordre naturel et que la monnaie est neutre. Cantillon reconnaît que tous les secteurs d'activité peuvent être productifs, à condition qu'ils soient dirigés par des entrepreneurs compétents et dynamiques.

De plus, cette théorie a été reprise et développée par d'autres économistes, notamment Say et Schumpeter.

Pour sa part, Say a généralisé le terme d'entrepreneur dans la plupart des langues. Schumpeter de son côté, a souligné le rôle de l'entrepreneur comme agent de destruction créatrice, c'est-à-dire comme celui qui bouleverse l'ordre économique existant en introduisant des innovations radicales.

2) La théorie de Say (1803)

La théorie entrepreneuriale de Say est une théorie économique qui met en avant le rôle de l'entrepreneur comme agent de production, d'innovation et de coordination. Elle s'inscrit également dans la tradition de l'école classique d'économie, qui considère que l'offre crée sa propre demande (loi de Say) et que la monnaie est neutre.

Selon l'auteur, l'entrepreneur est, d'une part, celui qui combine les facteurs de production (terre, travail et capital) pour créer des biens et des services qui répondent aux besoins des consommateurs. D'autre part, L'entrepreneur est aussi celui qui prend des risques et assume les incertitudes liées à son activité.

Enfin, l'entrepreneur est celui qui contribue au progrès technique et à la croissance économique en introduisant des innovations dans les produits, les procédés ou les marchés.

Comme Cantillon, Say reconnaît que tous les secteurs d'activité peuvent être productifs, à condition qu'ils soient dirigés par des entrepreneurs compétents et dynamiques.

Aussi, cette théorie a été reprise et développée par d'autres économistes, notamment Schumpeter. Elle a aussi inspiré des courants plus récents, comme l'école autrichienne d'économie, qui met l'accent sur le processus de découverte entrepreneuriale dans un contexte d'incertitude et de concurrence imparfaite.

3) La théorie de Schumpeter (1911)

Cette théorie est une analyse classique de la société capitaliste qui met en évidence le rôle de l'innovation et de l'entrepreneur dans le changement et le développement économiques.

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En effet, Schumpeter affirme que l'économie est un mécanisme naturel d'autorégulation qui n'est perturbé que par les interventions sociales et autres. Il soutient que, malgré leurs faiblesses, les théories économiques sont fondées sur la logique et fournissent une structure pour comprendre les faits.

Avançant dans ses analyses, l'auteur montre qu'il existe des principes sous-jacents dans les phénomènes de la monnaie, du crédit et du profit entrepreneurial qui complètent ses théories antérieures sur l'intérêt et le cycle économique.

Schumpeter, un des premiers à défendre l'idée du profit entrepreneurial comme source de progrès technique et de croissance, est celui qui a introduit le concept de « destruction créatrice » pour désigner le processus par lequel une innovation entraîne la disparition des anciennes entreprises et la création de nouvelles.

Enfin, pour l'auteur, les phases de prospérité et de récession sont inévitables dans une économie en développement et ne peuvent être supprimées ou corrigées sans entraver la création de nouvelles richesses par l'innovation.

4) La théorie de Knight (1921)

La théorie entrepreneuriale de Knight est une approche originale de l'entrepreneuriat qui met l'accent sur la notion d'incertitude. Selon lui, il existe deux types de risques dans l'économie : le risque assurable, qui peut être mesuré et anticipé, et le risque d'entreprise, qui est imprévisible et non quantifiable.

Dans cette théorie, l'entrepreneur est celui qui accepte de faire face au risque d'entreprise, en prenant des décisions sans connaître les conséquences possibles. Il assume ainsi la responsabilité de l'innovation et du changement, et reçoit en échange le profit, qui est la récompense de son audace et de sa créativité.

Knight considère que l'entrepreneur est un agent essentiel du progrès économique et social, car il introduit de la nouveauté et de la diversité dans le système.

5) La théorie de Kirzner (1973)

Cette théorie entrepreneuriale est une contribution majeure à la tradition économique autrichienne, qui met en évidence le rôle de l'entrepreneur comme découvreur d'opportunités de marché.

Selon Kirzner, l'entrepreneur est celui qui perçoit les déséquilibres entre l'offre et la demande, et qui agit pour les corriger en créant de la valeur. L'entrepreneur n'est pas un innovateur radical comme chez J. A. Schumpeter, mais un arbitre qui exploite les écarts de prix entre les marchés.

L'entrepreneur, affirme-t-il, n'assume pas de risque, mais profite de son alertness, c'est-à-dire de sa capacité à saisir les opportunités que les autres agents ignorent ou

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négligent. L'entrepreneur est donc le moteur du processus de marché, qui tend vers l'équilibre grâce à son action.

6) La théorie de Gartner (1988)

La théorie entrepreneuriale Gartner est une perspective qui considère l'entrepreneuriat comme un processus d'émergence organisationnelle, plutôt que comme une caractéristique individuelle ou une opportunité de marché.

Selon l'auteur, l'entrepreneur n'est pas un type particulier de personne, mais un rôle qui peut être joué par différents acteurs dans différentes situations. L'entrepreneur est celui qui initie, organise et gère une nouvelle entreprise, en mobilisant des ressources et en interagissant avec divers environnements.

Ainsi, l'entrepreneuriat est, dans cette théorie, le résultat d'un ensemble d'activités qui visent à créer et à maintenir une organisation viable.

Gartner propose quatre dimensions pour analyser le processus entrepreneurial : les caractéristiques de l'individu, le contexte environnemental, l'organisation créée et le processus lui-même.

Il est une évidence que ces théories ne sont pas exclusives mais complémentaires, car elles éclairent différentes facettes du phénomène entrepreneurial.

1.1.3. Entrepreneuriat des jeunes

Le rôle capital que joue l'entrepreneuriat des jeunes en tant que levier du développement économique et de la création de l'emploi est de plus en plus saisi.

Dans les pays en voie de développement comme la R.D.C, l'importance de la création d'entreprise et de l'auto-emploi est fondamentale pour toute la dynamique de développement. Elle est une source essentielle de la production de la richesse et de la lutte contre le chômage et le sous-emploi.

A l'ère actuelle où l'entrepreneuriat des jeunes est valorisé par une majorité, les jeunes veulent de plus en plus être maîtres de leur propre destin. Par conséquent, seul un faible pourcentage d'entre eux s'aventure à créer une entreprise, le goût du risque et d'aventure entrepreneurial devenant limité.

La littérature sur les jeunes entrepreneurs est généralement cadrée sur les obstacles qu'ils rencontrent. Il existe peu d'études qui permettent de comprendre la situation entrepreneuriale de cette catégorie et de faciliter les actions visant à la promouvoir.

Cependant, le rôle crucial que joue l'entrepreneuriat des jeunes comme moteur du développement économique et de la création d'emplois reste méconnu.

20

Dans les pays en développement, la création d'entreprise et l'auto-emploi sont vitaux pour la dynamique de développement. Ils sont une source essentielle de production de richesse et de lutte contre le chômage et le sous-emploi.

De ce qui précède, certains chercheurs ont suggéré qu'il faut encourager les jeunes à se lancer dans les affaires, en considérant cette carrière comme un choix professionnel.

Cependant, il faut reconnaître qu'il y a un manque d'information et de compréhension sur les prédispositions entrepreneuriales des jeunes, sur leur processus d'entreprendre, ainsi que sur les problèmes qu'ils rencontrent.

1.1.3.1. Définition du jeune entrepreneur

Tableau n° 01 : Quelques définitions du concept jeune entrepreneur selon les écoles de pensée.

Appellations des écoles

Courants de

recherche

Définitions du jeune

entrepreneur

Auteurs de

référence

École économique

Approche

comportementale

Un jeune entrepreneur est spécialisé dans la prise intuitive de décisions réfléchies relatives à la coordination de ressources.

Casson (1991)

École

comportementale

Approche

comportementale

Le jeune entrepreneur se définit par l'ensemble des activités qu'il met en organisation.

Gartner (1988)

École

psychologique avec les courants

personnalistes et
cognitifs

Approche déterministe

Le jeune entrepreneur se définit par un certain nombre d'attributs psychologiques que l'on décrit autant par la personnalité que par les processus cognitifs activés pour la circonstance.

Shaver & Scott (1991)

École des

processus

Approche

comportementale

Le jeune entrepreneur est celui qui développe des opportunités et crée une organisation pour les exploiter.

Bygrave & Hofer (1991)

Source : Noël & Madoui, (2011)

21

1.1.4. Typologies entrepreneuriales

Les typologies entrepreneuriales sont des classifications des entrepreneurs selon différents critères, tels que leurs motivations, leurs caractéristiques personnelles et leurs stratégies ou leurs modes de gestion.

Ces typologies permettent de mieux comprendre les profils, les comportements et les performances des entrepreneurs, ainsi que leur diversité et leur évolution.

Il existe de nombreuses typologies entrepreneuriales dans la littérature, parmi lesquelles on peut mentionner :

1.1.4.1. La typologie de Carland, Hoy, Boulton, & Carland (1984)

Ils distinguent quatre types d'entrepreneurs selon leur orientation vers la croissance et l'innovation : le petit entrepreneur d'affaires, le gestionnaire d'entreprise, le propriétaire-gestionnaire et l'entrepreneur.

1) Le petit entrepreneur d'affaires : c'est celui qui crée ou reprend une petite entreprise, sans chercher à la faire croître ni à innover. Il se contente de maintenir son activité et de générer un revenu suffisant pour sa subsistance. Il n'a pas de vision stratégique ni de projet ambitieux.

Il est souvent motivé par la nécessité ou l'indépendance. Il est considéré comme un artisan ou un commerçant.

2) Le gestionnaire d'entreprise : il dirige une entreprise de taille moyenne ou grande, en cherchant à la faire croître mais sans innover. Il se concentre sur l'optimisation des ressources et la maximisation du profit.

Il a une vision managériale et un projet réaliste. Il est souvent motivé par le pouvoir

ou le prestige. Il est considéré comme un administrateur ou un dirigeant.

3) Le propriétaire-gestionnaire : c'est celui qui possède et gère une entreprise de petite ou moyenne taille, en cherchant à la faire croître et à innover. Il se distingue par sa capacité à combiner les fonctions de propriétaire et de gestionnaire, en prenant des décisions stratégiques et opérationnelles.

Il a une vision entrepreneuriale et un projet dynamique. Il est souvent motivé par le défi ou la satisfaction. Il est considéré comme un créateur ou un développeur.

4) L'entrepreneur : c'est celui qui crée ou reprend une entreprise, en cherchant à la faire croître et à innover de façon radicale. Il se distingue par sa capacité à créer de la valeur, à saisir des opportunités et à transformer le marché.

Il a une vision innovatrice et un projet révolutionnaire. Il est souvent motivé par la passion ou la vision. Il est considéré comme un pionnier ou un leader.

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1.1.4.2. La typologie de Filion (1990)

Filion propose six types d'entrepreneurs selon leur vision stratégique : le créateur d'un nouveau concept, le développeur d'un concept existant, le franchiseur, le franchisé, le repreneur d'une entreprise existante et le successeur familial.

1) Le créateur d'un nouveau concept : c'est celui qui invente une nouvelle idée de produit ou de service, qui répond à un besoin non satisfait ou qui crée un nouveau marché. Il se distingue par sa créativité, son originalité et sa capacité à innover.

Il a une vision claire et ambitieuse de son projet, qu'il cherche à réaliser avec passion et détermination. Il est prêt à prendre des risques et à relever des défis. Il

est souvent considéré comme un pionnier ou un leader dans son domaine.

2) Le développeur d'un concept existant : c'est celui qui reprend une idée de produit ou de service déjà existante, mais qui l'améliore, la modifie ou la diversifie. Il se distingue par sa capacité à analyser le marché, à identifier les opportunités et à adapter son offre aux besoins des clients.

Il a une vision pragmatique et réaliste de son projet, qu'il cherche à réaliser avec efficacité et compétitivité. Il est prêt à investir et à se former pour se différencier de la concurrence. Il est souvent considéré comme un suiveur ou un imitateur dans son domaine.

3) Le franchiseur : c'est celui qui crée un concept de produit ou de service original et qui le propose à d'autres entrepreneurs moyennant une redevance. Il se distingue par sa capacité à standardiser, à systématiser et à contrôler son offre.

Il a une vision globale et stratégique de son projet, qu'il cherche à réaliser avec expansion et rentabilité. Il est prêt à partager son savoir-faire et à accompagner ses franchisés. Il est souvent considéré comme un organisateur ou un formateur dans son domaine.

4) Le franchisé : c'est celui qui adopte un concept de produit ou de service créé par un franchiseur moyennant une redevance. Il se distingue par sa capacité à respecter, à reproduire et à appliquer le concept du franchiseur.

Il a une vision locale et opérationnelle de son projet, qu'il cherche à réaliser avec conformité et qualité. Il est prêt à suivre les directives et les conseils du franchiseur. Il est souvent considéré comme un exécutant ou un collaborateur dans son domaine.

5) Le repreneur d'une entreprise existante : c'est celui qui rachète une entreprise déjà en activité, soit parce qu'elle est en difficulté, soit parce que son propriétaire souhaite la céder. Il se distingue par sa capacité à évaluer, à négocier et à restructurer l'entreprise.

23

Il a une vision transitoire et évolutive de son projet, qu'il cherche à réaliser avec redressement ou croissance. Il est prêt à changer les pratiques et les processus de l'entreprise. Il est souvent considéré comme un sauveur ou un transformateur dans son domaine.

6) Le successeur familial : c'est celui qui hérite ou qui reçoit une entreprise familiale, soit parce qu'il en est le descendant, soit parce qu'il en est le conjoint. Il se distingue par sa capacité à s'intégrer, à perpétuer et à renouveler l'entreprise.

Il a une vision durable et affective de son projet, qu'il cherche à réaliser avec continuité ou innovation. Il est prêt à respecter les valeurs et les traditions de l'entreprise. Il est souvent considéré comme un héritier ou un continuateur dans son domaine.

1.1.4.3. La typologie de Hisrich & Peters (1998)

Ils identifient cinq types d'entrepreneurs selon leur motivation principale : le survivant-nécessiteux, le style-de-vie, le chasseur d'opportunités, le créateur d'innovations et le constructeur d'empire.

1) Le survivant-nécessiteux : c'est celui qui crée ou reprend une entreprise par nécessité, faute d'autres alternatives d'emploi ou de revenu. Il se contente de survivre et de satisfaire ses besoins de base. Il n'a pas de motivation particulière ni de projet ambitieux.

Il est souvent confronté à des difficultés financières, sociales ou environnementales. Il est considéré comme un entrepreneur par défaut ou par contrainte.

2) Le style-de-vie : c'est celui qui crée ou reprend une entreprise par choix, pour avoir plus de liberté, de flexibilité et de satisfaction personnelle. Il cherche à concilier son activité professionnelle avec ses intérêts, ses valeurs et son mode de vie. Il n'a pas de motivation financière ni de projet de croissance.

Il est souvent attiré par des secteurs créatifs, artistiques ou récréatifs. Il est considéré comme un entrepreneur par passion ou par plaisir.

3) Le chasseur d'opportunités : c'est celui qui crée ou reprend une entreprise par opportunité, en exploitant un avantage concurrentiel, un créneau de marché ou une demande insatisfaite. Il cherche à maximiser son profit et sa performance. Il a une motivation économique et un projet réaliste.

Il est souvent doté d'un sens des affaires, d'une capacité d'adaptation et d'un réseau relationnel. Il est considéré comme un entrepreneur par calcul ou par stratégie.

4)

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Le créateur d'innovations : c'est celui qui crée ou reprend une entreprise par innovation, en développant un nouveau produit, un nouveau service ou un nouveau procédé. Il cherche à créer de la valeur et à se différencier. Il a une motivation créative et un projet novateur.

Il est souvent doté d'une vision, d'une capacité d'invention et d'un esprit pionnier. Il est considéré comme un entrepreneur par vision ou par rupture.

5) Le constructeur d'empire : c'est celui qui crée ou reprend une entreprise par ambition, en visant à dominer le marché, à étendre son activité ou à créer un groupe. Il cherche à accroître sa puissance et son influence. Il a une motivation politique et un projet expansionniste.

Il est souvent doté d'un leadership, d'une capacité de négociation et d'un esprit conquérant. Il est considéré comme un entrepreneur par pouvoir ou par domination.

1.1.4.4. La typologie de Meyer (2005)

Meyer classe les entrepreneurs en trois catégories selon leur rapport au territoire : l'entrepreneur local, l'entrepreneur régional et l'entrepreneur global.

1) L'entrepreneur local : c'est celui qui crée ou reprend une entreprise dans un territoire donné, en s'appuyant sur les ressources et les acteurs locaux. Il cherche à s'intégrer dans le tissu économique et social du territoire, à répondre aux besoins locaux et à contribuer au développement local.

Il a une vision territoriale et un projet ancré. Il est souvent motivé par l'attachement au territoire, la proximité avec les clients et les partenaires, ou la

qualité de vie. Il est considéré comme un acteur local ou un citoyen engagé.

2) L'entrepreneur régional : c'est celui qui crée ou reprend une entreprise dans un territoire donné, mais qui cherche à se développer au-delà des frontières locales, en s'ouvrant à d'autres marchés et à d'autres réseaux. Il cherche à se diversifier, à se spécialiser et à se différencier.

Il a une vision régionale et un projet évolutif. Il est souvent motivé par la recherche de nouvelles opportunités, la compétitivité, ou la croissance. Il est considéré comme un acteur régional ou un entrepreneur dynamique.

3) L'entrepreneur global : il crée ou reprend une entreprise dans un territoire donné, mais qui cherche à se positionner sur le marché mondial, en s'appuyant sur les technologies de l'information et de la communication, les réseaux internationaux et les stratégies d'alliance. Il cherche à innover, à conquérir et à dominer.

25

Il a une vision globale et un projet ambitieux. Il est souvent motivé par la vision, la passion, ou le pouvoir. Il est considéré comme un acteur global ou un leader mondial.

1.1.4.5. La typologie de Leclair (2014)

Leclair élabore une typologie des entrepreneures selon le genre (typologie féminine), en distinguant quatre types : l'entrepreneure innovante, l'entrepreneure opportuniste, l'entrepreneure traditionnelle et l'entrepreneure sociale.

1) L'entrepreneure innovante : c'est celle qui crée une entreprise par innovation, en développant un nouveau produit, un nouveau service ou un nouveau procédé. Elle se distingue par sa créativité, sa vision et sa capacité à innover.

Elle cherche à créer de la valeur et à se différencier. Elle a une motivation créative et un projet novateur. Elle est souvent attirée par les secteurs de pointe, technologiques ou scientifiques et est considérée comme une pionnière ou une leader dans son domaine.

2) L'entrepreneure opportuniste : c'est celle qui crée une entreprise par opportunité, en exploitant un avantage concurrentiel, un créneau de marché ou une demande insatisfaite. Elle se distingue par son sens des affaires, son analyse et sa capacité à saisir les opportunités.

Elle cherche à maximiser son profit et sa performance. Elle a une motivation économique et un projet réaliste. Elle est souvent attirée par les secteurs porteurs, dynamiques ou rentables et est considérée comme une calculatrice ou une stratège dans son domaine.

3) L'entrepreneur traditionnelle : c'est celle qui crée une entreprise par choix, pour avoir plus de liberté, de flexibilité et de satisfaction personnelle. Elle se distingue par son style de vie, ses valeurs et sa capacité à concilier son activité professionnelle avec ses intérêts personnels.

Elle cherche à maintenir son activité et à générer un revenu suffisant pour sa subsistance. Elle a une motivation affective et un projet ancré. Elle est souvent attirée par les secteurs traditionnels, artisanaux ou familiaux. Elle est considérée comme une passionnée ou une épanouie dans son domaine.

4) L'entrepreneur social : c'est celle qui crée une entreprise par conviction, pour répondre à un besoin social, environnemental ou solidaire. Elle se distingue par son altruisme, son engagement et sa capacité à créer du lien social.

Elle cherche à avoir un impact positif sur la société et à contribuer au
développement durable. Elle a une motivation éthique et un projet altruiste. Elle

26

est souvent attirée par les secteurs sociaux, écologiques ou humanitaires. Elle est considérée comme une militante ou une citoyenne engagée dans son domaine.

Cette approche typologique renvoie à des critères et à des dimensions qui constituent, d'une certaine façon, des facteurs essentiels de compréhension des entrepreneurs.

Ces typologies, rappelons-le, ne sont ni exhaustives ni définitives, car elles peuvent varier selon les contextes et les époques. Elles offrent néanmoins des outils d'analyse utiles pour appréhender la complexité et la richesse de l'entrepreneuriat.

1.1.5. Formes de l'entrepreneuriat

L'entrepreneuriat peut prendre différentes formes, selon le type d'activité, le mode de création et le statut juridique de l'entreprise.

Parmi ces formes nous pouvons mentionner :

1) Création d'une nouvelle entreprise : il s'agit de créer une entreprise à partir d'une idée originale ou d'un besoin non satisfait. L'entreprise peut être :

V' Traditionnelle : elle propose une activité connue et répétitive, comme un commerce, un artisanat ou un service.

V' Technologique et innovante : elle développe une nouvelle technologie ou un nouveau produit, comme une entreprise technologique (technopreneuriat), une entreprise d'internet et de e-commerce (cyber entrepreneuriat) ou une entreprise verte (ecopreneuriat).

La création d'une nouvelle entreprise peut concerner des structures de différentes tailles, comme les petites et microentreprises, le travail indépendant, les PME ou les grandes entreprises.

2) Création d'une entreprise par franchise : il s'agit de créer une entreprise en bénéficiant du savoir-faire, de la marque et du réseau d'une entreprise déjà existante, appelée franchiseur. Le créateur, appelé franchisé, doit respecter le contrat de franchise et verser des redevances au franchiseur.

3) Reprise, cession et transmission d'entreprises : il s'agit de reprendre une activité ou une entreprise déjà existante. Le créateur, appelé repreneur, peut-être une personne physique ou morale. Il peut reprendre une PME, une start-up ou même une grande entreprise.

Cependant, le repreneur doit évaluer la valeur de l'entreprise, négocier les conditions de la reprise et financer l'opération. Il peut choisir de reprendre la société en cours ou de créer une nouvelle société.

4)

27

Entrepreneuriat organisationnel ou intrapreneuriat : il concerne le développement des pratiques et des comportements entrepreneuriaux à l'intérieur d'une grande entreprise.

Le salarié qui initie et réalise un projet innovant au sein de son entreprise est appelé intrapreneur. Il bénéficie du soutien et des ressources de son employeur.

5) Entrepreneuriat coopératif ou collectif : il s'agit de créer ou de gérer une entreprise basée sur les principes de la coopération, de la participation et de la solidarité. Les salariés sont associés aux décisions et aux résultats de l'entreprise.

Les exemples d'entreprises coopératives et collectives sont les sociétés

coopératives (SCOP, SCIC), les associations, les mutuelles ou les fondations.

6) Entrepreneuriat solidaire et social : il est centré sur la création ou le développement d'une organisation à but non lucratif qui vise à répondre à un besoin social ou environnemental. L'objectif n'est pas le profit mais l'intérêt général ou la défense d'une cause.

Les exemples d'entreprises solidaires et sociales sont les entreprises d'insertion, les entreprises adaptées, les associations caritatives ou les ONG.

1.1.6. Motivations et freins à l'entrepreneuriat

Les motivations et les freins sont les facteurs qui incitent ou découragent les individus à se lancer dans l'entrepreneuriat. Ils peuvent être de nature personnelle, professionnelle, sociale ou environnementale.

1.1.6.1. Motivations

La littérature met en exergue deux grandes approches regroupant les principales théories sur les motivations entrepreneuriales :

1) Le premier courant concerne le traitement des traits et attributs poussant les individus à se lancer dans l'entrepreneuriat. On y trouve des motivations comme le désir d'accomplissement, le comportement de prise de risque, les ambitions, le désir d'indépendance ainsi que la prise de responsabilité.

2) Le second est axé sur les facteurs liés à l'environnement.

Carsrud & Brännback (2009), ressortissent deux théories sur la motivation entrepreneuriale : la drive theory et l'incentive theory.

ü La drive theory : cette théorie suppose qu'un individu est motivé à démarrer une nouvelle affaire par suite d'un besoin interne tel que celui de la réalisation (de soi).

28

V' L'incentive theory : cette dernière suggère que les gens sont motivés à entreprendre en raison de certaines récompenses externes comme le revenu ou le prestige.

De leur côté, Buttner & Moore (1997), parlent plutôt des Pull and Push factors.

V' Les Pull factors : ces facteurs supposent que les personnes qui lancent leurs propres affaires peuvent être inspirées par des raisons souhaitables, notamment l'aptitude à saisir une opportunité et à travailler de manière indépendante et/ou disposer d'un meilleur contrôle du travail (Robichaud et al., 2010).

V' Les Push factors : il s'agit des facteurs qui sont souvent liés à une situation contraignante ou imposante due aux difficultés que l'individu rencontre sur le marché du travail (Amit & Muller, 1995), voire les pressions familiales subies (Verheul & al., 2010).

1.1.6.2. Freins ou obstacles

Il existe une littérature abondante qui cherche à identifier les principales barrières à l'entrepreneuriat des jeunes.

En effet, cette littérature mentionne plusieurs obstacles qui empêchent les jeunes de passer de l'étape de l'intention entrepreneuriale à la concrétisation de leur projet. Certains d'entre eux concernent l'entrepreneuriat de façon générale, tandis que d'autres sont propres à l'entrepreneuriat des jeunes.

Parmi les principaux freins à l'entrepreneuriat, on peut mentionner :

V' Le manque de temps : il empêche les individus de se consacrer pleinement à leur projet entrepreneurial, surtout s'ils ont déjà un emploi ou des responsabilités familiales ;

V' Le manque de financement : il limite les capacités des individus à investir dans leur entreprise et à faire face aux dépenses liées au démarrage et au développement de l'activité ;

V' Les lourdeurs administratives : ceux-ci découragent les individus par la complexité et la longueur des démarches nécessaires pour créer et gérer une entreprise ;

V' Le risque d'échec : il qui effraie les individus qui craignent de perdre leur investissement, leur sécurité financière ou leur réputation en cas de faillite ou de difficultés ;

V' Le manque de compétences ou de confiance en soi : il freine les individus qui se sentent insuffisamment préparés ou qualifiés pour entreprendre.

29

En ce qui touche particulièrement les jeunes, nous retrouvons les pensées des auteurs tels que :

Schoof (2006), qui identifie cinq groupes de variables clés qui influent sur l'entrepreneuriat des jeunes et qui peuvent, en considération de leur importance, constituer des barrières à la création d'entreprises.

Il s'agit :

1) Des attitudes sociales et culturelles vis-à-vis de l'entrepreneuriat des jeunes.

L'entrepreneuriat des jeunes est influencé par les attitudes sociales et culturelles. Les valeurs culturelles peuvent encourager ou décourager l'entrepreneuriat des jeunes. Comme certaines sociétés détestent le risque et les situations incertaines, dans celles-ci (sociétés), la faillite d'une entreprise étant mal perçue.

Par conséquent on n'ose pas entreprendre une activité qui pourrait mettre à risque d'échouer, alors que dans d'autres sociétés, l'échec est considéré comme normal, car il constitue l'un des résultats du processus d'apprentissage. Les sociétés individualistes seraient également plus entreprenantes que d'autres.

De plus, l'entrepreneuriat des jeunes est aussi influencé par la perception qu'on en a et par sa légitimation sociale. Dans certaines communautés, l'entrepreneuriat a mauvaise réputation et n'est pas facilement accepté, car les entrepreneurs sont vus comme malhonnêtes, cupides et prêts à tout pour réussir.

L'entourage du jeune entrepreneur joue également un rôle important. Le fait d'avoir un parent entrepreneur ou qui travaille à son propre compte constitue souvent un facteur de motivation à l'entrepreneuriat (Blanchflower & Oswald, 2007).

2) De l'éducation entrepreneuriale. Les facteurs sociaux sont souvent renforcés par un système éducatif dont le modèle consiste parfois à privilégier l'emploi salarié au détriment du travail autonome ou de la création d'entreprise.

Ainsi, dans beaucoup de pays, les jeunes ne reçoivent aucune formation entrepreneuriale durant leurs études. Dans ces conditions, ils n'ont pas la bonne attitude envers l'entrepreneuriat et ils manquent de compétences dans ce domaine.

L'éducation entrepreneuriale permet aux jeunes d'acquérir des compétences entrepreneuriales, de comprendre ce qu'est l'entrepreneuriat et de l'envisager comme un choix de carrière. Elle permet donc d'améliorer la propension des jeunes à créer leur propre entreprise (Brixiová, Ncube, & Bicaba, 2014).

30

Il est communément admis que les programmes d'éducation et de formation ne promeuvent pas suffisamment le développement d'attitudes et de compétences entrepreneuriales, mais se contentent de préparer les étudiants à un emploi salarié, bien que des progrès aient été réalisés récemment dans ce domaine (Potter, 2008).

3) Des problèmes d'accès aux sources de financement. Les jeunes ne disposent pas de ressources financières suffisantes pour se lancer en affaires. D'une part, ils n'ont pas assez d'épargne et manquent de capital physique. D'autre part, ils ont beaucoup de mal à obtenir du financement, notamment auprès des banques.

Par rapport aux banques, pour accorder des crédits, celles-ci se fondent notamment sur l'historique de crédit du demandeur et sur les hypothèques. Or, les jeunes n'ont aucune expérience de crédit et ne disposent pas souvent des garanties que l'on doit offrir à la banque.

4) Du cadre administratif et réglementaire. Les jeunes entrepreneurs font face à la complexité et au coût très élevé des procédures administratives et de la réglementation.

Dans beaucoup des pays, surtout en phase de développement, les procédures d'enregistrement sont longues, le cadre administratif et réglementaire manque de transparence et le système fiscal n'est pas très encourageant.

Ces barrières administratives et réglementaires découragent souvent les jeunes à entreprendre ou les contraints à évoluer dans le secteur informel de l'économie.

5) Du manque d'aide et d'appui en affaires. De ce qui précède, on constate que les jeunes entrepreneurs ont besoin d'appui et d'accompagnement pour faire face aux obstacles qui se dressent sur leur route.

Pour sa part, Halabisky (2012), met l'accent dans son étude sur trois autres facteurs, à savoir :

1) Le manque d'expérience. L'expérience est un déterminant important dans la création et la gestion d'une entreprise. Or, très souvent, les jeunes manquent d'expérience sur le plan entrepreneurial et n'ont jamais travaillé. Nombreux n'ont connu que le chômage.

Dans ces conditions, les jeunes n'ont pas les compétences techniques et managériales nécessaires pour réussir la création d'une entreprise et en assurer la gestion. Pourtant, l'expérience professionnelle et entrepreneuriale antérieure est l'un des principaux facteurs qui déterminent le succès d'une entreprise.

2) Le manque de réseaux. Les jeunes ont un accès limité aux réseaux d'affaires et disposent de peu de capital social, ce qui rend difficiles les relations avec les autres acteurs et ne favorise pas leurs activités entrepreneuriales.

31

Un manque de relations peut compliquer la création et la gestion d'une entreprise et empêcher les entrepreneurs d'asseoir leur légitimité auprès des principales parties prenantes (organismes financiers, clients, fournisseurs).

3) Les obstacles liés aux marchés. Les jeunes font aussi face à divers obstacles, ils ont du mal à obtenir du financement et sont parfois victimes de discrimination sur le marché des biens et services.

Certains clients doutent parfois de la qualité des produits de jeunes entrepreneurs. Et comme les ressources de ceux-ci sont limitées, ils se lancent souvent dans des marchés où les barrières à l'entrée sont faibles et où la concurrence est très vive.

Par ailleurs, la littérature distingue, de tout ce qui précède, trois principaux groupes de barrières à l'entrepreneuriat des jeunes (Dzaka-Kikouta, et al., 2020) :

Primo : des facteurs personnels liés au profil même des jeunes entrepreneurs : la peur du risque, le manque d'expérience et le manque de compétences entrepreneuriales, ainsi que le faible capital financier et social.

Secundo, des facteurs socioculturels, notamment l'attitude négative que peut présenter la société envers l'entrepreneuriat des jeunes et le manque de soutien familial ou communautaire. Les jeunes sont influencés par leur famille, leurs professeurs et la société dans son ensemble.

Les parents et les enseignants, qui représentent des modèles importants, sont souvent peu informés des exigences et des perspectives de l'entrepreneuriat.

De ce fait, les activités entrepreneuriales sont rarement encouragées et sont même parfois perçues de manière négative par la société, ce qui constitue un obstacle à l'entrepreneuriat des jeunes.

Tertio, des facteurs liés à l'environnement, tels que les règlements, la fiscalité, l'accès au financement externe, l'accès aux marchés et le manque de services de soutien. Certains de ces facteurs, comme l'accès au financement, sont transversaux, c'est-à-dire qu'ils appartiennent à plus d'un groupe de facteurs cités ci-dessus.

De même, beaucoup de ces facteurs sont interdépendants et se renforcent mutuellement. Enfin, la nature et l'ampleur de ces barrières varient selon le contexte environnemental local (Schoof, 2006 ; Jakubczak, 2015).

À partir de la liste d'obstacles à l'entrepreneuriat des jeunes susmentionnée, notamment celle de Schoof (2006), Jakubczak (2015) a mené une étude pilote auprès de 67 étudiants âgés de 18 à 24 ans pour analyser les barrières à l'entrepreneuriat des jeunes en Pologne.

Les résultats obtenus ont montré que les trois quarts des jeunes avaient eu l'intention de créer une entreprise dans un avenir proche ou lointain, mais que seulement 3 % d'entre eux avaient effectivement réussi à le faire. Cela tend à démontrer que l'ampleur des obstacles à l'entrepreneuriat des jeunes est très élevée dans ce pays.

Par ailleurs, l'enquête a révélé que les principaux freins à l'entrepreneuriat des jeunes en Pologne sont les difficultés d'accès au financement ainsi que la complexité et les coûts élevés des procédures administratives. À cela s'ajoutent la peur de faire faillite qui dénote un faible goût pour le risque et une fiscalité peu motivante.

32

33

CHAPITRE DEUXIEME : METHODOLOGIE ET PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE

Section 1. Méthodologie 1.1. Collecte des données 1.1.1. Population cible

La population cible de cette étude est constituée des jeunes de la commune de la Kanshi, c'est-à-dire des personnes âgées de 15 à 35 ans. Cependant, la préférence a été d'aller jusqu'à 34 ans pour une bonne transparence vis-à-vis des recensements dont dispose le bureau des statistiques et recouvrement de cette commune.

Il s'agit d'une population hétérogène qui regroupe des jeunes de différents niveaux d'éducation, genres, statuts socio-économiques, secteurs d'activité ou de modes de gestion. La population cible est estimée à 105909 jeunes, sur la base des données du précité bureau communal.

1.1.2. Enquête

L'enquête est l'outil principal de collecte des données. Il s'agit d'un ensemble de questions posées aux individus sélectionnés dans l'échantillon, afin de recueillir des informations sur leur profil, leur entreprise, leurs motivations, leurs difficultés, leurs besoins ou leurs attentes.

L'enquête peut être réalisée par différents moyens, tels que l'interview face-à-face, le questionnaire, le téléphone, le courrier ou Internet...

1.1.2.1. Méthodes

Nous avons fait usage des méthodes statistiques descriptives et inférentielles, qui ont permis de traiter, d'analyser et d'interpréter les données collectées à partir du questionnaire.

En effet, ces méthodes consistent à décrire, quantifier et synthétiser les données récoltées par le calcul de certains paramètres, à procéder à leur représentation sous forme de graphique, des tableaux... à leur traitement ainsi qu'à leur interprétation et à observer le comportement d'un sujet, d'une personne sans l'influencer d'aucune façon.

Les méthodes statistiques descriptives ont consisté à calculer les fréquences, les pourcentages, les moyennes, les écarts-types, etc., des variables et des indicateurs de notre étude, afin de décrire les caractéristiques, les tendances, les distributions, etc., des données.

Les méthodes statistiques inférentielles ont consisté à réaliser des tests du chi-carré, des tests t, des tests ANOVA, des corrélations, des analyses de cluster, etc., des variables et des indicateurs de notre étude, afin de tester les relations, les différences, les regroupements, etc., des données, et de vérifier notre hypothèse de travail.

34

Nous avons utilisé les logiciels SPSS et Excel pour effectuer les analyses statistiques et la mise en lumière de certaines données.

1.1.2.2. Technique

Pour atteindre les objectifs de cette étude, une technique de recherche quantitative, basée sur un questionnaire auto-administré auprès d'un échantillon de 381 enquêtés (majoritairement à ceux qui ont déjà créé ou repris une entreprise), représentant les jeunes de la commune de Kanshi, a été utilisée.

Cette technique, rappelons-le, consiste à questionner un ensemble des répondants, le plus souvent représentant d'une population, par rapport à leurs situations sociales, professionnelles ou familiales, leurs impressions, leurs attitudes, à l'égard d'opinions, d'enjeux humains ou sociaux, ou encore sur tout point de vue intéressant le chercheur.

Elle nous a permis d'assembler des informations auprès de nos enquêtés par le biais d'un questionnement opérationnel et orienté.

Le questionnaire a été élaboré à partir du cadre conceptuel et de l'hypothèse de travail que nous avons construits grâce à de la revue de littérature.

Il comportait des questions fermées, à choix multiples ou à échelle de Likert, qui permettaient de mesurer les variables et les indicateurs de notre étude. Il a été administré en face-à-face, en français.

Ce questionnaire était réparti en trois principales parties dont :

V' Les caractéristiques sociodémographiques du répondant ; V' L'entrepreneuriat ;

V' Enfin, les obstacles et perspectives.

1.1.3. Échantillonnage

L'échantillonnage est un processus qui consiste à prélever un certain nombre d'unités statistiques dans la population de référence afin de mesurer un certain nombre des critères sur chacune d'elles. Il permet de réduire les coûts et le temps de l'enquête, tout en garantissant la représentativité et la fiabilité des résultats.

Il existe deux types d'échantillonnage : probabiliste et non probabiliste.

L'échantillonnage probabiliste repose sur le principe du tirage aléatoire, qui donne à chaque individu de la population cible une chance égale d'être sélectionné. L'échantillonnage non probabiliste pour sa part, repose sur le choix délibéré des individus selon des critères définis par le chercheur.

S'agissant d'une population finie, un échantillonnage probabiliste a été sélectionné, du fait qu'il permet de faire une inférence statistique. Il s'agit bien-entendu dans ce cas, d'un échantillon aléatoire simple.

De ce fait, par contrainte de temps, aussi des moyens matériels et financiers, un échantillon représentatif a été tiré en recourant à la formule de Monkey (2000), qui fait intervenir la taille de la population mère Z2.

??2 oc.??. q. N

?? ??2 oc.??. q + (N - 1).d2

Où :

Z2 oc = 1,96 est la valeur de standardisation de la loi normale lorsque la marge d'erreur

oc est de 5% ;

?? = 0, 5 : est la probabilité de réalisation ;

q : 1 - p = 1 - 0,5 = 0,5 : est la probabilité de non-réalisation ;

d : la marge d'erreur qui est égale à la valeur de oc ;

N : la taille de la population.

En application de cette formule avec 105909 comme taille de la population, la taille de l'échantillon se présente comme suit :

(1,96)2 x 0,5 x 0,5 x 105909

?? (1,96)2 x 0,5 x 0,5 + (105909 - 1) x (0,05)2 382,7751871821967

Par conséquent, comme la taille de l'échantillon est calculée sur base de la taille de la population connue N , elle devra être corrigée par la formule de VAN CERT qui se présente de la manière suivante :

??

??a]

 

1 + (??- 1) / N

Enfin, la taille de l'échantillon corrigé donnera :

??a] 1 + (382,7751871821967 - 1)/105909

= 381,40033533379 ? 381

382,7751871821967

35

De cette correction, la taille de l'échantillon n est de 381 jeunes de la commune de Kanshi, et ce même nombre est utilisé pour les questionnaires.

Section 2. Présentation du cadre d'étude

2.1. Contexte économique et social de la commune de la Kanshi

La commune de la Kanshi est l'une des cinq communes (Bipemba, Diulu, Muya, Dibindi et Kanshi) qui composent la ville de Mbujimayi, chef-lieu de la province du Kasaï -Oriental, en République Démocratique du Congo.

Elle a été créée en 1967 et doit son nom au ruisseau Kanshi qui la traverse. Elle a une superficie de 28,79km2 et une population estimée à 350131 habitants en fin 2022.

Elle a été au départ divisé en trois collectivités (secteurs) : Kinkole, Sukisa et N'Sele. Celles-ci sont passées à quatre en 1973 : Ntalaja, Tshikisha, N'Sele et Dinanga. Ensuite,

36

l'organisation a changé et la commune de la Kanshi compte plutôt des quartiers (actuellement 34) repris dans le tableau un peu plus bas, et plus de 2500 rues.

La commune de la Kanshi est située au sud de la ville de Mbujimayi, à proximité de la Société minière de Bakwanga (MIBA), qui exploite le diamant industriel et gemme dans la région.

La MIBA était le principal employeur et contribuable de la ville, mais elle traverse une crise financière et sociale depuis plusieurs années, ce qui affecte l'économie locale et le niveau de vie des habitants. Cette commune abrite aussi le club MIBA, un espace de loisirs et de détente, ainsi qu'une pépinière qui produit des plants d'arbres fruitiers et forestiers.

En effet, cette commune fait face à plusieurs défis socio-économiques, tels que le chômage, la pauvreté, l'insécurité, l'insalubrité, le manque d'infrastructures et de services publics de base.

Selon une étude réalisée en 2015 par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le taux de pauvreté dans la commune était de 76,4 %, le taux d'analphabétisme de 28,9 % et le taux d'accès à l'eau potable de 19,6 %.

Aussi, la commune souffrait des conséquences des conflits armés qui ont secoué le pays depuis les années 1990, notamment les violences intercommunautaires, les déplacements forcés et les violations des droits humains.

2.2. Quelques statistiques

Tableau N° 02 Présentation de la population juvénile de la commune de Kanshi par tranches d'âge selon les quartiers

Age 15-17 ans

18-24 ans

25-29 ans

 

30-34 ans

 

QUARTIERS

BANZA TSHILOBO BEL'AIR

BIMPE

BUZALA DUBAÏ

DU PONT EDIMEKOMBA

GOLF

HAUTE TENSION KABEYA MULONZA KANANGA KASAÏ

KASAMAYI

KASHALA BONZOLA

G

F

H

F

H

F

H

F

265

261

243

240

245

204

160

220

343

349

265

275

231

235

203

217

1784

1602

669

690

786

749

517

515

406

444

416

445

214

136

12

17

423

441

410

455

401

411

307

343

449

507

353

368

256

339

246

313

143

147

383

386

322

399

346

379

103

131

326

330

440

411

424

349

272

321

285

355

258

319

251

288

232

237

279

295

244

221

239

195

430

505

440

460

268

282

142

150

78

62

254

228

64

71

64

68

448

479

339

361

525

447

403

417

234

229

251

280

304

288

202

225

LUBILANJI LUFALANGA LAMANU LUZUMU META MUDIAYI MUDIBA MUKUMADI MUTANDA KABUYA MOTONJ MAYAND NJEKA

NSELE

NTUMBA TSHIAPOTA NYONGOLO POLYGONE TSHIATSHIATSHIA TSHIKISHA TSHIZUBU MM TUBONDO VOLAILLE 1 VOLAILLE 2 TOTAUX

450

453

241

261

214

237

241

311

396

416

760

1216

318

419

335

404

158

173

307

453

286

357

372

379

590

793

502

710

464

507

444

742

18

28

27

28

30

34

32

43

1291

1135

1590

1443

1098

1069

750

590

238

268

398

480

439

391

479

764

100

112

247

256

260

270

242

251

404

468

238

299

360

217

371

466

459

516

951

1024

970

142

717

744

191

193

200

220

221

272

87

209

235

285

260

295

247

266

188

217

655

537

513

514

415

522

471

420

78

226

343

369

235

237

275

276

755

856

266

374

354

274

240

160

296

348

1002

1053

519

595

472

538

557

566

760

728

377

422

440

400

238

259

961

978

1000

999

869

874

422

265

243

240

245

204

160

220

175

175

189

133

285

114

185

108

13316

13787

14911

16242

12895

12060

10886

11812

Source : rapport trimestriel fin 2022, du bureau des statistiques et recensements de la commune de Kanshi.

37

38

Figure N° 02 Population juvénile par tranches d'âge selon les quartiers

NTUMBA TSHIAPOTA

KASHALA BONZOLA

MUTANDA KABUYA

KABEYA MULONZA

TSHIATSHIATSHIA

MOTONJ MAYAND

BANZA TSHILOBO

HAUTE TENSION

META MUDIAYI

TSHIZUBU MM

EDIMEKOMBA

LUFALANGA

VOLAILLE 2

VOLAILLE 1

MUKUMADI

NYONGOLO

TSHIKISHA

POLYGONE

KASAMAYI

LUBILANJI

TUBONDO

DU PONT

LAMANU

LUZUMU

KANAGA

MUDIBA

BUZALA

BEL'AIR

BIMPE

NSELE

DUBAÏ

NJEKA

KASAÏ

GOLF

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000

25-29 ans H 25-29 ans F 30-34 ans H 30-34 ans F

15 à 17 ans G 15 à 17 ans F 18-24 ans H 18-24 ans F

Tableau N° 03 Effectif des jeunes de la commune de Kanshi par genre

GENRE

M

52008

F

53901

TOTAL

105909

Source : élaboré à partir du logiciel Excel.

39

Figure N° 03 Effectif des jeunes de la commune de Kanshi par genre

51%

49%

M F

Tableau N° 04 Effectif des jeunes de la commune de Kanshi par genre et tranches d'âge

Tranche d'âge

15-17 ans

18-24 ans

25-29 ans

30-34 ans

Genre

M

F

M

F

M

F

M

F

Total

13316

13787

14911

16242

12895

12060

10886

11812

Source : élaboré à partir du logiciel Excel.

Figure N° 04 Effectif des jeunes de la commune de Kanshi par genre et tranches d'âge

13787

13316

M F

15 À 17 ANS

14911

M F

18-24 ANS

16242

12895

M F

25-29 ANS

12060

10886

M F

30-34 ANS

11812

Tableau N° 05 Effectif des jeunes de la commune de Kanshi par tranches d'âge

Tranches d'âge

Population totale

15-17 ans

27103

18-24 ans

31153

25-29 ans

24955

30-34 ans

22698

Source : élaboré à partir du logiciel Excel.

40

Figure N° 05 Effectif des jeunes de la commune de Kanshi par tranches d'âge

24%

21%

29%

26%

15 à 17 ans 18-24 ans 25-29 ans 30-34 ans

2.3. Entrepreneuriat des jeunes de la commune de Kanshi

Comme susmentionné, l'entrepreneuriat des jeunes est une activité qui consiste à créer ou à reprendre une entreprise par des personnes âgées de 15 à 35 ans. Il s'agit d'une forme d'insertion socio-économique qui peut contribuer au développement local, à la création d'emplois, à l'innovation et à la lutte contre la pauvreté.

Le secteur informel est devenu une source de régulation pour les opportunités d'emplois tant pour les nouveaux chercheurs d'emploi que pour les travailleurs recyclés ou reconvertis en Afrique.

Par suite de la prédominance du secteur informel dans l'économie congolaise et au manque des structures d'encadrement dans ce secteur, la situation entrepreneuriale demeurera complexe.

Il sied de noter que l'entrepreneuriat en RDC est qualifié comme un entrepreneuriat de survie où l'entrepreneur crée son entreprise par contrainte sociale, par nécessité et non pour exploiter une opportunité.

Plusieurs lancent d'une manière créative de petites entreprises ou activités commerciales ou de production, généralement dans l'économie informelle, pour sortir de la pauvreté par leurs propres moyens. Cependant, ils le font sans maîtrise des techniques entrepreneuriales de base ou sans conseils.

En dépit du contexte socio-économique particulièrement difficile, l'initiative privée autochtone, à travers les PME et parfois les micros entreprises et l'informel, ont fait preuve d'un fort esprit d'imagination et de créativité pour maintenir l'activité économique.

Dans la commune de la Kanshi, l'entrepreneuriat des jeunes est une réalité qui se manifeste à travers divers secteurs d'activité, tels que le commerce, l'artisanat, l'agriculture, etc.

Ces jeunes entrepreneurs sont motivés par des facteurs tels que le besoin de sortir du chômage, le besoin d'indépendance financière, la passion pour une activité ou l'opportunité du marché. Un bon nombre fait preuve de créativité, d'adaptabilité et de résilience face aux difficultés qu'il rencontre.

Toutefois, l'entrepreneuriat des jeunes dans cette commune est confronté à plusieurs obstacles qui limitent son potentiel et sa durabilité. Parmi ces obstacles, on peut citer : le manque de financement, le manque de formation, le risque d'échec, le manque de compétences, le faible accès aux marchés ou aux réseaux professionnels, etc.

Ces obstacles nécessitent des solutions adaptées qui impliquent les acteurs publics, privés et associatifs, ainsi que les jeunes eux-mêmes.

41

42

CHAPITRE TROISIEME : ANALYSE DES DONNEES ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Section 1. Analyse des données 1.1. Profil des répondants

Le profil des répondants est une description statistique des caractéristiques sociodémographiques des individus qui ont participé à l'enquête. Il permet de connaître la composition et la représentativité de l'échantillon, ainsi que de vérifier le respect des quotas fixés lors de l'échantillonnage.

Tableau N° 06 Présentation du profil des répondants selon leur genre et leurs catégories.

Enquêtés

Pas entrepreneurs

Entrepreneurs

Total

Féminin

30

166

196

Masculin

11

174

185

Total

41

340

381

Source : élaboré à partir des données d'enquête Figure N° 06 Profil des répondants

3%

46%

43%

8%

Féminin Pas entrepreneurs Féminin Entrepreneurs Masculin Pas entrepreneurs Masculin Entrepreneurs

Interprétation :

Le graphique 6 montre que les enquêtés sont constitués à 11% des jeunes n'ayant pas entrepris et de 89% des entrepreneurs, cela en vue de comprendre de manière globale les défis des entrepreneurs ainsi que les motifs pour lesquels certains jeunes ne se lancent pas dans cette aventure.

Il indique d'une part que parmi les jeunes n'ayant pas entrepris 8% sont du genre féminin et 3% du genre masculin. D'autre part, parmi les entrepreneurs, 43% sont des jeunes femmes et 46% des jeunes hommes.

43

Section 2. Présentation des résultats

Dans cette phase se trouve la présentation des résultats de l'analyse des données collectées auprès des 381 jeunes de la commune de la Kanshi.

2.1. Facteurs personnels influençant l'entrepreneuriat des jeunes

Tableau N° 07 : Statistiques descriptives des variables liées aux facteurs personnels

Variable

Fréquence

Pourcentage

Moyenne

Ecart-type

Genre

 
 
 
 

Féminin

196

51.44

Masculin

185

48.56

Entrepreneuriat

 
 

Pas entrepreneur

41

10.76

Entrepreneur

340

89.24

Secteur d'activité

 
 

Agriculture

121

35.59

Artisanat

55

16.18

Commerce

164

48.24

Motivation

 
 

2.53

0.88

Indépendance financière

137

40.29

 
 

Opportunité de marché

79

23.24

Passion pour le domaine

81

23.82

Sortir du chômage

43

12.65

Influence environnementale

 
 

Non

122

35.88

Oui

218

64.12

Education formelle

 
 

Non

43

12.65

Oui

297

87.35

Niveau de satisfaction

 
 

3.41

0.83

Faible (1-2)

69

20.29

 
 

Moyenne (3-4)

222

65.29

Forte (5)

49

14.41

44

Source : élaboré à partir du logiciel Excel. Interprétation :

Le septième tableau présente les statistiques descriptives des variables liées aux facteurs personnels, qui sont le genre, l'entrepreneuriat, le secteur d'activité, la motivation, l'influence environnementale, l'éducation formelle et le niveau de satisfaction.

Il permet de décrire les caractéristiques de base des enquêtés et des entrepreneurs, ainsi que leur distribution selon les différentes variables.

Ainsi, on peut voir que la majorité des enquêtés sont des entrepreneurs (89.24%), que le secteur du commerce est le plus représenté parmi les entrepreneurs (48.24%), que la motivation la plus fréquente est l'indépendance financière (40.29%).

Enfin, on peut aussi voir que la plupart des entrepreneurs ont été influencés par leur environnement (64.12%), que la majorité des entrepreneurs ont suivi une éducation formelle (87.35%) et que le niveau moyen de satisfaction des entrepreneurs est de 3.41 sur 5.

Tableau N° 08 : Tests statistiques des variables liées aux facteurs personnels

Variable

Test

Degré de liberté

Valeur du test

Valeur p

Entrepreneuriat et genre

Chi-carré

1

6.28

0.012

Niveau de satisfaction et motivation

ANOVA

3

4.12

0.007

Education formelle et motivation

Corrélation

 

0.21

0

Source : élaboré à partir du logiciel SPSS. Interprétation :

Ce tableau présente les tests statistiques des variables liées aux facteurs personnels, qui sont l'entrepreneuriat et le genre, le niveau de satisfaction et la motivation, ainsi que l'éducation formelle et la motivation.

Il permet de comparer les différences entre les groupes d'entrepreneurs selon ces variables, ainsi que de mesurer les relations entre ces variables.

On observe qu'il y a une différence significative entre les jeunes hommes et les jeunes femmes dans la proportion d'entrepreneurs, les hommes étant plus nombreux à se lancer dans l'entrepreneuriat que les femmes (p < 0.05).

Aussi, on observe qu'il y a une différence significative entre les types de motivation dans le niveau de satisfaction des entrepreneurs, ceux motivés par la passion pour le domaine étant plus satisfaits que les autres (p < 0.01).

45

Enfin, il y a une relation positive et significative entre l'éducation formelle et la motivation des entrepreneurs, les entrepreneurs ayant suivi une éducation formelle étant plus motivés que les autres (p < 0.01).

Tableau N° 09 : Profils des jeunes entrepreneurs selon leurs caractéristiques personnelles

Variable

Cluster 1

Cluster 2

Cluster 3

Cluster 4

Motivation

Indépendance financière

Opportunité de marché

Passion pour le domaine

Sortir du chômage

Education formelle

Haut

Moyen

Bas

Très bas

Niveau de satisfaction

Faible

Moyen

Fort

Très faible

Propension à prendre des risques

Forte

Moyenne

Faible

Très forte

Source : élaboré à partir du logiciel SPSS. Interprétation :

Ce neuvième tableau présente les profils des jeunes entrepreneurs selon leurs caractéristiques personnelles, qui sont la motivation, l'éducation formelle, le niveau de satisfaction et la propension à prendre des risques.

Il permet d'identifier et de caractériser les différents types de jeunes entrepreneurs, ainsi que de les regrouper en fonction de leurs similarités et de leurs différences.

On peut percevoir qu'il y a quatre profils distincts de jeunes entrepreneurs, que nous avons nommés le profil ambitieux, le profil opportuniste, le profil passionné et le profil désespéré.

Le profil ambitieux regroupe les entrepreneurs motivés par l'indépendance financière, ayant un haut niveau d'éducation formelle, un faible niveau de satisfaction et une forte propension à prendre des risques.

Le profil opportuniste regroupe les entrepreneurs motivés par l'opportunité de marché, ayant un niveau moyen d'éducation formelle, un niveau moyen de satisfaction et une propension moyenne à prendre des risques.

Le profil passionné regroupe les entrepreneurs motivés par la passion pour le domaine, ayant un bas niveau d'éducation formelle, un fort niveau de satisfaction et une faible propension à prendre des risques.

Le profil désespéré regroupe les entrepreneurs motivés par le besoin de sortir du chômage, ayant un niveau très bas d'éducation formelle, un niveau très faible de satisfaction et une très forte propension à prendre des risques.

46

2.2. Facteurs socioculturels influençant l'entrepreneuriat des jeunes

Tableau N° 10 : Statistiques descriptives des variables liées aux facteurs socioculturels

VARIABLE

FREQUENCE

POURCENTAGE

MOYENNE

ECART-TYPE

Défis des jeunes entrepreneurs

 
 

2.59

0.98

Le manque d'aide et d'appui en affaires.

168

49.41

 
 

Le manque d'éducation entrepreneuriale

74

21.76

Le manque d'expérience

348

102.35

Les attitudes sociales et culturelles négatives (peur de l'échec...)

226

66.47

Les problèmes d'accès aux sources de financement

158

46.47

Autres

9

2.65

Perspectives

 
 

Diversification

137

40.29

Expansion de l'entreprise

101

29.71

Stabilité

121

35.59

Education entrepreneuriale

 
 

Non

43

12.65

Oui

297

87.35

Source : élaboré à partir du logiciel Excel. Interprétation :

Ce tableau présente les statistiques descriptives des variables liées aux facteurs socioculturels, qui sont les défis des jeunes entrepreneurs, les perspectives, l'éducation entrepreneuriale et le secteur d'activité.

Il permet de décrire les caractéristiques des jeunes entrepreneurs en termes de leurs difficultés, de leurs aspirations, de leur formation et de leur domaine d'activité, ainsi que leur distribution selon les différentes variables.

On peut voir d'une part que les principaux défis des jeunes entrepreneurs sont le manque d'expérience, les attitudes sociales et culturelles négatives, le manque d'aide et d'appui en affaires, les problèmes d'accès aux sources de financement, le manque d'éducation entrepreneuriale et d'autres défis.

47

D'autre part, on observe que les perspectives les plus fréquentes sont la diversification, l'expansion de l'entreprise et la stabilité ; que la majorité des entrepreneurs ont suivi une éducation entrepreneuriale et que le secteur du commerce est le plus représenté parmi les jeunes entrepreneurs.

Tableau N° 11 : Tests statistiques des variables liées aux facteurs socioculturels

Variable

Test

Degré de liberté

Valeur du test

Valeur p

Entrepreneuriat et secteur d'activité

Chi-carré

2

18.76

0

Niveau de satisfaction et influence environnementale

T

338

2.34

0.02

Education entrepreneuriale et défis des jeunes entrepreneurs

Corrélation

 

-0.27

0

Source : élaboré à partir du logiciel SPSS. Interprétation :

Ce onzième tableau présente les tests statistiques des variables liées aux facteurs socioculturels, qui sont l'entrepreneuriat et le secteur d'activité, le niveau de satisfaction et l'influence environnementale, et l'éducation entrepreneuriale et les défis des jeunes entrepreneurs.

Il permet de comparer les différences entre les groupes d'entrepreneurs selon ces variables, ainsi que de mesurer les relations entre ces variables.

En effet, on peut voir qu'il y a une différence significative entre les secteurs d'activité dans la proportion d'entrepreneurs, le commerce étant le secteur le plus représenté parmi les entrepreneurs, suivi par l'agriculture et l'artisanat (p < 0.001).

Ensuite, on constate qu'il y a une différence significative entre les entrepreneurs qui ont été influencés par leur environnement et ceux qui ne l'ont pas été dans le niveau de satisfaction, les entrepreneurs qui ont été influencés par leur environnement étant plus satisfaits que les autres (p < 0.05).

Enfin, on peut voir qu'il y a une relation négative et significative entre l'éducation entrepreneuriale et les défis des jeunes entrepreneurs, les entrepreneurs ayant suivi une éducation entrepreneuriale faisant face à moins de défis que les autres (p < 0.01).

48

2.3. Perspectives des jeunes entrepreneurs

Tableau N° 12 : Perspectives des jeunes entrepreneurs selon leurs aspirations et leurs projets

Variable

Cluster 1

Cluster 2

Cluster 3

Perspectives

Diversification

Expansion de l'entreprise

Stabilité

Secteur d'activité

Commerce

Agriculture

Artisanat

Influence environnementale

Oui

Non

Oui

Défis des jeunes entrepreneurs

Faible

Moyen

Fort

Education entrepreneuriale

Oui

Non

Oui

Source : élaboré à partir du logiciel Excel. Interprétation :

Le tableau n° 12 présente les perspectives des jeunes entrepreneurs selon leurs aspirations et leurs projets, qui sont la diversification, l'expansion de l'entreprise et la stabilité.

Il permet d'identifier et de caractériser les différents types de jeunes entrepreneurs, ainsi que de les regrouper en fonction de leurs similarités et de leurs différences.

De ce fait, on peut par exemple voir qu'il y a trois perspectives principales des jeunes entrepreneurs, que nous avons nommées la perspective innovante, la perspective croissante et la perspective conservatrice.

La perspective innovante regroupe les entrepreneurs qui visent à se lancer dans de nouvelles activités ou à offrir de nouveaux produits ou services, qui sont dans le secteur du commerce, qui ont été influencés par leur environnement, qui font face à peu de défis et qui ont suivi une éducation entrepreneuriale.

La perspective croissante regroupe ceux qui visent à augmenter le chiffre d'affaires, le nombre de clients, le nombre d'employés ou la taille du marché, qui sont dans le secteur de l'agriculture, n'ont pas été influencés par leur environnement, font face à un niveau moyen de défis et n'ont pas suivi une éducation entrepreneuriale.

La perspective conservatrice regroupe les entrepreneurs qui visent à maintenir le niveau actuel de performance et de rentabilité de l'entreprise, qui sont dans le secteur de l'artisanat, qui ont été influencés par leur environnement, qui font face à un niveau élevé de défis et qui ont suivi une éducation entrepreneuriale.

49

2.4. Obstacles et solutions à l'entrepreneuriat des jeunes

Tableau N° 13 Principaux obstacles/défis à l'entrepreneuriat dans la commune de Kanshi

Principaux obstacles à l'entrepreneuriat

Fréquence

Le manque de formation

200

Le manque d'opportunités de marché

113

Le manque de financement

126

Total général

381

Source : élaboré à partir du logiciel Excel. Interprétation :

Ce tableau présente la synthèse des principaux obstacles à l'entrepreneuriat dans la commune de Kanshi, selon la fréquence de leur mention.

Remarque : le total général de 381 ne correspond pas à la somme des effectifs du tableau, car certains obstacles sont mentionnés seuls, sans être mis en relation avec d'autres, tandis que d'autres ont été mis en relation.

L'obstacle le plus fréquent est le manque de formation, qui apparaît 200 fois sur 381. Cela signifie que plus de la moitié des enquêtés (52,49%) ont cité cet obstacle comme un frein à leur projet entrepreneurial.

Le deuxième obstacle le plus fréquent est le manque de financement, qui apparaît 126 fois sur 381. Cela signifie que près d'un tiers des enquêtés (33,1%) ont indiqué cet obstacle comme une difficulté majeure pour démarrer ou développer leur entreprise.

Enfin, le troisième obstacle le plus fréquent est le manque d'opportunités de marché, qui apparaît 113 fois sur 381. Cela signifie que près d'un tiers des enquêtés (29,7%) ont mentionné cet obstacle comme un défi important pour trouver ou fidéliser des clients.

Tableau N° 14 Proposition des solutions aux obstacles de la commune

Proposition des solutions

Fréquence

Formation et éducation

264

Amélioration de l'accès au financement

109

Développement du marché

57

Total général

381

Source : élaboré à partir du logiciel Excel. Interprétation :

Ce tableau présente la synthèse des principales solutions proposées par les jeunes pour la commune de Kanshi, selon la fréquence de leur mention dans les données collectées.

50

Remarque : le total général de 381 ne correspond pas à la somme des effectifs du tableau, car certaines solutions sont mentionnées seules, sans être mis en relation avec d'autres, tandis que d'autres ont été mises en relation.

La solution la plus fréquente est la formation et l'éducation, qui apparaît 264 fois sur 381. Cela signifie que près des deux tiers des enquêtés (69,3%) ont suggéré cette solution comme un moyen d'améliorer les compétences, les connaissances, la confiance et la créativité des jeunes entrepreneurs.

La deuxième solution la plus fréquente est l'amélioration de l'accès au financement, qui apparaît 109 fois sur 381. Cela signifie que plus d'un quart des enquêtés (28,6%) ont recommandé cette solution comme un moyen de faciliter l'investissement, la production, la distribution et la promotion des entrepreneurs.

Enfin, la troisième solution la plus fréquente est le développement du marché, qui apparaît 57 fois sur 381. Cela signifie que près d'un sixième des enquêtés (15%) ont plaidé pour cette solution comme un moyen de stimuler la demande, la concurrence, la rentabilité et la pérennité des entrepreneurs potentiels.

Section 3. Discussion

3.1. Facteurs personnels

Le premier objectif de l'étude était d'identifier et d'analyser les facteurs personnels qui influencent la motivation, les compétences, les attitudes et les comportements des jeunes entrepreneurs dans le contexte du champ d'étude.

De ce fait, les résultats ont révélé que les facteurs personnels ont un impact significatif sur l'entrepreneuriat des jeunes de la commune de Kanshi, en influençant leur décision de se lancer dans l'entrepreneuriat, leur performance et leur satisfaction.

D'après ces résultats, les hommes sont plus entrepreneurs que les femmes, selon le test du chi-carré (p < 0.05). Les différences de perception des opportunités, de confiance en soi, de préférence pour le risque, de soutien social et de contraintes familiales entre les deux sexes peuvent expliquer ce résultat. (Buttner & Moore, 1997).

Par ailleurs, le secteur du commerce est le plus représenté parmi les jeunes entrepreneurs, suivi par l'agriculture et l'artisanat, selon le test du chi-carré (p < 0.001). Cela s'explique par le fait que ces secteurs sont plus faciles d'accès, moins coûteux, plus demandés et plus rentables que d'autres secteurs plus innovants, etc. (Schoof, 2006).

Parlant des motivations, la motivation la plus fréquente parmi les jeunes entrepreneurs est l'indépendance financière, suivie par l'opportunité de marché, la passion pour le domaine et le besoin de sortir du chômage, selon le test ANOVA (p < 0.01).

Ces motivations peuvent s'expliquer par le désir de réaliser son potentiel, de saisir les occasions, de s'épanouir dans son activité et de surmonter la précarité, qui sont des facteurs de motivation intrinsèque et extrinsèque. (Carsrud & Bra nnback, 2009).

51

En outre, la plupart des jeunes entrepreneurs (64.12%) ont été influencés par leur environnement, ce qui peut s'expliquer par le rôle de l'environnement dans la formation des intentions, des attitudes et des comportements entrepreneuriaux, selon des modèles théoriques (Ajzen et Fishbein, 1975 ; Shapero et Sokol, 1982).

Aussi, les jeunes entrepreneurs qui ont été influencés par leur environnement sont plus satisfaits que les autres, avec une différence de 2.34 points sur le test t (p < 0.05), ce qui peut s'expliquer par le fait qu'ils bénéficient d'un soutien, d'une reconnaissance, d'une inspiration et d'une légitimité de la part de leur entourage.

Nous avons aussi trouvé que les jeunes entrepreneurs qui ont suivi une éducation formelle sont plus motivés que les autres, avec une corrélation positive de 0.21 points (p < 0.01), ce qui peut s'expliquer par le fait qu'ils ont une meilleure perception de leur potentiel, de leur efficacité et de leur opportunité entrepreneuriale. (Krueger, 1993 ; Ajzen, 1991).

Enfin, le niveau moyen de satisfaction des jeunes entrepreneurs est de 3.41 sur 5. Ce niveau reflète les défis et les contraintes qui limitent leur performance et leur satisfaction, mais aussi les perspectives et les aspirations qui les motivent et les encouragent.

Ces résultats montrent qu'il existe une diversité de profils et de caractéristiques des jeunes entrepreneurs dans la commune de Kanshi.

3.2. Facteurs socioculturels

Le deuxième objectif était d'examiner et d'évaluer les facteurs socioculturels qui facilitent ou entravent l'entrepreneuriat des jeunes, tels que les normes sociales, les valeurs culturelles, le rôle de la famille et des réseaux sociaux.

Nous avons trouvé que les normes sociales et les valeurs culturelles ont un impact significatif et exercent une influence ambivalente sur l'entrepreneuriat des jeunes.

D'une part, elles peuvent encourager l'esprit d'initiative, la créativité, la solidarité et la responsabilité sociale des jeunes entrepreneurs. D'autre part, elles peuvent décourager l'innovation, la prise de risque, l'indépendance et la compétitivité des jeunes entrepreneurs.

Les résultats montrent que les principaux défis des jeunes entrepreneurs en rapport avec ces facteurs sont le manque d'expérience, les attitudes sociales et culturelles négatives, le manque d'aide et d'appui en affaires, et les problèmes d'accès aux sources de financement qui limitent le potentiel entrepreneurial des jeunes. (Halabisky, 2012).

De plus, les jeunes ayant suivi une éducation entrepreneuriale font face à moins de défis que les autres, avec une corrélation négative de -0.27 points (p < 0.01), car ils ont acquis des compétences, des connaissances et des capacités entrepreneuriales qui leur permettent de surmonter les difficultés et les obstacles. (Fayolle & Vestraete, 2005).

Ces résultats confirment ainsi le fragment de l'hypothèse selon laquelle l'émergence de l'entrepreneuriat des jeunes de la Kanshi serait entravé par des facteurs socioculturels.

52

3.3. Facteurs liés à l'environnement

Le troisième objectif était d'explorer et de mesurer les facteurs liés à l'environnement qui affectent l'entrepreneuriat des jeunes, tels que le cadre réglementaire, le système fiscal, l'accès au financement externe, l'accès aux marchés et le manque de services de soutien.

En effet, les résultats démontrent que les jeunes entrepreneurs font face au manque de formation (49.41%), de financement (46.47%) et d'opportunités de marché (48.24%).

Nous avons aussi trouvé que le cadre réglementaire et le système fiscal étaient perçus comme des obstacles majeurs à l'entrepreneuriat formel des jeunes. Cela dit, nos enquêtés n'évoluent jusque-là que dans l'informel.

Cependant, ces facteurs sont essentiels pour la création et le développement d'une entreprise, selon les théories classiques de l'entrepreneuriat. (Cantillon, 1755 ; Say, 1803 ; Schumpeter, 1911 ; Knight, 1921 ; Kirzner, 1973).

Par ailleurs, ces jeunes proposent comme solutions la formation et l'éducation (40.29%), l'amélioration de l'accès au financement (29.71%) et le développement du marché (35.59%). Ces solutions correspondent à leurs besoins, attentes, et aux pratiques réussies d'autres pays ou régions (Fayolle et Verstraete, 2005 ; Schoof, 2006 ; Halabisky, 2012).

Ces résultats démontrent que les facteurs environnementaux ont un impact significatif sur l'entrepreneuriat des jeunes de la commune de Kanshi, en créant des conditions favorables ou défavorables.

Enfin, ces résultats confirment le fragment de l'hypothèse selon laquelle les facteurs environnementaux entraveraient l'entrepreneuriat des jeunes de la Kanshi.

Section 4. Perspectives 4.1. Implications

Du point de vue implications, cette étude a dans un premier temps contribué à la science, en apportant des connaissances nouvelles et pertinentes sur l'entrepreneuriat des jeunes de Kanshi, en utilisant des méthodes rigoureuses et fiables, en s'appuyant sur des théories et des modèles reconnus, et en testant hypothèse.

Cette contribution peut être utile pour les chercheurs sur l'entrepreneuriat des jeunes, en leur offrant des données, des analyses, des interprétations et des recommandations, qui peuvent enrichir la littérature, combler les lacunes, confirmer ou infirmer les travaux existants, ou susciter de nouvelles recherches.

La deuxième implication est liée à la contribution pratique. Cette contribution a été de proposer des solutions adaptées et efficaces pour améliorer l'entrepreneuriat des jeunes de Kanshi, en tenant compte des besoins et des attentes des jeunes entrepreneurs, ainsi que des bonnes pratiques et des expériences réussies d'ailleurs.

Cette contribution peut aider les praticiens de l'entrepreneuriat des jeunes, en leur offrant des informations, des conseils, des recommandations et des actions, pour créer un

53

environnement plus propice, lever les obstacles, stimuler la motivation et les compétences, renforcer le soutien et la reconnaissance, et favoriser l'innovation et la croissance.

La troisième implication est liée à la contribution personnelle, qui a consisté à réaliser un travail de recherche original, rigoureux et pertinent, en respectant les normes académiques, le sujet, l'hypothèse, les objectifs, la revue de littérature, etc.

Cette contribution nous est utile en tant que chercheurs. Elle nous permet de développer nos compétences, connaissances et capacités en matière de recherche, découvrir un domaine d'étude intéressant et actuel, acquérir de l'expérience et de la confiance, et en faisant valoriser notre travail et nos résultats.

4.2. Pistes de recherches futures

La première piste d'amélioration est d'utiliser d'autres méthodes de collecte des données plus qualitatives, subjectives et dynamiques, comme des entretiens, des études de cas, des observations participantes, etc., qui enrichiraient les données quantitatives, objectives et statiques de cette étude.

La deuxième piste d'amélioration est d'utiliser des techniques d'analyse des données plus avancées, comme des modèles de régression, des analyses factorielles, des analyses de réseaux, etc., qui permettraient d'explorer des aspects plus complexes des données, tels que les relations causales, les facteurs latents, les structures de réseaux, etc.

Enfin, la troisième piste de recherche est d'élargir la portée de cette étude, en utilisant d'autres sources (par exemple des données secondaires), perspectives, contextes, etc., qui permettraient de comparer et de généraliser nos résultats, qui se limitent à l'entrepreneuriat des jeunes de la commune de Kanshi.

4.3. Recommandations

Sur la base des résultats obtenus, il est recommandé aux parties prenantes concernées par l'entrepreneuriat des jeunes de la commune de Kanshi de mettre en oeuvre les actions suivantes :

Aux jeunes :

V' Rechercher davantage d'opportunités de formation et d'éducation pour renforcer leurs compétences et leurs connaissances dans leur domaine d'activité, ainsi que dans d'autres domaines. Cela peut les aider à surmonter le manque de formation, et à accroître leur satisfaction et leur performance.

V' Explorer davantage de sources de financement pour leurs activités, telles que les institutions de microfinance, les plateformes de financement participatif, etc. Cela peut les aider à surmonter le manque de financement, et à leur permettre d'investir et d'élargir leur entreprise.

V' Diversifier leurs produits et services, et rechercher de nouveaux marchés pour leurs activités. Cela peut les aider à surmonter le manque d'opportunités de marché, et à créer plus de valeur et de revenus.

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y' Se resauter avec d'autres jeunes entrepreneurs, ainsi qu'avec des mentors, des experts, des modèles, etc. Cela peut les aider à apprendre des expériences et des bonnes pratiques des autres, ainsi qu'à accéder à plus d'informations, de ressources, et d'opportunités pour leurs activités.

Aux autorités publiques :

y' Simplifier les procédures administratives et juridiques pour la création et le fonctionnement des entreprises, en réduisant le nombre de formalités, de documents et de délais requis, permettant aux jeunes entrepreneurs d'évoluer dans le secteur formel.

y' Soutenir financièrement l'entrepreneuriat des jeunes, en créant des fonds d'investissement, des garanties de crédit, des subventions, des prêts à taux réduit, etc., qui permettraient aux jeunes entrepreneurs d'accéder à des sources de financement adaptées à leurs besoins et à leurs capacités.

y' Promouvoir l'entrepreneuriat des jeunes, en organisant des campagnes, des concours, des événements, etc., qui permettraient de valoriser l'entrepreneuriat comme une option de carrière, de reconnaître les réussites des jeunes entrepreneurs, et de créer un climat de confiance.

Aux organisations privées :

y' Renforcer l'aide et l'appui en affaires aux jeunes entrepreneurs, en créant des réseaux, des incubateurs, des mentors, etc., qui permettraient aux jeunes entrepreneurs de bénéficier de conseils, de formations, de contacts, etc. Cela les aiderait à développer leurs compétences et leurs capacités entrepreneuriales.

y' Stimuler l'innovation et la diversification des activités des jeunes entrepreneurs, en leur offrant des opportunités de marché, des informations, des études, des veilles, des tendances, etc., qui leur permettraient d'identifier, d'évaluer et d'exploiter des opportunités entrepreneuriales, et de créer de la valeur ajoutée.

y' Promouvoir la reconnaissance et la valorisation de l'entrepreneuriat des jeunes, qui visent à augmenter la visibilité, la crédibilité, l'attractivité et l'impact social des jeunes entrepreneurs, en organisant des concours, des prix, des témoignages et des campagnes de sensibilisation.

Aux institutions académiques :

y' Développer l'éducation entrepreneuriale des jeunes, en intégrant des modules sur l'entrepreneuriat dans les programmes scolaires et universitaires, qui permettraient aux jeunes d'acquérir des compétences entrepreneuriales, et de se préparer à l'entrepreneuriat.

y' Renforcer la recherche sur l'entrepreneuriat des jeunes, en menant des études et

des publications sur l'entrepreneuriat des jeunes, qui permettraient de produire

des connaissances et des recommandations sur l'entrepreneuriat des jeunes.

ü Enfin, créer des liens entre l'éducation, la recherche et la pratique de l'entrepreneuriat des jeunes, en établissant des partenariats entre les acteurs de l'écosystème entrepreneurial des jeunes, qui permettraient de créer des synergies et des mutualisations.

Ces recommandations visent à renforcer le potentiel entrepreneurial des jeunes de la commune de Kanshi, et à contribuer à leur insertion socio-économique.

Il est donc essentiel que les parties prenantes concernées s'engagent à les mettre en oeuvre, en collaboration avec les jeunes entrepreneurs, et en tenant compte de leurs besoins, de leurs attentes et de leurs aspirations.

55

56

CONCLUSION

Nous voici au terme de cette étude sur l'entrepreneuriat des jeunes de la commune de Kanshi, à Mbujimayi.

L'objectif majeur de ce travail était d'identifier les facteurs qui entravent l'émergence de l'entrepreneuriat des jeunes de la Kanshi, les défis qu'il présente, ainsi que les perspectives qu'il offre.

Pour atteindre cet objectif, la question de recherche suivante a été formulée : quels sont les facteurs qui entravent l'émergence de l'entrepreneuriat des jeunes de la commune de KANSHI, dans la ville de Mbujimayi ?

De ce fait, notre hypothèse postulait que l'entrepreneuriat des jeunes serait entravé par des facteurs personnels, socioculturels et environnementaux.

Afin de vérifier cette hypothèse, nous avons mené une enquête quantitative auprès de 381 jeunes entrepreneurs de la commune, en nous appuyant sur un niveau de confiance de 95% et une marge d'erreur de 5%.

En effet, les résultats obtenus confirment cette l'hypothèse, car ils exposent que les facteurs susmentionnés ont un impact significatif sur l'entrepreneuriat des jeunes de la Kanshi, en influençant leur motivation, leurs compétences, leurs attitudes, leurs comportements, leurs défis, leurs solutions et leurs perspectives.

Par ailleurs, cette étude engendre des connaissances nouvelles et utiles sur l'entrepreneuriat des jeunes, en mettant en lumière ses défis et ses perspectives. Elle apporte une contribution scientifique, pratique et personnelle à la connaissance de cet entrepreneuriat dans le contexte de la commune de Kanshi

Néanmoins, elle présente des limites qui tiennent à la méthodologie, à l'échantillonnage, à la mesure et à l'analyse des données. Ces limites peuvent être surmontées en utilisant d'autres méthodes, sources, techniques et outils de recherche, qui permettraient de renforcer la validité, la fiabilité et la généralisabilité de l'étude.

Cette étude ouvre aussi des pistes de recherches futures pour approfondir et élargir l'étude, notamment sur l'impact de l'entrepreneuriat des jeunes sur le développement local. Elle présente également des implications pour les parties prenantes concernées par l'entrepreneuriat des jeunes.

De tout ce qui précède, nous pouvons dire que l'entrepreneuriat des jeunes de la commune de Kanshi à Mbujimayi est un phénomène complexe, dynamique et diversifié, qui dépend de multiples facteurs, qui présente des opportunités et des défis, et qui nécessite des solutions et des actions adaptées.

En définitive, nous espérons que cette étude contribuera au débat scientifique, à la promotion et au développement de l'entrepreneuriat des jeunes (en particulier ceux de la Kanshi), et à leur insertion socio-économique. Ainsi, nous invitons nos lecteurs à enrichir ce débat en nous partageant leurs commentaires et suggestions.

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60

61

ANNEXES

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QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

Bonjour Mademoiselle/Monsieur, c'est dans le cadre d'un travail de recherche marquant la fin du cycle de graduat en sciences économiques portant sur « L'entrepreneuriat des jeunes de la commune de Kanshi, à Mbujimayi : défis et perspectives », que nous voulons nous entretenir avec vous.

Nous vous remercions de prendre le temps de participer à cette enquête. Vos réponses seront traitées de manière confidentielle et anonyme. Elles seront utilisées pour mieux comprendre l'entrepreneuriat des jeunes dans la commune de Kanshi à Mbujimayi, ses défis et perspectives.

1. Caractéristiques sociodémographiques

· Age

15 - 17 ans 18 - 24 ans

· Genre

Masculin

· Niveau d'éducation Primaire

Secondaire

25 - 29 ans 30 - 34 ans

Féminin

Universitaire

Autre

 

· Etes-vous actuellement employé ? Si oui, dans quel secteur ?

Public (fonctionnaire) Auto-employé

Privé Sans emploi

2. Entrepreneuriat

· Avez-vous déjà lancé ou repris une entreprise ?

Oui

Non

 

· Si oui, dans quel secteur ? Commerce

Artisanat

Agriculture

ü Motivation

· Qu'est-ce qui vous a motivé à devenir entrepreneur ?

Indépendance financière Opportunité de marché

Passion pour le domaine Sortir du chômage

Autres

ü Environnement entrepreneurial

· Avez-vous des membres de la famille ou des amis qui sont entrepreneurs ?

63

Oui

Non

 

· Avez-vous été influencé par votre famille, vos amis ou vos collègues pour devenir entrepreneur ?

Oui

Non

 

· Avez-vous reçu une éducation entrepreneuriale formelle (cours, ateliers, etc.) ?

Oui

Non

 

V' Satisfaction

· Sur une échelle de 1 à 5, comment évalueriez-vous votre niveau de satisfaction en tant qu'entrepreneur ?

Faible (1-2)

Moyenne (3-4)

Forte (5)

 

3. Défis et perspectives V' Défis

· Quels ont été les principaux défis que vous avez rencontrés lors du lancement de votre entreprise ?

Les attitudes sociales et culturelles négatives (peur de l'échec...)

Le manque d'éducation entrepreneuriale

Le manque d'expérience

Les problèmes d'accès aux sources de financement

Le cadre administratif et réglementaire (coût très élevé des

procédures administratives et de la réglementation)

Le manque d'aide et d'appui en affaires.

Autres

· Comment avez-vous surmonté ces défis ?

Formation et éducation Réseautage et mentorat

Recherche de financement Autres

 

V' Perspectives

· Quelles sont vos aspirations en matière d'entrepreneuriat pour l'avenir ?

Expansion de l'entreprise Stabilité

Diversification Autres

 

· Quels types de soutien ou de ressources pensez-vous qu'il serait utile d'avoir pour atteindre ces objectifs ?

Financement

Formation

Mentorat

Autres

 

64

V' Défis dans la commune

· Quels sont les principaux obstacles à l'entrepreneuriat dans la commune de Kanshi ?

Le manque de financement Le manque d'opportunités de marché

Le manque de formation Autres

· Quelles solutions proposez-vous pour surmonter ces défis ?

Amélioration de l'accès au financement Développement du marché

Formation et éducation Autres

V' Ressources et soutien

· Quels types de ressources ou de soutien sont actuellement disponibles pour les jeunes entrepreneurs dans la commune de Kanshi ?

Financement Formation

Mentorat Autres

 

· Comment ces ressources ou ce soutien pourraient-ils être améliorés ?

Augmentation du financement Amélioration de la formation

Expansion du mentorat Autres

Merci d'avoir pris le temps de répondre à ce questionnaire. Vos réponses nous sont précieuses et nous apprécions votre contribution à cette recherche importante

.

Merci encore pour votre temps et votre participation.






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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo