Analyse sur le développement de l'afrique comme socle, l'intégration régionalepar Garba GARBA Université libre de Matadi - Licence 2022 |
INTRODUCTION La présente introduction comprend six points traitant respectivement de l'état de la question, de la problématique, de l'hypothèse du sujet, de l'intérêt, de la délimitation, des méthodes et techniques utilisées pour élaborer ce travail et enfin le plan sommaire. 1. ETAT DE LA QUESTIONLes premiers Chefs d'État et de Gouvernement africains ont fondé un espoir véritable dans l'intégration du continent. Pour eux, l'intégration régionale était non seulement la clé du développement du continent, mais également la voie à suivre pour assurer la transformation structurelle et faciliter l'insertion harmonieuse de l'Afrique dans l'économie mondiale. À cet égard, l'intégration régionale s'est imposée au fil des décennies comme l'objectif principal poursuivi par les Chefs d'État et de Gouvernement africains dans la perspective de construction d'une Afrique unie, prospère, parlant d'une seule et unique voix, et représentant une force dynamique dans le concert des nations. Ainsi, depuis les indépendances des pays africains, la mise en oeuvre de cette vision d'une Afrique intégrée a été matérialisée par l'adoption de plusieurs initiatives manifestant le besoin ardent d'une coopération plus étroite entre les pays africains. Le regain d'intérêt pour l'intégration régionale en tant que stratégie de développement globale de l'Afrique a conduit les responsables politiques, aidés par les intellectuels à formuler un ensemble de plans et de stratégies pour tirer, au maximum possible, profit d'un renforcement de la coopération entre les pays africains. La problématique est un ensemble d'idées qui spécifient la position du problème suscité par le sujet d'être, d'où elle est la formulation d'un problème précis, susceptible et scientifique.1(*) En d'autres termes, ce sont des problèmes que l'on tente de résoudre par un questionnement qui permettrait de combler l'écart entre ce qui existe et ce qui le chercheur croit être. L'intégration a une importance capitale pour le développement du continent Africain, nul ne peut contester son impact positif sur l'émergence des Etats d'Afrique. Nous entendons par intégration régionale, « le regroupement, plus ou moins formalisé au plan institutionnel, de plusieurs États appartenant à une aire géographique délimitée, à des fins de coopération économique et/ou politique à long terme. »2(*). Toutefois, dans la réalité, ce concept recouvre situations for différentes. En effet, le nombre des États concernés, le caractère plus ou moins ambitieux de l'intégration, le projet de l'intégration qui peut être commercial ou politique, le degré accepté d'institutionnalisation et de transferts de souveraineté sont autant de facteurs qui induisent une multiplicité de formes d'intégration régionale qu'il Convient de différencier. Autrement dit, il n'y a pas de modèle unique d'intégration régionale. L'intégration régionale n'est pas un phénomène récent en Afrique. Depuis les indépendances de 1960, le processus d'intégration africaine s'est caractérisé par un double mouvement : le rêve panafricain porté par les grandes figures des luttes de libération nationale comme Senghor et Nkrumah et incarné par la création de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) en 19633(*), et la reconnaissance d'un principe de respect de la souveraineté nationale et la promotion de la coopération au sein des différentes régions du continent. Face au défi et au risque de marginalisation économique et politique de l'Afrique de la fin des années 1990 a suscité une prise de conscience des leaders africains sur la nécessité de construire des blocs régionaux capables d'aider à répondre à un double défi : Faire face aux défis de la mondialisation économique, politique et culturelle mais aussi resserrer les liens entre les Etats pour prendre en charge les besoins des populations qu'un Etat-seul ne peut faire. Cela s'est traduit, entre autres, par la création de l'Union africaine (UA) en 2002 pour prendre la relève de l'OUA, le développement ou le renforcement des organisations régionales et sous régionales à l'échelle du continent, le NEPAD, etc. Une évolution significative doit être soulignée : contrairement à la période antérieure où l'accent était mis sur les aspects économiques, les questions de gouvernance politique font désormais partie des mandats de la plupart des organisations régionales en Afrique. Ces dernières disposent ainsi d'un mandat en matière de paix et sécurité ou de surveillance de la gouvernance de leurs Etats membres. De l'Union africaine aux organisations régionales et sous régionales africaines, la plupart des organisations africaines ont adopté et proclamé des valeurs partagées et des principes communs de gouvernance démocratique : Parfois des sanctions sont prévues et même prises contre les mauvaises pratiques. La diplomatie des Pairs joue un grand rôle. Le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine est une réalité. L'expérience des conflits vécue par plusieurs pays africains dans différentes régions y a joué un rôle. Dans cette perspective, les besoins internes et externes ont joué en faveur de l'intégration régionale africaine. Malgré l'existence de plusieurs organisations régionales et de l'UA ainsi que la reconnaissance théorique de leur valeur ajoutée, de leur articulation, de leur pluralité, complémentarité, rivalité, articulation ou duplication, la mise en cohérence. Il est de la responsabilité des Etats Africains de faire de l'intégration régionale un vecteur d'accélération du développement. Nous assistons actuellement à la prolifération des organisations sous régionales africains qui se multiplient dans toutes les zones géographiques africaines consolident leurs efforts à l'aboutissement de l'idée des Etats-Unis d'Afrique c'est ainsi que l'Afrique pourra se développer et par la même occasion faire sentir son opinion sur les problèmes au niveau de la communauté internationale. Tous les Etats d'Afrique connaissent l'importance de l'intégration pour le développement de leurs Etats particulièrement et de l'Afrique d'une manière générale, ils n'arrivent pas jusque-là à réaliser l'intégration complète. Le bilan de l'intégration régionale en Afrique est pour l'instant peu réjouissant, et beaucoup d'alliances régionales se caractérisent par des initiatives non coordonnées, des conflits politiques et de faibles échanges commerciaux intra-régionaux. Partant de ce qui a été susmentionné, il nous importe de nous poser la question suivante : Qu'est-ce qui bloque l'intégration en Afrique et quels sont les mécanismes à appliquer pour la réaliser ? * 1 B.G KUYUNSA et SHOMBA, initiation aux méthodes de Recherche en Science sociales, PUZ, Kinshasa, 1995, p32 * 2Franck Petiteville, « Les processus d'intégration régionale, vecteurs de structuration du système international», dans http://id.erudit.org/iderudit/703774ar, p512. * 3La Charte d'Addis-Abeba (acte constitutif de l'OUA), en son Art 2, a établi comme objectif : renforcer l'unité et la solidarité des Etats africains ; coordonner et intensifier leur coopération et leurs efforts pour offrir de meilleurs conditions d'existence aux peuples d'Afrique ; défendre leur souveraineté territoriale te leur indépendance ; éliminer, sous toutes ses formes, le colonialisme de l'Afrique ; favoriser la coopération internationale, en tenant dument compte de la Charte des Droits de l'homme. |
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