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Les interactions entre les policiers et les jeunes vendeurs ambulant dans la ville de Lubumbashi


par Christian Musans mbayo
Université de Lubumbashi école de criminologie  - Licence 2022
  

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SECTION 3. LES LOGIQUES AUTOUR DES PRATIQUES DES ACTEURS

Les pratiques que développent les acteurs impliqués dans le contrôle policier sont guidées par les logiques qui sous- tendent leurs actions réciproques.

Nous en avons trouvé deux à travers les différentes pratiques. Il s'agit de la logique financière et de la logique de protection.

1. La logique financière

La logique financière permet de comprendre les nombreuses pratiques. Car chaque individu en exerçant un métier a comme objectif de satisfaire ses besoins. S'il arrive qu'il ne soit en mesure de le faire il va développer un mécanisme de pallier à ce manque.

a. Du côté de policiers

La logique financière à deux volets :

- Pallier aux problèmes financiers de la famille

Cette logique est soutenue par l'argument selon lequel le policier compare son salaire et les dépenses qu'il engage. Il ne sait pas satisfaire tous ses besoins. Il manque d'argent. Voilà pourquoi, il est dans l'obligation de monter des mécanismes, de recourir aux pratiques pour rentabiliser ses prestations.

Le brigadier Zebra force nous l'explique en ces termes.

«  Le salaire des fonctionnaires au Congo est misérable. Le travail que nous réalisons n'est pas récompensé. Payer seulement les études pour mes enfants vaut cinq fois plus que mon salaire et quand on y ajoute le loyer, cela va au-delà de mon salaire. Voilà pourquoi il faut innover dans le service pour tenir jusqu'à la fin du mois. Certaines pratiques nous permettent de bien gérer nos situations familières »

- améliorer le « rapport » à verser auprès de la hiérarchie

La cotation de la Police de l'ordre public se fait souvent en fonction de ce qui se passe sur terrain, plus précisément le montant à verser, montant provenant du « rapport ». A cela s'ajoute le nombre des marchandises saisies qu'on amène au Bureau pour payer les amendes. Les policiers fournissent alors beaucoup d'efforts pour remplir soit le nombre des jeunes vendeurs exigés par le chef soit le montant fixé par ce dernier. Il est important de signaler que cette manière de faire les choses permet au Policier non seulement de se retrouver aussi mais d'être maintenu aux lieux stratégiques où il peut se retrouver facilement.

Dans le cas contraire le policier sera transféré dans un axe sans beaucoup de circulation et par conséquent sans argent.

b. Du côté de jeunes vendeurs

Cette logique a aussi deux volets comme chez les agents de police de l'ordre public:

- Pallier aux problèmes existentiels

Le jeune vendeur vit au taux du jour. Il ne réalise pas assez de bénéfice, car il arrive à defois qu'il fait deux ou un jour sans travailler compte de tenu de tracasserie des agents de la police de l'ordre public

Le jeune vendeur Pompoli explique ce qui suit :

« C'est qui est vrai est que ce pas facile d'exercer ce beau métier car nous nous exposons à des éventuelles risques (danger et menace). Je travaille pour subvenir à mes multiples besoins et pallier aux insuffisances familiales car trouver un boulot à Lubumbashi ce n'est pas facile . Et pour être sollicite, il faudra que tu passes par de circuit, d'où l'importance d'un métier qui ne cherche pas à écarter d'autres. Ce qu'il faut savoir est que le petit commerce est une source quoique non valorisé, mais pour survivre, il faut se débrouiller et on peut se débrouiller que par le travail. C'est dans ce travail que nous parvenons a assuré la survie, c'est-à-dire le loyer, vêtements, le minerval des enfants, a mangé, etc. à l'aide de l'excédent journalier et l'argent que je gagne dans ma journée (une journée par semaine) ».

- Conserver son capital

Le rendement du côté de jeune vendeur est observé par le boss en tenant compte du chiffre d'affaire journalier ., les jeunes fournissent beaucoup d'efforts pour n'est pas se retrouver dans une situation sans emploi et vivre aux chômages. Pour pallier à cela, il est dans l'obligation de contourner certaines pratiques policières et être en bonne situation financière.

Le jeune vendeur Mambasa explique ce qui suit:

« Comme chaque début a toujours était difficile nous avons dû surmonter toutes les difficultés que nous avons eu a rencontré dans notre passage pour intégrer un groupe de jeune vendeur, soit être membre effectif d'un coin de vente , il faut être fort et courtois avec ceux-là qui t'ont précédé et comme tous les jeunes ne sont pas animés de bonne foi. Ce sont eux qui te livrent aux agents de terrain, on t'arrête mais par contre d'autre sont là mais ils ne sont pas arrêtés pour le même fait. Et comme je me faisais arrêté presque tous les jours par les agents de l'ordre, même le chiffre d'affaire était toujours insignificant jusqu'à être traité d'abuseur et d'incompétent par ma femme . C'est ce qui m'a permis de développe la stratégie de contournement à ce processus de contrôle et je passe du « maya sika » ou nouveau en un petit « mukonfia » ou confident de Policiers de l'ordre public . C'est ainsi que Je ai gagné la confiance de ma femme.

2. La logique de protection

Dans l'exercice de leurs métier, les «  jeunes vendeurs  » s'adonnent à certaines pratiques dans le but de se protéger contre les tracasseries policières, contre les mouvais comportements des autres collègues, souvent jaloux d'enregistrer de nouveaux-venus dans ce métier.

« Mon cher, nous sommes tellement nombreux que si on convoque par fois de réunion on n'arrive pas toujours à connaître l'effectif total. Nous autre ici, nous sommes connus au bureau ce qui fait qu'à chaque fois qu'il y a quelque chose à contribuer nous sommes la première cible du comité, mais les autres qui sont nouveaux passent par fois inaperçu, ça fait mal de dépenser à la place des autres. Et aussi plus le nombreux des jeunes vendeurs augmente plus les recettes diminue, pour éviter d'être envahi par des personnes inconnues nous décidons de mettre en place une technique visant à le pousser vers la porte ; nous signalons l'arrivée de tout nouveau JV aux éléments de la police de l'ordre public afin qu'il soit saccagé ; de qu'ils sont la cible de la police ils se sentent obligés de quitter le coin ou quasiment le boulots de jeune vendeur car si le policier te tracasse tu vas haïr ce boulots je te dis. Ceux qui ne sont pas fort arrivent à abandonner et nous laissant le champ libre pour bien travailler ».

Ce jeune vendeur, nous fait réfléchir sur la notion du territoire développe par Tracher. Pour mieux comprendre, cela s'explique par le fait que les jeunes vendeurs ne laisse pas la chance à n'importe qui d'adhèrent leur coins de vente et afficher un comportement commun face au nouveau entrant appelée « Mayi ya sika ». C'est en protégeant le coin de de vente contre les intrus qu'ils arrivent à maximiser leur recette le plus tôt. »

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway