2.1.3. La pratique « Mayi ya Sika » ou
nouveau
Il n'existe pas de formation à suivre avant
d'entreprendre le travail des jeunes vendeurs. Il suffit d'avoir une petite
somme d'argent comme fonds de démarrage pour déjà entrer
au centre-ville et faire les affaires. C'est ainsi que le nombre des jeunes
vendeurs augmente du jour au lendemain. Il s'observe une pratique
appelée « Mayi ya sika » lorsqu'un nouveau jeune
vendeur arrive dans un coin du centre-ville. Sa présence attire la
curiosité d'autres jeunes vendeurs. C'est la colère et la haine
qui naissent dans les coeurs des anciens. Pour les décourager et les
faire fuir, ils vont signaler les éléments de la police de
l'ordre public pour qu'ils soient rançonnés chaque fois.
Certains éléments de la police de l'ordre public, à la
recherche de l'argent facile, recherchent des cas pareils pour se faire de
l'argent. Ils vont malmener les nouveaux jeunes vendeurs à tout moment.
Le policier Stazo explique ce qui suit :
« Les jeunes vendeurs sont confrontés
à deux problèmes : d'une part il y a le non-respect de
l'endroit de faire le marché et de l'autre part le respect de
règlements établis par les services étatiques. Nous
découvrons les nouveaux jeunes vendeurs souvent au niveau de leur
positionnement et des instructions de notre hiérarchie. Les nouveaux
s'amènent parfois comme ils veulent. Ils stationnent n'importe
où.
Il continue encore en affirmant que :
« 80% des jeunes vendeurs sont des ignorants
de la police administrative . C'est ce qui explique les accidents de
circulation que nous enregistrons. Vous n'avez qu'à voir comment ils se
faufilent entre les véhicules en cas d'embouteillage. La
sécurité des clients et leur propre sécurité ne
leur disent absolument rien».
La pratique « Mayi ya sika » est une
sorte de « bleusaille » que les anciens jeunes vendeurs
utilisent pour pouvoir intégrer les nouveaux dans leur corporation. Ils
les livrent facilement aux éléments de la police de l'ordre
public en quête d'argent. Ces nouveaux doivent apprendre à se
défendre et à affronter sans peur les éléments de
la Police de l'ordre public . Car c'est ce qui les attend lorsqu'ils seront
aussi anciens dans le boulot. Il faut déjà avoir une tête
dure.
Le policier Cobra nous explique :
« Les jeunes vendeurs se connaissent pour la
plupart, lorsqu'ils voient une nouvelle figure dans leur milieu, ils font appel
à nous pour essayer de faire peur au nouveau venu, comme c'est dans
leurs us et coutumes nous le faisons aussi. Nous en profitons pour gagner
quelque chose. Nous pouvons, par exemple, inventer un faux motif d'arrestation,
ou encore recourir à d'autres formes de tracasserie. Quand les anciens
voient cela, ils sont contents. Dès que cette étape prend fin, le
nouveau peut ainsi intégrer le groupe et exercer bien son métier
».
A part les pratiques, il y'a aussi
des stratégies.
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