TROISIEME CHAPITRE:
LES INTERACTIONS ENTRE LA
POLICE URBAINE ET LES JEUNES VENDEURS
Le présent chapitre
présente les résultats de notre recherche sur les interactions
entre la police urbaine et les jeunes vendeurs au sujet du respect de
l'endroit de vendre les marchandises. Les troissections ci-après
forment l'ossature de ce chapitre : Les types d'interactions (1),les
pratiques issues des interactions (2) et les logiques autour des pratiques
des acteurs (3).
SECTION 1. LES TYPES D' INTERACTIONS
3.1. Interaction de collaboration
Aucun corps ne peut échapper ou rester
indifférent à toute situation problème qui découle
des interactions entre les différents groupes d'acteurs. Les
interactions entre les acteurs traduisent une coopération, une
négociation ainsi qu'une collaboration qui s'effectuent dans le site
d'investigation. Cette collaboration se vit dans leurs manière de
cohabiter pour lutter contre l'insalubrité de la ville ainsi que la
sécurisation de la ville de Lubumbashi. Pour eux cette collaboration est
une attente qui se traduit par la manière dont ils se soudent pour
travailler ensemble.
Les interactions qui se tissent dans le cadre de la
collaboration sont structurées autour des intérêts si pas
convergents, du moins négociés. La négociation se fait sur
terrain par les acteurs qui arrivent très souvent à se conceder
les intérêts tout en réalisant chacus ses visées si
pas totalement, du moins partiellement suite aux enjeux en présence. Le
présent point nous a exposé une diversité de
représentations que les acteurs se font dans la pratique dite <
rançonner>et la stratégie dite < mukonfia ou
confident>.
De cette représentation, il ressort, pour certains, que
cette pratique renvoie à plusieurs sens tels que < une aide>, <
un bouclier> qui traduisent le maintien des relations et de la
capitalisation financière qui les poussent très souvent à
mobiliser des stratégies afin de se protéger et aussi
protéger leurs activités pour certains jeunes vendeurs
ambulants.
Cette représentation rejoint les propos de Crozier, M.
et Friedberg, E. ( 1977:56), qui estiment que pour les acteurs sociaux, il n'y
a pas de comportements irrationnels. C'est la raison pour laquelle nous nous
permettons d'affirmer que la pratique rapport et la stratégie mukonfia
qui s'effectuent entre les jeunes vendeurs ambulants et les policiers dans
leurs interactions sont considérées comme un
phénomène social qui a un soubassement explicatif que nous
pouvons découvrir à travers les matériaux empiriques
recueillis.
Il s'avère impérieux de noter que cette pratique
et cette stratégie trouvent une explication dans le facteur lié
à la crise financière ou économique qui frappe le pays
tout entier.
3.2. Interaction d'opposition ( ou de conflit
)
Cette sous section examine les interactions de tension ou de
conflictualité en cernant les pratiques et les intérêts de
deux acteurs ainsi que les perceptions qu'ils en font.Elles apparaissent au
cours d'un problème lorsque les deux acteurs ne sont pas en accord sur
un point.
Les conflits surgissent dans toute rencontre et c'est surtout
quand les acteurs ne s'inspirent plus confiance, surtout lorsque les jeunes
vendeurs ambulants ne versent pas leurs rapports journaliers aux policiers. La
collaboration où la méfiance succite des rapports d'amour ou de
haine, créé des amitiés où des inimitiés,des
alliances, de préférences ou des embrigadements entre acteurs.
Souvent, le manque de collaboration entre acteurs laisse place à des
rivalités ou a des tensions entre eux. Elles s'affectent aussi bien des
acteurs de même corps que ce de corps différents et jaillissent de
différentes sources
3.3. Interaction de coopération
Les interactions de coopération se manifestent lorsque
les deux acteurs partagent les mêmes intérêts et poursuivent
les objectifs convergents. La collaboration se fait par le processus de
coopération. A ce propos, Quivy,R. et Van Campenhoudt, L. ( 2006: 119)
affirment que la coopération est une relation d'échange
caractérisé par une certaine durée mais aussi par
l'intégralité des parties.
Le concept coopération est a comprendre dans ce
contexte comme le fait, pour les acteurs de construire diverses
considérations autour de la cohabitation au centre ville de Lubumbashi.
Cette coopération est initiée parfois par les jeunes vendeurs
ambulants qui constituent les agents déclencheurs des interactions puis
qu'ils évitent souvent d'être la cible des policiers au centre
ville de Lubumbashi.
Dans le contexte qui est le nôtre, la coopération
s'effectue de la manière suivante : les jeunes vendeurs ambulants par
peur d'être victime de la part des policiers lors de leurs affrontements
au centre ville de Lubumbashi, ils sollicitent une mesure de grâce de la
part de policiers. La coopération se manifeste également au
moment de la traque des vendeurs à la sauvette ( marché pirate).
Elle se traduit par l'arrangement à l'amiable qui vise à
satisfaire chaque acteur suivant les enjeux qu'il poursuit. Cette
coopération se réalise grâce à une
négociation entre acteurs.
|