INTRODUCTION
GÉNÉRALE
La présente étude se fonde sur le contrôle
policier face aux jeunes vendeurs ambulants dans la ville de Lubumbashi: une
étude des pratiques des acteurs. Ce contrôle s'inscrit dans le
cadre du dispositif sécuritaire mis en place par l'Etat congolais pour
lutter contre l'insalubrité urbaine et certains accidents de
circulation. De nombreux cas d'accidents de circulation routière sont
enregistrés dans les coins et recoins de villes congolaises, en
général, et de la ville de Lubumbashi, en particulier.
L'apparition de l'économie informelle depuis plus d'une
décennie, fait émerger beaucoup de cas d'accident et de
l'insalubrité sur la ville de Lubumbashi et les plaintes de la part des
commerçants qui sont reconnus par l'Etat au regard de ces vendeurs
ambulants. Car les dégâts matériels et humains ne cessent
de croître. A la base de nombreux accidents, l'on pointe l'ignorance ou
la méconnaissance du respect de l'ordre public ou de la police
administrative dans le chef des vendeurs ambulants. Mais pour ce vendeurs,
c'est plutôt l'insuffisance du nombre de places dans le marché de
la Ville de Lubumbashi qui explique ces situations problématiques.
Certains vendeurs ambulants reconnaissent que l'insalubrité que l'on
enregistre de plus en plus dans la Ville de Lubumbashi est due au manque de
courtoisie, au refus de mettre en application les instructions de la
hiérarchie de la Police et à la nom observance de la police
administrative par les éléments de la police judiciaire .
Cette situation ne nous a pas laissé
indifférent. C'est ainsi que nous avons décidé d'en faire
notre objet d'étude en vue d'en comprendre le sens des pratiques
résultant du contrôle policier.
En fait, c'est l'ambition exploratoire qui justifie cette
recherche. Il nous semble, du moins en ce qui concerne la ville de Lubumbashi,
que ce domaine de recherche est encore inexploré. Cette recherche est
une première étude qui veut l'explorer. Cette recherche vise
ainsi à apporter une modeste contribution ou savoir portant sur le
contrôle policier en République Démocratique du Congo
déjà produit par de nombreux scientifiques.
Et la présente étude a, comme fil conducteur, la
question suivante comment comprendre les interactions entre les jeunes
vendeurs et les policiers ?
Pour réaliser cette étude, nous nous servons de
la grille de l'interactionnisme symbolique selon Goffman, cité par Van
Campenhoudt (2001 :50). Cette grille prend principalement en compte les
interactions de face à face, c'est-à-dire,
« l'influence réciproque que les partenaires exercent sur
leurs actions respectives lorsqu'ils sont en présence physiques
immédiate les uns des autres. »
L'approche qualitative adoptée dans cette étude
permet de déterminer son orientation en s'inscrivant, par ailleurs, dans
la démarche inductive qui consiste à produire le savoir à
partir des données recueillies de nos enquêtes.
Dans son dispositif méthodologique cette recherche se
construit autour d'un échantillon par cas multiples permettant de
recueillir un corpus à partir des entretiens semi-directifs et les
entrevues conversationnelles.
En tant que tel, le présent travail s'inscrit dans le
paradigme de la réaction sociale. Le choix de ce paradigme se justifie
par le fait qu'il s'agit d'une étude qui analyse le contrôle
social institué par la police par rapport à la gestion de la
salubrité dans laquelle les jeunes vendeurs entrent en interaction
avec les agents de la police de la ville de Lubumbashi.
Outre l'introduction et la conclusion, le squelette de ce
travail est articulé autour de trois chapitres :
Le premier chapitre est consacré à la
construction théorique de l'objet de recherche. C'est le cadre
conceptuel de notre recherche.
Le deuxième chapitre porte sur le dispositif
méthodologique de la recherche. Ce chapitre consacre l'essentiel
à la manière dont nous avons mené cette recherche tant
dans le choix des outils de récolte des données que ceux de leur
analyse.
Le troisième chapitre livre nos résultats en
rapport avec les pratiques des acteurs et les logiques qui les sous-tendent.
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