_
Gautier de CHANTERAC
La doctrine Monroe après la fin de la
Bipolarisation.
Volume I/I
Mémoire de Master
2Sécurité-Défense.
Mention : Carrières Publiques
Spécialité : Sécurité et
défense Parcours : Professionnel
Sous la direction de
monsieur Louis BALMOND
Année universitaire 2016-2017
Remerciements
Je remercie ma famille et ma belle-famille pour son aide
précieuse.
Enfin, je remercie Monsieur Louis BALMOND, directeur de ce
mémoire pour ses conseils et sa bienveillance.
Sommaire
PARTIE 1 -L'ADMINISTRATION
REPUBLICAI NE : DE L'HEGEMONISME A L'UNILATERALISME
CHAPITRE 1 - A l'heure de l'hyperpuissance : le courant
hégémoniste, George H. W. Bush. 20 janvier 1989 -20 janvier
1993
CHAPITRE 2 - L'unilatéralisme, George W. Bush
-20 janvier 2001- 20 janvier 2009.
PARTIE 2-L'ADMINISTRATION DEMOCRATE : CONSENSUS
BIPARTISAN OU NOUVELLE STRATEGIE POUR L'AMERIQUE ?
CHAPITRE 1 - De la « Démocratie en
Amérique » ? William Clinton- 20 janvier 1993 -20 janvier
2001.
CHAPITRE 2 - Un espoir déçu ? Barack
Obama -20 janvier 2009-20 janvier 2017.
Introduction
En 1815, les Etats-Unis d'Amérique sortaient
« d'une seconde guerre d'indépendance » contre le
Royaume -Uni 1(*)qui avait
affaibli son économie.
L'Union devait faire face à un double danger qui
pouvait menacer sa sécurité et sa volonté d'atteindre le
Pacifique pour consolider ses frontières.
D'une part, les craintes relatives à une possible
intervention de la Sainte Alliance 2(*) contre les nouveaux Etats qui venaient de
s'émanciper de l'Espagne (Venezuela, Argentine, Chili et
Mexique)3(*) .
D'autre part la Russie installée en Alaska, venait
d'étendre sa zone d'influence jusqu'en Oregon, une zone
revendiquée à la fois par les Américains et les
Britanniques.
.
C'est dans ce contexte d'un retour du colonialisme
européen que James Monroe devînt le cinquième
président des Etats-Unis en 1817.
Monroe était un vétéran de la guerre
d'indépendance4(*) et
avait donc de la sympathie pour la lutte des colonies espagnoles.
Le 2 décembre 1823, Monroe tînt un discours
devant le congrès qui deviendrait avec le temps, la Doctrine Monroe.
La politique étrangère américaine était sans doute
née ce jour-là et ce discours majeur aurait des
répercussions sur le développement politique et économique
du reste de l'Amérique.
« Le moment est venu d'affirmer, comme un
principe touchant aux droits et intérêts des Etats unis, que le
continent Américain, par suite de la condition libre et
indépendante qu'il a acquise et conservée, n'est pas susceptible
d'être dans l'avenir un objet de colonisation de la part d'un Etat
Européen. La politique que nous avons adoptée à
l'égard de l'Europe , dès le commencement même des guerres
qui ont si longtemps agite cette partie du globe , est toujours, y est-il dit,
restée la même .Elle consiste à ne jamais nous interposer
dans les affaires intérieures d'aucunes des puissances de l'ancien
monde ; à considérer le gouvernement de fait comme
légitime par rapport à nous ; à établir avec
ce gouvernement des relations amicales , à les conserver par une
politique franche , ferme et courageuse , en admettant sans distinction les
justes réclamations de toutes les puissances et en ne souffrant les
injures d'aucune. Mais lorsqu'il s'agit de notre continent, les choses changent
tout à fait de face, car, si les puissances alliées voulaient
faire prévaloir leur système politique dans l'une ou l'autre
partie de l'Amérique, elles ne le pourraient pas sans qu'il en
résultât un danger imminent pour notre bonheur et notre
tranquillité. Aucune d'elles, d'ailleurs, ne peut croire que les
frères du sud l'adopteraient de leur propre gré, si on les
abandonnait à eux-mêmes. Il nous serait également
impossible de demeurer spectateurs indifférents de cette intervention,
sous quelque forme qu'elle eut lieu. »4(*)
Monroe posait ainsi les bases de l'interventionnisme des Etats
unis sur le continent, et d'un point de vue marxiste de son
aliénation.
« Si nous envisageons la force et les
ressources de l'Espagne et des nouveaux gouvernements de l'Amérique,
aussi bien la distance qui les sépare, il est évident que
l'Espagne ne pourra jamais parvenir à les soumettre. La
véritable politique des Etats-Unis est toujours de laisser à
elles-mêmes les parties contendantes, dans l'espoir que les autres
puissances suivront le même système » 5(*)
Monroe sous-entendait donc que l'Espagne perdrait le reste de
ses colonies et que les puissances européennes n'étaient plus les
maîtres du jeu en Amérique.
L'exceptionnalisme américain6(*)avait remplacé la vieille
Europe et cette nation bénie des dieux devait guider le reste du
continent et du monde.
Désormais, le continent américain
représentait l'arrière-cour des Etats-Unis et en tant que telle
une zone d'exclusivité.
La guerre contre le Mexique7(*) fût le premier signe de cette pensée
expansionniste qu'était la doctrine Monroe. On rejetait le colonialisme
européen tout en inventant une forme plus détournée de
contrôle des peuples du continent : une hégémonie sans
possessions ni colons.
Dans une Histoire populaire des Etats unis, Howard
Zinn8(*)cite John O
Sullivan9(*)
rédacteur en chef de la Democratic Review qui expliquait ainsi
les tensions avec le Mexique« c'est la destinée manifeste
du peuple américain que de se répandre sur le continent que la
Providence lui a assigné afin de permettre le libre développement
de notre population qui croit annuellement de plusieurs millions
d'individus »
Cette doctrine a servi de principe directeur à la
politique étrangère des Etats-Unis sur le continent et l'affaire
du Venezuela en est un autre parfait exemple.
Ce litige frontalier entre la Guyane Anglaise et le
Venezuela donna lieu à un vif échange de notes entre le
sous-secrétaire d'Etat américain
Olney et lord Salisbury. Les Etats Unis prétendirent alors que les Etats
américains du Sud comme du Nord, étaient commercialement et
politiquement leurs alliés : « Permettre
à un Etat européen de mettre la main sur l'un d'eux serait
bouleverser cet état de choses et sacrifier tous les avantages que les
Etats Unis retirent de ces relations naturelles »10(*).
Lord Salisbury répondit « que la
doctrine Monroe ne dérivait pas d'un principe de droit international
fondé sur le consentement universel »11(*). Olney répliqua
« que les Etats-Unis pouvaient se prévaloir
légitimement de cette doctrine, consacrée par de nombreux
précédents et qui avait sa place dans le Code international,
comme si elle y avait été spécifiquement
mentionnée »12(*).
En fin de compte, le président Cleveland proposa au
Congrès de Washington de nommer une commission pour procéder
à une délimitation de la frontière qui faisait l'objet du
litige entre la République du Venezuela et la Guyane Anglaise (17
décembre 1895) : « une fois le rapport
établi et accepté par le Congrès, ce sera un devoir pour
les Etats Unis de résister à toute usurpation, par la Grande
Bretagne, d'un territoire quelconque ou d'une juridiction quelconque sur un
territoire que nous aurions regardé comme appartenant au
Venezuela. »Une déclaration anticipée de guerre et
une affirmation de la doctrine : « l'Amérique aux
américains ».
Après avoir atteint le Pacifique et établi
définitivement ses frontières, l'Union décida
d'étendre son influence au continent américain voire au monde.
La guerre américano-espagnole de 189814(*) dont l'un des objectifs
était de chasser définitivement l'Espagne illustre cette
volonté de domination politique et économique unilatérale.
Les colonies Espagnoles passèrent sous dominations
américaine en 1898 mais l'Union ne se retira pas pour autant
après la guerre. Ils imitèrent donc les Européens en se
constituant à leur tour des colonies.
La fin du XIX siècle et surtout le XX siècle
constituèrent une période durant laquelle les Etats-Unis
considérèrent les autres pays du continent comme un espace
où ils pouvaient agir en fonction de leurs seuls objectifs15(*) au mépris de la
volonté et de l'aspiration de ces pays.
Ainsi, Washington exerça pendant longtemps, un
contrôle serré sur les régimes au pouvoir sur le continent
américain : soutien à l'indépendance du Panamá
pour en contrôler le canal, occupation d'Haïti ;
l'Amérique centrale, Cuba et les Caraïbes devinrent les zones
d'investissement des grands groupes industriels tels qu'United Fruits ou la
Standard Fruit Company. Ces deux sociétés exploitants la
filière bananière ont eu une telle emprise sur ces pays que leurs
agissements ont inspiré le concept de« république
bananière », inventé par l'écrivain
américain O. Henry16(*).
Pratiquement aucun gouvernement ne pouvait se maintenir sans
l'aval de Washington (Arbenz17(*), Allende).
Cette mainmise fût exacerbée par le contexte de
la guerre Froide (1947 -1990) et atteignit son apogée avec la perte de
Cuba en 1959. Cuba serait le premier et le dernier pays à pouvoir
s'émanciper du joug américain. Il en paiera d'ailleurs un lourd
tribut.
La politique de « containment »
ou d'endiguement18(*)fût une époque de lutte acharnée
contre les mouvements ou groupuscules de gauche considérés comme
les agents de la propagation du communisme ; et à ce titre, des
ennemis dangereux et irréductibles pour les intérêts vitaux
américains. Cette politique entraîna de nombreux coups d'Etat dans
les pays du continent avec l'implication visible ou cachée de divers
services et officines américaines (C. I. A : Central
Intelligence Agency, International Telephone and Telegraph). Le plus
célèbre étant le coup d'Etat contre Allende au Chili en
197319(*).
Ces régimes dictatoriaux ont pu compter sur le soutien
et le consensus bipartisan des différentes administrations
états-uniennes pour se maintenir au pouvoir. Tout en étant
conscients qu'il s'agissait de régimes répressifs, les dirigeants
américains les ont utilisés comme un rempart contre tout
enracinement du communisme dans les Amériques.
Truman aurait dit à propos du dictateur Samoza20(*) : « He's a
bastard, but heisour bastard »
La fin de la guerre froide (1990) marqua un véritable
tournant dans les relations entre les Etats-Unis et le reste du continent.
Dès lors que la puissance de l'U. R. R. S eût
diminué dans la décennie 1980, la doctrine Monroe et la politique
d'endiguement s'amenuisèrent et les Etats-Unis appuyèrent le
processus de démocratisation sur le continent (Argentine, Brésil,
Paraguay, Guatemala).
En effet, le communisme ne représentait plus une
menace pour les Etats Unis. Les régimes dictatoriaux avaient donc perdu
leur utilité.
Avec la fin de la Bipolarisation, la doctrine Monroe
avait-elle encore un sens, n'était-ce pas selon
Francis Fukuyama21(*)
« la fin de l'histoire » ?
A travers l'étude des administrations
Républicaines (I) et Démocrates (II) de janvier 1989 à
janvier 2017, nous démontrerons que la doctrine Monroe n'a pas disparu
avec la fin de la guerre froide mais a évolué en
différents avatars et malgré une intensité
différente selon les présidences, elle guide toujours l'action
des Etats-Unis dans la région.
Partie
1 - ADMINISTRATION REPUBLICAINE : DE l'HYPERPUISSANCE A
L'UNILATERALISME.
Chapitre 1
- A l'heure de l'hyperpuissance22(*): le courant hégémoniste, George H. W.
Bush. 20 janvier 1989 -20 janvier 1993.
George Bush fût le premier président depuis
cinquante ans à devoir adapter la politique étrangère
américaine basée sur la bipolarisation à un nouveau
contexte mondial. Ainsi l'Amérique devenait l'Hyperpuissance.
Bush lança le nouvel ordre mondial23(*), se rapprocha de la Russie et
déclara vouloir se baser sur le droit international et les grandes
institutions de coopération.
« Nous nous devons aujourd'hui, en tant que
peuple, d'avoir une intention de rendre meilleure la face de la nation et plus
douce la face du monde »24(*)
L'administration Bush semblait avec l'initiative pour les
Amériques de 1990 avoir une nouvelle approche pour le continent
américain.
Cependant, l'invasion du Panamá et l'intensification de
la guerre contre la drogue prouvèrent que la doctrine Monroe n'avait pas
disparu mais avait évolué. La lutte n'était plus le
communisme mais la guerre contre la drogue et la domination
économique.
Section 1. De l'hégémonie militaire
à l'hégémonie économique.
Depuis une décennie, les Etats Latino-américains
souffraient de la crise de la dette.
L'agonie de l'URSS avait bouleversé l'équilibre
géopolitique.
Le « containment » de l'ennemi
soviétique était désormais derrière et la politique
extérieure des Etats-Unis devait être repensée.
Ainsi, l'Amérique Latine devenait un enjeu majeur pour
l'économie américaine.
De plus, deux autres facteurs menaçaient la
sécurité des Etats-Unis.
Comme évoqué précédemment, la
crise économique avait entrainé au sud du Rio Grande une
poussée migratoire et l'explosion de consommation de drogues avait
déstabilisé la société américaine.
C'est donc dans ce contexte que Bush lança l'initiative
pour les Amériques en juin 1990.
§1. L'Initiative pour les Amériques (EAI
juin 1990)
L'Union se devait de stabiliser la région et de trouver
des débouchés à une économie américaine en
stagnation.
La nouvelle stratégie américaine allait donc
transformer la doctrine Monroe : primauté à l'approche
politico-économique.
Une Amérique latine stable ne pouvait que
bénéficier à Washington.
L'initiative Bush (Entreprise for the Americas Initiative
(EAI) - Initiative pour les
Amériques) annoncée au cours du sommet des sept
pays les plus industrialisés à Houston en juin 1990, ouvrait
la perspective d'une zone de libre-échange des Amériques pour les
trente-quatre pays du continent. A la différence de l'Alliance pour le
progrès, lancée dans les années 1960 par le
président Kennedy, l'Initiative pour les Amériques rejetait le
schéma classique de coopération nord-sud.
Ainsi, le commerce, le développement des
investissements privés et la réduction de la dette constituaient
les trois piliers de l'Initiative.
Ce modèle visait à mettre en place des accords
de libre-échange et à ouvrir davantage les économies
latino-américaines et caribéennes aux multinationales en
échange d'une réduction limitée de la dette.
L'un de ses principaux objectifs était de relancer les
exportations, des Etats-Unis vers ces régions, qui avaient
baissées entre 1982 et 1988 de quelques centre trente milliards de
dollars.
« La prospérité dans notre
hémisphère dépend du commerce, non de
l'aide », avait souligné le président Bush, le
27 juin 1990, en proposant aux pays latino-américains et
caribéens une « association authentique pour la
réforme du marché libre »
En ce qui concerne le commerce, G. Bush proposa la
création d'une zone hémisphérique de libre-échange
qui verrait une croissance des échanges commerciaux sur la base de
protocoles d'accord (Framework Agreements) précisant les
conditions d'un démantèlement progressif des barrières
douanières.
Cette Initiative pour les Amériques se
concrétisa à partir de février 1991 par le
dépôt au Congrès d'un projet de loi
« Enterprise for the Americas Initiative Act »
Soucieux de concrétiser cette démarche,
l'administration Bush signa un projet de libre-échange avec le Mexique
et le Canada. L'A. L. E. N.A (North American Free Trade
Agreement) ou (Tratado de libre comercio de Américadel
Norte), définissait une zone de libre-échange de quelques quatre
cent cinquante millions d'habitants formée par les États-Unis, le
Canada et le Mexique.
Signé par les dirigeants de ces trois pays, George
Bush, Brian Mulroney et Carlos Salinas de Gortari le 7 octobre 1992
à San Antonio cet accord était aussi une réponse à
l'Union Européenne et une perspective de débouchés pour
l'industrie agro-alimentaire américaine qui perdait des marchés
en Europe.
De plus, l'administration Bush espérait que l'exemple
du Mexique allait inciter les autres nations à faire de même.
§2. La vision
américaine de la démocratie : libéralisation au
profit des firmes américaines
Du point de vue américain, la liberté du
commerce favorise la prospérité dont découlent la
liberté et la paix
La politique étrangère devait être
repensée et l'Amérique latine était un enjeu majeur pour
l'économie américaine en déclin et privée de
marchés par « la forteresse Europe »
La crise de la dette était une opportunité
d'appliquer la vision américaine de la démocratie : une
démocratie de marché. L'Amérique Latine était la
principale source d'exportation d'énergie fossiles et de minerais des
Etats-Unis. Avec le consensus de Washington, les Etats-Unis purent appliquer
leur nouvelle politique de domination économique.
A. La crise de la dette et le consensus de Washington
L'expression « consensus de Washington »
trouva son origine dans un article de l'économiste John Williamson en
1989 qui définît dix recommandations adressées aux pays en
voie de développement et notamment aux pays d'Amériques latines
en proie à une crise de la dette25(*) .
Le modèle économique sud-américain
était dans une impasse ce qui conduisit Williamson à proposer une
approche libérale en parfaite adéquation avec la politique
américaine.
Cette doctrine libérale comprenait donc les dix
propositions suivantes :
· Une discipline budgétaire stricte avec un
équilibre des dépenses et des recettes.
· Une réorientation de la dépense publique
(vers des secteurs de forts retours économiques sur investissements)
· Une réforme fiscale (élargissement de
l'assiette fiscale).
· Une stabilité monétaire : faible
inflation, réduction des déficits du marché,
contrôle des réserves d'argent.
· L'adoption d'un taux de change unique et
compétitif.
· Une libéralisation du commerce extérieur.
· L'élimination des barrières à
l'investissement direct à l'étranger.
· Une privatisation des entreprises publiques afin de
réduire l'endettement
· Une déréglementation des marchés avec
la fin des barrières à l'entrée ou à la sortie.
· Prise en compte des droits de propriété
notamment la propriété intellectuelle.
Le Chili lors de la dictature de Pinochet avait mis en place
ces préceptes issus de l'école de Chicago de Milton
Friedman26(*) qui
influencèrent les propositions de Williamson.
Le « Consensus de Washington »
désignait donc un accord tacite du Fonds Monétaire International
et de la Banque Mondiale, avec le soutien du Trésor américain,
pour n'accorder des aides financières aux pays en développement
en difficulté qu'à la condition sine qua non que ceux-ci adoptent
des politiques libérales.
L'effondrement du système socialiste et la crise de la
dette prouvaient bien aux yeux des américains et des institutions
internationales que le libéralisme économique était la
seule voie à suivre.
Le développement ne pouvait s'opérer que dans le
cadre d'échanges marchands de nature privée et qui plus est dans
un marché libéralisé et sans entraves.
L'Argentine et la Colombie suivirent l'exemple du Chili en
privatisant voire en bradant leurs entreprises publiques et en
dérégulant le marché.
L'Argentine connaîtra une grave crise en 2002 ce qui
tend aussi à affirmer que l'ouverture à outrance n'était
pas non plus la meilleure solution pour des économies basées sur
l'exportation de matières premières.
Ces propositions d'ouverture économique ne sont pas
issues d'une concertation mais bien imposées par les Etats Unis. La
domination économique a remplacé la domination politique.
Section2.
Le retour de l'interventionnisme.
La diplomatie américaine semblait se tourner vers une
volonté d'hégémonie économique au début des
années 90.
Cependant, l'intensification de la guerre contre la drogue et
l'invasion de Panamá montrent bien que la doctrine Monroe était
toujours un précepte de la politique étrangère
américaine.
§1. La guerre contre
la drogue : vassalisation des Etats producteurs de drogue et retour de
l'impérialisme américain ?
Trois pays andins, la Bolivie, la Colombie et le Pérou,
assuraient la quasi-totalité de l'offre mondiale de cocaïne.
Les cartels colombiens notamment le cartel de Medellin de
Pablo Escobar inondaient les Etats-Unis depuis les années 80.
L'administration américaine considérait ce
problème comme un facteur pouvant déstabiliser la
sécurité intérieure des Etats Unis : En effet, le
pays subissait une hausse de la criminalité et de la consommation de
produits illicites.
Bush décida d'accentuer l'aide militaire à la
Colombie. La Colombie se vît octroyer une aide militaire et
financière afin d'éradiquer les cartels et les
guérillas27(*). Les
bérets verts et la DEA28(*) assistèrent le gouvernement Colombien.
C'était aussi un moyen de maintenir la présence et
l'hégémonie américaine dans la région
(présence de bases américaines).
Une politique de fumigation fût mise en place afin
là aussi d'éradiquer la production en Bolivie, au Pérou et
en Colombie. La production diminua au prix de graves dommages
causés à l'environnement et à la santé humaine.
Ce fût lors de la déclaration de
Carthagène le 15 février 1990 que la lutte contre les cartels
fût intensifiée. Ainsi, l'ennemi communiste avait
été remplacé par les narco-trafiquants.
A. La déclaration de Carthagène29(*)
Comme évoqué précédemment, la
Colombie était dans une période de troubles. Les cartels semaient
la terreur et le pays sombrait dans le chaos. Les Etats-Unis se devaient
d'intervenir en Colombie pour deux raisons. Limiter le flux de drogue vers les
Etats-Unis et secourir un allié dans la région. La
guérilla et les cartels avaient affaibli les institutions colombiennes
et l'administration Bush ne voulait pas d'un état fantôme dans son
arrière-cour.
L'approche des Etats-Unis était avant tout coercitive
et cette vision fût imposée aux Etats andins.
La déclaration de Carthagène reposait sur deux
piliers :
· Le premier pilier était économique : si
les pays Andins remettaient en cause l'économie de la drogue en
éradiquant les plans de Coca, les Etats-Unis s'engageaient à
soutenir la reconversion des « paysans » en
débloquant des fonds et en soutenant des programmes sociaux.
La déclaration de Carthagène semblait se
soucier de l'impact de l'éradication de la coca dans les pays Andins ou
de l'impact écologique des fumigations mais l'histoire a
démontré que ce n'était que des intentions.
Primauté à l'action militaire et à la coercition. L'agent
orange n'a jamais été un produit écologique.
L'ouverture des marchés aux entreprises était
encouragée pour ces trois pays.
On voit donc la volonté d'hégémonie voire
de vassalisation économique des Etats-Unis à travers ces
accords : une aide financière et militaire contre l'application des
préceptes américains.
· Le second pilier était coercitif : Les forces
de polices, les armées, la justice des trois pays andins s'engageaient
à collaborer avec les Etats-Unis afin d'améliorer la lutte contre
le trafic de drogue. Dans la pratique, les Etats-Unis allaient installer des
bases et déployer la DEA contre les trafiquants. Les armées
andines ne seraient que des supplétifs.
Cet accord fût signé par les trois
présidents Andins Virgilien Barco Vargas pour la Colombie, Jaime Paz
Zamora pour la Bolivie, et Alan Garcia Perez pour le Pérou et le
président américain Bush.
Bush déclara qu'avec cet accord, ils avaient
créé le premier cartel antidrogue
«We, in fact, created the first antidrug
cartel»31(*)
Les Etats Unis ont imposé leur vision de la lutte
contre la drogue sans concertation avec les trois pays Andins. Cette forme
d'asservissement montre encore que la doctrine n'a pas disparu.
Le président Bush n'avait pas attendu la
déclaration de Carthagène pour montrer la volonté
américaine dans sa lutte contre la drogue.
Un an auparavant, les Etats-Unis avaient envahi le
Panamá pour arrêter le Général Noriega.
§2. Panamá : la dernière
intervention militaire sur le continent
Le Panamá a toujours eu une importance essentielle pour
les Américains.
A. Panamá : le 51ème Etat ?
Depuis le projet de percement d'un canal reliant l'Atlantique
au Pacifique, Panamá ; province de la Colombie ; était
devenue une zone essentielle et vitale de la géopolitique
américaine.
Panama avec l'appui des Etats Unis fît sécession
le 3 novembre 1903 après un conflit de trois ans. Après deux
semaines d'indépendance le gouvernement Panaméen signa le
traité Hay-Bunau-Varilla32(*) qui offrait la concession perpétuelle du canal
contre dix millions de dollars et une rente annuelle de deux cent cinquante
mille dollars.
La doctrine Monroe est ici pleinement appliquée :
l'emprise américaine sur le canal était un frein à toute
tentative d'émancipation. Le Panama était un
pays « inféodé ».
Dans les années 70, un mouvement de contestation contre
la mainmise américaine mené par le dirigeant panaméen
Torrijos apparût.
Des négociations aboutirent, le 7 septembre 1977, aux
traités de Torrijos-Carter signés par le président
américain Jimmy Carter et OmarTorrijos33(*) : les Etats-Unis rendraient le contrôle
complet du canal, qui demeurerait neutre, au Panamá le 31
décembre 1999.
A la mort de Torrijos34(*) dans un accident d'avion en 1981, le
général Noriega prît le pouvoir. Cet ancien collaborateur
de la Drug Enforcement administration et de la CIA fût avec la fin de la
guerre froide « lâché » par les Etats-Unis.
Dans sa guerre contre la drogue, Noriega devînt le
nouvel ennemi.
1. l'intervention militaire au Panamá :
une libération ?
Sous le prétexte de protéger les
intérêts américains (assassinat d'un officier
américain et état de guerre contre les Etats-Unis
déclaré par Noriega), de rétablir la démocratie et
de lutter contre le trafic de drogue, Bush lança l'opération Just
Cause.
Depuis la chute du mur en novembre 1989, les Etats-Unis
demeuraient la seule Super puissance et n'avaient donc plus à craindre
une réaction soviétique.
En décembre 1989 Bush s'adressa à la
nation35(*).
Dans son discours à la nation le 20 décembre
1989, Bush justifiait donc l'intervention ou invasion en quatre
points :
· La sauvegarde de la vie des citoyens des États-Unis
au Panamá. Dans sa déclaration, Bush fît valoir que Noriega
avait déclaré que l'état de guerre existait entre les
États-Unis et le Panamá. Celui-ci avait également
menacé la vie des quelque trente-cinq mille citoyens américains
qui y vivaient. Il indiqua aussi qu'il y avait eu de nombreux incidents entre
les États-Unis et les forces de Panamá, un
marine
américain avait été tué quelques jours plus
tôt, et que plusieurs incidents de harcèlement de citoyens
américains avaient eu lieu.
· La défense de la
démocratie
et les
droits de
l'homme au Panamá.
· Lutte contre le
trafic de drogue.
Panamá étant devenu un pôle du
blanchiment
d'argent de la drogue et un point de transit pour le trafic de drogue aux
États-Unis et en
Europe.
· Protection de l'intégrité des
traités
de Torrijos-Carter : Noriega menaçait la neutralité du
canal.
Ainsi le 20 décembre 1989, neuf mille soldats
appuyés par les douze mille soldats présents au Panamá
lancèrent l'opération « Just cause. »
Le 3 janvier Noriega fût arrêté par la DEA
et extradé aux Etats-Unis. Cette opération entraîna la mort
de vingt-cinq soldats américains et de milliers de civils.
2. L'intervention militaire au
Panamá : une invasion ?
Le point de vue de « l'invasion » de
Panamá par Howard Zinn ne reflète pas l'argumentation de Bush.
« A son arrivée au pouvoir en 1989, Bush
ne fût pas satisfait par la nouvelle attitude du dictateur du panama, le
général Manuel Noriega. Le régime de Noriega était
corrompu, brutal, autoritaire, toutes « qualités »
qui n'avaient pas dérangé le président Reagan ni son
vice-président George Bush tant que Noriega était resté
utile aux Etats unis. Il avait coopéré avec la CIA dans bien des
domaines. En particulier, nous l'avons dit, lors des opérations des
Contras contre le gouvernement sandiniste du Nicaragua. Rappelons
également que Bush, lorsqu'il était directeur de la CIA entre
1976 et 1977, avait protégé le général
Noriega.
Quoi qu'il en soit, en 1987, Noriega avait perdu toute
utilité et ses activités dans le commerce de la drogue
éclataient au grand jour. Il devint une cible parfaite pour une
administration soucieuse de prouver que les Etats-Unis, apparemment incapables
de détruire le régime castriste à Cuba ou les sandinistes
au Nicaragua, n'en gardaient pas moins la main sur l'Amérique centrale
et les Antilles.
Sous prétexte de traîner Noriega devant les
tribunaux pour trafic de drogue et de protéger quelques citoyens
américains (un militaire et sa femme avait été
menacés par les soldats panaméens), vingt-six mille soldats
américains envahirent Panama en décembre 1989.La victoire fut
rapide. Noriega fut capturé et ramené en Floride pour y
être jugé. Au cours de l'invasion, la banlieue de Panamá
city fut bombardée et plusieurs centaines de civils, peut-être des
milliers, trouvèrent la mort.
Quatorze mille panaméens se retrouvèrent
sans abri. Un gouvernement plus loyal vis-à-vis des Etats -Unis
fût instauré »37(*)
Cette vision certes orientée montre bien que quand les
intérêts vitaux sont menacés (ici le canal), la doctrine
Monroe et ses corollaires sont toujours appliquées.
Noriega, ancien agent de la CIA, était certes un
dictateur mais l'intervention s'est faite non pas pour rétablir la
démocratie mais reprendre la main sur une zone stratégique de
l'Amérique centrale, le canal de Panama, et pour l'administration Bush,
obtenir une victoire symbolique sur la guerre contre la drogue. D'un point de
vue légaliste, l'opération « Just Cause »
n'était pas légale38(*).
Panamá sera la dernière intervention
armée des Etats-Unis sur le continent jusqu'à aujourd'hui.
Bush perdra les élections contre Bill Clinton en
1992.Les deux guerres menées par Bush n'auront pas fait oublier les
difficultés de l'économie Américaine.
Après huit ans d'administration Démocrate,
George Walker Bush arriva au pouvoir.
Chapitre 2 - L'unilatéralisme, George W. Bush -20
janvier 2001- 20 janvier 2009.
« Si je suis élu président, je
regarderai vers le Sud, et pas seulement de temps en temps, en passant. Ce sera
un engagement fondamental de ma présidence », promet le
candidat George W. Bush, le 25 août 2000 à Miami, lors d'une
allocution entièrement consacrée aux Amériques.
Section 1. Une diminution de l'influence
Américaine ?
Au départ Bush se revendiquait du courant
isolationniste modéré mais le 11 septembre changea la donne et
laissa le champ libre aux « faucons » tels que Donald
Rumsfeld, Ministre de la défense et Paul Wolfowitz, secrétaire
adjoint à la Défense.
Le politiste Pierre Hassner parle de « Wilsonien
botté ».39(*)
Le 11 septembre avait permis aux faucons, formés dans
le contexte de la guerre froide, de relancer la course à la
supériorité et à la puissance, ce qui ne se justifiait
plus dans les années 90. Ils cherchaient à façonner le
monde selon les valeurs américaines : instaurer la
démocratie par la force. Ils déclenchèrent deux guerres en
Afghanistan en réponse au 11 septembre et en Irak pour renverser Saddam
Hussein. Cette dernière a été menée en toute
impunité et sans respect du droit international.
La guerre contre la terreur et l'axe du mal40(*) allaient devenir les
leitmotivs de l'administration Bush.
Selon le Sénateur Kerry, l'administration Bush a
mené « la politique étrangère la plus
inepte, la plus arrogante et la plus idéologique de l'histoire
moderne »41(*)
Nonobstant, la partialité du Sénateur Kerry pour
des raisons politiques, l'administration Bush du fait du 11 septembre se
détourna en partie du continent américain.
On assista durant une décennie à
l'émergence de gouvernements socialistes et anti capitalistes ainsi
qu'à l'érosion de l'influence américaine.
Toutefois, le fameux « axe du mal »
était lui aussi présent en Amérique par
l'intermédiaire des narco trafiquants et Bush amplifia la guerre
contre la drogue avec le durcissement du plan Colombie. Cette politique
agressive allait elle réveiller la vieille doctrine ?
§1. L'émancipation de l'Amérique
latine.
La décennie 2000-2010 vît l'affirmation et
l'émancipation de pays majeurs de la zone andine. Le rejet du
libéralisme de la décennie 90 entraîna l'émergence
de gouvernement de gauche tels ceux de Chavez, Correa, Morales et Lula.
A. Le Venezuela.
En 1999 au Venezuela, Hugo Chavez accéda au pouvoir par
les urnes. Ce dernier était farouchement anti-impérialiste et
grâce à la manne des hydrocarbures définît une
diplomatie pétrolière visant à accroître son
autonomie et celle des pays qui bénéficiaient de ses livraisons
à prix concurrentiels.
Chavez rebaptisa le nom du pays en République
Bolivarienne42(*) et
prôna le socialisme comme dogme économique.
L'administration Clinton contrairement à
l'époque de la Bipolarisation se montra assez indifférente
à l'égard du Venezuela.
Cependant, l'arrivée à la Maison-Blanche de
George W. Bush en 2000 modifia durablement les relations qu'entretenaient ces
deux pays. Effectivement, le fait qu'Hugo Chavez fût
idéologiquement proche de Fidel Castro inquiéta les Etats-Unis.
Par ailleurs, Hugo Chavez n'hésita pas à critiquer les
bombardements américains en Afghanistan, consécutifs aux
attentats du 11 septembre 2001.
Egalement, sur le plan économique, la peur de perdre
l'accès au pétrole vénézuélien, dont la
production était destinée en premier lieu à
l'économie américaine, poussa l'administration Bush à
entamer une guerre économique contre la république
Bolivarienne.
La riposte n'était pas militaire mais bien
économique.
La doctrine Monroe n'était pas, lors du premier mandat
de Bush, une priorité. D'ailleurs la tentative coup d'état de
l'opposition en 200243(*)
fût reconnue par les Etats-Unis mais pas appuyée.
Chavez entendait exporter sa révolution bolivarienne et
unifier l'Amérique latine.
D'un point de vue économique, Chavez s'opposant au
libre échangisme américain, proposa la création de
L'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique -
Traité de commerce des Peuples.44(*)
L'objectif revendiqué était avant tout politique
: il s'agissait de former un bloc régional hostile aux logiques
néolibérales. D'un point de vue économique, plutôt
que le libre-échange, l'Alba promouvait une intense coopération
dans divers domaines. Pour s'affranchir du dollar dans les échanges
entre ses membres, l'ALBA créa le SUCRE en 2009, système
monétaire de compensation (sur le modèle de l'ex ECU
européen), dont l'utilisation reste mitigée.
Parallèlement, le Venezuela continua de vendre son pétrole
à des tarifs subventionnés aux pays amis à travers, par
exemple, l'organisation Petrocaribe45(*) qu'il avait créée avec dix-huit pays
caribéens.
Le Venezuela était donc le chef de fil de l'opposition
aux Etats-Unis et grâce au cours du pétrole élevé,
pouvait mener une politique agressive vis-à-vis de l'administration
Bush.
De plus, Chavez dénonçait la tradition de forte
présence et d'influence dans la région andine des
Etats-Unis. En effet, les différentes
administrationsaméricaines avaient par le passé et le contexte de
la guerre froide exercé une ingérence politique par
l'intermédiaire de nombreuses firmes ou agences (DEA, CIA, SHELL),
La doctrine Monroe et ses corollaires étaient à l'origine d'une
rancoeur dans la région.
Le Venezuela ne fût pas le seul Etat à
s'émanciper de l'influence Etats-Unienne. L'équateur de Correa et
la Bolivie de Morales franchirent à leur tour le
« Rubicon ».
B.L'Equateur.
Rafael Correa arriva au pouvoir le 15 janvier 2007.Cet
économiste était opposé aux politiques
d'austérité et grâce là aussi aux revenus du
pétrole, celui-ci lança une politique de relance par une
réhabilitation des infrastructures et une augmentation du salaire
minimum.
De surcroît,Il entendait redonner
le « pouvoir au peuple », qui approuva en 2008 la
rédaction d'une nouvelle constitution46(*).
Durant sa présidence, Il refuse systématiquement
les programmes d'ajustement structurel (mesures d'austérité)
imposés par le FMI.
La grande mesure de sa présidence fût l'audit de la
dette publique équatorienne. Il créa en 2007 la commission pour
l'audit intégral de l'endettement public, qui jugea illégitime la
totalité de la dette publique. Le président Correa refusa alors
d'en payer la majeure partie, ce qui vaudrait à l'Equateur de ne plus
pouvoir avoir recours au marché international, et de se replier sur des
financements plus régionaux, notamment à travers la banque du
Sud47(*).
Correa appliquait le programme que n'avait jamais pu faire
Allende : un socialisme progressiste.
Son refus de renouveler la concession de la base antidrogue de
Manta montrait la perte d'influence des Etats-Unis et sa défiance
vis-à-vis de l'administration Bush puis Obama.
Sylvain48(*) Biville49(*) illustre bien l'importance des répercussions
engendrées par cette décision. Les Etats-Unis allaient devoir
redéfinir leur stratégie dans la guerre contre la drogue.
La Colombie restait le seul allié des Etats-Unis dans
la région Andine.
La géopolitique latino-américaine avait
changé en une décennie. Un bloc hostile aux Etats-Unis,
mené par le Venezuela, l'équateur et la Bolivie remettait
ouvertement en cause l'hégémonie politique et économique
des Etats-Unis.
C. La Bolivie
nationalisation
Evo Morales devînt président le 22 janvier 2006.
Le
1er mai
2006, le président
annonça par décret la nationalisation des hydrocarbures et
la renégociation de tous les contrats des entreprises
étrangères dans un délai de 180 jours.
L'objectif était que 82 % des revenus des
hydrocarbures soient réservés à l'Etat. De plus, comme
Correa, il augmenta le salaire minimum et lança une grande campagne
d'alphabétisation.
Morales se dressa contre la politique américaine de
lutte contre la drogue.
Il pensait que sous couvert de cette lutte, les Etats-Unis
installaient des bases en Amérique latine pour asseoir leur
hégémonie. Morales autorisa la culture de la coca 50(*)et décida de se passer
de l'aide des Etats-Unis en matière de lutte contre la production de
cocaïne.
L'administration Bush se contentera de soutenir et de
peut-être financer51(*) les velléités séparatistes des
provinces de l'Est. En d'autres temps, le gouvernement Morales aurait
été renversé mais l'administration Bush était
engluée en Irak et en Afghanistan. La stratégie était la
même que pour le Venezuela : isoler diplomatiquement le pays et
mener une guerre économique.
En 2008 l'Est du pays riche en minerais et gaz tenta de faire
sécession. L'administration Bush soutînt timidement cette
tentative. A la différence de la guerre froide qui avait laissé
très peu de chance à Allende et sa transition vers un socialisme
« doux », Morales sortît renforcé par cette
crise. La priorité n'était plus l'Amérique latine.
Lamia Oualalou52(*) illustre parfaitement la division du pays en deux
entités antagonistes53(*).
Morales avec l'appui du Brésil et du Venezuela surmonta le
conflit. L'intervention de puissances régionales indique la baisse
d'influence américaine.
Le
10 septembre
2008, le président
Morales expulsa l'ambassadeur des États-Unis
Philip
Goldberg qu'il accusait d'alimenter le séparatisme en
Bolivie.
Le
1er novembre
2008, il rompît sa
collaboration avec la Drug Enforcement, l'accusant d'espionner le
gouvernement.
L'administration Bush en représailles demanda au
Congrès de retirer à la Bolivie le bénéfice de l'
Andean
Trade Promotion and Drug Eradication Act54(*) , décision qui affecta l'économie
bolivienne.
L'émergence de puissances régionales
d'obédience socialiste est une des caractéristiques de la
présidence Bush. Les attentats du 11 septembre 2001 ont engendré
un mouvement de repli sur soi et de durcissement de la politique migratoire des
États-Unis.
§2. Retour à une politique
isolationniste
La ratification du Secure Fence Act traduit bien l'esprit de
retrait des Etats-Unis de l'après 11 septembre.
A. Le Secure Fence Act
Le problème migratoire était perçu comme
un danger pour l'administration Républicaine. Le Secure Fence Act
traduisait une volonté isolationniste et un traitement dur du
problème migratoire.
Le 26 octobre 2006 Bush, signa la loi sur la
sécurité des clôtures en déclarant : « Ce
projet de loi aidera à protéger le peuple américain. Ce
projet de loi rendra nos frontières plus sécurisées. C'est
une étape importante vers la réforme de
l'immigration. »55(*)
Cette loi fût également votée par Obama et
Hilary Clinton. En matière de politique étrangère, les
deux partis se rejoignent.
Cette loi prévoyait la construction d'une
barrière longue de mille cent kilomètres pour séparer les
Etats-Unis du Mexique. Le but était de lutter contre l'immigration
clandestine, le trafic de drogue et le terrorisme.
Le problème de l'immigration clandestine le long de la
frontière américano-mexicaine remonte à 1965 et à
la suppression des autorisations de travail temporaire pour les paysans
mexicains. Cette suppression changea la donne et fît croître le
nombre de migrants illégaux. Emergea alors la question de l'immigration
clandestine et avec elle, les mesures mises en place par les Etats-Unis pour
tenter de la freiner.
Dans les années 1980-1990, le nombre d'immigrants en
provenance du Mexique augmenta nettement aux Etats-Unis ; par exemple, en 1992
le nombre de clandestins arrêtés et emprisonnés
s'éleva à un million. Si bien qu'à la fin des
années 1980, le contrôle frontalier s'accentua encore par la
construction de pans de mur en tôles métalliques.
Georges Bush en tant qu'ancien gouverneur du Texas, connaissait
l'importance grandissante de la communauté hispanique aux Etats-Unis (la
population hispanique présente sur le sol américain en 2006
était de quarante-trois millions d'individus, dont 65,5 % de Mexicains.)
et envisageait une ouverture plus importante des flux migratoires en
provenance du Mexique. Mais les évènements terroristes du onze
septembres survinrent et la politique d'ouverture vers l'Amérique latine
fût reconsidérée.
La Fence Act suscita des réactions virulentes de la part
de l'ensemble de l'Amérique latine et même de la Colombie et du
Chili ses plus fidèles alliés.
Ainsi lors du sommet Ibéro-américain du 3 novembre
2006 à Montevideo, les vingt-deux ministres des affaires
étrangères déclarèrent :
«Convinced that cooperation and dialogue should
prevail in order to find just and balanced solutions to the phenomenon of
international migration, the heads of state and governments of the
Ibero-American countries consider that constructing walls is a practice that is
incompatible with friendly relations and cooperation among states. The
construction of walls doesn't stop undocumented migration nor the trafficking
of migrants... it incites discrimination and xenophobia and favors the
formation of trafficking groups that endanger people... We express our profound
concern at the decision adopted by the United States government to build a wall
on its border with Mexico, which constitutes a unilateral measure contrary to
the spirit of understanding that ought to characterize attention to common
problems between neighboring countries...» 56(*)
Michelle Bachelet n'approuvait pas cette loi
"As a country, we join in the serious questioning of the
construction of walls to address migration" Chilean President Michelle Bachelet
57(*)
«President Bachelet Attends 16th
Ibero-American Leaders' Summit, Presidency of the Republic of
Chile.
Même le plus fidèle allié
désapprouvait cette politique.
«When my generation was studying at university, we
felt sad that it seemed unthinkable that the Berlin Wall would fall, and when
it fell we were very happy; at that moment, we thought that the world would
never again have these walls»
La réaction la plus virulente fût celle du
président Calderon.
«It is a deplorable decision by the Congress and the
United States to go forward with the decision
to build a wall. Nothing is solved by this»
Devant l'isolationnisme américain, le Brésil
devînt une puissance régionale sous l'égide de
LuizInácio Lula da Silva.
B. L'émergence du Brésil
Le Brésil ne cachait pas ses ambitions et aspirait
à devenir une puissance régionale et internationale. Conscient de
ses atouts (ressources naturelles et système institutionnel
stabilisé), il mettait en avant ses attributs de puissance.
Sa volonté d'acquérir une place au Conseil de
sécurité des Nations Unies et la mise à jour de sa
doctrine nationale de dissuasion, destinée à renforcer son
industrie de défense et à renouveler l'équipement de son
armée témoignaient de cette volonté.
Stuart Grudgings étaye parfaitement cette montée en
puissance.
« L'attribution, vendredi 2 octobre, des Jeux olympiques
d'été 2016 à Rio de Janeiro consacre la rapide
montée en puissance du Brésil. Tout comme les JO 2008 de
Pékin marquaient l'entrée de la Chine sur la scène
internationale en tant que puissance mondiale, ceux de 2016 à Rio sont
le symbole de l'émergence du Brésil sous la houlette de Luiz
Inacio Lula da Silva, premier président du pays issu de la classe
ouvrière. Son arrivée au pouvoir, en 2002, a coïncidé
avec le début d'un boom économique qui a sorti des millions de
ses concitoyens de la pauvreté et a fait de lui l'un des chefs d'Etat
les plus populaires au monde. La crise financière mondiale n'a pas
réussi à renverser longtemps la tendance et l'économie
brésilienne est sortie rapidement de la récession pour renouer
cette année avec la croissance. »58(*)
Alain Rouqué souligne le potentiel économique du
Brésil.
« Aucun pays sur le sous-continent Amérique
du Sud n'a les capacités, les moyens, la richesse du Brésil. Fort
de ses 8,5 millions de kilomètres carrés et de ses 190 millions
d'habitants, le Brésil est à la fois un grand producteur de
produits agricoles et un pays industrialisé. Le premier exportateur du
Brésil est Embraer, quatrième avionneur mondial.
Évidemment, le Brésil est premier pour le jus d'orange, premier
pour le café et dans maints autres domaines. Il est très
difficile à d'autres pays d'Amérique du sud de rivaliser avec ce
pays qui représente 50% du PIB de l'Amérique du sud. Le PIB de
São Paulo est à peu près égal au PIB de l'Argentine
! L'Argentine a d'autres capacités, dans le domaine intellectuel, dans
le domaine de la formation des élites, mais il est très difficile
d'équilibrer le poids du Brésil »59(*).
Le sociologue Laurent Delcourt souligne l'émergence de son
rôle de leader régional et son émancipation
vis-à-vis des entre Etats-Unis.
« Fort de son rôle de leader en
Amérique latine, considéré comme « naturel », le
Brésil de Lula se posera enfin en garant de l'unité
régionale, de l'intégrité territoriale et de la
démocratie. Aussi, relancera-t-il le processus d'intégration
régionale (Mercosur), jouera-t-il le rôle d'arbitre dans plusieurs
pays de la région (Venezuela, Bolivie) en proie à des conflits
internes, et condamnera-t-il de manière virulente le coup d'Etat du 28
juin 2009 au Honduras, quitte à entamer un bras de fer avec Washington,
tout ceci en dépit d'un principe jusqu'alors sacré de non
intervention de sa politique extérieure. Malgré
d'inévitables tensions et la méfiance de ses voisins, lesquels le
soupçonnent de poursuivre un projet de domination, le Brésil de
Lula s'est finalement révélé être un allié de
poids pour les autres régimes de gauche
latino-américains. » 60(*)
Le Brésil de Lula n'était plus le relais de la
puissance américaine en Amérique du Sud mais un acteur
émergeant dans la diplomatie mondiale (coopération avec l'Inde,
l'Afrique du Sud et relations avec l'Iran).
Mais, en dépit de ses récents succès
économiques, le pays demeurait fragile économiquement car les
inégalités sociales persistaient. La crise Argentine de 2002
reflète là aussi le peu d'intérêt pour la
région de l'administration Bush.
C. L'abandon de l'Argentine.
En appliquant à l'extrême et sans véritable
fil conducteur une politique ultra libérale, l'Argentine fît
faillite en 2002.Les États-Unis n'intervinrent pas et le FMI prît
le relais61(*).
L'Argentine était pourtant un fidèle allié
dans la région. Instaurer par la force la démocratie en Irak et
en Afghanistan était beaucoup plus important que de sauver un
allié.
La « dynastie Kirchner » n'oublia pas et
l'Argentine se détourna pour un temps de l'influence américaine
et refusa de rembourser les prêteurs américains.
La crise argentine amena le FMI à reconsidérer le
bien fondé des politiques économiques ultra libérales.
La politique étrangère américaine
était donc tournée vers le Moyen Orient ce qui explique le faible
intérêt de l'Administration Bush pour l'Amérique latine.
Toutefois, la présence Américaine demeurait
grâce à la « guerre contre la drogue » et la
fin du second mandat de Bush vît un regain d'intérêt pour la
région.
Section 2. Un interventionnisme
modéré
La Colombie en collaborant avec les Etats-Unis dans la guerre
contre la drogue était considérée comme une interface
américaine dans la région par les
« Chavo-Bolivaristes ». L'annonce de la fermeture prochaine
de la base de Manta en novembre 2009 obligea l'administration Bush à
planifier un redéploiement en Colombie (l'administration Obama validera
le projet.)
L'arrivée au pouvoir d'Uribe en 2002 permît de
trouver un allié de circonstance contre l'Union Bolivarienne.
§1. Le durcissement du plan Colombie.
Initialement prévu pour lutter contre le trafic de drogue,
Georges Bush demanda au Congrès de renouveler le plan
Colombie62(*)et
d'étendre le plan à la lutte contre la guérilla et le
terrorisme. La présence américaine passa de huit cents à
mille quatre cents militaires et civils.Bush appuya le plan Patriota63(*) d'Alvaro Uribe en envoyant
cent conseillers militaires.
Dans un discours proféré le 13 juin 2002, le
sénateur américain John McCain établissait
clairement le rapport entre trafic de drogues et terrorisme comme un
élément clé dans les futures politiques des
États-Unis en Colombie.
« American policy has dispensed with the illusion
that the Colombian government is fighting two separate wars, one against drug
trafficking and another against domestic terrorists. The democratic government
of Colombia has long insisted that it is the nexus of terrorists involved in
the drug trade that threatens Colombian society. American policy now
recognizes that reality, and abandons any fictional distinctions between
counter-narcotic and counter-insurgency operations».
Après le 11 septembre l'administration Bush qualifiait
la guérilla colombienne et les narco trafiquants de terroristes. La
définition du Terrorisme était avec l'administration Bush devenue
« unilatérale », un fourretout sémantique.
Malgré des millions de déplacés, une
pollution des sols due à la fumigation des plans de coca, Uribe
affaiblît considérablement la guérilla et les
trafiquants.
Le problème allait se déplacer au Mexique avec
des ramifications entre les cartels colombiens et les cartels mexicains.
D'un point de vue politique, Uribe en acceptant d'être
inféodé à l'administration Bush ramena un semblant de paix
dans le pays après quarante ans de guerre.
L'article du monde illustre parfaitement la victoire politique
d'Uribe64(*).
Sous les mandats de George Bush l'hégémonie
économique n'était plus la priorité. Seule la lutte contre
les narco-trafiquants, assimilés à des terroristes, importait.
L'idéologie des terroristes et des narco-trafiquants n'est pourtant pas
la même.
En 2004 l'administration Bush et la France intervinrent en
Haïti. Ce fût la seule fois que l'administration Bush
intervînt directement en Amérique. Paradoxalement, cette
intervention n'était pas unilatérale mais sous couvert des
Institutions Internationales.
§2. La situation en Haïti
En 1991, le Président Aristide avait été
chassé par un coup d'Etat. L'administration Clinton
rétablît Aristide au pouvoir en 199665(*).
En 2004 le pays, en proie à une énième
crise économique, était au bord de la guerre civile.
Haïti n'avait pas d'importance économique ou
stratégique.
Toutefois, une opération militaire afin de restaurer la
paix restaurerait l'image des Etats-Unis. Une image sérieusement
écornée par la guerre en Irak.
En s'adressant aux Nations-Unies, Bush s'efforça de
donner un nouveau signal. Les Etats-Unis ne tournaient plus le dos aux
instances internationales.
Ainsi, en menaçant d'intervenir et avec le concours de
la France, Bush obtînt le départ d'Aristide66(*).
Sous couvert d'une opération de paix, Bush a
appliqué la doctrine Monroe en menaçant Aristide d'une
intervention militaire. Toutefois, l'intervention Française, contraire
aux principes de la doctrine, montre bien le peu d'importance d'Haïti aux
yeux de Bush.
Lors de l'invasion de l'Irak, Bush avait fait fi des
résolutions de l'O. N. U mais s'agissant d'un petit pays
pauvre sans grande importance aux yeux de son administration, le droit
international fût respecté.
A la fin de son second mandat, Bush semblait se soucier un peu
plus de l'Amérique Latine.
En rétablissant la IV flotte et en signant le plan Merida,
les Etats-Unis voulaient réaffirmer à leurs ennemis (Chavez, les
cartels Mexicains) qu'ils étaient toujours là.
§3. Le redéploiement de la IV67(*) flotte et le plan
Merida : vers un retour de la présence
américaine ?
A. Le redéploiement de la IV flotte.
Le 24 avril 2008, le
chef
des opérations navales, l'
amiral
Gary Roughead
annonça le rétablissement de la IV flotte.
Dans sa lutte globale contre la terreur et sa conception
élargie du terrorisme (terroristes et cartels sont traités de la
même manière), Bush et son état-major prétendaient
que ce redéploiement avait une importance stratégique vitale.
Ainsi l'amiral Gary Roughead, chef des opérations navales du Pentagone,
déclara : « En rétablissant la IVe Flotte, nous
reconnaissons l'immense importance de la sécurité maritime dans
cette région »68(*).
Ce redéploiement était un message très
clair au Venezuela et à tous les Etats hostiles aux USA. On peut donc y
voir un retour de la doctrine Monroe et la politique du « big
stick » chère au président Roosevelt.
Les relations avec le Venezuela se dégradèrent
fortement. Chavez déclara «el envío de la Cuarta
Flota a patrullar las aguaslatinoamericanas es unaamenaza »69(*)
Et ajouta que la question du pétrole en était
sans doute la cause.
Il ajouta que «no tienedudas de que se trata de
unaamenaza, y señaló que una de las razones para ellosería
la granreservapetrolera de Venezuela.70(*) »
Le soutien au gouvernement Uribe avait permis un
affaiblissement des cartels et des Guérillas en Colombie ainsi qu'une
baisse de la production de coca.
Cependant, les cartels Mexicains avaient pris le relais et le
problème s'était donc déplacé plus au nord, aux
portes des Etats-Unis.
Le Mexique sous les présidences de Vicente Calderon et de
Vicente Fox (2006-2012) mena une guerre sanglante contre les cartels. Le
président Calderon puis son successeur Fox mobilisèrent
très fortement l'armée, la marine et les forces de police. En
2009, trente-six mille militaires et policiers, dont huit mille cinq cents dans
la seule ville de Juarez71(*), luttaient contre environ cent mille membres des
cartels de la drogue mexicains et leurs unités paramilitaires. Au
Mexique, au total, environ soixante mille personnes moururent à causes
des cartels (exécutions, affrontements entre bandes rivales) Un climat
d'insécurité globale régnait au Mexique. Le pays
était parmi l'un des plus violents au monde.
C'est dans ce contexte que fût établi le plan
Merida.
B. L'initiative de Mérida.
Cet accord signé entre le président Calderon et
Bush en 2008 avait pour but de renforcer l'aide financière et militaire
au Mexique dans sa lutte contre les narcotrafiquants. La majorité des
fonds accordés visaient à moderniser les forces militaires
engagées dans les opérations contre le trafic de
stupéfiants et les cartels.
Contrairement à la Colombie, le Mexique a une
frontière terrestre avec les Etats-Unis. La sécurité
intérieure était menacée car les cartels opéraient
aux Etats-Unis.
Les détails du plan étaient
détaillés sur le site officiel du gouvernement Américain
72(*) . On peut le
résumer en quatre points :
· Renforcer la surveillance des frontières terrestres
et maritimes : Quatre avions de surveillance, évalués à
cinquante millions de dollars chacun, pour la surveillance des eaux
territoriales ; Entraînement d'environ trois cents chiens pour la
recherche de drogues ; Développement de système de surveillance
des frontières ; Système électronique pour mieux
sécuriser la frontière et permettre la détection de
voitures volées.
· Moderniser le système judiciaire et
pénitentiaire mexicain : Inauguration de l'académie nationale
d'administration pénitentiaire ; huit millions investis dans un
système de recherches d'antécédents judiciaires, pour
lutter contre la corruption et «construire des institutions
fiables».
· Sensibiliser la population à la lutte contre la
drogue et ses méfaits : Développement d'un cours de «Culture
de la légalité» dans l'enseignement secondaire. Huit cent
mille huit élèves ont été concernés
jusqu'à maintenant. Développement de tribunaux
spécialisés dans le traitement de personnes dépendantes
des drogues.
Ce plan Colombie bis n'était pas
désintéressé pour les raisons évoquées
précédemment. Le Mexique devenait encore plus dépendant
des fondsaméricains et comme laColombie, onpeut affirmer qu'il devenait
le vassal de l'administration Bush. L'influencedes cartelsdiminua au prix de
terribles pertes au Mexique73(*) mais ils n'ont pas disparu et se sont
réorganisés. L'approche uniquement sécuritaire est
peut-être à réévaluer74(*).
Sans les attentats du 11 septembre 2001, l'administration Bush
aurait accordé une plus grande importance à l'Amérique
Latine. Il aurait lutté avec plus grande vigueur contre la montée
de gouvernements anti-impérialistes qui remettaient en cause le
libéralisme et l'hégémonie américaine. Sous les
deux mandats de Bush, la guerre contre la drogue assimilée à la
guerre contre le terrorisme pourrait rappeler la présence
américaine.
Quand Obama arriva au pouvoir, l'influence américaine
avait diminué politiquement et économiquement en Amérique
latine.
Les présidences Bush ont pour point commun d'avoir
mené deux guerres.
Concernant la doctrine Monroe, il n'y a pas de point commun.
Bush Senior en intervenant militairement au Panamá et en faisant
évoluer la doctrine vers une politique d'hégémonie
économique a démontré que Monroe était toujours une
pierre angulaire de la diplomatie américaine.
George Bush se détourna jusqu'en 2008 des affaires
américaines. L'ascendance des cartels mexicains et la
véhémence d'Hugo Chavez et l'importance stratégique du
pétrole vénézuélien obligèrent Bush à
remettre l'Amérique latine au centre de l'échiquier.
George Bush Senior initia la mutation de la doctrine Monroe.
L'Hégémonie économique devenait l'objectif
prioritaire.
L'opération Just Cause rappela tout de même
à tout le continent que la doctrine Monroe était toujours
présente.
Georges Bush junior délaissa lors de son premier mandat
l'Amérique latine. La doctrine n'avait pas pour autant disparu comme le
montre l'implication de l'administration Bush dans la guerre contre la drogue
et le retour lors du second mandat d'une politique économique
agressive.
L'administration Démocrate allait-elle suivre la
même politique ou prendre une voie différente ?
Partie
2 - L'ADMINISTRATION DEMOCRATE : CONSENSUS BIPARTISAN OU NOUVELLE
STRATEGIE POUR L'AMERIQUE ?
L'image de Bill Clinton et de Barack Obama était bien
meilleure que celles des présidents Bush à leur arrivée au
pouvoir.
Il est vrai qu'ils succédaient à des
présidents bellicistes ayant mené deux guerres et faisant fi des
institutions internationales.
Allaient-ils mener une politique extérieure
différente vis-à-vis des pays d'Amérique latine ?
L'espoir était donc de mise mais les administrations
démocrates appliquèrent in fine la même politique que leurs
prédécesseurs républicains à l'égard de
l'Amérique latine et des Caraïbes.
Richard Hofstader75(*) décrivait le peu de différences
idéologiques entre les Républicains et les
Démocrates dans son livre « The American Political
Tradition » :
« La position adoptée par les
différents candidats s'est toujours limitée à l'horizon
défini par les notions de propriété et d'entreprise. Ils
acceptaient l'idée que les vertus économiques de la culture
capitaliste étaient inhérentes à la nature humaine. Et
cette culture a toujours été fondamentalement
nationaliste. »
Howard Zinn en se référant à Hofstader
parle de consensus bipartisan pour décrire la politique
extérieure américaine : « le pouvoir politique a
beau basculer des républicains vers les démocrates et vice versa,
aucun des deux partis ne semblent en mesure de dépasser cet
horizon »76(*)
Clinton poursuivît la politique
d'hégémonie économique initiée par Bush :
expansion de la « démocratie de marché » sur
le continent et continuité du « tout militaire »
dans la guerre contre la drogue.
Obama semblait dans un premier temps proposer une autre
politique vis-à-vis de l'Amérique Latine mais l'accord sur les
bases colombiennes et la gestion de la guerre des cartels mexicains
refroidît cet espoir.
Chapitre 1 - De la « Démocratie en
Amérique 77(*)» ?
William Clinton- 20 janvier 1993 -20 janvier
2001.
Bill Clinton fût élu en novembre 1992.Quelle serait
sa politique étrangère et notamment sa position vis-à-vis
de l'Amérique dans un monde multipolaire ?
La chute de l'Union soviétique et les incertitudes de
l'après-guerre froide produisirent un certain nombre de crises
politiques que Clinton en tant que chef d'Etat dû gérer (Rwanda,
Haïti, Yougoslavie).
Clinton promît le changement mais en l'espace de deux
mandats, mena plus ou moins la même politique que Bush : patriotisme
économique et propagation de la « démocratie »
afin de gagner de nouveaux marchés pour les entreprises
américaines.
« La politique étrangère de
Clinton obéissait globalement au consensus bipartisan classique qui
consiste à maintenir des relations amicales et des liens commerciaux
rentables avec les gouvernements au pouvoir, quels qu'ils soient et quelle que
soit leur attitude à l'égard des droits de
l'homme »78(*)
Cette vision cynique d'Howard Zinn ; que l'on peut
appliquer à de nombreux gouvernements ; s'est-elle
vérifiée ?
Section 1. La continuité de
l'impérialisme économique de l'administration Bush.
La primauté économique était
désormais la nouvelle forme de la doctrine Monroe. Le leitmotiv du
« libre-échange » était au coeur de la
politique de l'administration Clinton.
§1. Imposer le modèle libéral et la
« démocratie »
L'effondrement des économies socialistes à la
fin des années 80 était la preuve irréfutable aux yeux des
américains que l'économie libérale était le seul
chemin à suivre pour les pays en voie de développement.
A. La doctrine Clinton :
La doctrine de l'« enlargement »
(élargissement) consistait à étendre les
démocraties de marché, le libre-échange et la vision
occidentale du commerce.
Le second point était de maintenir la paix et les
alliances internationales pour intervenir dans les crises sans trop de
coûts pour les Etats-Unis.
La vision de Clinton, était que les Etats-Unis
devaient garder leur rôle de gendarme du monde tout en promouvant les
droits de l'homme et l'économie de marché.
1. Les Etats Unis comme une entreprise à
protéger : la doctrine Monroe devient
économique.
L'administration Clinton s'efforça d'imposer le
libre-échange sur tout le continent.
Lors des différents National Security Council79(*) entre 1994 et 1996 Clinton et
Anthony Late définirent leur vision du
monde : « Sans notre leadership et notre engagement
à l'extérieur, les menaces vont empirer et nos
opportunités se réduire. Pour tous les risques qu'il comporte, ce
nouveau monde nous offre une chance immense, la chance d'adapter et de
construire des institutions globales qui aideront à assurer la
sécurité » et à fortifier la croissance
économique pour l'Amérique et le monde »
Clinton définît la nouvelle approche
américaine initiée par Bush : démocratie de
marché et des institutions internationales aux ordres de Washington
(FMI, Banque mondiale)
« Promouvoir la démocratie fait plus que
satisfaire nos idéaux. Cela avance nos intérêts, parce
que nous savons que, plus les démocraties sont nombreuses, meilleure est
notre situation, et celle de la communauté internationale. Les
démocraties créent des marchés libres qui multiplient les
opportunités économiques. »80(*)
Dans les années 70 et 80, les dictatures favorisaient
les intérêts américains. En 1994, la démocratie sur
le Continent devait être la nouvelle norme. Clinton ne parlait pas des
droits de l'homme mais des opportunités économiques pour les
Etats-Unis. L'impérialisme militaire était devenu un
impérialisme économique.
Les Etats américains devaient ouvrir leur
marché. Le libéralisme économique avait triomphé
mais les problèmes structurels de pauvreté inhérents
à l'Amérique Latine ne furent jamais traités.
L'enrichissement ne profita qu'à une élite. Ce qui expliquera la
montée en puissance des idées de Chavez et de Morales.
« Plus la démocratie et la
libéralisation politique et économique s'imposent et dans le
monde, notamment dans le pays d'importance stratégique pour nous, plus
notre nation sera en sécurité et plus notre peuple sera
susceptible de progrès »81(*)
La sécurité du pays passait par un
libéralisme mondial qui profiterait avant tout aux Etats-Unis.
Une continuité de la politique de Bush et cette
idée prégnante que les Etats-Unis étaient « un
phare dans la nuit ».
Clinton exposait ainsi les trois piliers de sa politique
« Dans le cadre de cet objectif
général, les 3 composantes centrales sont :
· nos efforts pour fortifier notre
sécurité grâce au maintien d'une forte capacité de
défense
· notre travail pour ouvrir des marchés
étrangers et stimuler la croissance économique globale
· notre promotion de la
démocratie »82(*)
Cette « hégémonie
bienveillante » de la part de la « République
impériale »83(*) n'était qu'une version déguisée
de la doctrine Monroe.
2. La ratification de l'ALENA
Initié par l'Administration Bush,
L'A.L. E. N. A84(*) fût ratifiée en janvier 1994 par Bill
Clinton et le Congrès. Les obstacles régulant la circulation des
biens et des capitaux entre le Mexique, le Canada et les Etats-Unis
étaient ainsi levés.
L'économie américaine avait accès au
marché mexicain et ses cent millions d'habitants.
Cependant, les économistes étaient
divisés quant au bien fait de cet accord.
Cela ne pouvait que bénéficier à
l'économie américaine en ouvrant encore plus largement le
marché mexicain aux produits américains (Le Mexique est le
premier consommateur mondial de Coca Cola) mais d'autres pensaient que cela
augmenterait le chômage pour les travailleurs américains puisque
les entreprises seraient libres de délocaliser leur activité au
Mexique pour y chercher une main d'oeuvre à moindre coût.
En 1995, une étude dressait le bilan de la
première année de l'ALENA : « un an
après, deux économistes découvrirent qu'il avait
entrainé la disparition de quelques dix mille emplois aux Etats-Unis. En
outre, un nombre accru de mexicains travaillaient avec des salaires très
bas pour des entreprises américaines qui s'étaient
installées au Mexique (maquiladoras) ; ce processus s'accompagna
d'un relâchement certain dans l'application du droit du travail et des
règles environnementales »85(*)
Dans la revue Chroniques financières du 16 janvier
2014, les conséquences de l'accord sont parfaitement
expliquées : « Avec l'ALENA, de multiples industries
manufacturières états-uniennes et canadiennes ont migré
vers le Mexique pour y exploiter une main d'oeuvre bon marché et peu
qualifiée, se prêtant bien aux travaux répétitifs.
En 1995, le salairemanufacturier moyen en taux horaire était aux
Etats-Unis de 17.20 dollars et au Mexique de 1.50 dollars »86(*)Les entreprises
américaines avaient trouvé de nouveaux débouchés.
L'Election de Donald Trump en novembre 2016 prouve que cet
accord n'a pas été accepté par une partie des
américains et notamment ceux de la Rust Belt.
La domination économique est ici évidente.
L'administration américaine cherchait des débouchés et une
main -d'oeuvre bon marché pour les entreprises américaines.
B. L'interventionnisme économique : le
sauvetage du Mexique
« En 1994, le Mexique plongeait dans une crise,
celle du peso mexicain, appelée couramment crise
« Tequila », et considérée par l'ancien
directeur du FMI, Michel Camdessus, comme la première crise
financière du XX° siècle, présageant des crises
thaïlandaise (1997), russe (1998), brésilienne (1999), argentine
(2000) et turque (2001). »87(*)
1.Les Origines de la crise
Après plusieurs années d'efforts d'ajustement
ayant abouti à la résorption des déficits publics, un
niveau bas d'inflation et à la résolution du problème de
la dette extérieure, le Mexique connût en 1995 une importante
crise de change liée à la surévaluation du peso et
à des troubles politiques88(*).
La rébellion du Chapias89(*) et l'effondrement de l'économie Mexicaine
inquiétaient Washington et Wall Street. Ils craignaient officiellement
une propagation aux autres économies émergentes mais craignaient
surtout une propagation à l'économie américaine.
En effet, les banques américaines et les fonds de
pension ; et par ricochets les épargnants américains ;
avaient investi au Mexique et se trouvaient donc fragilisés.
De plus, les économies Canadiennes, Américaines
et Mexicaines du fait de l'ALENA étaient imbriquées.
Le Mexique pouvait donc entraîner les Etats-Unis dans sa
chute.
2. Le plan de Sauvetage
Le 12 janvier 1995, le président Clinton demanda au
Congrès des Etats-Unis d'accorder au Mexique 40 milliards de dollars
sous forme de garanties de prêt, pour permettre au pays de rouler la
dette et de restaurer la confiancedes investisseurs. Mais la proposition de
Clinton souleva de fortes protestations au Congrès notamment de la part
des anti-Alena. Clintondû se résoudre à réduire
l'aide de moitié.
Néanmoins, par l'intermédiaire du FMI,
l'administration Clinton pût augmenter l'aide au Mexique. L'aide
apportée par le FMI fût d'une ampleur exceptionnelle (cinquante
milliards) contribuant à redonner confiance à la
communauté internationale et limitant les conséquences
internationales de la crise.
En échange le Mexique dû réduire ses
dépenses publiques et libéraliser encore un peu plus son
économie. Les banques mexicaines passèrent sous contrôle
d'institutions étrangères.
Le taux de chômage tripla, le PIB mexicain chuta de sept
pourcents et la pauvreté augmenta.
En sauvant l'économie mexicaine, l'administration Clinton
imposa une domination économique unilatérale.
« Cette limitation de la souveraineté
mexicaine pousse certains observateurs à qualifier le pays de
« semi-colonie » ».90(*)
Ernesto Zedillo serrant la main de Bill Clinton, accueilli en
visite officielle le 6 mai 199591(*)
C. le triomphe de l'industrie d'armement
L'industrie d'armement a toujours été la pierre
angulaire de la puissance américaine. La fin de la guerre froide
laissait présager une baisse du budget de la défense mais il n'en
fût rien
Clinton décida de maintenir le budget (400 milliards en
2016) pour l'armement à un haut niveau comme sous l'administration Bush
car la « démocratie » de marché permettrait
d'équiper de nouveaux alliés.
« L'année prochaine, les Etats -Unis
produiront pour la première fois plus d'avions de combat pour les
marchés extérieurs que pour le Pentagone lui-même. A
l'évidence, les Etats-Unis ont définitivement ravi à
l'Union Soviétique le titre de champion du monde des ventes d'armes.
Soutenue par l'administration Clinton, l'industrie américaine de
l'armement a connu l'an dernier sa meilleure année de toute son histoire
en termes d'exportation. Elle a en effet vendu pour 32 milliards de dollars
d'armes à l'étranger »92(*)
Clinton poursuivit donc la politique de Bush. En 1999, il leva
l'interdiction sur les armes de haute technologie qui pesait sur
l'Amérique latine. Grâce au plan Colombie, Lockheed Martin et Mc
Donnel Douglas trouvèrent de nouveaux débouchés.
Clinton ne se contenta pas d'établir une
hégémonie économique aux Etats d'Amérique latine et
des Caraïbes, il intervînt directement ou indirectement via les
institutions internationales en Haïti, Colombie et Cuba.
§2. Le retour de l'interventionnisme
L'intervention en Haïti en 1994 montrait bien que la
politique étrangère était bipartisane et que rien ne
changeait : la doctrine Monroe avait toujours court dans la relation entre
Haïti et les Etats-Unis. L'utilisation de la force armée sous
prétexte d'objectifs humanitaires
A. Haïti : l'utilisation de la force
armée sous prétexte d'objectifs humanitaires ?
L'intervention en Haïti avait pour principale mission de
restaurer la démocratie et de chasser la junte au pouvoir. Etait-elle la
seule raison ?
1. Les origines de l'opération
« UpholdDemocraty »
Après le soutien du coup d'état militaire en
1991 du général Cédras par l'administration Bush, Clinton
s'efforça de rattraper cette faute morale. La dictature devenait de plus
en plus répressive et le drame des réfugiés93(*) donnait une mauvaise image des
Etats-Unis.
En octobre 1993, Clinton échoua dans sa tentative de
renverser Cédras. Clinton mandata pour négocier l'ancien
président Carter accompagné de Collin Powell et du
sénateur Sam Nunn . Si le général ne se retirait pas, il
aurait à subir une invasion. Ainsi, Cédras se retira et
l'administration Clinton réinstalla Aristide au pouvoir avec
l'intervention des troupes américaines et polonaises sous mandat de
l'ONU94(*)
2.Intervention humanitaire ou
économique? Operation Uphold Democracy.
USS America enroute to Haiti in September 1994, with a unique
complement of U.S. Army Special Forces and the 160th Army Special Aviation
Regiment embarked.95(*)
Le 19 septembre 1994, les Etats-Unis, avec l'aval du Conseil
de Sécurité des Nations Unies, lancèrent
l'opération « Restaurer la démocratie ». Pour
la première fois, une intervention était ainsi justifiée,
sous l'égide de l'ONU, par la nécessité de rétablir
la démocratie dans un pays. 16.000 soldats débarquèrent en
Haïti et, le 15 octobre, le président Aristide, renversé
trois ans plus tôt par un coup d'Etat sanglant, rentrait. Le 15 mars
1995, la Mission des Nations Unies en Haïti (MINUHA) prît le relais
des forces américaines.
L'administration Clinton profita de l'intervention pour
restructurer le marché du riz Haïtien. Le président Aristide
baissa la taxe d'importation du riz américain de 50% à 3%.
Dès lors, le riz américain inonda Haïti et
l'agriculture Haïtienne fût sacrifiée.
Il semblerait que cette opération humanitaire sous
mandat de l'ONU ait eu un objectif plus cynique : trouver un
débouché au riz américain.
B.Le durcissement des relations avec Cuba en 1996
Depuis la disparition de l'URSS, Cuba subissait de plein fouet
l'embargo américain mis en place en 1960.
1.La résilience Cubaine.
Cuba avant la prise de pouvoir de Fidel Castro en 1959
était surnommée le « bordel de
l'Amérique »96(*).Castro remis en cause l'hégémonie
américaine sur Cuba dès les premiers jours et nationalisa tous
les biens américains.
L'échec de la Baie des cochons poussa Castro dans le
camp des Soviétiques.
Malgré l'embargo des Etats-Unis et l'isolement
politique, Cuba pût exporter son sucre en URSS. Les Etats-Unis pensaient
qu'avec la disparition de leur principal allié, le régime
Castriste allait disparaître.
Malgré une grave crise économique, Castro
procéda à une ouverture économique (pas
démocratique) de l'ile et en 1996 le régime était toujours
en place.
2. La montée des tensions
En février 1996, deux avions de l'association anti
castriste « Brothers to the rescue » furent abattus par
l'armée de l'air cubaine à une trentaine de kilomètres au
nord de Cuba. Ces avions tentaient de repérer des balseros, des
exilés quitentaient de gagner la côte américaine depuis
Cuba sur des embarcations de fortune.
Les autorités de La Havane affirmèrent que les
avions se trouvaient dans l'espace aérien cubain, ce que contestait
l'administration américaine. Le 26 février sous la pression de la
communauté américano-cubaine de Floride et du Congrès
à majorité républicain, le président Clinton
annonça un renforcement des sanctions imposées à Cuba
depuis 1960.
3. La loi Helms-Burton
La loi Helms-Burton signée le 12 mars 1996, se
voulait une réponse à l'agression Castriste.
Le Congrès américain et l'administration Clinton
savaient que la situation économique de l'ile était fragile.
Le but de la loi était la chute du régime
castriste, le retour à la démocratie et remboursement des biens
nationalisés par Cuba.
Les Etats-Unis procédèrent avec la loi
Helms-Burton à une extension de leur politique d'embargo à
l'ensemble de la communauté internationale en espérant une chute
rapide de Castro.
La doctrine Monroe est ici pleinement appliquée :
ingérence dans les affaires internes d'un pays souverain
« la politique des Etats-Unis est la suivante :
reconnaître que l'auto détermination du peuple cubain est un droit
souverain et national des citoyens cubains qui doit s'exercer sans
ingérence du gouvernement d'aucun autre pays »97(*) .
Les Etats-Unis ne toléraient aucune ingérence
à part la leur.
La communauté internationale « a
crié, à juste titre ; à l'unilatéralisme et
à l'extra territorialité »98(*).
Les gouvernements et les firmes99(*) devaient donc composer avec
cette loi digne de l'époque de la guerre froide.
La mort de Pablo Escobar fût considérée
pour beaucoup comme la victoire définitive contre les cartels de la
drogue. Toutefois, l'histoire démontra que l'hégémonie des
cartels allait au-delà d'une personnalité. Des anciens
collaborateurs de Pablo Escobar héritèrent d'une partie de son
pouvoir. D'autres cartels se développèrent dans d'autres zones du
pays, comme le Cartel de Cali ou le Cartel del Norte del Valle. La
guérilla était aux portes du pouvoir.
.
C. Le plan
Colombie
C'est ainsi qu'en 1998, pour faire face aux FARC
d'obédience marxiste-léniniste et au problème du trafic de
drogue, le « plan Colombia pour la paix, la prospérité
et le renforcement de l'Etat » fût lancé
à la fin de l'année 1999 par le président Pastrana en
liaison avec l'administration américaine.
Le plan Colombie n'était que la continuité du
plan de Carthagène : empêcher l'entrée de drogue aux
Etats Unis et rétablir la sécurité en Colombie en luttant
contre les cartels et la Guérilla. L'administration Clinton trouvait
aussi avec ce plan des débouchés pour l'industrie d'armement
américaine.
1. Les objectifs du
plan : continuité de la vassalisation ou début d'une
coopération bilatérale ?
Le « plan Colombia » était assorti
d'une enveloppe financière de 7,5 milliards de dollars, dont 4 milliards
de dollars à charge de la Colombie et le restant apporté par des
bailleurs de fonds internationaux. Cependant, seuls les Etats-Unis
répondirent à l'appel des autorités colombiennes. Ainsi,
l'Union européenne et les autres bailleurs trouvaient le plan trop
sécuritaire. On sentait le poids de l'administration américaine
dans la conception du plan.
Il prévoyait de couvrir, en trois phases successives de
deux ans chacune, l'ensemble du territoire colombien avec l'objectif de
réduire de 50 % la production et la commercialisation de la drogue.
Le Plan Colombie était composé de
différents volets100(*) :
· un volet économique et financier : Le plan
Colombie prévoyait la signature d'un traité de
libre-échange censé inciter la création d'emplois en
Colombie et l'encouragement aux investissements étrangers surtout
américains. Une Colombie pacifiée était une aubaine pour
les entreprises américaines. De plus, le plan prévoyait la
privatisation de la banque publique avec l'objectif que les marchés
internationaux récupèrent la confiance en Colombie. Les premiers
objectifs étaient donc économiques et avantageaient les
Etats-Unis. La lutte contre la drogue ou les Farc passait après.
· un volet sur le processus de paix : Le plan
encourageait des accords de paix de l'état colombien avec les groupes
illégaux. La communauté internationale devait appuyer ces accords
diplomatiquement et financièrement. Les pourparlers de paix avec la
guérilla furent rompus quelques mois après le plan.
· un volet sur la défense, la stratégie
antidrogue et l'externalisation de la lutte. Pastrana voulait moderniser la
Police Nationale afin que l'État de droit soit garanti. Les Etats-Unis
gagnaient ainsi un marché colossal. L'Etat Colombien pourrait intervenir
sur tout le territoire et renforcer sa présence. Avec la collaboration
des autres pays impliqués dans la commercialisation des
stupéfiants, le plan Colombie cherchait à combattre la production
de drogues à toutes ses étapes. Son objectif était de
réduire de 50% les surfaces destinées aux cultures de coca. Le
plan cherchait aussi à générer une prise de conscience au
sein de la communauté internationale sur la «
co-responsabilité » concernant le problème de la drogue. Le
plan ne parlait pas des conséquences écologiques des
fumigations.
· un volet sur la défense des droits de l'homme et
la réforme de la justice : Le plan Colombie en appelait au respect des
droits de l'homme de la part des forces de police et à une
réforme de la justice. La différence entre la théorie et
la pratique prend ici toute sa mesure. En effet les droits de l'homme
n'étaient pas la priorité des protagonistes du conflit
Colombien.
· un volet sur le développement alternatif et le
développement humain : Le plan Colombie cherchait à encourager
les cultures d'autres produits aussi rentables que les cultures de coca par les
familles et communautés paysannes. Les fumigations
empêchèrent pour un temps de replanter. L'État devait
financer les services de santé et d'éducation dans les
communautés vulnérables ainsi que donner une assistance
humanitaire aux groupes de déplacés, victimes de la violence. Il
n'en fût rien.
Le plan n'avait rien de bilatéral et consacrait surtout
l'hégémonie économique et militaire Etats-unienne envers
la Colombie.
2. Un bilan contraste
La Colombie était encore plus dépendante des
Etats-Unis, une sorte d'Etat satellite.
« Le lancement du « plan
Colombia » a donc marqué un accroissement considérable
de l'aide américaine destinée essentiellement aux forces de
sécurité (armée et police) - plaçant la Colombie,
de 2000 à 2002, au troisième rang des pays
bénéficiaires après Israël et l'Egypte. Un important
appui en matériel (livraison d'aéronefs destinés aux
aspersions des cultures illicites et d'une soixantaine
d'hélicoptères de protection et de combat) a permis un
renforcement spectaculaire des forces de sécurité
intérieure. L'aide américaine au Plan Colombia inclut
également la présence d'environ 600 conseillers civils et
militaires. Encadrée par une loi adoptée en 1999 par le
Congrès, cette aide américaine ne pouvait, en principe,
être utilisée que dans le cadre de la lutte contre la drogue,
même si dans la réalité il est difficile de la distinguer
de la lutte contre la guérilla, cette dernière étant l'un
des acteurs principaux du narcotrafic. »101(*)
Le rapport du sénat montre bien le bilan
contrasté du plan et de la guerre contre la drogue en
général : une victoire militaire indéniable.
« Sur le plan des chiffres,les résultats
sont incontestables. En l'espace de deux ans, il a été
procédé à davantage d'aspersions chimiques de cultures
illicites que durant toutes les années précédentes. Les
cultures de coca seraient passées de 100 000 hectares fin 2002
à 86 000 hectares fin 2003. Des quantités
considérables de cocaïne, de feuilles de coca, de cannabis et de
précurseurs ont été saisies. 400 laboratoires de
production de pâte base de coca, 170 laboratoires de raffinage de la
cocaïne et 4 laboratoires de raffinage de l'héroïne ont
été détruits. »102(*)
Cependant la Colombie paya un lourd tribut écologique
(pollution, malformations) et civil (160 000 morts en un demi-siècle) La
problématique du trafic de drogue ne pouvait pas se résumer au
tout militaire.
« Toutefois, ce plan demeure controversé.
Le développement de cultures de substitution s'effectue lentement et se
heurte aux difficultés de commercialisation, faute de circuits
commerciaux ou de moyens de communication vers des régions
isolées. La politique d'éradication chimique est critiquée
par des organisations non gouvernementales, en raison de son impact sur
l'environnement et les cultures vivrières. Combinée aux actions
militaires, elle aurait pour effet d'accentuer les déplacements de
population. Par ailleurs, les groupes illégaux ont réagi en
recherchant des zones de repli, soit sur le territoire colombien, en mettant en
culture des espaces jusqu'alors vierges, notamment en opérant des
déforestations, soit en jouant sur la porosité des
frontières et en débordant sur des pays voisins, comme le Panama
et, à une échelle moindre, le Brésil et le Venezuela. Le
déplacement des cultures, la fragmentation des parcelles de coca ou de
pavot, les techniques de régénération des plants
après aspersion, la recherche agronomique qui met au point des plants de
coca produisant davantage de feuillage avec une concentration accrue
d'alcaloïde, font que la production colombienne de cocaïne reste
stable, autour de 600 tonnes, alors que la production d'héroïne est
en accroissement et se situerait autour de 5 tonnes. »103(*)
L'article du monde diplomatique exprime bien le scepticisme
sur ce bilan contrasté 104(*)
La dernière année du mandat Bill Clinton se
termina avec le scandale Lewinsky.
En janvier 2001, Bush devînt le 43-ème
président des Etats-Unis.
Après huit années de présidence Bush
marquées par la guerre contre le terrorisme et la déstabilisation
du Moyen Orient, l'élection d'Obama suscita un espoir notamment en
Amérique latin.
Allait-on assister à une nouvelle donne dans les
relations interaméricaines ?
Chapitre 2 - Un espoir déçu ? Barack
Obama -20 janvier 2009-20 janvier 2017.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, l'Amérique
latine n'apparaissait plus comme une priorité pour les Etats-Unis
à l'exception de la lutte contre le trafic de drogue. Devant le recul de
l'influence américaine, des puissances régionales telles que le
Brésil, le Venezuela s'étaient affirmées et voulaient
assumer un rôle de leadership au sein de l'échiquier
régional.
Après les années Bush, la région
espérait des relations basées sur un respect mutuel et la fin
d'une relation unilatérale.
Barack Obama semblait initialement disposé à
inscrire sa politique étrangère dans cette dynamique.
Il apparaissait aux yeux des gouvernements du continent comme un
progressiste soucieux d'équité et de justice sociale.
Mais ce changement de cap fût bref et la politique
étrangère d'Obama se distingua par le prolongement, voire
l'accentuation des politiques antérieures (installation de bases
américaines en Colombie, intensification de la lutte contre les cartels
mexicains, hégémonie économique)
Section 1. Une approche nouvelle des relations avec
l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud. Vers la fin de la
doctrine Monroe ?
Le président Obama et son équipe
cherchèrent dès le départ à se dissocier de leur
prédécesseur en indiquant clairement leur souhait de rompre avec
le passé. L'administration démocrate avait la volonté de
recourir à une politique étrangère animée par le
dialogue, la concertation, la diplomatie ainsi que par le respect du droit
international et des institutions multilatérales.
La nouvelle politique étrangère de Barack Obama
s'inspirait de la notion de « pouvoir intelligent » ou Smart
Power, une conception différente du « Dumb power »
de Georges Bush.
§1.La doctrine du smart power
Cette doctrine guida le début de son premier mandat en
matière de politique étrangère.
Le concept de smart power exprime la volonté des
États-Unis de restaurer son image tout en conservant son leadership.
A. Définition :
Théorisé par Joseph Nye, le soft power est en
géopolitique
un
mélange de soft power105(*) et de hard power106(*) : un pouvoir
« intelligent » ou le smart power.
Stricto sensu, le soft power est la
capacité d'un Etat à obtenir ce qu'il souhaite de la part d'un
autre Etat sans que celui-ci n'en soit même conscient
« Co-opt people ratherthan coerce them »107(*)
L'idée de domination économique reste
présente comme pour les présidences Bush et Clinton mais la
manière est plus sournoise.
L'American way of life via la globalisation allait
« dominer » le monde. L'exemple de l'implantation exponentielle
de Mac Donald en Chine illustre bien cette idée.
B. Le Smart Power pour remplacer la doctrine
Monroe ?
Comme mentionné précédemment le concept
de smart power apparût dans un rapport de Joseph Nye et Richard Armitage
en vue d'adapter le modèle du leadership américain aux crises
du XXIe siècle. Hilary Clinton, secrétaire des
affaires étrangères mit en place le smart power qui devait
permettre aux États-Unis de restaurer leur leadership et de le
maintenir.
Le smart power ressemblait à un ersatz plus
présentable de la doctrine Monroe : Capacité d'influence et
recours à de nouvelles armes : drones, cybers offensives.
Pour le politologue Sebastian Santander, «?ce pouvoir
de l'intelligence fut défini comme le résultat du mariage
productif entre le hard et le soft power américain. Alors que le premier
type de pouvoir est incarné par celui de la coercition physique du
Pentagone, le deuxième renvoie au pouvoir d'attraction que peut exercer
la culture américaine au travers de la cinématographie
hollywoodienne, des centres universitaires d'excellence (Ivy League), des
innovations technologiques ou l'alimentation du fast-food. Le concept de smart
power exprime la volonté des États-Unis d'amener le reste du
monde à partager leur point de vue, en recourant d'abord à la
carotte et de manière secondaire au
bâton »108(*)
Lorsque Barack Obama prît ses fonctions à la
Maison-Blanche en 2008, les relations interaméricaines étaient
encore marquées par l'attitude indifférente de l'administration
Bush. Il proposa le concept de nouveau partenariat (new partnership) et appela
lors du sixième sommet des Amériques à initier une
nouvelle ère de relations entre les États-Unis et
l'Amérique latine?: «?Nous ne pouvons pas traiter
l'Amérique latine et les Caraïbes comme un partenaire mineur. Une
alliance des Amériques sera un succès seulement si elle se base
sur un respect mutuel?».109(*)
§2. Le discours sur les Amériques de
2009 : une relation d'égal à égal.
« Les Etats-Unis veulent
nouer
un "nouveau partenariat" avec l'Amérique latine,
parler"avec"
elle, et non plus "pour" elle, "écouter,
échanger,
consulter", d'égal à égal, et non plus "dicter" ses choix,
"apprendre d'elle" aussi, afin de
poursuivre
ensemble des objectifs communs.110(*) »
Les propos du Vice-Président Biden montraient bien
cette volonté de tourner la page de « l'ère
Monroe »
En avril 2009 se tînt le sommet des Amériques de
Trinité -et -Tobago
La première de l'administration Obama. Il mît en
application sa « nouvelle approche » basée sur une
relation bilatérale. Depuis une décennie, l'étoile avait
pali et les Etats-Unis étaient confrontés à
phénomène inédit : les gouvernements de gauche si
longtemps combattus étaient au pouvoir sur le continent : Correa,
Chavez, Morales, Lula et Bachelet, Kirchner. Les Etats-Unis étaient
isolés.
C'est dans ce contexte qu'Obama proposa une nouvelle approche
des relations inter américaines.111(*)
A. Les raisons de cette nouvelle approche :
Selon Abraham Lowenthal?quatre raisons permettent d'expliquer
cette nouvelle stratégie «. La première est
liée à la présence de plus en plus massive
de Latinos aux États-Unis. Une présence qui ne doit pas
être simplement analysée en termes de flux migratoires, mais qui
recouvre des aspects aussi divers que l'éducation bilingue, l'envoi
d'argent, l'homologation des permis de conduire, la lutte contre le trafic de
drogue, d'armes ou d'êtres humains. La seconde est due à la
position commerciale stratégique de l'Amérique latine comme pays
importateur des produits états-uniens. La troisième provient de
l'acceptation par Obama de s'inscrire dans une logique de coopération
avec l'Amérique latine pour régler des problèmes aussi
cruciaux que la sécurité énergétique, les impacts
de la pollution, la délinquance et le narcotrafic. La dernière
raison concerne la consolidation d'un discours commun aux deux régions
en faveur des droits de l'Homme. »112(*)
Derrière des idées nobles, le pragmatisme
économique était toujours présent. La méthode Bush
avait rebuté le monde latino-américain alors une approche plus
conciliatrice permettrait d'ouvrir des marchés aux multinationales
américaines. Les Etats-Unis avaient besoin d'exporter en Amérique
latine et avaient besoin du pétrole Vénézuélien
(40% de la production est achetée par les Etats-Unis.) Les chefs
d'État latino-américains furent indubitablement séduits ou
dupés par cette approche résolument volontariste et
espèrent que des relations saines puissent s'installer.
La fameuse poignée de main entre Chavez et Obama
était le symbole de ce « new Deal »
B.Les Objectifs
La doctrine
conciliatrice à l'égard de l'Amérique latine
exprimée au sommet des Amériques par Barack Obama pouvait se
résumer en cinq points essentiels :
· Partenariat "d'égal à égal".
« While the United States has done much to promote
peace and prosperity in the hemisphere, we have at times been disengaged, and
at times we sought to dictate our terms. But I pledge to you that we seek an
equal partnership »113(*)
· Tirer des enseignements de l'histoire, sans se laisser
enfermer par elle.
« I didn't come here to debate the past -- I came
here to deal with the future. (Applause.) I believe, as some of our previous
speakers have stated, that we must learn from history, but we can't be trapped
by it »114(*)
· Changer, mais d'autres pays doivent changer aussi.
« As has already been noted, and I think my
presence here indicates, the United States has changed over time. It has not
always been easy, but it has changed. And so, I think it's important to remind
my fellow leaders that it's not just the United States that has to change. All
of us have responsibilities to look towards the future.»115(*)
· Repentance : Les Etats-Unis ont mal agi par le
passé mais il ne faut pas leur imputer la responsabilité de tous
les problèmes intérieurs des pays du continent.
« I think it's important to recognize, given
historic suspicions, that the United States' policy should not be interference
in other countries, but that also means that we can't blame the United States
for every problem that arises in the hemisphere»116(*)
· Lutter aux Etats-Unis contre la demande de drogue afin de
diminuer le triptyque infernal qu'elle engendre : culture et transformation de
la coca, cartels, trafic d'armes.
« And let me add that I recognize that the
problem will not simply be solved by law enforcement if we're not also dealing
with our responsibilities in the United States. And that's why we will take
aggressive action to reduce our demand for drugs, and to stop the flow of guns
and bulk cash south across our borders»117(*)
C.Bilan
Les Etats latino-américains étaient en position
de force et exigèrent le retour de Cuba au prochain sommet ainsi que la
fin de l'embargo. Obama promît ce changement et de surcroit, il
admît que la politique menée pendant cinquante ans par les
Etats-Unis à l'égard de Cuba était un échec.
Toutefois, Cuba devait aussi faire un geste.
« Les questions relatives aux prisonniers
politiques, à la liberté d'expression et la démocratie
sont importantes, et ne sauraient être simplement mises de
côté »118(*)
Les chefs de gouvernement étaient pour une fois
satisfaits.
119(*)
« C'est le début d'une nouvelle ère
très intéressante dans la relation entre l'Amérique du Sud
et les États-Unis », déclarait Rafael Correa.120(*)
Christina Kirchner, dont les relations avec les Etats-Unis
étaient rendues difficiles par le problème du remboursement des
épargnants depuis la crise de 2002, se félicita qu'un «
dialogue différent (ait) été ouvert, plus
horizontal », mais n'était pas dupe pour autant. Les paroles
devaient être suivies par des actes concrets.
« Nous espérons que ses intentions pourront se
traduire en politiques concrètes ».121(*)
La
levée de
restrictions sur les voyages et les transferts d'argent
d'Américano-Cubains vers Cuba en 2009 laissait augurer d'une nouvelle
approche de l'administration Obama.
Cuba malgré l'embargo avait tenu bon et avait su
toujours trouver des alliés de circonstance pour sauver son
économie : l'URSS ou le Venezuela de Chavez.
§3. Le rapprochement historique avec
Cuba
« Les temps où les États-Unis
pouvaient commettre des actes d'ingérence dans l'impunité en
Amérique latine sont révolus »122(*).
A. Origines du rapprochement
Obama était convaincu de la résilience de Cuba
et pensaitque le changement passerait par un dialogue : « Il est
évident que ces décennies d'isolation ont échoué
à atteindre notre objectif, à savoir l'émergence d'une
démocratie. Nous ne voulons pas que les sanctions
américaines s'ajoutent au fardeau des citoyens cubains, que nous
cherchons à aider. »
Un réchauffement permettrait aussi de trouver de
futurs débouchés. Si la force n'avait pas vaincu le Castrisme,
l'ouverture du pays au monde le ferait.
Comme mentionné précédemment, la
levée de certaines restrictions était un pas en avant.
L'arrivée de Raul Castro changea la donne. Plus
pragmatique que son illustre frère, il était conscient d'une
nécessaire ouverture de l'ile.
De plus l'exemple de la République de Chine prouvait
bien qu'une dictature pouvait changer son système économique sans
perdre le pouvoir politique.
B. Les étapes du rapprochement
La détente fût le fruit de négociations
secrètes, menées dix-huit mois durant, sous l'impulsion du Canada
et du pape François.
La libération d'Alan Gross, un Américain
écroué depuis cinq ans à Cuba impulsa ce rapprochement.
Cet ancien contractuel du gouvernement américain purgeait une peine de
quinze ans pour avoir introduit du matériel de transmission
satellitaire, interdit dans l'île. En échange, Washington
libéra trois Cubains, incarcérés aux Etats-Unis depuis une
quinzaine d'années. Puis, à la demande de Washington, Raul Castro
a également libéré une cinquantaine de prisonniers
politiques.
Obama ne pouvait pas lever l'embargo sur Cuba sans un vote du
Congrès.
En attendant, il imposa une série d'ordonnances afin
d'alléger autant que possible les sanctions.
L'ambassade allait réouvrir à Cuba, les voyages
seraient permis pour les journalistes, professeurs, sportifs et artistes.
L'administration Obama rétablît aussi une partie
des relations commerciales entre les deux pays. Un nouveau marché
s'ouvrait pour l'exportation de matériaux de construction et d'engins
agricoles. Le célèbre cigare pouvait être
exporté.
Dans un pays où internet ne s'était pas
développé (5% des cubains), les opérateurs
télécoms avaient trouvé leur
« eldorado ». Ils auraient désormais le droit
d'étendre leurs réseaux et d'exporter tablettes et
téléphones.
Le soft power est ici à son firmament. Tel Ulysse et le
stratagème du cheval de Troie, Washington pensait distiller
subrepticement la démocratie par le biais des échanges
commerciaux et le désenclavement de l'Ile.
En marge du septième sommet des Amériques le
onze avril 2015 à Panamá, Raul Castro et Obama
officialisèrent le rapprochement entre Cuba et les Etats-Unis.
123(*)
« Après cinquante sans changement de la
politique américaine à l'égard de Cuba, j'ai pensé
qu'il était temps de tenter autre chose ».124(*)
Néanmoins, des points de friction subsistèrent
mais la nouvelle politique serait le dialogue et le respect mutuel.
« Washington continuera à évoquer
la démocratie et les droits de l'homme et le discours passionné
du président Raul Castro au sommet montre qu'il ne manquera pas de faire
part de ses préoccupations sur la politique
américaine. »125(*)
« Tout peut se discuter si cela se fait avec
beaucoup de respect pour les idées de l'autre »126(*)
L'ingérence américaine avait certes faibli mais
n'avait pas pour autant disparu.
Section 2. La continuité de la politique
extérieure américaine sur le continent.
Le discours d'Obama ne résista pas à la
réalité de la politique étrangère
américaine.
Il avait suscité l'illusion de voir émerger une
diplomatie américaine animée par le
respect du droit international et les pratiques de
concertation et de négociation.
Cependant, l'installation de sept bases américaines en
Colombie en 2009 afin d'intensifier la lutte contre le trafic de drogue
provoqua un tollé dans la région. De plus, la faible
récrimination contre le coup d'Etat institutionnel au Honduras fût
condamné.
Obama poursuivait la même politique coercitive voire
d'ingérence.
§1. L'intensification de la lutte contre la
drogue en Colombie
Les tensions commencèrent avec l'installation de bases
en Colombie.
A. Uribe : un allié belliciste.
Uribe voulait affaiblir le trafic de drogue ainsi que les
guérillas avant toutes négociations. Le Venezuela et l'Equateur
autorisaient le repli des guérillas sur leur territoire. Uribe avec
l'aval de Washington ordonna le bombardement d'un camp des Farc en Equateur en
février 2008. Au mépris de la souveraineté nationale et du
droit international, Uribe avait ordonné cette opération. La non
condamnation de Washington avait décrédibilisé les
discours d'Obama.
La fermeture des bases américaines en Equateur avait
obligé Washington à revoir sa stratégie dans la
région Andine.
Uribe, fidèle allié de Washington, accepta
l'installation de bases américaines.
B. Déploiement de troupes en Colombie : Un
tollé sur le continent
Les américains installèrent sept bases : 3
terrestres, 2 navales et 2 aériennes
L'annonce provoqua un tollé, le Venezuela gela ses
relations diplomatiques avec la Colombie. Le président Correa condamna
également.
Lula et Bachelet, plus modérées dans leur
relation avec la Maison Blanche, condamnèrent.
Le redéploiement de troupes était perçu
par les autres Etats de la région comme une réminiscence des
sombres heures du passé.
C.Continuité d'une stratégie
guerrière.
Les sept bases permettaient une intensification de la lutte
contre les cartels et des guérillas selon Uribe et les Etats-Unis
« Le Pentagone investira 31,6 millions
d'euros pour l'aménagement de Palanquero, au bord du río
Magdalena. L'installation disposera d'une piste de trois mille cinq cents
mètres pouvant accueillir des avions C-17 (Galaxy) capables
d'emporter soixante-dix tonnes et possédant une autonomie de plus de
huit mille kilomètres sans réapprovisionnement en carburant.
D'Apiay opéreront des appareils de reconnaissance et des Awacs (radars
volants de longue portée). »127(*)
Les Etats de la région y voyaient surtout un
prétexte pour espionner et continuer la vieille politique
d'ingérence de la doctrine Monroe.
Le département d'Etat expliquait cette stratégie
« un spectre complet d'opérations dans une
sous-région critique de notre hémisphère où la
sécurité et la stabilité sont sous la constante menace
d'insurrections narcoterroristes, de gouvernements antiaméricains, d'une
pauvreté endémique et de constants désastres
naturels ».128(*)
Obama continuait donc la même politique que ses
prédécesseurs.
Les cartels et les Farc furent durablement affaiblis mais le
problème se déplaça ailleurs plus au Nord.
Les cartels colombiens s'étaient alliés aux
cartels mexicains.
La menace était donc aux frontières.
§2. La nouvelle menace des cartels
mexicains.
A. Les causes de l'avènement des cartels
Le début des années 80 marqua le début de
l'essor des cartels mexicains.
De petits clans familiaux mafieux de connivence avec le
PRI129(*), au pouvoir
pendant un siècle, devinrent de grandes organisations en collaborant
avec les cartels colombiens. La position stratégique du Mexique et
l'intensification de la lutte en Colombie, accentuèrent cette
montée en puissance.
Initiée par le président Fox puis
généralisée par le gouvernement Calderon, la guerre contre
les cartels atteignit une violence, une sauvagerie sans précèdent
pour un pays en paix.
Le déploiement de l'armée provoqua une situation
de quasi guerre civile avec les cartels.
En effet, les ramifications de ces derniers touchaient toutes
les strates de la société : la politique, la police et la
justice.
La guerre avait provoqué la mort de 7200 personnes en
2008 (105000 en six ans) mais le trafic vers les Etats-Unis ne diminuait
pas.
Les cartels commençaient de plus en plus à
intervenir directement aux Etats-Unis.
La sécurité intérieure était
menacée.
La première visite d'Obama fût le Mexique.
B. Intensification de la guerre contre les cartels au
Mexique
Cette visite suggéra l'inquiétude accrue que
suscitaient aux Etats-Unis les éruptions de violence liées au
narcotrafic mexicain, qui débordait sur leur territoire. A cet
égard, l'Amérique latine a accueilli favorablement les propos de
Mme Clinton reconnaissant, au Mexique même, que son pays avait
une responsabilité dans cette poussée de violence, notamment en
ne contrôlant pas assez étroitement le commerce des armes, et que
la drogue "était un problème commun".
L'administration Obama aida donc le gouvernement Calderon
mais cette assistance était militaire.
L'administration Obama voulait circonscrire le problème
au Mexique.
L'Administration Obama comptait renforcer le plan Merida en
octroyant 700 millions de dollars d'aide aux forces de
sécurité mexicaines.
Parallèlement, les États-Unis envisageaient de
placer des troupes en état d'alerte, probablement des réservistes
de la Garde nationale, qui seraient envoyés à la frontière
en cas d'urgence.
De plus, les agents de la DEA intervenaient directement au
Mexique.
Ainsi, Obama menait la même politique
« guerrière » que les précédentes
administrations.
C.BILAN :
Les cartels se morcelèrent et la violence
s'accrût. La stratégie (inspirée par les Etats-Unis)
d'élimination systématique des chefs de cartels afin de les
désorganiser fût un échec. Les cartels se
réorganisaient sans cesse et malgré le déploiement de
400 000 policiers et 50 000 soldats, ils menaçaient
l'Etat et ses institutions du nord au sud du Mexique.
De 2006 à 2012, 50000 personnes furent tuées.
Le tout répressif semble dans l'impasse et certaines
voix appellent à une dépénalisation de certaines drogues
et des petits consommateurs.
La dépénalisation du cannabis en Californie et
au Colorado est peut-être une réponse.
« La violence empire à mesure que des
cartels de plus en plus fragmentés étendent leur emprise
territoriale, et les autres activités criminelles »130(*) .
131(*)
§3. Une politique étrangère
génératrice de tensions.
Les paroles de Barack Obama ne furent pas suivies d'effets
à l'exception de Cuba.
Il décida même de mener une politique offensive
contre l'expansion des populismes de gauche.
La menace n'était pus idéologique mais
économique. L'économie américaine devait regagner des
marchés dans la région andine.
Le sous-secrétaire d'Etat des Etats-Unis pour
l'Amérique latine, Arturo Valenzuela annonça que l'administration
américaine avait l'intention « d'être clairvoyante
et proactive » à l'encontre des tentatives d'expansion de
l'autoritarisme ou du populisme dans les Amériques.
A. Les conséquences des révélations
Snowden.
Le 6 juin 2013, Edouard Snowden132(*) révélait que
depuis une quinzaine d'années les agences de renseignements
américaines et britanniques surveillaient les communications mondiales
ainsi que des chefs d'Etat ou des diplomates.
L'affaire Snowden eût un retentissement mondial et dans
le cas de l'Amérique, compliqua les relations déjà tendues
par l'installation des bases américaines en Colombie.
L'espionnage des pays d'Amérique Latine
décrédibilisa l'image des Etats-Unis et d'Obama.
« Le
7
juillet
2013, à la
suite des révélations d'Edward Snowden concernant l'espionnage
des entreprises et particuliers
brésiliens,
le porte-parole du
ministère
des Affaires étrangères brésilien, Tovar
Nunes, a qualifié ces
révélations « d'extrêmement
graves »133(*)
La présidente Dilma Roussef annula son voyage officiel
aux Etats-Unis.
Trois Etats Latino-américains proposèrent
l'asile à Snowden : Le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua.
Les Etats-Unis menacèrent de sanctions
économiques ces trois pays. La politique de la « carotte et du
bâton » était de retour et la déclaration de John
Kerry134(*) en
décembre 2013 ne serait qu'une supercherie.
Les relations devinrent donc conflictuelles avec de nombreux
Etats notamment le Venezuela, la Bolivie ou l'Argentine. La politique
d'hégémonie économique était de retour.
B. Le soutien à l'opposition et la lutte
économique contre le Venezuela.
Le Venezuela entra en récession en 2013 avec la chute
brutale des cours du pétrole. Le gouvernement Maduro n'était plus
en capacité de maintenir les politiques sociales misesen placedepuis
1999 ainsi que sa « diplomatie pétrolière ».
En effet, une partie de la manne pétrolière n'avait pas
été réinvestie dans la diversification de
l'économie. Le Venezuela dépendait des cours du pétrole.
En 2015, l'opposition remporta les élections législatives. La
cohabitation entre un président « chaviste » et un parlement
« libéral » paralysa le fonctionnement du gouvernement et de
sa diplomatie. Le pays était donc dans une situation de blocage
institutionnel et le régime Maduro se durcît.
L'administration américaine prît des sanctions
contre certains dirigeants. Maduro demanda à l'OPEP d'augmenter le prix
du baril mais l'Arabie refusa. Le gouvernement Maduro pensait que les
Etats-Unis étaient derrière ce refus et avaient provoqué
cette crise économique.
L'administration Obama était certes en
« guerre économique » contre le Chavisme mais la
mauvaise gestion économique et la dérive autoritaire du
régime ne sont pas du fait des Etats-Unis.
« Après les sanctions de décembre
contre 53 fonctionnaires vénézuéliens accusés
de corruption ou d'atteinte aux droits de l'homme, Barack Obama a pris lundi,
par décret, de nouvelles mesures contre sept généraux,
directeurs des services d'intelligence et procureur
vénézuéliens. Inculpés pour « abus de
force » lors des manifestations de 2014, ils voient leurs
avoirs gelés aux Etats-Unis et sont interdits d'entrée sur le
territoire.
« L'érosion des garanties de respect des
droits de l'homme au Venezuela [...] constitue une menace inhabituelle et
extraordinaire pour la sécurité des Etats-Unis
», s'est justifié le président
américain. »135(*)
C.Bolivie
La Bolivie du président Morales refusait toute
coopération militaire pour lutter contre le narcotrafic et la culture de
coca.
En 2008, la DEA avait été expulsée. En
2011 Evo Morales annonçait l'expulsion de Bolivie de l'USAID, l'agence
américaine pour le développement international, en l'accusant de
conspiration et d'ingérence dans la politique intérieure
bolivienne.
Les Etats-Unis s'efforçaient d'isoler diplomatiquement
la Bolivie et en juillet 2013 imposa un blocus aérien contre l'avion du
président Morales.
Plusieurs pays de l'UE avaient fermé leur espace
aérien (sur demande de l'administration Obama) à l'avion
présidentiel en raison de soupçons que l'ancien employé de
la CIA Edward Snowden était à bord
Morales tînt un discours offensif sur la politique
américaine à l'ONU. La rhétorique anti
impérialiste confortait aussi son pouvoir d'autocrate.
« Où il y a des bases militaires,
où on investit des milliards de dollars. Quels sont les
résultats ? Inexistants, voire une augmentation du trafic de
drogue. Et là, nous avons nationalisé la lutte de trafic de
drogue et en Bolivie, la situation s'est améliorée, sans base
militaire, sans l'aide des États-Unis, sans les ressources
économiques et du fait de la responsabilité partagée,
devraient être fournie par les États-Unis, nous ne les
réclamons pas, même si je salue la contribution de l'Europe non
assortie de conditions qui voit le succès de notre lutte contre les
stupéfiants. Je puis une fois de plus, dire aux pays avec des
gouvernements anti-impérialistes que l'on nous accuse de ne pas
respecter les normes et d'être nous-même des trafiquants de drogue.
Dans les pays où les gouvernements sont pro-capitalistes où s'est
développé le trafic de drogue, on les félicite de leurs
efforts. Mais quels mensonges. Je vous demande d'examiner les données.
Penchez-vous sur les données des Nations Unies sur la lutte contre le
trafic de drogue. Heureusement, d'autres pays ont bien compris les
résultats que nous avons obtenus en Bolivie. Et l'on parle actuellement
du modèle de lutte contre le trafic de drogue en Bolivie. On n'a jamais
dit que l'on allait éradiquer la culture de la feuille de coca, mais on
ne permet pas une libre culture de la coca, si on avait davantage de
technologies, la situation serait bien meilleure qu'actuellement.
Sachez-le : les anciens gouvernements m'ont laissé plus de 30 000
hectares de coca. Et cette année, sans que le moindre paysan ne meure
nous sommes parvenus à 20 400 hectares de coca. Sachez, connaissez ces
données des Nations Unies. »136(*)
D.Uruguay et Argentine.
1.Uruguay
La guerre contre la drogue était un échec selon
le président uruguayen Mujica137(*) .Il décida donc une autre approche et
légalisa la marijuana pas selon certains dirigeants. L'initiative
de l'Uruguay fît des émules. L'administration Obama bloquera toute
initiative sur le continent. En effet, l'industrie d'armement serait perdante
si l'administration changeait de politique sur la drogue.
2. les pressions judiciaires sur l'Argentine au sujet
de sa dette
Depuis la crise économique de 2002, l'Argentine
refusait de régler une dette de 1.5 milliards de dollars à des
fonds américains. Selon les argentins, ces « fonds
vautours » avait une part de responsabilité dans
l'effondrement de l'économie argentine138(*).
Les Etats-Unis exercèrent une pression
économique sur le pays grâce aux agences de notation ainsi que la
justice américaine. Le pays s'enfonça dans la crise et le parti
de Christina Kirchner perdît les élections. La guerre
économique avait donc bien fonctionné.
L'arrivée au pouvoir de Mauricio Macri, plus favorable
à Washington, permît de renégocier la dette.
Obama après avoir suscité l'espoir d'une nouvelle
ère, mena la même politique que ses prédécesseurs.
L'hégémonie économique était la pierre angulaire de
la politique étrangère américaine.
La reprise de relations avec Cuba fut le seul point positif des
deux mandats de Barack Obama.
Cette ouverture à l'égard de Cuba n'était
pas sans intérêt. La guerre contre la drogue n'avait pas
diminué le trafic pour autant mais la violence avait explosé au
Mexique.
Bâties sur l'espoir d'un changement, les relations
diplomatiques entre les Etats-Unis et la plupart des pays
latino-américains se détériorèrent dès le
premier mandat d'Obama. Les beaux discours ne furent pas suivis d'effets.
Conclusion
La fin de la bipolarisation a modifié la doctrine
Monroe mais l'influence des Etats-Unis est restée la même et plus
encore la culture américaine et le libéralisme se sont
ancrés sur le continent.
La destitution de Dilma Roussef, l'effondrement du Venezuela
et l'affaiblissement du socialisme du xxi siècle conforte Washington
dans sa volonté d'hégémonie économique.
La fin de la guerre froide a obligé les administrations
américaines à repenser leur approche de
l'Amérique. Le communisme n'était plus un danger et
l'étau politique se desserra. .
La doctrine Monroe n'a pas pour autant disparu, son
intensité, sa visibilité ont décliné mais son ADN
de domination est resté. La fin de la bipolarisation a
entrainé le basculement vers une stratégie de domination
économique.
De plus la guerre contre la drogue a remplacé la guerre
contre le communisme, offrant encore et toujours de nouveaux marchés
à l'industrie d'armement américaine.
L'administration Trump et sa volonté d'isolationnisme
« makeamericagreatagain » est une nouvelle ère de
tous les dangers.
Sa volonté d'ériger un mur le long de la
frontière mexicaine et la remise en cause de la réconciliation
avec Cuba ne sont pas des actes encourageants pour la suite. Le
caractère erratique de Donald Trump ouvre une nouvelle ère dans
les relations entre les Etats-Unis et le reste du continent.
Bibliographie
Format papier
-Howard Zinn, Une histoire populaire des Etats-Unis, Agone
2002
-Jose delPozo, Histoire de l'Amérique latine et des
caraïbes, de 1825 à nos jours, nouveau monde éditions.
-Pierre Chaunu, Que sais-je, Histoire de l'Amérique
latine,Presses Universitaires de France.
-Maxime Lefebvre, Que sais-je, La politique
étrangère américaine,Presses Universitaires de France
- Georges Coufignal, l'Amérique latine est bien
partie,la Documentation française.
-Pierre Kalfon, Allende Chili : 1971-1973 Chronique,
Atlantica eds.
-La Doctrine de Monroe à la fin du XIXe siècle
/de Merignhac, Alexandre-Geraud-Jacques-Antoine - 1896
-
Pierre
Hassner ,Washington et le Monde, dilemmes d'une SuperpuissanceEditions
Autrement
Textes légaux et officiels
-Déclaration de Carthagène,15 février
1991
http://www.presidency.ucsb.edu/ws/?pid=18155
-Résolution 940 du Conseil de
sécurité des Nations Unies
http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/940(1994)
-Initiative Merida
https://www.state.gov/j/inl/merida/
Documents de type thèse, mémoire ou
rapport
-Loi américaine Helms-Burton
Question écrite n°
17434 de
M. Xavier
de Villepin (Français établis hors de France - UC)
publiée dans le JO Sénat du 12/09/1996 - page 2315
https://www.senat.fr/questions/base/1996/qSEQ960917434.html
-Projet de loi autorisant l'approbation de l'accord entre le
Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la
République de Colombie relatif à la coopération en
matière de sécurité intérieure
https://www.senat.fr/rap/l04-214/l04-2143.html
Discours et auditions
-Georges Bush, discours du 20 décembre 1989.
https://greatspeeches.wordpress.com/category/twentieth-century-speeches/george-h-w-bush/
-Discours d'Evo Morales à l'ONU en 2015.
https://lesbrindherbes.org/2015/10/22/evo-morales-president-de-la-bolivie-discours-a-lonu/
Format électronique
Site WEB
La documentation Française
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/argentine/chronologie.shtml
Article de périodique ou revue en ligne
Le Figaro
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/08/09/97002-20140809FILWWW00027-dette-un-juge-us-veut-poursuivre-l-argentine.php
Le conflit en Bolivie préoccupe ses voisins Lamia
Oualou
http://www.lefigaro.fr/international/2008/09/15/01003-20080915ARTFIG00298-le-conflit-en-bolivie-preoccupe-ses-voisins-.php
Dette : un juge US veut poursuivre l'Argentine
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/08/09/97002-20140809FILWWW00027-dette-un-juge-us-veut-poursuivre-l-argentine.php
Le Monde
Le triomphe d'Alvaro Uribe
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2008/03/16/en-colombie-tous-derriere-alvaro-uribe_1023335_3222.html
Le Monde Diplomatique
L'Initiative pour les Amériques fait des inquiets,
septembre 1991
https://www.monde-diplomatique.fr/1991/09/CAROIT/43838
Plan Colombie, passeport pour la guerre
http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/ameriquelatine/plancolombie-intro
Libération
Venezuela : Obama voit rouge
Par
Simon
Pellet-Recht, Correspondant à Caracas -- 12 mars 2015
à 19 :06
RFI
Les Etats-Unis se retirent de Manta, dernière base
américaine en Amérique du Sud
par Sylvain BivilleArticle publié
le 17/07/2009
http://www1.rfi.fr/actufr/articles/115/article_82802.asp
Les Yeux du Monde : La crise du peso mexicain,
première crise financière du XX° siècle ?
Charles LARUE 10 avril
2013
http://les-yeux-du-monde.fr/histoires/12319-la-crise-du-peso-mexicain-premiere
Le point
Pépé" Mujica, le président qui ose
légaliser le cannabis
Olivier
UbertalliPublié le 09/08/2013
http://www.lepoint.fr/monde/pepe-mujica-le-president-qui-ose-legaliser-le-cannabis-09-08-2013-1712724_24.php
La Croix
Sommet des Amériques : Barack Obama teste une nouvelle
relation avec ses voisins d'Amérique du Sud, La Croix, le 19/04/2009
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Sommet-des-Ameriques-Barack-Obama-teste-une-nouvelle-relation-avec-ses-voisins-d-Amerique-du-Sud-_NG_-2009-04-19-533812
La Tribune
23 décembre 2001 : quand l'Argentine fit
défaut sur sa dette.
Table des annexes139(*)
Annexe 1 Titre 34
Annexe 2 Titre 35
Annexe 3 Titre 36
PARTIE 1 - L'ADMINISTRATION
REPUBLICAI NE : DE L'HEGEMONISME A L'UNILATERALISME
...........................................................................11
CHAPITRE 1 - A l'heure de l'hyperpuissance : le courant
hégémoniste, George H. W. Bush. 20 janvier 1989 -20 janvier 1993
..................................................................11
Section 1. De l'hégémonie militaire
à l'hégémonie économique
..............................11
§1. L'Initiative pour les Amériques (EAI juin
1990) .............................................12
§2. La vision américaine de la
démocratie : libéralisation au profit des firmes
américaines.13
A- La crise de la dette et le consensus de Washington
..........................................13
Section 2. Le retour de
l'interventionnisme......................................................15
§1. La guerre contre la drogue : vassalisation des
Etats producteurs de drogue et retour de l'impérialisme
américain ?....................................................................................................15
A- La déclaration de
Carthagène..................................................................16
§2Panamá : la dernière intervention
militaire sur le continent ..............................17
A- Panamá : le 51ème Etat ?
..................................................................... 18
1. l'intervention militaire au Panamá : une
libération ?......................................................18
2. L'intervention militaire au Panamá : une
invasion ? .......................................19
CHAPITRE 2 - L'unilatéralisme, George W. Bush
-20 janvier 2001- 20 janvier 2009...20
Section 1. Une diminution de l'influence
Américaine ?.......................................................21
§1 L'émancipation de l'Amérique
latine.........................................................21
A- Le
Venezuela....................................................................................21
B-
L'Equateur.......................................................................................23.
C-La
Bolivie.......................................................................................
24
§2 Retour à une politique
isolationniste......................................................... 25
A- Le Secure Fence
Act...........................................................................
25
B-L'émergence du
Brésil............................................................................27
C- L'abandon de
l'Argentine............................................................29
Section 2. Un interventionnisme
modéré.........................................................29
§1 Le durcissement du plan
Colombie..............................................................30
§2 La situation en
Haïti...............................................................................31
§3 Le redéploiement de la IVflotte et le plan
Merida : vers un retour de la présence
américaine ?..........................................................................................................................32
A- Le redéploiement de la IV
flotte..................................................................32
B- L'initiative de
Mérida.............................................................................33
PARTIE 2-L'ADMINISTRATION DEMOCRATE : CONSENSUS
BIPARTISAN OU NOUVELLE STRATEGIE POUR
L'AMERIQUE ?........................................................36
CHAPITRE 1 - De la « Démocratie en
Amérique » ? William Clinton- 20 janvier 1993 -20 janvier
2001.............................................................................37
Section 1. La continuité de l'impérialisme
économique de l'administration Bush.....37
§1 Imposer le modèle libéral et la
« démocratie »...........................................37
A-La doctrine
Clinton .............................................................................38
1. Les Etats Unis comme une entreprise à
protéger : la doctrine Monroe devient
économique........................................................................................38
2. La ratification de
l'ALENA....................................................................39
B-L 'interventionnisme économique : le sauvetage
du Mexique..............................39
1 Les Origines de la crise
..........................................................................40
2 Le plan de
Sauvetage..............................................................................40
C. le triomphe de l'industrie d'armement
.........................................................41
§2 Le retour de
l'interventionnisme.................................................................42
A. Haïti : l'utilisation de la force armée
sous prétexte d'objectifs humanitaires ?...............42
1. Les origines de l'opération
« UpholdDemocraty »..........................................42
2.Intervention humanitaire ou
économique? OperationUpholdDemocracy.................43
B. Le durcissement des relations avec Cuba en
1996.............................................44
1.La résilience
Cubaine...............................................................................44
2. La montée des
tensions............................................................................44
3 La loi
Helms-Burton..............................................................................44
C. Le plan
Colombie.................................................................................45
1. Les objectifs du plan : continuité de la
vassalisation ou début d'une coopération
bilatérale ?..........................................................................................................................45
2. Un bilan
contraste................................................................................46
Chapitre 2 - Un espoir déçu ? Barack Obama -20
janvier 2009-20 janvier
2017....................................................................................48
Section 1. Une approche nouvelle des relations avec
l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud. Vers la fin de la
doctrine
Monroe ?............................................................................48
§ 1 La doctrine du smart
power.....................................................................48
A)
Définition ..........................................................................48
B) Le Smart Power pour remplacer la doctrine
Monroe ?.....................................................49
§2. Le discours sur les Amériques de 2009 :
une relation d'égal à égal.........................49
A) Les raisons de cette nouvelle
approche .......................................................50
B Les
Objectifs....................................................................................50 C)
Bilan................................................................................................51
§3 Le rapprochement historique avec
Cuba..................................
A) Origines du rapprochement
B) Les étapes du rapprochement
Section 2. La continuité de la politique
extérieure américaine sur le continent.
§1° L'intensification de la lutte contre la drogue
en Colombie
A Uribe : un allié belliciste.
B Déploiement de troupes en Colombie : Un
tollé sur le continent
C Continuité d'une stratégie
guerrière.
§2. La nouvelle menace des cartels
mexicains.....................................................56
A Les causes de l'avènement des
cartels...........................................................56
B) Intensification de la guerre contre les cartels au
Mexique....................................56
C)
Bilan.................................................................................................56
§3. Une politique étrangère
génératrice de tensions.
A Les conséquences des révélations
Snowden.
B Le soutien à l'opposition et la lutte
économique contre le Venezuela.
C Bolivie
D Uruguay et
Argentine...........................................................................60
1
Uruguay.............................................................................................60
2 les pressions judiciaires sur l'Argentine au sujet de sa
dette..................................60
Table des
matièresDédicace, Épigraphe, etc. 2
Avant-propos, Préface, Avertissement 3
Remerciements 4
Sommaire 5
Introduction 6
PARTIE 1 - TITRE NIVEAU 1 7
CHAPITRE 1 - TITRE NIVEAU 2 8
Titre niveau 3 8
Titre niveau 4 8
Titre niveau 4 8
Titre niveau 4 9
Titre niveau 5 9
Titre niveau 5 9
Titre niveau 5 9
Titre niveau 3 9
Titre niveau 4 9
Titre niveau 4 9
Titre niveau 4 9
Titre niveau 3 10
Titre niveau 4 10
Titre niveau 4 10
Titre niveau 4 10
CHAPITRE 2 - TITRE NIVEAU 2 11
Titre niveau 3 11
Titre niveau 4 11
Titre niveau 4 11
Titre niveau 4 11
Titre niveau 3 11
Titre niveau 4 11
Titre niveau 4 11
Titre niveau 4 12
Titre niveau 3 12
Titre niveau 4 12
Titre niveau 4 12
Titre niveau 4 12
CHAPITRE 3 - TITRE NIVEAU 2 13
Titre niveau 3 13
Titre niveau 4 13
Titre niveau 4 13
Titre niveau 4 13
Titre niveau 3 13
Titre niveau 4 13
Titre niveau 4 13
Titre niveau 4 14
Titre niveau 3 14
Titre niveau 4 14
Titre niveau 4 14
Titre niveau 4 14PARTIE 2 - TITRE NIVEAU 1
15
CHAPITRE 4 - TITRE NIVEAU 2 16
Titre niveau 3 16
Titre niveau 4 16
Titre niveau 4 16
Titre niveau 4 16
Titre niveau 3 16
Titre niveau 4 16
Titre niveau 4 16
Titre niveau 4 17
Titre niveau 3 17
Titre niveau 4 17
Titre niveau 4 17
Titre niveau 4 17
CHAPITRE 5 - TITRE NIVEAU 2 18
Titre niveau 3 18
Titre niveau 4 18
Titre niveau 4 18
Titre niveau 4 18
Titre niveau 3 18
Titre niveau 4 18
Titre niveau 4 18
Titre niveau 4 19
Titre niveau 3 19
Titre niveau 4 19
Titre niveau 4 19
Titre niveau 4 19
CHAPITRE 6 - TITRE NIVEAU 2 20
Titre niveau 3 20
Titre niveau 4 20
Titre niveau 4 20
Titre niveau 4 20
Titre niveau 3 20
Titre niveau 4 20
Titre niveau 4 20
Titre niveau 4 21
Titre niveau 3 21
Titre niveau 4 21
Titre niveau 4 21
Titre niveau 4 21
PARTIE 3 - TITRE NIVEAU 1 22
CHAPITRE 7 - TITRE NIVEAU 2 23
Titre niveau 3 23
Titre niveau 4 23
Titre niveau 4 23
Titre niveau 4 23
Titre niveau 3 23
Titre niveau 4 23
Titre niveau 4 23
Titre niveau 4 24
Titre niveau 3 24
Titre niveau 4 24
Titre niveau 4 24
Titre niveau 4 24
CHAPITRE 8 - TITRE NIVEAU 2 25
Titre niveau 3 25
Titre niveau 4 25
Titre niveau 4 25
Titre niveau 4 25
Titre niveau 3 25
Titre niveau 4 25
Titre niveau 4 25
Titre niveau 4 26
Titre niveau 3 26
Titre niveau 4 26
Titre niveau 4 26
Titre niveau 4 26
CHAPITRE 9 - TITRE NIVEAU 2 27
Titre niveau 3 27
Titre niveau 4 27
Titre niveau 4 27
Titre niveau 4 27
Titre niveau 3 27
Titre niveau 4 27
Titre niveau 4 27
Titre niveau 4 28
Titre niveau 3 28
Titre niveau 4 28
Titre niveau 4 28
Titre niveau 4 28
Conclusion 29
Postface 30
Sources 31
Bibliographie 32
Table des annexes 33
Table des illustrations (dans le texte) 37
Table des illustrations 38
Table des cartes 42
Table des figures 46
Table des tableaux 50
Sigles et abréviations utilisés 54
Glossaire 55
Index des noms de lieux, de personnes, etc. 56
Table des matières 57
RESUME
La Doctrine Monroe a été la pierre angulaire de
la politique extérieure des Etats-Unis en Amérique jusqu'en
1989.
Avec la fin de la Bipolarisation, cette doctrine avait-elle
encore un sens ?
A travers l'étude des différentes
administrations Républicaines et Démocrates qui se sont
succédées depuis l'effondrement de l'URSS, ce mémoire
s'attachera à démontrer que la doctrine Monroe a changé
mais n'a pas disparu.
* 1 La guerre
anglo-américaine de 1812 a opposé les États-Unis à
l'
Empire
britannique, entre juin 1812 et février 1815. Cette guerre est aussi
connue sous les noms de guerre de 1812 ou de seconde guerre
d'indépendance.
* 2 Le 26 septembre 1815, le
tsar de Russie Alexandre 1er, l'empereur d'Autriche François 1er et le
roi de Prusse Frédéric-Guillaume III signent à Paris le
pacte de la Sainte-Alliance.
* 3 Les guerres
d'indépendance en Amérique du Sud sont un ensemble de mouvements
indépendantistes qui entre ,1810 à 1825, ont mis fin à la
domination espagnole.
* 4 La Doctrine de Monroe
à la fin du XIXe siècle /de Merignhac,
Alexandre-Geraud-Jacques-Antoine - 1896
* 5 La Doctrine de Monroe
à la fin du XIXe siècle /de Merignhac,
Alexandre-Geraud-Jacques-Antoine - 1896
* 6 L'exceptionnalisme
américain est une théorie politique et philosophique qui
considère que les États-Unis occupent une place spéciale
parmi les nations du monde en termes de sentiment national, d'évolution
historique, d'institutions politiques et religieuses, et parce que c'est un
pays qui a été construit par des immigrés
* 7 La guerre
américano-mexicaine (1846-
1848) a opposé les
États-Unis au Mexique. Elle est déclenchée lorsque le
Congrès américain vote l'annexion du Texas en 1845.
* 8 Estimant que le point de
vue traditionnellement adopté par les ouvrages d'histoire de
États-Unis était assez limité, Zinn décida à
la fin des années 1970 de rédiger lui-même un ouvrage sur
ce thème afin de renouveler la perspective sur l'histoire de son pays.
Son Histoire populaire des États-Unis constitue ainsi une
« contre-histoire » prenant à rebours les grands
mythes américains.
* 9John L. O'Sullivan (
15
novembre
1813-
24
mars
1895) est un
journaliste et
homme politique
américain,
auteur de l'expression «
Destinée
manifeste » en
1845 lorsqu'il qualifiait
l'annexion du
Texas et du comté de l'
Oregon aux
États-Unis.
* 10 Sous-secrétaire
d'Etat Olney La Doctrine de Monroe à la fin
du XIXe siècle /de Merignhac, Alexandre-Geraud-Jacques-Antoine - 1896
* 11 La Doctrine de Monroe
à la fin du XIXe siècle /de Merignhac,
Alexandre-Geraud-Jacques-Antoine - 1896
* 1213 La Doctrine de Monroe à la fin du
XIXe siècle /de Merignhac, Alexandre-Geraud-Jacques-Antoine - 1896
* 14 La guerre
hispano-américaine est un conflit armé qui se déroula
d'avril à août
1898 entre les
États-Unis et l'
Espagne, et qui eût
pour conséquence la confirmation (à la suite de la
guerre
d'indépendance cubaine) de l'indépendance de Cuba jusqu'en
1901, et la prise de contrôle d'anciennes colonies espagnoles dans les
Caraïbes et l'océan Pacifique par les États-Unis( Guam,
Porto Rico, les Philippines )
* 15Corollaire Roosevelt est
une interprétation expansionniste de la doctrine de Monroe (1823)
exposée par le président américain Theodore Roosevelt dans
un discours prononcé le 6 décembre 1904 au début de la
troisième session du 58e Congrès des
États-Unis.
* 16O. Henry Cabbages and
Kings : Henry a été inspiré de ce qu'il a vu
au Honduras, un pays envahi en 1910 par la compagnie américaine Cuyamel
Fruit, qui finit par se mettre en guerre contre le Guatemala voisin en raison
des rivalités entre Cuyamel et la United Fruit Company.
* 17Jacobo Árbenz
Guzmán fut
président
du Guatemala de 1951 à 1954, lorsqu'il fut renversé par un
coup
d'État organisé par la CIA. Il fit campagne, en se
présentant comme un réformateur en promettant de rendre le
Guatemala économiquement indépendant et de le débarrasser
de la dépendance des États-Unis
* 18 L'endiguement
(« containment » en anglais) est la stratégie de
politique étrangère adoptée par les États-Unis
après-guerre. L'endiguement visait à stopper l'extension de la
zone d'influence soviétique au-delà de ses limites atteintes en
1947 et à contrer les États susceptibles d'adopter le
communisme.
* 19Salvador Allende Gossens (
26 juin 1908 -
11 septembre
1973), est président de
la République du Chili du
3
novembre
1970 au
11
septembre 1973.Il
devient ainsi le premier président socialiste en Occident à
être parvenu au pouvoir par des élections dans un État de
droit. Le gouvernement de Salvador Allende, soutenu par l'Unité
populaire, une coalition de partis de gauche, a tenté de mettre en place
un État socialiste de façon non-violente etlégale, la
« voie chilienne vers le socialisme », par des projets tels
que la nationalisation des secteurs clés de l'économie et la
réforme agraire. Allende a fait face à la polarisation politique
internationale de la Guerre froide et à une grave crise politique,
économique et financière au Chili. Le coup d'État du 11
septembre 1973 mené par
Augusto Pinochet
met fin à son mandat par la force, renverse le gouvernement et instaure
une dictature militaire
* 20 Les Somoza sont une
famille influente du Nicaragua qui exercera une dictature pendant 43 ans
(1937-1979)
* 21La Fin de l'histoire et
le Dernier Homme :il y soutient que le modèle occidental de
démocratie libérale ne serait pas seulement le vainqueur de la
guerre froide mais constituerait également le stade idéologique
ultime dans la longue marche de l'histoire.
* 22Hubert Védrine,
est Ministre des Affaires étrangères de 1997 à 2002 et
définit la notion et l'utilisation du terme d'
« hyperpuissance » pour qualifier les États-Unis
* 23 Utilisée lors d'un
discours prononcé au Congrès des États-Unis le
11 septembre
1990 par le président
George H. W. Bush
3,
l'expression « nouvel ordre mondial » s'inscrit dans la
lignée des formules exprimant l'idée de nouveauté dans la
diplomatie américaine, après la « nouvelle
donne » de 1932 et la « nouvelle
frontière » de 1960.« Nous nous trouvons aujourd'hui
à un moment exceptionnel et extraordinaire. La crise dans le golfe
Persique, malgré sa gravité, offre une occasion rare pour
s'orienter vers une période historique de coopération. De cette
période difficile, notre cinquième objectif, un nouvel ordre
mondial, peut voir le jour : une nouvelle ère, moins menacée
par la terreur, plus forte dans la recherche de la justice et plus sûre
dans la quête de la paix. »
* 24 Discours du
président américain
George H. W. Bush
au Congrès le 11 septembre 1990
* 25Article de
Charles LARUE
16 octobre 2010
Analyses,
Tiers-Monde
et émergents,
Un peu
d'histoire qui explique la crise de la dette :
« Dans les années 1960 et 1970, l'Amérique latine
connaît un développement important, fondé sur les
investissements étrangers (majoritairement en provenance des banques
occidentales, où les pays arabes producteurs de pétrole
plaçaient leur argent) qui permettent un décollage industriel
important, au Mexique par exemple. C'est également le cas du
Brésil, dont les taux de croissance ont justifié l'expression de
« miracle brésilien » au tournant des années
1970.
Cependant, à la fin des années 1970, alors que la
crise économique pousse les pays occidentaux à réduire
leurs importations, notamment de produits de base tels que le cacao qu'ils
achetaient aux pays du Sud, on assiste à un retour en force du
libéralisme, en particulier aux Etats-Unis. Ainsi, lorsqu'aux Etats-Unis
Ronald Reagan arrive au pouvoir, celui-ci reconduit à son poste Paul
Volcker, alors président de la banque centrale américaine (FED).
Les taux directeurs américains dépassent à cette
époque les 20% pour combattre l'inflation. Ceci entraîne une
raréfaction du crédit pour les paysdu Sud et une hausse de la
valeur dudollar.En conséquence, le crédit devient d'une part plus
chère pour les pays d'Amérique latine, mais aussi plus difficile
à rembourser, si bien que les intérêts non-payés se
sont ajoutés à la dette qui existait déjà, rendant
la situation insupportable pour nombre de pays.
En 1982, le Mexique annonce ainsi qu'il est en incapacité
de rembourser ses dettes. Dès lors, la dette apparaît clairement
aux yeux du monde. Par conséquent, l'instabilité
économique menaçait également nombre d'économies
occidentales, créditrices auprès de l'Amérique latine.
Avec l'aide du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque
mondiale (BIRD), les gouvernements occidentaux ont donc dû prendre ce
problème à bras le corps. Deux organismes ont notamment
contribué à rééchelonner les dettes
non-remboursables : le Club de Paris pour les créanciers publics, le
Club de Londres pour les créanciers privés. En octobre 1985, le
plan Baker est mis en place mais ses effets seront peu visibles, d'autant qu'il
ne s'attaque pas aux sources du problème. Finalement, c'est le plan
Brady qui, en 1989, permet de mettre fin à la crise par
l'émission d'obligations et des réductions partielles de dettes.
En échange d'un réaménagement de leur dette, les pays
d'Amérique latine s'engagent ainsi à ouvrir leur économie
par des réformes libérales : les Plans d'Ajustement
Structurels (PAS).
Ces PAS, mis en place par le FMI ou la BIRD, ont pour but
d'ouvrir les économies des pays endettés, d'engager un processus
de libéralisation, par exemple par des privatisations, et de mener une
politique d'austérité, souvent accompagnée d'une
dévaluation de la monnaie. Ces plans s'inspirent de ce que John
Williamson a appelé, en 1989, le Consensus de Washington, qui
préconise des réformes fiscales, des restrictions
budgétaires et une libéralisation des économies. Mais
ceux-ci ont aussi été décriés car ils ont
entrainé une réduction des dépenses publiques notamment
pour l'éducation et la santé. Ceci a été à
l'origine d'un recul important des politiques sociales et d'une
paupérisation des populations, à l'origine de l'élection
de nombreux gouvernements de gauche à partir de la fin des années
1990 ».
* 26 Milton Friedman est un
économiste Américain fervent défenseur du
libéralisme et fondateur de l'école de Chicago. Ses idées
sur le monétarisme, la fiscalité, les privatisations et la
dérèglementation ont directement ou indirectement inspiré
les politiques économiques de nombreux gouvernements à travers le
monde, notamment ceux de Ronald Reagan aux États-Unis, de Margaret
Thatcher au Royaume-Uni, d'Augusto Pinochet au Chili.
* 27 Depuis les
années 1960, l'Armée nationale colombienne, les insurgés
de gauche (FARC, ELN) et les paramilitaires sont engagés dans le plus
long conflit armé du continent alimenté par le narcotrafic qui a
pris son essor dans les années 1980.
* 28 Cree en 1973 la Drug
Enforcement Administration est présente sur presque tout l'ensemble du
continent
américain, et plus particulièrement en Colombie, en Bolivie,
au Pérou, au Panama et au Mexique.
* ANNEXE
29
Sommet de Carthagène sur la drogue
« La coopération économique et les
initiatives internationales ne peuvent être efficaces que s'il existe des
programmes concomitants et dynamiques de lutte contre la production, le
traitement et la demande de drogues illicites. 30Il est clair que
pour être pleinement efficace, les efforts de réduction de l'offre
doivent s'accompagner d'une réduction significative de la demande. Les
Parties reconnaissent que l'échange d'informations sur les programmes de
contrôle de la demande profitera à leurs pays.
Les Parties reconnaissent que la nature et l'impact du trafic
et de l'interdiction des drogues
illicites varie dans chacun des trois pays andins et ne peut
pas être entièrement abordé dans
ce document. Les Parties négocieront des accords
bilatéraux et multilatéraux,
conformément à leurs efforts antidrogues, en
précisant leurs responsabilités et leurs engagements en
matière de coopération économique et d'actions
renforcées d'application de la loi.
A. Compréhension des aspects économiques et
du développement alternatif
Les Parties reconnaissent que le trafic de drogues illicites
à un impact négatif à long terme sur leurs
économies. Dans certaines parties, les bénéfices
tirés de la production et du commerce de la coca et du trafic illicite
de drogue contribuent, à des degrés divers, à
l'entrée de devises et à la création d'emplois et de
revenus. La suppression de la production et du commerce de coca
entraînera des coûts économiques importants,
immédiats et à long terme qui affecteront, de diverses
façons, chacun des pays andins.
Le président des États-Unis demandera au
Congrès d'autoriser de nouveaux fonds pour le programme pendant les
années fiscales 1991 à 1994, afin de soutenir les efforts des
Parties andines pour contrer l'impact socio-économique à court et
à long terme d'une lutte efficace contre les produits illicites. Cette
contribution des États-Unis se fera dans le cadre des
actions contre le trafic de drogue effectuées par les
Parties andines. Les Parties andines réitèrent l'importance de
mettre en oeuvre ou de renforcer des politiques économiques solides pour
l'utilisation efficace d'une telle contribution. Les États-Unis sont
également prêts à coopérer avec les partis andins
dans un large éventail d'initiatives pour le développement, le
commerce et l'investissement afin de renforcer et de soutenir la croissance
économique à long terme.
Le développement alternatif, conçu pour
remplacer l'économie de la coca au Pérou et en Bolivie et le
trafic illicite de drogue dans toutes les parties des Andes, comprend les
domaines de coopération suivants. À court terme, il est
nécessaire de créer et / ou de renforcer les programmes d'urgence
sociale et le soutien de la balance des paiements pour atténuer les
coûts sociaux et économiques découlant de la substitution.
À moyen et à long terme, des programmes et des mesures
d'investissement seront nécessaires pour créer les conditions
économiques pour la substitution définitive de l'économie
de la coca dans les pays où il existe ou de ce secteur de
l'économie touchée par le trafic de stupéfiants. Il est
nécessaire de mettre en oeuvre des programmes visant à
préserver l'équilibre écologique. »
Développement alternatif et remplacement des
cultures
Afin de favoriser l'augmentation des emplois et des
opportunités de revenus dans l'ensemble du système productif et
de mettre en oeuvre ou d'améliorer une politique économique saine
pour soutenir une croissance à long terme, les États-Unis
appuieront les mesures visant à stimuler le développement rural
généralisé, à promouvoir les exportations non
traditionnelles et construire ou renforcer l'infrastructure productive. Les
Parties, conformément aux politiques respectives de la Bolivie, de la
Colombie, du Pérou et des États-Unis, détermineront
l'assistance économique nécessaire pour assurer des politiques
économiques saines et soutenir le développement alternatif et la
substitution des cultures, ce qui, à moyen terme, aidera à
remplacer le revenu, l'emploi et les échanges de devises dans les pays
où ceux-ci ont été générés par
l'économie illégale de la coca. Les États-Unis sont
prêts à financer des activités économiques de ce
genre avec des ressources nouvelles et concessionnaires.
Afin de réaliser un programme complet de
développement alternatif et de substitution des cultures, les Parties
conviennent que, en plus de la coopération fournie par les
États-Unis, la coopération économique, ainsi que des
incitations plus importantes à l'investissement et au commerce
extérieur d'autres sources, seront nécessaires. Les Parties
feront des efforts concertés pour obtenir le soutien des institutions
multilatérales et autres institutions économiques pour ces
programmes, car les trois Parties andines appliquent ou poursuivent des
politiques économiques solides et des programmes efficaces contre les
drogues.
Les parties sont convaincues qu'une lutte globale contre le
trafic de drogue illicite perturbera le marché des dérivés
de la coca et de la coca et réduira leurs prix. Comme le succès
est atteint dans cette lutte, ceux qui travaillent dans la culture de coca et
dans leur traitement primaire chercheront à trouver d'autres sources de
revenus soit par substitution de cultures, soit par changement d'emploi. Les
Parties travailleront ensemble pour identifier les activités de revenus
alternatifs pour le financement extérieur. Les États-Unis sont
prêts à envisager le financement d'activités telles que la
recherche, la vulgarisation, le crédit et d'autres services de soutien
agricole et le soutien des initiatives du secteur privé pour la
création de micro-entreprises et agro-industries.
Les États-Unis coopéreront également avec
les partis andins pour promouvoir des marchés nationaux et
étrangers viables pour vendre les produits générés
par des programmes de développement alternatif et de substitution des
cultures. »
2. Atténuation de l'impact social et
économique de la lutte contre le trafic illicite de
drogues
À mesure que les Parties andines mettent en oeuvre ou
continuent de développer des programmes efficaces d'interdiction du flux
de drogues illicites et d'éradication des cultures, ils auront besoin du
type de décaissement rapide pour atténuer les coûts sociaux
et économiques à petite échelle et à grande
échelle. Les Parties coopéreront pour identifier le type
d'assistance nécessaire. Les États-Unis sont prêts à
fournir un soutien de la balance des paiements pour répondre aux besoins
en devises. Les États-Unis envisagent également de financer des
programmes sociaux d'urgence pour offrir des emplois et d'autres
opportunités aux pauvres directement touchés par la lutte contre
les drogues illicites.
3. Initiatives commerciales, incitations aux exportations et
aux investissements étrangers privés Une augmentation du commerce
et de l'investissement privé est essentielle pour faciliter une
croissance économique soutenue et aider à compenser les
perturbations économiques résultant d'un programme efficace
contre les drogues illicites. Les Parties travailleront ensemble pour
accroître le commerce entre les trois pays andins et les
États-Unis, facilitant effectivement l'accès au marché des
États-Unis et renforçant la promotion des exportations, y compris
l'identification, le développement et la commercialisation de nouveaux
produits d'exportation. Les États-Unis envisagent également de
fournir une assistance technique et financière appropriée pour
aider les produits agricoles andins à respecter les conditions
d'admission. Les Parties peuvent envisager l'établissement de politiques
économiques et d'investissement, ainsi que des lois et règlements
visant à favoriser l'investissement privé. Lorsque des conditions
favorables existent, les États-Unis faciliteront l'investissement
privé dans les trois pays andins, en tenant compte des conditions
particulières et du potentiel de chacun. B. Compréhension de
l'attaque des drogues illicites Les Parties réaffirment leur
volonté de lutter contre le trafic de drogue de manière globale
et attaquant toutes les facettes du commerce : production, transport et
consommation. Une telle action globale comprend les éléments
suivants : - Actions préventives pour réduire la consommation et
donc exiger.
Activités de contrôle et d'application de la loi
contre la culture, la transformation et la commercialisation illicites de
drogues illégales.
- Contrôle des produits chimiques essentiels pour la
production de drogues illégales et les moyens utilisés pour leur
transport.
- La saisie, la confiscation et le partage des produits
illégaux et des biens utilisés pour commettre des crimes
liés aux stupéfiants.
- Coordination des forces de l'ordre, des militaires, des
procureurs et des tribunaux, dans le cadre de la souveraineté nationale
de chacune des Parties.
- Actions visant à réduire nettement la culture
illégale de coca.
Les Parties s'engagent à procéder à une
évaluation continue de leur coopération afin que le
Président des États-Unis, le cas échéant, puisse
demander au Congrès de fournir une assistance supplémentaire aux
Parties Andines.
Étant donné que les Parties agissent dans le
cadre du respect des droits de l'homme, elles réaffirment que rien ne
ferait plus pour saper la guerre contre la drogue que le non-respect des droits
de l'homme par les participants.
1. Prévention et demande
Les Parties s'engagent à soutenir le
développement et l'élargissement des programmes de
prévention globale, tels que l'éducation publique
préventive dans les zones rurales et urbaines, le traitement des
toxicomanes et l'information pour encourager l'opposition du public à la
production, au commerce et à la consommation de drogues
illégales. Ces programmes sont fondamentaux si le problème de la
drogue doit être confronté avec succès.
Les Parties reconnaissent que les efforts de prévention
dans les quatre pays bénéficieront d'informations
partagées sur les programmes de prévention réussis et des
accords de coopération bilatéraux et multilatéraux pour
étendre leurs efforts dans ce domaine.
À cette fin, les Parties s'engagent à apporter
des ressources économiques, matérielles et techniques pour
soutenir de tels programmes de prévention.
2 Interdiction
Une bataille contre un produit illicite doit se concentrer sur
la demande, la production et le commerce de ce produit. L'interdiction des
drogues illégales, au fur et à mesure qu'elles passent du
producteur au consommateur, est essentielle. Les Parties s'engagent à
intensifier leurs efforts dans leurs propres pays pour interdire les drogues
illicites et pour accroître leur coordination et leur coopération
afin de faciliter cette lutte. Les États-Unis sont prêts à
fournir une coopération accrue en matière d'équipement et
de formation aux organes d'application de la loi des Parties andines.
3. Implication des forces armées des pays
respectifs
Le contrôle du trafic illicite de drogues est
essentiellement une question d'application de la loi. Cependant, en raison de
son ampleur et des différents aspects impliqués, et en accord
avec l'intérêt souverain de chaque Etat et de son propre
système judiciaire, les forces armées de chacun des pays, sur
leur propre territoire et dans les juridictions nationales, peuvent
également participer. Les Parties peuvent établir des ententes
bilatérales et multilatérales pour la coopération en
fonction de leurs intérêts, de leurs besoins et de leurs
priorités.
Les Etats unis sous entendent qu'ils interviendront aux
côtés de ces pays.
4. Partage de l'information et coopération en
matière de renseignements
Les Parties s'engagent à échanger davantage
d'informations et de renseignements afin de renforcer l'action des organismes
compétents. Les Parties poursuivront des ententes bilatérales et
multilatérales sur la coopération en matière d'information
et de renseignement, conformément à leurs intérêts
et priorités nationaux.
5. Eradication et découragement des cultures
illicites
L'éradication peut jouer un rôle essentiel dans
le combat antidrogue de chaque pays. Dans chaque cas, les programmes
d'éradication doivent être soigneusement élaborés,
en mesurant leurs effets possibles sur la production totale de drogues
illicites dans chaque pays ; leur rapport coût-bénéfice par
rapport à d'autres moyens de lutte contre les drogues illicites ; qu'ils
puissent être les plus efficaces en tant que programmes volontaires ou
obligatoires ou une combinaison des deux ; et leurs conséquences
politiques et sociales probables.
Les Parties reconnaissent que pour éradiquer les
cultures illicites, la participation des producteurs eux-mêmes est
souhaitable, en adoptant des mesures qui les aideront à obtenir des
sources de revenus légales.
De nouvelles opportunités économiques, telles
que des programmes de développement alternatif et de substitution des
cultures, seront encouragées à aider à dissuader les
producteurs d'initier ou d'élargir la culture illégale. Notre
objectif est une réduction soutenue de la superficie totale
cultivée illégalement.
Les programmes d'éradication doivent protéger la
santé humaine et préserver l'écosystème.
6. Contrôle des actifs financiers
Les parties conviennent d'identifier, de tracer, de geler, de
saisir et d'appliquer d'autres procédures légales pour la
disposition de la criminalité antidrogue dans leurs pays respectifs et
d'attaquer les aspects financiers du commerce illicite de drogue.
Conformément à leurs lois respectives, chacune des Parties
cherchera à adopter des mesures pour définir, catégoriser
et criminaliser le blanchiment d'argent, ainsi que pour accroître les
efforts visant à mettre en oeuvre la législation en vigueur. Les
parties conviennent d'établir des formules prévoyant des
exceptions au secret bancaire.
7. Confiscation et partage des produits de drogue
illégaux
Les parties s'engagent à mettre en place un
système de confiscation et de partage des bénéfices et des
actifs illégaux des médicaments et à mettre en place des
programmes efficaces dans ce domaine.
Dans les cas des États-Unis liés à la
confiscation de biens de trafiquants de drogues illégales où la
Bolivie, la Colombie et le Pérou fournissent une assistance au
Gouvernement des États-Unis, le Gouvernement des États-Unis
s'engage à transférer au Gouvernement aidant les biens
confisqués, dans la mesure compatible avec Lois et règlements des
États-Unis. Les parties chercheront également des accords de
partage d'actifs pour la Bolivie, la Colombie et le Pérou avec d'autres
pays.
8. Contrôle des produits chimiques essentiels
utilisés dans la production de drogues illicites
Le contrôle aux États-Unis de l'exportation de
substances chimiques utilisées dans le traitement de la cocaïne est
vital. En outre, il est nécessaire de mieux contrôler
l'importation et la production nationale de ces substances par les Parties
andines. Des efforts conjoints doivent être coordonnés pour
éliminer le commerce illicite de ces substances.
Les parties conviennent :
- intensifier l'interdiction des mouvements de produits
chimiques essentiels qui sont déjà entrés dans le pays,
légalement ou illégalement, et sont détournés pour
le traitement des drogues illicites. Cela comprend le contrôle des points
d'étranglement ainsi que l'établissement de programmes
d'enquête et de suivi en étroite coopération avec tous les
organismes d'application des lois des Parties.
- Développer un système interne pour suivre les
produits chimiques essentiels par la vente, la revente et la distribution
à l'utilisateur final.
- coopérer de manière bilatérale et
multilatérale pour se fournir les informations nécessaires pour
suivre les mouvements nationaux et internationaux de produits chimiques
essentiels dans le but de contrôler leur vente et leur utilisation.
- soutenir les efforts déployés par les
États de l'Organisation des États américains (OEA) pour
élaborer et mettre en oeuvre un accord interaméricain
régional sur les produits chimiques essentiels.
9. Contrôle des armes, des avions, des navires, des
explosifs et des équipements de communication utilisés dans le
trafic illicite de drogues
Le trafic illicite de drogue dépend fortement des
armes, des explosifs, des équipements de communication et des transports
aériens, maritimes et riverains tout au long de la culture illicite et
du processus de production et de distribution.
Les parties conviennent :
- renforcer les contrôles sur le mouvement des armes et
des explosifs illégaux et sur la vente, la revente et l'enregistrement
des navires d'aéronefs et des navires dans leurs pays respectifs, qui
devraient être effectués par leurs propres autorités.
Les Parties conviennent d'établir sur leur propre
territoire des programmes de contrôle qui incluent :
- l'enregistrement des navires et des aéronefs ;
- l'adoption de normes juridiques permettant la confiscation
effective des aéronefs et des navires ;
- contrôle des permis de pilote et de la formation ;
- enregistrement des aérodromes dans leurs pays
respectifs ;
- élaboration de mesures de contrôle par rapport
aux équipements de communication utilisés dans le trafic illicite
de stupéfiants dans la mesure permise par leurs lois respectives et
leurs intérêts nationaux.
Les États-Unis acceptent de travailler avec les partis
andins pour empêcher les exportations d'armes des États-Unis aux
trafiquants de drogues illégales dans les trois pays andins.
10. Coopération juridique
Les parties s'engagent à coopérer dans le
partage de preuves instrumentales dans des formes recevables par leurs
procédures judiciaires. Les Parties conviennent également de
rechercher des mécanismes permettant l'échange d'informations sur
la législation et les décisions judiciaires afin d'optimiser les
procédures judiciaires contre le trafic de drogues illicites.
Les Parties reconnaissent la valeur de la coopération
internationale dans le renforcement de l'administration de la justice, y
compris la protection des juges, du personnel judiciaire et d'autres personnes
qui participent à ces procédures.
Compréhension des initiatives diplomatiques et de
l'opinion publique
Le fléau du trafic et de la consommation de drogue
illicite ne respecte pas les frontières, menace la
sécurité nationale et érode les structures
économiques et sociales de nos nations. Il est essentiel d'adopter et de
mener une stratégie globale pour promouvoir une prise de conscience
complète des effets destructeurs de la production illégale, du
trafic illicite et de la mauvaise consommation de drogues. Dans ce but, les
Parties s'engagent à utiliser tous les moyens politiques et
économiques leur en pouvoir pour mettre en oeuvre des programmes visant
à atteindre cet objectif.
1. Renforcer l'opinion publique en faveur de
l'intensification de la lutte contre le trafic illicite de
stupéfiants
La sensibilisation du public devrait également
être renforcée par une action diplomatique active et
déterminée. Les Parties s'engagent à renforcer les plans
de programmes conjoints menant à l'échange d'idées,
d'expériences et de spécialistes dans le domaine. Les Parties
demandent à la communauté internationale d'intensifier un
programme d'information publique mettant l'accent sur le danger du trafic de
drogue dans toutes ses phases. À cet égard, les Parties
s'engagent à apporter un soutien actif aux programmes
interaméricains de sensibilisation du public et à la
réduction de la demande et appuieront l'élaboration d'un plan
d'éducation à la prévention de la toxicomanie à la
réunion interaméricaine de Quito cette année.
2. Sommet économique
Le Sommet économique de 1989 à Paris a
créé un Groupe d'action financière pour déterminer
comment les gouvernements pourraient promouvoir la coopération et une
action efficace contre le blanchiment de l'argent grâce au trafic
illicite de drogue. Les États-Unis accueillent le prochain Sommet
économique du 9 au 11 juillet 1990 à Houston. Les
États-Unis profiteront de cette occasion pour accorder une attention
particulière à la lutte contre le trafic illicite de drogue. Les
Parties demandent aux pays membres du Sommet économique et aux autres
participants au Groupe d'action financière d'accorder plus d'attention
à l'étude des mesures économiques susceptibles de
contribuer à réduire le trafic de drogue. En particulier, les
Parties demandent aux pays du Sommet économique de prendre les mesures
nécessaires pour que les actifs saisis du trafic illicite de drogue en
Bolivie, en Colombie et au Pérou soient utilisés pour financer
des programmes d'interdiction, de développement alternatif et de
prévention dans nos pays.
Approches multilatérales et coordination
Les Parties ont l'intention de coordonner leurs actions dans
des institutions économiques multilatérales afin d'assurer la
Bolivie, la Colombie et le Pérou, une coopération
économique plus large dans le cadre d'une politique économique
saine.
4. Rapport à la session extraordinaire des Nations
Unies sur le trafic illicite de drogues
Les Nations Unies ont reconnu que le problème du trafic
de drogue représente une grave menace pour la sécurité des
États et la stabilité économique. Il a appelé
à un plan d'action mondial et a convoqué une session
extraordinaire du 20 au 23 février 1990 pour discuter de l'ampleur de ce
problème. Ce sera l'occasion appropriée de réitérer
la nécessité de mettre en vigueur le plus rapidement possible la
Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et
de substances psychotropes, qui prévoit des mesures
énergétiques contre le trafic illicite de drogue tout en
reconnaissant les utilisations ancestrales et traditionnelles de la coca
feuille.
5.Rapport à la Réunion des ministres de l'OEA
et à la CICAD
L'Organisation des États américains a
convoqué une réunion interaméricaine des ministres
responsables des programmes nationaux de lutte contre les stupéfiants
qui se tiendra du 17 au 20 avril 1990 à Ixtapa, au Mexique. Les Parties
demandent instamment que la réunion des ministres et la Commission
interaméricaine de lutte contre l'abus des drogues (CICAD) donnent la
priorité aux compréhensions énoncées dans ce
document et appuient leur mise en oeuvre anticipée dans le cadre de la
coopération régionale en matière de drogue.
6. Réunion trilatérale de Madrid
Les parties soulignent l'importance du document publié
par la Réunion trilatérale de Madrid et les efforts entrepris en
Europe, en particulier la participation de la Communauté
européenne, en vue d'adopter des politiques et des initiatives
spécifiques contre le trafic illicite de drogue.
7. Sommet ministériel mondial pour réduire la
demande de drogues et lutter contre la menace à la cocaïne
Les Parties notent avec satisfaction la convocation d'un
sommet ministériel mondial pour réduire la demande de drogues et
de lutte contre la menace de la coca, qui se tiendra du 9 au 11 avril 1990
à Londres. Cette réunion servira à souligner le rôle
que la réduction de la demande doit jouer dans les efforts de la
communauté internationale pour réduire le commerce des drogues
illicites et souligne les coûts sociaux, économiques et humains du
commerce. Les Parties conviennent de coordonner leurs actions et leurs futures
stratégies dans ce domaine dans le but de tirer parti de cette
importante initiative.
8. Démarches de transit des pays
Par l'intermédiaire d'institutions
spécialisées des Nations Unies, telles que les chefs des
organismes nationaux chargés de l'application de la loi, nos pays
participent à d'importants efforts de coordination. Les Parties
s'engagent à renforcer la coopération avec les pays de transit en
ce qui concerne l'interdiction du trafic de drogues illicites.
9. Conférence mondiale contre le trafic illicite de
drogues
Afin de progresser vers les objectifs convenus lors du Sommet
de Carthagène, les Parties appellent à une conférence
mondiale en 1991 visant à renforcer la coopération internationale
dans l'élimination de la mauvaise consommation, du trafic illicite et de
la production de drogues.
10. Réunion de suivi au Sommet de
Carthagène
Afin de suivre l'état d'avancement des accords
découlant des accords susmentionnés, les Parties conviennent de
tenir une réunion de suivi de haut niveau dans un délai ne
dépassant pas six mois. »
Citation: George Bush: "Declaration of
Cartagena," February 15, 1990. Online by Gerhard Peters and John T. Woolley,
The American Presidency Project.
http://www.presidency.ucsb.edu
* 31
http://www.presidency.ucsb.edu
The President's News Conference Following the Drug Summit in
Cartagena, Colombia February 15, 1990
* 32« Le canal
de
Panamá est
inauguré officiellement le 15 août 1914 lorsque le
vapeur Ancón effectue la première traversée
entre l'Atlantique et le Pacifique. Enjeu économique convoité par
les grandes puissances, le percement de ce canal a fait l'objet de divers
projets au XIXe siècle, notamment de la part du
Français Ferdinand de Lesseps qui a ouvert le
canal de
Suez (1869). Mais c'est finalement aux États-Unisque revient la
construction de ce lien transocéanique : après avoir
appuyé en 1903 la sécession du Panamá, province la plus
septentrionale de
Colombie, ils
négocient avec le nouvel État un traité (le traité
Hay-Bunau-Varilla) qui leur accorde l'usage à perpétuité
du canal, ainsi qu'une souveraineté totale sur une zone
périphérique d'un peu plus de 1 400 kilomètres
carrés. Véritable État dans l'État dont la
prospérité contraste avec la misère du reste du pays, la
Zone du canal et l'exploitation du trafic maritime sont restituées au
Panamá le 31 décembre 1999 ».
Olivier COMPAGNON, « INAUGURATION DU CANAL DE
PANAMÁ », EncyclopædiaUniversalis.
* 33De 1968 à 1981,
le pays est gouverné par le général Torrijos qui par une
politique étatique forte, s'efforce de donner au Panama une pleine
souveraineté. Il obtient, en 1979, par la signature des traités
Carter-Torrijos, la programmation de la cession du canal pour décembre
1999.
* 34John Perkins, né
le 28 janvier 1945 est un
économiste,
écrivain et
militant
écologiste
américain
connu pour son ouvrage publié en
2004 Confessions of
an EconomicHitman, accuse la Cia d'être à l'origine de
l'accident tout comme l'accident d'avion du président équatorien
deux mois plus tôt. Une accusation portée aussi à
l'époque par l'URSS.
* ANNEXE
35
"Chers citoyens, hier soir, j'ai ordonné un
déploiement des forces militaires américaines au Panama.
Aucun président ne prend de telles mesures à la
légère. Ce matin, je veux vous dire ce que j'ai fait et pourquoi
je l'ai fait
Depuis près de deux ans, les États-Unis, les
nations d'Amérique latine et des Caraïbes ont travaillé
ensemble pour résoudre la crise au Panama. Les objectifs des
États-Unis ont été de protéger la vie des
Américains, de défendre la démocratie au Panama, de lutter
contre le trafic de drogue et de protéger l'intégrité du
Traité du Canal de Panama. De nombreuses tentatives ont
été faites pour résoudre cette crise par la diplomatie et
les négociations. Tous ont été rejetés par le
dictateur du Panama, le général Manuel Noriega, un trafiquant de
drogue inculpé. Vendredi dernier, Noriega a déclaré que sa
dictature militaire était en état de guerre avec les
États-Unis et menaçait publiquement les Américains au
Panama. Le lendemain, les forces sous son commandement ont tiré et
tué un militaire américain non armé, ont blessé un
autre, ont arrêté et brutalement battu un troisième
militaire américain, puis ont brutalement interrogé sa femme, la
menaçant d'abus sexuels. C'était assez.
Les menaces imprudentes du général Noriega et
les attaques contre les Américains au Panama ont créé un
danger éminent pour les 35 000 citoyens américains au Panama. En
tant que président, je n'ai d'autre obligation que de protéger la
vie des citoyens américains.
Et c'est pourquoi j'ai envoyé nos forces armées
pour protéger la vie des citoyens américains au Panama et pour
traduire le général Noriega devant la justice des
États-Unis. J'ai contacté la direction bipartite du
congrès hier soir et je les ai informés de cette décision,
et après avoir pris cette mesure, j'ai également parlé
avec des leaders en Amérique latine, les Caraïbes et ceux d'autres
alliés américains.
En ce moment, les forces américaines, y compris les
forces déployées des États-Unis la nuit dernière,
sont engagées au Panama. Les États-Unis ont l'intention de
retirer les forces nouvellement déployées au Panama le plus
rapidement possible. Toutes les forces se sont conduites avec courage et
désintéressement, et en tant que commandant en chef, je les salue
tous et je les remercie au nom de notre pays. Tragiquement, certains
Américains ont perdu la vie en défendant leurs concitoyens, en
défendant la démocratie, et je suis de tout coeur avec leurs
familles. Nous regrettons également et pleurons la perte de
panaméens innocents.
Les braves panaméens élus par le peuple
panaméen lors des élections de mai dernier, le président
Guillermo Endara et les vice-présidents Calderon et Ford ont
assumé la direction légitime de leur pays. Vous vous souvenez de
ces images horribles du vice-président Ford nouvellement élu
couvert de la tête aux pieds de sang, battu sans merci par les soi-disant
bataillons de la dignité. Eh bien, les États-Unis reconnaissent
aujourd'hui le gouvernement élu démocratiquement du
président Endara. Je vais envoyer notre ambassadeur au Panama
immédiatement. Des objectifs militaires clés ont
été atteints. La résistance la plus organisée a
été éliminée. Mais l'opération n'est pas
encore terminée. Le général Noriega se cache. Et
néanmoins, hier, un dictateur a gouverné le Panama, et
aujourd'hui, les dirigeants élus constitutionnellement gouvernent.
J'ai ordonné aujourd'hui au secrétaire du
Trésor et au secrétaire d'État de lever les sanctions
économiques à l'égard du gouvernement
démocratiquement élu du Panama et, en coopération avec ce
gouvernement, de prendre des mesures pour effectuer un déblocage
ordonné des biens du gouvernement panaméen aux États Unis.
Je suis pleinement engagé à mettre en oeuvre les traités
du Canal de Panama et à transférer le canal au Panama en l'an
2000. Les actions que nous avons prises et la coopération d'un nouveau
gouvernement démocratique au Panama nous permettront d'honorer ces
engagements. Dès que le nouveau gouvernement recommande à un
candidat qualifié, panaméen, d'être administrateur du
canal, comme il est demandé dans les traités, je
présenterai ce candidat au Sénat pour examen rapide.
Je me suis engagé à renforcer notre relation
avec les nations démocratiques dans cet hémisphère. Je
continuerai à chercher des solutions aux problèmes de cette
région par le biais du dialogue et de la diplomatie
multilatérale.
Je n'ai pris ces mesures qu'après avoir conclu que
toutes les autres solutions étaient vaines et que la vie des citoyens
américains était gravement menacée.
J'espère que les gens du Panama mettront
derrière eux ce sombre chapitre de la dictature et avancent ensemble en
tant que citoyens d'un Panama démocratique avec ce gouvernement qu'ils
ont eux-mêmes élus.
Les États-Unis sont désireux de travailler en
partenariat et en toute amitié avec le peuple panaméen pour
reconstruire leur économie. Le peuple panaméen veut la
démocratie, la paix et les chances d'une vie meilleure dans la
dignité et la liberté. Les citoyens des États-Unis
cherchent seulement à les soutenir dans la poursuite de ces nobles
objectifs.
Merci beaucoup36. »
* 37 Une histoire populaire
des Etats-Unis Howard Zinn
* 38L'invasion du Panama a
provoqué l'indignation internationale. Certains pays ont affirmé
que les États-Unis ont commis un acte d'agression par l'invasion du
Panama et tentent de dissimuler une nouvelle manifestation de sa politique
interventionniste par la force en Amérique latine. Le 29
décembre, l'Assemblée générale des Nations
unies a voté 75-20 avec 40 abstentions pour condamner l'invasion
comme une violation flagrante du droit international. Le 22 décembre,
l'Organisation des États américains a adopté une
résolution déplorant l'invasion et l'appel pour le retrait des
troupes américaines, en plus d'une résolution condamnant la
violation du statut diplomatique de l'ambassade nicaraguayenne au Panama par
des forces spéciales qui avaient pénétré dans le
bâtiment. Au sein du Conseil de sécurité de l'ONU,
après avoir discuté de la question pendant plusieurs jours, un
projet de résolution exigeant le retrait immédiat des forces des
États-Unis de Panama a eu un veto le 23 décembre par trois
des membres permanents du Conseil de sécurité,
France, Royaume-Uni et
les États-Unis qui ont cité le droit de légitime
défense d'Américains présents sur le canal de
Panamá.
* 39Dans son ouvrage
Washington et le monde : dilemmes d'une superpuissance
(Justin Vaïsse et Pierre Hassner 2003),Hasner parle
de « Wilsonisme botté » pour décrire la
politique étrangère de Bush, marquée par une collision
entre des racines idéalistes, une méfiance à
l'égard des institutions internationales et l'idée que la force
est in fine un moyen légitime et efficace de parvenir à ses
fins.
* 40Lors de son discours sur
l'état de l'Union le 29 janvier 2002, George Bush parle d'axe du mal et
désigne trois Etats : la Corée du Nord, l'Iran et l'Iraq,
* 41 Discours au Council
on Foreign Relations le 3 décembre 2003
* 42 Général
et homme d'État sud-américain. II est une figure
emblématique, avec l'Argentin José de San Martín et le
Chilien Bernardo O'higgins, de l'émancipation des colonies espagnoles
d'Amérique du Sud dès 1813. Il participa de manière
décisive à l'indépendance des actuels Bolivie, Colombie,
Équateur, Panama, Pérou et Venezuela.
* 43 Le coup d'État
du
11 avril
2002 au Venezuela
désigne une tentative avortée de destitution forcée du
président du Venezuela Hugo Chávez, qui fut détenu et
empêché d'exercer son pouvoir pendant 47 heures. Durant cette
période, le pouvoir fut exercé par Pedro Carmona. Une combinaison
de force militaire et de manifestations populaires fit avorter le coup
d'État et permit de remettre en place Hugo Chávez.
* 44L'ALBA est
créée le 14 décembre 2004à La Havane, par la
Déclaration conjointe signée par Hugo Chávez et Fidel
Castro en opposition à la proposition de Zone de libre-échange
des Amériques (ZLEA), promue par les États-Unis. Elle rentre
officiellement en vigueur le 28 avril 2005.L'Alliance compte actuellement onze
membres : Cuba, le Venezuela, la Bolivie, le
Nicaragua, la Dominique,
Antigua-et-Barbuda, l'
Équateur,
Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Sainte-Lucie,
Saint-Christophe-et-Niévès et la Grenade
* 45 Définition de
Kevin Parthenay Observatoire Politique de l'Amérique Latine et des
Caraïbes : « L'Accord de Coopération
Énergétique (ACE) Petrocaribe est un pacte de
sécurité énergétique
proposé par Hugo Chávez, Président de la
République bolivarienne du Venezuela. Créé en
Juin 2005, l'accord institue des livraisons de pétrole
vénézuélien à des tarifs
préférentiels en
direction des États de la Caraïbe et
d'Amérique Centrale et vise un « usage rationnel et solidaire des
ressources énergétiques »
* 46 Le projet comportait,
entre autres, les propositions suivantes :
· le droit de tous aux soins médicaux, à la
nourriture, à la sécurité sociale et à
l'éducation ;
· la gratuité des soins pour les personnes
âgées ;
· le renforcement du contrôle de l'État sur les
ressources essentielles, tels le pétrole et les minerais ;
· la possibilité d'exproprier et de redistribuer les
terres arables inusitées ;
· la légalisation des mariages homosexuels ;
· la possibilité pour le président de se
présenter pour un second mandat
* 47Article du Monde du 10 décembre
2007 :
« La Banque du Sud, qui se veut une riposte
latino-américaine au Fonds monétaire '
international (FMI), a
été lancée, dimanche soir 9 décembre, à
Buenos Aires, au cours d'une cérémonie à laquelle
participaient six des sept présidents des pays d'Amérique du Sud
impliqués dans ce '
projet : le '
Venezuela, le '
Brésil, la '
Bolivie, l''
Equateur, l''
Argentine, l''
Uruguay et le '
Paraguay. "Cette banque doit
être
le premier pas vers une monnaie commune à l'Amérique du Sud", a
déclaré au cours de la cérémonie le
président bolivien, Evo Morales. Cette banque régionale,
dotée au départ d'un capital de 7 milliards de dollars (4,8
milliards d'euros), a pour vocation, a expliqué le président
brésilien, Luis Inacio Lula da Silva, de "financer des projets dans des
secteurs-clés de l'économie, comme les infrastructures, la
science et la technologie, et pour la réduction des
inégalitésdans la région".
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2007/12/10/sept-pays-latino-americains-lancent-officiellement-la-banque-du-sud
* 48 Journaliste, directeur
France de Crisis Action
*
https://greatspeeches.wordpress.com
ANNEXE49
« Les Etats-Unis se retirent de Manta, dernière
base américaine en Amérique du Sud
par Sylvain Biville
Article publié le 17/07/2009
L'armée américaine a commencé vendredi
l'évacuation de sa base aérienne de Manta, en Equateur. Ce
retrait fait suite à la décision du président
équatorien Raphaël Correa de fermer l'installation,
considérée par Washington comme stratégique dans la lutte
anti-drogue. La fermeture de Manta va contraindre les Etats-Unis à
revoir leur présence militaire en Amérique latine.
Membres de la patrouille de l'US Air Force sur le tarmac de la
base militaire de Manta en Equateur, le 23 Octobre 2008. (Photo : AFP)
« Tout homme politique latino-américain qui
accepte une base militaire nord-américaine est un traître à
son pays, un traître à sa patrie », a lancé jeudi
à La Paz le président bolivien Evo Morales, entouré de ses
homologues vénézuélien Hugo Chavez et équatorien
Rafael Correa. La déclaration de l'un des chefs de file de la gauche
radicale latino-américaine vient à point nommé, alors que
débute ce vendredi le démantèlement de la base militaire
de Manta, sur la côte pacifique de l'Equateur.
A quoi servait la base militaire américaine de
Manta ?
Manta était une base stratégique pour les
Etats-Unis dans la lutte contre le trafic de drogue. Relativement
récente, elle a été créée en 1999. Ce n'est
pas une base traditionnelle, du type de celles que les Etats-Unis ont
installé en Europe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec des
milliers de soldats stationnés en permanence. Manta est un
« poste avancé » - pour reprendre la terminologie du
Pentagone -, rattaché au Commandement Sud (USSOUTHCOM), basé
à Miami en Floride.
D'une capacité maximale de 400 hommes, Manta servait
surtout de piste d'envol et d'atterrissage pour les avions de renseignement
américains, chargés de traquer les mouvements de drogue dans la
région. Sa position idéale permettait de couvrir aisément
les principales zones de production de la cocaïne, en Colombie, au
Pérou, et en Bolivie. Il existe deux autres bases du même type
dans la région : au Salvador (Amérique centrale) et à
Curaçao, île néerlandaise des Caraïbes. Les Etats-Unis
estiment que les renseignements recueillis grâce à ces trois
« postes avancés » ont permis la saisie de
1 600 tonnes de drogue ces dix dernières années.
Les Etats-Unis évacuent leur base militaire de
Manta en Equateur. (Carte : L. Mouaoued/RFI)
Pourquoi la base américaine de Manta doit-elle
fermer aujourd'hui ?
Les autorités équatoriennes ont
décidé de ne pas renouveler le bail de 10 ans, signé en
1999 entre Washington et Quito, qui expire en novembre 2009. C'était une
promesse de campagne de Rafael Correa, avant même son élection
à la présidence équatorienne en 2006. Une fois au pouvoir,
il en a fait une question de principe, en parlant même de
« bouter les `gringos' hors du pays ». Il a même fait
inscrire dans la nouvelle Constitution du pays, approuvée par referendum
en septembre 2008, l'interdiction de toute présence militaire
étrangère permanente sur le sol national.
La fermeture de la base est acquise depuis un an et demi. C'est
sa mise en oeuvre qui débute aujourd'hui. La fermeture sera
définitive en septembre.
Le débat idéologique autour de
Manta
La décision de fermer la base américaine de Manta
est éminemment politique. Rafaël Correa en a fait une question de
souveraineté nationale, en accusant les Etats-Unis d'avoir
utilisé la base pour autre chose que la lutte anti-drogue. Il affirme
notamment que ce sont des informations recueillies par les avions espions
américains de Manta qui ont permis à l'armée colombienne
de mener le raid du 1er mars 2008 en territoire
équatorien contre les FARC, qui a coûté la vie à
Raul Reyes, numéro deux des FARC. « Il ne fait aucun doute que
l'armée colombienne a bénéficié de la surveillance
aérienne et des radars des avions américains stationnés
à Manta », confirme Larry Birns, directeur du
Council of HemisphericalAffairs,
organisme basé à Washington, spécialisé dans les
relations entre les Etats-Unis et l'Amérique latine.
Face aux critiques, les autorités américaines
défendent l'utilité de la base de Manta. Ils assurent avoir
injecté annuellement, ces dix dernières années, 6,5
millions de dollars dans l'économie locale. Ils vantent le soutien
financier apporté à plusieurs organisations caritatives locales,
à des écoles et des orphelinats. Plus largement, ils assurent que
la base a joué un rôle stratégique dans la lutte contre le
trafic de drogue et donc dans la protection des populations de la
région, y compris des Equatoriens. « Manta ne menace la
souveraineté d'aucun pays », assure l'ambassadeur Jeffrey
Davidow, conseiller de Barack Obama pour le sommet des Amériques de
Trinidad et Tobago en avril dernier et président de
l'Institute of the Americas,
basé à La Jolla en Californie.
Comment le départ des militaires américains
est-il perçu à Manta ?
En Equateur, le début du démantèlement de la
base militaire de Manta suscite peu de commentaires
(Voir la
revue de presse des Amériques de Michèle Gayral). A Manta
même, cela fait longtemps que la population s'était
désintéressée du sort des soldats américains, qui
vivaient en cercle fermé sur les 27 hectares qui leur avaient
été concédés. « La base s'en va et ici,
personne n'en parle », note Christophe Moreau, un Français
installé à Manta, où il dirige Oro Verde, principal
établissement de la ville.
Les Américains vont-ils chercher à
remplacer la base de Manta ?
A partir de ce vendredi, plus aucun vol de renseignements ne
pourra être effectué par des appareils américains à
partir de la base de Manta. Mais les Etats-Unis ont déjà
trouvé une solution de remplacement. Adieu l'Equateur, vive la
Colombie ! Le ministre colombien de la Défense a annoncé
cette semaine un accord de principe sur la possibilité pour les avions
américains chargés de la lutte anti-drogue d'opérer
à partir de bases aériennes en Colombie. « Il n'y aura
depuis la Colombie aucune opération impliquant une projection de forces
vers une autre nation », a précisé le
général Freddy Parilla de Leon, pour rassurer les voisins
vénézuélien et équatorien. Le chef de la diplomatie
colombienne a quant à lui insisté sur le respect de la
souveraineté nationale, les bases restant sous commandement colombien,
contrairement à Manta. Les Etats-Unis pourraient en tous cas gagner au
change dans ce redéploiement de leurs activités de l'Equateur
vers la Colombie, puisque Bogota s'apprête à accepter la
présence de 800 soldats américains sur leur sol, contre
moitié moins à Manta. »
http://www1.rfi.fr/actufr/articles/115/article_82802.asp
* 50
http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/04/13/la-bolivie-lutte-contre-la-cocaine-mais-defend-la-coca_4614850_3244.html
* 51 Le ministre bolivien de
gouvernement, Carlos Romero, a signalé que des documents
révélés par Wikileaks, ont démontré
l'ingérence des États-Unis dans les affaires internes du pays
andin dans la période 2006-2008.
* 52Lamia Oualalou journaliste basée
à Rio, elle collabore régulièrement à Mediapart et
au Figaro.
* ANNEXE 53
« Le conflit en
Bolivie préoccupe ses voisins
L'état de siège est déclaré dans la
région du Pando, où plus de trente personnes ont
été tuées.
Pour l'Unasur, l'union des pays d'Amérique du Sud
née il y a quelques mois à peine, c'est le baptême du feu.
Les douze chefs d'État qui en sont membres se retrouvent aujourd'hui
à Santiago, puisque c'est le Chili qui assure la première
présidence tournante de l'Union, afin de discuter de la crise en
Bolivie.
Le pays est secoué par des explosions de violence,
provoquées par l'opposition contre le gouvernement d'Evo Morales.
À l'origine, ces manifestations, issues de quatre régions de
l'est du pays (Santa Cruz, Beni, Tarija et Pando), ont pour objectif d'exiger
la fin d'un impôt destiné à financer une allocation pour
les personnes âgées les plus pauvres, la «rente
dignité». Les préfets et les comités civiques, qui
regroupent les entrepreneurs de ces régions, les plus riches de Bolivie,
affichent ainsi leur volonté d'autonomie par rapport au pouvoir central.
Concentrant la quasi-totalité des réserves d'hydrocarbures, mais
aussi les terres les plus fertiles, ils s'opposent au projet d'Evo Morales
d'instituer une nouvelle constitution favorable aux populations indiennes des
hauts plateaux, dans l'ouest du pays. Premier président à
revendiquer son origine indienne de Bolivie, Evo Morales prévoit
notamment de lancer une réforme agraire au profit des paysans sans
terre.
· Occupation de bâtiments publics
Le 10 août dernier, un référendum
remettant en cause les mandats du président et des préfets a
montré que la cause de l'autonomie était populaire dans les
régions orientales, mais qu'Evo Morales l'était plus encore. Plus
de 67 % des électeurs lui ont renouvelé leur confiance,
c'est 13 points de plus qu'en décembre 2005, quand il a
été élu dès le premier tour à la tête
de la Bolivie. En position de force, le président a appelé les
préfets à la négociation, tout en refusant de faire marche
arrière sur la « rente dignité ». Du coup, ces derniers
ont multiplié les actions. Depuis deux semaines, des troupes de choc
sèment la terreur en envahissant les bâtiments publics, en
occupant les aéroports et les postes-frontières et en tentant
d'empêcher les exportations de gaz naturel vers l'Argentine et le
Brésil.
Vendredi, la tension est montée d'un cran dans le
département du Pando, à la frontière avec le Brésil
et le Pérou. Plus de trente corps ont été
retrouvés, la plupart repêchés dans des rivières,
à la suite des affrontements entre partisans et opposants d'Evo Morales.
Rappelant que les victimes sont dans leur immense majorité des paysans
acquis à sa cause, le président estime qu'il s'agit d'un «
massacre à la mitraillette », auquel auraient participé
«des narcotrafiquants et des tueurs à gage brésiliens et
péruviens sous l'ordre du préfet du Pando». Il a
déclaré l'état de siège dans le
département : le port d'arme est interdit, tout comme la
circulation et la réunion de plus de trois personnes entre minuit et six
heures du matin. Constatant que des milices armées continuaient à
patrouiller à Cobija, la capitale du département, le gouvernement
a ordonné dimanche la détention du préfet pour
non-exécution des ordres.
En déclarant l'état de siège, Evo Morales
veut surtout calmer l'armée, alors que des rumeurs de coup d'État
circulent depuis plusieurs jours à La Paz. Depuis le début
du conflit, le président bolivien a ordonné aux soldats de ne pas
tirer contre les manifestants, alors que l'opposition cherchait justement
à l'acculer à la faute. Une attitude saluée par l'OEA,
l'Organisation des États américains, mais incomprise au sein du
haut commandement. Profondément nationaliste, l'armée laissait
entendre qu'elle ne pouvait rester les bras croisés face aux
provocations des groupuscules. Cette nervosité est devenue plus palpable
encore jeudi, quand le président vénézuélien, Hugo
Chavez, a fait savoir qu'il était prêt à envoyer ses
troupes en Bolivie. L'offre, perçue comme une humiliation, a
aussitôt été rejetée par le général
bolivien Luis Trigo. Pour le président bolivien, il devenait urgent de
montrer qu'il restait maître de la situation.
Le soutien affiché par certains de ses voisins
latino-américains contribue à cette réaffirmation
d'autorité. Sortant de son habituelle réserve diplomatique, le
plus puissant d'entre eux, le Brésil, a fait savoir qu' «il ne
tolérerait aucune tentative de renverser le gouvernement», et il a
qualifié les attaques des opposants d'«actions
terroristes».
Lamia Oualalou
http://www.lefigaro.fr/international/2008/09/15/01003-20080915ARTFIG00298-le-conflit-en-bolivie-preoccupe-ses-voisins-.php
* 54« Loi sur
l'éradication de la drogue et la promotion du commerce andin »
est une loi américaine promulguée le
31
octobre
2002 par l'
administration
Bush dans le cadre de la «
guerre contre les
drogues » poursuivie par les
États-Unis
en
Amérique
latine, et notamment dans les
pays andins (
Bolivie,
Pérou,
Équateur
et
Colombie).
* 55 «The bill I'm
about to sign is an important step in our nation's efforts to secure our border
and reform our immigration system.»
https://georgewbush-whitehouse.archives.gov/news/releases/2006/10/20061026.html
* 56« Convaincu que
la coopération et le dialogue devraient prévaloir afin de trouver
des solutions justes et équilibrées au phénomène de
la migration internationale, les chefs d'Etat et des gouvernements des pays
ibéro-américains considèrent que construire des murs est
une pratique incompatible avec des relations amicales et une coopération
entre les États. La construction des murs n'arrête pas les
migrations illégales ni la traite des migrants ... elle incite à
la discrimination et à la xénophobie et favorise la formation de
mafias qui mettent en danger les gens ... Nous exprimons notre profonde
préoccupation devant la décision adoptée par le
gouvernement des États-Unis de construire un mur à la
frontière américano-mexicaine, qui constitue une mesure
unilatérale contraire à l'esprit d'attention et de
compréhension que l'on doit avoir entre voisins confrontés
à un problème. »
Declaration signed by 22 foreign ministers at the
Iberoamerican Presidential Summit Montevideo, Uruguay, Nov. 3, 2006, Latin
America News & Views An occasional series of viewpoints from the Latin
American press
* 57« En tant que
pays, nous nous joignons à la perplexité générale
sur le bien-fondé de la construction d'un mur pour répondre au
problème migratoire. »
Latin America News & Views An occasional series of
viewpoints from the Latin American press
* 58 Stuart Grudgings, agence
Reuters, samedi 3 octobre 2009, traduit en français par Nicole Dupont,
repris sur le site http://www.nationlatina.com
* 59 Intervention d'Alain
Rouquié, Politologue, ancien ambassadeur au Brésil et
président de la Maison de l'Amérique latine, Colloque du 14
décembre 2009 : « L'Amérique latine en mouvement ».
* 60 LAURENT DELCOURT,
Sociologue et historien, chercheur au Centre tricontinental
* ANNEXE
61
« 23 décembre 2001 : quand
l'Argentine fit défaut sur sa dette.
Quand l'Argentine s'est déclarée en défaut
de paiement sur 100 milliards de dollars de dette à la veille de
Noël 2001, le 23 décembre, le pays était en effervescence.
Après la répression sanglante de manifestations populaires, le
président Fernando De La Rua (1999-2001) avait fui en
hélicoptère le palais présidentiel assailli par les
manifestants. Quelques semaines plus tôt, des restrictions aux retraits
bancaires avaient mis le feu aux poudres, affectant notamment la classe
moyenne, qui s'était mobilisée lors de concerts de casseroles. Le
chômage était de 20% et le taux de pauvreté avait
passé la barre des 50%.
La troisième économie d'Amérique latine
avait contracté une dette colossale, notamment durant la dictature des
généraux (1976-1983), pour acheter du matériel militaire,
et durant les années 1990 pour financer l'alignement à
parité du peso argentin sur le dollar, un mécanisme qui voulait
enrayer 40 ans d'inflation. Des mois avant le défaut argentin,
marchés et observateurs avisés avaient compris que l'Argentine
était au bord de l'abîme, en raison "d'une longue récession
(3 ans), d'un fort déficit budgétaire, de la parité
peso-dollar et de programmes d'ajustements absurdes", énumère
l'ex-ministre de l'Économie (2002-2005) Roberto Lavagna.
En 2001 et 2002, avant et après le défaut, de
nombreuses entreprises ont fermé, le chômage a bondi et la
dévaluation a lourdement amputé le pouvoir d'achat de la
population. Après le défaut, une grande instabilité
politique a fragilisé le pays : en l'espace d'une semaine, cinq
présidents ont défilé au palais
présidentiel. Grâce notamment à une agriculture
tournée vers l'exportation permettant d'engranger des devises, le pays
sud-américain a pu remonter la pente. Fin 2002, le cycle de
récession a été stoppé et des entreprises
fermées un an ou deux ans plus tôt, ont rouvert, redonnant un
élan à l'économie.
Pour rembourser, il faut de la croissance
L'Argentine doit d'abord retrouver la croissance avant de pouvoir
rembourser sa dette, renaître de ses cendres, tel le Phénix. "Nous
allons faire avec les moyens du bord", avait prévenu l'économiste
du Plan Phénix Aldo Ferrer, l'oeil rivé sur le cours des
matières premières agricoles, qui allaient exploser.
En 2003, le gouverneur méconnu d'une province
dépeuplée de Patagonie, Nestor Kirchner, était élu
président, adoptant une posture audacieuse face aux créanciers,
pour régler la question de la dette, restée en suspens depuis fin
2001. "Jamais personne n'a jamais réussi à faire payer une dette
à un mort", a-t-il alors lancé à la tribune de l'Onu.
Kirchner accuse le FMI d'avoir précipité la perte de l'Argentine
en soutenant les politiques libérales des présidents Carlos Menem
(1989-1999) et De La Rua. »
http://www.latribune.fr/economie/international/23-decembre-2001-quand-l-argentine-fit-defaut-sur-sa-dette-485901.html
* 62Le plan Colombie a
été lancé sous l'administration du président Bill
Clinton pour lutter contre le trafic de drogue (voir partie 2)
* 63 Le plan Patriote est
une opération militaire menée par le gouvernement
colombien à partir
de
2003.L'opération
consiste en un vaste déploiement de
15 000
soldats dans le sud du pays où les
FARC
sont suspectées de se financer via le
trafic de
drogue et de retenir en otage près de 50 personnes, dont la
franco-
colombienne
Ingrid
Betancourt .
* ANNEXE
64« Le triomphe d'Alvaro
Uribe
En faisant libérer Ingrid Betancourt, le chef de l'Etat
colombien a renforcé son aura et son image de dirigeant fort.
Tous les samedis, il arpente le pays à l'écoute
des petites gens. En contremaître efficace, il résout leurs
problèmes les plus immédiats : la route à goudronner,
l'égout à réparer, le '
centre de santé à
construire. Les caméras filment, évidemment. Messianique et
populiste, Alvaro Uribe dirige son pays comme il gérait son latifundium
(grand domaine agricole), et la méthode plaît. Pour l'immense
majorité de ses compatriotes, il est "le meilleur président que
la Colombie ait jamais eu".
A Quito et à Caracas, le son de cloche est
différent : le fidèle allié de George Bush est
perçu dans les capitales équatorienne et
vénézuélienne comme "un pion de l'empire", "un danger pour
la région", voire "un mafioso" et "un allié des paramilitaires".
La France, elle, comprend mal l'intransigeance du président colombien
face aux guérilleros qui ont pris Ingrid Betancourt en otage.
Alvaro Uribe fuit la presse étrangère, passe des
heures au micro des radios de quartier. Auprès de ses électeurs,
il s'est forgé une image d'homme d'action qui prend des risques et
assume ses responsabilités. Mais il s'est attiré les foudres d'un
continent susceptible en matière de souveraineté territoriale en
faisant bombarder, le 1er mars, un camp des Forces armées
révolutionnaires de Colombie (FARC) en territoire équatorien. En
éliminant Raul Reyes, numéro deux et négociateur des FARC,
il a pris le risque d'exaspérer les médiateurs qui tentaient
d'obtenir la libération des otages.
(...) "Uribe est un leader. Il nous a rendu confiance. Depuis
qu'il commande, tout va mieux", résume Hector Barragan, un camionneur
qui se dit "furibiste" - adepte de la "furie uribiste". En six ans de pouvoir,
le président n'est jamais passé sous la barre des 65% d'opinions
favorables. "Et il doit maintenant en être à 110%", ironise
l'analyste Leon Valencia. L'union sacrée a en effet joué en
faveur du président.
Critiques, revers et scandales glissent. Cet "effet Teflon"
à toute épreuve laisse perplexes les instituts de sondage et
désole les anti-uribistes - il y en a. Même le scandale dit de la
"parapolitique" a épargné jusqu'à présent Alvaro
Uribe. Plus de 40 parlementaires de la majorité présidentielle
ont été mis en examen pour avoir frayé avec les milices
d'extrême droite, coupables d'innombrables crimes atroces. Vingt-deux
d'entre eux sont sous les verrous. Le sénateur Mario Uribe, cousin et
mentor du chef de l'Etat, pourrait bientôt les y rejoindre (il a
été arrêté le 22 avril).
"Personne n'est responsable de sa famille", rappellent non sans
raison les "uribistes". José ObulioGaviria, un des conseillers
présidentiels les plus influents, avait, lui, pour cousin germain Pablo
Escobar, le grand patron du cartel de Medellin tué en 1993. Personne
n'est responsable de sa famille.
IMAGE D'HOMME PIEUX, AUSTÈRE ET
TRAVAILLEUR
Les FARC restent les grands maîtres d'oeuvre de la
popularité présidentielle. "Furibistes" et "anti-uribistes" sont
d'accord sur ce point. Echaudés par le long et stérile processus
de paix engagé par le président Andres Pastrana, les Colombiens
ont élu en 2002 un président musclé pour en
finir
avec la guérilla. "Poigne de fer et grand coeur", disait le premier
slogan de campagne d'Alvaro Uribe, triomphalement réélu quatre
ans plus tard.
Entre-temps, la "sécurité démocratique" a
fait ses preuves : une paix précaire est revenue dans les campagnes, les
axes routiers ont été sécurisés, le nombre
d'homicides et d'enlèvements a diminué. Les statistiques
officielles sont certes sujettes à caution. Mais, en politique, la
confiance importe plus que les chiffres. Le chef de l'Etat reste convaincu que
"le conflit armé n'est pas la conséquence de la pauvreté,
il en est la cause". Toute réflexion sur les privilèges et les
devoirs des nantis a disparu du discours politique. La politique sociale a
été reléguée à un second plan.
Priorité a été donnée à la protection des
investissements privés et au budget militaire.
Mais Alvaro Uribe, c'est aussi un style de gouvernement. Ni
cocktails ni yacht pour ce président qui a su se forger une image
d'homme pieux, austère et travailleur. Le chef de l'Etat se laisse
rarement photographier au repos. Au cours d'une de ses innombrables visites
officielles à Washington, il a été surpris en train de
déjeuner dans un fast-food.
Alvaro Uribe est originaire de la ville de Medellin, berceau de
l'industrie nationale et des trafiquants de cocaïne. Dans les
années 1970, il y fait de brillantes études de droit. Jeune
promesse du Parti libéral, il démarre sa carrière
politique à une époque où les compromissions entre la
mafia et les élites locales étaient monnaie courante. En 1980,
son père, éleveur de bétail, est assassiné par les
FARC - le président se défend encore aujourd'hui de chercher
vengeance. Pablo Escobar fait part de ses condoléances dans le journal.
"Je n'ai jamais été l'ami de Pablo Escobar, même quand cela
était à la mode", a assuré en 2007 le chef de l'Etat.
Virginia Vallejo, qui fut l'amante du mafioso, venait de raconter dans ses
Mémoires les relations cordiales qu'entretenaient les deux hommes.
Après un détour par le Sénat, Alvaro Uribe
est élu en 1995 gouverneur de son département, l'Antioquia. Sa
gestion efficace lui vaut l'admiration de ses électeurs, ses
méthodes sécuritaires provoquent un tollé chez les
défenseurs des droits de l'homme. Le gouverneur Uribe promeut en effet
avec enthousiasme la création de coopératives privées de
sécurité qui viennent d'être légalisées.
Déclarées par la suite inconstitutionnelles, les convivir ont
contribué à l'explosion du paramilitarisme dans l'Antioquia. Un
diplomate colombien qui était à l'époque en poste à
Washington raconte que "personne ne voulait y recevoir le gouverneur de
l'Antioquia, trop lié aux paramilitaires". Les temps ont
changé.
Les chefs paramilitaires vaquent désormais à leurs
activités à l'intérieur de leur prison. Officiellement,
ils ont démobilisé leurs troupes. Trente mille hommes ont
déposé les armes. Mais, dans plusieurs régions du pays,
des milices armées au service des narcotrafiquants se sont
reconstituées. En application de la loi Justice et paix, les chefs
paramilitaires qui avouent leurs crimes ne passeront pas plus de huit ans sous
les verrous.
Les mauvais esprits mettent en perspective ce
généreux pardon offert aux criminels paramilitaires et la
virulence avec laquelle le président combat la guérilla. "Les
premiers ont accepté le principe d'un cessez-le-feu, ils ont rendu les
armes et ils avouent leurs crimes. Les guérilleros, eux, poursuivent
leurs activités criminelles. Dès qu'ils accepteront un
cessez-le-feu, nous leur ouvrirons les portes de la négociation",
rappelle le haut-commissaire pour la paix, Luis Carlos Restrepo.
"Alvaro Uribe ne gouverne pas, il séduit et se garde bien
de toute réforme structurelle qui pourrait affecter son capital
politique", juge le professeur Pedro Medellin. L'indispensable réforme
en profondeur du système fiscal a été repoussée aux
calendes grecques. "Le président ménage tout
particulièrement les grands groupes économiques liés aux
médias", souligne Pedro Medellin.
"On oublie souvent que le président Alvaro Uribe a
bénéficié d'une conjoncture économique
particulièrement favorable. L'opinion publique a attribué la
croissance au succès de la politique sécuritaire du gouvernement.
Mais toute l'Amérique latine a connu une croissance positive", ajoute
l'économiste Mauricio Perez. Le pays reste le premier producteur mondial
de cocaïne. Mais la question du poids de l'économie de la drogue
dans le taux de croissance a, elle aussi, été
éludée depuis longtemps. »
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2008/03/16/en-colombie-tous-derriere-alvaro-uribe_1023335_3222.html
* 65 Voir chapitre sur
l'administration Clinton.
* 665-29 février
2004Haïti. Chute du président Jean-Bertrand Aristide
Le 5, les opposants armés au régime de
Jean-Bertrand Aristide, regroupés au sein du Front de résistance
révolutionnaire de l'Artibonite (département situé dans le
centre du pays) prennent le contrôle de Gonaïves, quatrième
ville du pays, à l'issue de combats meurtriers qui continuent les jours
suivants. Ce mouvement, qui s'appelait auparavant Armée cannibale,
combattait l'opposition pour le compte du pouvoir. En septembre 2003,
l'assassinat de son chef a provoqué son revirement. D'autres groupes
armés s'emparent de localités dans l'Artibonite. L'opposition
politique au régime se démarque des insurgés en rappelant
son attachement à la lutte pacifique.
Le 13, les chefs de la diplomatie des États-Unis, du
Canada et de plusieurs pays des Caraïbes, ainsi que le secrétaire
général de l'Organisation des États américains,
réunis à Washington, s'opposent à « un départ
illégal du président élu d'Haïti ».
Le 15, un millier d'opposants manifestent à
Port-au-Prince pour réclamer la démission de Jean-Bertrand
Aristide.
Le 17, le gouvernement français, qui prône
l'envoi d'une force de paix à Haïti, crée une cellule de
crise. Une force internationale avait déjà été
envoyée dans le pays entre 1994 et 2000, sans résultat.
Washington penche pour une « solution politique »
négociée entre le gouvernement et l'opposition.
Le 21, toutefois, l'opposition politique rejette le plan
présenté par les États-Unis, le Canada, la France et la
Communauté des pays des Caraïbes, qui prévoyait un partage
du pouvoir.
Le 23, les rebelles investissent Cap-Haïtien,
deuxième ville du pays.
Le 25, le ministre français des Affaires
étrangères, Dominique de Villepin, devant « le risque de
chaos qui menace Haïti », appelle au départ du
président Aristide accusé de « porter une lourde
responsabilité dans la situation actuelle ».
Le 26, le secrétaire d'État américain
Colin Powell met à son tour en cause Jean-Bertrand Aristide.
Le 29, alors que les violences et les pillages se multiplient
dans la capitale, le président Aristide signe sa démission en
présence des ambassadeurs de France et des États-Unis. Il gagne
Bangui, en Centrafrique, sous protection américaine. Boniface Alexandre,
président de la Cour de cassation, devient président par
intérim, comme le prévoit la Constitution.
Le 29 également, le Conseil de sécurité
de l'O.N.U. adopte à l'unanimité la résolution 1529 qui
décide l'envoi à Haïti, pour une durée de trois mois,
d'une « force intérimaire » multinationale chargée de
maintenir l'ordre et de « promouvoir le processus politique
désormais en cours ». Les premières forces
américaines et canadiennes arrivent le même jour dans
l'île.
http://www.universalis.fr/evenement/5-29-fevrier-2004-chute-du-president-jean-bertrand-aristide/
* 67 Créée
pendant la Seconde Guerre mondiale pour protéger le trafic dans
l'Atlantique Sud, la structure avait été dissoute en 1950
* 68
http://www.lefigaro.fr/international/l-us-navy-se-deploieautour-de-l-amerique-latine.php
* 69 «
L'envoi
de la IVème Flotte à patrouiller les eaux
latino-américaines est une
menace » http://www.alterinfo.net/Le-retour-de-la-Quatrieme-Flotte-et-l-avenir-de-l-Amerique-latine
par Jules Dufour.
* 70Il ajouta qu'il n'a aucun doute qu'il
s'agit bien d'une menace et que l'une des raisons de cette décision est
la grande réserve de pétrole du
Venezuela. http://www.alterinfo.net/Le-retour-de-la-Quatrieme-Flotte-et-l-avenir-de-l-Amerique-latine
par Jules Dufour.
*
71http://amerique-latine.e-monsite.com/pages/analyses-et-articles/ciudad-juarez-ville-la-plus-dangereuse-du-monde.html
* ANNEXE 72
Merida Initiative
The Merida Initiative is an unprecedented partnership between the
United States and Mexico to fight organized crime and associated violence while
furthering respect for human rights and the rule of law. Based on principles of
common and shared responsibility, mutual trust, and respect for sovereign
independence, the two countries' efforts have built confidence that is
transforming the bilateral relationship.
· Enhancing Citizen Security
Under the Merida Initiative, the United States has a partnership
with the Government of Mexico to disrupt organized criminal groups,
institutionalize reforms to sustain the rule of law and support for human
rights, create a 21st century border, and build strong and resilient
communities. Bilateral efforts expand assistance to state level law enforcement
and justice sector personnel; support democratic institutions, especially
police, justice systems, and civil society organizations; expand our border
focus beyond interdiction of contraband to include facilitating legitimate
trade and travel; and build stable communities able to withstand the pressures
of crime and violence.
· Merida Programs and Activities
The U.S. Congress has appropriated $2.5 billion since the Merida
Initiative began in Fiscal Year 2008. Some of the activitiesunder the
partnership include :
· Mexico's implementation of comprehensive justice sector
reforms is supported through training justice sector personnel, including:
police, investigators, prosecutors, and defense counsel; correction systems
development; judicial exchanges; and support to Mexican law schools -in support
of Mexico's on-going transition to a new accusatory criminal justice system.
· Police capacity building courses for Mexican law
enforcement including crime investigation, criminal intelligence,
professionalization, tactics and firearms, forensics, strategic analysis, and
specialized training for anti-corruption, anti-gang, anti-trafficking in
persons, anti-money laundering, and anti-kidnapping units.
· The establishment of anti-corruption programs that include
vetting of police personnel, establishment of citizen-observer booths to inform
and advise crime victims of their rights, and the creation of trained internal
affairs units.
· Ongoing engagement with the Government of Mexico and civil
society to promote the rule of law and build strong and resilient communities
to increase the knowledge of, and respect for, human rights; to strengthen
social networks and community cohesion; to address the needs of vulnerable
populations (youth and victims of crime); and to increase community and
government cooperation.
· Air mobility of Mexican police forces through the delivery
of specialized aircraft and training for pilots and technicians to enable the
Government of Mexico to confront criminal organizations that try to leverage
difficult terrain.
· Training and equipment to enhance the Mexican government's
ability to detect illicit goods at internal checkpoints and ports of entry.
· Delivery of over 400 canines trained in the detection of
narcotics, weapons, explosives, ammunition, currency, and human remains to
Mexican federal agencies, including the Federal Police, the Office of the
Attorney General, and Customs.
· Establishment of a secure, cross-border telecommunications
system between ten U.S. and Mexican border sister cities to provide public
security forces on both sides of the border with the capability to request and
exchange information on active criminal investigations.
· Interagency task forces incorporating trained personnel
from municipal and state police and state attorney general offices in key
Mexican states to better share information, develop actionable
intelligence, and foster greater coordination in law enforcement
operations.
· Support for efforts by Mexican prisons working to
achieve independent accreditation from the American Correctional Association
(ACA). To date, 42 Mexicanfacilities are accredited by ACA.
· The establishment of Drug Treatment Courts across five
Mexican states. These highly-specialized courts approach addiction as a public
health issue and provide a viable alternative to incarceration for drug
abusers.
https://www.state.gov/j/inl/merida/
* 73Extrait d'un article du nouvel observateur du 5
septembre 2016 Cartels mexicains contre groupes d'autodéfense, une
guerre civile sans merci : « La campagne militaire de
Calderón représente une des plus noires périodes de
l'histoire récente du Mexique. D'après le Haut-Commissariat des
Nations unies aux droits de l'homme, plus de 150.000 personnes ont
été tuées au Mexique depuis le début du conflit.
Plus de 26.000 autres ont été portées
disparues. »
* 74 Extrait d'un article du
nouvel observateur du 5 septembre 2016 Cartels mexicains contre groupes
d'autodéfense, une guerre civile sans merci
« Pendant les dix années durant lesquelles
le gouvernement du Mexique et celui des États-Unis ont été
en guerre contre le narcotrafic, un nombre impressionnant de grands
trafiquants ont été tués ou arrêtés par les
autorités. Parallèlement, d'immenses pertes humaines
ont été enregistrées. Par moments, le taux
d'homicides au Mexique dépassait ceux de l'Irak et de l'Afghanistan
confondus. Des scientifiques ont démontré que la baisse de
l'espérance de vie des hommes mexicains était
la conséquence de cette violence. À ces pertes humaines
s'est ajoutée l'épidémie de disparitions relatives
au crime organisé. Sans compter que les forces de
sécurité mexicaines ont été décrites comme
les plus corrompues de l'histoire de l'Amérique latine. Les cartels
mexicains, selon l'étude annuelle produite par la Drug Enforcement
Administration (ou DEA), continuent de représenter la principale
menace criminelle aux États-Unis. »
* 75 Richard Hofstader The
American Political Tradition
* 76 Howard Zinn, une
histoire populaire des Etats-Unis.
* 77De la démocratie en Amérique
* 78 Howard Zinn, une
histoire populaire des Etats-Unis.
* 79 Washington et le monde
A NATURAL SECURITY STRATEGY.
* 80 Washington et le monde
A NATURAL SECURITY STRATEGY.
* 81 Washington et le monde
A NATURAL SECURITY STRATEGY.
* 82Washington et le monde A
NATURAL SECURITY STRATEGY
* 83 Raymond Aron.
* 84 Dénommé
N.A.F.T.A. en anglais (North American Free Trade Agreement) et T.L.C.A.N. en
espagnol (Tratado de libre comercio de Américadel Norte), cet accord
définit une zone de libre-échange de quelque 450 million
d'habitants formée par les États-Unis, le Canada et le Mexique.
Signé par les dirigeants de ces trois pays, George Bush, Brian Mulroney
et Carlos Salinas de Gortari le 7 octobre 1992 à San Antonio
(Texas), le traité, qui est entré en vigueur le
1er janvier 1994, prévoyait la libération de 65
p. 100 des exportations industrielles et agricoles entre les trois pays
dans les cinq ans et de la totalité des échanges après
quinze ans. Il a été ratifié par le Congrès
américain en novembre 1993, malgré de très vives
oppositions. Celles-ci faisaient valoir les risques attachés à
une telle association réunissant notamment la première puissance
mondiale et un pays du Tiers Monde (exploitation incontrôlée des
hommes et de la nature, flux migratoires, etc.). En fait, les estimations
menées par les experts des effets positifs ou négatifs de
l'A.L.E.N.A. sur l'économie de chacun de ses membres se contredisent
abondamment.
http://www.universalis.fr/encyclopedie/n-a-f-t-a/
* 85 Howard Zinn, une
histoire populaire des Etats-Unis
* 86 Publié dans
Histoire des crises, et classé
ALENA,
FED, FMI,
Mexique,
tesobonos, le
janvier
16, 2014
* 87
http://les-yeux-du-monde.fr/histoires/12319-la-crise-du-peso-mexicain-premiere
* ANNEXE
88
Crise mexicaine de 1994
Le contexte économique et
politique
De 1990 à 1993, l'économie mexicaine
connaît une période de forte prospérité
marquée par la perspective d'un accord de libre-échange avec les
voisins nord-américains (Alena) et permise par l'arrimage du peso
mexicain au dollar américain, selon une parité fixe.
Les capitaux étrangers affluents alors (quelque 100
milliards de dollars en 3 ans), et les crédits bancaires au secteur
privé croissent de plus de 25 %.
Les investisseurs étrangers sont attirés par des
taux d'intérêt élevés, plus élevés en
tout cas que les taux directeurs de la Fed (la banque centrale
américaine) et même que les taux d'intérêt
affichés par la plupart des grandes banques centrales en Europe.
Au plan économique, une tendance inflationniste
érode peu à peu la compétitivité de
l'économie mexicaine, cependant que le peso devient de plus en plus
clairement surévalué. Au plan politique, l'insurrection zapatiste
de janvier 1994 donne clairement le signe du début d'une période
d'instabilité.
Le mécanisme de la crise : l'effondrement
du peso après une crise de liquidité
La balance commerciale mexicaine ne cesse de se
dégrader tout au long de l'année 1994, alors que la situation de
surévaluation du peso par rapport au dollar aggrave un tel
déficit.
Dans le même temps, le président de la Fed, Alan
Greenspan, décide d'augmenter sensiblement le principal taux
d'intérêt directeur américain, les réserves
mexicaines baissant alors rapidement et les fonds des investisseurs ayant
naturellement tendance à se porter à nouveau vers les USA.
C'est une crise de liquidité qui touche l'Etat
mexicain, le déficit de la balance des paiements atteignant rapidement
près de 10 % du PIB mexicain dans le courant de l'année
1994, et les obligations à court terme prises par l'Etat ne pouvant
quasiment plus être honorées.
La panique gagne alors tous les rouages de l'économie
mexicaine, et la décision de dévaluer le peso, prise début
décembre 1994 par le nouveau président du Mexique, est trop
tardive et disproportionnée. Les sorties de capitaux
s'accélèrent et le peso dévisse.
Suites et conséquences
Dans les mois qui suivirent le mois de décembre 1994,
le PIB mexicain chuta de 10 %, le PIB par habitant de 8 % et le taux
de chômage fut multiplié par trois. Dès 1996 cependant, une
reprise était au rendez-vous, avec une croissance moyenne du PIB de plus
de 5 % par an qui allait perdurer jusqu'en 2000.
Il faut dire que dès le début de la crise
mexicaine, les Etats-Unis décidèrent d'agir en prêteur de
dernière instance : la Fed débloqua une ligne de
crédit de 9 milliards de dollars, auxquels vinrent s'ajouter un swap de
13 milliards de dollars engagé sur les futurs revenus du pétrole
ainsi qu'une aide directe de 18 milliards de dollars de la part du Fonds
Monétaire International.
Sans doute les banques mexicaines changèrent-elles de
propriétaires, mais l'économie mexicaine connut un redressement
rapide.
https://www.mataf.net/fr/bourse/edu/formation-bourse/la-crise-mexicaine-de-1994
* 89 Le premier janvier
1994, date de mise en application de l'accord du Libre Echange ALENA,
l'armée zapatiste de libération nationale (EZLN) attaquait San
Cristóbal, 3ème ville du Chiapas et une dizaine d'autres
localités. Après quelques heures de combat, elle s'emparait de la
mairie défendue par quelques policiers incapables de résister aux
centaines de rebelles
* 90
https://chroniquesfinancieres.wordpress.com/2014/01/16/la-crise-economique-mexicaine-de-1994-1995/
* 91
https://chroniquesfinancieres.wordpress.com/2014/01/16/la-crise-economique-mexicaine-de-1994-1995/
* 92 Baltimore Sun 1994, une
histoire populaire des Etats-Unis
* 93 Des dizaines de boat
people haïtiens noyés
Un bateau surchargé de « boat people »
haïtiens, a chaviré dans la région côtière de
Saint-Marc (96 km au nord-ouest de Port-au-Prince) et des dizaines de personnes
ont péri noyées, ont annoncé lundi soir des radios
privées de la capitale haïtienne faisant état des
témoignages de rescapés.
L'accroissement de la misère dû aux sanctions
internationales, la présence des navires de guerre américains
près des côtes et, dans une moindre mesure, la persistance de la
répression politique ont augmenté d'une manière
spectaculaire le nombre des boat people. Au cours de ces onze derniers jours,
la marine américaine a intercepté au moins 10.000 Haïtiens
qui tentaient de pénétrer illégalement aux Etats-Unis.
Pour la seule journée de lundi, 70 embarcations transportant 3.247
réfugiés ont été refoulées.
Hier, le responsable américain chargé du dossier
haïtien, M. William Gray a déclaré que les Etats-Unis
n'accueilleraient plus les réfugiés : Ces boat people qui
nécessitent une protection auront la possibilité de l'obtenir
dans des camps de réfugiés, a précisé M. Gray. A
cet effet, le premier de ces camps, avec une capacité de 10.000
personnes sera établi au Panama. La Dominique et l'Antigua pourraient en
ouvrir d'autres.
De plus, un haut responsable américain a indiqué
hier qu'un groupe d'assaut américain composé de quatre navires et
de 2.000 Marines allait prendre la direction d'Haïti ce matin afin d'aider
à une éventuelle évacuation de citoyens américains.
De son côté, le gouvernement du président
putschiste haïtien Emile Jonassaint s'est déclaré
profondément indigné lundi soir par la présence des
bateaux américains qu'il accuse de kidnapper de petits pêcheurs et
les présenter ensuite à la presse comme des voyageurs clandestins
et dénonce la propagande américaine en quête d'un
prétexte pour une intervention armée en Haïti. Une
intervention que le président élu Jean-Bertrand Aristide, a
réprouvé hier, préférant le dialogue pour
rétablir la démocratie. M. Gray a, quant à lui, nié
l'imminence d'une intervention tout en soulignant qu'une opération
militaire était sur la table. (AFP, AP.)
http://www.lesoir.be/archive/recup%3A%252Fdes-dizaines-de-boat-people-haitiens-noyes_t-19940706-Z088Z6.html
* ANNEXE
94
NATIONS UNIESS
Conseil de
sécuritéDistr.
GÉNÉRALE
S/RES/940 (1994) * 2 août 1994
RÉSOLUTION 940 (1994)
Adoptée par le Conseil de
sécurité à sa 3413e séance, le 31 juillet 1994
Le Conseil de sécurité,
Réaffirmant ses résolutions 841 (1993) du 16
juin 1993, 861 (1993) du 27 août 1993, 862 (1993) du 31 août 1993,
867 (1993) du 23 septembre 1993, 873 (1993) du 13 octobre 1993, 875 (1993) du
16 octobre 1993, 905 (1994) du 23 mars 1994, 917 (1994) du 6 mai 1994 et 933
(1994) du 30 juin 1994,
Rappelant les termes de l'Accord de Governors Island (S/26063)
et le Pacte de New York qui s'y rapporte (S/26297),
Condamnant le refus persistant du régime de facto
illégal de tenir compte de ces accords, et de coopérer avec
l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation des États
américains (OEA) qui s'efforcent de les faire appliquer,
Gravement préoccupé par l'ampleur de la
détérioration de la situation humanitaire qui a empiré en
Haïti, en particulier la multiplication des violations
systématiques des libertés civiles commises par le régime
de facto illégal, le sort tragique des réfugiés
haïtiens et l'expulsion récente du personnel de la Mission civile
internationale en Haïti (MICIVIH), qui a été
condamnée dans la déclaration du Président du Conseil en
date du 12 juillet 1994 (S/PRST/1994/32),
Ayant examiné les rapports du Secrétaire
général en date du 15 juillet 1994 (S/1994/828 et Add.1) et du 26
juillet 1994 (S/1994/871),
Prenant note de la lettre datée du 29 juillet 1994,
adressée par le Président légitimement élu
d'Haïti (S/1994/905, annexe) et de la lettre du Représentant
permanent d'Haïti auprès de l'Organisation des Nations Unies
datée du 30 juillet 1994 (S/1994/910),
Réaffirmant que la communauté internationale
s'est engagée à aider et à appuyer le développement
économique, social et institutionnel d'Haïti,
Réaffirmant que le but de la communauté
internationale consiste toujours à restaurer la démocratie en
Haïti et à assurer le prompt retour du Président
légitimement élu, Jean-Bertrand Aristide, dans le cadre de
l'Accord de Governors Island,
Rappelant que dans la résolution 873 (1993), il a
confirmé qu'il était prêt à envisager d'imposer des
mesures supplémentaires si les autorités militaires d'Haïti
continuaient à entraver les activités de la Mission des Nations
Unies en Haïti (MINUHA) ou n'avaient pas appliqué dans leur
intégralité les résolutions pertinentes du Conseil de
sécurité et les dispositions de l'Accord de Governors Island,
Constatant que la situation en Haïti continue de menacer
la paix et la sécurité dans la région,
1. Accueille avec satisfaction le rapport du Secrétaire
général en date du 15 juillet 1994 (S/1994/828) et prend note du
soutien qu'apporte le Secrétaire général à une
action qui serait menée en vertu du Chapitre VII de la Charte des
Nations Unies afin d'aider le Gouvernement légitime d'Haïti
à maintenir l'ordre public ;
2. Constate le caractère unique de la situation
actuelle en Haïti et sa détérioration ainsi que sa nature
complexe et extraordinaire qui appellent une réaction exceptionnelle
;
3. Considère que le régime de facto
illégal en Haïti n'a pas appliqué l'Accord de Governors
Island et manque aux obligations qui lui incombent en vertu des
résolutions pertinentes du Conseil de sécurité;
4. Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations
Unies, autorise des États Membres à constituer une force
multinationale placée sous un commandement et un contrôle
unifiés et à utiliser dans ce cadre tous les moyens
nécessaires pour faciliter le départ d'Haïti des dirigeants
militaires, eu égard à l'Accord de Governors Island, le prompt
retour du Président légitimement élu et le
rétablissement des autorités légitimes du Gouvernement
haïtien, ainsi que pour instaurer et maintenir un climat sûr et
stable qui permette d'appliquer l'Accord de Governors Island, étant
entendu que le coût de l'exécution de cette opération
temporaire sera à la charge des États Membres participants;
5. Approuve la constitution, après l'adoption de la
présente résolution, d'une première équipe de la
MINUHA comprenant au maximum 60 personnes, dont un groupe d'observateurs,
chargée de mettre en place les moyens appropriés de coordination
avec la force multinationale, de remplir les fonctions de vérification
des opérations de cette force et autres fonctions décrites au
paragraphe 23 du rapport du Secrétaire général daté
du 15 juillet 1994 (S/1994/828) ainsi que d'évaluer les besoins et de
préparer le déploiement de la MINUHA lorsque la force
multinationale aura accompli sa tâche;
6. Prie le Secrétaire général de lui
rendre compte des activités de l'équipe dans les 30 jours qui
suivront la date du déploiement de la force multinationale ;
7. Décide que la mission de la première
équipe telle que définie au paragraphe 5 ci-dessus prendra fin
à la date à laquelle la force multinationale aura accompli sa
tâche ;
8. Décide que la mission de la force multinationale
prendra fin et que la MINUHA assumera toutes les fonctions décrites au
paragraphe 9 ci-après, lorsqu'un climat stable et sûr aura
été instauré et que la MINUHA sera dotée d'une
structure et d'effectifs adéquats pour assumer la totalité de ses
fonctions; ce constat sera établi par le Conseil de
sécurité eu égard aux recommandations que feront les
États Membres participant à la force multinationale sur la base
de l'évaluation du commandant de la force multinationale et aux
recommandations du Secrétaire général;
9. Décide de réviser et de proroger le mandat de
la MINUHA pour une période de six mois, afin d'aider le Gouvernement
démocratique d'Haïti à s'acquitter de ses
responsabilités pour ce qui est : a) De maintenir les conditions
sûres et stables créées durant la phase multinationale et
d'assurer la protection du personnel international et des installations
essentielles ; b) De professionnaliser les forces armées haïtiennes
et de créer une force de police séparée ;
10. Demande également que la MINUHA aide les
autorités constitutionnelles haïtiennes légitimes à
créer les conditions qui leur permettent d'organiser des
élections législatives libres et régulières qui se
dérouleront, si elles le demandent, sous la surveillance des Nations
Unies, en coopération avec l'Organisation des États
américains (OEA);
11. Décide de porter à 6 000 les effectifs
militaires de la MINUHA et de fixer à février 1996 au plus tard
l'achèvement prévu de la tâche de la MINUHA, en
coopération avec le Gouvernement constitutionnel d'Haïti ;
12. Invite tous les États, en particulier ceux de la
région, à apporter le soutien voulu aux actions entreprises par
l'Organisation des Nations Unies et par les États Membres en application
de la présente résolution et des autres résolutions
pertinentes du Conseil de sécurité ;
13. Prie les États Membres, agissant en application du
paragraphe 4 de la présente résolution, de lui faire rapport
à intervalles réguliers, le premier de ces rapports devant
être présenté sept jours au plus tard après le
déploiement de la force multinationale;
14. Prie le Secrétaire général de rendre
compte de l'application de la présente résolution tous les 60
jours à compter de la date du déploiement de la force
multinationale;
15. Exige que soient rigoureusement respectés le
personnel et les locaux de l'Organisation des Nations Unies, de l'Organisation
des États américains et des autres organisations internationales
et humanitaires, ainsi que des missions diplomatiques en Haïti, et
qu'aucun acte d'intimidation ou de violence ne soit dirigé
16. Souligne qu'il faut notamment : a) Que toutes les mesures
voulues soient prises pour assurer la sécurité des
opérations et du personnel y participant; b) Que les dispositions
relatives à la sécurité s'étendent à toutes
les personnes participant aux opérations; 17. Affirme qu'il
réexaminera les mesures décrétées en application
des résolutions 841 (1993), 873 (1993) et 917 (1994), en vue de les
rapporter dans leur intégralité, immédiatement
après le retour en Haïti du Président Jean-Bertrand
Aristide;
18. Décide de rester activement saisi de la question
* 95
https://history.state.gov/milestones/1993-2000/haiti
* 96On comptait à
Cuba environ 20 000 établissements spécialisés dans le
business du sexe et 100 000 prostituées sur une population de 6 millions
d'habitants
*
97europainstitut.de/fileadmin/schriften/363.pdf
*
98europainstitut.de/fileadmin/schriften/363.pdf
* 99La loi américaine
dite Helms-Burton prévoit des sanctions à l'encontre d'entreprise
et de particuliers d'Etats tiers supposés profiter de biens ayant
appartenu à des ressortissants américains et expropriés
par le Gouvernement cubain. Elle comporte des dispositions d'application
extraterritoriale qui sont contraires au droit international et aux engagements
internationaux des Etats-Unis. Plusieurs actions ont été
engagées pour empêcher la mise en oeuvre de ce texte. Une
étroite concertation entre les pays membre de l'Union européenne
a permis d'engager diverses initiatives politiques (déclaration de
l'Union, démarches auprès des autorités
américaines). La procédure de règlement des
différends prévue par le traité OMC a également
été actionnée ; elle pourrait aboutir à la
constitution prochaine d'un panel, la procédure de conciliation n'ayant
pas donné de résultats. Enfin, la commission a reçu mandat
du Conseil d'élaborer une législation " en miroir ", qui
permettrait aux entreprises européennes de se prémunir contre les
effets de la loi Helms-Burton.
Publiée dans le JO Sénat du 17/10/1996 - page
2701
* 100PLAN COLOMBIA PROGRESS
REPORT, 1999 - 2005 NATIONAL PLANNING DEPARTMENT (DNP) DEPARTMENT OF JUSTICE
AND SECURITY (DJS) SEPTEMBER 2006
* 101Rapport du Sénateur
Michel Guerry sur le projet de loi autorisant l'approbation de l'accord entre
le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de
la République de Colombie relatif à la coopération en
matière de sécurité intérieure.
* 102Rapport du
Sénateur Michel Guerry sur le projet de loi autorisant l'approbation de
l'accord entre le Gouvernement de la République française et le
Gouvernement de la République de Colombie relatif à la
coopération en matière de sécurité
intérieure.
*
103Rapportdu Sénateur Michel Guerrysur le
projet de loiautorisantl'approbationde l'accord
entre leGouvernement de la République françaiseet le
Gouvernement de laRépublique de Colombierelatifà la
coopérationen matière desécurité
intérieure.
* ANNEXE 104
Plan Colombie, passeport pour la guerre
« Tout semblait avoir parfaitement commencé.
Alors que le président conservateur César Gaviria (1990-1994)
avait décrété la guerre intégrale contre les
« chiens enragés » de la guérilla et
réveillé les secteurs les plus militaristes de la
société colombienne ; alors que le libéral Ernesto
Samper (1994-1998), déstabilisé par les Etats-Unis , avait
dû baisser pavillon et jeter à la poubelle sa
« politique de paix intégrale et de dialogue », le
nouveau président conservateur, M. Andrés Pastrana,
élu le 20 juin 1998, renouait aussitôt le fil avec
l'opposition armée. En accordant aux Forces armées
révolutionnaires de Colombie (FARC) une zone démilitarisée
(7 novembre 1998) de 42 000 kilomètres carrés, il permettait
la reprise de négociations depuis longtemps au point mort.
Adepte des réformes structurelles et de l'orthodoxie
financière, M. Pastrana ne pouvait que séduire Washington.
Les relations bilatérales se normalisant, il reçoit
d'emblée 280 millions de dollars d'aide nouvelle pour l'effort
anti-drogue et le développement. Au plan intérieur, la Loi 508 du
29 juillet 1999 formalise un Plan national de développement -
« Changement pour construire la paix, 1999-2002 » -,
approuvé par le Parlement (la Constitution colombienne établit
que chaque gouvernement doit élaborer un tel Plan national de
développement). Cependant, le 21 septembre 1999 à
Washington, au terme d'un entretien avec le président William Clinton et
sans que le Congrès colombien n'ait été en rien
consulté, M. Pastrana remplace ce Plan de développement par
un " Plan pour la paix, la prospérité et le renforcement
de l'Etat « dit Plan Colombie. Il ne sera divulgué au
pays que le 2 janvier 2000, par le quotidien El Espectador.
Conçu et rédigé en anglais avec la
participation, sinon sous la direction, de conseillers du Département
d'Etat des Etats-Unis, ce plan de 46 pages détaille un programme qui
coûtera 7 500 millions de dollars, dont 3 500 millions de dollars
en aide extérieure. Dans un projet de Loi S 1758,
présenté par les sénateurs Dewine, Grassley et Coverdell,
et qui va prendre le nom d'Alianza Act, l'administration
américaine propose 1 600 millions de dollars, dont 954 millions de
dollars comme supplément d'urgence pour l'an 2000. L'objet est
ambitieux. Il ne présente qu'un défaut, mais de taille. Alors que
tous les yeux sont tournés vers des négociations de paix dont on
sait qu'elles seront longues et difficiles, il n'a pour objectif que de
renforcer, équiper et entraîner l'armée colombienne ;
il joue délibérément la guerre, niant la
nature sociale et politique du conflit. En la matière, on se contentera
de rappeler que les 25% les plus riches de la population ont des revenus 30
fois plus élevés que les 25% les plus pauvres et que 80% des 13
millions de personnes abandonnées par l'Etat dans les campagnes vivent
en dessous du seuil de pauvreté.
La pression du corps militaire
L'histoire dira si le président Pastrana est l'otage, le
complice ou l'instigateur du désastre qui s'annonce. Ce qui est
sûr, c'est qu'il est soumis à une forte pression. Pression de
l'armée colombienne, en tout premier lieu. Acculé, son
prédécesseur Ernesto Samper avait dû accorder des faveurs
à cette dernière pour s'assurer de sa neutralité durant la
crise qui l'opposait à Washington. Sans grand résultat,
d'ailleurs, sur le terrain. Souvent bousculée, l'armée a
accumulé les défaites depuis le 30 août 1996, jour
où les FARC, attaquant la base de Las Delicias
(Caquetá), captura 60 soldats et en tua 27 autres. D'autres humiliations
suivront, dont, en mars 1998, le quasi-anéantissement d'un bataillon
professionnel de contre-insurrection, toujours dans le Caquetá. A tel
point que, le 12 août 1999, M. Pastrana promulgue un nouveau
code militaire permettant de destituer les officiers de haut rang par trop
inefficaces dans la lutte contre les guérillas - et (en théorie)
les paramilitaires.
Malgré ces piètres prestations, et adossé
tant aux latifundistes et à l'oligarchie traditionnelle qu'aux secteurs
qui administrent et monopolisent le capital financier, le haut commandement
militaire n'hésite pas, en plusieurs occasions, à engager
une épreuve de force avec les pouvoirs
constitués. Le 26 mai 1999, appuyé par 18
généraux et 200 officiers, le ministre de la Défense
Rodrigo Loreda démissionne. Il reproche au président d'être
trop conciliant à l'égard des FARC. Au terme de ce coup de
semonce, M. Pastrana, tout en acceptant la démission de
M. Lloreda, fait des concessions. Il annonce que ledespeje
(démilitarisation) ne sera pas indéfini. Cela n'empêche pas
les généraux Fernando Tapias, commandant en chef des forces
militaires, et Jorge Enrique Mora, commandant de l'armée, de
présenter à leur tour leur démission le 19 novembre
suivant, à peu près pour les mêmes raisons. Cette
démission est refusée, mais l'épisode fait trembler une
première fois le siège du Haut-commissaire pour la paix,
M. Victor G. Ricardo .
Poursuivant cette entreprise de
déstabilisation, le général Nestor Ramírez
prend bientôt le relais. Commandant en second et chef d'état-major
de l'armée, cet officier dont certains n'hésitent pas à
comparer la trajectoire fulgurante à celle du général
panaméen Manuel Antonio Noriega (liens avec la CIA compris), intervient
dans les salons de l'hôtel Bilmore de Miami, le 2 décembre
1999. Invité par l'organisation d'extrême-droite Tradition,
famille et propriété, et par la Fondation nationale
cubano-américaine (FNCA), il affirme que la Procuraduría
(responsable des mesures disciplinaires contre les fonctionnaires publics), la
Fiscalía(ministère public) et la
Defensoríadel pueblo (organe de contrôle rattaché
au ministère public) sont infiltrées par la subversion. Raison de
cette attaque frontale, la mise en jugement de dizaines de soldats, y compris 4
généraux, pour négligence ou pire, complicité, dans
des massacres commis par les paramilitaires.
Pression de Washington
Depuis le début des années 90, les Etats-Unis
avaient réduit leur aide à l'armée colombienne en raison
de ses abus en matière de droits de l'homme. Pour persuader le
Congrès de voter une augmentation de l'aide militaire, l'administration
Clinton a poussé Bogota à agir sur ce terrain délicat.
C'est ainsi qu'en juillet 1997, le général Harold Bedoya,
commandant en chef de l'armée, fut relevé de ses fonctions pour
avoir trop manifestement couvert les agissements criminels de ses
subordonnés. La XXe Brigade de renseignements militaires a dû
être dissoute en raison de son implication par trop visible avec le
paramilitarisme. Plus récemment (avril 1999), le gouvernement a
forcé à la démission les généraux
RitoAlejodel Rio et Fernando Millan, notoirement liés aux
paracos (les paramilitaires). Il y aurait cependant encore beaucoup
à faire pour extirper le cancer. Dans son dernier rapport au
Congrès, le Défenseur du peuple confirme que « les
groupes paramilitaires sont devenus le bras illégal de la force
publique ; ils exécutent pour son compte le sale travail que son
caractère d'autorité assujettie à la loi l'empêche
de faire »(
Rapport de la
Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, 9 mars 1998
). De son côté, le 23 février dernier, un
rapport de Human
Rights Watch affirmait que la moitié des Brigades de
l'armée ont des liens avec les paramilitaires, en particulier et
directement, la 3e, la 4e et la 13e . C'est pourtant le moment -
M. Pastrana ayant été soigneusement travaillé au
corps par la hiérarchie militaire - que choisissent les Etats-Unis pour
apporter, à travers le Plan Colombie, un soutien massif à
l'armée.
Car c'est aussi de Washington que provient la pression. Si
quelques secteurs du gouvernement Clinton voient initialement d'un bon oeil le
dialogue Pastrana-FARC, ce n'est le cas ni des faucons du Congrès, ni du
département de la Défense, ni duSouthern Command
(Commandement sud de l'armée des Etats-Unis). En Avril 1999, la
HeritageFoundation, proche du Parti républicain (majoritaire au
Congrès), affirme que les tentatives de paix de M. Pastrana
supposent une reddition de l'Etat colombien devant les FARC et l'Armée
de libération nationale (ELN). En juin, présidant une audience de
la Commission des relations internationales du Sénat américain
sur le conflit colombien, M. Paul Coverdale ne dit pas autre chose :
» Nous sommes en présence d'une balkanisation de la Colombie.
Le président Pastrana continue à faire des concessions tandis que
les guérillas augmentent leurs efforts pour (...) provoquer une
instabilité qui, maintenant, menace également les pays voisins
« En un mot, cul et chemise avec les officiers supérieurs
colombiens en activité ou en retraite qui font le va-et-vient entre
Bogotá et Washington, les Républicains réclament, tant
à la Maison Blanche qu'au gouvernement Pastrana, une politique
plus énergique face à la guérilla. Reste à
trouver le prétexte qui maquillera les véritables objectifs de la
future intervention : conserver le contrôle de cette
région vitale du nord-est du continent (Colombie, Venezuela,
Equateur), riche en ressources stratégiques, le pétrole
en particulier. L'argument ne tarde pas. Pour le Pentagone, la
principale menace qui pèse sur l'hémisphère n'est plus
Cuba, mais la possibilité que surgisse un » narco-Etat
colombien.
Le « prétexte » de la
drogue
La culture de coca a plus que doublé en Colombie, passant
de 50 000 hectares en 1995 à 100 000 en 1998 et sans doute 120 000
hectares en 1999 ; la culture du pavot y est passée de zéro
à 6 000 ha. Soixante-cinq mille familles sont impliquées
directement dans cette activité, 500 000 personnes indirectement.
Plusieurs raisons expliquent cette augmentation spectaculaire des cultures
illicites. D'une part, l'ouverture économique a laminé
l'agriculture et ruiné les campagnes (depuis 1974, la surface
cultivée a diminué de plus d'un million d'hectares - la guerre ne
suffisant pas à tout expliquer). Un seul exemple : autosuffisante
en 1990, la Colombie importe actuellement 450 000 tonnes de riz... D'autre
part, les propriétaires d'exploitations de plus de 500 hectares - 0,2%
des propriétaires - possédaient en 1997 45% de la terre. Enfin,
les « succès » obtenus dans la lutte anti-drogue en
Bolivie et au Pérou ont provoqué un redéploiement des
cultures vers la Colombie, en particulier dans le sud (Putumayo et
Caquetá), traditionnellement dominé territorialement par les
FARC. Protégeant les paysans dont la production de la » plante
criminelle « constitue l'unique possibilité réelle de
survie, les FARC perçoivent un impôt tant sur la coca que
sur la pâte base, pratique publiquement assumée dans le
cadre d'une économie de guerre et qui ne fait pas de cette
guérilla une « mafia. »
C'est le 18 août 1999 que, pour la première
fois, le président William Clinton a tenu une réunion
entièrement consacrée à la situation colombienne, en
compagnie de MM. Sandy Berger, membre du Conseil national de
sécurité, et Thomas Pickering, sous-secrétaire d'Etat.
Dans une logique de guerre froide, un Groupe de travail est alors
créé avec des fonctionnaires ayant fait leurs preuves dans les
conflits centraméricains. Au nom de la guerre sainte contre la coca, le
Plan Colombie est élaboré. Il prévoit une guerre
de six ans, en trois étapes stratégiques, commençant dans
le Putumayo.
Avant même que ce plan n'ait été rendu
public, un premier bataillon antinarcotique - 1 000 hommes -
entraîné pendant huit mois par 65 Bérets verts US dans la
base militaire de Tolemaida, avait été remis au président
Pastrana le 6 septembre 1999. Fer de lance de la nouvelle stratégie
contre-insurrectionnelle, il précède alors l'inauguration
(9 décembre 1999) d'une Force de déploiement rapide,
unité moderne de lutte antisubversive (trois brigades mobiles et une des
Forces spéciales), dotées d'hélicoptères russes, et
Black Hawk américains. Le 21 décembre, nouvelle
inauguration : celle de la Centrale de renseignement commune du Sud, sur
la base militaire de TresEsquinas. Financés cette fois par le Plan
Colombie et dirigés par des conseillers américains, deux autres
bataillons anti-narcotiques sont prévus. Comme leur homologue
déjà opérationnel, leur tâche sera de »
combattre les groupes armés qui protègent les structures du
narcotrafic «. En fait : reprendre les territoires
contrôlés par la guérilla.
Depuis 1998, une directive américaine autorisait les
personnels américains à partager avec la Colombie des
renseignements sur les capacités de la guérilla uniquement s'ils
étaient directement liés à la lutte antinarco. En juin
1999, a été rédigée une nouvelle directive qui
autorise ce même personnel à partager ses informations, même
si elles ne sont pas liées au narcotrafic, sous le prétexte que
la ligne qui sépare les deux est totalement gommée.
Le poids des paramilitaires
Lorsque le tsar anti-drogue américain, le
général Barry Mc Caffrey, déclare, » ces
groupes armés illégaux [qui alimentent la violence, la
délinquance et le long conflit interne de la Colombie] ont une
présence dominante sur environ la moitié du territoire national
colombien et sont les responsables de plus de 90% des violations des droits
humains «,il omet une précision. En matière de
violations des droits humains, les paramilitaires, et de loin, sont
les principaux accusés : 73% des atrocités leur sont
attribuées - 16,67% pour la guérilla en 1999. Lorsque le
général Jorge Enrique Mora, commandant de l'armée
déclare pour sa part qu'en attaquant les cultures illicites, un dur coup
sera porté aux FARC - « Nous aspirons à leur
enlever les finances et ainsi nous gagnerons 80 % de la
guerre » - il jette, lui, un silence pudique sur quelques faits
pourtant notoirement connus. C'est bel et bien chez les paramilitaires, et non
dans une zone de guérilla, qu'a été
démantelé, le 10 août 1997, un complexe de quatre
laboratoires très sophistiqués et qu'ont
été détruits près de 700 kilogrammes de
cocaïne à Puerto Libre (Cundinamarca). Qui peut ignorer
qu'aujourd'hui les ports de Turbo, Necoclí, Arboletes, Puerto Escondido,
Moñitos, San Bernardo delViento, Capurgana (sur la côte
atlantique), Jurado et Bahia Solano (sur le Pacifique nord), d'où sont
exportés 60% de la production de drogue colombienne, sont
situés dans des zones sous forte influence paramilitaire ?
Que c'est également par ces ports, entre autres, que rentre la
contrebande des produits industriels, façon efficace de laver l'argent
de la drogue ? Que c'est l'alliance de M. Carlos Castaño,
leader des paramilitaires, avec le narcotrafiquant Orlando Henao, qui facilite
l'extension des paracos, déjà présents dans tout le
nord-ouest du pays, vers le littoral pacifique, de la frontière du
Panamá jusqu'à celle de l'Equateur ? L'escalade de la guerre
ne cherche pas plus à neutraliser ces mafieux notoires que
l'élite qui domine le trafic (environ 6 000 personnes d'après la
sénatrice Piedad Cordoba, citant l'ex-analyste de la CIA Sidney
Zabludoff).
Sans que l'on n'ait jamais entendu ni Bogotá ni Washington
s'en émouvoir, M. Carlos Castaño avoue sans détour
qu'il finance son mouvement en percevant un impôt de 60% sur les gains
des cocaleros(il se montre plus discret sur les apports des acteurs
économiques et financiers de l'establecimiento -
l'establishment). Dans la zone de Catatumbo, il se déplace dans un
hélicoptère qui n'est jamais détecté ni par les
avions de la Force aérienne colombienne ni par les radars gringos.
D'ailleurs, contrairement aux FARC et à l'ELN, les paramilitaires
colombiens ne figurent pas sur la liste des organisations terroristes
internationales dressée par le gouvernement des Etats-Unis. M. Phil
Chicola, chef du Bureau des affaires andines du Département d'Etat, s'en
explique : « D'après la loi, ces groupes doivent
commettre des actions qui menacent les intérêts nationaux des
Etats-Unis pour pouvoir être inclus formellement dans la liste
».
Le coeur de cible du Plan Colombie est donc clairement
défini : la « guérilla ». Et au
cas où aurait pu demeurer un doute, la fiction selon laquelle l'aide ne
peut et ne pourra être affectée qu'à la lutte contre les
narcos a volé en éclat en juillet dernier. Le 14 de ce mois, les
FARC attaquaient en effet le poste de police de Roncesvalles (Tolima).
Après 27 heures de combat et 13 policiers tués, le
pueblo fut pris par les insurgés. Trois
hélicoptères Black Hawk de la police (la police colombienne est
la seule au monde à posséder ce type d'appareils, dans le cadre
de la lutte antinarcotique) se trouvaient à Neiva, à 20 minutes
de vol du lieu des opérations et n'intervinrent pas pour dégager
les policiers assiégés - semble-t-il sur instruction de
l'ambassade américaine à Bogotá. Tant en Colombie qu'au
Congrès des Etats-Unis une polémique éclata dans les
heures qui suivirent, au terme de laquelle le sous-secrétaire du
département d'Etat pour les affaires andines, M. Phillip Chicola,
confirma ce que chacun pressentait : « Les Black Hawk
peuvent être utilisés par la Force publique colombienne comme elle
le veut, quand elle le veut et où elle le veut ». Les
appareils pourront désormais être appelés lorsqu'il y
aura « un risque imminent de pertes de vies
humaines » et pour les « opérations
humanitaires » (!) y afférant.
Effets pervers
Les conséquences de « l'Expédition Sud
» qui se prépare sont d'ores et déjà
prévisibles. Elle jettera une partie des paysans de
cette région appauvrie, transformés en parias criminels,
dans les bras des FARC qui ainsi se renforceront, et ne fera
que déplacer les cultures illégales. L'annonce
des fumigations à venir en Colombie a déjà provoqué
une augmentation du prix de la pâte base au
Pérou, mettant définitivement en péril la
compétitivité des cultures de substitution (lorsqu'il y en a). Il
y a par ailleurs, en Amazonie colombienne, 650 millions d'hectares disponibles
pour accueillir la culture de coca, fut-ce au prix d'un désastre
écologique dont les paysans, dans leur infini dénuement, n'ont
que faire. Mais il est vrai que d'autres acteurs se frottent déjà
les mains. Car la coca se déplacera aussi vers le nord du pays -
Urabá, Magdalena Medio, Atrato, Pacifique - régions que les
paramilitaires ont » nettoyées « et qu'ils entendent
bien mettre à profit pour ajouter la production à la
transformation-exportation dans lesquels ils sont impliqués.
Nul ne prétendra ici (jusqu'à preuve du contraire)
que, cyniquement, le Plan Colombie a pour objectif de permettre aux
paramilitaires de s'assurer un contrôle total sur la filière
coca-cocaïne. Mais nul ne fera non plus assaut de
naïveté. Car il n'a échappé à personne que,
menée à feu et à sang, désarticulant le mouvement
social par le meurtre ou l'exil, l'avancée stratégique de ces
derniers doit bien peu au hasard. Une fois vidées de leurs
habitants, les terres stratégiques du point de vue économique et
militaire se peuplent de nouvelles personnes favorables aux forces militaires
ou paramilitaires ; il se crée ainsi des zones de
sécurité dont ces forces ont besoin pour contrôler le
terrain(
Rapport de la
Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, 9 mars 1998).
M. Castaño a ainsi établi son emprise sur les régions
du Choco et d'Antioquia, dans l'Urabá, à la frontière du
Panamá. Zone bananière, l'Urabá est également une
zone d'exploitation pétrolière où
agissent compagnies américaines et britanniques. Elle recèle
d'importantes réserves de gaz et suit le tracé du projet de canal
interocéanique qui pourrait doubler celui de Panamá. Dans l'est
de l'Antioquia, ce sont de grands projets hydroélectriques et
touristiques qui sont à la base des déplacements forcés de
paysans. De son côté, l'offensive militaire planifiée par
le Plan Colombie s'est donné pour priorité le Putumayo,
région traversée par d'importants rios inclus dans un
mégaprojet d'interconnection fluviale de l'Amérique du
Sud.
La zone choisie présente un évident
intérêt stratégique. D'autres projets
d'exploitation (pétrolière) y existent et elle est
frontalière avec l'Equateur, pays lui aussi producteur de
pétrole. Elle est, qui plus est, la porte d'entrée de l'Amazonie
et de sa biodiversité. Rien de tout cela n'est dû au hasard et
l'on peut parler d'une seule et même politique tant ses différents
acteurs - Etats-Unis, Etat colombien, paramilitaires, armée - paraissent
s'être concertés dans sa mise en oeuvre. Ainsi, la
priorité à l'investissement étranger et
en particulier pour l'industrie pétrolière a été
l'une des exigences de l'amendement au Plan Colombie imposé par les
sénateurs américains Dewine, Grassley et Coverdell. Dans sa
section section 101.2, Allianza Act stipule : » Insister
pour que le gouvernement colombien complète les réformes urgentes
destinées à ouvrir complètement son économie
à l'investissement et au commerce extérieur,
particulièrement à l'industrie du pétrole (...) «.
Et les secteurs économiques en redemandent. Vice-président
de la Occidental Petroleum Company, M. Lawrence Meriage n'a-t-il pas
estimé que le Plan Colombie devrait être plus »
équilibré «, c'est-à-dire ne pas se concentrer sur le
Putumayo mais aussi sur le nord du pays où la » Oxy
« est prête à commencer ses opérations ?
Risques minimums pour les Etats-Unis
Paradoxalement, l'Allianza Act a semblé peiner
à être votée par le Congrès des Etats-Unis. Bataille
politique intérieure plus que désaccord. Si la campagne
électorale n'est pas étrangère à la volonté
de M. Clinton d'enlever aux Républicains l'exclusivité du
discours de fermeté sur le problème de la drogue, cette
même campagne a fait que ses adversaires, malgré leur accord de
fond, n'entendaient aucunement offrir une victoire politique au
président en exercice. Moyennant quoi, il a fallu attendre juin 2000,
pour que le Sénat donne le feu vert au Plan Colombie (signé le
13 juillet par le président) en le réduisant toutefois
à 934 millions de dollars pour les années fiscales 2000 et 2001.
La présence militaire américaine sur le territoire colombien
s'est vue limitée à 250 hommes et 100 civils. Si tant est qu'elle
persiste, cette réduction budgétaire affectera l'achat
d'hélicoptères. Au lieu des 30 modernes Black Hawk prévus,
la Colombie n'en recevra que 16, plus 60 anciens appareils Huey
reconditionnés. Quant à la limitation du nombre de conseillers
américains en Colombie, elle ne peut impressionner que les gens
particulièrement... impressionnables. D'anciens membres des Forces
spéciales US, des » spécialistes « et des
experts indépendants sont attendus en Colombie, sous contrat
privé, pour assumer les tâches que les forces armées
américaines ne peuvent ou ne veulent assurer. D'ores et
déjà, DynCorp, qui a recruté d'anciens pilotes du Vietnam,
assure la maintenance et l'appui nécessaire aux vols
d'éradication de la coca D'après M. Ed Syster, son
porte-parole, la MilitaryProfessionalsResourcesInc (MPRI) négocierait
actuellement pour apporter un appui logistique et un entraînement
à la police et aux forces colombiennes de contre-insurrection. Cette
pratique porte un nom : l' « Outsourcing ».
Avec cette privatisation de la guerre, les risques d'exposition
directe de l'Oncle Sam - et ses conséquences politiques - sont
éliminés.
La version du Plan Colombie présentée aux
sénateurs américains met l'accent sur la menace que fait peser la
Colombie sur les Etats-Unis. Celle diffusée en direction des opinions
publiques américaine et colombienne fait l'impasse sur la dimension
militaire (les pages 24 à 26 disparaissent). Celle enfin proposée
à l'Union européenne (UE) insiste sur la
défense des droits humains et supprime les références par
trop explicites au renforcement militaire. L'UE est en effet
censée » mettre au pot « (1 300 milliards de
dollars) pour financer le volet » social
« de ce plan de guerre. En bons supplétifs des
Etats-Unis, le britannique Tony Blair et l'Espagnol José Maria Aznar se
sont prononcés pour ce financement. La Belgique, les pays scandinaves
(et la Suisse, qui fait partie des » pays donateurs ") s'y sont
montrés résolument opposés, la France semblant plus que
réservée. Présentée comme un succès par
Bogotá, la réunion tenue à Madrid le 7 juillet a
approuvé un appui économique de 619 millions de dollars, en
provenance des organismes financiers internationaux (Banque
interaméricaine de développement, Banque mondiale, ONU,
Corporation andine de développement) et du Japon. Mais, des 15 pays de
l'UE, seule l'Espagne a mis la main à la poche et déboursé
100 millions de dollars. La France et l'Allemagne ont déclaré
qu'elles ne le feraient que dans le cadre d'une décision commune de
l'UE. Plut au Ciel que celle-ci rejette cette demande de cadeau
empoisonné...
En proposant une solution militaire à un
problème - les cultures illicites et le narcotrafic - qui, depuis des
années, résiste à toutes les solutions militaires, le Plan
Colombie - perçu comme une déclaration de guerre par les
guérillas qui, en conséquence, mènent de très
violentes actions militaires - ne peut qu'aggraver une situation
déjà tragique. Il portera la guerre dans des secteurs qu'elle
n'avait jusque-là jamais touchée. Les villes, en
particulier. »
https://www.monde-diplomatique.fr/cahier/ameriquelatine/plancolombie
* 105 En
géopolitique, le soft power est axé sur la collaboration, sans
contrainte, avec l'autre.
* 106 En
géopolitique, le hard power est axé sur les
éléments militaires, diplomatiques et économiques de la
puissance.
* 107Soft Power: The
Means to Success in World Politics, Public Affairs, 2004
* 108
http://www.revue-democratie.be/index.php/international/pays-du-sud/1044-etats-unis-obama-et-l-amerique-latine-esperances-et-deceptions
* 109
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2009/04/16/barack-obama-tend-la-main-a-l-amerique-latine
* 110
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2009/04/16/barack-obama-tend-la-main-a-l-amerique-latine
* ANNEXE
111
OFFICIAL REMARKS OF UNITED STATES PRESIDENT BARACK
OBAMA AT THE OPENING CEREMONY OF THE FIFTH SUMMIT OF THE AMERICAS
Good evening.
I am honored to join you here today, and I want to thank Prime
Minister Manning, the people of Trinidad and Tobago for their generosity in
hosting the Fifth Summit of the Americas. And I want to extend my greetings to
all the heads of state, many of who I am meeting for the first time. All of us
are extraordinarily excited to have this opportunity to visit this wonderful
country -- and as somebody who grew up on an island, I can tell you I feel
right at home. (Applause.)
It's appropriate and important that we hold this summit in the
Caribbean. The energy, the dynamism, the diversity of the Caribbean people
inspires us all, and are such an important part of what we share in common as a
hemisphere.
I think everybody recognizes that we come together at a
critical moment for the people of the Americas. Our well-being has been set
back by a historic economic crisis. Our safety is endangered by a broad range
of threats. But this peril can be eclipsed by the promise of a new prosperity
and personal security and the protection of liberty and justice for all the
people of our hemisphere. That's the future that we can build together, but
only if we move forward with a new sense of partnership.
All of us must now renew the common stake that we have in one
another. I know that promises of partnership have gone unfulfilled in the past,
and that trust has to be earned over time. While the United States has done
much to promote peace and prosperity in the hemisphere, we have at times been
disengaged, and at times we sought to dictate our terms. But I pledge to you
that we seek an equal partnership. (Applause.) There is no senior partner and
junior partner in our relations; there is simply engagement based on mutual
respect and common interests and shared values. So, I'm here to launch a new
chapter of engagement that will be sustained throughout my administration.
(Applause.)
To move forward, we cannot let ourselves be prisoners of past
disagreements. I am very grateful that President Ortega -- (applause) -- I'm
grateful that President Ortega did not blame me for things that happened when I
was three months old. (Laughter.) Too often, an opportunity to build a fresh
partnership of the Americas has been undermined by stale debates. And we've
heard all these arguments before, these debates that would have us make a false
choice between rigid, state-run economies or unbridled and unregulated
capitalism; between blame for right-wing paramilitaries or left-wing
insurgents; between sticking to inflexible policies with regard to Cuba or
denying the full human rights that are owed to the Cuban people.
I didn't come here to debate the past -- I came here to deal
with the future. (Applause.) I believe, as some of our previous speakers have
stated, that we must learn from history, but we can't be trapped by it. As
neighbors, we have a responsibility to each other and to our citizens. And by
working together, we can take important steps forward to advance prosperity and
security and liberty. That is the 21st century agenda that we come together to
enact. That's the new direction that we can pursue.
- 3
Before we move forward for our shared discussions over this
weekend, I'd like to put forward several areas where the United States is
committed already to strengthening collective action on behalf of our shared
goals.
First, we must come together on behalf of our common
prosperity. That's what we've already begun to do. Our unprecedented actions to
stimulate growth and restart the flow of credit will help create jobs and
prosperity within our borders and within yours. We joined with our G20 partners
to set aside over a trillion dollars for countries going through difficult
times, recognizing that we have to provide assistance to those countries that
are most vulnerable. We will work with you to ensure that the Inter-American
Development Bank can take the necessary steps to increase its current levels of
lending and to carefully study the needs for recapitalization in the future.
And we recognize that we have a special responsibility, as one of the world's
financial centers, to work with partners around the globe to reform a failed
regulatory system -- so that we can prevent the kinds of financial abuses that
led to this current crisis from ever happening again, and achieve an economic
expansion not just in the United States but all across the hemisphere that is
built not on bubbles, but on sustainable economic growth.
We're also committed to combating inequality and creating
prosperity from the bottom up. This is something that I've spoken about in the
United States, and it's something that I believe applies across the region.
I've asked Congress for $448 million in immediate assistance for those who have
been hit hardest by the crisis beyond our borders. And today, I'm pleased to
announce a new Microfinance Growth Fund for the hemisphere that can restart the
lending that can power businesses and entrepreneurs in each and every country
that's represented here. This is not charity. (Applause.) Let me be clear: This
is not charity. Together, we can create a broader foundation of prosperity that
builds new markets and powers new growth for all peoples in the hemisphere,
because our economies are intertwined.
Next, we can strengthen the foundation of our prosperity and
our security and our environment through a new partnership on energy. Our
hemisphere is blessed with bountiful resources, and we are all endangered by
climate change. Now we must come together to find new ways to produce and use
energy so that we can create jobs and protect our planet.
So today, I'm proposing the creation of a new Energy and
Climate Partnership of the Americas that can forge progress to a more secure
and sustainable future. It's a partnership that will harness the vision and
determination of countries like Mexico and Brazil that have already done
outstanding work in this area to promote renewable energy and reduce greenhouse
gas emissions. Each country will bring its own unique resources and needs, so
we will ensure that each country can maximize its strengths as we promote
efficiency and improve our infrastructure, share technologies, support
investments in renewable sources of energy. And in doing so, we can create the
jobs of the future, lower greenhouse gas emissions, and make this hemisphere a
model for cooperation.
The dangers of climate change are part of a broad range of
threats to our citizens, so the third area where we must work together is to
advance our common security.
Today, too many people in the Americas live in fear. We must
not tolerate violence and insecurity, no matter where it comes from. Children
must be safe to play in the street, and families should never face the pain of
a kidnapping. Policemen must be more powerful than kingpins, and
- 4
judges must advance the rule of law. Illegal guns must not
flow freely into criminal hands, and illegal drugs must not destroy lives and
distort our economy.
Yesterday, President Caldern of Mexico and I renewed our
commitment to combat the dangers posed by drug cartels. Today, I want to
announce a new initiative to invest $30 million to strengthen cooperation on
security in the Caribbean. And I have directed key members of my Cabinet to
build and sustain relations with their counterparts in the hemisphere to
constantly adjust our tactics, to build upon best practices, and develop new
modes of cooperation -- because the United States is a friend of every nation
and person who seeks a future of security and dignity.
And let me add that I recognize that the problem will not
simply be solved by law enforcement if we're not also dealing with our
responsibilities in the United States. And that's why we will take aggressive
action to reduce our demand for drugs, and to stop the flow of guns and bulk
cash south across our borders. (Applause.) And that's why I'm making it a
priority to ratify the Illicit Trafficking in Firearms Convention as another
tool that we can use to prevent this from happening. And I also am mindful of
the statement that's been made earlier, that unless we provide opportunity for
an education and for jobs and a career for the young people in the region, then
too many will end up being attracted to the drug trade. And so we cannot
separate out dealing with the drug issue on the interdiction side and the law
enforcement side from the need for critical development in our communities.
Finally, we know that true security only comes with liberty
and justice. Those are bedrock values of the Inter-American charter.
Generations of our people have worked and fought and sacrificed for them. And
it is our responsibility to advance them in our time.
So together, we have to stand up against any force that
separates any of our people from that story of liberty -- whether it's crushing
poverty or corrosive corruption; social exclusion or persistent racism or
discrimination. Here in this room, and on this dais, we see the diversity of
the Americas. Every one of our nations has a right to follow its own path. But
we all have a responsibility to see that the people of the Americans [sic] have
the ability to pursue their own dreams in democratic societies.
There's been several remarks directed at the issue of the
relationship between the United States and Cuba, so let me address this. The
United States seeks a new beginning with Cuba. I know that there is a longer --
(applause) -- I know there's a longer journey that must be traveled to overcome
decades of mistrust, but there are critical steps we can take toward a new day.
I've already changed a Cuba policy that I believe has failed to advance liberty
or opportunity for the Cuban people. We will now allow Cuban Americans to visit
the islands whenever they choose and provide resources to their families -- the
same way that so many people in my country send money back to their families in
your countries to pay for everyday needs.
Over the past two years, I've indicated, and I repeat today,
that I'm prepared to have my administration engage with the Cuban government on
a wide range of issues -- from drugs, migration, and economic issues, to human
rights, free speech, and democratic reform. Now, let me be clear, I'm not
interested in talking just for the sake of talking. But I do believe that we
can move U.S.-Cuban relations in a new direction.
- 5
As has already been noted, and I think my presence here
indicates, the United States has changed over time. (Applause.) It has not
always been easy, but it has changed. And so I think it's important to remind
my fellow leaders that it's not just the United States that has to change. All
of us have responsibilities to look towards the future. (Applause.)
I think it's important to recognize, given historic
suspicions, that the United States' policy should not be interference in other
countries, but that also means that we can't blame the United States for every
problem that arises in the hemisphere. That's part of the bargain. (Applause.)
That's part of the change that has to take place. That's the old way, and we
need a new way.
The United States will be willing to acknowledge past errors
where those errors have been made. We will be partners in helping to alleviate
poverty. But the American people have to get some positive reinforcement if
they are to be engaged in the efforts to lift other countries out of the
poverty that they're experiencing.
Every nation has been on its own journey. Here in Trinidad and
Tobago, we must respect those differences while celebrating those things that
we share in common. Our nations were all colonized by empires and achieved our
own liberation. Our people reflect the extraordinary diversity of human beings,
and our shared values reflect a common humanity -- the universal desire to
leave our children a world that is more prosperous and peaceful than the one
that we inherited.
So, as we gather here, let us remember that our success must
be measured by the ability of people to live their dreams. That's a goal that
cannot be encompassed with any one policy or communication. It's not a matter
of abstractions or ideological debates. It's a question of whether or not we
are in a concrete way making the lives of our citizens better. It's reflected
in the hopes of our children, in the strength of our democratic institutions,
and our faith in the future.
It will take time. Nothing is going to happen overnight. But I
pledge to you that the United States will be there as a friend and a partner,
because our futures are inextricably bound to the future of the people of the
entire hemisphere. And we are committed to shaping that future through
engagement that is strong and sustained, that is meaningful, that is
successful, and that is based on mutual respect and equality.
Thank you very much. (Applause.)
FIFTH SUMMIT OF THE AMERICAS OEA/Ser.E April 17-19, 2009
CA-V/doc.2/09 Port of Spain, Trinidad & Tobago
* 112 Co-editor (with Theodore J. Piccone and
Laurence Whitehead) and Contributor, Shifting the Balance: Obama and the
Americas (Brookings Institution Press, 2011)
* 113
www.summit-americas.org/V_Summit/remarks_usa_en.pdf
* 114
www.summit-americas.org/V_Summit/remarks_usa_en.pdf
* 115
www.summit-americas.org/V_Summit/remarks_usa_en.pdf
* 116
www.summit-americas.org/V_Summit/remarks_usa_en.pdf
* 117
www.summit-americas.org/V_Summit/remarks_usa_en.pdf
* 118
www.summit-americas.org/V_Summit/remarks_usa_en.pdf
* 119
www.lemonde.fr/ameriques/article/2009/04/16/barack-obama-tend-la-main-a-l-amerique-latine
* 120
www.lemonde.fr/ameriques/article/2009/04/16/barack-obama-tend-la-main-a-l-amerique-latine
* 121
www.lemonde.fr/ameriques/article/2009/04/16/barack-obama-tend-la-main-a-l-amerique-latine
* 122Barack Obama avril
2015
* 123
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/04/10/le-sommet-des-ameriques-sous-l-egide-des-retrouvailles-avec-cuba
* 124
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/04/11/sommet-des-ameriques-raul-castro-qualifie-barack-obama-d-homme-honnete_4614433_3222.html
* 125
www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/04/11/sommet-des-ameriques-raul-castro-qualifie-barack-obama-d-homme-honnete
* 126
www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/04/11/sommet-des-ameriques-raul-castro-qualifie-barack-obama-d-homme-honnete
* 127
https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-08-19-Colombie-US
* 128
https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-08-19-Colombie-US
* 129Le Parti
Révolutionnaire Institutionnel l est une des principales
forces politiques du
Mexique. Ce parti a
dirigé le Mexique pendant 70 ans. (1930 à 2000).
* 130John Chipman
www.lemonde.fr/international/article/2017/05/apres-la-syrie-la-guerre-des-cartels-au-mexiqueest-le-conflit-en-cours-le-plus-mortel
* 131
http://www.ulyces.co/news/la-geographie-des-cartels-de-la-drogue-mexicains-en-2016/
* 132
http://www.lemonde.fr/surveillance-NSA-France/article/2016/12/07/en-trois-ans-qu-a-t-on-appris-des-documents-snowden
* 133
http://www.lemonde.fr/surveillance-NSA-France/article/2016/12/07/en-trois-ans-qu-a-t-on-appris-des-documents-snowden
* 134« The
era of the Monroe Doctrine is over »John Kerry, 18 novembre
2013
* 135
http://www.liberation.fr/planete/2015/03/12/venezuela-obama-voit-rouge_1219543
* 136 Discours d'Evo
Morales à l'ONU en 2015.
* ANNEXE 137
"Pépé" Mujica, le président qui ose légaliser le
cannabis
L'iconoclaste président uruguayen veut
légaliser les drogues douces. Une initiative regardée avec
scepticisme par ses alliés et par l'ONU. Explications.
Premier pays à autoriser le divorce et le droit de vote
des femmes en Amérique latine, l'Uruguay a toujours été un
pionnier. Grâce au culot de son président de gauche,
JoséMujica, le petit pays sud-américain est près de
devenir le premier pays au monde où l'État contrôlerait la
production et la vente de cannabis. Si le projet de légalisation,
voté par les députés la semaine dernière, est
ratifié par le Sénat, les consommateurs uruguayens inscrits dans
un registre pourront acheter jusqu'à 40 grammes par mois de marijuana
(herbe) dans des pharmacies autorisées et en cultiver à titre
personnel ou au sein de clubs. Pour le président "Pépé",
il s'agit d'abord de mieux combattre le trafic de drogue et de détourner
les consommateurs de la pâte base cocaïne, moins chère que
quelques grammes de cannabis (la dose de pâte base vaut 40 pesos
uruguayens, moins de deux euros). En outre, le chef d'État entend
"fiscaliser" un marché annuel estimé entre 30 et 40 millions de
dollars afin d'avoir des ressources pour le traitement des addictions.
· Uruguay, "pays laboratoire" pour le monde
entier
Face à la polémique provoquée par son
projet, "Pépé" Mujica confiait à une poignée de
journalistes : "On va y aller en douceur. Cela m'intéresse de faire
réfléchir les gens et ils peuvent proposer de meilleures
solutions. C'est un problème grave, qui vaut une guerre au Mexique. Ici,
un prisonnier sur trois est enfermé à cause de la drogue. Cela ne
se résout pas à coups de matraque." "Pépé", cet
agriculteur à la moustache poivre qui dit n'avoir jamais fumé un
joint, est têtu quand il a une intime conviction. L'intime conviction que
l'Uruguay, petit pays d'un peu plus de 3 millions d'habitants coincé
entre le Brésil et l'Argentine, constitue le parfait laboratoire pour
faire cette "expérience d'avant-garde pour le monde entier", comme il
l'estimait récemment lors de son programme radio sur la FM 97.9. La
guerre contre le narcotrafic n'a-t-elle pas eu des résultats
mitigés en Amérique latine ? Au Mexique, la lutte contre les
trafiquants et les règlements de comptes entre cartels ont fait entre 50
000 et 100 000 morts ces six dernières années. Même le
président des États-Unis Barack Obama, défavorable
à la légalisation, est "convaincu" qu'il faut "prendre de
nouvelles mesures plus créatives".
Philosophe provocateur, l'ex-guérillero Tupamaros n'a pas
fini de faire grincer des dents à l'intérieur comme à
l'extérieur de ses frontières. Ses homologues colombien et
vénézuélien s'inquiètent déjà. Quant
à l'ONU, elle alerte l'Uruguay sur une prochaine violation de la
Convention unique sur les stupéfiants de 1961. Mais le pays
sud-américain s'abrite derrière les traités internationaux
relatifs aux droits de l'homme.
· Prêt à faire marche arrière au
cas où...
En Uruguay, un récent sondage de l'Institut Cifra
révèle que 62 % des habitants s'opposent au projet de loi -
déposé il y a plus d'un an -, et que seuls 26 % sont partisans de
la légalisation. Le projet doit aussi faire plier l'industrie
pharmaceutique, qui refuse le contrôle et la distribution de produits
psychotropes. "Les bénéfices [du cannabis] n'ont pas
été démontrés clairement et il est plutôt
utilisé à des fins récréatives. Pour nous, c'est
comme si l'on vendait des ours en peluche", raille le principal syndicat du
secteur.
José Mujica doit encore convaincre, un à un, ses
amis sénateurs de gauche de voter son projet. Qu'importe.
Pépé ne lâche rien en politique, avec son caractère
bien trempé, forgé par douze ans d'emprisonnement sous la
dictature (1973-1985). "J'ai dû apprendre à parler avec
moi-même. J'ai élevé des bestioles... jusqu'à sept
grenouilles et j'ai même appris que les fourmis parlaient. J'en prenais
une et la mettais contre mon oreille et, dans ce silence, je les
écoutais crier !" se rappelle-t-il dans un livre de l'hebdomadaire
uruguayen Búsqueda.
Et puis, Pépé a beau être
entêté, il reste pragmatique. Il a assuré à l'AFP
qu'il était prêt à faire "marche arrière" si
l'État se retrouvait "dépassé". En attendant, l'Uruguay
fait déjà des émules. Les élus de la capitale
mexicaine Mexico DF viennent de convoquer la tenue d'un débat sur la
légalisation du cannabis. Dans sa modeste ferme de Montevideo,
José Mujica doit sûrement sourire : il a déjà
donné un sérieux coup d'accélérateur au
débat sur la légalisation.
OlivierUbertalli
http://www.lepoint.fr/monde/pepe-mujica-le-president-qui-ose-legaliser-le-cannabis-09-08-2013-1712724_24.php
* ANNEXE
138
Dette : un juge US veut
poursuivre l'Argentine
Le juge américain qui gère l'épineux dossier
de la dette argentine a menacé de poursuivre pour "outrage" le
pays sud-américain s'il continue à diffuser des informations
"fausses et trompeuses".
L'Argentine a mis en doute avec virulence
l'indépendance de la justice américaine dans le litige qui
l'oppose à deux fonds "vautours" depuis que le juge Thomas Griesa
a
suspendu tout remboursement de sa dette souveraine transitant par la place
financière de New York, tant que le pays ne paie pas 1,3 milliard de
dollars à ces fonds, en vertu d'un jugement de la justice
américaine.
Les agences de notation ont déclaré
l'Argentine en "défaut de paiement partiel" à la suite de cette
décision. En réaction, le gouvernement argentin a diffusé
jeudi dans la presse américaine, sur deux pages, des "avis
légaux" pour défendre sa position.
Buenos Aires y
conseillait notamment à ses créanciers d'envisager "les actions
pertinentes pour faire valoir leur droit, tant que seront retenus de
manière indue les fonds qui leur appartiennent". "La cour met en garde
contre de nouvelles déclarations fausses et trompeuses de la
République (argentine) et part du principe que cet avertissement sera
entendu", a déclaré le juge Griesa. "Sinon, il sera
nécessaire d'envisager un outrage à la cour", a-t-il
ajouté. L'Argentine risquerait une amende. Dans un communiqué,
le ministère argentin de l'Economie a dénoncé les
"nouvelles pressions et contradictions" du juge et affirmé que
l'Argentine maintenait sa position.
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/08/09/97002-20140809FILWWW00027-dette-un-juge-us-veut-poursuivre-l-argentine.php
|