L'aide publique au developpement dans la lutte contre l'extreme pauvrete au Cameroun : cas du contrat de desendettement et de developpementpar Samuel Bileou Christian Wandji Institut des Relations Internationales du Cameroun - Mater 2 en Relations Internationales option communication et Action Publique Internationale 2022 |
B. Amélioration des conditions de vie des populationsLa pauvreté ne se résume pas qu'au strict manque de ressources financières. Le D a bel et bien pris en compte l'aspect multidimensionnelle de la pauvreté en luttant contre une multitude de phénomènes pouvant contribuer à maintenir les populations dans un état dit de pauvreté multidimensionnelle, mais aussi de poser des bases d'un renforcement institutionnel durable améliorant la gouvernance et la performance des institutions privées et publiques les secteurs ciblés. A cet effet dans le cadre du volet social du D nous pouvons citer le D-EDUCATION. Ce programme a pour objectif la scolarisation de tous les enfants du cycle primaire dans les zones d'éducation prioritaire. En 2007, les autorités camerounaises et l'AFD ont initié ce programme dans un contexte caractérisé par : un bon taux d'accès à l'école mais un taux de redoublement élevé ; des disparités importantes en termes de genre et selon les régions ; une faible qualification des enseignants ; un système de gestion défaillant et une faible contribution au financement du secteur par l'Etat. Les objectifs spécifiques attribués à ce programme au vu du contexte étaient de renforcer les capacités institutionnelles en améliorant les capacités des enseignants, des programmes d'enseignements et de l'administration centrale ; assurer la contractualisation des enseignants afin de pallier aux manques d'enseignants dans les Zones d'Education Prioritaires (ZEP) ; l'appui à l'enseignement privé et enfin la construction des infrastructures scolaires dans les ZEP. A ce jour, les réalisations du D-EDUCATION sont palpables ; avec un investissement de près de 118 milliards de FCFA (pour un taux de réalisations de plus de 80%), plus 37200 instituteurs contractuels ont été recrutés afin de réduire le ratio élèves-maître et les disparités géographiques dans l'affectation des instituteurs, les programmes d'enseignements ont été revus et actualisés ; plus de 1750 sur 2250 salles de classe et ouvrages connexes ont été construites dans les ZEP et certains cadres des services centraux et déconcentrés ont suivi des formations de renforcements des capacités. Toutefois il est encore relativement tôt pour évaluer l'impact des différentes mesures sur le niveau d'instruction des jeunes apprenants. Comme autre secteur du volet social du D, nous pouvons évoquer le D-SANTE. Il vise à contribuer à l'amélioration de l'état de santé des populations. Avec la crise économique des années 90, l'on a assisté à une diminution de l'espérance de vie, une mortalité infantile élevée (plus de 74? en 2004) et la recrudescence des maladies respiratoires, paludisme et VIH ; le manque de formations sanitaires et de ressources humaines. Après analyse de cette situation, l'AFD a entrepris de financer des programmes de santé ciblés visant à réduire la mortalité infantile (ce qui implique de combattre la mortalité maternelle), combattre le VIH et toutes les autres maladies, améliorer l'accès aux médicaments et renforcer le système de santé camerounais. L'atteinte de ces objectifs a vu la mise en place d'un ensemble d'interventions parmi les lesquels : - La mise en oeuvre d'un système de subvention des soins obstétricaux et néonataux communément appelé « chèquesanté » découle de la célèbre phrase « afin qu'aucune femme meurt en donnant la vie ». C'est un dispositif qui permet de financer la prise en charge des femmes enceintes à partir de la 40e semaine jusqu'à leur accouchement à un montant fixe de 6000 FCFA. Les activités de mise en oeuvre de cette subvention se sont poursuivies dans les trois régions septentrionales à savoir l'Extrême Nord, le Nord et l'Adamaoua qui sont par ailleurs les régions les plus impactées par les phénomènes de mortalité infantile et maternel. Les dernières statistiques au 31 Décembre 2020 font état de 227 239 chèques vendus et une réduction considérable de la mortalité infantile passant de plus de 1000 morts pour 100000 accouchements avant l'implémentation de cette subvention à 69 décès pour 23000 accouchements137(*) ; - Réhabilitations et équipements des formations sanitaires (FOSA). Lancé en 2016, le but de ce programme est de doté ces régions de centres de santé fonctionnel dotés de plateaux techniques élevés. Sur les 68 centres de santé attendus, 48 sont achevés et 8 déjà tous équipés ; - Les Fonds Régionaux pour la Promotion de la Santé (FRPS). L'objectif de ceux-ci étant la réhabilitation des magasins de stockage dans la chaîne d'approvisionnement des médicaments dans les régions ciblées On peut aussi citer le renforcement des capacités des services centraux et déconcentrés et aussi une aide de 7,2 milliards de FCFA pour aider le Cameroun à faire face à la crise sanitaire à Covid-19. * 137 www.c2dcameroun.cm//cheque_santé (consulté le 8/12/2021 à 21H20) |
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