L'aide publique au developpement dans la lutte contre l'extreme pauvrete au Cameroun : cas du contrat de desendettement et de developpementpar Samuel Bileou Christian Wandji Institut des Relations Internationales du Cameroun - Mater 2 en Relations Internationales option communication et Action Publique Internationale 2022 |
A. Le bilan global des D 1 et 2 en termes de réduction de la pauvreté au CamerounEn près de dix années de coopération dans le cadre du D, de 2006 à 2016, exactement 655 milliards de FCFA ont été reversés pour la lutte contre la pauvreté et le développement sous forme d'aide projet ou encore d'aide budgétaire pour ne citer que ceux-ci. En établissant des engagements clairs et concrets en matière de financement sur plusieurs années, les D ont globalement encouragé le développement des dialogues sectoriels avec les pays bénéficiaires et permis de les installer dans la durée, amenant ainsi à viser la mise en place de programmes d'envergure. Les deux D au Cameroun ont, par exemple, permis de recentrer le dialogue sur les secteurs de la santé et de l'éducation. Les D 1 et 2 ont constitué un atout indéniable en matière de mise à disposition de ressources financières prévisibles et programmables permettant au Cameroun de les insérer dans des plans d'action et dans la durée. Il est a observé au Cameroun que, depuis le début de l'exécution des D et à la suite de l'annulation de la dette publique extérieure dans le cadre de l'initiative renforcée en faveur des PPTE, la dette extérieure du paysest restée viable. Toutefois, le risque de surendettement considéré d'abord comme « faible » par le FMI est désormais jugé « modéré »107(*). Ce constat se vérifie dans le cas du 1er D Cameroun où des mécanismes d'aide budgétaire sectorielle ont été mis en oeuvre ponctuellement pour l'appui au programme sectoriel environnement et forêt (3,7% de l'enveloppe D), sur un des volets du programme éducation (recrutement d'enseignants vacataires et contractuels dans l'enseignement primaire). L'aide projet est exclusive dans le secteur des infrastructures (plus de 40% des engagements du D) ; l'aide programme est dominante dans les autres secteurs (éducation, santé, développement rural) ; dans le secteur santé, une partie d'un des concours (organisation et gestion du secteur) est apportée sous forme d'aide programme débouchant sur un suivi budgétaire, une partie est apportée sous forme de concours budgétaire pour le recrutement de 150 personnels de santé (3% de l'enveloppe du concours affecté à la première tranche du programme santé) ; le second concours au secteur se fonde dans un programme mené conjointement avec la KFW(Kreditanstaltfürwiederaufbau- établissement de crédit pour la reconstruction) et étroitement concerté avec les appuis de la Banque mondiale. Le même constat peut être porté sur le 2nd D avec un effort à partir de 2014 pour mobiliser à la demande des autorités camerounaises une aide budgétaire ciblée de 18 M€ destinée à l'apurement des arriérés dans les secteurs sociaux (santé, éducation, agriculture). Les raisons de cette faible part de l'aide budgétaire sur les 2 premiers D au Cameroun (11% de l'enveloppe du 1er D, 5,5% de celle du 2nd D) ont trait à l'analyse fiduciaire de la fiabilité des circuits financiers, au rapprochement des modes d'intervention d'autres partenaires et à la capacité des maîtrises d'ouvrage locales dans les secteurs concernés. Concernant les principaux secteurs d'intervention des D, l'étude montre que 25 % des montants approuvés ont été dirigés vers le secteur des infrastructures, 20 % vers le secteur de l'éducation, 10 % vers le secteur de la santé et enfin 9 % vers le secteur de l'agriculture et du développement rural. * 107 Voir entre autres l'analyse de viabilité de la dette (AVD) du Cameroun, développée dans le Rapport du FMI no14/212 de juillet 2014. |
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