L'aide publique au developpement dans la lutte contre l'extreme pauvrete au Cameroun : cas du contrat de desendettement et de developpementpar Samuel Bileou Christian Wandji Institut des Relations Internationales du Cameroun - Mater 2 en Relations Internationales option communication et Action Publique Internationale 2022 |
A. Les objectifs prévisionnels du DSRP camerounais en matière de réduction de la pauvretéFaisant suite à la déclaration de stratégie du gouvernement camerounais sur la réduction de la pauvreté, le DSRP camerounais constituait désormais le cadre de référence de la politique gouvernementale et le lieu de convergence de la coopération avec les partenaires en matière de lutte contre la pauvreté. Il constituait « la condition sine qua non de réduction de pauvreté »89(*) Pour les autorités camerounaises, le DSRP était à la fois90(*) : un cadre intégré de développement pour le Cameroun, qui s'articule autour d'un ensemble de stratégies macro-économiques et sectorielles visant à accélérer la croissance, réduire la pauvreté et acheminer le Cameroun vers la réalisation des OMD ; un cadre de consultation et de concertation avec la société civile et les partenaires au développement, qui est le fruit d'un processus participatif et consultatif intense, et qui servira comme cadre de référence et de consultation entre le gouvernement, la société civile et la communauté internationale, pour les grandes orientations et la gestion économique et sociale ; un cadre de coordination de l'action gouvernementale et des appuis extérieurs, qui permet de mieux établir les priorités et d'allouer les ressources en conséquence, de coordonner plus efficacement l'action gouvernementale, et de mobiliser les ressources internes et les appuis extérieurs pour la réalisation des objectifs de développement du Cameroun ; un cadre de cohérence financière et de budgétisation à moyen terme, que le gouvernement entend désormais utiliser pour mettre en cohérence les ressources propres générées par la croissance et les besoins de financement des stratégies sectorielles à court et moyen termes ; enfin un cadre de définition et d'organisation des travaux analytiques pour éclairer la gestion du développement, y compris les travaux statistiques pour le suivi de la stratégie, les travaux techniques d'élaboration de cadrage macroéconomiques et sectoriels. C'est ainsi que conformément aux différents axes stratégiques les objectifs étaient clairement déterminés : Axe 1 : dans le cadre de la promotion d'un cadre macro-économique stable, le gouvernement visait une remontée prudente de la croissance de 4,5 % en 2002 au voisinage de 5% entre 2003 et 2004 et le retour à un taux d'inflation d'environ 2%. Dans le domaine des finances publiques, l'objectif était de limiter le déficit budgétaire base engagement au-dessous de 3% du PIB, assurer le remboursement de la dette intérieure pour stimuler l'investissement privé entre autres. Axe 2 : sur la diversification de l'économie pour renforcer la croissance, cette stratégie ambitionne d'accélérer les réformes afin de diversifier l'économie et relever le taux de croissance aux environs de 6% en moyenne sur la période de 2005 à 2015. Axe 3 : le renforcement du secteur privé comme le moteur de la croissance, notamment par l'utilisation et le financement des PME/PMI, comme un instrument privilégié pour créer des richesses et développer les services sociaux afin de combattre la pauvreté. Axe 4 : le développement des infrastructures pour appuyer les secteurs productif et social, avec pour principaux piliers d'intervention, le développement des infrastructures routières, l'amélioration de l'accès à l'eau potable, la protection de l'environnement et l'extension de l'énergie et des télécoms en zone rurale. Axe 5 : l'accélération de l'intégration régionale, notamment en fournissant des efforts concernant la législation communautaire sur la libre circulation des personnes et le marché du travail. Axe 6 : le renforcement et la valorisation des ressources humaines, dans l'éducation, la santé. Axe 7 : l'amélioration de la bonne gouvernance, l'efficacité des services administratifs et du cadre institutionnel. La stratégie camerounaise a présenté certains manquements qui imposaient de la réformer au fur et à mesure de son implémentation. * 89 Samuel C. NANA SINKAM, Le Cameroun dans la globalisation. Conditions et prémisses pour un développement durable et équitable, CLE, Yaoundé, 1999, p. 73 * 90Peut-on lire en substance dans le DSRP, p. 9 |
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