CONCLUSION
A l'issus de notre de formation en Développement Rural,
nous avons abouti à la réalisation de ce mémoire. Durant
ce parcours haletant, les réponses ont pu être apportées au
problème majeur qui consiste à analyser la capacité de la
concession forestière de Kisi-Mbosa Chamakasa à amener à
la durabilité sociale des peuples autochtones pygmées
Bambuti-Babuluko.
Le labeur de longue haleine consacré à
l'élaboration de ce mémoire a été ardu, cependant,
les fruits de nos recherches ont significativement aidé à peser
les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces qu'offre la
Foresterie Communautaire à atteindre la durabilité sociale. Dans
le premier temps il a fallu comprendre le mode de gestion de la CFCL de
Kisi-Mbosa Chamakasa, et dans le second temps il est question d'analyser
l'impact de celle-ci sur la vie des peuples Bambuti-Babuluko.
La foresterie communautaire est considérée comme
une stratégie visant à atteindre la durabilité sociale.
Toutefois, deux décennies après le lancement de la FORCOM les
résultats demeurent mitigées. Si les réussites techniques
et organisationnelles sont indispensables, les problèmes importants
demeurent. La situation écologique, économique et sociale dans
les communautés autochtones reste précaire marquée par la
pauvreté, le sous-emploi ainsi que les conflits parfois violent à
plusieurs niveaux d'ordres
A cela, nous nous sommes posé les questions suivantes :
- Comment est-ce que la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa est
gérée ?
- Quel est l'impact de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa sur la
vie de la communauté Bambuti-Babuluko ?
A l'égard de ces questions nous avons émis les
hypothèses selon lesquelles :
- Les règles établies par les législateurs
ne sont-ils pas respectées pour la gestion de la - CFCL de Kisi-Mbosa
Chamakasa?
- Plus le peuple Bambuti-Babuluko valorise les ressources
disponibles dans la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa plus, celle-ci va assurer la
durabilité sociale de ce peuple.
Pour vérifier ces hypothèses, nous nous sommes
servi de l'analyse Veraegenienne et Politzerienne de la dialectique
matérielle qui nous a permis de relever certaines contradictions que
présente la FORCOM en RDC.
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Au terme de notre recherche, nous sommes arrivés aux
résultats selon lesquels :
> 37,5% de nos enquêtés reconnaissent l'Etat
comme propriétaire de la forêt et le même pourcentage estime
que la forêt appartient à la communauté ;
> 60% de nos enquêtés connaissent qu'ils ont le
droit de gérer et exploiter la forêt ;
> Tous les enquêtés ont déjà
entendu parler de la foresterie communautaire ;
> 82,5% des enquêtés ont affirmé que le
zonage est déjà fait dans leur CFCL ;
> 40% des enquêtés ont montré que le PSG
de leur CFCL est en cours d'élaboration ;
> 90% des enquêtés disent qu'ils ne font pas
la commercialisation des bois et autres produits issus de la CFCL de Kisi-Mbosa
Chamakasa ;
> 72,5% des enquêtés ont montré que les
revenues (externes) de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa sont
gérées par les organes de gestion ;
> 92% de nos enquêtés ont montré que
l'enquête socio-économique n'est pas encore fait ;
> Toute la communauté Bambuti-Babuluko connais les
mesures de gestion relatives à leurs usages et coutumes qu'ils ont pris
dans la politique de gestion de leur CFCL ;
> La totalité de nos enquêtés ont dit
qu'il n'y a pas des modalités à payer pour un membre de la
communauté qui veut faire une activité dans la CFCL de Kisi-Mbosa
mais pour les membres des autres communautés, il faut payer une
chèvre qu'ils nomment Bugali qui, qui est équivalent à une
chèvre ;
> Tous les enquêtés reconnaissent qu'ils ont
fait la cartographie participative de leur CFCL ;
> 62,5% de nos enquêtés ont éclaircie
que l'enquête socio-économique est déjà faite ; >
47,5% de la communauté Bambuti-Babuluko ont accepté le processus
de la FORCOM
pour améliorer leur condition d'existence, main
néanmoins toute la communauté est
impliquée dans la gestion.
Quant à l'impact de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, nos
investigations ont montré que :
> 70% de la communauté Bambuti-Babuluko envisagent
la gestion durable des ressources pour les léguer à la
génération future ;
> 57,5% de la communauté Bambuti-Babuluko trouvent
qu'il y a un changement bien qu'insatisfaisant depuis l'acquisition de la CFCL
de Kisi-Mbosa Chamakasa
> 77,5% de la communauté Bambuti-Babuluko ont
déjà trouvé des aides visant à encourager la
foresterie communautaire ;
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? 47,5% des enquêtés ont montré que ces
aides sont gérées par les organes de gestion de la CFCL de
Kisi-Mbosa Chamakasa au profit de la communauté dans son ensemble ;
? Tous les enquêtés ont montré qu'ils
trouvent des opportunités qui s'ouvrent à cause de la gestion
durables des ressources ;
? Quant aux contraintes de gestion de cette CFCL, 77,5% des
enquêtés ont cité le conflit, 55% ont cité la
résistance de certains voisins, 32,5% ont cité le braconnage et
2,5% ont cité les mésententes entre les membres de la
Communauté Bambuti-Babuluko comme contraint liée à la
gestion de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa ;
? Pour les initiatives du développement communautaire
en cours, 30% de la communauté ont cité la route, 15% ont
cité l'école, 35% font des ristournes et tontines et 75% de la
communauté sont concentré sur la préparation de
l'assemblée communautaire ;
? En fin, la communauté Bambuti-Babuluko ont des
priorités en matière de développement selon leur village
notamment la route, le pont, le marché, l'école, le
dispensaire...
La FORCOM donne certains avantages à la
communauté Bambuti-Babuluko, ce qui explique qu'elle présente des
signes prometteurs d'un bon avenir dans le cadre du développement local.
La gestion des avantages et opportunités issus de la CFCL de Kisi-Mbosa
Chamakasa au profit de toute la communauté leur permettra d'attendre le
développement rural voir même la durabilité sociale.
Néanmoins, la gestion communautaire actuelle de ce peuple est conforme
à la gestion prévue par les législateurs, il ne leur reste
que le finissage du plan simple de gestion qui est en cours
d'élaboration.
A cela nous pouvons dire que notre première
hypothèse a été confirmée.
La communauté Bambuti-Babuluko participe effectivement
à la gestion durable des ressources disponibles dans leur concession
Forestière de Communauté Locale, cette participation effective
à la gestion de leur CFCL conduit à la valorisation de ses
ressources.
En fait, si la communauté Bambuti-Babuluko continue
à valoriser les ressources de leur CFCL, ils vont atténuer leur
pauvreté, renforcer leur mobilité sociale et la protection
écologique serait réalisée.
Il nous parait de dire avec exactitude que, la Foresterie
communautaire constitue un atout majeur au relèvement de la
pauvreté de cette communauté, à moins qu'ils abandonnent
leur mode de gestion actuel.
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A cela, nous pouvons aussi confirmer la
vérification de notre deuxième hypothèse.
Il sied de signaler que, Kisimbosa, en tant que territoire de
vie des communautés autochtones Bambuti-Babuluko du Nord-Kivu, est
menacé par plusieurs phénomènes convergents. Le premier
est le braconnage, une menace patente, peut-être la plus ancienne et qui,
pourtant, ne cesse de croitre. Des chasseurs Bantou venant d'autres
régions du pays pratiquent des chasses désordonnées et non
durables. Ils chassent tout, à tout moment, avec tous types d'armes
(armes à feu, armes de guerre, câbles métalliques, etc.),
pour des raisons principalement commerciales et en bénéficiant
parfois d'alliances avec les chefs de l'administration locale.
La Communauté de Kisimbosa a pris conscience, depuis
plus de trente ans, de la nécessité de préserver sa
culture et sa nature contre ce type de menace et, depuis 2008, elle a pris un
véritable engagement, comme l'illustre le statut d'APAC qu'elle s'est
auto-attribué en 2013 (notamment grâce au soutien technique du
Consortium APAC). La reconnaissance du territoire de vie par la
communauté elle-même, ainsi que sa reconnaissance légale
comme « concession forestière » par l'Etat, ont
été accompagnées par la revitalisation et le renforcement
de sa structure de gouvernance : le comité des sages s'est
mobilisé et une surveillance de la forêt s'est organisée.
Aujourd'hui, les membres de la communauté n'hésitent plus
à recourir, en cas d'abus, aux services étatiques, en fonction de
ses capacités et disponibilités.
Toutefois, nous n'avons pas la prétention d'avoir
envisagé de manière exhaustive toutes les forces que peut
présenter la foresterie communautaire à l'atteinte de son
objectif de la durabilité sociale, mais avec l'orientation
stratégique que nous avons présenté dans le présent
travail, nous espérons que sa mise en oeuvre peut faire de la CFCL de
Kisi-Mbosa Chamakasa la première expérience réussite de la
Foresterie Communautaire en RDC.
Notre étude s'est effectuée avant l'approbation
du PSG de cette CF, c'est pourquoi certaines informations ne sont pas bien
clarifiées dans ce travail, nous laissons la places aux autres
chercheurs de compléter les information utiles enfin d'évaluer
efficacement la FORCOM et proposer des stratégies pouvant permettre la
réussite de la FORCOM en RDC étant donné que
la Foresterie Communautaire n'est pas condamnée à
l'échec.
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