CHAPITRE 2. CADRE METHODOLOGIQUE
Dans ce Chapitre, il est question de présenter le
milieu d'étude, la population et échantillonnage ainsi que la
méthodologie de recherche (méthode et techniques)
II.1. PRESENTATION DE LA CONCESSION FORESTIERE DE
COMMUNAUTE LOCALE DE KISIMBOSA CHAMAKASA
1) Vision : une forêt, un avantage
d'une seule communauté au profil de la génération actuelle
et future, dans un environnement sain, terroir sécurisé,
valorisant l'identité culturelle et traditionnelle pour une auto-prise
en charge économique au bien-être des peuples autochtones
Mbuti-Babuluko et la communauté locale voisine.69
2) Création :
V' Sensibilisation : les pygmées et
Bantous du village Kilali, Idambo, Kabamba, Mutiku, Kambushi, Lufito, Lukonda,
Tusoke, Nyamakombola, Busisi, Kakundu, Kabangwa et Kisa ont été
sensibilisé sur la Foresterie Communautaire après avoir
été informé du code forestier de la République
Démocratique du Congo spécialement à son article 22, les
pygmées Bambuti-Babuluko du village Kambushi, Kilali, Kisa et Lufito se
décidèrent d'emboiter le pas dans l'objectif de sécuriser
leur petite portion de forêt acquise en vertu de la coutume et
sollicitèrent l'accompagnement de l'ONG PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI en
201070.
V' Cartographie de droit de terre des peuples autochtones
(PA)
En 2010, sous l'appui technique du Réseau de
Conservation et Réserves des écosystèmes Forestiers
(Réseau CREF) et le font de FRN, les peuples autochtones
Bambuti-Babuluko se mobilisèrent d'emboiter le premier pas du processus.
La cartographie participative avait été fait en produisant trois
cartes validées par toutes les parties prenantes (PA, Voisins, Bantous,
AFL « Administration Forestière Locale » ainsi que les chefs
locaux)71
69 PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI, Carte postal de la CFCL de
Kisimbosa-Chamakasa, 2019.
70 Idem
71 ibidem
42
Carte N° 2. Carte de la CFCL Kisi-Mbosa
Chamakasa
? Structuration :
Voyant que l'ensemble de superficies des forêts des
peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko était
inférieur à 50 000ha selon les prescrits du décret
N°14/18 du 02, août, 2014, Les PAP Bambuti-Babuluko de la famille
MALONGA, MUKUMO et KAMUGHOGHO se sont décidés de mettre leurs
forêts ensembles pour en faire une Concession Forestière de
Communauté Locale lors de leur première Assemblée
Communautaire (AC) qu'ils ont nommé Kisi-Mbosa
Chamakasa72.
Dans leur langue locale, KISI signifie : Terre ou terroir et
MBOSA signifie : productif, donc KISIMBOSA signifie Terre productif ou fertile
et CHAMAKASA c'est l'acronyme issus des premières syllabes de leurs
forêts communautaires : CHA : CHANKUBA, de la famille
MALONGA, MA : MASHUGHO de son petit frère MUKUMO,
MA : MABAKA de la famille KAMUGHOGHO et KA :
KAMBUSHI de la famille MUKUMO et SA : SAKABI de la famille
KATIMBUNDA. Néanmoins, dans leur langue locale Chamakasa signifie «
les mains ensemble » c'est pourquoi leur logo est représenté
par les mains de leurs représentants coutumièrement
attitré.
Figure 2. Logo de Kisi-Mbosa
Chamakasa
72 PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI, Carte postal de la CFCL de
Kisimbosa-Chamakasa, 2019.
43
Des « forêts fécondes » au service de
leurs gardiens Autochtones Pygmées Bambuti-Babuluko de l'Est RDC
Kisimbosa, « terre ancestrale fertile » est le
territoire de vie des Peuples Autochtones Bambuti-Babuluko de Walikale, un des
territoires administratifs de la province du Nord Kivu, à l'est de la
République Démocratique du Congo.
Cette « terre ancestrale fertile » s'étend
sur 5 572,7 hectares d'écosystème forestier tropical montagneux,
parcouru par quelques rivières d'eau douce. Les autochtones qui y vivent
n'ont pas de marché local. La zone de Kisimbosa, très
enclavée, les force à vivre des ressources locales. Ainsi, leurs
produits alimentaires, leurs remèdes et leurs matériaux de
construction proviennent majoritairement de leur forêt, qui
préserve une des dernières couvertures forestières
tropicales primaires d'une région en proie, depuis plus de 20 ans,
à de nombreux conflits, y compris armés. Kisimbosa fait partie
des forêts de Walikale encore épargnées par
l'intensification des activités agropastorales et par la forte
dégradation et déforestation que connait le reste de la province
du Nord Kivu.
Les conflits armés ont, par ailleurs, poussé des
déplacés (notamment des populations Hutu rwandaises) à se
réfugier dans les forêts de Walikale, engendrant de ce fait une
pression accrue et nouvelle sur les ressources naturelles. Pour parer à
cela, les autochtones de Kisimbosa sont parvenus, grâce à leur
système traditionnel de gestion, à renforcer les actions de
restauration des espèces disparues, notamment parmi les grands singes.
Non seulement plusieurs groupes de chimpanzés se sont établis
à nouveau dans la forêt de Kisimbosa mais cela a aussi permis
à d'autres espèces végétales et animales (dont des
espèces endémiques) d'y retrouver progressivement leurs habitats
: paon congolais, léopard, singes, pigeons verts, etc.
«La forêt est considérée par les
autochtones Pygmées Bambuti-Babuluko non pas comme un simple espace
géographique recouvert d'arbres mais comme un être vivant à
part entière qui interagit avec eux».73
La communauté Mbuti-Babuluko de Kisimbosa
(composée de quatre sous-communautés ou « familles »)
est reconnue universellement comme autochtone, autrement dit comme étant
la plus ancienne de la zone. Son dialecte ayant été dilué
dans d'autres langues, elle parle Kirega et Swahili, langues locales des
groupes non-autochtones. En outre, elle vit de
73 Joseph ITONGWA MUKUMO, ICCA Territoiries of life 2021
repport-case-DR-Congo.FR,
44
façon sédentaire sur son territoire ancestral
qui lui fournit ses moyens de subsistance, et dont l'état de
conservation est encore très satisfaisant aujourd'hui.
La communauté Mbuti-Babuluko y exerce depuis des
millénaires plusieurs activités traditionnelles : d'une part, la
cueillette pour se nourrir et se soigner, la chasse, la pêche et la
collecte de matériaux nécessaires à l'habitat ; d'autre
part, toute activité culturelle et spirituelle qui se déroule
dans des lieux spécifiques, tels que les sites sacrés
dédiés à la mémoires des ancêtres, les
grottes des léopards, les points d'eau des pigeons verts, les espaces
réservés à l'intronisation des ainés de la famille,
à la circoncision traditionnelle ou à l'apprentissage de la vie
dans la forêt.
? Les organes de gestion
Des organes de gestion et une institution de gouvernance issus
de l'histoire et de la sagesse des familles originelles Pygmées
Quatre familles originelles sont issues des premiers
ancêtres arrivés sur les lieux : les familles MWARABU MBULA,
BAMWISHO SHEMITAMBA, BAMWISHO MUTIMA ET EKAMENGA MBULA, toutes descendantes de
MALONGA, de MUKUMO et de MABAKA. Très fières de leur territoire
de vie, elles l'ont historiquement partagé en sous-ensembles selon les
liens que chaque famille entretient avec une partie spécifique de ce
territoire. Cependant, l'unité de l'ensemble de ces terres, formellement
cartographiées, en permet une gestion et une gouvernance efficaces. Une
assemblée communautaire se tient annuellement et passe en revue
l'état de la forêt, identifie les menaces au territoire de vie,
les causes de dégradation éventuelles et les réponses
à y apporter.
Depuis toujours, Kisimbosa possède des gardiens de la
tradition. Ce sont des guides traditionnels qui, comme Monsieur. Paul Aluta et
Mukumbwa Nkango, gardent toutes les consignes des règles traditionnelles
de gouvernance et de gestion de leurs territoires. Ils sont détenteurs
de l'histoire de leurs terroirs, connaissent les différents sites et
transmettent
leurs valeurs ainsi que la manière d'éviter leur
dégradation. Pour cela, ils dirigent les cérémonies
traditionnelles et culturelles liées aux sites sacrés, à
l'initiation des jeunes et aux missions de surveillance dans la forêt.
Cette autorité traditionnelle ancestrale se structure aujourd'hui autour
de deux organes principaux ré institués officiellement à
Kisimbosa : un conseil des sages, constitué de personnes
âgées de chacune des quatre familles originelles et
45
un comité des responsables coutumièrement
attitrés, constitué des premiers nés de
chaque lignée des familles (famille MALONGA, famille MUKUMO, famille
MABAKA).
? Le conseil des sages est l'organe décisionnaire de
Kisimbosa. Il est gardien de la tradition et son rôle est de revitaliser
les pratiques culturelles et les règles traditionnelles d'utilisation
durable et de maintien des écosystèmes. Il se charge
également du règlement des conflits au quotidien et, lors de
réunions annuelles de l'assemblée communautaire, discute des
problèmes divers du territoire de vie et de son avenir.
Un système de surveillance et de zonage communautaire
? Le comité de personnes coutumièrement
attitrées est l'organe de gestion de Kisimbosa. Il est chargé de
la supervision de la gestion quotidienne des actions sur la forêt
communautaire (application des règles de conservation, d'utilisation
durable des ressources et de surveillance). Il s'appuie sur une
répartition du territoire de vie en trois types de zones :
1. Zones de protection stricte dans lesquelles les valeurs
fortes de la communauté sont sacralisées, comme le sommet des
montagnes Mashugho et Chankuba, où des cérémonies
traditionnelles sont régulièrement organisées. Ces lieux
sont interdits de toute activité agricole.
2. Zones d'activités courantes et permanentes pour la
vie de la communauté, où l'agriculture est autorisée.
3. Zones d'activités temporaires ou
saisonnières, telles que certaines portions de rivières
utilisées pour les pêches collectives (Choko), ou quelques espaces
forestiers utilisés périodiquement pour la chasse (saline des
oiseaux), etc.
Ce zonage s'accompagne des règles de gestion durable
transmises de génération en génération. Cela
concerne par exemple la pêche (pratiques de pêches collectives et
saisonnières sans objets métalliques), l'agriculture (zones
interdites), la cueillette ou la chasse (chasse de certaines espèces
animales autorisée seulement pour les cérémonies et les
rites, chasse aux filets et non aux câbles métalliques,
interdiction de chasse en saison pluvieuse à certains endroits car les
animaux y trouvent refuge, etc.). Un comité de surveillance
dénommé « Bansoni » a été mis en place
pour codifier et faire respecter la règlementation dite « Kanuni ya
pori ».
46
Seize bénévoles (quatre par village) dont trois
femmes patrouillent une fois par mois sur toute l'étendue de
Kisimbosa.
Si le territoire de Kisimbosa a sa propre institution de
gouvernance issue du système coutumier, il a aussi obtenu de
l'administration congolaise le statut de concession forestière. Ce
statut donne à la communauté la possibilité de
décider elle-même du rôle qu'elle souhaite donner à
cette forêt et, forte de ce statut, la communauté de Kisimbosa a
choisi d'en faire une concession de conservation. Cela ne donne pas pour autant
à Kisimbosa le statut d'aire protégée congolaise (qui
serait alors référencée dans la liste des aires
protégées officielles congolaises) mais constitue
néanmoins une étape importante vers la reconnaissance
légale d'autres types de systèmes de conservation et de
gouvernance des espaces conservés, en plus de ceux déjà
existants et régulés par l'Etat.
Des forêts vivantes: une source de
subsistance très respectée par les communautés. Le
territoire de vie de Kisimbosa qui signifie, rappelons-le, « terre
fertile » ou « forêts fécondes »,
donne à ses gardiens toutes les ressources naturelles et produits
forestiers non ligneux dont ils ont besoin. Le site n'est pas seulement
réputé pour sa bonne production agricole; il l'est aussi pour ses
produits de cueillette (dont ceux utiles à la pharmacopée), de
chasse et de pêche durables, ses bois de construction et autres produits
de la forêt non consommés mais utiles comme les lianes, les
bambous, les feuilles de marantacées dans lesquelles est emballé
le manioc, aliment majeur de toute l'Afrique centrale, ainsi que les bois
spécifiques pour la confection d'outils ou de meubles, les
différentes sèves d'arbres aux propriétés
élastiques, collantes, inflammables, éclairantes, etc. Mais ces
moyens de subsistance ne sont pas les seuls que fournit la forêt. La
population a aussi besoin de cet espace pour des raisons culturelles et
spirituelles, pour honorer des ancêtres, implorer la clémence des
esprits, entretenir des rites d'intronisation, des ballets culturels, des
cérémonies pour le règlement de conflits, pour le passage
à l'âge adulte, etc.
Il n'est donc pas surprenant que la forêt,
considérée par les Pygmées non pas comme un simple espace
géographique recouvert d'arbres mais comme un être vivant à
part entière qui interagit avec eux, soit une fierté et une
nécessité vitale à laquelle chaque autochtone
Mubuti-Babuluko s'identifie fortement.
Si l'enclavement extrême du site provoque des conditions
de vie très difficiles, puisque l'éloignement des marchés
rend ardu l'échange entre produits de cueillette et produits
manufacturés de première nécessité, cet enclavement
participe au maintien de la richesse du
47
site en biodiversité et à la qualité des
produits de la forêt que les Peuples Autochtones utilisent. Ainsi, la
« stabilité » offerte par ce territoire a permis à la
communauté d'être préservée d'une pauvreté
totale, contrairement à d'autres communautés autochtones dont les
terres ont été spoliées et qui ne peuvent donc plus
pratiquer ni leurs activités agricoles, ni la chasse, ni même
leurs rites culturels.
II.2. METHODE
Pour expliquer l'impact de la Foresterie Communautaire sur la
vie des peuples Mbuti-Babuluko, nous nous sommes servis de la méthode du
courant dialectique dans laquelle notre choix est tombé sur l'analyse
Veraegenienne et Politzerienne de la dialectique matérialiste.
Dans le cadre de ce travail, l'application de cette
méthode se présente comme suit :
1. Loi de la connexion Universelle :
Posée que tout se tient, tout s'influe sur tout, rien
n'existe seul.
En examinant l'implication de PAP Babuluko sur la Foresterie
Communautaire et l'impact de cette dernière sur la vie de ce peuple, les
complémentarités suivantes sont à retenir :
Primo : Le nomadisme est un
phénomène qui caractérisent la vie de peuple pygmée
de l'Afrique centrale, avec comme activité principal la chasse, la
cueillette, la pêche et le ramassage. Dès le
phénomène qui remonte du 15ième siècle,
les autres tributs sont arrivés en Afrique et plus
particulièrement au Nord-Kivu en RDC notamment les Legha, les Tembo, les
Hunde, les Nyanga, les Kumu, les Kusu, ... a mis fin par imposition au
nomadisme des Batwa Bambuti-Babuluko et ils sont devenues désormais
sédentaires.
Ainsi, la sédentarité des
pygmées du Nord-Kivu s'influe sur le nomadisme.
Secundo : Après installation de ces
tributs au Nord-Kivu à la suite d'une guerre de conquête à
laquelle les peuples pygmées Batwa Bambuti-Babuluko ont perdu, ils les
ont imposé de rester sédentaire et pratiquer désormais
l'agriculture et l'élevage ainsi que la division du pouvoir car dit-on
« un groupe humain perd toujours son pouvoir quand il entre en contact
avec d'autres groupes lesquels le dominent et les imposent sa vision du monde
».
Les forêts de la République Démocratiques
du Congo et celles des peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko du
secteur de Bakano, territoire de Walikale au Nord-Kivu en
48
Il semble que les pygmées Batwa Bambuti-Babuluko ont
raté l'offre à volonté et gardèrent toujours leur
pouvoir de gardien de coutume qui suppose l'intronisation des chefs, le culte
aux ancêtres et la décision sur la circoncision
endogène.
A cela, nous pouvons dire que les pygmées
restent colonisés malgré le départ des Européens,
cette colonisation des pygmées s'influe sur l'installation des autres
tributs dans ce contraint.
Tercio : A la suite de la division du
pouvoir, les Bantous (chefs) se sont alors expropriés presque la
quasi-totalité des forêts et laisser une petite partie aux
pygmées. Néanmoins, le peu de forêts qui est resté
aux pygmées sont encore menacées d'expropriation par les Bantous
et par l'Etat lui-même.
Donc l'expropriation des forêts des
pygmées s'influe sur la division du pouvoir.
Quarto : Pour les pygmées
Bambuti-Babuluko, la vie ne peut se trouver qu'à partir de la
forêt, donc ils supposent que la pauvreté s'influe sur
l'expropriation de leur forêt, or il est vrai que, la pauvreté est
un phénomène qui s'observe généralement sur la
population de Walikale et sur le Peuple Pygmées Bambuti-Babuluko du
secteur de Bakano, caractérisé par un faible taux d'accès
aux besoins sociaux de base (éducation, santé, logement
décent...) la pauvreté influe négativement sur le mode de
vie de ce peuple et occasionne une forte dépendance de celui-ci pour
survivre. Ainsi, les peuples pygmées Bambuti-Babuluko dans leur vision,
cherchent à remédier la situation de l'expropriation de leur
forêt et de la pauvreté. C'est ainsi qu'ils ont opté pour
la Foresterie Communautaire comme un moyen pour assurer la durabilité
sociale.
Bref, la Foresterie Communautaire s'influe
sur la pauvreté, cette dernière est supposée être
influée sur l'expropriation des forêts des peuples autochtones
pygmées Babuluko qui s'influe à son tour sur l'arrivée des
autres particularités anthropologiques au Nord-Kivu qui leur ont
imposé leur mode de vie.
2. Loi de mouvement ou de changement universel
: posée que, tout se transforme, rien ne reste là
où il est, cette loi montre le caractère dynamique des faits qui
sont étudiés.
4. Loi de changement qualitatif : posé
que la quantité qui arrive à changer la qualité. A la
différence de la deuxième loi, celle-ci énonce la
transformation qu'a connue le fait pour
49
particulier ont connues de modification dans le cadre de leur
gouvernance à la suite d'un nouveau mode de gestion institué par
la Foresterie Communautaire.
En effet, les peuples autochtones pygmées Babuluko
utilisaient leurs forêts uniquement pour les besoin de survie et
n'avaient pas des règles d'accès aux ressources de leurs
forêts, mais avec le nouveau mode de gestion de la CFCL de ce peuple, on
constate un changement dans l'utilisation des ressources forestières.
3. Loi de contradiction : posée que
tout phénomène renferme toujours des éléments
contradictoires entre eux, les éléments sont en lutte
perpétuelle et cette lutte qui fait progresser le processus, c'est cette
lutte qui donne le mouvement.
En examinant la foresterie communautaire en RDC en
générale et la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa en particulier, les
contradictions suivantes sont à relever :
Primo : L'acceptation des peuples autochtones
pygmées Babuluko à procéder à la Foresterie
Communautaire était pour lutter contre la spoliation de leurs
forêts étant donné que les Bantous les traitaient
d'infrahumains, les hommes qui n'ont pas droit de vivre ni de
propriété sur une forêt. Alors que l'objectif de la
Foresterie Communautaire est d'atteindre la durabilité Sociale
c'est-à-dire, la gestion durable des ressources, l'amélioration
de la condition de vie et le renforcement de la cohésion sociale.
Secundo : la perception des peuple
autochtones pygmées Babuluko sur le statut de la forêt parait
comme un paradoxe à la conception de l'Etat qui s'autoproclame le
propriétaire du sol et du sous-sol. En effet, les peuples autochtones
pygmées Babuluko considèrent la forêt comme une
propriété héritée de leurs ancêtres.
Cependant, les mécanismes visant à mobiliser ce
peuple à demander la Concession Forestière paraissent
contradictoires.
Tercio : le nouveau mode de gestion des
ressources constitue un paradoxe au peuple Mbuti-Babuluko, car jadis, il
n'avait pas aux pygmées des règles pour accéder aux
ressources forestières, mais avec la gestion de la foresterie
communautaire qui arrive à restreindre l'accès à certaines
zones de la forêt.
50
réaliser une performance. C'est dans cette loi qu'on
étudie le système de valeur gagné dans la
contradiction.
Après plusieurs séances de sensibilisation
amorcées par l'ONG PIDP dans le Territoire de Walikale sur les
dispositions juridiques qui sous-tendent la foresterie communautaire en RDC, le
peuple pygmées du secteur de Bakano ont compris le bien-fondé de
cette démarche et s'y est impliqué.
Ainsi, les changements suivants sont déjà
observés au peuple Mbuti-Babuluko:
Primo : pour l'amélioration de la
condition de vie des PA Mbuti-Babuluko, nous pouvons signaler que parmi eux,
ceux habitant le village Lufito suivaient le dispensaire à Nyasi
(village se trouvant à 10Km d'eux, sans route pour y arriver facilement)
et leurs enfants suivaient l'école à Kasoni (village distant de
3Km d'eux dans la forêt sans route). Mais actuellement ils ont un poste
de santé bien construit dans leur village et les personnels
qualifiés bien que moins motivés, et une école dans le
village malgré qu'elle ne soit pas encore construite. Signalons qu'avant
cette école, il était difficile aux enfants d'étudier car,
pour arriver à l'école primaire de Kasoni, les enfants devraient
traverser la rivière Luhoho à travers le pont traditionnel
reconnu au nom de Kantamba qui est inaccessible aux enfants. A
Kisa, ils ont une école qui permet aux enfants d'accéder aux
études primaires au lieu de marcher 3Km dans la forêt sans route
(de Kisa vers Kasoni). Les habitants de Kilali et Lufito
bénéficient des microcrédits, des projets
d'intensification agricoles et d'autres projet de la part de l'ONG PIDP.
Secundo : Quant à la gestion durable
des ressources, nous pouvons signaler qu'il y a déjà une
prolifération de certaines espèces animales qui était en
danger d'extinction et nous même-nous les avons vu pendant notre
enquête en passant dans cette CFCL.
Tercio : les informations relatives au social
de la communauté sont nombreuses mais nous nous limitons à
signaler que depuis le début du processus de la Foresterie Communautaire
de peuple Mbuti-Babuluko, ils renforcent leur cohésion sociale en se
rapprochant d'avantage à travers les assemblées communautaires
qu'ils organisent chaque mois et les AG qu'ils organisent chaque année
dans leur villages à tour de rôle.
51
II.3. TECHNIQUES
La technique est définie comme l'ensemble des moyens et
procédés qui permettent au chercheur de rassembler des
données et des informations sur son sujet de recherche. Elle s'entend
comme un ensemble des procèdes opératoires et rigoureux bien
définis susceptibles d'être appliqué à nouveau dans
les mêmes conditions adaptées au genre des
phénomènes en cours. (GRAWITZ M.1987 :558)74
3.1.Techniques de collecte des données
La technique est un outil mis à la disposition de la
recherche et organisé par la méthode. Sous cet angle, elle
représente les étapes des opérations liées à
des éléments pratiques concrets adoptés à un but
défini. (GRAWITZ et al.1971 :287)75
Ainsi, les techniques suivantes nous ont guidés dans notre
recherche: a) Technique documentaire
La technique documentaire est celle qui est orienté
vers une fouille systématique de tous les documents authentiques
trouvés en rapport avec notre étude.
C'est pourquoi, Georges GIRVITCH76 nous apprend que
dans toute société en écriture comme la nôtre, les
données documentaires constituent le point de départ le plus
sûr et le plus commode que l'enquête sociologique.
L'usage de la recherche documentaire nous a permis de
consulter la lettre de la demande de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, pour
examiner le paradoxe entre la conception des peuple Mbuti-Babuluko et celle de
l'Etat qui s'autoproclame propriétaire du sol et du sous-sol,
l'arrêté provinciale N°01/023/CAB.GP-NK/2019 du 11, avril,
2019 portant attribution de la CFCL au peuple Mbuti-Babuluko dans le secteur de
Bakano, Territoire de Walikale au Nord-Kivu et le communiqué d'affichage
du ministre provincial de l'environnement qui a fait appel à toute
personnes qui pense que la CFCL en cous de processus fait l'objet de
conflit.
74 M. Grawitz, cité par MESHAKE MAKAO, cours Inédit
de Techniques d'Enquête, 5ième HTS, Instimu, 2015,
P4
75 M. Grawitz, cité par MESHAKE MAKAO, cours Inédit
de Techniques d'Enquête, 5ième HTS, Instimu, 2015, P4
76 George GIRVITCH, cité par OlekowaOleko,
Joseph, le peuple comme communauté de manque , élément
pour une définition in cassese, Antonio et Jouvaodmond pour une droit de
peuple, Paris ad Belger, levaut, 1978, P95 et 104
52
b) Technique de questionnaire
Cette technique consiste à élaborer un
questionnaire destiné à la population cible, plus
précisément aux échantillons de cette population en vue de
répondre par écrit au questionnaire. Celle-ci a été
bien étudiée à l' avance et a laissé suffisamment
de place entre les questions pour des réponses et commentaires
éventuels des personnes interrogées. Ainsi, nous avons
élaboré un questionnaire destiné à un certain
nombre des PAP Babuluko comme échantillon de tous les pygmées de
Kisimbosa-Chamakasa ou de la population mère.
Ces personnes ont pu répondre au questionnaire
élabore et leurs réponses nous ont permis de recueillir des
informations riches et spontanées, plus brut et plus fraiches
nécessaires à notre travail. Avec cette technique, nous avons
utilisé les questionnaires ouverts et les questionnaires
fermés.
Notre questionnaire était administré en Swahili
parce qu'on était en face d'un peuple ayant était longtemps
marginalisé par conséquent, il avait la difficulté
d'accéder à l'éducation.
c) Technique d'interview
La technique d'interview est un outil qui permet au chercheur
d'interroger des personnes qui lui fournissent des informations
nécessaires et relatives à son sujet de recherche.
La technique d'interview nous a aidés à
collecter quelques informations et explications sur l'impact de la Foresterie
Communautaire sur la vie de PA Mbuti-Babuluko, par le biais des conversations
avec certains d'entre eux.
d) Technique d'observation participative
L'observation constitue une importante technique pour
recueillir les données nécessaires à un travail. En effet,
elle permet un contact direct entre l'enquêteur et
l'enquêté. Elle permet aussi de vivre la réalité sur
terrain.
Elle nous a permis de vérifier sur terrain, si la
Foresterie Communautaire favorise l'atteinte de la durabilité sociale de
peuple Mbuti-Babuluko. Ce qui nous a informé davantage sur les
explication autres que celles apportées par les autres techniques.
53
Ainsi, nous avons bénéficié de la
participation à un atelier sur la prévention, gestion et
transformation des conflits foncier, organisé par l'ONG PIDP SHIRIKA LA
BAMBUTI et à des séances sur valorisation des savoirs
traditionnels de ce peuple.
3.2.Techniques d'analyse et traitement des
données
La diversité des techniques de récoltes des
données implique aussi celle de traitement des données.
Pour analyser et traiter les données, nous avons fait
recours à l'analyse des contenues qualitatifs. Pour ces contenues, nous
les avons confronté avec les différentes
littératures existantes pour en découvrir le
sens, mais aussi de procéder à la description objective,
systémiques qualitative des contenus manifestes voir latente des
opinions de nos enquêtés dans le but de les interpréter.
Quant dépouillement, les données ont
été saisi dans un tableur Excel qui nous a permis de croiser les
différentes variables et nous avons également tenus compte des
différentes variables pour choisir les graphiques à utiliser dans
la présentation.
A ce qui concerne les variables dont les données ne
doivent pas être saisi dans un tableur Excel, nous avons procéder
au comptage d'apparition des différentes catégories des
réponses et nous l'avons converti en pourcentage
à partir de la formule P , ce qui
nous a permis d'avoir le score relatif pour quelques
thèmes dans les réponses à commenter.
2.3. Echantillonnage
Il est rare qu'une enquête sociologique soit
menée auprès de l'ensemble des populations composant une
entité donnée. Ceci revient notamment de cas du recensement. Mais
dans la majorité de cas, on recourt à la technique de
sondage77. Il s'agit d'une enquête effectivement menée
sur un échantillon de la population visée par la recherche
sociale et l'enquête générale est souvent impossible
à cause de nombre très élevé de la population.
L'échantillon est, en effet, une partie de l'univers de
l'enquête sur laquelle on limite l'investigation. C'est l'ensemble de
personnes à interroger extraites d'une population plus large,
appelée la population source, population deréférence
ou population mère. La
77 D'après CLAUDE JAVEAU, le sondage, c'est
d'abord rechercher au sein de la population visée un certain nombre
d'individus, qui ensemble constituent l'échantillon, dont on
désire qu'il soit représentatif de la population mère.
54
notion de représentativité de
l'échantillon est avant tout de nature statistique78. Dans le
cadre de notre étude, nous partageons la même idée que
Pinto R. et Grawidz M. et allons travailler avec efficience. Etant donné
les difficultés aussi bien matérielles qu'économiques de
mener notre enquête sur l'ensemble de la population cible.
Ainsi, notre travail consiste ici à définir le
processus d'échantillonnage, la méthode d'échantillonnage,
de collecte des données et présentation de
l'échantillon.
- Processus d'échantillonnage
Le processus d'échantillonnage se déroule en
trois étapes principales : la détermination de la population
mère, du cadre d'échantillonnage et de l'unité
d'échantillonnage pour déboucher sur l'échantillon
proprement dit.
1. Population mère
La population mère est constituée de l'ensemble
des PAP Bambuti-Babuluko du village Kambushi, Kilali, Kisa et Lufito dans le
secteur de Bakano, Territoire de Walikale, Province du Nord-Kivu, à
l'Est de la RDC. L'exclusivité de notre étude aux peuples
autochtones pygmées/Bambuti-Babuluko s'explique par le fait que la CFCL
de Kisi-Mbosa Chamakasa qui constitue le champ de notre étude, est
constituée seulement des forêts communautaires de ces peuples.
Alors il nous a été important de nous intéresser seulement
à ce peuple pour recueillir les informations relatives à l'impact
de la Foresterie Communautaire sur la vie des peuples autochtones
pygmées/Bambuti-Babuluko
Tableau n° 3. Répartition de la
population par village et sexe.
N°
|
Villages
|
Population
|
Total
|
Homme Femme
|
1
|
Kambushi
|
103
|
132
|
235
|
2
|
Kisa
|
415
|
457
|
872
|
3
|
Lufito
|
33
|
52
|
85
|
4
|
Kilali
|
149
|
173
|
322
|
|
TOTAL
|
972
|
1159
|
2131
|
Source : Cartographie 2015 et rapports des terrains
2016, PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI
78 ELISABETH NOËLLE explique le concept des
sondages d'opinions en ces termes : il faut se représenter comme suit le
modèle statistique de l'échantillon représentatif sur
lequel opère la sociologue : l'ensemble à observer qui est
délimité au début d'une étude, se compose
d'individus de différents âges, professions, etc. dans les
diverses et communes ;dans son ouvrage : The spirale of silence,
Chicago, universityPress, 1984, p. 25 et ss.
Ainsi, nous avons stratifié notre population en
fonction de leur village respectif en prenant 10 personnes par village.
55
2. Cadre d'échantillonnage :
Bien que nous avons une population qui représente une
minorité ethnique mais tous les pygmées de Kisi-Mbosa Chamakasa
n'ont pas été retenus pour des raisons suivantes :
? L'impossibilité d'enquêter tous les peuples
autochtones pygmées/Bambuti-Babuluko à cause de leur nombre ;
? Contraintes financières dues aux différents
coûts liés au transport et autres ;
? La prise en compte de tous les pygmées peut rendre la
recherche lourde et impertinente.
3. Unité d'échantillonnage
Elle est constituée des peuples autochtones pygmées
de villages Kambushi, Kilali, Kisa et Lufito, tous ayant la dénomination
Anonyme.
- Méthode d'échantillonnage et de collecte
des données
Il sera présenté ici la méthode
d'échantillonnage et les instruments de collecte des données. ?
Méthode d'échantillonnage
Comme dit ci-haut, la technique d'échantillon nous a
été imposé dans la mesure où, nous nous sommes
trouvé dans l'impossibilité matérielle et technique de
mener une enquête à l'ensemble de peuples autochtones
Bambuti-Babuluko du territoire de Walikale. C'est ainsi que nous avons
prélevé une portion représentative des pygmées qui
nous ont permis de dégager par extension les caractéristiques de
l'ensemble des pygmées.
Vu l'importance de cette technique, l'exposé relative
à son exploitation et la prise en compte des exigences de la
représentativité, nous nous sommes servi de la méthode non
probabiliste avec la techniques d'échantillonnage par quota et
volontaire qui consiste à découper la population en strates
représentant certains de ces caractéristiques puis choisir les
éléments dans le strates à l'aides
l'échantillonnage non probabiliste. Elle permet de reproduire plus
fidèlement la population et réduit les biais.
56
Pour choisir les enquêtés, on le faisait à
base de la volonté de tout un chacun à condition qu'on soit un
pygmée adulte.
2.2.1. Village cibles pour nos enquêtes
POURCENTAGE
30
20
10
0
POURCENTAGE
Figure n°03. Répartition des
enquêtés selon leurs villages
Ce figure nous explique que, sur les 40 enqupetés nous
avons 10 enquêtés soit 25% dans chaque village notamment Kambushi,
Kilali, Kisa et Lufito.
2.2.2. Age des enquêtés
%
30
Figure n°04. Répartition des
enquêtés suivant leur Age.
Cette représentation nous montre que, dans notre
échantillon, nous avons 8 enquêtés soit 20% dont leur
âge varie entre 17-23ans, 5 enquêtés soit 12,5% ont
l'âge variant entre 24-30ans, 4 enquêtés soit 10% ont
l'âge variant entre 31-37ans, 7 enquêtés soit 17,5% ont
l'âge variant entre 38-44ans, 4 enquêtés soit 10% ont enge
variant entre 45-51ans, de même pour ceux âgés de 52-58ans
et 59-65ans, 1 enquêtés soit 2,5% est âgés de
66-72ans, également pour ceux de 73-79ans et de 101-107ans.
Il se remarque que, dans notre population on a trouvé 2,5%
ayant l'âge dépassant un siècle.
57
2.2.3. Sexe des enquêtés
%
25
MASCULIN FEMININ
Figure n°05. Répartition des
enquêtés selon leur sexe.
En lisant l'information de ce diagramme circulaire, nous
trouvons que, sur 40 enquêtés qui constitue notre
échantillon, il y a 10 enquêtés soit 25% du sexe
féminin et 30 enquêtés soit 75% su sexe masculin. Cette
disproportion est dite du fait que pour les pygmées, il est difficile de
s'entretenir avec leurs femmes car pour eux, passer à la cuisine pour un
visiteur c'est un mauvais signe qui les énerve facilement.
2.2.4. Etat civil des enquêtés
100
0
CELLIBATEURS MARIES
%
DIVORCES
%
%
Figure n°06. Répartition des
enquêtés selon leur état civil.
Cette représentation nous montre que sur 40
enquêtés qui constituent notre échantillon, nous avons 32
enquêtés soit 80% des mariés, 6 enquêtés soit
15% des Célibataire et 2 enquêtés soit 5% des
Divorcés.
58
2.2.4. Niveau d'instruction des enquêtés des
enquêtés
%
PRIMAIRE SECONDAIRE SANS NIVEAU UNIVERSITAIRE
Figure n°07. Répartition des
enquêtés selon leur niveau d'instruction.
De cette représentation, nous trouvons que, parmi nos
40 enquêtés nous avons 3enquêtés soit 7,5% ayant un
niveau primaire d'instruction, 21 enquêtés, soit 52,5%, ayant un
niveau primaire d'instruction, 14 enquêtés soit 35% du niveau
secondaire et 2 enquêtés soit 5% du niveau Universitaire.
Nous constatons que certain pygmées commencent à
accéder à l'éducation paradoxalement aux données de
2020 qui ont soulevé que les pygmées de Kisi-Mbosa Chamakasa ont
un niveau primaire d'éducation.
2.2.5. Profession des enquêtés
%
Artiste Cultivateur Elève Enseignant Membres des
Organes de gestion
.
Figure n°08. Répartition des
enquêtés suivant leurs professions
Cette graphique nous montre que sur 40 enquêtés
constituant notre échantillon, nous avons 21 enquêtés soit
52,5% qui exercent l'agriculture comme activité principale, 3
59
enquêtés soit 7,5% sont des enseignants, 3
enquêtés soit 7,5% autres sont des élèves et 3
enquêtés soit 7,5% enfin 1 enquêté soit 25% est un
membre des organes de gestion de la CFCL. Néanmoins, nous pouvons
signaler que les mêmes enquêtes ont trouvé que tout le 25%
de membres du comité local de gestion sont des cultivateurs ce qui
explique que la profession agriculture représente 77,5% de nos
enquêtés.
Le constant de ces information est que presque le 3/4 de notre
échantillon n'exerce que l'agriculture comme activité
principale.
- Instruments de collecte des données
Les données sont collectées par l'administration
d'un questionnaire et par interview avec guide d'entretien.
? Questionnaire
Le questionnaire est un ensemble de questions formulées
et mis sur papier par le chercheur dans le but d'obtenir des informations sur
un sujet donné.
L'enquête par questionnaire consiste à poser
à un ensemble de répondants le plus souvent représentatif
d'une population, une série de questions relatives aux informations
recherchées.
C'est un outil de collecte des données qui permet de
traiter des grands échantillons à travers la vérification
des hypothèses théoriques et des tests statistiques que
nécessitent ces hypothèses.
En ce qui concerne l'administration du questionnaire, deux
méthodes sont à distinguer : L'administration indirecte : lorsque
l'enquêteur complète personnellement à partir des
réponses qui lui sont fournies par le répondant et
l'administration directe : c'est lorsque l'enquêté complète
seul le questionnaire.
Dans notre recherche, le questionnaire a été
distribué par l'enquêteur et l'administration a été
faite aussi bien de façon indirecte que directe, selon la
disponibilité des répondants.
Figure 09. Opinions des enquêtés sur le
statut de la forêt
CHAPITRE 3. PRESENTATION, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
Ce chapitre présentant l'aspect pratique de
l'étude, est essentiellement consacré à la
présentation, l'analyse des données recueillies et
l'interprétation des résultats ce qui permettra de discuter les
résultats obtenus et arriver à la vérification de nos
hypothèses d'étude.
Signalons qu'après le dépouillement de notre
questionnaire d'enquête, nous avons prélevé les
fréquences qui ont été transformées en pourcentage,
thème par thème.
Nous tenons à signaler que certaines questions de notre
questionnaire sont des questions à réponses dépendantes
c'est-à-dire, un seul enquêté pouvait donner deux ou
plusieurs réponses à la même question. Ainsi, le total des
réponses peut être supérieur à l'effectif des
enquêtés (40), dans ce cas, notre unité d'analyse serait la
réponse. De telles questions seront présentées à
travers une distribution statistique.
3.1. GESTION DE LA CONCESSION FORESTIERE DE
COMMUNAUTE
LOCALE DEKISIMBOSA-CHAMAKASA
Ce thème regroupe les questions qui tiennent aux
éléments retenus par la communauté sur la foresterie
communautaire et son impact sur la vie des peuples autochtones pygmées
Bambuti-Babuluko. Parmi les données recueillies à l'aide du
questionnaire, les questions ayant deux ou plusieurs propositions de
réponses sont présentées dans les graphiques
conformément aux variables qui les caractérisent et ensuite elles
sont analysées et les questions qui ont moins de deux propositions de
réponses sont directement interprétées sans passer par
n'importe quelle présentation, ceci pour l'ensemble des
thèmes.
3.1.1. Statut de la forêt
%
61
Il ressort de cette représentation que, sur 40 sujets
enquêtés, il y a 2 enquêtés soit 5% estiment que la
forêt appartient aux pygmées, 3 sujets 7,5% estiment que la
forêt appartient à Dieu,,4 sujets soit 10% qui pense que la
forêt appartient au Chef du Village, , 15 sujets 37,5% connaissent que la
forêt appartient à l'Etat, 15 soit 37,5% pensent qu'elle
appartient à la communauté et.
Suivant ces résultats, nous pouvons dire que plus de la
moitié de nos enquêtés ne reconnait pas l'Etat comme
propriétaire du sol et du sous-sol et la forêt inclue,
néanmoins certains d'eux sont informés que le sol et le sous-sol
appartiennent l'Etat. Nous ne pensons que le processus de l'acquisition de la
CFCL à travers la demande de la CFCL à l'Etat qui a
informé certains d'entre eux que la forêt appartient à
l'Etat.
Tableau N°5. Opinions des enquêtés sur
leurs droits sur la forêt
Opinion
|
f
|
%
|
Vivre
|
16
|
40
|
Exploiter
|
24
|
60
|
Gérer
|
18
|
45
|
Protéger
|
24
|
60
|
TOTAL
|
58
|
|
Les données présentées dans ce tableau
nous expliquent que sur nos 40 enquêtés, il y a 16
enquêtés soit 40% qui pensent que leur droit sur la forêt
c'est d'y vivre, 24 enquêtés soit 60% qui ont dit qu'ils ont le
droit d'exploiter la forêt, 18 enquêtés soit 45%
reconnaissent qu'ils ont droit de gérer la forêt et 24
enquêtés affirment qu'ils ont droit de protéger la
forêt.
Ainsi, nous pouvons dire que la grande majorité de nos
enquêtés connaissent leur droit sur la forêt. L'analyse
curieuse nous pousse à constater que 40% de nos enquêtés
sou tend encore l'opinion qui dit que leur droit sur la forêt c'est y
vivre, cette affirmation corrobore avec l'histoire qui dit que les
pygmées vivent dans la forêt. Ceux du Nord-Kivu, territoire de
Walikale n'échappent pas à cette théorie historique car
eux-mêmes, malgré leur intégration vivent dans la
forêt.
3.1.2. Compréhension des enquêtés
sur la Forêt Communautaire
Pour la question des savoir si les peuples Bambuti-Babuluko
ont déjà entendu parler de la Foresterie Communautaire, tous nos
enquêtés ont confirmé avoir déjà entendu
parler de celle-ci et pensent que la FORCOM signifie ce qui suit :
62
%
Forêt de l'Etat Forêt protégée par
Forêt gérée par la Forêt appartenant
la Communauté Communauté à la
Communauté
Figure N° 10. Opinions des enquêtés sur
leur entendement sur la Forêt Communautaire
En lisant cette figure nous trouvons que, 6
enquêtés soit 15% estiment que la forêt communautaire
signifie une forêt de l'Etat, 12 enquêtés soit 30% affirment
que la forêt communautaire c'est une forêt protégée
par la Communauté, de même pour ceux qui avancent l'opinion que la
forêt communautaire est une forêt gérée par la
Communauté et 25% ont dit que la forêt communautaire c'est une
forêt appartenant à la communauté.
Leur entendement sur la Foresterie Communautaire qui sont
divers mais partant de leurs opinions, ils peuvent la définir comme
« une forêt ayant un titre foncier, appartenant à
une communauté, et ce dernier a le devoir de la protéger et la
gérer rationnellement pour l'atteinte de la durabilité sociale
». Cette définition est construite à travers
la technique de Brainstorming.
3.1.3. Zonage de la Kisimbosa
%
18%
82%
OUI NON
Figure 11. Opinions de nos enquêtés sur
le Zonage de la CFCL de Kisi-Mbosa
Chamakasa
Les informations contenues dans cette figure nous montrent
que, sur les 40enquêtés, 33 soit 82% ont dit que le zonage a
déjà été fait dans la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa
et 7 enquêtés soit 18% ont dit que le zonage n'est pas encore fait
dans la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa.
63
Il se remarque que la majorité de nos
enquêtés affirment que le Zonage est déjà fait dans
ladite CFCL. Selon leurs explications, le zonage qu'ils sont entrain de dire
est provisoire et entend l'approbation à travers le PSG.
3.1.4. Plan Simple de Gestion de la CFCL
Kisimbosa
%
OUI NON EN COURS SANS
INFORMATION
Figure 12. Opinions des enquêtés sur le Plan
Simple de Gestion
En lisant les données présentées dans ce
graphique, nous trouvons que, sur les 40 enquêtés, 16 soit 40% ont
dit que le PSG est en cours d'élaboration, 10 soit 25% ont dit que le
PSG est déjà fait, 13 soit 32% ont dit que le PSG n'est pas
encore fait et 1enquêté soit 3% n'est pas informé de
l'évolution du PSG.
Ces résultats nous poussent à dire que le PSG de
gestion est en cours d'élaboration, c'est pourquoi nous pouvons
constater que, certains de nos enquêtés ont dit que le PSG n'est
pas
3.1.5. Commercialisation des bois dans le
Kisimbosa
OUI
10%
NON
90%
%
Figure N°13. Opinions des enquêtés
sur la commercialisation des bois dans la CFCL de
Kisi-Mbosa Chamakasa
64
Les informations contenues dans cette représentations
nous révèlent que, sur 40 sujets enquêtés, nous
avons 4 soit 10% qui ont dit qu'on fait la commercialisation des bois dans la
CFCL de Kisimbosa-Chamakasa et 36 sujets soit 90% ont dit qu'ils ne font pas la
commercialisation des bois dans la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa.
Il se remarque que, la plus grande majorité de nos
enquêtés ont dit qu'ils ne font pas la commercialisation des bois
dans la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, selon les arguments poussés par
ces derniers, la foresterie communautaire n'autorise pas l'exploitation des
bois c'est pourquoi ils envisagent l'écotourisme comme moyen pouvant
leur permettre de générer les revenues par la CFCL
3.1.6. Gestion de la CFCL Kisimbosa
%
40 35 30 25 20 15 10 5 0
|
|
%
|
Communauté L'Etat Les Organes
Pas de
de Gestion Attitré gestionnaire
Rep. Cout.
Nous constatons que les bénéfices issus de la
CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa sont gérés par la communauté
locale à travers les organes de gestion.
Figure 14. Opinion des enquêtés sur
la gestion des bénéfices issus de la conservation de leur
CFCL
La lecture de cet histogramme nous montre que sur les 40
enquêtés, il y a 10 enquêtés qui ont dit que c'est la
communauté qui gère les bénéfices issus de la
conservation de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, 1enquêté soit
2,5% a dit que c'est l'Etat qui gère, 14 enquêtés soit 35%
ont dit que ce sont les organes de gestion qui gèrent, 7
enquêtés soit 17,5% ont dit que ce sont les représentants
coutumièrement attitré qui gèrent et 8
enquêtés soit 20% ont dit qu'il n'ya aucun gestionnaire des
bénéfices issus de la CFCL étant donné que la CFCL
en question ne donne aucun bénéfice.
65
Néanmoins, selon leurs arguments sur la question de
savoir s'il y a la transparence dans la gestion, la majorité d'eux
affirment qu'il y a transparence dans la gestion de celle-ci.
3.1.7. Enquête socio-économique dans le
Kisi-Mbosa
%
NON
8%
OUI
92%
Figure 15. Opinions des enquêtés sur
l'enquête socio-économique de la CFCL de Kisi-
Mbosa Chamakasa
Les résultats de ce diagramme circulaire nous montrent
que sur 40 sujets enquêtés, il y a 37 enquêtés soit
92,5% qui ont dit qu'on a déjà fait l'enquête
socio-économique de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa et 3 sujets soit
7,5% ont dit qu'on n'a pas encore fait cela.
En analysant cette représentation, on constate que
presque toute la population ont dit que l'enquête socio-économique
a déjà été fait, selon les arguments avancés
par ces derniers, l'enquête socio-économique a été
fait sous l'accompagnement de l'ONG PIDP sur base d'un questionnaire
écrite et en les regroupant en focus groupe.
Pour la question de savoir les modalités de l'exercice
individuel de droit d'usage des ressources de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa
par les membres de la communauté Bambuti-Babuluko, nos enquêtes
ont démontré que les membre de ladite communauté n'ont
d'exigences pour utiliser les ressources de cette CFCL mais ils doivent
travailler selon les règles de gestion prise dans les assemblées
communautaires.
Pour les membres des autres communautés, veulent faire
une activité comme l'agriculture dans la Zone y afférente, ils
doivent payer une caution appelé dans leur habitude« Bugali »
qui signifie une chèvre vivante. Ceci, lui donne droit de cultiver mais
ça ne constitue pas l'achat de la portion attribuée car s'il veut
quitter l'espace il la laisse aux propriétaires sans la vendre, ni la
louer moins encore la léguer.
66
Il sied de signaler que les peuples autochtones pygmées
Bambuti-Babuluko utilisent et utilisaient toujours les mesures de gestion des
forêts conformément à leurs usages et coutumes comme par
exemple :
1. Pour la protection des arbres : ils ont
des arbres que la coutume leur interdit de couper notamment (Imbulungu, Imbilya
lya Kansinsi, Indumba...) par conséquent, celui qui coupe ça doit
discuter avec les cimetières, ils cultivent dans la forêt primaire
ils ont l'obligation de laisser quelques pieds d'arbres qu'ils appellent dans
leur dialecte Shurukutu (hibou en français).
2. Pour les animaux : ils ont quelques
animaux totems notamment ce qu'ils appellent Chui (Léopard), Ikaa
(Pangolin géant) Kabanga (Pangolin) Kabungulu,...
3. Pour les espaces forestiers et aquatiques
: ils ont dans leur forêt communautaire un espace forestier
sacré qui était protégé depuis les ancêtres
pour les rites traditionnelles, pour des cultes aux ancêtres, pour la
circoncision endogène,... et les rivières sont
momentanément protégées comme par exemple après le
départ de la circoncision endogène on doit laisser une
rivière sans exploitation par les femmes et interdire aux femmes de
manger les produis de cette rivière jusqu'à nouvel ordre.
Néanmoins, les peuples autochtones pygmées
Bambuti-Babuluko accusent l'Etat d'être destructeur et ce dernier est
à la base de la perte de la biodiversité. Ils justifient leur
argument par le fait qu'ils faisaient la chasse avec les filets et dans des
trous, ce qui permettait de ne tuer que les animaux âgés et
épargner les petit les animaux en gestation mais avec l'avènement
des calibres 12 institués sous l'autorisation de l'Etat, on tue
directement les animaux sans savoir ceux gestantes et les petits. Un
deuxième argument avancé par ce dernier est que les peuples
autochtones pygmées ne coupaient les arbres qu'avec les haches mais
l'avènement des machines tronçonneuses qui est venu tout
détruire.
3.1.8. Inventaire multi ressources dans la CFCL
Kisi-Mbosa
67
%
OUI NON PAS DU TOUT
Figure 16. Opinions des enquêtés sur
l'inventaire multi ressources
Les informations contenues dans cette représentation
nous révèlent que, sur nos 40 enquêtés il y a16
enquêtés soit 40% qui ont dit qu'on a déjà fait
l'inventaire multi ressources dans cette CFCL, et 14 autre soit 35% ont dit que
cela n'est pas suffisamment faite et 10 enquêtés soit 25% ont dit
que cela n'est pas encore faite.
3.1.9. Acceptation de la Foresterie Communautaire par la
Communauté Mbuti
%
Amélioration de la gestion durable des éviter la
spoliation
condition de vie ressources
Figure 17. Opinions des enquêtés sur
la cause de l'acceptation de la FORCOM
Les données présentées dans cette
représentation nous montrent que 19enquêtés soit 47,5% des
enquêtés ont accepté la FORCOM pour réduire leur
pauvreté, 10 enquêtés soit 25% la sécurisation des
terres pour assurer une gestion durable des ressources et 11
enquêtés soit 27,5% ont accepté la sécurisation des
terres pour éviter l'expropriation dont leurs forêts ont souffert
depuis des années.
68
Il se remarque que, presque la moitié des peuples
autochtones pygmées Bambuti-Babuluko ont accepté le mode de
gestion institué par la FORCOM pour améliorer leur condition
d'existence en tirant les bénéfices de leurs forêts
communautaires.
3.2. IMPACT DE LA CONCESSION FORESTIERE DE LA COMMUNAUTE
LOCALEKISIMBOSA CHAMAKASA SUR LA VIE DE PEUPLE MBUTI
BABULUKO.
3.1.10. Gestion Durable des ressources de la CFCL
Kisi-Mbosa Chamakasa
%
80 70 60 50 40 30 20 10 0
|
|
%
|
Au profit de la génération fiture
Eviter la spoliation
Améliorer la condition de
vie
Figure 18. Opinions de nos enquêtés
sur la cause de la gestion durable de leurs ressources
forestières
De cette représentation, il ressort que 70% de nos
enquêtés ont acceptés la conservation des ressources de
leurs forêts pour le bénéfice des générations
futures, 12,5% l'ont acceptés pour améliorer leur condition
d'existence et 17,5% pour éviter la spoliation de leur forêt.
Nous constatons que le peuple Mbuti-Babuluko a accepté
la FORCOM pour améliorer sa condition d'existence mais ils ont
accepté la gestion durable des ressources pour que ces derniers soit au
profit de la génération future. Ces deux opinions paraissent
à notre vue comme une contradiction du fait qu'ils disent avoir
accepté la FORCOM pour la réduction de la pauvreté au lieu
de la gestion durable des ressources et ont accepté la gestion durable
des ressources pour que cela soit au profit de la génération
future. Néanmoins, la FORCOM devrait les permettre de gérer
durablement les ressources et si cela est fait de manière durable la
pauvreté serait atténuer et la mobilité sociale serait
renforcée.
3.1.11. Changement dans la vie des peuples
Mbuti-Babuluko
69
%
30
70
OUI NON
Figure 18. Opinion des enquêtés sur
le changement constaté dans leur vie depuis l'acquisition officielle de
la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa
Cette figure nous explique que, 70% de nos
enquêtés ont dit qu'ils voient un changement dans leur vie, et 30%
ont dit qu'ils ne voient pas un changement. Ceux qui ont dit qu'ils constatent
un changement, ont donné les arguments selon lesquels ils deviennent
civilisés et trouvent quelques avantages.
Nous constatons que la majorité de nos
enquêtés voient un changement bien qu'insignifiant, mais ils sont
majoritairement impliqués dans la sécurisation de la terreet s'en
approprie sans contrainte, à cela, nous pouvons dire que la CFCL de
Kisi-Mbosa Chamakasa présente des signes prometteurs d'un bon avenir.
Tableau N° 05. Opinion des
enquêtés sur les aides et appuis reçues à travers la
conservation de leurs forêts communautaires
Reaction
|
OUI
|
NON
|
TOTAL
|
Gestion
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
Au profit de la communauté
|
19
|
47,5
|
-
|
-
|
19
|
47,5
|
Au profit d'un sous-groupe des membres de la communauté
|
12
|
30
|
-
|
-
|
12
|
30
|
Pas d'aides reçues
|
-
|
-
|
9
|
22,5
|
9
|
22,5
|
TOTAL
|
31
|
77,5
|
9
|
22,5
|
40
|
100
|
Les informations contenues dans ce tableau nous montrent que,
sur 40 enquêtés 31 soit 77,5% ont dit qu'ils reçoivent les
aides et appui à travers la conservation de leur CFCL et 9 soit 22,5%
ont dit qu'ils ne reçoivent pas des aides à travers la FORCOM.
Pour ceux qui ont dit qu'ils reçoivent des aides, 12 entre eux soit 30%
ont dit que ces aides sont gérées par la communauté au
profit d'un groupe restreint et 47,5% d'entre eux ont dit que ces aides sont
gérées au profit de toute la communauté.
70
Il se remarque que plus ou moins le 3/4 de peuple
Mbuti-Babuluko est conscient qu'il reçoit des aides, néanmoins
ces aides sont gérées par les organes de gestions et cela pour
les intérêts collectif. A ce niveau, leurs opinions relève
que ces aides sont profités par un groupe des gens car elles sont
insignifiantes ce qui ne permet pas d'être directement divisées
à tout le monde.
Tableau N°6. Opinions des enquêtés
sur les avantages de la FORCOM
Avantage
En termes de :
|
Régénération des
ressources
|
Titre foncier
|
f
|
%
|
f
|
%
|
TOTAL
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
Biodiversités
|
34
|
85
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
34
|
85
|
Sécurité Foncière
|
-
|
-
|
30
|
75
|
-
|
-
|
-
|
-
|
30
|
75
|
Infrastructure socio-
économique de base
|
-
|
-
|
|
|
24
|
60
|
-
|
-
|
24
|
60
|
Autres
|
-
|
-
|
-
|
|
-
|
-
|
12
|
30
|
12
|
30
|
En lisant ce tableau nous trouvons que sur 40 sujets 34
d'entre eux soit 85% ont dit qu'ils constate une prolifération des
espèces dans leur forêt communautaire, 30 sujets soit 75% ont dit
que l'avantage trouvé dans la conservation de la FORCOM, c'est le titre
foncière qui leur permettent de conserver leur forêt avec
enthousiasme, 24 sujets soit 60% ont dit qu'à partir de la FORCOM ils
ont acquis des infrastructures socio-économiques de base notamment une
école à Kisa et un poste de santé à Lufito, et 12
sujets soit 30% ont dit qu'ils trouvent une série d'autres avantage
à travers la Conservation de leur forêts notamment : les
microcrédits, les panons solaires, les groupes
électrogènes, les godions, la diminution de braconnage, le
renforcement de la cohésion sociale, l'aération naturelle, la
nourriture, ...
Il se remarque que la FORCOM parait comme une stratégie
bénéfique au peuple Mbuti-Babuluko sur la gestion des ressources
naturelles que sur l'amélioration de la condition de vie de la
communauté Mbuti.
Tableau N°07. Opinions des enquêtés
sur les Opportunités ouvertes par la FORCOM
Village
Opportunités
|
Kambushi
|
Kilali
|
Kisa
|
Lufito
|
TOTAL
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
Respect aux barrières
|
2
|
5
|
4
|
10
|
3
|
7,5
|
6
|
15
|
15
|
37,5
|
Voyage
|
4
|
10
|
8
|
20
|
2
|
5
|
5
|
12,5
|
19
|
47,5
|
Connaissance
|
2
|
5
|
4
|
10
|
7
|
17,5
|
8
|
20
|
21
|
52,5
|
Bourses d'études
|
8
|
20
|
2
|
5
|
-
|
-
|
-
|
-
|
11
|
27,5
|
Aucune
|
1
|
2,5
|
1
|
2,5
|
2
|
-
|
-
|
-
|
4
|
10
|
71
La lecture de ce tableau nous montre que 15
enquêtés soit 37,5% ont dit qu'ils sont respectés depuis
qu'ils ont commencé la conservation de leurs forêts communautaire,
19 enquêtés soit 47,5% ont dit qu'ils ont les opportunités
de voyage suite à la conservation de leurs FC, 21 enquêtés
soit 52,5% ont dit qu'ils trouvent des connaissances internes et externes via
les AC et AG voire même des voyages, 11 enquêtés soit 27,5%
ont dit qu'ils trouvent des bourses d'études à travers la
Conservation de leurs CFCL.
Il se remarque que la FORCOM ouvre beaucoup
d'opportunités aux peuples autochtones pygmées Babuluko.
Tableau N°08. Opinions des
enquêtés sur les contraintes liées à la gestion de
la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa
Contraintes
|
f
|
%
|
Conflit foncier
|
31
|
77,5
|
Braconnage
|
13
|
32,5
|
Résistance de certains PA et les voisins
|
22
|
55
|
Mésentente entre membre
|
2
|
2,5
|
TOTAL
|
68
|
De ce tableau nous trouvons que 31 enquêtés soit
77,5% ont dit que le problème de conflit foncier qui constitue un
scandale à la gestion de cette forêt, 13 enquêtés
soit 32,5% ont dit que le braconnage est l'une de contraintes à la
gestion, 22 enquêtés soit 55% ont soulevés la
résistance de certains PA et les voisins comme une des contraintes
à la gestion , et 1 enquêtés soit 2,5% ont dit que dans
cette FORCOM il y a encore des mésententes bien que celle-ci contribue
au renforcement de la cohésion sociale.
Il se remarque que le peuple Mbuti-Babuluko a certaines
contraintes tendant à l'empêcher de faire le travail de la
conservation. Néanmoins le conflit foncier est considéré
comme le contrainte majeur de la foresterie communautaire de la
communauté Mbuti-Babuluko, en en croire, les arguments avancés
par ces dernier est que ce conflit trouve sa genèse dans l'ancienne
considération de peuple Mbuti-Babuluko qui pour eux, les Banamutani
n'avaient pas une considération à eux depuis jadis ils les
considéraient comme les hommes sans culture ni loi, ils doigtent en
outres les peuples Banamutani du Clan Banakasaluka comme un Clan qui sous-tend
la destruction de cette CFCL.
72
Tableau N09. Opinions des enquêtés
sur leurs priorités en matière de
développement
Village Initiatives
|
Kambushi
|
Kilali
|
Kisa
|
Lufito
|
TOTAL
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
Route
|
2
|
5
|
10
|
25
|
8
|
20
|
-
|
-
|
20
|
50
|
Pont
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
10
|
25
|
10
|
25
|
Ecole
|
7
|
17,5
|
9
|
22,5
|
-
|
-
|
-
|
-
|
16
|
40
|
Dispensaire
|
2
|
5
|
7
|
17,5
|
6
|
15
|
-
|
-
|
15
|
37,5
|
Marché
|
6
|
15
|
-
|
-
|
8
|
20
|
-
|
-
|
14
|
35
|
De ce tableau, il se révèle que, 20
enquêtés soit 50% ont dit qu'ils ont le problème de route,
10 enquêtés soit 25% (tous de Lufito) ont dit qu'ils ont le
problème de manque du Pont, 16 enquêtés soit 40% ont dit
qu'ils ont le problème d'écoles, 15 enquêtés soit
37,5% ont dit qu'ils ont besoin de dispensaire et 14 enquêtés soit
35% ont dit qu'ils besoin du marché.
Nous constatons que, la moitié des
enquêtés dit besoin de la route étant donné que
leurs villages sont encore situés dans la forêt où ils
n'ont même pas une route de desserte agricole.
Il se remarque également que tous les
enquêtés du village Lufito ont besoin de pont et tous n'ont pas
parlé de la question du dispensaire, cela est dit du fait que, pour
arriver à leur village il faut traverser un pont traditionnel reconnu au
nom de Kantamba qui est inaccessible pour les enfants et pour les visiteurs qui
n'en sont pas habitués et ils n'ont pas soulevé la question de
dispensaire car ils ont un poste de santé construite par l'ONG PIDP. Ce
dernier est aussi signalé comme un des avantages de la FORCOM.
Tableau N°10. Opinions de peuple
Mbuti-Babuluko sur les initiatives du développement en
cours
Village
Initiatives
|
Kambushi
|
Kilali
|
Kisa
|
Lufito
|
TOTAL
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
Route de desserte agricole
|
-
|
-
|
10
|
25
|
-
|
-
|
2
|
5
|
12
|
30
|
Ecole
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
6
|
15
|
6
|
15
|
Dispensaire
|
6
|
15
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
|
Ristournes et tontines
|
-
|
-
|
8
|
20
|
-
|
-
|
6
|
15
|
14
|
35
|
Préparation de l'AG
|
4
|
10
|
8
|
20
|
7
|
17,5
|
10
|
25
|
29
|
72,5
|
Aucune
|
1
|
2,5
|
-
|
-
|
2
|
5
|
-
|
-
|
3
|
7,5
|
En lisant ce tableau nous trouvons que 15
enquêtés soit 37,5% sont dans l'initiative de construire une route
de desserte agricole, 6 enquêtés soit 15% tous de Lufito sont dans
l'initiative de construire une école et six autre de Kambushi sont dans
l'initiative de
73
construire un dispensaire, 14 enquêtés soit 35%
sont entrai de faire des ristournes reconnu au nom de Mutuel de
Solidarité (MUSO), 29 enquêtés soit 72,5% et 3
enquêtés soit 7,5% dont 1 enquêtés soit 2,5% de
Kambushi et 2 enquêtés soit 5% ont dit qu'ils n'ont aucune
initiative de développement dans leur milieu.
Il se remarque que toute la population de Kilali est
préoccupée par la construction de la route de desserte agricole,
qu'ils ont commencée par leur initiative et presque toute la
communauté Mbuti-Babuluko est préoccupée par la
préparation de l'AG qui se tiendra à Lufito.
Nous ne pouvons passer inaperçu sans signaler que
pendant notre recherche, nous somme passer par la route que le peuple
Mbuti-Babuluko est entré de construire dans le cadre de leur programme
interne du développement local.
|