Première Session
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MINISTERE DE
L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUT SUPERIEUR D'ETUDES AGRONOMIQUES DE
BENGAMISA
ISEA-BENGAMISA B.P. 202 KISANGANI
SECTION : DEVELOPPEMENT RURAL ET
URBAIN
IMPACT DE LA FORESTERIE COMMUNAUTAIRE SUR LA VIE DES
COMMMUNAUTES LOCALES.
« Regard sur la Concession Forestière de
Communauté Locale KISI-MBOSA CHAMAKASA à Walikale, au Nord-Kivu
».
Présenté par : IMANI MWARABU
Emir
Travail de Fin d'Etudes présenté et défendu
en vue de l'obtention du grade de Technicien Supérieur en
Développement Rural.
Option : Environnement et Développement
Durable Directeur : Prof. KYALE Justin KOYI
Encadreur : Ass2 MADEKPE KONGBO Marc
ANNEE ACADEMIQUE 2021-2022
EPIGRAPHE
« La foresterie communautaire n'est pas
condamnée à l'échec, mais elle doit être
conduite
avec prudence»
Christophe de Castel
IN MEMORIAM
A vous notre petit frère, feu OMBENI MWARABU MUNSUNSU
Nos sentiments de gratitude s'adressent tout droit aux cousins
MATABISHI SUMAILI MUZUNGU, MWEUPE KANDOLO et au beau-frère Aimedo
MBOKANI
REMERCIEMENTS
Il y a cinq ans qu'on nous demandait qui serons-nous
après les études Universitaires, on répondait qu'on sera
Technicien Supérieur en Développement Rural. Voilà
qu'aujourd'hui nous avons atteint notre objectif, ainsi le sentiment de
gratitude nous oblige de penser à ceux qui nous ont d'une manière
ou d'une autre fait un coup de main pour devenir ce que nous sommes
aujourd'hui.
Nos profondes gratitudes s'adressent sincèrement
à nos parents MWARABU MBULA Jean-Coco et son épouse VUMILIA KASAI
qui ont managé beaucoup d'efforts en nous faisant grandir avec des
valeurs et des principes malgré nos caprices.
Il nous sera ingrat de notre part si nous ne pensons pas
à tous les agents de l'ONG PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI et plus
particulièrement au Coordonnateur Principal ITONGWA MUKUMO Joseph, au
Directeur Provincial du Nord-Kivu MOCHIRE MWENGE Diel et l'assistant Technique
MUSHUMBI MUKUMO Nicolas pour leur encadrement Technique et appui financier
durant notre second cycle d'études.
Nos remerciements s'adressent également au Pr. KYALE
Justin et à l'Assistant MADEKPE KONGBO Marc, respectivement Directeur et
Encadreur de ce travail, qui malgré leurs multiples occupations, ont
consentis leurs efforts pour nous donner les meilleurs d'eux-mêmes.
Affectueusement, nous remercions les membres de notre famille
notamment Alain MUKUMBWA WASSO, MUKUMBWA NKANGO LUMPU, Bonne-année
MBULA, KATINDI MISENGA, SHUKURU MUKUMBWA, Chérif NGANGO MUKUMBWA,
Honorine TABU NKANGO, Faustin MUSIMBI MONGO, Louis MANDINDI KAHEMBE et d'autres
pour leur amour et soutien.
A nos frères et soeurs RAELI MWARABU, ZAWADI MWARABU,
MBULA MALONGA, DEBORA MWARABU, ANICETI MWARABU, BARAKA MWARABU, DANIEL MWARABU,
TAKUBUSOWA MWARABU et MUKUCHA MWARABU qui n'ont pas
bénéficié totalement leurs droits suite à notre
scolarité.
iv
INEBUOMA et leurs épouses respectives pour nous avoir
hébergés durant notre parcours académique.
Notre reconnaissance s'adresse à toutes les
autorités académiques et scientifiques de l'ISEA-BENGAMISA, et
plus particulièrement celles de la section du Développement Rural
et Urbain qui ont assurées notre formation malgré la turbulence
qu'a connue cette année académique en RDC.
Nous pensons plus particulièrement à nos
compagnons de lutte SADIKI ONGONA André, AWASA LIPOMBU Dieu-merci,
BITILEMBO PATAULE Kadhafi, PAMBULA KAZELE Cédric, MIBENTENSILE KABALA
Chantal, BALEMO YANGALA Alain, LILEMBE BOLUTA Léonard, Paulin BOLENGA,
BAKEMO Adonis et MAVE pour l'émulation pendant notre parcours
scientifique.
Du fond du coeur nous remercions tous les membres des Organes
de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa et plus particulièrement les
représentants coutumièrement attitrés MWARABU MBULA
Jean-Coco de Kilali, EKATAMENGA MBULA de Lufito, BAMWISHO MITIMA de Kambushi et
BAMWISHO SAMITAMBA Baffin de Kisa, de nous avoir accueillis dans leurs villages
respectifs pendant notre recherche.
Enfin, tous ceux qui ont contribués de près ou
de loin à la réalisation du présent travail lisent
à travers ces lignes, l'expression de notre gratitude.
IMANI MWARABU Emir
SIGLES ET ABREVEATIONS
AC : Assemblée Communautaire ;
AG : Assemblée Générale
;
AGR : Activités
Génératrices des Revenus ;
APAC : Aires et Patrimoines Autochtones
Congolais ;
APB : Association pour la Promotion des Batwa
;
Ass2 : Assistant du deuxième mandat ;
AT : Administrateur du Territoire ;
ATAP : Administrateur du Territoire Assistant
Principal ;
BEEM : B : Bâtir sur les
forces, E : Eliminer les faiblesses, E :
Exploiter les opportunités, M : Minimiser les menaces
;
BP : Boite Postale ;
CAB : Cabinet ;
CCE : Caisse de Crédit et d'Epargne ;
CFCL: Concession Forestière de
Communauté Locale ;
CHAMAKASA : Chankuba, Mashugho, Mabaka et
Sakankemenge,
CL : Communauté Locale ;
CNDP : Congrès National pour la
Défense du Peuple ;
COOSIPBAA: Coopérative des peuples SIPBAA
;
FAO : Food Agriculture Organisation ;
FC : Forêt Communautaire ;
FORCOM: Foresterie Communautaire;
FUNICA: Foundation Ford and Graa;
GCF : Gestion Communautaire Forestière
;
GP-NK : Gouvernement Provincial du Nord-Kivu
HCR: Haut-Commissariat pour les réfugiés ;
ISEA-BENGAMISA : Institut Supérieur
d'Etudes Agronomiques de Bengamisa ; MINFOR : Ministère
de la Forêt ;
MOFF : Forces, Faiblesses, Menaces et
Opportunités ;
MUSO : Mutuel de Solidarité ;
OIT : Organisation Internationale du Travail
;
ONG : Organisation Non Gouvernementale ;
PA : Peuples Autochtones ;
PAP : Peuples Autochtones Pygmées ;
PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux ;
PIDP : Programme d'Intégration et du
Développement des peuples Pygmées ;
PLESC : Politique, Loi, Economie, Sociale et
Culture ;
Pr. Professeur ;
PROFOR : Projet de Forêt ;
PSG : Plan Simple de Gestion ;
PVD : Pays en Voie de Développement
;
Réseau CREF : Réseau de
Conservation des Réserves des Ecosystèmes Forestiers ;
UICN : Union Internationale de la
Conservation de la Nature.
LISTE DES CARTES ET FIGURES
Carte 1. Carte administrative de la Province du
Nord-Kivu
Figure 1. Emblème de la CFCL de
Kisi-Mbosa Chamakasa
Carte 2. Carte de Kisi-Mbosa Chamakasa
Figure 2. Provinces et pays limitrophes du
Nord-Kivu
Figure 3. Répartition des
enquêtés selon leurs villages
Figure 4. Répartition des
enquêtés suivant leurs Ages.
Figure 5. Répartition des
enquêtés selon leurs sexes.
Figure 6. Répartition des
enquêtés selon leurs états civils.
Figure 7. Répartition des
enquêtés selon leurs niveaux d'instruction.
Figure 8. Répartition des
enquêtés suivant leurs professions
Figure 9. Opinions des enquêtés sur
le statut de la forêt
Figure 10. Opinions des enquêtés
sur leur compréhension du mot Forêt Communautaire
Figure 11. Opinions des enquêtés
sur le Zonage de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa
Figure 12. Opinions des enquêtés
sur le Plan Simple de Gestion
Figure 13. Opinions des enquêtés
sur la commercialisation des bois dans la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa
Figure 14. Opinions des enquêtés
sur la gestion des bénéfices issus de la conservation de leur
CFCL
Figure 15. Opinions des enquêtés
sur l'enquête socio-économique de la CFCL de Kisi-Mbosa
Chamakasa
Figure 16. Opinions des enquêtés
sur l'inventaire multi ressources
Figure 17. Opinions des enquêtés
sur la cause de l'acceptation de la FORCOM
Figure 18. Opinions des enquêtés
sur la cause de la gestion durable de leurs ressources forestières
LISTE DES TABLEAUX Tableau 01. Listes des
territoires de la province du Nord-Kivu Tableau 02. Situation
démographique de la Province du Nord-Kivu Tableau 03.
Cadre opératoire
Tableau 04. Répartition de la
population par village et sexe.
Tableau 05. Opinions des
enquêtés sur leurs droits sur la forêt
Tableau 06. Opinions enquêtés
sur le changement constaté dans leur vie depuis l'acquisition officielle
de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa
Tableau 07. Opinions enquêtés
sur les aides et appuis reçues à travers la conservation de leurs
forêts communautaires
Tableau 08. Opinions des enquêtés
sur les avantages de la FORCOM
Tableau 09. Opinions des
enquêtés sur les contraintes liées à la gestion de
la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa
Tableau 10. Opinions de peuple Mbuti-Babuluko
sur les Opportunités ouvertes par la FORCOM
Tableau 11. Opinions des enquêtés
sur leurs priorités en matière de développement
Tableau 12. Opinions des enquêtés sur les
initiatives du développement en cours
Tableau 13. Analyse MOFF/BEEM
Tableau 14. Croisement des
éléments internes et externes par l'analyse MOFF
ix
RESUME
Le monde réfléchit de plus en plus
différemment en ce qui concerne la gestion et la conservation des
forêts. De nos jours, on estime qu'il faut donner aux peuples qui vivent
dans et autour des forêts la responsabilité de les gérer et
le droit d'en tirer des bénéfices. La foresterie communautaire
peut être un moyen efficace de réduction de la pauvreté et
de promotion d'une gestion durable des forêts. Et en devenant un
mouvement populaire, la foresterie communautaire force les forestiers
conservateurs à changer leur façon de penser.
Elle offre des leviers puissants pour instaurer une gestion
durable des forêts et réduire la pauvreté de la population
forestière locale dans le bassin du Congo. Pourtant, là où
elle a été mise en oeuvre pour la première fois en Afrique
(au Cameroun), jusqu'à présent elle n'a
généralement pas réussi à atteindre ses objectifs.
L'émergence de la FORCOM dans cette région est favorisée
par le contexte national ou la naissance des savoirs culturels autochtones et
leurs droits selon leurs savoirs et leurs normes.
L'Objectif de cette étude est d'analyser l'impact de la
CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa à atteindre la durabilité sociale de
peuple Mbuti-Babuluko et d'évaluer le mode de gestion de cette CFCL.
Pour répondre à la problématique de cette
étude, l'analyse Veraegenienne et Politzerienne de la dialectique
matérialiste nous a été utile, cette méthode a
été accompagnée par les techniques d'interview, de
questionnaire et documentaire.
Après les investigations, les résultats ont
montrés que la communauté Mbuti-Babuluko participe effectivement
à la gestion durable des ressources disponibles dans leur concession
Forestière de Communauté Locale, cette participation effective
à la gestion de leur CFCL conduit à la valorisation de ses
ressources.
Il nous parait de dire avec exactitude que, la Foresterie
communautaire constitue un atout majeur au relèvement de la
pauvreté de cette communauté, à moins qu'ils abandonnent
leur mode de gestion actuel. Néanmoins, la gestion communautaire
actuelle de ce peuple est conforme à la gestion prévue par les
législateurs, il ne leur reste que le finissage du plan simple de
gestion qui est en cours d'élaboration.
SUMMARY
The thoughtful word increasingly leeches differently when it
comes to forest management and conservation. Today, it is believed that the
people who live in and around forests must be given responsibility for managing
them and the right to benefit from them
The Community forestry can be an effective means of reducing
poverty and promoting sustainable forest management. And by becoming a
grassroots movement, community forestry is forcing conservative foresters to
change the way they think
It offers powerful levers to achieve sustainable forest
management and reduce poverty among the local forest population in the Congo
Basin. Yet, where it was first implemented in Africa (Cameroon), so far it has
generally failed to achieve its objectives
The emergence of FORCOM in this region is favored by the
national context or the birth of indigenous cultural knowledge and its rights
according to their knowledge and standards.
The objective of this study is to analyze the impact of the
CFCL of Kisi-Mbosa Chamakasa to achieve the social sustainability of
Mbuti-Babuluko people and the second aims to evaluate the management mode of
this CFCL
To answer the problem of this study, the Veraegenienne and
Politzerienne analysis of materialist dialectics was useful to us; this method
was accompanied by interview, questionnaire and documentary techniques.
After an investigation, the results show that the
Mbuti-Babuluko community actually participates in the sustainable management of
the resources available in their Local Community Forest Concession, this
effective participation in the management of their CFCL leads to the
development of its resources.
It seems to us to say accurately that Community Forestry is a
major asset in alleviating the poverty of this community, unless they abandon
their current mode of management. Nevertheless, the current community
management of this people is in accordance with the management planned by the
legislators, they only have the finishing of the simple management plan which
is under development.
INTRODUCTION
1. CONTEXTE DE L'ETUDE
Le monde réfléchit de plus en plus
différemment en ce qui concerne la gestion et la conservation des
forêts. De nos jours, on estime qu'il faut donner aux peuples qui vivent
dans et autour des forêts la responsabilité de les gérer et
le droit d'en tirer des bénéfices. La foresterie communautaire
peut être un moyen efficace de réduction de la pauvreté et
de promotion d'une gestion durable des forêts. Et en devenant un
mouvement populaire, la foresterie communautaire force les forestiers
conservateurs à changer leur façon de penser.1
Soulevé au sommet de RIO de Janeiro en
19922, le problème de la gestion participative de terroir est
devenu une préoccupation majeure dans la politique de la bonne
gouvernance et le programme du développement des pays forestiers
à travers le monde.
Le lendemain de cette conférence, le secrétaire
général, Maurice Strong3, faisant le constant suivant
: « Nous avons perdu notre innocence. Maintenant que nous savons que
notre civilisation, et même toute vie sur notre planète est
condamnée, sauf si nous nous plaçons sur l'unique trajectoire
viable à la fois pour les pauvres et pour les riches. Pour cela, le nord
doit modérer sa consommation des ressources et le sud échappe
à la pauvreté. Le développement et l'environnement sont
indissociablement liés et doivent être abondé par un
changement de mentalité, de contenue et d'usage de la croissance. Les
trois critères à réunir sont la justice sociale,
la prudence écologique et l'efficacité économique
».
Cependant, les enjeux liés à la conservation de
la biodiversité ayant conduit à la prise de conscience
environnementale à l'échèle international ont
occasionnés notamment en Afrique subsaharienne francophone la mise en
oeuvre de programme d'aménagement des aires spécifiques de
protection et/ou de valorisation de la faune.4
1MAINDO A., CAPA F., 2014, la FORCOM en RDC,
première expérience, défis et opportunité,
Tropenbos internationale RDC.
2Conférence des Nations Unis sur
l'environnement et développement (CNUED) tenues à RIO de Janeiro
(Brésil) en 1992
3 SRONG, 1992, cité par Innocent M, la
foresterie communautaire à l'épreuve de la durabilité
sociale, en province du Nord-Kivu, UNIKIS, 2017, P1
4 Op.cit., P1
2
La République Démocratique du Congo (RDC)
détient le deux tiers du bloc forestier du bassin du fleuve Congo. Ces
forêts jouent un rôle important tant du point de vue
socioéconomique qu'écologique, en matière de conservation
de la diversité biologique. Afin d'assurer l'aménagement et la
gestion durable des forêts, la RDC a adoptée plusieurs
mécanismes, entre autre la participation des communautés locales
aux actions de gestion forestière, notamment à travers la
foresterie communautaire.5
En effet, l'article 226 du code forestier donne aux
communautés locales la possibilité de demander et d'obtenir un
titre dénommé Concession Forestière de Communauté
Locale, (CFCL) sur une partie ou la totalité des forêts qu'elles
possèdent en vertu de leurs coutumes.
Dans ce contexte, la matérialisation de l'article 22 du
code forestier a été faite par le gouverneur de la Province du
Nord-Kivu du 11, avril, 2019 au 20, juillet, 2020, où il a signé
sept arrêtés portant attribution des CFCL. A ce temps, la RDC
avait déjà 70 CFCL dont sept au Nord-Kivu7.
Après l'attribution de celles-ci, la phase de gestion s'est
annoncée avec beaucoup des défis dans l'accompagnement des
communautés locales pour l'utilisation durable des ressources
forestières, la conservation des espèces animales
endémiques et le développement socio-économique, c'est
pourquoi, le Réseau CREF8 a sensibilisé et
formé les intervenants dans le domaine forestier pour prévenir et
mettre fin à des conflits forestiers mais également pour
promouvoir le développement de la communauté locale et
autochtone.
5 Guide d'élaboration du plan simple de
gestion des CFCL élaboré par la Division de la Foresterie
Communautaire du Nord-Kivu en 2017.
6 Loi N°011/2002 du 29 août 2002 portant code
forestier de la RDC
7 UICN, Les nouveaux espaces forestière sous gestion
communautaire en territoire de Walikale au Nord Kivu en RDC, publier le
01/01/2021 dans PPI consulté le 10/12/2021 à 13h58
8http//WWWforest
9 ROMERO, 2010, http//
wwwpart.fr
Participation de la population autochtone à la prise de
décision de la gestion de la CFCL de SIPBAA, Nicaragua
3
2. ETAT DE LA QUESTION
Nous ne sommes pas le premier à aborder ce sujet. La
probité, l'honnêteté scientifique exige que nous puissions
inventorier les travaux de nos prédécesseurs qui ont menés
leurs recherches dans le domaine similaire au nôtre en fin
d'éviter de faire un travail de routine, de contredire ou d'aboutir au
même résultat dans un même domaine et région
d'étude.
C'est pourquoi nous avons retenu ces quelques travaux
suivant:
Analysant la participation de la population autochtone et
locale à la prise de décision de la gestion de CFCL de SIPBAA au
Nicaragua, ROMERO J. 2010, a évalué la contribution des savoirs
des autochtones à la réussite de la FORCOM. Il a trouvé
que le peuple SIPBAA avait créé une organisation de base
communautaire aux compétences renforcées appelée
Coopérative de peuple SIPBAA, COOSIPBAA en sigle. Cette organisation a
remis à cause les pratiques basées sur les savoirs autochtones.
Il a souligné que, la seule force que présentait la COOSIPBAA est
qu'elle ouvrait à la communauté les opportunités
d'accès aux financements des projets des forêts, PROFOR en sigle,
de la Banque Mondiale et ceux du fond mondial pour la nature (WWF) visant
à promouvoir la commercialisation des bois
certifiés.9
Nous avons lu avec intérêt le travail d'OFFEN D.,
2002, qui s'est penché sur la participation et l'engagement de la
communauté SIPBAA à la Coopérative de la Communauté
SIPBAA (COOSIPBAA), il cherchait à identifier les contraintes que
présente la COOSIPBAA à la réussite de la FORCOM. Il a mis
l'accent sur la force qu'avait cette communauté à réussir
à atteindre le développement durable par la FORCOM, mais il s'est
posé un problème de gestion. Cette dernière a
suscité la faible participation et le manque d'adhésion de la
communauté à la suite de manque de transparence dans la gestion
des revenus issus de la FORCOM. Il a suggéré que, la
communauté peut faire respecter le Plan Simple de Gestion (PSG) ou le
modifier si c'est le PSG qui cause problème afin il faudrait favoriser
l'alternance au pouvoir dans les organes de gestion de la CF
Dans l'étude accès sur l'intégration de
la communauté locale et autochtone à la dynamique de la FORCOM en
Afrique, la Ignace MUGANGUZI, cherchait le niveau de l'intégration des
pays Africains à la dynamique de la FORCOM, cet auteur a trouvé
qu'au
4
tournant de 21ième siècle, une
quinzaine des pays notamment le Cameroun, le Ghana, la Tanzanie, le Madagascar,
l'Indonésie, la Guinée équatoriale, l'Inde, ... avaient
déjà intégrés dans leurs codes forestiers le volet
participation communautaire. Il ajoute que, cette intégration des
autochtones était sur papier mais sur terrain il y avait d'autres
réalités. Il dit en outre que, pour que la participation des
autochtones soit réellement effective, l'Etat doit impérativement
faire preuve d'une stabilité et respecter le contrat de gestion fait
avec la population.
Dans l'étude relative à l'impact de la FORCOM
sur réduction de la pauvreté, AHTZIR G., cherchait la
contribution de la FORCOM face au défi de la Pauvreté dans les
Six régions du Sud du Cameroun. Il a trouvé que
théoriquement, celle-ci est un moyen pour améliorer la condition
d'existence de la population, mais quand il a comparé cette
théorie à la pratique il a trouvé un décalage parce
que les actions de la FORCOM ne se matérialisent pas.10
RAMAZANI I11, dans son étude sur la
foresterie communautaire à l'épreuve de la durabilité
sociale, il a fixé son regard sur la Forêt communautaire des
peuples Mbuti-Babuluko dans le secteur de Bakano. Cet auteur a fait une
étude sur la CFCL non encore attribuée par l'Etat à la
communauté locale. Il cherchait à savoir l'atout que peut
présenter la FORCOM à la durabilité sociale de peuple
Mbuti-Babuluko et la manière dont cette CFCL sera gérée.
Il a trouvé que la FORCOM pourra contribuer à la gestion durable
des ressources mais pas à la réduction de la pauvreté
à cause notamment du problème de gestion. Il a souligné
que, pour que cette FC puisse atteindre son idéal, il faut qu'elle soit
gérée selon les règles préétablies par les
législateurs
Notre étude se diffère des
précédentes par le fait qu'elle fait une analyse MOFF
c'est-à-dire analyse des Forces, des Faiblesses, des Menaces et des
Opportunités que peut présenter la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa
à atteindre le développement durable, différemment aux
prédécesseurs qui ont analyser la participation,
l'intégration, les savoir autochtones, et l'Etat de la Foresterie
Communautaire.
10 AHTZIR G. CIFOR, les FORCOM ont souvent des
résultats mitigés à ce qui concerne l'amélioration
de la condition de vie.
11 MIZABA I., la FORCOM à l'épreuve de
la durabilité sociale dans la province du Nord-Kivu, UNIKIS, 2017.
5
3. PROBLEMATIQUE
La République Démocratique du Congo
détient d'importantes ressources naturelles dont l'exploitation est
à même de la propulser au rang des nations les mieux nanties et
prospérés en terme de développement
socio-économique.
En effet, outres les richesses minières variées
que contient son sous-sol, le pays recèle à lui seul environ 62%
du massif forestier du bassin du Congo, soit 155,5millions d'hectares des
forêts reparties sur plus de 50% de l'étendue de son
territoire12.
Hormis l'importance économique et environnementale de
ces forêts sur le plan national et international, il faut souligner
l'impact local, au niveau même des communautés qui en
dépendant étroitement, que l'exploitation des ressources
forestières peut avoir sur le niveau de vie et l'amélioration des
moyens d'existence de celle-ci.
Traditionnellement, les communautés ont pu gérer
leurs forêts, que ce soit dans un cadre clanique ou des lignages.
Ainsi, avec une priorité essentiellement portée
vers l'auto subsistance, elles ont pu maintenu sans beaucoup de
problèmes, la pérennité des ressources disponibles. Mais
l'avènement et le développement de l'économie des
marchés ainsi que l'exode sont venus bouleverser le cours de l'histoire
en menant des nouveaux acteurs aux visés de plus en plus capitalistes
qui ont comme premier souci d'exploiter les ressources présentes pour en
tirer le maximum des bénéfices.
Les communautés locales ont aussi participés,
dans une certaine mesure à l'effritement de ce capital naturel et en
sont à certain des grés responsables.
Dans la recherche des compensations sur la perte de certains
privilèges reconnus aux communautés en tant qu'actrices du
foncier et propriétaires traditionnelles, l'Etat a
développé quelques mécanismes dont les effets sont souvent
apparus non satisfaisants face aux préjudices engendrés.
C'est ainsi qu'en forêts de production pérennante
détenues en concession forestière, ont été
développées de concepts innovant faisant allusion notamment
à la
12 MBULA G, 2019, cours de sylviculture, Inédit, G2, ISDR
Walikale, P. 2.
6
consultation (Enquêtes Préalables), à la
participation et aux cahiers de charge en faveur des communautés
riveraines.
Ces différents concepts à ce jour restent
généralement mal compris et mal appliqués pour produire
les effets entendus dans le changement du niveau de vie des populations
affectées.
Cette disposition vient aussi renforcer le droit coutumier
historique en leur ouvrant la possibilité d'être enregistré
et documenté par la délivrance d'un titre que constitue une
CFCL.13
Au cours de vingt dernières années, la
foresterie communautaire s'est imposée comme une notion clef des projets
de développement mis en oeuvre dans les régions
forestières tropicales visant à permettre d'atteindre les trois
objectifs du développement durable : économiques, sociaux et
environnementaux.14
Cette notion renvoie à une forme de gestion et
d'exploitation des forêts dans lesquelles les communautés qui
élaborent ensemble et impliquent les règles d'accès et
d'usages des forêts participent à son exploitation15
La Foresterie Communautaire offre des leviers puissants pour
instaurer une gestion durable des forêts et réduire la
pauvreté de la population forestière locale dans le bassin du
Congo. Pourtant, là où elle a été mise en oeuvre
pour la première fois en Afrique (au Cameroun), jusqu'à
présent elle n'a généralement pas réussi à
atteindre ses objectifs. D'aucuns l'explique par l'approche «
autoritaire et uniforme » généralement
employée pour créer les Concessions Forestières de
Communauté locale dans les régions les rendant inadaptées
aux besoins et aux pratiques coutumières des peuples forestiers et
échouant de promouvoir la sécurité foncière. En
outre, des procédures bureaucratiques couteuses ont rendues les
Forêts Communautaires inaccessibles pour des nombreuses
communautés, ce qui a souvent conduit à la capture par les
élites des forêts générées par les
communautés et à l'instauration de l'arrangement commerciaux
abusifs16.
Des nombreuses initiatives des FC ont été
marquées par une profonde méconnaissance des institutions locales
ou traductionnelles de la part de ceux qui le
13 MAINDO A., CAPA F., 2014, la FORCOM en RDC, première
expérience, défis et opportunités. Tropenbos
internationale
RDC.
14Sabogal, Rapport USAID 2013, en ligne
15Idem
16Ibidem
7
conçoivent et le mettre en oeuvre. Outre la
résistance générale à reconnaitre les droits
foncier locaux, il y a une tendance à considérer les institutions
locales comme les survivances d'un passé « primitif » peu
pertinent pour les systèmes de gestion moderne.17.
Au Nicaragua, la FORCOM émerge durant les années
2000 et devient l'un des piliers du développement dans les côtes
Atlantiques Nord comme dans les autres pays d'Amérique Centrale. La
notion s'impose pendant la période compliquée de
réconciliation nationale et fait suite à des années de
conflits ayant bouleversés la trajectoire socio politique et
économique des pays qui souvent participaient à la dynamique de
la déforestation.
L'émergence de la FORCOM dans cette région est
favorisée par le contexte national ou la naissance des savoirs culturels
autochtones et leurs droits selon leurs savoirs et leurs normes. (LARSON P,
1989).18
En conséquence, la reconnaissance des savoirs
autochtones dans la manière de concevoir les projets s'impose et les
interventions du développement réorientent leurs logiques, de la
promotion d'un protectionniste sanctifiant la nature dans les aires
protestées à une nouvelle conception fondée sur les
exploitations forestières associant les
communautés.19
Le plan national de la FORCOM est envisagé comme
reconnaissance de l'exercice effectif du droit des peuples autochtone pour le
renforcement de la capacité de gestion, d'organisation, de
planification, d'administration et de commercialisation des produits des
forêts pour générer des plus grands contrôles dans
l'usage durable FUNICA, (Fondation Ford and Graa, 2010)20
Toutefois, deux décennies après le lancement de
la FORCOM dans le côté Atlantique Nord du Nicaragua, les
résultats demeurent mitigés. Si les réussites techniques
et organisationnelles sont indispensables, les problèmes importants
demeurent. La situation écologique, économique et sociale dans
les communautés autochtones reste précaire marquée par la
pauvreté, le sous-emploi ainsi que par les conflits parfois violent
à plusieurs niveaux d'ordres. (PREZ B, 2003).21
17Ibidem
18Larson P. 199+89, Emergence de la FORCOM en
Amérique, en ligne.
19JARQUIN, 1013, article en ligne
20 Idem
21BREZZ B. Cité par AKILIMALI D., implication
de Batwa Babuluko comme moyen de lutte contre la pauvreté et la
discrimination au sud Kivu, Mémoire, ISDR Bukavu, 2012,
P6.
8
En raison de la préoccupation croissante
suscitée par ce problème, en dépit des échecs de la
FORCOM à atteindre le développement durable, nous nous sommes
posé les questions suivantes :
- Comment est-ce que la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa est
gérée ?
- Quel est l'impact de la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa sur la vie
de la communauté Mbuti-Babuluko ?
4. HYPOTHESE
Selon Pierre ROGER22, une hypothèse est une
proposition des réponses aux questions posées à propos de
l'objet de recherche.
A l'égard de ces questions nous avons émis les
hypothèses selon lesquelles :
- Les règles établies par les
législateurs ne sont-elles pas respectées pour la gestion de la
CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa?
- Plus le peuple Mbuti-Babuluko valorise les ressources
disponibles dans la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa, plus celle-ci va assurer la
durabilité sociale de ce peuple.
5. BUT ET OBJECTIFS
a) But du travail :
Ce travail contribue à l'analyse des Forces, des
Faiblesses, des Menaces et des Opportunités qu'offre la CFCL Kisi-Mbosa
Chamakasa à atteindre la durabilité sociale de peuple
Mbuti-Babuluko.
b) Objectifs du travail :
Aucun travail ne peut être réalisé sans
objectif, c'est ainsi que le nôtre vise double objectif : le premier est
d'évaluer le mode de gestion de la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa et le
second vise à d'analyser l'impact de la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa sur la
durabilité sociale de peuple Mbuti-Babuluko
6. METHODOLOGE
a) Méthode : Nous retenons par Claude
JAVEAU(1976)23, qu'une méthode est essentiellement une
démarche intellectuelle qui vise d'un côté à
établir rigoureusement un
22Piere ROGER, Cité par MUHINDO KAFUNGA, 2011,
Problématique de gestion des ordures ménagères dans le
groupement Mbinga Sud en Territoire de Kalehe, TFC, ISDR Bukavu, P2.
23Claude JAVEAU, 1976, cité par Yve CIRHUZA
KASOLE,2009, problématique de manque d'eau potable dans la ville de
Bukavu, TFC, ISDR BUKAVU, P3.
9
objet de science et de l'autre côté à mener
un raisonnement portant sur cet angle de la manière la plus rigoureuse
possible.
Pour tout travail scientifique pour arriver à un
résultat, il faut toujours passer par une démanche. C'est ainsi
que dans le cadre de notre étude, nous sommes passés par la voie
ou le schéma de la dialectique matérialiste de POLITZER et
VERHAEGEN qui nous a permis de trouver les explications sur l'impact de la
FORCOM face aux défis du développement durable au Nord-Kivu. Dans
ce schéma nous allons suivre le protocole à quatre lois suivantes
:
7. La loi de connexion universelle :
posée que tout s'influe sur tout, rien n'existe seul, tout agit
sur tout.
8. La loi de mouvement : posée que
tout se transforme, rien ne reste là où il était.
9. La loi de contradiction : posée
que rien ne recommence jamais exactement, toute chose contredit toujours
l'autre qui était.
10. La loi de changement qualitatif :
posée que la quantité influe sur la qualité.
L'opérationnalisation se fera dans le deuxième
chapitre du présent travail.
b) Techniques : les techniques sont des
outils d'investigations ou moyens d'étude auxquels recours un
chercheur.
Pour récolter ces données nous avons fait
recours à la technique de questionnaire, la technique d'interview et la
technique documentaire.
Les explications sur l'application de ces techniques se
feront dans le deuxième
chapitre.
11. CHOIX DU SUJET :
Le choix de ce sujet ne ressort pas du néant.
Après avoir constaté que dans beaucoup de Forêts
Communautaires le résultat en est mitigé, nous avons fait le
choix à ce sujet pour appréhender les forces et les contraintes
de la FORCOM d'une part et d'autre part les menaces et les opportunités
qu'offre la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa au PAP Mbuti-Babuluko.
10
12. INTERET DU SUJET
Le présent travail veut alors être une alerte
à la Communauté Mbuti-Babuluko et à toutes les parties
prenantes de la FORCOM en RDC en général et de la CFCL Kisi-Mbosa
Chamakasa en particulier car elle veut expliquer l'impact de la FORCOM et
identifier les inquiétudes et incommodités de la FORCOM à
atteindre la durabilité sociale.
Ce travail donne une orientation stratégique pouvant
permettre la réussite de la Kisi-Mbosa Chamakasa et propose quelques
solutions concourant à minimiser les problèmes de la FORCOM en
vue d'atteindre la durabilité sociale.
Ainsi, ce travail a double intérêt :
? Intérêt théorique ou scientifique
:
Sur le plan théorique, l'intérêt que
présente cette étude est à la fois sociologique,
écologique et économique.
- Quant à l'économie, ce travail démontre
l'impact de la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa sur les conditions de vie de PA
Bambuti-Babuluko ;
- Concernant l'écologie, cette étude analyse les
forces et les opportunités que peut présenter la CFCL Kisi-Mbosa
Chamakasa à la gestion durable des ressources
- Et Sur le plan social, le présent travail explique la
contribution de CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa au renforcement de la cohésion
sociale de peuple Mbuti-Babuluko et ses voisins.
? Intérêt pratique :
Sur le plan scientifique, ce travail n'est
bénéfique qu'aux chercheurs en sciences sociales mais aussi aux
différentes organisations accompagnatrices des communautés dans
le processus de la FORCOM.
Pour les scientifiques, ce travail constitue une alerte pour
toutes les parties prenantes de la FORCOM en RDC en général et
celles de Kisi-Mbosa Chamakasa en particulier. Ce travail permettra aux parties
prenantes de découvrir les opportunités et les contraintes de la
FORCOM en fin de prendre les dispositions permettant d'atteindre le
développement durable.
11
13. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DU SUJET
Plusieurs études sur la FORCOM ont déjà
été menées et peuvent encore être menées dans
le future car, c'est un vaste domaine de recherche.
A cela, nous avons limité notre étude dans le
temps et dans l'espace pour éviter de faire un travail à
caractère globalisant ou superficiel qui mènera à des
discours creux et pompeux.
- Sur le plan spatial : notre étude
s'est effectuée en RDC, dans la province du Nord-Kivu, Territoire de
Walikale. Nous ne nous intéressons qu'au PA Mbuti-Babuluko à
travers leurs CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa. Nos investigations couvrent les quatre
villages que constitue cette CFCL à savoir : Kambushi, Kilali, Kisa et
Lufito.
- Sur le plan temporel : ce travail ne
considère que la période allant de 2019-2021, période
coïncidant avec l'acquisition officielle de la CFCL de Kisi-Mbosa
Chamakasa par l'arrêté provinciale N°023/CAB/GP-NK/2019 du
11/04/2019 portant attribution de la Concession Forestière de
Communauté Locale de Bambuti-Babuluko en secteur des Bakano, Territoire
de Walikale.
14. DIVISION DU TRAVAIL
Le présent travail comporte quatre chapitres hormis
l'Introduction et la
Conclusion.
Le premier chapitre porte sur les
généralités, le deuxième chapitre cadre avec la
méthodologie, le troisième chapitre consiste à
présenter, analyser et interpréter les données et le
quatrième chapitre nous ramène à la discussion des
résultats. Dans ce dernier nous allons finir par proposer une
orientation stratégique.
15. DIFFICULTES RENCONTREES
Pendant la réalisation de ce travail, nous nous sommes
heurtés à plusieurs difficultés mais les majeurs sont les
suivantes :
- Manque de temps suffisant pour faire l'enquête sur
terrain compte tenu du calendrier académique surchargé. A cela,
nous avons préparé nos enquêtés à travers
leur leaders locaux ;
- Indisponibilité de certains enquêtés
lors de notre enquêtes, face à cela, nous avons utilisé
l'échantillonnage accidentel ;
12
- Certains enquêtés ne nous ont pas facilement
donné les informations en rapport avec notre étude en nous
considérant comme une ONG, pour contourner cette situation, nous avons
usé notre savoir-faire et savoir être en fin de les conscientiser
en les montrant le bien fondé de notre étude.
CHAPITRE PREMIER. GENERALITES
Ce chapitre traite les notions générales en
rapport avec notre objet d'étude. Il est subdivisé en trois
principaux points, dont le premier concerne le cadre conceptuel ou la
définition des concepts clés, le deuxième concerne la
présentation de la région d'étude et le troisième
explique la théorie sur le sujet d'étude et le cadre
opératoire du sujet.
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES DE BASE
Robert K.M. (1965)24 écrit : une recherche
consciente de ses besoins ne peut passer de la nécessité sans
clarifier ses concepts. Car une des exigences essentielles de la recherche est
que les concepts soient définis avec une clarté suffisante pour
lui permettre de progresser.
Dans tout travail il y a toujours des concepts clés qui
reviennent et dont la définition constitue le point de départ
pour sa compréhension. Dans le cas de notre étude, il est
important de commencer par définir les concepts clés qui
reviendront en leitmotiv tout au long de notre travail.
Nous dévons donc définir successivement le
concept Foresterie Communautaire et la vie des PAP Babuluko ainsi que les
concepts qui leurs sont liés.
A. FORESTERIE COMMUNAUTAIRE
On entend régulièrement parler de la Foresterie
Communautaire, selon Carmel KIFUKIETO, chargé de programme du Centre
d'appui à la gestion durable des forêts, CAGDF en sigle,
définit la Foresterie Communautaire comme ensemble des pratiques,
techniques et méthodes d'utilisation de la forêt et des ressources
naturelles qui en dépendent et est réglementée par des
textes légaux précis, prévoyant la participation des
communautés locales25. Ceci est illustré par cette
phrase : « Une communauté locale peut, à sa demande, obtenir
perpétuellement à titre de la concession forestière, une
partie ou la totalité des forêts protégées parmi les
forêts régulièrement possédées en vertu de sa
coutume ».
24 Robert KING MERTON, 1965, éléments des
théories et méthodes sociologiques, paris, éduction
plon.
25Well-grounded.org, Carmel KIFUKIETO, Centre d'Appui
à la Gestion Durable des Forêts, qu'est-ce que la Foresterie
Communautaire, Gouvernance Forestière et droit des communautés
locales/peuples autochtones, publié le 14, septembre, 2018,
Consulté le 15, mai, 2022.
14
+ Forêt : C'est une étendue
abritée par les espèces animales, végétales
ligneuses, stratifiées, des lianes, ayant l'influence sur
l'environnement26.
Selon le dictionnaire petit robert, une forêt est une
étendue peuplée principalement d'arbres27.
+ Communautaire : état de ce qui est
commun ou qui appartient à plusieurs personnes28.
+ Communauté Locale : est une
population traditionnellement organisée sur la base de coutume et unis
par les liens de solidarité clanique ou parentale qui fonde sa
cohésion interne. Elle est caractérisée, en outre par son
attachement à un terroir déterminé.29
Le dictionnaire petit robert considère l'expression
communautaire comme ce qui a la forme d'une communauté ou ce qui est
commun.
+ L'article 1 du code forestier et l'article
2 du décret 14/018 définissent la Communauté Locale comme
« une population traditionnellement organisée sur base de la
coutume et unis par des liens de la solidarité clanique ou parentale qui
fonde sa cohésion interne. Elle est caractérisée, par son
attachement à un territoire déterminé ».
D'après cette définition, les immigrants ne
peuvent prétendre aux droits traditionnels sur la terre et les
ressources même s'ils vivent dans le même village depuis plusieurs
décennies. Cette règle discriminatoire peut facilement engendrer
des situations conflictuelles.
+ Forêt Communautaire :Est une
forêt attribuée à une communauté locale dans le but
de la réduction de la pauvreté en milieu rural en favorisant les
ressources disponibles.
Elle signifie encore une portion de terre
protégée que la communauté locale possède
habituellement en vertu de sa coutume.
+ Réserve forestière villageoise
: Ensemble de la communauté villageoise qui détient le
droit de propriété sur la forêt30.
26 Théodore I., Cours inédit de
l'aménagement et conservation du sol, G3, ISEA-BENGAMISA, 2020, P7
27 Dictionnaire petit robert, 2008, P238
28 Dictionnaire la rousse, T1, Paris ? 1970, P254
29 Article 2 du décret N°14/018 du 02
août 2014 fixant les modalités d'attribution des concessions
forestières aux communautés locales
30 Faustin MUSUBAO, Cours inédit de Gestion durable des
Ressources Naturelles, G2, ISDR WALIKALE, 2019, P20.
15
+ Réserve communautaire : Un sous
ensemble de la communauté villageoise est propriétaire de la
forêt et se charge de son aménagement31
+ Aire protégée : l'Union
Internationale de la Conservation de la Nature (UICN) définit une aire
protégée comme une Portion de la Terre, de milieu aquatique ou de
milieu marin, géographiquement délimitée, vouée
spécialement à la protection et au maintien de la
diversité biologique, aux ressources naturelles et culturelles
associées pour ces fins, légalement désignée,
réglementé et administrée par des moyens efficaces,
juridiques ou autres.32
+ Aire forestier de gestion villageoise : La
communauté gère une zone de forêt domaniale, sans en
être propriétaire33.
+ Réserve naturelle intégrale :
C'est une aire protégée, c'est un écosystème
remarquable ayant une importance nationale ou internationale. Sa vocation
essentielle est la recherche scientifique34.
+ Parc National : Terroir relativement
étendu en forme d'un ou de plusieurs écosystèmes qui peut
ou qui n'est pas transformé par les activités anthropiques, les
communautés, les habitats et les sites morphologiques y
présentent un intérêt scientifique, éducatif et/ou
récréatif exceptionnel et y renferment des paysages des grandes
valeurs esthétiques35.
+ Monument National : C'est comme le parc,
mais sa superficie qui est réduite souvent à leur
intérêt purement écologique, s'ajoute une valeur culturale
en particulier historique36.
+ Le paysage terrestre ou marin protégé
: C'est une grande diversité du paysage
semi-naturel et plus généralement
anthropisés. Sa vacation principale est le tourisme37.
+ Réserve de biosphère : C'est une aire
protégée pour la protection de la nature, sa
vacation principale est la recherche
scientifique38.
+ Forêt classée : C'est celle
qui a un acte de classement, à un régime juridique moins
restrictif quant aux droits d'usage et d'exploitation39.
3131 Faustin MUSUBAO, Cours inédit de Gestion durable des
Ressources Naturelles, G2, ISDR WALIKALE, 2019, P20. 32 UICN, Cité par
Pr. Léon IYONGO 2021, Cours inédit de statut, aménagement
et gestion durable des aires protégées, L2EDD, ISEA B'SA, P1.
3333 Faustin MUSUBAO, Cours inédit de Gestion durable des
Ressources Naturelles, G2, ISDR WALIKALE, 2019, P21
34 Idem P21
35 Ibidem P36
36 Ibidem P36
37 Ibidem P36
38 Ibidem P36
39 Ibidem P37
16
+ Forêt protégé : C'est
une forêt qui n'a pas fait l'objet d'un acte de classement et est soumise
à un régime juridique moins restrictif aux droits d'usage et aux
droits d'exploitation.
+ Forêt de production permanente :
C'est une forêt soustraite des forêts protégées par
une enquête publique en vue de le concéder et est soumise aux
règles d'exploitations prévues par le code forestier et ses
mesures d'application.
+ Forêt de Communauté Locale :
c'est une portion de terre protégée qu'une
communauté locale possède en vertu de sa coutume40
+ Concession Forestière de Communauté
Locale : le décret N°014 définit la CFCL comme une
forêt attribuée gratuitement et perpétuellement à
une communauté locale par un Etat sur base des forêts qu'elle
possède régulièrement en vertu de sa coutume en vue de son
utilisation sous toutes ses formes, pour la satisfaction de ses besoins vitaux,
avec l'obligation d'y appliquer des règles et pratiques de gestion
durable41
+ La foresterie communautaire : est donc une
responsabilité des communautés locales ou des peuples autochtones
dans la gestion des espaces forestiers et de leurs ressources (PFNL,
biodiversités animales, écotourisme, bois d'oeuvre, ...)
+ selon la FAO, la foresterie communautaire
(1978)42est considérée comme toute situation
impliquant les populations locales dans les activités
forestières, de l'établissement des parcelles boisées dans
la région en déficit en bois pour les besoins locaux aux
activités d'arboriculture traditionnelle.
Dans le cadre de notre travail nous considérons la
foresterie communautaire comme une restitution historique de droit de
propriété aux communautés locales ou aux peuples
autochtones.
Plusieurs autres concepts sont liés à la
Foresterie Communautaire selon les différentes Théories
prédominantes dans la matière comme nous les définissons
ci-haut.
40 Article 2 du décret N°14/018 du 02
août 2014 fixant les modalités d'attribution des concessions
forestières aux communautés locales
41 Idem
42Proceding of the international warkshop on
community forestry in Africa participatorie forest management : a strategie for
sustainable forest management in africa, 30, avril, 1999, Banjul, Gambie,
2000
17
B. LA VIE DE PEUPLE MBUTI BABULUKO
a) Peuple :
? Le mot peuple est une notion polysémique dont le sens
varie selon le contexte relative des civilisations et sont liés par un
certain nombre des coutumes et institutions communes. Il désigne
à la fois :
? Un ensemble des individus constituant une nation, vivant sur
un même territoire et soumis aux mêmes lois, aux mêmes
institutions politiques43. Ici le peuple est déterminé
par la nation qui constitue le territoire qu'il occupe et la soumission aux
mêmes règles du droit.
? Ensemble des humains vivant une société sur un
territoire déterminé et qui, ayant parfois une communauté
d'origine, présente une homogénéité 44
ici le mot peuple est déterminé par un territoire ou une culture
propre mais pas par la soumission aux lois.
? Un ensemble des personnes qui n'habitent pas à un
même territoire, mais qui ont une même origine ethnique ou une
même religion, ont le sentiment d'appartenir à une même
communauté. Ici le peuple n'est définit que par une culture ou
une tradition commune. C'est la vision la plus étendu de la notion du
peuple.
Regaux François45 indique qu'un peuple c'est
l'ensemble de personnes vivant dans une même région, ayant la
même race, même culture, même langue et parfois la même
religion. Il peut avoir d'implications différentes en sociologie, en
droit, en politique ou en relation internationale et doit être
rapprochée à des voisinages sémantiques, des
complémentarités conceptuelles, d'identité
matérielle ou qui sont même coextensives.
La différence entre peuple et population réside
dans le sens que le premier est le résultat naturelle de l'union sociale
ou une association mutuelle d'homme poussée par une similitude de
condition extérieur de vie et la population est un ensemble d'habitats
d'un même territoire46
En effet, le terme peuple peut coïncider soit avec l'Etat
ou la notion d'étatique c'est-à-dire avec la population
étatique soit avec une communauté ou une minorité
ethnique
43 Définition du peuple sur le site
cnrtl.fr, consulté le 15, mai, 2022
à 14h30'
44 Idem
45 Regaux François, Cité par AKILIMALI
Dieudonné, 2012, Implication des Batwa-Babuluko comme moyen de lutte
contre la discrimination et la pauvreté, mémoire online, ISDR
BUKAVU
46 E. Cherverra Javier, cité par OLEKO WA OLEKO Joseph, le
peuple comme communauté de manque , élément pour une
définition in cassese, Antonio et Jouvaodmond pour une droit de peuple,
Paris ad Belger, levaut, 1978, P95 et 104
18
ou tribal existant dans un Etat dont elle est partie
intégrante étant donné les diversités sociologiques
Africaines.47
En analysant la particularité des Peuple
Mbuti-Babuluko, la définition ci-haut reflète le contexte mais
dans le contexte de l'Objectif de la Foresterie Communautaire, dans la
présente étude, nous parlons du mot « peuple » dans le
sens d'un ensemble des personnes vivant un même milieu, partageant les
mêmes caractéristiques (langue, tribut, coutume...)
b) Mbuti-Babuluko: Le peuple Mbuti-Babuluko est l'appellation
des peuples autochtones pygmées du territoire de Walikale, car les
peuples pygmées sont reconnus au nom de Batwa au Nord-Kivu. Dans cette
province, ils sont identifiés sous plusieurs dénominations
suivant les régions géographiques données : à
Masisi on les appelle Batwa, A Rutshuru : Tunguti, A Beni, Lubero : Bambote.
c) Pygmée : Du grec, un pygmée
signifie haut d'une coudée, et d'une façon
générale, un homme de petite taille.
Le terme pygmée englobe les différents groupes
ethniques disséminés au long de l'équateur dans des
nombreux Etats de l'Afrique actuelle, (allant de la partie occidentale :
Cameroun, Gabon, Congo, RDC, jusqu'au Rwanda, au Burundi et à l'Ouganda
à l'Est)48
d) Pygmoïde : Est un terme
anthropologique qui désigne certaines ethnies d'Afrique ou d'Asie des
humains de petites tailles. D'ailleurs ce terme signifie pygmées
métissés49.
e) Peuple autochtone : A défaut des
définitions légalement consacrées, nous constatons des
essais et tentatives des définitions faites par différents
auteurs qui se sont intéressés à ce concept.
Le dictionnaire Larousse définit l'autochtone comme celui
qui est originaire du pays qu'il habite et que les ancêtres ont toujours
habité ce pays50.
Littré ajoute que l'autochtone est celui qui est du pays
même qu'il n'y ait pas venu par immigration.
La définition donnée par la convention de
l'Organisation Internationale du Travail, OIT en sigle, renseigne que les
peuples autochtones sont des peuples qui vivaient sur
47
http://fr.wikipedia.org/wiki/pygm%C3%A
48 Paul Emile Littré, dictionnaire de la langue
française, T1 encyclopediabritanique France, versaille 1994, P371.
51 OIT, Cité par Dieudonné AKILIMALI,
Intégration des BATWA6Babuluko comme moyen de lutte contre la
discrimination et la pauvreté, mémoire online, ISDR BUKAVU,
19
leurs terres avant que les Colons venus d'ailleurs ne s'y
installe ou d'autres groupes de population de culture et d'origines
différentes n'y arrivent et deviennent par la suite prédominantes
par la conquête d'occupation, de colonisation ou d'autres moyens. Cette
définition est de plus en plus acceptée51.
Donc en parlant de la vie de peuple Mbuti-Babuluko on vise le
moyen d'existence des peuples autochtones pygmées de la province du
Nord-Kivu en général et du Territoire de Walikale en
particulier.
Les explications claires concernant la vie de peuple
Mbuti-Babuluko se feront dans le dernier point de ce chapitre.
1.2. PRESENTATION DE LA REGION D'ETUDES OU DE LA PROVINCE
DU
NORD-KIVU
La province du Nord-Kivu, à l'instar du Sud-Kivu et du
Maniema a maintenu ses limites. Son chef-lieu est placé à Goma.
Elle a six territoires notamment : Beni, Lubero, Masisi, Nyiragongo, Rutshuru
et Walikale
Carte 1. Carte administrative de la Province du
Nord-Kivu
Source : Carte administrative de la province du Nord-Kivu,
en ligne
a. Historique de la Province du Nord-Kivu
Cette Province est issus du découpage de l'ancienne
Province du Kivu intervenu en 1988 ;
20
En 2007, à la suite des combats, la région
compte d'importants déplacements de la population52
En novembre 2008, des violents combats opposent entre les
milices du Congrès National pour la défense du peuple (CNDP) de
Laurent NKUNDA à l'armée Congolaise dans la Province du
Nord-Kivu. Différentes Organisations nationales qu'internationales ont
dénoncés les violences des forces en présence contre les
femmes et les enfants. Dès avril 2008, le Haut-Commissariat pour les
Réfugiés (HCR) avait déjà sonné l'alarme
devant les déplacements massifs des populations qui fuient les
violences.
Un accord de paix signé en 2003 avait formellement mis
fin à des conflits des plusieurs années, si bien que l'on compte
environs 1,5millions des déplacés à l'intérieur du
pays tandis que quelques 350 000 Congolais ont fui leur pays53
En mai 2015, les rebelles ADF tuent près de 50 civiles
dans le territoire de Beni (au Nord-Kivu) et d'Irumu (en Ituri)54
b. Situation géographique de la Province du
Nord-Kivu
La province du Nord-Kivu est située à l'Est de
la République Démocratique du Congo, d'une région
Ougandaise et du Rwanda. Elle jouxte la Province de l'Ituri au Nord, la
Province de la Tshopo et du Maniema à l'Ouest, et le Sud-Kivu au Sud,
à l'Est, elle est limitée par l'Ouganda et le Rwanda.
c. Figure 2. Les Provinces et les pays limitrophes du
Nord-Kivu
Source : la province du Nord-Kivu et ses
limitrophes, image en ligne
Cette illustration nous explique que, la Province du Nord-Kivu
et limitée à l'Est par l'Ouest de l'Ouganda, à l'Ouest par
la Province du Maniema, à au Nord par la Province de l'Ituri, au Sud par
la Province du Sud-Kivu, au Nord-Est par la Province de
52Fr.m.wikipedia.org,
« HCR, le Nord-Kivu doit faire face au pire déplacement de
personnes de ces trois dernières années » sur le site de
nouvelle de l'ONU, publié le 21, septembre, 2007, consulté le 20,
mai, 2022 0 17h19
53Fr.m.wikipedia.org,
« Nord-Kivu, un million et demi des des personnes en fuite » sur
l'agence de presse de
vaticat.
54Fr.m.wikipedia.org, « RDC : près de 5O civiles
tué au Nord-Kivu et en Ituri en une semaine » Radio Okapi, 9, mai,
2016.
21
l'Ituri, au sud-Est par le Rwanda, au Nord-Sud par la Province
de la Tshopo et au Sud-Ouest par la Province de Maniema.
La province du Nord- Kivu est située à cheval
sur l?Equateur. Elle est comprise entre 0° 58? de latitude Nord et
02° 03' de latitude Sud et entre 27° 14? de longitude Ouest et
29° 58? de longitude Est. Elle est limitée à l?Est par les
Républiques de l?Ouganda et de Rwanda (Sud- Est), au Nord et à
l?Ouest par la Province Orientale, au Sud-Ouest par la Province du Maniema et
au Sud par la province du Sud- Kivu. Sa superficie est de 59.631
Km2, soit environ 2,5 % de l?étendue du territoire
national55.
? Relief
Le relief du Nord- Kivu est très accidenté.
L?altitude varie de moins de 800 m à plus de 2.500 m. certains sommets
atteignent plus de 5.000 m. Ce relief est formé des plaines, des
plateaux et des chaînes de montagne. Les laines alluviales
s?étendent du Nord au Sud du Lac Edouard. Il s?agit, respectivement, des
plaines alluviales de la Semliki et des Rwindi-Rutshuru. Les Rives occidentales
du Lac Edouard se heurtent à un escarpement abrupt, dont le prolongement
vers le Sud, en bordure de la plaine des Rwindi-Rutshuru est connu sous le nom
d?escarpement de Kabasha.
La plaine alluviale de la Semliki est resserrée entre
le prolongement septentrional de l?escarpement riverain du lac Edouard
à, l?Ouest, et l?imposant massif de Ruwenzori (5.119 m) à l?Est.
La plaine des Rwindi- Rutshuru se relève doucement, mais très
régulièrement vers le Sud, où elle se heurte aux champs de
lave qui la relaient vers le massif de Virunga, et particulièrement vers
le groupe des volcans actifs dominés par le Nyamulagira (3.056 m) et le
Nyiragongo (3.470 m).
? Climat
L?hétérogénéité du relief
amène une grande variété de climats. D?une manière
générale, on observe une corrélation étroite entre
l?altitude et la température moyenne. En dessous de 1.000 m, cette
température est voisine de 23° C à 1.500 m, on enregistre
quelques 19° C et à 2.000 m, 15° C environ. La
pluviométrie moyenne varie entre 1.000 mm et 2.000mm. Les
précipitations mensuelles les plus faibles sont enregistrées
entre janvier et février et entre juillet et août. Quatre saisons
caractérisent le climat du Nord- Kivu : deux saisons humides et deux
saisons sèches. La première saison humide se situe entre
mi-août et
55 Division de l?Intérieur, Fiches techniques
des Collectivités et Cités du Nord-Kivu, Juillet 1997.
22
mi-janvier et la deuxième va pratiquement de
mi-février à mi-juillet. Quant aux deux saisons sèches,
elles sont très courtes. La première est observée entre
mi-janvier et mi-février et la seconde entre mi-juillet et
mi-août.
+ Sols
Le climat d?altitude et le relief confèrent aux sols du
Nord- Kivu une certaine complexité. On pourrait néanmoins diviser
les sols du Nord- Kivu en trois grandes classes : Les sols volcaniques
récents : provenant des coulées de lave de volcans. Les
coulées récentes ne permettent pas encore à l?agriculture
de s?y installer, tandis que dans les coulées plus anciennes, la lave
est particulièrement décomposée et forme un sol parfois
encore superficiel mais très fertile. Ces sols se retrouvent entre Goma
et Rutshuru. Les sols des plaines alluviales : ces sols se retrouvent dans les
plaines de la Semliki et proviennent des dépôts lacustres, de la
rivière Semliki et de ses affluents. Les sols des roches anciennes : ces
sols sont très profonds et riches en humus. Ils sont assez argileux et
peu compacts et disposent, en surface, d?une importante réserve de
matières organiques.
+ Végétation
Les principaux types de végétation de la Province
du Nord- Kivu sont :
> Les savanes dominantes dans les plaines alluviales de la
Semliki et de la Rutshuru.
> Les formations climatiques sclérophylles
arbustives et forestières dans la plaine des laves au Nord du Lac
Kivu.
> Les forêts ombrophiles de montagnes : sont
observées essentiellement dans les massifs de Ruwenzori et Virunga. Ces
forêts sont hétérogènes.
> Forêt équatoriale dans les Territoires de
Lubero, Masisi, Walikale et Beni.
> sols des plaines alluviales : ces sols se retrouvent dans
les plaines de la Semliki et proviennent des dépôts lacustres, de
la rivière Semliki et de ses affluents. Les sols des roches anciennes :
ces sols sont très profonds et riches en humus. Ils sont assez argileux
et peu compacts et disposent, en surface, d?une importante réserve de
matières organiques.
+ Végétation
Les principaux types de végétation de la Province
du Nord- Kivu sont :
23
? Les savanes dominantes dans les plaines alluviales de la
Semliki et de la Rutshuru.
? Les formations climatiques sclérophylles arbustives et
forestières dans la plaine des
laves au Nord du Lac Kivu.
? Les forêts ombrophiles de montagnes : sont
observées essentiellement dans les massifs
de Ruwenzori et Virunga. Ces forêts sont
hétérogènes.
? Forêt équatoriale dans les Territoires de Lubero,
Masisi, Walikale et Beni.
? Hydrographie
L?hydrographie du Nord- Kivu est dominée par
l?existence de deux grands lacs à savoir lac Edouard et lac Kivu. Le lac
Edouard : il a une superficie de 2.150 Km2 dont 1.630 Km2 pour la partie
congolaise, avec une profondeur moyenne de 30 m. ce lac est très
poissonneux et constitue une source importante de revenus pour les familles
riveraines. Le lac Kivu : il est le plus haut de l?Afrique centrale parce qu?il
se trouve pittoresquement situé à 1.460 m d?altitude dans la
fosse limitée par les hautes volcans des Virunga. Sa superficie est de
2.700 Km2 pour la partie congolaise avec une profondeur moyenne de 285 m.
Contrairement au lac Edouard, le lac Kivu est peu poissonneux.
Lukulu, Mbalukia et Mbila. Ensemble, ils couvrent une
superficie de 86 Km2 et sont situés à
côté du monastère du même nom, en chefferie de
Bashali, Territoire de Masisi. Le réseau hydrographique comprend aussi
les rivières suivantes : Rutshuru, Rwindi, Semliki, Osso et Lowa.
d. Subdivision administrative de la Province du
Nord-Kivu
La Province du Nord-Kivu est subdivisée en trois Villes
à savoir : Goma (Chef-lieu), Beni et Butembo.
En outre, elle compte six territoires.
Tableau N°01. Les territoires du
Nord-Kivu
Désignation
|
Chef-lieu
|
Superficie/Km2
|
%
|
Territoire de Beni
|
Oicha
|
7 484
|
12,63
|
56 BASEME AMISI, 2008, Cours inédit de Géographie,
5ième année primaire, EP KABAMBA,
57Rapport annuel, Division provincial de
l'intérieur, 2015
24
Territoire de Lubero
|
Lubero
|
18 096
|
30,54
|
Territoire de Masisi
|
Masisi
|
4 734
|
7,99
|
Territoire de Nyiragongo
|
Kibumba
|
163
|
0,27
|
Territoire de Rutshuru
|
Rutshuru
|
5 289
|
8,94
|
Territoire de Walikale
|
Walikale
|
23 475
|
39,62
|
TOTAL
|
59 241
|
99,99
|
Source : cours de géographie
La lecture de ce tableau nous montre que, sur 59
241km2 que compte la Province du Nord-Kivu, le territoire de Beni
représente 7 484 km2 soit 12,63%, le territoire de Lubero
représente 18 096 km2 soit 30,54%, Le territoire de Masisi
4734 km2 soit 7,99%, le territoire de Nyiragongo représente
163 km2 soit 0,27%, le territoire de Rutshuru représente 5289
km2 soit 8,94% et le territoire de Walikale représente 23 475
soit 39,62%.
Tableau N°02. Situation démographique de
la Province du Nord-Kivu
N°
|
TERITOIRE/VILLE
|
Nombre d'habitants en 2015
|
%
|
01
|
Ville de Beni
|
355 289
|
4,4
|
02
|
Ville de Butembo
|
744 868
|
8,22
|
03
|
Ville de Goma
|
876 707
|
10,86
|
04
|
Territoire de Beni
|
1 278 427
|
15,83
|
05
|
Territoire de Lubero
|
1 333 423
|
16,52
|
06
|
Territoire de Masisi
|
709 925
|
8,79
|
07
|
Territoire de Nyiragongo
|
147 260
|
1,82
|
08
|
Territoire de Rutshuru
|
1 620 441
|
20,07
|
09
|
Territoire de Walikale
|
1 004 541
|
12,44
|
TOTAL DE LA PROVINCE
|
8 070 878
|
98,06
|
Source : rapport annuel, Division provincial de
l'intérieur, 2015
De ce tableau, nous trouvons que sur 8 07878 habitant qui
étaient au Nord-Kivu en 2015, y avait 355 289 habitants soit 4,4% dans
la ville de Beni, 744 868 habitants soit 8,22% dans la ville de Butembo, 876
707 habitants soit 10,86% dans la ville de Goma, 1 278 427 habitants soit
15,83% dans le territoire de Beni, 1 333 423 habitants soit 16,52% dans le
territoire de Lubero, 709 925 habitants soit 8,79% dans le territoire de
Masisi, 147 260 habitants soit 1,82% du territoire de Nyiragongo, 1 620 441
habitants soit 20 ,07% du territoire de Rutshuru et 1 004 541 habitants soit
1,44% du territoire de Walikale.
Organisation administrative
25
C?est par le décret du 1er août 1888 que l?Etat
Indépendant du Congo fut subdivisé en onze districts. Le
Nord-Kivu appartenait en ce moment-là au district de Stanley-falls. En
1889, Stanley-falls devient Province Orientale avec comme Chef-lieu Stanley
Ville (Kisangani aujourd?hui).58
Les premiers territoires furent créés entre 1912
et 1914 et étaient dénommés soit par le nom du chef-lieu,
de l?ethnie, d?un cours d?eau, soit d?un élément
géographique du paysage. En 1939, le Kivu bénéficie du
statut de district pour devenir Province en 1951.
C?est alors que le Nord-Kivu devient à son tour
district en 1956, il est découpé en 6 territoires à savoir
Beni, Lubero, Rutshuru, Goma, Masisi et Walikale. Le chef-lieu était
Goma.59
De par la loi du 14 août 1962, tous les districts de la
République du Congo sont restitués en Province, donc le Nord-Kivu
fait partie. Après l?avènement de Mobutu au pouvoir le
24/11/1965, les anciens districts reprennent leurs statuts et le Nord-Kivu
reste rattaché comme district au Kivu.
La Province est gérée par un Gouverneur de
Province assisté de deux Vice-Gouverneurs dont l?un est chargé de
l?Administration et de la Politique et l?autre, de l?Economie, Finances et
Développement. Les Mairies existent dans les trois villes du Nord-Kivu,
à savoir Goma, Beni et Butembo. La mairie est gérée par un
Maire assisté de deux Vices- Maires dont l?un chargé de
l?administration et l?autre de l?Economie et Finances. Les six territoires ont,
chacun à sa tête, un Administrateur du Territoire (AT) et un
Administrateur du Territoire Assistant Principal (ATAP)60.
Caractéristiques socio-culturelles
La dispersion des Bandes Armées
incontrôlées dans toute la Province a provoqué un grand
mouvement de la population de l?intérieur vers les grands centres. Les
Territoires de Rutshuru, Masisi Et Walikale sont les plus touchées dans
la province du Nord-Kivu.
La population en charge (inactive) entre 0 et 18 ans et celle
âgée de plus de 55 ans, celle-ci représente 62,9% du total
des effectifs. Ainsi, il n?y a 37,1% de personnes qui ont
58 BAKUTU MAKANI, Rapport technique de synthèse de la
Région du Nord- Kivu, Kinshasa, septembre 1990.
59 BAKUTU MAKANI, Rapport technique de synthèse de la
Région du Nord- Kivu, Kinshasa, septembre 1990.
60 Idem
26
la charge de tout le monde au niveau de la satisfaction des
besoins vitaux et socio-économiques de la collectivité. Il faut
également souligner la population à l?âge
préscolaire : 20,52%.
La plupart des immigrants dans le Nord-Kivu proviennent de
l?Est de l?Afrique, notamment du Rwanda et du Burundi et ceci depuis 1927. En
raison de difficultés foncières dans les dits pays, ces
immigrants se dirigent dans les zones où se trouvent implantés
leurs congénères, notamment Rutshuru, Masisi, Walikale Et Goma.
Jusqu?en 1955 où l?on a stoppé l?immigration à partir du
Rwanda au moins 170.000 personnes étaient déjà
implantées, au lieu de 60.000 initialement prévues par le
colonisateur.
Ce mouvement se poursuit et en 1989 le résultat du
recensement administratif a relevé une population de 448.391
immigrés contre 2.135.434 autochtones soit 17%. En 1994 on est
passé à 548.342 contre 2.627.437 nationaux, soit 17,26% de la
population totale.
L?afflux des réfugiés Rwandais en Juillet 1994
aurait encore quadruplé ces effectifs, car les estimations des
réfugiés à cette époque étaient
au-delà d?un million des réfugiés. Au niveau des
échanges migratoires inter-régionaux, les résultats du
recensement scientifique 1984 ont montré que c?est surtout les
populations du Kasaï Oriental qui déferlaient dans l?ancien Kivu.
Et aujourd?hui pour le Nord- Kivu, ce sont toujours les mêmes
Kasaïens avec les Bashi du Sud-Kivu, les Banyarwanda du Rwanda et les gens
de Maniema61.
Structure de la société
La société est structurée d?une
manière traditionnelle avec le pouvoir coutumier qui s?organise au
niveau de la Collectivité Chefferie ainsi que d?une manière
moderne avec les structures politico- administratives. La Collectivité
Chefferie est dirigée par le MWAMI (qui est souvent le chef de la tribu)
dont le pouvoir se transmet par filiation directe ou sanguine selon les
traditions établies par la coutume. C?est le cas des
Collectivités- Chefferies de BAKUMU dans le Territoire de Nyiragongo,
Chefferie des TALINGA, PIRI dans le Territoire de Beni, SWAGHA, TANGI dans le
Territoire de Lubero, BAHUNDE dans le Territoire de Masisi.
Le Mwami est secondé, entouré et
conseillé par les notables qui constituent une cour des Sages. Il est le
gardien et le dépositaire des traditions de la Collectivité.
61 Cabinet du Gouverneur, Rapport final de la conférence
provinciale sur la reconstruction du Nord-Kivu, , janvier 1998.
27
Il existe dans les populations autochtones de la Province du
Nord- Kivu des Pygmoïdes, des Bantous et des Nilotiques. La race
pygmoïde comprend les MBUTE qui occupent la partie forestière du
Nord- Kivu où ils pratiquent la chasse et la cueillette dans le cadre
d?une vie de nomadisme. On les retrouve dans les Territoires de Masisi, Beni,
Rutshuru et Lubero et Walikale. Leur mode de vie est en recul à cause de
la destruction de l?habitat naturel (forêt) et aussi de l?influence de
tribus bantoues voisines. Les PIRI (Territoire de Beni) sont plus
réceptifs à cette évolution car on rencontre de plus en
plus d?agriculteurs parmi eux.62
Les Bantous constituent la majorité de la population
autochtone du Nord- Kivu. Ils sont essentiellement des agriculteurs,
éleveurs, pêcheurs et artisanats. Ils sont présents dans
tous les Territoires et Communes de la Province. Les Nilotiques,
essentiellement composés des Tutsi, sont éleveurs et artisans
dont l?aire d?occupation s?étend dans la Ville de Goma, les Territoires
de Rutshuru et Masisi.
? Minorités ethniques
Les Ethnies MBOBA, TALINGA, TEMBO et BATWA compte tenu de leur
importance démographique, regroupent un pourcentage faible de la
population autochtone. Et par conséquent peuvent être
considérées comme des groupes ethniques minoritaires dans la
Province63.
? Le régime foncier
Le régime foncier au Nord-Kivu reste encore du type
féodal. La gestion des terres, pour une meilleure productivité
agricole et animale, et la détermination des réserves
forestières exigent une réforme agraire qui définirait les
limites du pouvoir des chefs coutumiers et des notables sur les terres non
domaniales, pour ainsi dire appliquer la loi foncière. Etant
donné que c?est un problème d?ordre culturel, il faut des
études approfondies en vue d?envisager à juste titre les
meilleures stratégies de vulgariser la loi foncière auprès
des Notables en faveur des populations et l?expansion de l?agriculture, de
l?élevage et de la conservation de la forêt. L?impact des
études est très certain pour la modernisation de
62 . Conseil Régional de Planification, Cadre de
référence pour le développement socio-économique de
la région du Nord-Kivu, Goma, février 1995.
63 Léon de Saint Moulin et Boute J., Perspectives
démographiques régionales 1975-1985, Kinshasa 1975
28
l?agriculture, de l?élevage et pour la promotion du
tourisme pour certains sites et l?aménagement de nouvelles aires de
peuplement.64
? Avant la colonisation
La terre était une propriété collective.
Il n?y avait pas d?hommes et de femmes sans terre, ni de
propriétés foncières, la terre appartenait à tous.
Par la suite avec l?accroissement démographique, les agriculteurs ont
émigré vers les terres encore libres sur lesquelles les premiers
venus devenaient automatiquement propriétaires.
? Après l?indépendance.
Six ans après l?indépendance, le 7 juin 1966,
BAKAJIKA introduit une loi portant son nom «Loi BAKAJIKA» pour
essayer de ramener le régime des terres de la République au
système agraire qui faisait des terres une propriété
collective dont le gestionnaire est l?Etat. Aujourd?hui, nous assistons
à une situation en l?envers, retour anarchique à la coutume. Ceci
a entraîné la destruction méchante des anciennes
réserves forestières, des forêts naturelles et des parcs.
L?exode rurale engendre la promiscuité dans nos Cités et Villes :
Beni, Lubero, Kayna, Kirumba et Kanyabayonga.
Vu ce qui précède, si une réforme agraire
judiciaire et énergique n?est pas entreprise le plus rapidement
possible, le risque d?un mouvement comme celui en cours au Zimbabwe est
très grand dans un avenir très proche. Le pouvoir coutumier reste
interpellé. Car, en effet, il n?existe pas de chef coutumier sans terres
et sans hommes.
Situation économique : l'économie
de la Province du Nord-Kivu accroit essentiellement à travers
l'agriculture, l'élevage, la pêche, le tourisme,...
Les forêts du Nord-Kivu
La République Démocratique du Congo regorge
d?une bonne partie des forêts du bassin du Congo, le 2ème poumon
du monde. Aussi, faut-il noter que les forêts en RD Congo occupent
près de 52 % de la superficie nationale et 46 % des forêts du
bassin du Congo65.
64 Division de l?Intérieur, Rapports annuels
1990-1991-1992-1994 des entités administratives
décentralisées du Nord-Kivu (Villes, Zones et
Collectivités).
65 KATSUSI ET KAHAVI, Les zones agro bioclimatiques du Nord-Kivu,
Goma, 1999.
La combinaison des différentes altitudes, avec
l?emplacement du massif de Ruwenzori au point où se rencontrent les
zones floristiques soudano- guinéennes et de
29
Au Nord - Kivu, on distingue essentiellement deux types de
forêts localisées sur le versant occidental des Monts Mitumba.
D?abord, la forêt ombrophile de montagne située entre
l?humidité atmosphérique élevée, la
température moyenne relativement basse (15 - 18° C) et les
brouillards fréquents. Ensuite, la forêt ombrophile ou semi -
décidue équatoriale aux altitudes inférieures à
1.700 m, avec une bande de transition entre 1.700 et 1.200 m d?altitude vers la
grande forêt de la cuvette centrale du Congo.
A l?Est de la Province du Nord - Kivu, sur le versant oriental
des Monts Mitumba se trouvent deux autres types de forêts : la
forêt sclérophylle du Graben aride et les formations subalpines
des hautes montagnes (Ruwenzori).
? Parc National des Virunga
Il a été créé par le Décret
Royal du 21 avril 1925 par le Roi Albert 1er dans le but de protéger la
grande biodiversité faunique et la flore attrayante que l?on rencontre
dans cette partie du Nord-Kivu, mais aussi pour mettre ces ressources
naturelles au service de la science. C?est le plus ancien parc naturel
d?Afrique.
Le Parc National des Virunga a le statut de réserve
naturelle intégrale et est géré en vertu de
l?Ordonnance-loi n° 69-041 du 22 Août 1969 relative à la
conservation de la nature. Il est reconnu par l?UNESCO comme patrimoine de
l?humanité.
Il y a une superficie de 780.000 hectares dont 95% se trouvent
dans la Province du Nord-Kivu et le reste dans l?Ituri (Province Orientale).
Avec quelques 500 gardes pour surveiller le parc des Virunga, qui a une longue
frontière avec le Rwanda et l?Uganda, la tâche n?est pas facile
à cause de l?insuffisance des moyens financiers , matériels et/ou
humains dont dispose l?Institut Congolais pour la Conservation de la Nature
(ICCN). Ainsi, chaque garde est chargé en moyenne de la surveillance de
plus de 1.500 hectares.
Il renferme des volcans en activité et des volcans
éteints, des champs de lave de divers âges, le massif de Ruwenzori
dont les sommets les plus hauts se trouvent à 5.000 m, et une
diversité de formations végétales. La flore se diversifie
de l?extrémité sud du parc, où règne la savane avec
des incursions de forêt fluviale, à l?extrémité
nord, où une forêt sèche fermée est dominée
par l?Euphorbia dawei.
30
l?Afrique orientale, donne une diversité
végétale forte intéressante. La diversité faunique
est composée des troupeaux d?éléphants, d?hippopotames et
de buffles, des familles de gorilles de montagne, des déclins (lions,
léopards) et des oiseaux (profil écologique du Zaïre,
1988).
Les installations touristiques sont assez bien
développées et un excellent hôtel moderne à la
Rwindi assure une base confortable à partir de laquelle on peut faire
des excursions sur les routes et les pistes du parc. Des guides officiels
obligatoires sont mis à la disposition des visiteurs afin de les guider
et d?assurer leur sécurité. Il y a aussi une station de
recherches à Lulimbi, sur les rives du lac Edouard, où sont
menées des études sur la flore et la faune du Parc des Virunga,
mais également sur les oiseaux migrateurs régionaux et eurasiens
qui font l?objet de bagage et de suivi.
Cette diversité biologique est menacée par les
actions anthropiques diverses : agriculture, élevage, braconnage, feu de
brousse incontrôlé, exploitation forestière pour
l?énergie-bois, etc. L?afflux massif des réfugiés rwandais
a eu un effet multiplicateur sur les menaces susmentionnées.
? Parc National de Kauzi-Biega
Le Parc National de Kauzi-Biega a été
créé par l?Ordonnance-loi n° 70-316 du 30 novembre 1970 et
l?Ordonnance-loi n° 75-238 du 22 juillet 1975 en a modifié les
limites. Il a une superficie de 600.000 hectares dont les trois quarts se
trouvent dans la Province du Sud-Kivu et constituent la partie
opérationnelle du parc. Il est reconnu par l?UNESCO comme patrimoine de
l?humanité.
Il attire les touristes à cause de sa richesse en
grands mammifères et aussi à cause d?une végétation
attrayante, étagée selon les limites altitudinales. Son principal
attrait est sans aucun doute la population des gorilles de montagne, dont
quelques groupes se sont si bien habitués à la présence de
l?homme qu?il est possible de s?en approché (profil écologique du
Zaïre, 1988).
Compte tenu de la proximité de la Ville de Bukavu de ce
parc (environ 50 Km), il n'y a pas d?aménagements hôteliers, mais
il existe un camp de base pour les gardes forestiers dont le nombre
s?élève à une soixantaine, soit environ 10.000 hectares
à surveiller
31
par garde. Les principales menaces observées au Parc de
Kauzi-Biega ont trait au braconnage et à l?empiétement des
populations locales pour les terres agricoles.
? Parc National de Maiko
L?Ordonnance-loi n° 70-317 du 30 novembre 1970 porte
création du Parc National de Maiko qui s?étend sur trois
provinces administratives (Province Orientale, Maniema et Nord-Kivu), avec une
superficie de 1.083.000 hectares dont le cinquième se trouve au
Nord-Kivu.
C?est un grand parc pratiquement non aménagé et
considéré comme l?une des six forêts équatoriales
primaires encore vierges. Entre la forêt ombrophile de la Cuvette
Centrale et la forêt de montagne de hautes terres de la partie orientale
du Nord-Kivu, cette forêt dense et humide se trouve entre 700 et 1.300 m
d?altitude.
L?absence totale des routes, une très forte
pluviosité (il n? y a pratiquement pas de saison sèche) rendant
les pistes impraticables et l?éloignement des villes et
agglomérations ont protégé le parc de Maiko. Parmi la
faune de Maiko, on trouve trois sortes d?animaux les plus rares au Congo : le
gorille de montagne, l?okapi et le paon congolais. D?autres animaux
représentés sont les céphalophes, les sylvicapres, les
éléphants, les buffles de forêt et le léopard
(Profil écologique du Zaïre, 1988).
Il n? y a aucune installation touristique dans le parc et la
partie se trouvant dans la Province du Nord-Kivu est tellement enclavée
qu?elle n?est pas opérationnelle. Néanmoins, on observe des
actions de braconnage et de coupe de bois à une échelle
réduite à cause de l?éloignement des centres de
consommation des produits de chasse et d?exploitation forestière.
? Tourisme : Le Nord - Kivu est une province
touristique par excellence de par la variété de faune et flore,
mais aussi de son relief accidenté parsemé des lacs et des
rivières. Il faut signaler que les routes sont dans de
dégradation totale et l?accès aux différents sites est
hypothétique.
Il est important de signaler que le tourisme a cessé au
Nord - Kivu depuis les années 90 à cause de
l?insécurité et les différentes guerres qui se sont
succédé dans la Province. Ainsi les infrastructures touristiques
ont cessé de fonctionner Division de l?Intérieur, Fiches
techniques des Collectivités et Cités du Nord-Kivu, Juillet
1997.
32
1.3. THEORIES SUR LE SUJET D'ETUDE
Le cadre théorique que nous élaborons,
décrit les différentes variables qui peuvent influencer la vie
des PAP -Babuluko face à la dynamique de la Foresterie Communautaire.
Ces variables sont groupées en deux catégories :
1. LA FORESTERIE COMMUNAUTAIRE
Lorsque nous parlons de la FORCOM, nous entendons par
là de donner le contrôle sur les ressources forestières aux
communautés qui en dépendent pour leur subsistance en fin
qu'elles puissent la gérer de manière responsable et inclusive.
Des millions des personnes issus des pays en voie de développement (PVD)
dépendent de leurs forêts pour leurs survies mais beaucoup n'ont
pas de contrôles ou d'accès sur les ressources
forestières.
Dans les régions comme le bassin du fleuve Congo qui
est au côté des fleuves Amazoniennes, l'un des poumons verts de la
planète à la biodiversité époustouflante, les
communautés ont protégé leurs forêts depuis les
générations mais elles sont expulsées de leurs
forêts ancestrales.
Le principe de la FORCOM est que, les populations locales sont
les mieux placées pour gérer les ressources dont ils
dépendent pour leurs subsistances. Et si cela est fait de manière
durable, la pauvreté sera atténuée, la mobilité
sociale sera renforcée et la protection écologique sera
réalisée66
La Foresterie Communautaire est aussi l'ensemble de pratiques,
techniques et méthodes d'utilisation de la forêt et des ressources
naturelles qui en dépendent et est règlementée par des
textes juridiques précis, prévoyant la participation des
communautés locales. Ceci est illustré par la phrase : « une
communauté locale peut, à sa demande obtenir à titre
perpétuel une partie ou la totalité des forêts
protégées parmi les forêts régulièrement
possédées en vertu de sa coutume » la Foresterie
Communautaire est donc une responsabilité des Communautés Locales
ou des peuples autochtones dans la gestion des espaces forestières et de
leurs ressources (PFNL, Biodiversité animale, écotourisme, bois
d'oeuvre...)67.
Le but ultime de la FORCOM est la réduction de la
pauvreté en milieu rural en valorisant les ressources disponibles, les
communautés peuvent générer les revenues pour
66Athziri G., 2019, CIFOR et UNIKIS, état
actuel de la foresterie Communautaire en République Démocratique
du Congo. 67Idem
6868Athziri G., 2019, CIFOR et UNIKIS, état
actuel de la foresterie Communautaire en République Démocratique
du Congo.
33
financer les projets du développement Communautaire tel
que la construction des infrastructures sanitaires ou scolaires.
En plus, la FORCOM peut améliorer la cohésion
sociale par l'utilisation de l'approche participative, utilisée lors de
la cartographie des concessions des forêts et ainsi résoudre les
conflits fonciers internes et externes entre les communautés locales et
leurs voisins.
Elle permet aux communautés locales et/ou autochtones
de sécuriser leurs espaces coutumiers en obtenant une Concession
Forestière de Communauté Locale (CFCL) à titre
perpétuel, ainsi, elle peuvent les gérer de façon
communautaire en vue de garantir leurs droits et de protéger leurs
moyens de subsistance (alimentation, pharmacopée, source de
matériaux pour l'habitat,...) en plus, en exploitant et valorisant les
ressources disponibles, les communautés peuvent augmenter leurs revenues
pour un développement durable68.
2. MODE DE VIE DE BATWA-BABULUKO
Terminologie :
Le terme Batwa (Pygmées) est un terme abstrait qui
désigne les peuples de chasseurs-cueilleurs et d'anciens
chasseurs-cueilleurs de petite taille vivant dans les forêts
équatoriales et dans les régions voisines en Afrique du Centre.
Ce terme est largement utilisé par les non-Pygmées, mais
très rarement par les Pygmées eux-mêmes. Les
étrangers l'utilisent souvent par dénigrement. La plupart des
Batwa de la région des Grands Lacs n'aiment pas ce terme parce qu'ils ne
l'entendent que dans le contexte d'insultes de la part de leurs voisins, mais
les militants batwa ont tendance à l'approuver et à en faire
usage. Ils voient un avantage à être identifiés aux
premiers habitants de leur région et désirent se montrer
solidaires des autres groupes pygmées d'Afrique du Centre.
De nombreux peuples pygmées préfèrent des
étiquettes ethniques qui correspondent à des zones
spécifiques de la forêt Bambuti, dans la forêt Ituri
(République
démocratique du Congo [RDC]), Baaka, dans la
forêt Lobaye (République centrafricaine [RCA]), Bambendjelle,
dans la forêt Ndoki (Congo-Brazzaville et RCA), etc. « Les Batwa de
la région des Grands Lacs » sont un peuple pygmée, autrefois
spécialistes de la chasse et de la cueillette dans les forêts des
montagnes et des basses terres autours du lac Kivu dans l'Est de l'Afrique du
Centre. Aujourd'hui les Batwa parlent plusieurs langues différentes et
dans
34
certains endroits ils prononcent leur nom « Barhwa »
plutôt que « Batwa ». Dans le Nord-Kivu (RDC) certains Batwa
utilisent indifféremment les termes Batwa ou Bambuti pour parler
d'eux-mêmes. Certains chercheurs affirment que les Batwa ougandais
préfèrent s'appeler Abayanda.
Malgré des appellations différentes, tous
reconnaissent leur identité batwa et la majorité se font appeler
Batwa. Le terme « Batwa » est porteur de la même ambivalence
que le terme `Pygmée'. Seuls les tons de la voix et le contexte
permettent de savoir s'il est utilisé de manière insultante ou
respectueuse. C'est pour cette raison que certains Batwa du Burundi, qui se
considèrent comme « développés », se sentaient
insultés quand on les appelle Batwa et préfèrent le nom
d'Abaterambere (le peuple qui avance). Dans le présent
rapport, les conventions bantoues indiquant le pluriel et le singulier sont
utilisées.
Ainsi, « Batwa » indique le pluriel et « Mutwa
» le singulier. Le terme « twa » est
utilisé dans les langues bantoues d'une grande partie
de l'Afrique subsaharienne pour faire référence aux populations
qui sont principalement des chasseurs-cueilleurs et d'anciens
chasseurs-cueilleurs reconnus comme étant les habitants originaux de la
zone en question et comme ayant un très bas statut social. On l'emploie
pour les Pygmées en Afrique du Centre, pour :
- les Bochimans en Afrique australe et pour d'autres
chasseurs-cueilleurs dans d'autres parties du continent. Des précisions
géographiques sont dès lors nécessaires pour faire la
distinction entre les différents groupes
- Les Batwa de la région des Grands Lacs et plus
particulièrement ceux de la province du Nord-Kivu en RDC, les
Pygmées Batwa qui font l'objet du présent travail vivent dans des
constitue une minorité ethnique dispersée dans la province. Ils
ne constituent ni une force ni un groupe politique important. Les Batwa se
considèrent comme un peuple colonisé : tout
d'abord par les agriculteurs puis par les pasteurs, et enfin par les
Européens.
- Dans certaines zones, les Batwa ont défendu avec
acharnement leurs forêts ancestrales contre les empiètements de
ces envahisseurs mais, aujourd'hui, ils ont presque tous vu leurs forêts
disparaître et leurs droits d'y vivre déniés. Chaque groupe
colonisateur a fait peser une pression de plus en plus forte sur la forêt
d'origine, en transformant la majeure partie en terres cultivées, en
pâturages, en plantations commerciales et, plus récemment, en
zones protégées pour les réserves de chasse et les
exercices militaires. Bien que les Européens soient partis, la
décolonisation reste un problème pour les
35
Batwa. Les royaumes précoloniaux hautement
organisés des pays de l'Est de la région (sud-ouest de l'Ouganda,
Rwanda et Burundi) étaient dominés par des économies
agricoles et pastorales extensives. Les relations entre les groupes proches,
principalement Bahutu et Batutsi, étaient caractérisées
par des relations de clientèle hiérarchisées. Les
monarques, souvent des Batutsi, obligeaient les chefs et leurs lignées
à leur rendre hommage et cherchaient à étendre leurs
royaumes par la conquête. Dans ces régions, de nombreux Batwa
furent incapables, aux dix-neuvième et vingtième siècles,
de subsister uniquement grâce à la chasse et à la
cueillette à cause d'une déforestation à grande
échelle. Peu intéressés par des stratégies de
subsistance requérant des investissements à long terme, de
nombreux Batwa choisirent des activités économiques au revenu
immédiat.
Ils sont devenus travailleurs du bois, rétameurs,
forgerons, potiers, travailleurs journaliers, griots et artistes
itinérants, et certains groupes sont devenus clients de chefs, servant
dans les cours royales.
La vitesse de la déforestation et son subsistance
varient en fonction de l'histoire et de la géographie. Dans la
région du Kivu en RDC son impact est bien moindre que dans les pays de
l'Est. La RDC a une histoire plus diversifiée, et une plus grande
variété de groupes linguistiques, de structures politiques et des
mouvements migratoires de la population. Le pastoralisme n'était pas
pratiqué si extensivement, et la forêt, en particulier celle des
basses terres, est encore présente de nos jours en de nombreux endroits
de la région. De ce fait, aujourd'hui, les Batwa présents en RDC
ont un accès bien plus important à la forêt et par
conséquent une plus grande indépendance économique et une
résistance plus efficace à la domination exercée par leurs
voisins. Cependant, dans toutes les zones, les agriculteurs venus de
l'extérieur se sont établis en bien plus grand nombre que les
Batwa, qui ont été inclus dans la société dominante
locale au niveau le plus bas.
Ce statut inférieur, leurs petit nombre et la
dispersion de leurs communautés ont contribué à leur
faiblesse politique extrême et aux sérieuses difficultés
qu'ils ont rencontrées pour affirmer leurs droits et résister
à l'expropriation et à la violence. Les Batwa ont
été dépossédés de presque toutes leurs
terres et ne jouissent pas d'un bail assuré pour ce qui reste. Mais cela
ne signifie pas que leurs droits en tant que propriétaires de leurs
terres soient forclos. Là où ils ont été
dépouillés de leurs terres sans aucune procédure
légale, en particulier à une époque récente, lors
de la création des réserves de chasse et des zones de
36
conservation, leurs droits fonciers pourront être,
à l'avenir, revendiqués et testés aussi bien dans
l'arène politique que devant les tribunaux. Les projets de conservation
ont obligé les derniers groupes d'habitants de la forêt à
quitter leurs forêts au début des années 1990. Sans
consultation ni réparation, le droit à pratiquer leur culture
traditionnelle a été dénié aux Batwa.
L'économie d'artisanat des Batwa est devenue de plus en plus
obsolète à cause des marchandises produites en masse et bon
marché, et ils sont devenus plus dépendants de stratégies
de subsistance marginales comme le travail journalier occasionnel ou la
mendicité. En 1993, la mendicité était l'activité
principale de 70 % des Batwa rwandais.
Le manque de sécurité des stratégies de
subsistance des Batwa a contribué à leur appauvrissement et
à leur marginalisation. Partout ils sont victimes de discriminations.
Leur voisins ne mangent ni ne boivent avec eux, ne les laissent pas entrer dans
leurs maisons, ni ne les acceptent comme partenaires sexuels ou comme
époux. Leurs communautés sont séparées des autres
groupes, obligées de vivre à la périphérie des
centres de population.
Dans le contexte urbain, ces pratiques sont moins
répandues, mais de nombreux préjugés fondamentaux
subsistent contre les Batwa. Bon nombre d'autres communautés
véhiculent des stéréotypes négatifs sur les Batwa,
les méprisant comme des êtres `non civilisés' et une
`race sous humaine', qui mangent une nourriture répugnante et
qui manquent d'intelligence et de valeurs morales. Récemment, les Batwa
ont été caricaturés comme braconniers, principalement de
gorilles, par les médias occidentaux, comme dans le film hollywoodien
Gorilles dans la brume, et par des agences pour la conservation de la nature
qui veulent justifier leur déni d'accès à la forêt
qu'ils habitaient traditionnellement.
Dans le contexte des guerres de la région des Grands
Lacs, tous les belligérants véhiculent des
stéréotypes négatifs envers les Batwa. C'est ainsi que les
Batwa - communautés et particuliers - sont vulnérables face aux
attaques des deux parties en conflit, ou sont contraints de prendre les armes.
La situation générale des droits de l'homme dans la région
est très mauvaise et, comme leurs voisins, les Batwa souffrent
énormément pendant les guerres.
Cependant, en comparaison de leurs voisins, ils ont moins de
ressources vers lesquelles se tourne en période de crise, les zones
marginales qu'ils occupent ont connues des groupes armés qui cherchent
à s'y dissimuler, et leur manque de soutien politique, ainsi que leur
extrême pauvreté, les rendent vulnérables à la
manipulation. Malgré leur marginalisation, certains Batwa de la RDC et
du Rwanda ont réussi à fonder leurs propres organisations en
37
1991. L'Association pour la promotion des Batwa (APB) au
Rwanda, et le Programme d'intégration et de développement du
peuple Pygmée au Kivu (PIDP-Kivu), ont été les
premières organisations représentatives du peuple Batwa
dirigées par les Batwa eux-mêmes. Elles ont été
créées afin de promouvoir les droits fondamentaux des Batwa, et
d'aider ces derniers à améliorer leur niveau de vie. Le courage
et la persistance de ces associations a encouragé la formation d'autres
groupes batwa et le début d'un réseau régional
d'organisations de chasseurs-cueilleurs de la forêt à travers
toute l'Afrique du Centre. Ces organisations ont commencé
récemment à tisser des liens avec les communautés batwa et
leurs associations autochtones naissantes au Burundi et en Ouganda. Des
organisations internationales qui s'efforcent de soutenir les
communautés batwa ont constitué un « Groupe de
soutien Twa » afin d'assurer une communication efficace et de
partager des informations entre eux, et pour éviter que leurs
activités ne se chevauchent.
Les Batwa se sont à présent engagés dans
un processus qui va leur permettre de se représenter eux-mêmes
efficacement aux niveaux local, national et international. Ils ont connaissance
du mouvement international d'aide aux droits des minorités et des
autochtones et y participent. Bien que parlant différentes langues, en
général celle du groupe ethnique dominant de leur zone, tous les
Batwa de la région reconnaissent comme ancêtres communs les
premiers habitants chasseurs-cueilleurs des montagnes qu'ils occupent et se
réfèrent explicitement à ce passé pour mettre en
valeur leur sentiment d'appartenir au même groupe.
Un peuple premier : « A propos de la
République Démocratique du Congo, nos grands-pères nous
disaient que les Batwa étaient ici bien avant les autres groupes
ethniques. Ceux qui se sont assis sur les bancs de l'école le savent
aussi. Quand les Bantous et les semis bantous disent «Les Batwa
sont des potiers et n'ont pas de maison» c'est parce que les
Batwa ont toujours été nomades. Quand un Matwa mourait, nous
changions de campement le jour-même. Quand les Bantous sont
arrivés ils ont entrepris de développer la terre, de planter et
de cultiver. Tandis que nous les Batwa nous continuons d'errer avec des pots
sur nos têtes
La vie des pygmées dans la région des grand
lacs
Les Batwa ont continué à être
méprisés parce qu'ils n'exerçaient qu'un seul
métier, la poterie, comme une chèvre qui ne mange que de l'herbe.
Les Batwa se définissent clairement comme un peuple autochtone, et
partagent bon nombre des caractéristiques de ces peuples, qui sont
énumérées à l'article 1 de la Convention N°
169 de l'Organisation internationale du Travail (OIT) relative aux peuples
autochtones et tribaux dans les pays
38
indépendants. Les Batwa qui sont engagés dans le
mouvement international pour les droits des peuples autochtones insistent sur
le fait que leur place dans l'histoire de la région est unique. La
région montagneuse et les zones adjacentes de la forêt des basses
terres, autour du lac Kivu, en direction du sud, vers la pointe nord du lac
Tanganyika, est aujourd'hui habitée par de nombreux groupes ethniques
différents. Les Babembe, Bafuliru, Bahavu, Bahunde, Bahutu,
Bakiga, Banande, Banyanga, Bashi, Batutsi, Bavira, Bayindu et Warega,
par exemple - tous affirmant être originaires de
l'extérieur de la région. Leur histoire orale raconte des
migrations, des guerres et même des conquêtes.
Par contraste, les Batwa soulignent le fait qu'ils ne sont
originaires de nulle part ailleurs, qu'ils n'ont pas d'histoire de migration,
qu'ils sont le vrai peuple autochtone de cette région. Les Batwa
insistent sur le fait que malgré l'indépendance vis-à-vis
des Européens, ils restent un peuple colonisé, leur processus de
décolonisation demeurant incomplet. Les traditions orales communes
à tous les grands groupes ethniques de la région, ainsi que les
historiens occidentaux, s'accordent pour dire que les Batwa étaient les
premiers habitants de la région. L'obligation pour les chefs locaux
d'être `intronisés' par les Batwa, puis de
maintenir une présence permanente de Batwa à leur cour
démontre par la suite à quel degré le statut des Batwa en
tant que premiers habitants est traditionnellement accepté dans la
région. Rituellement, les Batwa `donnaient l'autorisation' aux derniers
arrivants d'utiliser la terre et légitimaient leurs souverains
traditionnels.
Bien que de nos jours l'histoire soit un problème
litigieux dans la région, peu de gens rejetteraient l'idée que
les Batwa étaient les premiers habitants. Même dans les manuels
d'école primaire en Ouganda, et en RDC les élèves
apprennent que les Batwa (et les Bambuti) étaient les premiers
habitants. Le fait d'être les premiers habitants implique des droits aux
niveaux local et international. Les Batwa sont aujourd'hui des participants
actifs au mouvement international pour les droits des peuples autochtones. Les
Batwa du Rwanda ont assisté à la réunion du Groupe de
travail des Nations Unies sur les populations autochtones pour la
première fois en juillet 1994 et y ont participé
régulièrement depuis. Des représentants de la
communauté batwa congolaise ont aussi rejoint le Groupe de travail en
juillet 1998.
Dans ces forums, les Batwa ont contribué à une
compréhension internationale des problèmes des autochtones ainsi
qu'à l'élaboration d'une politique internationale sur ces
questions. Ainsi, les organisations autochtones batwa participent activement
à la recherche du respect de leurs droits à leurs territoires,
institutions et pratiques traditionnels, et à la
39
promotion d'un modèle autochtone de
développement et de conservation sensible du point de vue social et
environnemental qui leur permette de maintenir leur identité et d'avoir
plus d'influence sur leur avenir. Le contraste entre « assimilation
», intégration à la société avec perte
d'identité et « intégration »participation comme
membres à part entière de la société tout en
gardant leur identité.
Jusqu'à présent, les gouvernements africains se
sont montrés peu disposés à reconnaître les droits
autochtones dans le cadre `droits de l'homme' des Nations Unies. Cependant, les
exigences croissantes des peuples autochtones quant au contrôle de leurs
terres et de leur avenir sont conformes aux principes et aux exigences d'un
Etat démocratique. La revendication des droits des peuples autochtones
fournit une alternative importante aux conflits ethniques, offrant la
possibilité de négociations et d'accords constructifs entre les
Etats et les peuples. Le but du mouvement pour les droits des peuples
autochtones est de permettre aux gens de protéger leur avenir sans
recourir à la violence. L'importance de ce phénomène est
reconnue par la plupart des bailleurs de fonds multilatéraux, des
agences internationales de développement et de conservation, qui ont
maintenant des politiques visant à assurer, au moyen de la consultation
et de la participation, que les communautés autochtones n'aient pas
à pâtir de leurs activités.
Cela a eu pour effet d'obliger de nombreux gouvernements
Africains à prendre les droits des peuples autochtones avec un
sérieux accru. Le présent travail est écrit sous l'angle
aujourd'hui généralement accepté des droits de l'homme qui
veut qu'il n'y ait aucune excuse au fait de traiter les chasseurs-cueilleurs et
les anciens chasseurs-cueilleurs comme des `vestiges' arriérés et
sans intérêt. Leur mode de vie et eux-mêmes ont droit
à autant d'égards et de respect que n'importe quel autre mode de
vie. Il n'y avait et il n'y a toujours rien à condamner dans le
nomadisme forestier. Là où la forêt est encore
présente, c'est un mode de vie valable dans le monde moderne, aussi
capable de modernisation et de développement que tout autre mode de vie.
Les Batwa, ceux qui utilisent la forêt comme ceux qui n'y ont plus
accès, ont droit au respect de leur importance singulière dans
l'histoire de la région en tant que premiers habitants, et en tant que
peuple qui, à la différence de ceux qui sont venus plus tard,
utilisait l'environnement sans le détruire ou lui causer de
sérieux dommages. C'est uniquement grâce au soin qu'ils ont pris
du pays dans le long terme que les nouveaux venus ont pu avoir de bonnes
terres. En tant que membres individuels d'une minorité ethnique
distincte, les Batwa ont le droit de s'intégrer dans la culture ou les
cultures majoritaires ou de rester distincts, selon leur choix.
40
L'exclusion forcée et l'assimilation forcée dans
la culture dominante sont aussi inacceptables l'une que l'autre. En tant que
citoyens des pays dans lesquels ils vivent, et en tant que citoyens du monde
selon les déclarations internationales des droits, leurs droits à
posséder des terres et d'autres propriétés, à
pouvoir obtenir justice, à avoir accès à
l'éducation, aux services de santé, à l'emploi et à
d'autres bénéfices ne doivent en aucun cas être
subordonnés à l'adoption par les Batwa de vêtements,
discours, régime alimentaire, logement, métier, en un mot d'un
style de vie jugé « conforme ».
Tableau N°3. Cadre
opératoire
VARIABLES
|
INDICATEURS
|
VARIABLE INDEPENDANTE : Foresterie
Communautaire
|
- Assurer la gestion durable des ressources ;
- Amélioration de la condition de vie ;
- Renforcement de la cohésion sociale ;
|
|
- Résoudre les problèmes des conflits
fonciers.
|
|
- L'appropriation de la FORCOM par la
|
|
Communauté Locale ;
|
|
- Une gestion responsable des ressources par
la communauté locale ;
|
VARIABLE DEPENDANTE
|
- Chasse
|
|
- Cueillette
|
La vie des peuples Bambuti-Babuluko
|
- Ramassages
|
|
- Nomadisme
|
|
- Petite taille
|
|
- Peuples méprisés et non
intégrés.
|
Nous prenons la Foresterie Communautaire comme variable
explicative et la vie des peuples Bambuti-Babuluko comme variable
expliquée. Nous avons confronté la Foresterie Communautaire
à la vie des peuples Bambuti-Babuluko.
Ainsi, la FORCOM est considérée comme une option
stratégique pour assurer la durabilité sociale des peuples
Mbuti-Babuluko c'est-à-dire, la gestion durable des ressources,
l'amélioration de la condition de vie et le renforcement de la
cohésion sociale des peuples Mbuti-Babuluko qui est un peuple nomade,
non intégré, de petite taille, qui n'accède pas à
l'éducation, vivant de la chasse, la pêche, la cueillette et le
ramassage.
Néanmoins, toute ces caractéristiques des
pygmées ne sont pas actuellement à généraliser car,
on les considérait comme les infra humains mais actuellement au
Nord-Kivu par exemple ils sont intégrés et défende leur
droit.
CHAPITRE 2. CADRE METHODOLOGIQUE
Dans ce Chapitre, il est question de présenter le
milieu d'étude, la population et échantillonnage ainsi que la
méthodologie de recherche (méthode et techniques)
II.1. PRESENTATION DE LA CONCESSION FORESTIERE DE
COMMUNAUTE LOCALE DE KISIMBOSA CHAMAKASA
1) Vision : une forêt, un avantage
d'une seule communauté au profil de la génération actuelle
et future, dans un environnement sain, terroir sécurisé,
valorisant l'identité culturelle et traditionnelle pour une auto-prise
en charge économique au bien-être des peuples autochtones
Mbuti-Babuluko et la communauté locale voisine.69
2) Création :
V' Sensibilisation : les pygmées et
Bantous du village Kilali, Idambo, Kabamba, Mutiku, Kambushi, Lufito, Lukonda,
Tusoke, Nyamakombola, Busisi, Kakundu, Kabangwa et Kisa ont été
sensibilisé sur la Foresterie Communautaire après avoir
été informé du code forestier de la République
Démocratique du Congo spécialement à son article 22, les
pygmées Bambuti-Babuluko du village Kambushi, Kilali, Kisa et Lufito se
décidèrent d'emboiter le pas dans l'objectif de sécuriser
leur petite portion de forêt acquise en vertu de la coutume et
sollicitèrent l'accompagnement de l'ONG PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI en
201070.
V' Cartographie de droit de terre des peuples autochtones
(PA)
En 2010, sous l'appui technique du Réseau de
Conservation et Réserves des écosystèmes Forestiers
(Réseau CREF) et le font de FRN, les peuples autochtones
Bambuti-Babuluko se mobilisèrent d'emboiter le premier pas du processus.
La cartographie participative avait été fait en produisant trois
cartes validées par toutes les parties prenantes (PA, Voisins, Bantous,
AFL « Administration Forestière Locale » ainsi que les chefs
locaux)71
69 PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI, Carte postal de la CFCL de
Kisimbosa-Chamakasa, 2019.
70 Idem
71 ibidem
42
Carte N° 2. Carte de la CFCL Kisi-Mbosa
Chamakasa
? Structuration :
Voyant que l'ensemble de superficies des forêts des
peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko était
inférieur à 50 000ha selon les prescrits du décret
N°14/18 du 02, août, 2014, Les PAP Bambuti-Babuluko de la famille
MALONGA, MUKUMO et KAMUGHOGHO se sont décidés de mettre leurs
forêts ensembles pour en faire une Concession Forestière de
Communauté Locale lors de leur première Assemblée
Communautaire (AC) qu'ils ont nommé Kisi-Mbosa
Chamakasa72.
Dans leur langue locale, KISI signifie : Terre ou terroir et
MBOSA signifie : productif, donc KISIMBOSA signifie Terre productif ou fertile
et CHAMAKASA c'est l'acronyme issus des premières syllabes de leurs
forêts communautaires : CHA : CHANKUBA, de la famille
MALONGA, MA : MASHUGHO de son petit frère MUKUMO,
MA : MABAKA de la famille KAMUGHOGHO et KA :
KAMBUSHI de la famille MUKUMO et SA : SAKABI de la famille
KATIMBUNDA. Néanmoins, dans leur langue locale Chamakasa signifie «
les mains ensemble » c'est pourquoi leur logo est représenté
par les mains de leurs représentants coutumièrement
attitré.
Figure 2. Logo de Kisi-Mbosa
Chamakasa
72 PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI, Carte postal de la CFCL de
Kisimbosa-Chamakasa, 2019.
43
Des « forêts fécondes » au service de
leurs gardiens Autochtones Pygmées Bambuti-Babuluko de l'Est RDC
Kisimbosa, « terre ancestrale fertile » est le
territoire de vie des Peuples Autochtones Bambuti-Babuluko de Walikale, un des
territoires administratifs de la province du Nord Kivu, à l'est de la
République Démocratique du Congo.
Cette « terre ancestrale fertile » s'étend
sur 5 572,7 hectares d'écosystème forestier tropical montagneux,
parcouru par quelques rivières d'eau douce. Les autochtones qui y vivent
n'ont pas de marché local. La zone de Kisimbosa, très
enclavée, les force à vivre des ressources locales. Ainsi, leurs
produits alimentaires, leurs remèdes et leurs matériaux de
construction proviennent majoritairement de leur forêt, qui
préserve une des dernières couvertures forestières
tropicales primaires d'une région en proie, depuis plus de 20 ans,
à de nombreux conflits, y compris armés. Kisimbosa fait partie
des forêts de Walikale encore épargnées par
l'intensification des activités agropastorales et par la forte
dégradation et déforestation que connait le reste de la province
du Nord Kivu.
Les conflits armés ont, par ailleurs, poussé des
déplacés (notamment des populations Hutu rwandaises) à se
réfugier dans les forêts de Walikale, engendrant de ce fait une
pression accrue et nouvelle sur les ressources naturelles. Pour parer à
cela, les autochtones de Kisimbosa sont parvenus, grâce à leur
système traditionnel de gestion, à renforcer les actions de
restauration des espèces disparues, notamment parmi les grands singes.
Non seulement plusieurs groupes de chimpanzés se sont établis
à nouveau dans la forêt de Kisimbosa mais cela a aussi permis
à d'autres espèces végétales et animales (dont des
espèces endémiques) d'y retrouver progressivement leurs habitats
: paon congolais, léopard, singes, pigeons verts, etc.
«La forêt est considérée par les
autochtones Pygmées Bambuti-Babuluko non pas comme un simple espace
géographique recouvert d'arbres mais comme un être vivant à
part entière qui interagit avec eux».73
La communauté Mbuti-Babuluko de Kisimbosa
(composée de quatre sous-communautés ou « familles »)
est reconnue universellement comme autochtone, autrement dit comme étant
la plus ancienne de la zone. Son dialecte ayant été dilué
dans d'autres langues, elle parle Kirega et Swahili, langues locales des
groupes non-autochtones. En outre, elle vit de
73 Joseph ITONGWA MUKUMO, ICCA Territoiries of life 2021
repport-case-DR-Congo.FR,
44
façon sédentaire sur son territoire ancestral
qui lui fournit ses moyens de subsistance, et dont l'état de
conservation est encore très satisfaisant aujourd'hui.
La communauté Mbuti-Babuluko y exerce depuis des
millénaires plusieurs activités traditionnelles : d'une part, la
cueillette pour se nourrir et se soigner, la chasse, la pêche et la
collecte de matériaux nécessaires à l'habitat ; d'autre
part, toute activité culturelle et spirituelle qui se déroule
dans des lieux spécifiques, tels que les sites sacrés
dédiés à la mémoires des ancêtres, les
grottes des léopards, les points d'eau des pigeons verts, les espaces
réservés à l'intronisation des ainés de la famille,
à la circoncision traditionnelle ou à l'apprentissage de la vie
dans la forêt.
? Les organes de gestion
Des organes de gestion et une institution de gouvernance issus
de l'histoire et de la sagesse des familles originelles Pygmées
Quatre familles originelles sont issues des premiers
ancêtres arrivés sur les lieux : les familles MWARABU MBULA,
BAMWISHO SHEMITAMBA, BAMWISHO MUTIMA ET EKAMENGA MBULA, toutes descendantes de
MALONGA, de MUKUMO et de MABAKA. Très fières de leur territoire
de vie, elles l'ont historiquement partagé en sous-ensembles selon les
liens que chaque famille entretient avec une partie spécifique de ce
territoire. Cependant, l'unité de l'ensemble de ces terres, formellement
cartographiées, en permet une gestion et une gouvernance efficaces. Une
assemblée communautaire se tient annuellement et passe en revue
l'état de la forêt, identifie les menaces au territoire de vie,
les causes de dégradation éventuelles et les réponses
à y apporter.
Depuis toujours, Kisimbosa possède des gardiens de la
tradition. Ce sont des guides traditionnels qui, comme Monsieur. Paul Aluta et
Mukumbwa Nkango, gardent toutes les consignes des règles traditionnelles
de gouvernance et de gestion de leurs territoires. Ils sont détenteurs
de l'histoire de leurs terroirs, connaissent les différents sites et
transmettent
leurs valeurs ainsi que la manière d'éviter leur
dégradation. Pour cela, ils dirigent les cérémonies
traditionnelles et culturelles liées aux sites sacrés, à
l'initiation des jeunes et aux missions de surveillance dans la forêt.
Cette autorité traditionnelle ancestrale se structure aujourd'hui autour
de deux organes principaux ré institués officiellement à
Kisimbosa : un conseil des sages, constitué de personnes
âgées de chacune des quatre familles originelles et
45
un comité des responsables coutumièrement
attitrés, constitué des premiers nés de
chaque lignée des familles (famille MALONGA, famille MUKUMO, famille
MABAKA).
? Le conseil des sages est l'organe décisionnaire de
Kisimbosa. Il est gardien de la tradition et son rôle est de revitaliser
les pratiques culturelles et les règles traditionnelles d'utilisation
durable et de maintien des écosystèmes. Il se charge
également du règlement des conflits au quotidien et, lors de
réunions annuelles de l'assemblée communautaire, discute des
problèmes divers du territoire de vie et de son avenir.
Un système de surveillance et de zonage communautaire
? Le comité de personnes coutumièrement
attitrées est l'organe de gestion de Kisimbosa. Il est chargé de
la supervision de la gestion quotidienne des actions sur la forêt
communautaire (application des règles de conservation, d'utilisation
durable des ressources et de surveillance). Il s'appuie sur une
répartition du territoire de vie en trois types de zones :
1. Zones de protection stricte dans lesquelles les valeurs
fortes de la communauté sont sacralisées, comme le sommet des
montagnes Mashugho et Chankuba, où des cérémonies
traditionnelles sont régulièrement organisées. Ces lieux
sont interdits de toute activité agricole.
2. Zones d'activités courantes et permanentes pour la
vie de la communauté, où l'agriculture est autorisée.
3. Zones d'activités temporaires ou
saisonnières, telles que certaines portions de rivières
utilisées pour les pêches collectives (Choko), ou quelques espaces
forestiers utilisés périodiquement pour la chasse (saline des
oiseaux), etc.
Ce zonage s'accompagne des règles de gestion durable
transmises de génération en génération. Cela
concerne par exemple la pêche (pratiques de pêches collectives et
saisonnières sans objets métalliques), l'agriculture (zones
interdites), la cueillette ou la chasse (chasse de certaines espèces
animales autorisée seulement pour les cérémonies et les
rites, chasse aux filets et non aux câbles métalliques,
interdiction de chasse en saison pluvieuse à certains endroits car les
animaux y trouvent refuge, etc.). Un comité de surveillance
dénommé « Bansoni » a été mis en place
pour codifier et faire respecter la règlementation dite « Kanuni ya
pori ».
46
Seize bénévoles (quatre par village) dont trois
femmes patrouillent une fois par mois sur toute l'étendue de
Kisimbosa.
Si le territoire de Kisimbosa a sa propre institution de
gouvernance issue du système coutumier, il a aussi obtenu de
l'administration congolaise le statut de concession forestière. Ce
statut donne à la communauté la possibilité de
décider elle-même du rôle qu'elle souhaite donner à
cette forêt et, forte de ce statut, la communauté de Kisimbosa a
choisi d'en faire une concession de conservation. Cela ne donne pas pour autant
à Kisimbosa le statut d'aire protégée congolaise (qui
serait alors référencée dans la liste des aires
protégées officielles congolaises) mais constitue
néanmoins une étape importante vers la reconnaissance
légale d'autres types de systèmes de conservation et de
gouvernance des espaces conservés, en plus de ceux déjà
existants et régulés par l'Etat.
Des forêts vivantes: une source de
subsistance très respectée par les communautés. Le
territoire de vie de Kisimbosa qui signifie, rappelons-le, « terre
fertile » ou « forêts fécondes »,
donne à ses gardiens toutes les ressources naturelles et produits
forestiers non ligneux dont ils ont besoin. Le site n'est pas seulement
réputé pour sa bonne production agricole; il l'est aussi pour ses
produits de cueillette (dont ceux utiles à la pharmacopée), de
chasse et de pêche durables, ses bois de construction et autres produits
de la forêt non consommés mais utiles comme les lianes, les
bambous, les feuilles de marantacées dans lesquelles est emballé
le manioc, aliment majeur de toute l'Afrique centrale, ainsi que les bois
spécifiques pour la confection d'outils ou de meubles, les
différentes sèves d'arbres aux propriétés
élastiques, collantes, inflammables, éclairantes, etc. Mais ces
moyens de subsistance ne sont pas les seuls que fournit la forêt. La
population a aussi besoin de cet espace pour des raisons culturelles et
spirituelles, pour honorer des ancêtres, implorer la clémence des
esprits, entretenir des rites d'intronisation, des ballets culturels, des
cérémonies pour le règlement de conflits, pour le passage
à l'âge adulte, etc.
Il n'est donc pas surprenant que la forêt,
considérée par les Pygmées non pas comme un simple espace
géographique recouvert d'arbres mais comme un être vivant à
part entière qui interagit avec eux, soit une fierté et une
nécessité vitale à laquelle chaque autochtone
Mubuti-Babuluko s'identifie fortement.
Si l'enclavement extrême du site provoque des conditions
de vie très difficiles, puisque l'éloignement des marchés
rend ardu l'échange entre produits de cueillette et produits
manufacturés de première nécessité, cet enclavement
participe au maintien de la richesse du
47
site en biodiversité et à la qualité des
produits de la forêt que les Peuples Autochtones utilisent. Ainsi, la
« stabilité » offerte par ce territoire a permis à la
communauté d'être préservée d'une pauvreté
totale, contrairement à d'autres communautés autochtones dont les
terres ont été spoliées et qui ne peuvent donc plus
pratiquer ni leurs activités agricoles, ni la chasse, ni même
leurs rites culturels.
II.2. METHODE
Pour expliquer l'impact de la Foresterie Communautaire sur la
vie des peuples Mbuti-Babuluko, nous nous sommes servis de la méthode du
courant dialectique dans laquelle notre choix est tombé sur l'analyse
Veraegenienne et Politzerienne de la dialectique matérialiste.
Dans le cadre de ce travail, l'application de cette
méthode se présente comme suit :
1. Loi de la connexion Universelle :
Posée que tout se tient, tout s'influe sur tout, rien
n'existe seul.
En examinant l'implication de PAP Babuluko sur la Foresterie
Communautaire et l'impact de cette dernière sur la vie de ce peuple, les
complémentarités suivantes sont à retenir :
Primo : Le nomadisme est un
phénomène qui caractérisent la vie de peuple pygmée
de l'Afrique centrale, avec comme activité principal la chasse, la
cueillette, la pêche et le ramassage. Dès le
phénomène qui remonte du 15ième siècle,
les autres tributs sont arrivés en Afrique et plus
particulièrement au Nord-Kivu en RDC notamment les Legha, les Tembo, les
Hunde, les Nyanga, les Kumu, les Kusu, ... a mis fin par imposition au
nomadisme des Batwa Bambuti-Babuluko et ils sont devenues désormais
sédentaires.
Ainsi, la sédentarité des
pygmées du Nord-Kivu s'influe sur le nomadisme.
Secundo : Après installation de ces
tributs au Nord-Kivu à la suite d'une guerre de conquête à
laquelle les peuples pygmées Batwa Bambuti-Babuluko ont perdu, ils les
ont imposé de rester sédentaire et pratiquer désormais
l'agriculture et l'élevage ainsi que la division du pouvoir car dit-on
« un groupe humain perd toujours son pouvoir quand il entre en contact
avec d'autres groupes lesquels le dominent et les imposent sa vision du monde
».
Les forêts de la République Démocratiques
du Congo et celles des peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko du
secteur de Bakano, territoire de Walikale au Nord-Kivu en
48
Il semble que les pygmées Batwa Bambuti-Babuluko ont
raté l'offre à volonté et gardèrent toujours leur
pouvoir de gardien de coutume qui suppose l'intronisation des chefs, le culte
aux ancêtres et la décision sur la circoncision
endogène.
A cela, nous pouvons dire que les pygmées
restent colonisés malgré le départ des Européens,
cette colonisation des pygmées s'influe sur l'installation des autres
tributs dans ce contraint.
Tercio : A la suite de la division du
pouvoir, les Bantous (chefs) se sont alors expropriés presque la
quasi-totalité des forêts et laisser une petite partie aux
pygmées. Néanmoins, le peu de forêts qui est resté
aux pygmées sont encore menacées d'expropriation par les Bantous
et par l'Etat lui-même.
Donc l'expropriation des forêts des
pygmées s'influe sur la division du pouvoir.
Quarto : Pour les pygmées
Bambuti-Babuluko, la vie ne peut se trouver qu'à partir de la
forêt, donc ils supposent que la pauvreté s'influe sur
l'expropriation de leur forêt, or il est vrai que, la pauvreté est
un phénomène qui s'observe généralement sur la
population de Walikale et sur le Peuple Pygmées Bambuti-Babuluko du
secteur de Bakano, caractérisé par un faible taux d'accès
aux besoins sociaux de base (éducation, santé, logement
décent...) la pauvreté influe négativement sur le mode de
vie de ce peuple et occasionne une forte dépendance de celui-ci pour
survivre. Ainsi, les peuples pygmées Bambuti-Babuluko dans leur vision,
cherchent à remédier la situation de l'expropriation de leur
forêt et de la pauvreté. C'est ainsi qu'ils ont opté pour
la Foresterie Communautaire comme un moyen pour assurer la durabilité
sociale.
Bref, la Foresterie Communautaire s'influe
sur la pauvreté, cette dernière est supposée être
influée sur l'expropriation des forêts des peuples autochtones
pygmées Babuluko qui s'influe à son tour sur l'arrivée des
autres particularités anthropologiques au Nord-Kivu qui leur ont
imposé leur mode de vie.
2. Loi de mouvement ou de changement universel
: posée que, tout se transforme, rien ne reste là
où il est, cette loi montre le caractère dynamique des faits qui
sont étudiés.
4. Loi de changement qualitatif : posé
que la quantité qui arrive à changer la qualité. A la
différence de la deuxième loi, celle-ci énonce la
transformation qu'a connue le fait pour
49
particulier ont connues de modification dans le cadre de leur
gouvernance à la suite d'un nouveau mode de gestion institué par
la Foresterie Communautaire.
En effet, les peuples autochtones pygmées Babuluko
utilisaient leurs forêts uniquement pour les besoin de survie et
n'avaient pas des règles d'accès aux ressources de leurs
forêts, mais avec le nouveau mode de gestion de la CFCL de ce peuple, on
constate un changement dans l'utilisation des ressources forestières.
3. Loi de contradiction : posée que
tout phénomène renferme toujours des éléments
contradictoires entre eux, les éléments sont en lutte
perpétuelle et cette lutte qui fait progresser le processus, c'est cette
lutte qui donne le mouvement.
En examinant la foresterie communautaire en RDC en
générale et la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa en particulier, les
contradictions suivantes sont à relever :
Primo : L'acceptation des peuples autochtones
pygmées Babuluko à procéder à la Foresterie
Communautaire était pour lutter contre la spoliation de leurs
forêts étant donné que les Bantous les traitaient
d'infrahumains, les hommes qui n'ont pas droit de vivre ni de
propriété sur une forêt. Alors que l'objectif de la
Foresterie Communautaire est d'atteindre la durabilité Sociale
c'est-à-dire, la gestion durable des ressources, l'amélioration
de la condition de vie et le renforcement de la cohésion sociale.
Secundo : la perception des peuple
autochtones pygmées Babuluko sur le statut de la forêt parait
comme un paradoxe à la conception de l'Etat qui s'autoproclame le
propriétaire du sol et du sous-sol. En effet, les peuples autochtones
pygmées Babuluko considèrent la forêt comme une
propriété héritée de leurs ancêtres.
Cependant, les mécanismes visant à mobiliser ce
peuple à demander la Concession Forestière paraissent
contradictoires.
Tercio : le nouveau mode de gestion des
ressources constitue un paradoxe au peuple Mbuti-Babuluko, car jadis, il
n'avait pas aux pygmées des règles pour accéder aux
ressources forestières, mais avec la gestion de la foresterie
communautaire qui arrive à restreindre l'accès à certaines
zones de la forêt.
50
réaliser une performance. C'est dans cette loi qu'on
étudie le système de valeur gagné dans la
contradiction.
Après plusieurs séances de sensibilisation
amorcées par l'ONG PIDP dans le Territoire de Walikale sur les
dispositions juridiques qui sous-tendent la foresterie communautaire en RDC, le
peuple pygmées du secteur de Bakano ont compris le bien-fondé de
cette démarche et s'y est impliqué.
Ainsi, les changements suivants sont déjà
observés au peuple Mbuti-Babuluko:
Primo : pour l'amélioration de la
condition de vie des PA Mbuti-Babuluko, nous pouvons signaler que parmi eux,
ceux habitant le village Lufito suivaient le dispensaire à Nyasi
(village se trouvant à 10Km d'eux, sans route pour y arriver facilement)
et leurs enfants suivaient l'école à Kasoni (village distant de
3Km d'eux dans la forêt sans route). Mais actuellement ils ont un poste
de santé bien construit dans leur village et les personnels
qualifiés bien que moins motivés, et une école dans le
village malgré qu'elle ne soit pas encore construite. Signalons qu'avant
cette école, il était difficile aux enfants d'étudier car,
pour arriver à l'école primaire de Kasoni, les enfants devraient
traverser la rivière Luhoho à travers le pont traditionnel
reconnu au nom de Kantamba qui est inaccessible aux enfants. A
Kisa, ils ont une école qui permet aux enfants d'accéder aux
études primaires au lieu de marcher 3Km dans la forêt sans route
(de Kisa vers Kasoni). Les habitants de Kilali et Lufito
bénéficient des microcrédits, des projets
d'intensification agricoles et d'autres projet de la part de l'ONG PIDP.
Secundo : Quant à la gestion durable
des ressources, nous pouvons signaler qu'il y a déjà une
prolifération de certaines espèces animales qui était en
danger d'extinction et nous même-nous les avons vu pendant notre
enquête en passant dans cette CFCL.
Tercio : les informations relatives au social
de la communauté sont nombreuses mais nous nous limitons à
signaler que depuis le début du processus de la Foresterie Communautaire
de peuple Mbuti-Babuluko, ils renforcent leur cohésion sociale en se
rapprochant d'avantage à travers les assemblées communautaires
qu'ils organisent chaque mois et les AG qu'ils organisent chaque année
dans leur villages à tour de rôle.
51
II.3. TECHNIQUES
La technique est définie comme l'ensemble des moyens et
procédés qui permettent au chercheur de rassembler des
données et des informations sur son sujet de recherche. Elle s'entend
comme un ensemble des procèdes opératoires et rigoureux bien
définis susceptibles d'être appliqué à nouveau dans
les mêmes conditions adaptées au genre des
phénomènes en cours. (GRAWITZ M.1987 :558)74
3.1.Techniques de collecte des données
La technique est un outil mis à la disposition de la
recherche et organisé par la méthode. Sous cet angle, elle
représente les étapes des opérations liées à
des éléments pratiques concrets adoptés à un but
défini. (GRAWITZ et al.1971 :287)75
Ainsi, les techniques suivantes nous ont guidés dans notre
recherche: a) Technique documentaire
La technique documentaire est celle qui est orienté
vers une fouille systématique de tous les documents authentiques
trouvés en rapport avec notre étude.
C'est pourquoi, Georges GIRVITCH76 nous apprend que
dans toute société en écriture comme la nôtre, les
données documentaires constituent le point de départ le plus
sûr et le plus commode que l'enquête sociologique.
L'usage de la recherche documentaire nous a permis de
consulter la lettre de la demande de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, pour
examiner le paradoxe entre la conception des peuple Mbuti-Babuluko et celle de
l'Etat qui s'autoproclame propriétaire du sol et du sous-sol,
l'arrêté provinciale N°01/023/CAB.GP-NK/2019 du 11, avril,
2019 portant attribution de la CFCL au peuple Mbuti-Babuluko dans le secteur de
Bakano, Territoire de Walikale au Nord-Kivu et le communiqué d'affichage
du ministre provincial de l'environnement qui a fait appel à toute
personnes qui pense que la CFCL en cous de processus fait l'objet de
conflit.
74 M. Grawitz, cité par MESHAKE MAKAO, cours Inédit
de Techniques d'Enquête, 5ième HTS, Instimu, 2015,
P4
75 M. Grawitz, cité par MESHAKE MAKAO, cours Inédit
de Techniques d'Enquête, 5ième HTS, Instimu, 2015, P4
76 George GIRVITCH, cité par OlekowaOleko,
Joseph, le peuple comme communauté de manque , élément
pour une définition in cassese, Antonio et Jouvaodmond pour une droit de
peuple, Paris ad Belger, levaut, 1978, P95 et 104
52
b) Technique de questionnaire
Cette technique consiste à élaborer un
questionnaire destiné à la population cible, plus
précisément aux échantillons de cette population en vue de
répondre par écrit au questionnaire. Celle-ci a été
bien étudiée à l' avance et a laissé suffisamment
de place entre les questions pour des réponses et commentaires
éventuels des personnes interrogées. Ainsi, nous avons
élaboré un questionnaire destiné à un certain
nombre des PAP Babuluko comme échantillon de tous les pygmées de
Kisimbosa-Chamakasa ou de la population mère.
Ces personnes ont pu répondre au questionnaire
élabore et leurs réponses nous ont permis de recueillir des
informations riches et spontanées, plus brut et plus fraiches
nécessaires à notre travail. Avec cette technique, nous avons
utilisé les questionnaires ouverts et les questionnaires
fermés.
Notre questionnaire était administré en Swahili
parce qu'on était en face d'un peuple ayant était longtemps
marginalisé par conséquent, il avait la difficulté
d'accéder à l'éducation.
c) Technique d'interview
La technique d'interview est un outil qui permet au chercheur
d'interroger des personnes qui lui fournissent des informations
nécessaires et relatives à son sujet de recherche.
La technique d'interview nous a aidés à
collecter quelques informations et explications sur l'impact de la Foresterie
Communautaire sur la vie de PA Mbuti-Babuluko, par le biais des conversations
avec certains d'entre eux.
d) Technique d'observation participative
L'observation constitue une importante technique pour
recueillir les données nécessaires à un travail. En effet,
elle permet un contact direct entre l'enquêteur et
l'enquêté. Elle permet aussi de vivre la réalité sur
terrain.
Elle nous a permis de vérifier sur terrain, si la
Foresterie Communautaire favorise l'atteinte de la durabilité sociale de
peuple Mbuti-Babuluko. Ce qui nous a informé davantage sur les
explication autres que celles apportées par les autres techniques.
53
Ainsi, nous avons bénéficié de la
participation à un atelier sur la prévention, gestion et
transformation des conflits foncier, organisé par l'ONG PIDP SHIRIKA LA
BAMBUTI et à des séances sur valorisation des savoirs
traditionnels de ce peuple.
3.2.Techniques d'analyse et traitement des
données
La diversité des techniques de récoltes des
données implique aussi celle de traitement des données.
Pour analyser et traiter les données, nous avons fait
recours à l'analyse des contenues qualitatifs. Pour ces contenues, nous
les avons confronté avec les différentes
littératures existantes pour en découvrir le
sens, mais aussi de procéder à la description objective,
systémiques qualitative des contenus manifestes voir latente des
opinions de nos enquêtés dans le but de les interpréter.
Quant dépouillement, les données ont
été saisi dans un tableur Excel qui nous a permis de croiser les
différentes variables et nous avons également tenus compte des
différentes variables pour choisir les graphiques à utiliser dans
la présentation.
A ce qui concerne les variables dont les données ne
doivent pas être saisi dans un tableur Excel, nous avons procéder
au comptage d'apparition des différentes catégories des
réponses et nous l'avons converti en pourcentage
à partir de la formule P , ce qui
nous a permis d'avoir le score relatif pour quelques
thèmes dans les réponses à commenter.
2.3. Echantillonnage
Il est rare qu'une enquête sociologique soit
menée auprès de l'ensemble des populations composant une
entité donnée. Ceci revient notamment de cas du recensement. Mais
dans la majorité de cas, on recourt à la technique de
sondage77. Il s'agit d'une enquête effectivement menée
sur un échantillon de la population visée par la recherche
sociale et l'enquête générale est souvent impossible
à cause de nombre très élevé de la population.
L'échantillon est, en effet, une partie de l'univers de
l'enquête sur laquelle on limite l'investigation. C'est l'ensemble de
personnes à interroger extraites d'une population plus large,
appelée la population source, population deréférence
ou population mère. La
77 D'après CLAUDE JAVEAU, le sondage, c'est
d'abord rechercher au sein de la population visée un certain nombre
d'individus, qui ensemble constituent l'échantillon, dont on
désire qu'il soit représentatif de la population mère.
54
notion de représentativité de
l'échantillon est avant tout de nature statistique78. Dans le
cadre de notre étude, nous partageons la même idée que
Pinto R. et Grawidz M. et allons travailler avec efficience. Etant donné
les difficultés aussi bien matérielles qu'économiques de
mener notre enquête sur l'ensemble de la population cible.
Ainsi, notre travail consiste ici à définir le
processus d'échantillonnage, la méthode d'échantillonnage,
de collecte des données et présentation de
l'échantillon.
- Processus d'échantillonnage
Le processus d'échantillonnage se déroule en
trois étapes principales : la détermination de la population
mère, du cadre d'échantillonnage et de l'unité
d'échantillonnage pour déboucher sur l'échantillon
proprement dit.
1. Population mère
La population mère est constituée de l'ensemble
des PAP Bambuti-Babuluko du village Kambushi, Kilali, Kisa et Lufito dans le
secteur de Bakano, Territoire de Walikale, Province du Nord-Kivu, à
l'Est de la RDC. L'exclusivité de notre étude aux peuples
autochtones pygmées/Bambuti-Babuluko s'explique par le fait que la CFCL
de Kisi-Mbosa Chamakasa qui constitue le champ de notre étude, est
constituée seulement des forêts communautaires de ces peuples.
Alors il nous a été important de nous intéresser seulement
à ce peuple pour recueillir les informations relatives à l'impact
de la Foresterie Communautaire sur la vie des peuples autochtones
pygmées/Bambuti-Babuluko
Tableau n° 3. Répartition de la
population par village et sexe.
N°
|
Villages
|
Population
|
Total
|
Homme Femme
|
1
|
Kambushi
|
103
|
132
|
235
|
2
|
Kisa
|
415
|
457
|
872
|
3
|
Lufito
|
33
|
52
|
85
|
4
|
Kilali
|
149
|
173
|
322
|
|
TOTAL
|
972
|
1159
|
2131
|
Source : Cartographie 2015 et rapports des terrains
2016, PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI
78 ELISABETH NOËLLE explique le concept des
sondages d'opinions en ces termes : il faut se représenter comme suit le
modèle statistique de l'échantillon représentatif sur
lequel opère la sociologue : l'ensemble à observer qui est
délimité au début d'une étude, se compose
d'individus de différents âges, professions, etc. dans les
diverses et communes ;dans son ouvrage : The spirale of silence,
Chicago, universityPress, 1984, p. 25 et ss.
Ainsi, nous avons stratifié notre population en
fonction de leur village respectif en prenant 10 personnes par village.
55
2. Cadre d'échantillonnage :
Bien que nous avons une population qui représente une
minorité ethnique mais tous les pygmées de Kisi-Mbosa Chamakasa
n'ont pas été retenus pour des raisons suivantes :
? L'impossibilité d'enquêter tous les peuples
autochtones pygmées/Bambuti-Babuluko à cause de leur nombre ;
? Contraintes financières dues aux différents
coûts liés au transport et autres ;
? La prise en compte de tous les pygmées peut rendre la
recherche lourde et impertinente.
3. Unité d'échantillonnage
Elle est constituée des peuples autochtones pygmées
de villages Kambushi, Kilali, Kisa et Lufito, tous ayant la dénomination
Anonyme.
- Méthode d'échantillonnage et de collecte
des données
Il sera présenté ici la méthode
d'échantillonnage et les instruments de collecte des données. ?
Méthode d'échantillonnage
Comme dit ci-haut, la technique d'échantillon nous a
été imposé dans la mesure où, nous nous sommes
trouvé dans l'impossibilité matérielle et technique de
mener une enquête à l'ensemble de peuples autochtones
Bambuti-Babuluko du territoire de Walikale. C'est ainsi que nous avons
prélevé une portion représentative des pygmées qui
nous ont permis de dégager par extension les caractéristiques de
l'ensemble des pygmées.
Vu l'importance de cette technique, l'exposé relative
à son exploitation et la prise en compte des exigences de la
représentativité, nous nous sommes servi de la méthode non
probabiliste avec la techniques d'échantillonnage par quota et
volontaire qui consiste à découper la population en strates
représentant certains de ces caractéristiques puis choisir les
éléments dans le strates à l'aides
l'échantillonnage non probabiliste. Elle permet de reproduire plus
fidèlement la population et réduit les biais.
56
Pour choisir les enquêtés, on le faisait à
base de la volonté de tout un chacun à condition qu'on soit un
pygmée adulte.
2.2.1. Village cibles pour nos enquêtes
POURCENTAGE
30
20
10
0
POURCENTAGE
Figure n°03. Répartition des
enquêtés selon leurs villages
Ce figure nous explique que, sur les 40 enqupetés nous
avons 10 enquêtés soit 25% dans chaque village notamment Kambushi,
Kilali, Kisa et Lufito.
2.2.2. Age des enquêtés
%
30
Figure n°04. Répartition des
enquêtés suivant leur Age.
Cette représentation nous montre que, dans notre
échantillon, nous avons 8 enquêtés soit 20% dont leur
âge varie entre 17-23ans, 5 enquêtés soit 12,5% ont
l'âge variant entre 24-30ans, 4 enquêtés soit 10% ont
l'âge variant entre 31-37ans, 7 enquêtés soit 17,5% ont
l'âge variant entre 38-44ans, 4 enquêtés soit 10% ont enge
variant entre 45-51ans, de même pour ceux âgés de 52-58ans
et 59-65ans, 1 enquêtés soit 2,5% est âgés de
66-72ans, également pour ceux de 73-79ans et de 101-107ans.
Il se remarque que, dans notre population on a trouvé 2,5%
ayant l'âge dépassant un siècle.
57
2.2.3. Sexe des enquêtés
%
25
MASCULIN FEMININ
Figure n°05. Répartition des
enquêtés selon leur sexe.
En lisant l'information de ce diagramme circulaire, nous
trouvons que, sur 40 enquêtés qui constitue notre
échantillon, il y a 10 enquêtés soit 25% du sexe
féminin et 30 enquêtés soit 75% su sexe masculin. Cette
disproportion est dite du fait que pour les pygmées, il est difficile de
s'entretenir avec leurs femmes car pour eux, passer à la cuisine pour un
visiteur c'est un mauvais signe qui les énerve facilement.
2.2.4. Etat civil des enquêtés
100
0
CELLIBATEURS MARIES
%
DIVORCES
%
%
Figure n°06. Répartition des
enquêtés selon leur état civil.
Cette représentation nous montre que sur 40
enquêtés qui constituent notre échantillon, nous avons 32
enquêtés soit 80% des mariés, 6 enquêtés soit
15% des Célibataire et 2 enquêtés soit 5% des
Divorcés.
58
2.2.4. Niveau d'instruction des enquêtés des
enquêtés
%
PRIMAIRE SECONDAIRE SANS NIVEAU UNIVERSITAIRE
Figure n°07. Répartition des
enquêtés selon leur niveau d'instruction.
De cette représentation, nous trouvons que, parmi nos
40 enquêtés nous avons 3enquêtés soit 7,5% ayant un
niveau primaire d'instruction, 21 enquêtés, soit 52,5%, ayant un
niveau primaire d'instruction, 14 enquêtés soit 35% du niveau
secondaire et 2 enquêtés soit 5% du niveau Universitaire.
Nous constatons que certain pygmées commencent à
accéder à l'éducation paradoxalement aux données de
2020 qui ont soulevé que les pygmées de Kisi-Mbosa Chamakasa ont
un niveau primaire d'éducation.
2.2.5. Profession des enquêtés
%
Artiste Cultivateur Elève Enseignant Membres des
Organes de gestion
.
Figure n°08. Répartition des
enquêtés suivant leurs professions
Cette graphique nous montre que sur 40 enquêtés
constituant notre échantillon, nous avons 21 enquêtés soit
52,5% qui exercent l'agriculture comme activité principale, 3
59
enquêtés soit 7,5% sont des enseignants, 3
enquêtés soit 7,5% autres sont des élèves et 3
enquêtés soit 7,5% enfin 1 enquêté soit 25% est un
membre des organes de gestion de la CFCL. Néanmoins, nous pouvons
signaler que les mêmes enquêtes ont trouvé que tout le 25%
de membres du comité local de gestion sont des cultivateurs ce qui
explique que la profession agriculture représente 77,5% de nos
enquêtés.
Le constant de ces information est que presque le 3/4 de notre
échantillon n'exerce que l'agriculture comme activité
principale.
- Instruments de collecte des données
Les données sont collectées par l'administration
d'un questionnaire et par interview avec guide d'entretien.
? Questionnaire
Le questionnaire est un ensemble de questions formulées
et mis sur papier par le chercheur dans le but d'obtenir des informations sur
un sujet donné.
L'enquête par questionnaire consiste à poser
à un ensemble de répondants le plus souvent représentatif
d'une population, une série de questions relatives aux informations
recherchées.
C'est un outil de collecte des données qui permet de
traiter des grands échantillons à travers la vérification
des hypothèses théoriques et des tests statistiques que
nécessitent ces hypothèses.
En ce qui concerne l'administration du questionnaire, deux
méthodes sont à distinguer : L'administration indirecte : lorsque
l'enquêteur complète personnellement à partir des
réponses qui lui sont fournies par le répondant et
l'administration directe : c'est lorsque l'enquêté complète
seul le questionnaire.
Dans notre recherche, le questionnaire a été
distribué par l'enquêteur et l'administration a été
faite aussi bien de façon indirecte que directe, selon la
disponibilité des répondants.
Figure 09. Opinions des enquêtés sur le
statut de la forêt
CHAPITRE 3. PRESENTATION, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
Ce chapitre présentant l'aspect pratique de
l'étude, est essentiellement consacré à la
présentation, l'analyse des données recueillies et
l'interprétation des résultats ce qui permettra de discuter les
résultats obtenus et arriver à la vérification de nos
hypothèses d'étude.
Signalons qu'après le dépouillement de notre
questionnaire d'enquête, nous avons prélevé les
fréquences qui ont été transformées en pourcentage,
thème par thème.
Nous tenons à signaler que certaines questions de notre
questionnaire sont des questions à réponses dépendantes
c'est-à-dire, un seul enquêté pouvait donner deux ou
plusieurs réponses à la même question. Ainsi, le total des
réponses peut être supérieur à l'effectif des
enquêtés (40), dans ce cas, notre unité d'analyse serait la
réponse. De telles questions seront présentées à
travers une distribution statistique.
3.1. GESTION DE LA CONCESSION FORESTIERE DE
COMMUNAUTE
LOCALE DEKISIMBOSA-CHAMAKASA
Ce thème regroupe les questions qui tiennent aux
éléments retenus par la communauté sur la foresterie
communautaire et son impact sur la vie des peuples autochtones pygmées
Bambuti-Babuluko. Parmi les données recueillies à l'aide du
questionnaire, les questions ayant deux ou plusieurs propositions de
réponses sont présentées dans les graphiques
conformément aux variables qui les caractérisent et ensuite elles
sont analysées et les questions qui ont moins de deux propositions de
réponses sont directement interprétées sans passer par
n'importe quelle présentation, ceci pour l'ensemble des
thèmes.
3.1.1. Statut de la forêt
%
61
Il ressort de cette représentation que, sur 40 sujets
enquêtés, il y a 2 enquêtés soit 5% estiment que la
forêt appartient aux pygmées, 3 sujets 7,5% estiment que la
forêt appartient à Dieu,,4 sujets soit 10% qui pense que la
forêt appartient au Chef du Village, , 15 sujets 37,5% connaissent que la
forêt appartient à l'Etat, 15 soit 37,5% pensent qu'elle
appartient à la communauté et.
Suivant ces résultats, nous pouvons dire que plus de la
moitié de nos enquêtés ne reconnait pas l'Etat comme
propriétaire du sol et du sous-sol et la forêt inclue,
néanmoins certains d'eux sont informés que le sol et le sous-sol
appartiennent l'Etat. Nous ne pensons que le processus de l'acquisition de la
CFCL à travers la demande de la CFCL à l'Etat qui a
informé certains d'entre eux que la forêt appartient à
l'Etat.
Tableau N°5. Opinions des enquêtés sur
leurs droits sur la forêt
Opinion
|
f
|
%
|
Vivre
|
16
|
40
|
Exploiter
|
24
|
60
|
Gérer
|
18
|
45
|
Protéger
|
24
|
60
|
TOTAL
|
58
|
|
Les données présentées dans ce tableau
nous expliquent que sur nos 40 enquêtés, il y a 16
enquêtés soit 40% qui pensent que leur droit sur la forêt
c'est d'y vivre, 24 enquêtés soit 60% qui ont dit qu'ils ont le
droit d'exploiter la forêt, 18 enquêtés soit 45%
reconnaissent qu'ils ont droit de gérer la forêt et 24
enquêtés affirment qu'ils ont droit de protéger la
forêt.
Ainsi, nous pouvons dire que la grande majorité de nos
enquêtés connaissent leur droit sur la forêt. L'analyse
curieuse nous pousse à constater que 40% de nos enquêtés
sou tend encore l'opinion qui dit que leur droit sur la forêt c'est y
vivre, cette affirmation corrobore avec l'histoire qui dit que les
pygmées vivent dans la forêt. Ceux du Nord-Kivu, territoire de
Walikale n'échappent pas à cette théorie historique car
eux-mêmes, malgré leur intégration vivent dans la
forêt.
3.1.2. Compréhension des enquêtés
sur la Forêt Communautaire
Pour la question des savoir si les peuples Bambuti-Babuluko
ont déjà entendu parler de la Foresterie Communautaire, tous nos
enquêtés ont confirmé avoir déjà entendu
parler de celle-ci et pensent que la FORCOM signifie ce qui suit :
62
%
Forêt de l'Etat Forêt protégée par
Forêt gérée par la Forêt appartenant
la Communauté Communauté à la
Communauté
Figure N° 10. Opinions des enquêtés sur
leur entendement sur la Forêt Communautaire
En lisant cette figure nous trouvons que, 6
enquêtés soit 15% estiment que la forêt communautaire
signifie une forêt de l'Etat, 12 enquêtés soit 30% affirment
que la forêt communautaire c'est une forêt protégée
par la Communauté, de même pour ceux qui avancent l'opinion que la
forêt communautaire est une forêt gérée par la
Communauté et 25% ont dit que la forêt communautaire c'est une
forêt appartenant à la communauté.
Leur entendement sur la Foresterie Communautaire qui sont
divers mais partant de leurs opinions, ils peuvent la définir comme
« une forêt ayant un titre foncier, appartenant à
une communauté, et ce dernier a le devoir de la protéger et la
gérer rationnellement pour l'atteinte de la durabilité sociale
». Cette définition est construite à travers
la technique de Brainstorming.
3.1.3. Zonage de la Kisimbosa
%
18%
82%
OUI NON
Figure 11. Opinions de nos enquêtés sur
le Zonage de la CFCL de Kisi-Mbosa
Chamakasa
Les informations contenues dans cette figure nous montrent
que, sur les 40enquêtés, 33 soit 82% ont dit que le zonage a
déjà été fait dans la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa
et 7 enquêtés soit 18% ont dit que le zonage n'est pas encore fait
dans la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa.
63
Il se remarque que la majorité de nos
enquêtés affirment que le Zonage est déjà fait dans
ladite CFCL. Selon leurs explications, le zonage qu'ils sont entrain de dire
est provisoire et entend l'approbation à travers le PSG.
3.1.4. Plan Simple de Gestion de la CFCL
Kisimbosa
%
OUI NON EN COURS SANS
INFORMATION
Figure 12. Opinions des enquêtés sur le Plan
Simple de Gestion
En lisant les données présentées dans ce
graphique, nous trouvons que, sur les 40 enquêtés, 16 soit 40% ont
dit que le PSG est en cours d'élaboration, 10 soit 25% ont dit que le
PSG est déjà fait, 13 soit 32% ont dit que le PSG n'est pas
encore fait et 1enquêté soit 3% n'est pas informé de
l'évolution du PSG.
Ces résultats nous poussent à dire que le PSG de
gestion est en cours d'élaboration, c'est pourquoi nous pouvons
constater que, certains de nos enquêtés ont dit que le PSG n'est
pas
3.1.5. Commercialisation des bois dans le
Kisimbosa
OUI
10%
NON
90%
%
Figure N°13. Opinions des enquêtés
sur la commercialisation des bois dans la CFCL de
Kisi-Mbosa Chamakasa
64
Les informations contenues dans cette représentations
nous révèlent que, sur 40 sujets enquêtés, nous
avons 4 soit 10% qui ont dit qu'on fait la commercialisation des bois dans la
CFCL de Kisimbosa-Chamakasa et 36 sujets soit 90% ont dit qu'ils ne font pas la
commercialisation des bois dans la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa.
Il se remarque que, la plus grande majorité de nos
enquêtés ont dit qu'ils ne font pas la commercialisation des bois
dans la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, selon les arguments poussés par
ces derniers, la foresterie communautaire n'autorise pas l'exploitation des
bois c'est pourquoi ils envisagent l'écotourisme comme moyen pouvant
leur permettre de générer les revenues par la CFCL
3.1.6. Gestion de la CFCL Kisimbosa
%
40 35 30 25 20 15 10 5 0
|
|
%
|
Communauté L'Etat Les Organes
Pas de
de Gestion Attitré gestionnaire
Rep. Cout.
Nous constatons que les bénéfices issus de la
CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa sont gérés par la communauté
locale à travers les organes de gestion.
Figure 14. Opinion des enquêtés sur
la gestion des bénéfices issus de la conservation de leur
CFCL
La lecture de cet histogramme nous montre que sur les 40
enquêtés, il y a 10 enquêtés qui ont dit que c'est la
communauté qui gère les bénéfices issus de la
conservation de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, 1enquêté soit
2,5% a dit que c'est l'Etat qui gère, 14 enquêtés soit 35%
ont dit que ce sont les organes de gestion qui gèrent, 7
enquêtés soit 17,5% ont dit que ce sont les représentants
coutumièrement attitré qui gèrent et 8
enquêtés soit 20% ont dit qu'il n'ya aucun gestionnaire des
bénéfices issus de la CFCL étant donné que la CFCL
en question ne donne aucun bénéfice.
65
Néanmoins, selon leurs arguments sur la question de
savoir s'il y a la transparence dans la gestion, la majorité d'eux
affirment qu'il y a transparence dans la gestion de celle-ci.
3.1.7. Enquête socio-économique dans le
Kisi-Mbosa
%
NON
8%
OUI
92%
Figure 15. Opinions des enquêtés sur
l'enquête socio-économique de la CFCL de Kisi-
Mbosa Chamakasa
Les résultats de ce diagramme circulaire nous montrent
que sur 40 sujets enquêtés, il y a 37 enquêtés soit
92,5% qui ont dit qu'on a déjà fait l'enquête
socio-économique de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa et 3 sujets soit
7,5% ont dit qu'on n'a pas encore fait cela.
En analysant cette représentation, on constate que
presque toute la population ont dit que l'enquête socio-économique
a déjà été fait, selon les arguments avancés
par ces derniers, l'enquête socio-économique a été
fait sous l'accompagnement de l'ONG PIDP sur base d'un questionnaire
écrite et en les regroupant en focus groupe.
Pour la question de savoir les modalités de l'exercice
individuel de droit d'usage des ressources de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa
par les membres de la communauté Bambuti-Babuluko, nos enquêtes
ont démontré que les membre de ladite communauté n'ont
d'exigences pour utiliser les ressources de cette CFCL mais ils doivent
travailler selon les règles de gestion prise dans les assemblées
communautaires.
Pour les membres des autres communautés, veulent faire
une activité comme l'agriculture dans la Zone y afférente, ils
doivent payer une caution appelé dans leur habitude« Bugali »
qui signifie une chèvre vivante. Ceci, lui donne droit de cultiver mais
ça ne constitue pas l'achat de la portion attribuée car s'il veut
quitter l'espace il la laisse aux propriétaires sans la vendre, ni la
louer moins encore la léguer.
66
Il sied de signaler que les peuples autochtones pygmées
Bambuti-Babuluko utilisent et utilisaient toujours les mesures de gestion des
forêts conformément à leurs usages et coutumes comme par
exemple :
1. Pour la protection des arbres : ils ont
des arbres que la coutume leur interdit de couper notamment (Imbulungu, Imbilya
lya Kansinsi, Indumba...) par conséquent, celui qui coupe ça doit
discuter avec les cimetières, ils cultivent dans la forêt primaire
ils ont l'obligation de laisser quelques pieds d'arbres qu'ils appellent dans
leur dialecte Shurukutu (hibou en français).
2. Pour les animaux : ils ont quelques
animaux totems notamment ce qu'ils appellent Chui (Léopard), Ikaa
(Pangolin géant) Kabanga (Pangolin) Kabungulu,...
3. Pour les espaces forestiers et aquatiques
: ils ont dans leur forêt communautaire un espace forestier
sacré qui était protégé depuis les ancêtres
pour les rites traditionnelles, pour des cultes aux ancêtres, pour la
circoncision endogène,... et les rivières sont
momentanément protégées comme par exemple après le
départ de la circoncision endogène on doit laisser une
rivière sans exploitation par les femmes et interdire aux femmes de
manger les produis de cette rivière jusqu'à nouvel ordre.
Néanmoins, les peuples autochtones pygmées
Bambuti-Babuluko accusent l'Etat d'être destructeur et ce dernier est
à la base de la perte de la biodiversité. Ils justifient leur
argument par le fait qu'ils faisaient la chasse avec les filets et dans des
trous, ce qui permettait de ne tuer que les animaux âgés et
épargner les petit les animaux en gestation mais avec l'avènement
des calibres 12 institués sous l'autorisation de l'Etat, on tue
directement les animaux sans savoir ceux gestantes et les petits. Un
deuxième argument avancé par ce dernier est que les peuples
autochtones pygmées ne coupaient les arbres qu'avec les haches mais
l'avènement des machines tronçonneuses qui est venu tout
détruire.
3.1.8. Inventaire multi ressources dans la CFCL
Kisi-Mbosa
67
%
OUI NON PAS DU TOUT
Figure 16. Opinions des enquêtés sur
l'inventaire multi ressources
Les informations contenues dans cette représentation
nous révèlent que, sur nos 40 enquêtés il y a16
enquêtés soit 40% qui ont dit qu'on a déjà fait
l'inventaire multi ressources dans cette CFCL, et 14 autre soit 35% ont dit que
cela n'est pas suffisamment faite et 10 enquêtés soit 25% ont dit
que cela n'est pas encore faite.
3.1.9. Acceptation de la Foresterie Communautaire par la
Communauté Mbuti
%
Amélioration de la gestion durable des éviter la
spoliation
condition de vie ressources
Figure 17. Opinions des enquêtés sur
la cause de l'acceptation de la FORCOM
Les données présentées dans cette
représentation nous montrent que 19enquêtés soit 47,5% des
enquêtés ont accepté la FORCOM pour réduire leur
pauvreté, 10 enquêtés soit 25% la sécurisation des
terres pour assurer une gestion durable des ressources et 11
enquêtés soit 27,5% ont accepté la sécurisation des
terres pour éviter l'expropriation dont leurs forêts ont souffert
depuis des années.
68
Il se remarque que, presque la moitié des peuples
autochtones pygmées Bambuti-Babuluko ont accepté le mode de
gestion institué par la FORCOM pour améliorer leur condition
d'existence en tirant les bénéfices de leurs forêts
communautaires.
3.2. IMPACT DE LA CONCESSION FORESTIERE DE LA COMMUNAUTE
LOCALEKISIMBOSA CHAMAKASA SUR LA VIE DE PEUPLE MBUTI
BABULUKO.
3.1.10. Gestion Durable des ressources de la CFCL
Kisi-Mbosa Chamakasa
%
80 70 60 50 40 30 20 10 0
|
|
%
|
Au profit de la génération fiture
Eviter la spoliation
Améliorer la condition de
vie
Figure 18. Opinions de nos enquêtés
sur la cause de la gestion durable de leurs ressources
forestières
De cette représentation, il ressort que 70% de nos
enquêtés ont acceptés la conservation des ressources de
leurs forêts pour le bénéfice des générations
futures, 12,5% l'ont acceptés pour améliorer leur condition
d'existence et 17,5% pour éviter la spoliation de leur forêt.
Nous constatons que le peuple Mbuti-Babuluko a accepté
la FORCOM pour améliorer sa condition d'existence mais ils ont
accepté la gestion durable des ressources pour que ces derniers soit au
profit de la génération future. Ces deux opinions paraissent
à notre vue comme une contradiction du fait qu'ils disent avoir
accepté la FORCOM pour la réduction de la pauvreté au lieu
de la gestion durable des ressources et ont accepté la gestion durable
des ressources pour que cela soit au profit de la génération
future. Néanmoins, la FORCOM devrait les permettre de gérer
durablement les ressources et si cela est fait de manière durable la
pauvreté serait atténuer et la mobilité sociale serait
renforcée.
3.1.11. Changement dans la vie des peuples
Mbuti-Babuluko
69
%
30
70
OUI NON
Figure 18. Opinion des enquêtés sur
le changement constaté dans leur vie depuis l'acquisition officielle de
la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa
Cette figure nous explique que, 70% de nos
enquêtés ont dit qu'ils voient un changement dans leur vie, et 30%
ont dit qu'ils ne voient pas un changement. Ceux qui ont dit qu'ils constatent
un changement, ont donné les arguments selon lesquels ils deviennent
civilisés et trouvent quelques avantages.
Nous constatons que la majorité de nos
enquêtés voient un changement bien qu'insignifiant, mais ils sont
majoritairement impliqués dans la sécurisation de la terreet s'en
approprie sans contrainte, à cela, nous pouvons dire que la CFCL de
Kisi-Mbosa Chamakasa présente des signes prometteurs d'un bon avenir.
Tableau N° 05. Opinion des
enquêtés sur les aides et appuis reçues à travers la
conservation de leurs forêts communautaires
Reaction
|
OUI
|
NON
|
TOTAL
|
Gestion
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
Au profit de la communauté
|
19
|
47,5
|
-
|
-
|
19
|
47,5
|
Au profit d'un sous-groupe des membres de la communauté
|
12
|
30
|
-
|
-
|
12
|
30
|
Pas d'aides reçues
|
-
|
-
|
9
|
22,5
|
9
|
22,5
|
TOTAL
|
31
|
77,5
|
9
|
22,5
|
40
|
100
|
Les informations contenues dans ce tableau nous montrent que,
sur 40 enquêtés 31 soit 77,5% ont dit qu'ils reçoivent les
aides et appui à travers la conservation de leur CFCL et 9 soit 22,5%
ont dit qu'ils ne reçoivent pas des aides à travers la FORCOM.
Pour ceux qui ont dit qu'ils reçoivent des aides, 12 entre eux soit 30%
ont dit que ces aides sont gérées par la communauté au
profit d'un groupe restreint et 47,5% d'entre eux ont dit que ces aides sont
gérées au profit de toute la communauté.
70
Il se remarque que plus ou moins le 3/4 de peuple
Mbuti-Babuluko est conscient qu'il reçoit des aides, néanmoins
ces aides sont gérées par les organes de gestions et cela pour
les intérêts collectif. A ce niveau, leurs opinions relève
que ces aides sont profités par un groupe des gens car elles sont
insignifiantes ce qui ne permet pas d'être directement divisées
à tout le monde.
Tableau N°6. Opinions des enquêtés
sur les avantages de la FORCOM
Avantage
En termes de :
|
Régénération des
ressources
|
Titre foncier
|
f
|
%
|
f
|
%
|
TOTAL
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
Biodiversités
|
34
|
85
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
34
|
85
|
Sécurité Foncière
|
-
|
-
|
30
|
75
|
-
|
-
|
-
|
-
|
30
|
75
|
Infrastructure socio-
économique de base
|
-
|
-
|
|
|
24
|
60
|
-
|
-
|
24
|
60
|
Autres
|
-
|
-
|
-
|
|
-
|
-
|
12
|
30
|
12
|
30
|
En lisant ce tableau nous trouvons que sur 40 sujets 34
d'entre eux soit 85% ont dit qu'ils constate une prolifération des
espèces dans leur forêt communautaire, 30 sujets soit 75% ont dit
que l'avantage trouvé dans la conservation de la FORCOM, c'est le titre
foncière qui leur permettent de conserver leur forêt avec
enthousiasme, 24 sujets soit 60% ont dit qu'à partir de la FORCOM ils
ont acquis des infrastructures socio-économiques de base notamment une
école à Kisa et un poste de santé à Lufito, et 12
sujets soit 30% ont dit qu'ils trouvent une série d'autres avantage
à travers la Conservation de leur forêts notamment : les
microcrédits, les panons solaires, les groupes
électrogènes, les godions, la diminution de braconnage, le
renforcement de la cohésion sociale, l'aération naturelle, la
nourriture, ...
Il se remarque que la FORCOM parait comme une stratégie
bénéfique au peuple Mbuti-Babuluko sur la gestion des ressources
naturelles que sur l'amélioration de la condition de vie de la
communauté Mbuti.
Tableau N°07. Opinions des enquêtés
sur les Opportunités ouvertes par la FORCOM
Village
Opportunités
|
Kambushi
|
Kilali
|
Kisa
|
Lufito
|
TOTAL
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
Respect aux barrières
|
2
|
5
|
4
|
10
|
3
|
7,5
|
6
|
15
|
15
|
37,5
|
Voyage
|
4
|
10
|
8
|
20
|
2
|
5
|
5
|
12,5
|
19
|
47,5
|
Connaissance
|
2
|
5
|
4
|
10
|
7
|
17,5
|
8
|
20
|
21
|
52,5
|
Bourses d'études
|
8
|
20
|
2
|
5
|
-
|
-
|
-
|
-
|
11
|
27,5
|
Aucune
|
1
|
2,5
|
1
|
2,5
|
2
|
-
|
-
|
-
|
4
|
10
|
71
La lecture de ce tableau nous montre que 15
enquêtés soit 37,5% ont dit qu'ils sont respectés depuis
qu'ils ont commencé la conservation de leurs forêts communautaire,
19 enquêtés soit 47,5% ont dit qu'ils ont les opportunités
de voyage suite à la conservation de leurs FC, 21 enquêtés
soit 52,5% ont dit qu'ils trouvent des connaissances internes et externes via
les AC et AG voire même des voyages, 11 enquêtés soit 27,5%
ont dit qu'ils trouvent des bourses d'études à travers la
Conservation de leurs CFCL.
Il se remarque que la FORCOM ouvre beaucoup
d'opportunités aux peuples autochtones pygmées Babuluko.
Tableau N°08. Opinions des
enquêtés sur les contraintes liées à la gestion de
la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa
Contraintes
|
f
|
%
|
Conflit foncier
|
31
|
77,5
|
Braconnage
|
13
|
32,5
|
Résistance de certains PA et les voisins
|
22
|
55
|
Mésentente entre membre
|
2
|
2,5
|
TOTAL
|
68
|
De ce tableau nous trouvons que 31 enquêtés soit
77,5% ont dit que le problème de conflit foncier qui constitue un
scandale à la gestion de cette forêt, 13 enquêtés
soit 32,5% ont dit que le braconnage est l'une de contraintes à la
gestion, 22 enquêtés soit 55% ont soulevés la
résistance de certains PA et les voisins comme une des contraintes
à la gestion , et 1 enquêtés soit 2,5% ont dit que dans
cette FORCOM il y a encore des mésententes bien que celle-ci contribue
au renforcement de la cohésion sociale.
Il se remarque que le peuple Mbuti-Babuluko a certaines
contraintes tendant à l'empêcher de faire le travail de la
conservation. Néanmoins le conflit foncier est considéré
comme le contrainte majeur de la foresterie communautaire de la
communauté Mbuti-Babuluko, en en croire, les arguments avancés
par ces dernier est que ce conflit trouve sa genèse dans l'ancienne
considération de peuple Mbuti-Babuluko qui pour eux, les Banamutani
n'avaient pas une considération à eux depuis jadis ils les
considéraient comme les hommes sans culture ni loi, ils doigtent en
outres les peuples Banamutani du Clan Banakasaluka comme un Clan qui sous-tend
la destruction de cette CFCL.
72
Tableau N09. Opinions des enquêtés
sur leurs priorités en matière de
développement
Village Initiatives
|
Kambushi
|
Kilali
|
Kisa
|
Lufito
|
TOTAL
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
Route
|
2
|
5
|
10
|
25
|
8
|
20
|
-
|
-
|
20
|
50
|
Pont
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
10
|
25
|
10
|
25
|
Ecole
|
7
|
17,5
|
9
|
22,5
|
-
|
-
|
-
|
-
|
16
|
40
|
Dispensaire
|
2
|
5
|
7
|
17,5
|
6
|
15
|
-
|
-
|
15
|
37,5
|
Marché
|
6
|
15
|
-
|
-
|
8
|
20
|
-
|
-
|
14
|
35
|
De ce tableau, il se révèle que, 20
enquêtés soit 50% ont dit qu'ils ont le problème de route,
10 enquêtés soit 25% (tous de Lufito) ont dit qu'ils ont le
problème de manque du Pont, 16 enquêtés soit 40% ont dit
qu'ils ont le problème d'écoles, 15 enquêtés soit
37,5% ont dit qu'ils ont besoin de dispensaire et 14 enquêtés soit
35% ont dit qu'ils besoin du marché.
Nous constatons que, la moitié des
enquêtés dit besoin de la route étant donné que
leurs villages sont encore situés dans la forêt où ils
n'ont même pas une route de desserte agricole.
Il se remarque également que tous les
enquêtés du village Lufito ont besoin de pont et tous n'ont pas
parlé de la question du dispensaire, cela est dit du fait que, pour
arriver à leur village il faut traverser un pont traditionnel reconnu au
nom de Kantamba qui est inaccessible pour les enfants et pour les visiteurs qui
n'en sont pas habitués et ils n'ont pas soulevé la question de
dispensaire car ils ont un poste de santé construite par l'ONG PIDP. Ce
dernier est aussi signalé comme un des avantages de la FORCOM.
Tableau N°10. Opinions de peuple
Mbuti-Babuluko sur les initiatives du développement en
cours
Village
Initiatives
|
Kambushi
|
Kilali
|
Kisa
|
Lufito
|
TOTAL
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
Route de desserte agricole
|
-
|
-
|
10
|
25
|
-
|
-
|
2
|
5
|
12
|
30
|
Ecole
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
6
|
15
|
6
|
15
|
Dispensaire
|
6
|
15
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
|
Ristournes et tontines
|
-
|
-
|
8
|
20
|
-
|
-
|
6
|
15
|
14
|
35
|
Préparation de l'AG
|
4
|
10
|
8
|
20
|
7
|
17,5
|
10
|
25
|
29
|
72,5
|
Aucune
|
1
|
2,5
|
-
|
-
|
2
|
5
|
-
|
-
|
3
|
7,5
|
En lisant ce tableau nous trouvons que 15
enquêtés soit 37,5% sont dans l'initiative de construire une route
de desserte agricole, 6 enquêtés soit 15% tous de Lufito sont dans
l'initiative de construire une école et six autre de Kambushi sont dans
l'initiative de
73
construire un dispensaire, 14 enquêtés soit 35%
sont entrai de faire des ristournes reconnu au nom de Mutuel de
Solidarité (MUSO), 29 enquêtés soit 72,5% et 3
enquêtés soit 7,5% dont 1 enquêtés soit 2,5% de
Kambushi et 2 enquêtés soit 5% ont dit qu'ils n'ont aucune
initiative de développement dans leur milieu.
Il se remarque que toute la population de Kilali est
préoccupée par la construction de la route de desserte agricole,
qu'ils ont commencée par leur initiative et presque toute la
communauté Mbuti-Babuluko est préoccupée par la
préparation de l'AG qui se tiendra à Lufito.
Nous ne pouvons passer inaperçu sans signaler que
pendant notre recherche, nous somme passer par la route que le peuple
Mbuti-Babuluko est entré de construire dans le cadre de leur programme
interne du développement local.
CHAPITRE 4. DISCUSSION DES RESULTATS
Au niveau de ce chapitre nous relevons le sens objectif des
résultats obtenus au terme de la recherche, et l'analyse des
données récoltées auprès de peuple autochtone
pygmée Mbuti-Babuluko. En même temps nous essayons
d'établir une certaine comparaison des résultats de la
présente étude avec ceux des littératures existantes issus
des recherches dans diverses régions du monde. A cette occasion, nous
relevons les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités
qu'offrent la FORCOM sur la vie des peuples autochtones pygmées
Bambuti-Babuluko en fin de donner l'horizon sur la clarification de l'impact de
la FORCOM sur la vie de la CL.
Il sied de signaler que notre étude s'est
réalisée avant l'élaboration du PSG de la CFCL de
Kisi-Mbosa Chamakasa, ainsi, nous nous appuierons aux expériences qui
sont vues ailleurs sur la matérialisation de l'impact de la FORCOM sur
la vie de la CL.
- Statut de la forêt :
Le statut public des forêts est précisé
dans le code forestier79. Aux termes de l'article 7 « les
forêts constituent la propriété de l'Etat ».
Elles relèvent du domaine public que privé de l'Etat.
A ce point, nos enquêtes ont démontrées
à 37,5% que le peuple Mbuti Babuluko reconnait l'Etat comme
propriétaire de la forêt et le même % a montré que la
forêt est une propriété privé de la
communauté, pour eux, la forêt constitue un héritage qui
leur est légué par les ancêtres.
Cette appropriation exclusive du sol et du sous-sol
crée des effets à l'égard du droit forestier notamment,
d'une part, à cause de la dépendance de la forêt
vis-à-vis du sol et d'autre part, parce que les forêts sont
considérées comme immeubles par incorporation80.
Néanmoins, le code forestier81
prévoit la possibilité pour les communautés locales de
posséder par sa demande une partie ou la totalité de la
forêt à laquelle elle habitait habituellement en vertu de sa
coutume.
79 Loi N°011/2002 du 29 août 2002 portant code
forestier
80 GARRY SAKATA, Le droit forestier en République
Démocratique du Congo, études juridiques, 2008, P12.
81 Loi N°011/2002 du 29 août 2002 portant code
forestier
75
Ce qui amène une grande partie des peuples autochtones
pygmées Bambuti-Babuluko à une confusion entre la
propriété foncière et la
propriété forestière, dans le code forestier les
législateurs à fait une nette distinction entre le régime
de la propriété foncière et le régime de la
propriété forestière82. En effet, l'octroi
d'une CFCL n'accorde des droits réels sur les essences forestiers
concédées.
- Droit de la communauté sur la forêt et
gestion des avantages tirés dans celle-ci :
En droit foncier coutumier, pour accéder au droit
immobilier, il faut l'occupation effective du sol et sa mise en valeur par le
travail. C'est pourquoi dans le régime foncier traditionnel, il n'existe
pas des grands propriétaires terriers parce que l'homme n'occupe la
terre que dans les limites de la force de ses bras. D'où il est
inconcevable d'acquérir un terrain à mettre à valeur plus
tard. Dans l'entendement général des peuples autochtones, le
droit à la propriété d'espace forestier découle de
l'occupation ou particulièrement, de l'ordre d'arrivée sur le
sol.83
Comme nous le disons ci-haut, une grande partie de peuple
autochtones pygmées Bambuti-Babuluko considère la forêt
comme propriété des pygmées, à ce point, on
comprend qu'ils considèrent le droit de propriété issu de
l'occupation car nul n'ignore que les pygmées sont des premiers
occupants de ce pays.
Cet ordre a été généralement
déterminé par la guerre des conquêtes qui remonte du
phénomène du 15ième siècle ainsi que le
lien du mariage84
La Gestion Communautaire Forestière (GCF) offre des
nombreux avantages aux peuples indigènes et aux communautés
locales : un environnement sain, la richesse de la nature qui est
utilisée pour l'alimentation, les soins de santé, les
vêtements et le logement, la beauté du paysage qui contribue
à améliorer la santé émotionnelle, des espaces pour
les pratiques spirituelles, et bien d'autres. Elle offre également la
possibilité de disposer non seulement de forêts et de
biodiversité, mais aussi de territoires plus sûrs face aux
événements climatiques et aux catastrophes dites naturelles, par
exemple. Dans le même temps, elle peut soutenir des économies
durables et solidaires ainsi que des relations sociales équitables.
82 Loi N°011/2002 du 29 août 2002 portant code
forestier
83 Pr. A. MAINDO et F. KAPA (eds) 2014Foresterie communautaire en
RDC, premier expériences, défis et opportunités, P24
84 D AKILIMALI, Intégration des Batwa-Babuluko comme moyen
de lutte contre la discrimination et la pauvreté et la discrimination,
mémoire ISDR BUKAVU, 2012
85
https://foei.org/wp-content/uploads/2021/05/Les-droits-essentiels-pour-la-gestion-communautaire-des-fore%CC%82ts.pdf,
86 Carte postal Kisimbosa Chamakasa, PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI, 2019
76
En outre, il est désormais largement établi que
les zones faisant l'objet de pratiques de GCF présentent une plus grande
diversité biologique et des écosystèmes plus sains que
celles protégées par des dispositifs traditionnels tels que les
parcs nationaux.
Dans le même temps, la société dans son
ensemble bénéficie également de ce
qui précède.
Toutefois, pour que les peuples indigènes et les
communautés locales puissent utiliser et profiter de tous ces avantages,
certaines conditions internes et externes doivent être garanties:
> conditions internes: au sein de la
communauté, certaines conditions qui facilitent la stabilité
interne doivent être établies telles que : les processus
d'organisation et de prise des décisions, la participation de tous les
secteurs à ces processus, une relation positive avec les
écosystèmes, donc des conditions pour la préservation de
la Nature. La satisfaction de ces conditions internes dépend et facilite
en même temps la demande et la défense des droits qui assurent le
développement de la GCF
> Conditions externes: Les États et
les institutions internationales sont à la fois tenus et obligés
d'assurer les conditions externes. L'importance de remplir ces conditions est
telle que les amis de la Terre International estiment qu'elles doivent
être garanties en tant que droits85.
Pour les peuples Bambuti-Babuluko, 60% de nos
enquêtés estime que leur droit sur la forêt c'est de la
gérer et 40% pense qu'ils ont le droit d'y vivre.
A l'en croire, les sensibilisations qui ont été
amorcés par l'ONG PIDP en 200986 ont fait un atout majeur
à la conscientisation de ce peuple sur leur droit en tant que gardien de
la forêt.
Quant aux avantages de la FORCOM de Kisi-Mbosa Chamakasa, les
peuples Mbuti-Babuluko ont montré qu'ils en bénéficient
des aides (bien qu'insignifiantes) des services éco systémiques,
de la sécurité foncière et des infrastructures
socio-économiques de base notamment sur le plan éducatif,
sanitaire et d'autres avantages.
Concernant les modalités de l'exercice individuel ou
collectif de droit d'usage par les membres de la communauté
Mbuti-Babuluko, cette étude a montré que les peuples
Mbuti-Babuluko ont pris des précautions pouvant permettre à tous
les pygmées de ces quatre
77
villages d'accéder aux ressources de cette CFCL dans
les limites des règles de gestion préétablies par la
communauté. Et pour les membres des autres communautés non
autochtones, ils doivent donner une chèvre qui est
considéré traditionnellement comme BUGALI
Néanmoins, cette chèvre donnée ne
constitue aucunement pas un élément du contrat de vente de la
forêt, elle n'est qu'un symbole de location de cette partie de
forêt pour exercer les activités agricoles selon les normes
établies par la communauté. N'importe quand si cette personne qui
exerce une activité dans la forêt des peuples autochtones
pygmées Mbuti-Babuluko fait un acte contraire aux usages et coutumes des
peuples indigènes, il peut être expulsé sans aucune
redevance et en cas d'émigration, il laisse la forêt à ses
propriétaires.
- Zonage et Plan Simple de Gestion
Afin d'éviter tout conflit d'intérêt et
d'utilisation, principalement en ce qui concerne les zones devant être
gardées à l'accès de toute pénétration du
public comme les FCFC il faut procéder à un zonage et le faire
respecter grâce aux mesures préétablies dans le Plan Simple
de gestion.
La solution générale aux problèmes des
conflits existant entre les différentes vacations d'une Concession
Forestière de Communauté Locale est celle de repartir la CFCL en
trois zones87.
Dans la Concession Forestière de Communauté
Locale de Kisi-Mbosa Chamakasa, le Plan Simple de Gestion n'est pas encore
établie, mais il est en cours d'élaboration. C'est ainsi que la
Communauté Mbuti-Babuluko ont provisoirement fait un Zonage en
répartissant leur CFCL en trois zones :
. 1. Zones de protection stricte : dans
lesquelles les valeurs fortes de la communauté sont sacralisées,
comme le sommet des montagnes Mashugho et Chankuba, où des
cérémonies traditionnelles sont régulièrement
organisées. Ces lieux sont interdits de toute activité
agricole.
2. Zones d'activités courantes et permanentes
pour la vie de la communauté, où l'agriculture est
autorisée.
87 Pr. Léon IYONGO, Cours inédit de
Statut, Aménagement et Gestion Durable des aires
protégées, ISEA B'SA, L2 EDD P10
78
3. Zones d'activités temporaires ou
saisonnières, telles que certaines portions de rivières
utilisées pour les pêches collectives (Choko), ou quelques espaces
forestiers utilisés périodiquement pour la chasse (saline des
oiseaux), etc.
Ce zonage s'accompagne de règles de gestion durable
transmises de génération en génération. Cela
concerne par exemple la pêche (pratiques de pêches collectives et
saisonnières sans objets métalliques), l'agriculture (zones
interdites), la cueillette ou la chasse (chasse de certaines espèces
animales autorisée seulement pour les cérémonies et les
rites, chasse aux filets et non aux câbles métalliques,
interdiction de chasse en saison pluvieuse à certains endroits car les
animaux y trouvent refuge, etc.). Un comité de surveillance
dénommé « Bansoni » a
été mis en place pour codifier et faire respecter la
règlementation dite « Kanuni ya pori ».
- Impact de la foresterie communautaire
Vabi et al88 ont montré que dans les six
régions du sud Cameroun, le processus de la Foresterie Communautaire est
perçu comme un processus bénéfique. Même le taux de
rentabilité interne d'investissement généralement
inférieur à 35%, la perception des bénéfices
actuels de la foresterie communautaire était positive.
En effet, il nous faut préciser que la perception des
législateurs sur la foresterie communautaire est d'arriver à la
durabilité sociale et cette même perception est aussi pour la
communauté Mbuti-Babuluko. Pour que cette dernière arrive
à son idéal, nous pensons qu'ils doivent au préalable
avoir un plan simple de gestion et le respecter. Néanmoins, nos
enquêtes ont démontré que le PSG n'est pas encore
conçu ni adopté mais plutôt il est en cours
d'élaboration.
Sunderlin et al89 estiment qu'il ya deux
étapes à franchir pour améliorer l'accès au
marché. L'une consiste à baisser les barrières politiques
empêchant l'accès au marché tel que le droit de
propriété notamment pour les locaux et l'autre consiste à
empêcher les réglementations excessives à l'égard
des petits producteurs.
88 Vabi MB, Njankoua, Mulu G.A. cité par inocentmizaba,
the casts and benefit community forest in selected agro ecological region of
Cameroon. Cammunity forestry development project, PFID and MINEF, Yaounde,
Cameroon P35-42
89 Sunderlin et al, cité par innocent MIZABA,
forêt et réduction de la pauvreté dans les pays en voie du
développement : une rélation à défricher, maitrise
en environnement, université de shebrooke, strasbourg, alsace, France,
2010 P43
79
Pour que la foresterie communautaire puisse atteindre son
idéal, nous avons suggéré depuis 202090
certaines activités. Il s'agit de la transformation, et la
commercialisation des produits forestiers et de la conservation.
Cependant, de plus en plus l'ONG PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI monte
un programme encourageant le commerce des produits forestiers
spécifiques, constituant ainsi de « niches, des marchés
d'export », avec cette suggestion, la CFCL de peuple Mbuti-Babuluko a un
problème majeur qui se pose, celui de l'inexistence total des
marchés pour l'évacuation des produits forestières. Au
fait, la CFCL de peuple autochtone pygmée Mbuti-Babuluko est
constituée des FC des habitants de quatre villages dont trois d'entre
eux notamment Kisa, Kilali et Lufito sont situés dans la forêt
où il n'ya même pas une route de desserte agricole.
Néanmoins, la présence de la rivière
Luhoho à côté du village Lufito peut être
envisagée comme un moyen d'évacuation des produits forestiers.
C'est ainsi que le peuple Mbuti-Babuluko envisage la réduction de la
pauvreté par l'écotourisme car la commercialisation, la
transformation et la conservation des produits forestiers est un peu difficile
pour eux.
Bien qu'il envisage le payement des services environnementaux,
innocent MIZABA91 a montré que ces payements sont
destinés aux habitants de la forêt en charge de la maintenance en
état, cette activité (conservation communautaire) peut être
bénéfique mais n'aura pas des impacts positifs significatifs sur
la vie de peuple Mbuti-Babuluko.
Cependant, la réponse à apporter à la
question de savoir si la foresterie communautaire constitue un
développement positif, offre une image contrastée, bien sûr
que théoriquement les nombreux pays la voient comme importante et
positive, en pratique, il semblerait y avoir beaucoup de problèmes
notamment en RDC en général et dans le territoire de Walikale en
particulier.
Nous estimons que pour que la FORCOM ait un impact positif
mesurable sur la vie de peuple Mbuti-Babuluko et leur voisins, il faut
respecter certains préalables comme :
- Orienter les revenus collectives vers les AGR et les CCE ;
- Les bénéfices communautaires doivent être
prioriser aux intérêts généraux ;
90 Notre suggestion sur perception des peuples Mbuti-Babuluko sur
l'avenir de leur Fores, TFC inédit ISEA B'SA, 2020, P 44.
91 Innocent M. foresterie Communautaire à
l'épreuve de la durabilité sociale, mémoire inédit,
université de Kisangani, 2017
80
- Diversifier la production, en plus des PFNL, il fallait
l'écotourisme, le payement des services environnementaux, ...
- Prendre en comptes les produits forestiers qui peuvent
constituer une source considérable de revenus.
Avec cette suggestion la CFCL des Kisi-Mbosa Chamakasa n'aura
pas assez de problèmes car, ils gèrent eux-mêmes les peu de
revenus issus des avantages de leur CFCL à travers le comité
local de gestion qu'ils ont choisi et soulignent une transparence dans la
gestion.
LESSUYER Guillaume, souligne que deux sites, pilotes du
Nord-Est de la République Démocratique du Congo n'avaient pas
augmenté le revenu de la population locale. Il déclare que
l'analyse de la rentabilité de la FORCOM est faible avec un chiffre
d'affaires négatif sur 5 ans. Il estime donc qu'il est peu probable que
la FORCOM devienne un modèle rentable en RDC, à moins que les
gens soient convaincus que cela va améliorer leur capital physique et
financier et que cela ne fait pas l'objet des conflits.
Pour le peuple Mbuti-Babuluko, leur implication effective
démontre qu'ils sont convaincus de l'impact de celle-ci sur leur vie et
ils estiment que la FORCOM constitue un atout majeur à la
réduction de la pauvreté de cette communauté.
Nos enquêtes ont montré que les peuples
autochtones pygmées Bambuti-Babuluko trouvent beaucoup
d'opportunités depuis qu'ils ont amorcé le processus de la
FORCOM, les PAP Bambuti-Babuluko se disent être victime d'une
déconsidération depuis longtemps mais actuellement ils sont
respectés grâce à la gestion de leurs forêts
communautaires, ils étaient des nomades et ne pouvaient pas voyager dans
les villes mais actuellement ils voyagent et ne payent pas aux
barrières, ils n'accédaient pas à l'éducation comme
beaucoup de gens croient que les pygmées sont des gens qui ont un niveau
primaire d'instruction mais actuellement ils accèdent à
l'université, ...
Par rapport à la question de conflictualisme dans la
CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, nos enquêtes ont démontrées
que la CFCL en soit ne fait pas l'objet des conflit mais plutôt ce sont
les PAP Babuluko qui sont victime du conflictualisme discontino
déficitalisme historique à la suite de leur
marginalisation et la déconsidération qui cherche à tout
prix à faire des barrières aux pygmées d'arriver au
succès car, les autre particularités
Cet outil d'analyse de conflit est mieux placé pour
résoudre cette question poignante car elle met l'accent non seulement
sur la culture mais aussi sur la loi.
81
anthropologiques trouvent que la bonne gestion de la CFCL de
Kisi-Mbosa Chamakasa va transformer positivement la condition de vie de peuple
Mbuti-Babuluko.
Nous précisons que ce conflictualisme est une tentative
de déséquilibre les PA Mbuti-Babuluko car avant la signature de
l'arrêtés provinciale N°01/023/CAB/GP-NK/2019 du 11 avril
2019 portant attribution d'une Concession Forestière, de
Communauté Locale de Mbuti-Babuluko du secteur de Bakano, territoire de
Walikale, le ministre provincial de l'environnement a mis un communiqué
d'affichage pour faire appel à toute personne qui connait que la future
CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa fait l'objet d'une quelconque
incompréhension, à la suite de ce communiqué qu'un groupe
de gens a écrit une lettre au gouverneur au nom d'une famille qui ne
leur appartient pas pour contester les limites de cette Concession
Forestière. Il sied de signaler que les explications de nos
enquêtés ont montrées que cette lettre n'a pas
trouvé sa place à cause de ses irrégularités et
incompatibilité notoire entre la lettre et le motif, chose qui a fait
que le gouverneur de la province signe l'arrêté portant
attribution de cette CFCL malgré la fameuse lettre.
A cela, le groupe des vieux sages de la CFCL de Kisi-Mbosa
Chamakasa a montré que la marginalisation des pygmées continue
mais a changé la forme car « les pygmées sont
devenus des bailleurs menacés par ses locateurs sous l'accompagnement
des autres locateurs inconscients dans un pays où ils sont
indigène». Cette question requiert encore d'analyses.
Il ont doigté la famille Banamutani comme
un peuple planificateur du sous-développement des peuple Mbuti-Babuluko
qui vient créer des incompréhensions dans cette
CFCL pour faire des barrières au succès des pygmées.
Néanmoins, l'ONG PIDP conjointement avec Réseau CREF a intervenu
dans ce problème en organisant un atelier de renforcement de
capacité de prévention et de gestion des conflits fonciers pour
donner l'horizon à la conciliation de ces peuples. En tant que
chercheur, nous pouvons signaler que nous avons participé à cet
atelier durant nos recherches et nous avons trouvé que ce
problème nécessite une analyse à l'aide de l'outil PLESC
(Politique, Loi, Economie, Social et Culture) pour
l'analyser et le résoudre selon l'orientation de cette analyse bien que
le conflit est inévitable et ce conflit en question a des mains noires
qui créent des zones d'ombre.
82
François NTSIBA92, demontre que la
République Démocratique du Congo a unesupérficie
estimée à 120 millions d'ha, soit environ 60% du territoire
national au plan économique, la deuxième ressource nationale
après le pétrole en termes de valeur des exportations. Il a
trouvé qu' en matière d'aménagement forestier, les
superficies inventoriées ne couvrent que 32% environ de la superficie
forestière totale. L'auteur a souligné qu'en matière
d'industrialisation de la filière bois d'oeuvre, la loi
forestière congolaise exige la transformation locale de toute la
production des grumes. Mais le tissu industriel reste embryonnaire, les
principales activités étant axées autour de la
première transformation. Ce qui explique la volonté politique des
autorités sur la gestion durable des forêts.
Il a relevé quelques contraintes sur la gestion durable
des forêts :
> La méconnaissance de la ressource;
> Le caractère sélectif de l'exploitation
forestière généralement limitée à
l'extraction des essences dites nobles;
> L'insuffisance des effectifs du personnel, vieillissement
sous-équipement et faiblesse de l'administration forestière dans
l'application des législations et réglementation
forestières;
> L'état généralement vétuste
et obsolète des outils de transformation industrielle des produits
forestiers;
> Le manque ou insuffisance de qualification des cadres et
agents dans les métiers de la forêt et de l'industrie du bois;
> L'absence d'institutions bancaires adaptées au
financement du secteur forestier; > L'enclavement et éloignement des
principales zones d'activité forestière des lieux de
consommation et d'exportation (le principal massif forestier,
celui du Nord Congo se
situe à plus de 1500 km de la côte maritime);
> L'étroitesse du marché local.
Ainsi, pour relever le défi du développement de
son économie forestière, le Congo devrait mettre en oeuvre la
politique volontariste de conservation et de gestion rationnelle de ses
écosystèmes forestiers de 1970. Celle-ci est axée autour
des options stratégiques ci-après:
V' L'amélioration de la connaissance et
l'aménagement des écosystèmes forestiers;
92
https://www.fao.org/3/XII/0952-B1.htm
83
y' La conservation des écosystèmes forestiers et
notamment de la diversité biologique, à travers le
développement des aires protégées et la lutte efficace
contre le braconnage. Actuellement le réseau national des aires
protégées couvre une superficie de 3,6 millions d'ha, soit 11% du
territoire national. Environ 80% de cette superficie est recouverte par de
forêts très riches en essences nobles.
y' Le remembrement des petites superficies forestières
en concessions de grande taille;
y' L'utilisation durable des ressources forestières, y
compris les produits forestiers non ligneux;
y' Le développement et la diversification de la
transformation locale des bois;
y' Le renforcement des capacités opérationnelles
de l'administration forestière.
En effet, dans la gestion communautaire de la CFCL des PA
Mbuti-Babuluko, quelques contraintes soulevées par les
enquêtés sont donc : le conflit foncier, le braconnage, la
résistance des voisins comme nous le soulignons dans l'aspect
conflit,...
Des forêts sources de vie doublement menacées :
de l'extérieur par le braconnage et les mines, et de l'intérieur
par des communautés en proie au découragement.
Kisimbosa, en tant que territoire de vie des
communautés autochtones Mbuti-Babuluko du Nord-Kivu, est menacé
par plusieurs phénomènes convergents. Le premier est le
braconnage, une menace patente, peut-être la plus ancienne et qui,
pourtant, ne cesse de croitre. Des chasseurs Bantou venant d'autres
régions du pays pratiquent des chasses désordonnées et non
durables. Ils chassent tout, à tout moment, avec tous types d'armes
(armes à feu, armes de guerre, câbles métalliques, etc.),
pour des raisons principalement commerciales et en bénéficiant
parfois d'alliances avec les chefs de l'administration locale.
La Communauté de Kisimbosa a pris conscience, depuis
plus de trente ans, de la nécessité de préserver sa
culture et sa nature contre ce type de menace et, depuis 2008, elle a pris un
véritable engagement, comme l'illustre le statut d'APAC qu'elle s'est
auto-attribué en 2013 (notamment grâce au soutien technique du
Consortium APAC). La reconnaissance du territoire de vie par la
communauté elle-même, ainsi que sa reconnaissance légale
comme « concession forestière » par l'Etat, ont
été accompagnées par la revitalisation et le renforcement
de sa structure de gouvernance : le comité des sages s'est
mobilisé et une surveillance de la forêt s'est organisée.
Aujourd'hui, les membres de la communauté
84
n'hésitent plus à recourir, en cas d'abus, aux
services étatiques, en fonction de ses capacités et
disponibilités.
Néanmoins, si les nouvelles réglementations
furent un succès en ce qui concerne la limitation de la chasse
illégale par des « étrangers », elles ne font pas
consensus chez certaines communautés voisines. En effet, depuis la
reconnaissance de la forêt en tant qu'APAC par la communauté de
Kisimbosa, son accès pour y chasser et y poser des pièges en
quantité est interdit à tout le monde. Les voisins remettent donc
en question les réglementations et les gardiens des forêts font
face à des menaces parfois violentes.
Une troisième menace est, quant à elle, plus
interne à la communauté. Une partie des membres de la
communauté s'impatiente et souhaite que les forêts contribuent
plus rapidement à répondre aux impératifs
économiques et sociaux auxquels ils font face, notamment à la
scolarisation des enfants, à l'amélioration du système de
santé, et aux divers besoins nécessitant de l'argent, et donc un
revenu pour les ménages.
Les jeunes sont en première ligne face à cette
menace car les fortes attentes qu'ils nourrissaient concernant les
bénéfices tant attendus que devaient leur procurer la
conservation de ses forêts se font attendre; et ils trouvent qu'ils n'en
récoltent pas les fruits assez rapidement. Déçus, ils
risquent de ne plus vouloir s'engager à respecter les codes culturels de
conduite dictés par leurs ainés. L'abandon de certaines valeurs
culturelles favorables au maintien des écosystèmes de Kisimbosa
constitue une menace à part entière, surtout si le système
de transmission intergénérationnelle des savoirs traditionnels
n'est pas suffisamment renforcé.
De plus, l'exploration et l'exploitation minière qui
n'épargne aucun territoire de la RDC n'engendre une autre menace. Le
territoire de Kisimbosa fait partie des régions dans lesquelles certains
miniers ont acheté des terres communautaires avec la complicité
des députés provinciaux et nationaux. Cela représente une
menace importante d'éviction de certains groupes de la communauté
de Kisimbosa qui, sans la mise en place de mécanismes de reconnaissance
et de sécurisation suffisamment forts, risquent de perdre leurs
forêts.
Kisimbosa, grâce à sa communauté à
nouveau engagée dans la lutte pour la reconnaissance légale de
ses efforts de conservation, est véritablement en train de sauver sa
forêt et la diversité végétale et animale qui y vit.
La forêt de Kisimbosa peut être utilisée en tant qu'exemple
de conservation des forêts et de leurs services éco
systémiques (capitalisation
85
d'expérience intéressante). C'est aussi une
expérience mettant en exergue le rôle de la forêt dans le
stockage de carbone, ce qui peut être utile pour lutter contre la
déforestation et la dégradation des forêts dans le cadre de
la stratégie du gouvernement congolais de lutte contre le changement
climatique.
Le titre de « concession forestière »
à Kisimbosa et qu'il y reconnaisse les droits communautaires des Peuples
Autochtones Bambuti sur une durée dite « perpétuelle »,
rien ne garantit que ce même Etat ne puisse pas, un jour, reprendre la
main sur ce titre, le déclasser ou le reclasser et ainsi, mettre en
danger la relative sécurité de vie acquise par les
communautés sur leur territoire.
A Kisimbosa, les Pygmées Bambuti-Babuluko sont fiers
d'avoir sauvé leur nature et leur culture.
Outre le statut de « concession forestière »
de conservation obtenu de l'Etat, la principale source d'espoir de la
communauté Mbuti réside aujourd'hui dans la fierté qu'elle
ressent d'avoir réussi à préserver et sécuriser son
territoire de vie. En effet, les autochtones Pygmées ont conscience
qu'ils ont sauvé leur territoire non seulement des mains des exploitants
et des élus provinciaux qui achètent les terres des
communautés, mais aussi de la perte de certaines espèces animales
qu'ils sont parvenus à réintroduire. Malgré les
difficultés initiales, le manque d'information, le découragement
latent et le sentiment d'impuissance face aux multiples agressions
extérieures, la communauté a su réagir en
conséquence et se rend compte aujourd'hui, notamment à la vue de
l'arrivée des communautés alentour délaissant leurs
propres forêts qui se vident, que ses efforts ont porté leurs
fruits.
Conserver ce territoire intact pour les
générations futures, préserver ses fonctions culturelles,
écologiques et socio-économiques qui contribuent au
bien-être de ses habitants, tout en anticipant la modification des
saisons engendrée par le changement climatique en cours : tel est le
principal objectif des membres de la communauté de Kisimbosa. Afin
d'achever pleinement les ambitions Babuluko pour leur territoire de vie, une
structure de gouvernance traditionnelle soutenue et sécurisée, un
plan d'utilisation de l'espace, un plan de surveillance défini et
régulièrement réévalué par des
assemblées communautaires, ainsi qu'un programme
intergénérationnel de transmission de connaissances pour
préserver la culture Pygmée ont été mis en place.
La forêt de Kisimbosa est la raison
86
d'être des autochtones Pygmées Mbuti-Babuluko et
ils sont fiers d'avoir non seulement réussi à la conserver, mais
aussi que leurs accomplissements soient reconnus à plus grande
échelle.93
Pour Innocent MIZABA94 la FORCOM ne constitue pas
une panacée au développement local, ainsi, l'efficacité de
la FORCOM à améliorer la condition d'existence des
communautés rurales requiert l'intervention de plusieurs facteurs
notamment le transfert effectif de droit de propriété de la
forêt aux communautés, car en impliquant la communauté dans
la gestion des forêts elle se sent responsable de la durabilité
des ressources.
Nos enquêtes ont démontré que les PAP
Mbuti-Babuluko sont impliqués effectivement à la gestion de leurs
forêts communautaires mais nous soulevons qu'il faudrait d'avantage
renforcer la cohésion sociale, qui n'est pas chose facile.
A notre avis, la FORCOM de Kisi-Mbosa Chamakasa constitue
déjà un atout favorable à cet effet, bien que cette CFCL
est constituée des forêts communautaires des habitants de quatre
villages éparpillés mais dans tous ces villages il n'y a qu'un
peuple qui y habitent c'est le PAP Mbuti-Babuluko, la FORCOM leur permet de se
rapprocher davantage notamment par des assemblées communautaires
organisées en tour de rôle dans leurs villages.
? ORIENTATIONS STRATEGIQUES
Pour arriver à mettre en présence les axes
stratégiques d'orientation future à proposer aux parties
prenantes de la foresterie communautaire en RDC en général et
ceux de la Concession Forestière de la Communauté Locale de
Kisi-Mbosa Chamakasa en particulier, il nous parait nécessaire de faire
le croisement entre les éléments issus de l'analyse interne avec
ceux de l'analyse externe par la matrice MOFF.
C'est ainsi que, le choix des axes stratégiques
à soumettre à la communauté Mbuti-Babuluko dépendra
des scores réalisés lors de ce croisement. Ce qui oblige que
chaque force et faiblesse décelées dans la CFCL de Kisi-Mbosa
Chamakasa soit analysée par rapport à chacune des
opportunités et menaces de l'environnement externe.
93 Joseph ITUNGWA MUKUMO et Christian châtelain, Consortium
APAC. 2021. Territoires de vie: Rapport 2021.Consortium APAC: international.
Disponible sur :
report.territoriesoflife.org.
publier janvier, 2022, consulté le 10/07/2022 à 16 :9
94 Innocent M. foresterie Communautaire à
l'épreuve de la durabilité sociale, mémoire inédit,
université de Kisangani, 2017
87
Tableau N°13. Analyse MOFF/BEEM
FORCES
|
OPPORTUNITES
|
- Une bonne gestion forestière (F1);
- Participation Communautaire (F2) ;
- Le renforcement de la cohésion sociale (F3) ;
- La connaissance des savoirs et pratiques traditionnelles
(F4).
|
- La réduction de la pauvreté (O1) ;
- La présence des ONG et opportunité des
voyages (O2);
- La reconnaissance des PAP par l'Etat Congolais (O3);
- Prise de conscience environnementale (O4).
|
FAIBLESSES
|
MENACES
|
- Manque du PSG (f1) ;
- Inexistence ou insuffisance des activités
génératrices des revenus (f2) ;
- Manque des infrastructures socio- économique de
base (f3) ;
- Taux élevé d'analphabétisme (f4).
|
- Les conflits violents à plusieurs niveaux
d'ordre (M1) ;
- Braconnage (M2) ;
- agressions et contestations des voisins M3;
- Impatience de certains PA Mbuti Babuluko
|
Tableau N°14. Croisement des
éléments internes et externes par l'analyse MOFF
|
|
NIVEAU EXTERNE
|
SCOR ES
|
|
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
|
O1
|
O2
|
O3
|
O4
|
M1
|
M2
|
M3
|
M4
|
NIVEAU INTERNE
|
FORCES
|
F1
|
XXX
|
XXX
|
XX
|
X
|
XXX
|
XXX
|
X
|
X
|
17
|
F2
|
XX
|
XX
|
|
XXX
|
XX
|
|
X
|
XX
|
12
|
F3
|
X
|
X
|
XX
|
XXX
|
X
|
XXX
|
|
XXX
|
14
|
F4
|
XX
|
X
|
XX
|
X
|
XX
|
XX
|
X
|
XX
|
13
|
FAIBLESSES
|
f1
|
XX
|
XX
|
X
|
XXX
|
XX
|
XXX
|
X
|
|
14
|
f2
|
X
|
XX
|
|
XX
|
|
XXX
|
XX
|
XXX
|
13
|
f3
|
XXX
|
X
|
XX
|
|
X
|
XX
|
XX
|
XXX
|
14
|
f4
|
XXX
|
X
|
XXX
|
|
X
|
XX
|
|
XXX
|
13
|
SCORES
|
17
|
13
|
12
|
13
|
12
|
18
|
8
|
16
|
Légende : XXX : forte influence,
XX : influence moyenne X : faible influence
: sans
influence.
1. LES STRATEGIES EXTERNES
- Présences des bénéfices
générées par la CFCL (O1), Les PA Mbuti-Babuluko
gèrent bien les revenues issues de leurs FC de manière la plus
libre possible (F1)
- Les voyages et la présence des ONG PIDP pour
accompagnement de la communauté Mbuti-Babuluko vers la réussite
de la FORCOM (O2), Participation de la Communauté à la prise de
décision de la gestion de la CFCL au niveau local que régional
(F1).
88
- La reconnaissance de la communauté Mbuti-Babuluko
(O3), le renforcement de la cohésion sociale (F3)
- Les PAP Mbuti-Babuluko gèrent bien leurs FC (F1)
grâces à l'appui techniques et financière de l'OGN PIDP
(O2)
- La prise de conscience environnementale (O4) bonne gestion
forestière par les PAP Bambuti-Babuluko (F1)
- La participation communautaire des PA Mbuti-Babuluko
à la gestion durable des forêts (F2), La prise de conscience
environnementale (O4)
- Les PAP réfléchissent chaque année sur
l'amélioration de leur condition d'existence (O1) grâce aux
assemblées communautaires qu'ils organisent dans leurs villages en tour
de rôle qui contribue au renforcement de leur cohésion sociale
(F3)
- L'unité des PAP Babuluko leur a poussé
à mélanger leurs quatre FC (F3) pour en faire une CFCL (O4)
après plusieurs séances de sensibilisation et conscientisation
amorcées par l'ONG PIDP (O2)
- La communauté Babuluko marginalisée ensemble,
renforce sa cohésion sociale (F3) lorsqu'on les donne la
considération (O3)
- La connaissance des savoirs et pratiques traditionnelles
autochtones (F4) permet par exemple aux PAP de ne pas avoir des grandes
dépenses en cas de maladie car la forêt constitue la pharmacie des
pygmées (O1) et attire les agents externes voir même l'Etat vers
les pygmées (O3)
- De plus en plus l'OGN PIDP, sensibilisent les PAP
Bambuti-Babuluko (O2) sur la valorisation des savoirs autochtones (F4), ce qui
contribue à atteindre l'objectif de la FORCOM (atteindre la
durabilité sociale)
- La pauvreté caractérisée des PAP
Bambuti-Babuluko (O1) serait d'une manière ou d'une
autre due à l'absence du plan simple de gestion de la
CFCL de Kisimbosa-Chamakasa (f1) - Les ONG (O2) Pouvaient donner les
microcrédits aux ménages des PAP Bambuti-
Babuluko pour lancer les AGR (f2) en fin de réduire la
pauvreté caractérisée de ce peuple - L'Etat congolais ne
doit pas créer des barrières politiques (O3) au processus
d'approbation du PSG de la CFCL des PAP Bambuti-Babuluko
(f1)
- La gestion durable des forêts restreint l'accès
abusifs à certaines zones de la forêt (O4), ce qui oblige les
gestionnaires de la forêt à se débrouiller dans d'autres
manières pour la survie hormis la pression sur la forêt (f2)
- L'ONG PIDP (O2) facilite parfois l'accès au village
Lufito en construisant le pont Luhoho de manière traditionnellement
appelé Kantamba (f3)
89
- Si l'Etat devrait réellement reconnaitre les PAP
comme premier occupant de ce pays et leur donner une représentation dans
les institutions de l'Etat (O3), on devrait construire quelques infrastructures
socio-économiques de base dans les villages des PAP (f3)
- Pour arriver à la réduction de la
pauvreté (O1) via la FORCOM, les PAP Bambuti-Babuluko devraient viser la
multiplication des sources des revenues mais néanmoins ces derniers sont
bloqués par l'inexistence des marché, routes, ... (f3)
- Le niveau primaire de la communauté Bambuti-Babuluko
(f4) influe négativement sur la pauvreté de ce peuple (O1) et
occasionne leur déconsidération par le gouvernement congolais
(O3)
A cela, il faudrait que l'Etat congolais puisse subventionner
la scolarité de ce peuple pour leur permettre de conserver leurs valeur
de manière la plus libre possible
- De plus en plus l'ONG PIDP (O2) soutien
matériellement que financement les enfants pygmées, elle
contribue à la réduction du taux d'analphabétisme (f4).
2. LES STRATEGIES INTERNES
- La bonne gestion de la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa (F1)
provoque le conflit d'intérêt entre les PAP Bambuti-Babuluko et la
Communauté Banamutani (M1), ce qui est à la base de braconnage
(M2) à cause notamment de la résistance des voisins (M3) et la
négligence de ces derniers vis-à-vis des PAP longtemps
marginalisés, déconsidérés et stigmatisés
(M4)
- La participation des PAP Bambuti-Babuluko (F2) crée
la résistance de certains voisins Banamutani (M3) étant
donné que ces derniers considéraient les peuples Bambuti-Babuluko
comme les infrahumains95 (M4)
- De plus en plus les peuples Bambuti-Babuluko se rapproche
par des assemblées Communautaires, (F3) les peuples Banamutani cherche
à tout prix pour les empêcher d'arriver au succès (M1), et
ces derniers tend à avoir peur le braconnage (M2) et commence à
les considérer comme humains (M4)
- La connaissance des savoirs traditionnels des PAP
Bambuti-Babuluko (F4) devrait diminuer le conflit opposant entre eux et la
communauté Banamutani (M1) mais les conseils des membres de l'ONG PIDP
« qui garantissent le droit à la vie à tous » (O2) est
un facteur de protection de la famille Banamutani et augmente leur
résistance (M3) mais
95 Dieudonné AKILIMALI, 2012 ; Implication des Batwa
Babuluko comme moyen de lutte contre la discrimination et la pauvreté
dans le secteur de Bakano, mémoire online, ISDR-Bukavu.
90
néanmoins le F1 pouvait être considérer
comme arme pour bannir les idées tendant à négliger les
PAP Bambuti-Babuluko (M4) et le braconnage (M2)
- Le manque d'un PSG approuvé (f1) a un impact
négatif sur les conflits fonciers et conflit d'intérêt
à travers le zonage (M1), diminuer le braconnage (M2) et la
résistance des certains voisins (M3)
- La pauvreté caractérisée des PAP
Bambuti-Babuluko et leurs voisin (f2) entraîne le braconnage (M2) et la
résistance de certain voisins (M3). Nous signalons aussi qu'un peuple
indigent (f2) est souvent déconsidéré (M4)
- Le manque des infrastructures dans les milieux de vie des
PAP occasionne la négligence des voisins en vers les pygmées
qu'ils considèrent comme « des hommes qui n'ont pas droit à
une culture ni à une loi »96 (M4) le M4 favorise le
braconnage (M2), la résistance (M3) et les conflits parfois violent
(M1)
- En fin, le niveau primaire d'éducation de la
Communauté Bambuti-Babuluko (f4) crée une
déconsidération de ce peuple (M4), ce dernier provoque le conflit
parfois violent (M1)
Cette analyse permet d'étudier la corrélation
entre les différents éléments de la matrice MOFF enfin
d'appliquer la stratégie BEEM. Cependant, la mise en oeuvre de la
stratégie de réussite de la Foresterie Communautaire en RDC en
général et la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa en particulier
dépend de l'application de cette stratégie.
Les fortes corrélations doivent être
encouragées si l'élément influent sur l'autre est positif
(Forces ou Opportunité) et doit être découragée si
l'élément influent à grande partie est négatif
(Faiblesse ou menace) et vice versa.
Ainsi, nous dévons encourager la bonne gestion qui
influe sur la réduction de la pauvreté et décourager le
conflit qui influe négativement sur la bonne gestion.
RECOMMANDATIONS ET SUGESTIONS
a) Au gouvernement Congolais
- Mettre en place des cadre juridiques institutionnels pour un
financement à long terme des Foresterie Communautaire ;
- De subventionner les communautés qui gèrent
bien leurs CFCL pour inciter les autres CL à suivre le modèle
;
96 Dieudonné AKILIMALI, 2012 ; Implication des Batwa
Babuluko comme moyen de lutte contre la discrimination et la pauvreté
dans le secteur de Bakano, mémoire online, ISDR-Bukavu.
91
- Empêcher les barrières politiques et diminuer
les règlementations excessives pour l'octroi des titre de CFCL ;
- Renforcer, appliquer et faire appliquer les
mécanismes juridiques existants pour la bonne gestion des forêts
communautaires ;
- Prendre en compte la communauté locale et plus
particulièrement les peuples autochtones dans la prise de
décision et en mettre leur représentation dans les
différentes institutions de l'Etat conforment à la loi
promulguée récemment (loi N°22/030 du 15 juillet 2022,
portant protection et promotion des droits des Peuples Autochtones
pygmées ;
- Renforcer les mécanismes juridiques pouvant permettre
la protection et promotion des peuples autochtones pygmées (un peuple
longtemps marginalisé et déconsidéré,
« un bailleur menacé par ses locateurs
»
- Sanctionner toute personne tendant à créer des
troubles dans la CFCL des PAP ;
b) A l'ONG PIDP et tout autre bienfaiteur ;
- Continuer à accompagner techniquement et
financièrement la communauté Bambuti-Babuluko pas seulement
jusqu'à la mise en oeuvre du PSG pour les autonomiser ;
- Multiplier les aides matérielles et
financière en renforçant la capacité de gestion des
peuples Bambuti-Babuluko pour une gestion rationnelle de cette CFCL ;
- D'autonomiser le plus vite et continuer à
accompagner la communauté Bambuti-Babuluko même après
l'autonomisation de ce dernier ;
- Etablir un programme d'appui à la gestion durable
des ressources de la CFCL de Kisi-
Mbosa Chamakasa ainsi que l'appui à l'agriculture
durable ainsi que la sécurité foncière ; - Orienter cette
communauté vers la plantation des cultures pérennes, rentables
et
conservatrices de la forêt comme par exemple le
Cacao... ;
- Renforcer davantage la capacité de gestion de la
Communauté Bambuti-Babuluko
c) Aux peuples autochtones pygmées
Bambuti-Babuluko ;
- D'orienter les revenues communautaires vers les projets
d'utilités communautaires ainsi que les AGR ;
- - Créer les activités
génératrices des revenues et d'autres alternatives aux
communautés qui gèrent rationnellement leurs forêts au
profit non seulement de leur génération future mais aussi le
présent et l'avenir de toute l'humanité ;S'approprier la FORCOM
en connaissant qu'ils sont les premiers bénéficiaires ;
- Scolariser leur enfants jusqu'au niveau supérieurs
;
92
- Etablir le PSG le plus vite possible pour leur permettre de
bien gérer leur CFCL.
d) Aux autres communautés locales voisines de
Kisi-Mbosa Chamakasa
- De reconnaitre les peuples autochtones pygmées comme,
pas seulement premier occupant du pays mais aussi le peuple qui leur a
accueilli dans le milieu ;
- Mettre fin à toute tentative tendant à
l'agression, la contestation et au braconnage, pour gérer durablement la
CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa.
e) Aux PAP Bambuti-Babuluko et la communauté
Banamutani conjointement
- De mettre fin à toute tentative de manipulation tendant
à déstabiliser le modèle de la GCF de Kisi-Mbosa Chamakasa
;
- De mettre fin au conflit foncier aux environs de cette CFCL et
renforcer leur cohésion sociale en restaurant la paix entre eux.
Avec ces résolutions, nous espérons que la
réussite de la Foresterie Communautaire va devenir une
réalité en République Démocratique du Congo et la
CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa serait une première expérience
réussi de la FORCOM en RDC.
CONCLUSION
A l'issus de notre de formation en Développement Rural,
nous avons abouti à la réalisation de ce mémoire. Durant
ce parcours haletant, les réponses ont pu être apportées au
problème majeur qui consiste à analyser la capacité de la
concession forestière de Kisi-Mbosa Chamakasa à amener à
la durabilité sociale des peuples autochtones pygmées
Bambuti-Babuluko.
Le labeur de longue haleine consacré à
l'élaboration de ce mémoire a été ardu, cependant,
les fruits de nos recherches ont significativement aidé à peser
les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces qu'offre la
Foresterie Communautaire à atteindre la durabilité sociale. Dans
le premier temps il a fallu comprendre le mode de gestion de la CFCL de
Kisi-Mbosa Chamakasa, et dans le second temps il est question d'analyser
l'impact de celle-ci sur la vie des peuples Bambuti-Babuluko.
La foresterie communautaire est considérée comme
une stratégie visant à atteindre la durabilité sociale.
Toutefois, deux décennies après le lancement de la FORCOM les
résultats demeurent mitigées. Si les réussites techniques
et organisationnelles sont indispensables, les problèmes importants
demeurent. La situation écologique, économique et sociale dans
les communautés autochtones reste précaire marquée par la
pauvreté, le sous-emploi ainsi que les conflits parfois violent à
plusieurs niveaux d'ordres
A cela, nous nous sommes posé les questions suivantes :
- Comment est-ce que la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa est
gérée ?
- Quel est l'impact de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa sur la
vie de la communauté Bambuti-Babuluko ?
A l'égard de ces questions nous avons émis les
hypothèses selon lesquelles :
- Les règles établies par les législateurs
ne sont-ils pas respectées pour la gestion de la - CFCL de Kisi-Mbosa
Chamakasa?
- Plus le peuple Bambuti-Babuluko valorise les ressources
disponibles dans la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa plus, celle-ci va assurer la
durabilité sociale de ce peuple.
Pour vérifier ces hypothèses, nous nous sommes
servi de l'analyse Veraegenienne et Politzerienne de la dialectique
matérielle qui nous a permis de relever certaines contradictions que
présente la FORCOM en RDC.
94
Au terme de notre recherche, nous sommes arrivés aux
résultats selon lesquels :
> 37,5% de nos enquêtés reconnaissent l'Etat
comme propriétaire de la forêt et le même pourcentage estime
que la forêt appartient à la communauté ;
> 60% de nos enquêtés connaissent qu'ils ont le
droit de gérer et exploiter la forêt ;
> Tous les enquêtés ont déjà
entendu parler de la foresterie communautaire ;
> 82,5% des enquêtés ont affirmé que le
zonage est déjà fait dans leur CFCL ;
> 40% des enquêtés ont montré que le PSG
de leur CFCL est en cours d'élaboration ;
> 90% des enquêtés disent qu'ils ne font pas
la commercialisation des bois et autres produits issus de la CFCL de Kisi-Mbosa
Chamakasa ;
> 72,5% des enquêtés ont montré que les
revenues (externes) de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa sont
gérées par les organes de gestion ;
> 92% de nos enquêtés ont montré que
l'enquête socio-économique n'est pas encore fait ;
> Toute la communauté Bambuti-Babuluko connais les
mesures de gestion relatives à leurs usages et coutumes qu'ils ont pris
dans la politique de gestion de leur CFCL ;
> La totalité de nos enquêtés ont dit
qu'il n'y a pas des modalités à payer pour un membre de la
communauté qui veut faire une activité dans la CFCL de Kisi-Mbosa
mais pour les membres des autres communautés, il faut payer une
chèvre qu'ils nomment Bugali qui, qui est équivalent à une
chèvre ;
> Tous les enquêtés reconnaissent qu'ils ont
fait la cartographie participative de leur CFCL ;
> 62,5% de nos enquêtés ont éclaircie
que l'enquête socio-économique est déjà faite ; >
47,5% de la communauté Bambuti-Babuluko ont accepté le processus
de la FORCOM
pour améliorer leur condition d'existence, main
néanmoins toute la communauté est
impliquée dans la gestion.
Quant à l'impact de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, nos
investigations ont montré que :
> 70% de la communauté Bambuti-Babuluko envisagent
la gestion durable des ressources pour les léguer à la
génération future ;
> 57,5% de la communauté Bambuti-Babuluko trouvent
qu'il y a un changement bien qu'insatisfaisant depuis l'acquisition de la CFCL
de Kisi-Mbosa Chamakasa
> 77,5% de la communauté Bambuti-Babuluko ont
déjà trouvé des aides visant à encourager la
foresterie communautaire ;
95
? 47,5% des enquêtés ont montré que ces
aides sont gérées par les organes de gestion de la CFCL de
Kisi-Mbosa Chamakasa au profit de la communauté dans son ensemble ;
? Tous les enquêtés ont montré qu'ils
trouvent des opportunités qui s'ouvrent à cause de la gestion
durables des ressources ;
? Quant aux contraintes de gestion de cette CFCL, 77,5% des
enquêtés ont cité le conflit, 55% ont cité la
résistance de certains voisins, 32,5% ont cité le braconnage et
2,5% ont cité les mésententes entre les membres de la
Communauté Bambuti-Babuluko comme contraint liée à la
gestion de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa ;
? Pour les initiatives du développement communautaire
en cours, 30% de la communauté ont cité la route, 15% ont
cité l'école, 35% font des ristournes et tontines et 75% de la
communauté sont concentré sur la préparation de
l'assemblée communautaire ;
? En fin, la communauté Bambuti-Babuluko ont des
priorités en matière de développement selon leur village
notamment la route, le pont, le marché, l'école, le
dispensaire...
La FORCOM donne certains avantages à la
communauté Bambuti-Babuluko, ce qui explique qu'elle présente des
signes prometteurs d'un bon avenir dans le cadre du développement local.
La gestion des avantages et opportunités issus de la CFCL de Kisi-Mbosa
Chamakasa au profit de toute la communauté leur permettra d'attendre le
développement rural voir même la durabilité sociale.
Néanmoins, la gestion communautaire actuelle de ce peuple est conforme
à la gestion prévue par les législateurs, il ne leur reste
que le finissage du plan simple de gestion qui est en cours
d'élaboration.
A cela nous pouvons dire que notre première
hypothèse a été confirmée.
La communauté Bambuti-Babuluko participe effectivement
à la gestion durable des ressources disponibles dans leur concession
Forestière de Communauté Locale, cette participation effective
à la gestion de leur CFCL conduit à la valorisation de ses
ressources.
En fait, si la communauté Bambuti-Babuluko continue
à valoriser les ressources de leur CFCL, ils vont atténuer leur
pauvreté, renforcer leur mobilité sociale et la protection
écologique serait réalisée.
Il nous parait de dire avec exactitude que, la Foresterie
communautaire constitue un atout majeur au relèvement de la
pauvreté de cette communauté, à moins qu'ils abandonnent
leur mode de gestion actuel.
96
A cela, nous pouvons aussi confirmer la
vérification de notre deuxième hypothèse.
Il sied de signaler que, Kisimbosa, en tant que territoire de
vie des communautés autochtones Bambuti-Babuluko du Nord-Kivu, est
menacé par plusieurs phénomènes convergents. Le premier
est le braconnage, une menace patente, peut-être la plus ancienne et qui,
pourtant, ne cesse de croitre. Des chasseurs Bantou venant d'autres
régions du pays pratiquent des chasses désordonnées et non
durables. Ils chassent tout, à tout moment, avec tous types d'armes
(armes à feu, armes de guerre, câbles métalliques, etc.),
pour des raisons principalement commerciales et en bénéficiant
parfois d'alliances avec les chefs de l'administration locale.
La Communauté de Kisimbosa a pris conscience, depuis
plus de trente ans, de la nécessité de préserver sa
culture et sa nature contre ce type de menace et, depuis 2008, elle a pris un
véritable engagement, comme l'illustre le statut d'APAC qu'elle s'est
auto-attribué en 2013 (notamment grâce au soutien technique du
Consortium APAC). La reconnaissance du territoire de vie par la
communauté elle-même, ainsi que sa reconnaissance légale
comme « concession forestière » par l'Etat, ont
été accompagnées par la revitalisation et le renforcement
de sa structure de gouvernance : le comité des sages s'est
mobilisé et une surveillance de la forêt s'est organisée.
Aujourd'hui, les membres de la communauté n'hésitent plus
à recourir, en cas d'abus, aux services étatiques, en fonction de
ses capacités et disponibilités.
Toutefois, nous n'avons pas la prétention d'avoir
envisagé de manière exhaustive toutes les forces que peut
présenter la foresterie communautaire à l'atteinte de son
objectif de la durabilité sociale, mais avec l'orientation
stratégique que nous avons présenté dans le présent
travail, nous espérons que sa mise en oeuvre peut faire de la CFCL de
Kisi-Mbosa Chamakasa la première expérience réussite de la
Foresterie Communautaire en RDC.
Notre étude s'est effectuée avant l'approbation
du PSG de cette CF, c'est pourquoi certaines informations ne sont pas bien
clarifiées dans ce travail, nous laissons la places aux autres
chercheurs de compléter les information utiles enfin d'évaluer
efficacement la FORCOM et proposer des stratégies pouvant permettre la
réussite de la FORCOM en RDC étant donné que
la Foresterie Communautaire n'est pas condamnée à
l'échec.
BIBLIOGRAPHIE
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Collectivités et Cités du Nord-Kivu, Juillet 1997.
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1990-1991-1992-1994 des entités administratives
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- Le groupement Mbinga Sud en Territoire de Kalehe, TFC, ISDR
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- Guide d'élaboration du plan simple de gestion des
CFCL élaboré par la Division de la Foresterie Communautaire du
Nord-Kivu en 2017.
- Joseph ITONGWA MUKUMO, ICCA Territories of life 2021
repport-case-DR-Congo.fr.
- KATSUSI ET KAHAVI, Les zones agro bioclimatiques du Nord-Kivu, Goma, 1999. -
La rousse T1, les roux paris, 1970, P254,
- Léon de Saint Moulin et Boute J., Perspectives
démographiques régionales 1975-1985, Kinshasa 1975
- Léon IYONGO 2021, Cours inédit de statut,
aménagement et gestion durable des aires protégées, L2EDD,
ISEA B'SA, P1.
- MAINDO A., CAPA F., 2014, la FORCOM en RDC, première
expérience, défis et opportunités. Tropenbos
internationale/RDC
- MBURA G, 2019, cours de sylviculture, Inédit, G2,
ISDR Walikale, P. 2.
- Paul Emile Littré, dictionnaire de la langue
française, T1 encyclopédie britannique France, versait 1994,
P371.
- PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI, Carte postal de la CFCL de
Kisimbosa-Chamakasa, 2019.
99
- Robert KING MERTON, 1965, éléments des
théories et méthodes sociologiques, paris, éduction
plon.
- Théodore I., Cours inédit de
l'aménagement et conservation du sol, G3, ISEA-BENGAMISA, 2020, P7
IV. WEBOGRAPHIE
- Conseil Régional de Planification, Cadre de
référence pour le développement socio-économique de
la région du Nord-Kivu, Goma, février 1995.
- Définition du peuple sur le site
cnrtl.fr,
- ELISABETH NOËLLE explique le concept des sondages
d'opinions en ces termes : il faut se représenter comme suit le
modèle statistique de l'échantillon représentatif sur
lequel opère la sociologue : l'ensemble à observer qui est
délimité au début d'une étude, se compose
d'individus de différents âges, professions, etc. dans les
diverses et communes ;dans son ouvrage : The spirale of silence,
Chicago, universityPress, 1984, p. 25 et ss.
-
Fr.m.wikipedia.org,
« HCR, le Nord-Kivu doit faire face au pire déplacement de
personnes de ces trois dernières années » sur le site de
nouvelle de l'ONU, publié le 21, septembre, 2007,
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Fr.m.wikipedia.org,
« Nord-Kivu, un million et demi des personnes en fuite » sur l'agence
de presse de vaticat.
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« RDC : près de 5O civiles tué au Nord-Kivu et en Ituri en
une semaine » Radio Okapi, 9, mai, 2016.
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https://journals.openedition.org/vertigo/14448
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https://www.fao.org/3/XII/0952-B1.htm
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- JARQUIN, 1013, en ligne via google
- Joseph ITONGWA MUKUMO et Christian châtelain,
Consortium APAC. 2021. Territoires de vie: Rapport 2021.Consortium APAC:
international. Disponible sur :
report.territoriesoflife.org.
publier janvier, 2022, consulté le 10/07/2022 à 16 :9
- Larson P. 199+89, Emergence de la FORCOM en Amérique, en
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- Proceding of the international warkshop on community
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2000
- ROMERO, 2010, http//
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Participation de la population autochtone à la prise de
décision de la gestion de la CFCL de SIPBAA, Nicaragua
- Sabogal, Rapport USAID 2013, en ligne
- UICN, Les nouveaux espaces forestière sous gestion
communautaire en territoire de Walikale au Nord Kivu en RDC, publier le
01/01/2021 dans PPI consulté le 10/12/2021 à 13h58
-
Well-grounded.org, Carmel
KIFUKIETO, Centre d'Appui à la Gestion Durable des Forêts,
qu'est-ce que la Foresterie Communautaire, Gouvernance Forestière et
droit des communautés locales/peuples autochtones, publié le 14,
septembre, 2018, Consulté le 15, mai, 2022.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE i
IN MEMORIAM ii
REMERCIEMENTS iii
SIGLES ET ABREVEATIONS v
LISTE DES CARTES ET FIGURES vii
LISTE DES TABLEAUX viii
RESUME ix
SUMMARY x
INTRODUCTION 1
CHAPITRE PREMIER. GENERALITES 13
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES DE BASE 13
A. FORESTERIE COMMUNAUTAIRE 13
B. LA VIE DES PEUPLES BAMBUTI BABULUKO 17
1.2. PRESENTATION DE LA REGION D'ETUDES OU DE LA PROVINCE DU
NORD-KIVU 19
1.3. THEORIES SUR LE SUJET D'ETUDE 32
1. LA FORESTERIE COMMUNAUTAIRE 32
2. MODE DE VIE DE BATWA-BABULUKO 33
CHAPITRE 2. CADRE METHODOLOGIQUE 41
II.1. PRESENTATION DE LA CONCESSION FORESTIERE DE COMMUNAUTE
LOCALE DE
KISIMBOSA CHAMAKASA 41
II.2. METHODE 47
II.3. TECHNIQUES 51
3.1. Techniques de collecte des données 51
3.2. Techniques d'analyse et traitement des données
53
2.3. Echantillonnage 53
CHAPITRE 3. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS 60
3.1. GESTION DE LA CONCESSION FORESTIERE DE COMMUNAUTE
LOCALE
DEKISIMBOSA-CHAMAKASA 60
3.2. IMPACT DE LA CONCESSION FORESTIERE DE LA COMMUNAUTE
LOCALEKISIMBOSA CHAMAKASA SUR LA VIE DE PEUPLE
BAMBUTIBABULUKO. 68
CHAPITRE 4. DISCUSSION DES RESULTATS 74
RECOMMANDATIONS ET SUGESTIONS 90
CONCLUSION 93
TABLE DES MATIERES 101
ANNEXES 102
ANNEXES
1. QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Nous sommes IMANI MWAABU Emir, nous poursuivons actuellement
nos études à l'Institut Supérieur d'Etudes Agronomiques de
Bengamisa dans le domaine des sciences agronomiques et de l'environnement,
Section du Développement Rural et Urbain, Option : Environnement et
Développement Durable.
Pour parachever nos études du deuxième cycle,
nous sommes en train de mener nos recherches sur l'Impact de la Foresterie
Communautaire sur la vie du peuple Bambuti-Babuluko, notre projet vise à
analyser l'impact de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa à atteindre la
durabilité sociale du peuple Bambuti-Babuluko et à évaluer
le mode de gestion de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa. Votre opinion en tant
que partie prenante de la Forêt Communautaire de en question est un
élément central pour notre recherche.
Nous vous prions de bien vouloir répondre à ces
quelques questions que nous avons prévu pour la réussite de ce
travail.
IDENTIFICATION DES ENQUETES
1. Age :
2. Etat civil :
3. Profession :
4. Niveau d'Etudes :
5. Village :
I. GESTION DE LA CONCESSION FORESTIERE DE LA COMMUNAUTE
LOCALE DE KISIMBOSA-CHAMAKASA
Q1. Selon vous, à qui appartient la forêt ?
R
Q2. Quels sont vos droits sur la forêt ?
R
Q3. Avez-vous déjà entendu parler de la Foresterie
Communautaire ?
Si Oui, c'est quoi une Foresterie Communautaire ?
R
Si oui, pourquoi ? R.
Si oui, pourquoi ? R.
Q4. Avez-vous fait le Zonage de votre Concession
Forestière de la Communauté Locale ?
Si Oui, comment votre forêt est-elle repartie ?
R
Q5. Avez-vous déjà fait le Plan Simple de Gestion
de votre Concession Forestière de Communauté Locale ?
OUI NON
Si oui, est-il déjà approuvé ?
R
Q6. Faites-vous la commercialisation des bois ou autres produits
issus de votre Concession Forestière de Communauté Local ?
OUI NON
Si Oui :
a) Comment est gérée la production ?
R
b) Qui gère cette production ?
R
c) Ces produits sont-ils certifiés ?
OUI NON
d) Y a-t-il la transparence dans la gestion des revenus issus de
votre Concession Forestière de la Communauté Locale ?
R
Q7. Avez-vous déjà fait l'Enquête
Socio-économique dans votre CFCL ?
OUI NON
Si Oui, comment ? R
Si non, pourquoi ? R
Q8. Avez-vous accepté volontairement la gestion
forestière communautaire de vos FC ?
Q9. Selon vous, comment la FORCOM va-t-elle améliorer
votre condition d'existence ?
R.
Q10. Pourquoi avez-vous accepté de gérer
durablement vos forêts ?
R
Q8. Quelles sont les mesures de gestion relatives aux usages et
coutumes, que vous avez pris dans votre CFCL ?
Q11. Quelles sont les modalités de l'exer duel de droit
d'usage par les membres de
votre communauté ?
R
Q10. Quelles sont les modalités de l'exercice individuel
ou collectif de droit d'usage par les membres d'une autre communauté
?
R
Q12. Avez-vous fait la cartographie participative de votre CFCL
?
OUI NON Si oui, comment ? Si non, pourquoi ?
Q13. Avez-vous déjà fait l'inventaire multi
ressources dans votre CFCL ?
Si oui, comment ? R/
Si non, pourquoi ? R/
Q13. Etes-vous impliqué dans la gestion votre CFCL ?
Si non, pourquoi ?
II. IMPACT DE LA COMMUNAUTAIRE SUR LA VIE DE PEUPLE
MBUTI-BABULUKO
13. Que comprenez-vous de la gestion durable des ressources ?
R
Q15. Pourquoi envisagez-vous gérer durablement les
ressources de votre CFCL ?
R
Q16. Quel changement trouvez-vous dans votre vie depuis
l'acquisition de la CFCL ?
R
Q16. Bénéficiez-vous des aides suites à la
gestion durables des ressources de vos CFCL ?
Si oui, comment sont-elles gérées ?
R Si non, pourquoi ?
R
17. Quels sont les avantages tirés de votre CFCL en termes
de :
a. Infrastructure socioéconomique de base
R
b. Biodiversité
R
c. Sécurité foncière
R
18. Quelles opportunités avez-vous à partir de
votre CFCL ?
R
19. Quelles contraintes faites-vous face à la gestion de
votre CFCL
R
20. Comment jugez-vous le degré d'appropriation de cette
CFCL par les colos/PA ?
R
21. Quelles sont les initiatives de développement local en
cours dans ce processus de CFCL ?
R
22. Quelles sont vos priorités en matière de
développement ?
R
23. votre forêt, ne fait-elle pas l'objet des conflits ?
Si oui, les quels ?
R
NOUS VOUS REMERCIONS DU FOND DU COEUR
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