Les paysans sont conscients de la diminution des espaces
cultivables et de la baisse de la production agricole. En vue de
répondre aux besoins sociaux et alimentaires de leur famille, ils
entreprennent des activités autres que l'agriculture. La figure
ci-après illustre bien ces activités et la proportion de ceux qui
s'y adonnent.
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Figure n°3 : la répartition des
activités connexes
Confection
des briques et la vente du sable , 2.99%
Manoeuvre ,
10.48%
Vigile ,
3.59%
Commerce ,
10.18%
Artisanat ,
12.57%
Sans autres
sources de
revenus,
10.48%
Elevage ,
49.70%
Source : enquêtes terrain, TIENDREBEOGO Y.,
août/septembre 2015
Les populations de la zone d'étude (98,80 %),
affirment que la production agricole ne permet plus de satisfaire les besoins
alimentaires de leurs familles. Par conséquent, elles tentent de
compenser ce déficit à travers la pratique de l'élevage
(49,70 %), le commerce (10,18 %) et l'artisanat9 (12,57 %).
Certaines s'adonnent aux emplois d'ouvrier subalterne (10,48 %), de vigile
(3,59 %), de briquetier et de vendeur du sable (2,99 %). Cependant, 10,48 %
d'entre eux ne mènent pas d'activités connexes,
c'est-à-dire qu'elles n'ont pas d'autres sources de revenus.
Quant aux femmes et enfants des familles dépourvues de
terres, ils s'adonnent au ramassage de sables et de graviers pour la vente.
Cette activité contribue énormément à la
dégradation des routes et des terres cultivables (cf. photo 6). De plus
certaines femmes surviennent aux besoins sociaux de leurs familles à
travers la vente du "dolo"10.
La proximité de la zone d'étude de la ville de
Ouagadougou favorise la création d'autres activités non
favorables à l'environnement. Ainsi, les populations confectionnent des
briques à partir de la carapace de la cuirasse. Ces briques sont
utilisées pour construire des infrastructures. De grands tas de terres
sont prélevés pour le remblai des routes et des maisons. Dans
cette partie de la province du Kadiogo, il y a la présence de zone
granitique. Les exploitants de carrières granitiques déblaient
des surfaces pour exploiter le granite en place. Le prélèvement
de ces
9 Les activités pratiquées au sein de
cette faîtière sont : la mécanique deux roues et
automobile, la maçonnerie, la peinture, la construction
métallique, la menuiserie bois, etc.
10 Bière locale fabriquée par les
femmes avec la céréale.
matériaux laisse des excavations à la surface
de la terre, créant ainsi des trous béants qui ne peuvent
être exploités ni pour l'agriculture, ni pour n'importe quelles
autres activités.
Photo 6 : des tas de sables ramassés par les
femmes et enfants à Zagtouli
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Source : TIENDREBEOGO Y. / Zagtouli, août 2015
Cette photo montre des tas de sables et de graviers
ramassés par les femmes et les enfants sur les routes et dans les
champs. Ces tas sont vendus à 2000 FCFA le plein d'une charrette
à traction asine. Les personnes qui pratiquent cette activité
dans ce milieu sont pour la plupart issues des familles pauvres et qui ne
possèdent plus de terres cultivables.