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Effet de l'impôt sur le développement des collectivités au Bénin.


par Jeef Milton De SOUZA
Université d'Abomey Calavi (UAC) - Licence Professionnelle en Sciences Economiques 2017
  

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1.2.2. Les transferts d'investissement reçus

Les transferts d'investissement sont les ressources externes non remboursables dont bénéficient les collectivités territoriales de façon régulière ou ponctuelle pour les aider à remplir leurs objectifs d'investissement. Dans cette rubrique nous retrouvons le FADeC investissement qui comprend une dotation non-affectée et une dotation affectée et la contribution des partenaires techniques et financier. La commune est libre d'utiliser la dotation non-affectée pour exécuter les investissements de compétences communales définis à son PDC. Elle utilise les dotations affectées en fonction de la destination prédéfinie par secteur (santé, éducation, énergie...). Les deux lignes budgétaires sont distinctes et non fongibles. Alors que les partenaires techniques et financiers (PTF) du Bénin sont assez présents dans le processus de décentralisation au Bénin. Leurs contributions aux investissements locaux apparaissent dans les comptes des communes à partir de l'année 2005

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et le positionnement géographique de leurs inventions dépend des choix de chaque partenaire.

B. Revue empirique :

Cette partie permet de faire le point des connaissances sur les différents problèmes en résolution. Il s'agit de présenter les avis de certains auteurs sur la question de mobilisation des ressources propres des collectivités locales, la faiblesse des ressources des communes et interactions fiscales entre les collectivités territoriales.

Les collectivités locales ou territoriales sont des communautés sociales infra étatiques qui ont pour assise une fraction du territoire dotée de la personnalité morale juridique et d'une autonomie financière. Selon Carles (1987), « la collectivité locale est une composante de personnes publiques devant de multiples fonctions d'intérêt général ». Elle se définit par un territoire bien délimité, une organisation de ses habitants, une habitation à décider et à mener ses propres affaires.

Elle est selon ROCHEGUDE (2000), une communauté d'habitants partageant le même territoire géographiquement et administrativement délimité, dotée de la personnalité juridique et de l'autonomie financière, disposant d'instances délibératives et exécutives élues, ainsi que de ses propres services et moyens administratifs, pour l'exercice des compétences qui lui sont reconnues par la loi.

Pour TOBOULA (2002), la mobilisation des ressources pour le financement des futures communes à l'ère de la décentralisation est nécessaire pour la survie des collectivités locales. Il s'inquiète pour les nombreuses compétences à transférer aux collectivités locales dans le cadre de la nouvelle politique de développement à la base poursuivie par l'Etat central. Selon l'auteur, la méconnaissance des textes par les populations et le manque de moyens lors des travaux de recensement de la matière imposable justifient essentiellement les difficultés de mobilisation des ressources financières. Une solution relative à la constitution d'une base de données foncière par l'ancienne sous-préfecture d'Abomey-Calavi a été retenue, mais n'a pu être expérimentée à cause de son aspect théorique et coût prévisionnel élevé.

Selon CHAMBAS et BRUN (2007), la décentralisation souvent pour objectif la mobilisation de ressources publiques supplémentaires. L'accès à une meilleure information ou une plus grande transparence de l'utilisation des recettes collectées, grâce à la plus grande

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proximité du gouvernement, devrait favoriser la mobilisation des ressources locales propres au niveau des collectivités décentralisées et donc renforcer le niveau des ressources publiques globales. Il est souvent plus facile au niveau local qu'au niveau central d'établir un lien entre la prestation de services publics locaux et des impôts locaux. La prise de conscience de ce lien par les populations devrait favoriser le développement du civisme fiscal et donc l'acceptation des impôts locaux propres aux collectivités locales. Une telle relation irait dans le sens d'une plus grande mobilisation de ressources publiques. Inversement, le lien entre prélèvement et offre de service public devrait inciter les responsables des collectivités locales à améliorer l'efficacité de leurs dépenses afin de s'inscrire dans un cercle vertueux certainement favorable à une élection des meilleurs gestionnaires qui ont su aussi susciter la mobilisation de ressources financières nécessaires à la réalisation de leur objectifs. La mobilisation de ressources propres locales, garantit également une certaine autonomie financière des collectivités locales, qui leur permet de disposer de ressources plus stables que des transferts ou subventions de nature largement discrétionnaires. Cette plus grande stabilité des ressources contribue à une meilleure efficacité des dépenses locales. Enfin, une augmentation des ressources locales propres est la responsabilité des gouvernements locaux et réduit leurs comportements opportuniste susceptibles de se produire lorsque les ressources de financement sont des dons, des emprunts externes ou internes.

Les Etats africains au Sud du Sahara, et le Bénin ne constituant pas une exception, sont des Etats de création encore récente. Cette situation constitue un handicap pour la mobilisation de ressources de fiscalité centrale et aussi pour la fiscalité locale, car la réalité de l'Etat est en cours d'affirmation dans un contexte souvent difficile. La gouvernance publique affecte la mobilisation fiscale. Ainsi, de nombreux pays en développement sont affectés par une forte corruption qui va à l'encontre de la mobilisation de ressources fiscales. Cette relation négative entre corruption et mobilisation fiscale a été vérifiée notamment par Ghura, (1998) et Attila, Chambas, Combes, (2006).

La nature de la relation entre niveau de la fiscalité centrale et locale s'avère également délicate à évaluer. Un niveau important de fiscalité centrale (ou d'effort fiscal) favorise-t-il une bonne mobilisation de la fiscalité locale (relation de complémentarité entre fiscalité centrale et locale), ou au contraire, réduit-il le rôle de la fiscalité locale (relation de substituabilité) ? Les résultats obtenus par Chambas et Duret (2001) tendent à faire apparaître une relation de complémentarité, c'est-à-dire une bonne mobilisation fiscale centrale serait

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favorable à la mobilisation des ressources locales ; inversement, une médiocre mobilisation fiscale centrale serait défavorable à la mobilisation des ressources fiscales locales. Cependant, des travaux complémentaires demeurent nécessaires.

En général, dans les communes béninoises, il se pose la problématique de la qualité des politiques de mobilisation des ressources propres. En effet, elles sont de plus en plus insuffisantes pour exécuter les projets de développement des autorités locales. C'est dans ce sens que, TOSSOU (2015) explique que, ce problème de faiblesse des ressources est relatif à certains facteurs liés à l'absence de transparence dans la gestion communale. Le budget est resté toujours un document inaccessible aux différents acteurs et principalement à la population. Les textes relatifs à la mobilisation des ressources ne sont pas connus des contribuables (paiement des acomptes provisionnels par exemple). Les programmes d'investissement et leurs sources de financement sont mal connus. Il règne autour de la gestion budgétaire une certaine opacité telle que : l'absence de compte rendu de l'utilisation des impôts et taxes payés.

Selon Yatta (2000), « la faiblesse de ressources est également liée à la crise financière que connaissent les états et qui les met dans la quasi impossibilité de transférer aux collectivités locales des ressources qu'eux-mêmes ont du mal à réunir en raison du niveau général de pauvreté des populations. De même, la pondération du secteur informel dans les économies Africaines n'est sans doute pas étrangère à cette situation ».

Selon un rapport de la SNV (2000) sur la capacité de financement des communes, la plupart des communes ont une très faible capacité d'investissement sur ressources propres. La plus grande source d'investissement des communes demeure les transferts financiers de l'Etat et les programmes des bailleurs de fonds. Malheureusement, ces transferts sont très faibles par rapport aux besoins réels de financement du développement des communes. De même, lesdits transferts de l'Etat accusent beaucoup de retard.

TOBOULA (2004) quant à lui, affirme que « les finances locales garantes de l'autonomie financière des collectivités locales apparaissent aussi comme la condition de réussite de la décentralisation ». Cela voudra dire que la prospérité à la base sera une réalité si la commune arrive à mobiliser les ressources nécessaires pour couvrir ses charges. Dans ce sens, le moyen adéquat est le paiement des impôts et taxes par les contribuables.

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Selon Dembele (2009), les stratégies à adopter pour améliorer la mobilisation des ressources propres des communes des pays de l'Afrique se trouvent dans beaucoup de concepts de base. Mais pour lui, ces stratégies se résument par :

- l'élaboration et l'adoption d'un plan local et/ou de plan stratégique de développement (comprenant le plan d'action prioritaire d'investissement communal, rationnel, objectif, la stratégie de mise en oeuvre et d'évaluation) ;

- l'adoption de mesures spécifiques en conseil municipal ou communal.

En effet, dans sa vision de recherche de politique de mobilisation des ressources propres des communes, ressortent les outils d'aide de mobilisation des ressources qui existent déjà dans les pays de l'Afrique comme le cas au Bénin et au Rwanda, des Registres Fonciers Urbains (RFU). Comme d'autres outils d'aide de mobilisation des ressources propres, il y a : les applications fiscales, foncières et de gestion urbaine ; le logiciel de gestion des finances locales, et exécution de formation.

Au cours d'un séminaire sur « les finances locales, moteur de développement » tenu à l'université Senghor d'Alexandrine du 15 au 16 Septembre 2010 par l'Association Internationale des Maires Francophones (AIMF), il a été relevé que « les difficultés pour mobiliser les ressources propres ne sont pas de nature occasionnelle, mais au contraire de nature structurelle ». Pour cette raison, les conditions globales de mobilisation des ressources locales propres découlent de :

- la relation directe de proximité de l'exécutif des collectivités locales avec les

populations;

- la promotion d'une démarche participative;

- la transparence et la bonne gouvernance qui incite au civisme fiscal;

- le développement d'une authentique démocratie locale.

Sur le plan théorique, l'existence d'interactions fiscales entre collectivités locales peut se justifier de deux manières différentes. D'une part, dans les modèles dits de concurrence fiscale, les interactions sont la conséquence de la mobilité de la base imposable induite par les disparités de taux d'imposition entre collectivités locales (Mintz et Tulkens, 1986; Wildasin, 1988). D'autre part, les interactions fiscales sont le résultat du comportement des décideurs politiques. En effet, les élus peuvent agir comme si les électeurs comparaient le taux d'imposition qu'ils supportent aux taux des collectivités voisines puis, le cas échéant,

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sanctionnaient leurs représentants par une non réélection si le rapport avantages-coûts des choix publics locaux leur paraît défavorable. Il s'agit dans ce cas des modèles de concurrence par comparaison, dits de yardstick compétition (Salmon, 1987; Besley et Case, 1995).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon