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Biodiversité et dynamique spatiale de la végétation du plateau d'Adélé.


par Bayamina BIGMA
Université de Lomé - Master de Biologie Végétale Appliquée 2016
  

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QUATRIEME PARTIE : DISCUSSION

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4.1. Cartographie

La comparaison des images satellitaires Landsat 1987, 2000 et 2015 a permis d'apprécier la dynamique de la végétation sur le Plateau d'Adélé. La phase de vérité-terrain, combinée à des classifications supervisées ont permis de mettre en évidence des confusions faites dans les signatures spectrales de certaines classes. La plupart des savanes herbeuses sont confondues à des jachères et sols nus. Les plans d'eau n'ont pas été également distingués. Ces difficultés dans la confusion de certaines classes ont été signalées par d'autres auteurs (N'Guessan et al., 2006 ; Diallo et al., 2011).

L'absence des données de référence a rendu difficile la validation de la classification des scènes des années 2000 et 1987. Cependant, l'utilisation de GoogleEarth a permis la construction des zones d'entraînement (ROIs) de l'année 2000. Le non changement de certaines unités d'occupations du sol tels que les galeries forestières, les vieux établissements et certaines formations non dégradées ont permis la classification de l'image de 1987.

4.2. Dynamique de la végétation et impacts anthropiques

Les résultats obtenus montrent que sur le plateau d'Adélé, les formations forestières ont réculé entre 1987 et 2015 pendant que les champs/jachères connaissent une extension. Cette extension des espaces agricoles évolue à un rythme de 4,56 % par an en 28 ans. Cette dynamique a été relevée par d'autres auteurs (Diallo et al., 2011). C'est la conséquence d'une croissance rapide de la population ces dernières décennies. L'analyse diachronique des images montre dans un premier temps un recul de cette unité d'occupation du sol entre 1987 et 2000. Contrairement, les 15 dernières années sont marquées par une tendance inverse où on note une progression de la superficie de cette unité d'occupation.

Ainsi, entre 1987 et 2000, le recul de la superficie des champs/jachères serait dû à l'abandon des cultures vivrières au profit des cultures de rente (caféier et cacaoyer) qui transforment les domaines exploités en agro forêts. Ces dernières sont rangées dans la classe des forêts.

Les fluctuations des cours des produits de rente ces dernières années auraient conduit la population paysanne à revenir aux cultures vivrières en procédant à un abandon progressif des cultures de rente. Cette situation entraîne une progression

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sensible des champs/jachères. Dans le domaine agricole, la croissance de la population et la recherche des terres « vierges » sont des facteurs de la colonisation de l'espace en Afrique subsaharienne (Ba et al., 2004). L'exploitation abusive du bois d'oeuvre, la transhumance (coupes et mutilations des ligneux fourragers) sont des activités qui sont pratiquées sur le Plateau. La coupe abusive de bois a déjà été révélée comme un facteur important dans la dynamique régressive des ligneux (Faye et al., 2008).

L'agriculture étant l'une des activités prépondérantes, elle déstabilise beaucoup les écosystèmes forestiers. En effet, lors, des défrichements pour la mise en culture, de nombreux arbres sont abattus. Malgré la préservation des arbres utiles dans les champs, la destruction totale des autres et le passage régulier des feux ne favorisent pas la reconstitution de la végétation originelle (Kio, 1981 ; Dembele, 1996).

La surexploitation des terres est considérée comme la principale cause de la dégradation du couvert végétal et de la perte en biodiversité (Bouko et al., 2007). Ce phénomène s'observe aussi dans plusieurs régions d'Afrique de l'Ouest (Darkoh, 2003 ; Ariori et Ozer, 2005 ; Sawadogo et al., 2008).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault