UNIVERSITE DE LOME Faculté des
Sciences Laboratoire de Botanique et Ecologie
Végétale Mémoire présenté par
: Monsieur BIGMA Bayamina
Dans le cadre du Master de Biologie
Végétale Appliquée Option : Aménagement et
Gestion des Ecosystèmes Tropicaux
Soutenu publiquement le 20 décembre
2016 Devant le jury d'examen composé de :
Président Mme KOKUTSE Adzo Dzifa, Maître de
Conférences, FDS
Examinateurs M. AKPAVI Sêmihinva, Maître de
Conférences, FDS
M. DOURMA Marra, Maître de Conférences,
FDS
Directeur de mémoire M. WALA Kpérkouma,
Maître de Conférences, FDS
Dédicace
A mon feu père qui aurait certainement souhaité
me voir faire de longues études A ma mère TOMBEGOU Gbanda, merci
pour m'avoir donné la vie et surtout pour avoir su jouer le double
rôle de père et de mère pour moi après le
départ prématuré de notre père.
A mon feu oncle TOMBEGOU Migora, dès le
bas-âge, vous avez fait naître et stimuler en moi l'envie d'aller
à l'école et votre soutien multiforme m'a toujours
été d'une grande utilité. Votre vision en ma modeste
personne en matière des études est toujours gravée dans ma
mémoire. Considérez ce document comme le couronnement de vos
multiples efforts.
A mon frère et tuteur adoré BADJAWA Norfeya,
trouvez en ce travail toute ma reconnaissance pour vos nombreux sacrifices pour
que je fasse des études supérieures
A tous mes enseignants
II
REMERCIEMENTS
Ce mémoire a été
réalisé grâce au financement du Projet GEOFORAFRI et
surtout avec l'appui de diverses personnalités du Laboratoire de
Botanique et Ecologie Végétale de l'Université de
Lomé qui a mis à notre disposition son cadre, son matériel
et ses compétences sans lesquels ce travail n'aurait jamais eu lieu.
Ainsi nous remercions principalement :
Professeur Koffi AKPAGANA, Chef
du Laboratoire de Botanique et Ecologie Végétale de
l'Université de Lomé en nous acceptant dans son laboratoire
;
Professeur Komlan BATAWILA,
1er Vice-président de l'Université
de Lomé et à la Faculté des Sciences à
l'Université de Lomé. Trouvez à travers ce travail le
témoignage de notre profonde gratitude ;
Professeur Atsou Kudzo GUELLY,
à la Faculté des Sciences à
l'Université de Lomé et Chef du Département de la
Botanique. Trouvez à travers ce travail le témoignage de notre
profonde gratitude ;
Dr. Kpérkouma WALA,
Maitre de Conférences au Laboratoire de Botanique et
Ecologie Végétale de l'Université de Lomé, pour la
confiance qu'il nous a accordée en nous acceptant nous suivre tout au
long de ce travail. Merci d'avoir supporté avec patience toutes nos
caprices, nos erreurs et manquement de débutant ; pour avoir su mettre
à notre disposition tous les moyens financier et matériel;
d'avoir pris le précieux de votre temps pour venir vers nous afin de
s'acquitter du bon déroulement de nos travaux ;
Dr. Marra DOURMA, Maitre de
Conférences à la Faculté des Sciences à
l'Université de Lomé, pour nous avoir encouragé par vos
sages conseils, votre dévouement au travail bien fait et malgré
vos multiples occupations, vous avez suivi nos travaux depuis la conception du
protocole de recherche jusqu'au document final. Coordonnateur du projet
GEOFORAFRI, vous avez, également mis les moyens financiers à
notre endroit pour la collecte des données de terrain ;
Dr Apéti GBOGBO, Dr Yao Agbelessessi WEOGAN
et Dr Sêmihinva AKPAVI, Maitres de
Conférences à la Faculté des Sciences à
l'Université de Lomé pour leur soutien inconditionné lors
de ce travail ;
III
Dr. Koukou SABI,
Maître-assistant au Laboratoire de Chimie
Appliquée à l'Université de Lomé et coordonnateur
du Projet GEOFORAFRI. Trouvez à travers ce travail le témoignage
de notre profonde gratitude ;
Dr. Tchaa BOUKPESSI,
Maître-assistant et Dr. Minkilabe DJANGBEDJA,
Assistant au Laboratoire de Recherches Biogéographiques et
d'Etudes Environnementales à l'Université de Lomé
chargés des études en laboratoire pour la conception et la mise
en oeuvre d'un SIG pour le Projet GEOFORAFRI. Trouvez à travers ce
travail le témoignage de notre profonde gratitude ;
Mme Madjouma KANDA,
Maître-assistante au Laboratoire de Botanique et
Ecologie Végétale à l'Université de Lomé
pour les encouragements de nos premiers pas dans la recherche ;
Dr Fousseni Folega, Assistant
à la Faculté Des Sciences pour vos multiples contributions lors
nos traitements des données, la réalisation des cartes et la
correction du document ;
Dr Hodabalo PEREKI, ATER
à la Faculté Des Sciences pour leurs multiples contributions lors
de nos travaux de terrains, le traitement des données et la correction
du document ;
Dr. Wouyo ATAKPAMA, Assistants
de recherche au Laboratoire de Botanique et Ecologie Végétale
à l'Université de Lomé pour leurs multiples contributions
lors de nos travaux de terrains, le traitement des données et la
correction du document ;
Aux docteurs : Maléki Héou BADJANA,
Badabaté DIWEDIGA, Aniko POLO-AKPISSO pour leurs
encouragements, leurs critiques et apports de correction ;
Au doctorant Dabitora KOUMANTIGA, votre
engagement et votre disponibilité sont des atouts dont nous avons
bénéficié pour la réalisation de ce travail.
Trouvez ce document comme une reconnaissance de votre soutien multiforme. Merci
et que le lien de notre amitié et fraternité perdure;
Aux doctorants : Bessan K. AMEGNAGLO, N'tekoum
NARE, Dazimwai SIMZA et Issifou ISSA pour vos
diverses contributions lors de nos terrains et qui ont apporté leurs
critiques et corrections de ce document ;
iv
Aux promotionnaires : MABAFEI, KAINA, MIBERKASSA,
DJAKAMBI, NARISSE, AGBODAN, HLOVOR, CHAMSIA, GBADAMASSI, BIRREGA, PASSIKE,
KOMBATE, SIMYELI, SILAWINDI sans oublier toute la promotion pour les
meilleurs temps de convivialité, de collaboration et d'encouragements
réciproques.
A Monsieur KAMAGA Nambé, nous
manquons de mots pour vous exprimer notre reconnaissance pour tous vos
bienfaits ;
A Monsieur BADJAWA Abama, toute notre
reconnaissance pour votre soutien indéfectible pour la réussite
de ce travail ;
A mes tantes TOMBEGOU Maridouna, TOMBEGOU
Massénama, KATAYAN Lamissa, mon oncle DOUGOUBA
Alexandre et à Wemima AKPABOU, vos conseils
sans relâche nous ont été d'une grande utilité pour
progresser
A tous mes frères et soeurs,
particulièrement à BIGUIMA Minankpadjouwena Komla, BIGMA
Malanna, BIGMA Guelmnaka, et BIGUIMA Yéda, nous rendons hommage
pour vos divers soutiens et sympathie.
A Madame BADJAWA Baèma Vos
prières et vos différents soutiens nous ont vraiment
été utiles et nous vous disons merci pour tout ;
Messieurs ABOUZI Aninam et BATAKA
An yak, sincère merci pour votre appui amical et
fraternel.
A Monsieur WAIBENA Djalma Alex, les mots
nous manquent pour vous dire merci. Toutes vos actions dans le sens de voir ce
travail aboutir restent gravées dans notre mémoire. Trouvez ce
travail comme le vôtre ;
A monsieur ALI Koukoura, Vos conseils,
votre assistance ont contribué à l'aboutissement de ce travail.
Trouvez ici notre reconnaissance ;
A Monsieur WENKOUDA Baènayéma,
AKOUNDA Gbamra merci également pour votre aide.
Au collègue WOTTOR Ata Kossi, merci
pour les encouragements ;
A AYELO Elom et DETI Gentille,
merci infiniment pour le soutien moral
A Monsieur MAWOUSSI, merci pour
l'hospitalité que vous nous avez réservée lors de nos
travaux de terrain
A la vaillante population de la préfecture de
l'Adélé, nous rendons un vibrant hommage et vous
témoignons notre gratitude pour votre accueil, collaboration et
disponibilité. Puisse ce travail contribuer à la valorisation de
vos ressources.
V
RÉSUME
La présente étude menée dans le Plateau
d'Adélé (zone écologique IV du Togo), a pour objectif de
contribuer à la connaissance de la dynamique de la
végétation au Togo. Les inventaires forestier et floristique ont
été faits dans 42 placeaux de 50 m × 20 m de dimension. Dans
chaque placeau d'inventaire, quatre placettes de
régénération de dimension 5 m × 5 m ont
été installées. Sur la base des mesures
dendrométriques, le stockage de carbone a été
estimé en utilisant les équations allométriques. Un total
de 175 espèces réparties en 140 genres et 60 familles ont
été recensées. Les familles les plus
représentées sont les Euphorbiaceae (9,27%), les Mimosaceae
(7,21%), les Rubiaceae (7,21%), les Sterculiaceae (6,82%), les Caesalpiniaceae
(6,18%), les Combretaceae (5,28%) et les Fabaceae (5,02%). La
répartition des tiges par classes de hauteurs donne une structure en
cloche dyssimétrique tendue vers la droite dans les formations ouvertes
(G1) et des formations plus ou moins fermées (G3) alors qu'elle est plus
ou moins symétrique au niveau du formations denses fermées (G2).
Cette allure traduit une prédominance des individus de hauteur moyenne.
La répartition des tiges par classes de diamètres donne une
allure en L dans les trois groupes traduisant une dominance des individus de
diamètre faible. La densité moyenne des tiges en fonction des
groupements varie de 214,11 tiges/ha dans les formations fermées
à 361,11 tiges/ha dans le groupe des savanes arborées. La surface
terrière varie de 21,05 m2/ha dans le groupe des savanes
arborées à 32,23 m2/ha dans le groupe des formations
ouvertes. Le stockage moyen de carbone dans la biomasse vivante des formations
forestières du Plateau d'Adélé est estimé à
66,76 tC/ha. Entre 1987 et 2015, il y a une régression forestière
aux dépens des savanes, des champs/jachères et des
établissements. Une bonne politique en matière de gestion du
patrimoine forestier du Plateau peut contribuer énormément
à l'atténuation des émissions des GES.
Mots clés : Dynamique de la
végétation, structure, stock de carbone, zone écologique
IV, Adélé, Togo.
vi
ABSTRACT
The present study is carried in Adélé Plateau
(zone ecological IV of Togo), has for objective to contribute to the knowledge
of the vegetation of Togo. The floral and forested inventories have been made
in 42 plots of 50 m × 20 m of dimension. In every inventory plot, four
small plots 5 m × 5 m of dimension have been installed. On the basis of
the forest inventory, the carbon storage was assessed using the allometric
equations. A total of 175 species belong to 140 genera and 60 families were
identified. The most represented families are the Euphorbiaceae (9,27%), the
Mimosaceae (7,21%), the Rubiaceae (7,21%), the Sterculiaceae (7,82%), the
Caesalpiniaceae (6,18%), the Combretaceae (5,28%) and the Fabaceae (5,02%). The
distribution of the stems by classes of heights gives a structure in (( bell
and right dissymmetry in the open formations (G1) and in the formations more or
less closed (G3) whereas it is more or less symmetrical to the level of the
formatted dense closed (G2). This structure shows a predominance of the middle
height individuals. The distribution of the stems by classes of diameters gives
a structure in ((L in the three groups showing a dominance of the weak diameter
individuals. The middle density of the stems according to the groupings varies
between 214,11 trees/ha in the formations closed to 361,11 trees/ha in the
group of the savannas raised. The surface terrière varies between 21,05
m2/ha in the group of the savannas raised to 32,23 m2/ha in the
group of the open formations. The middle storage of carbon in the living
biomass of forest vegetation of study zone is estimated to 66,76 tC/ha. Between
1987 - 2015, Forest are regressing at the expense of the savannas, the farmers
and establishments. A good politics concerning management of the forest
heritage of this zone can contribute to the attenuation of the broadcasts of
the greenhouse gas.
Keywords: Vegetation dynamics, structure,
carbon stocks, ecological zone IV, Adélé, Togo.
VII
Table des matières
Dédicace i
REMERCIEMENTS ii
RÉSUME v
ABSTRACT vi
LISTE DES FIGURES ix
LISTE DES PHOTOS x
LISTE DES TABLEAUX x
LISTE DES ABREVIATONS xi
DEFINITIONS DE QUELQUES TERMES ET CONCEPTS xii
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE : GENERALITE SUR LA ZONE D'ETUDE 5
1.1. Situation géographique de la zone d'étude
6
1.2. Milieu physique 6
1.2.1. Climat 6
1.2.2. Relief et Géologie 7
1.2.3. Sols 8
1.2.4. Hydrographie 8
1.3. Milieu biotique 9
1.3.1. Végétation 9
1.3.2. Faune 10
1.3.3. Peuplement humain et activités économiques
11
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE 12
2.1. Collecte des données 13
2.1.1. Données spatiales 13
2.1.2. Données des caractéristiques structurales
14
2.1.2.1. Plan d'échantillonnage 14
2.1.2.2. Données floristiques 14
2.2. Analyse et traitement des données 16
2.2.1. Analyse des images satellitaires 16
2.2.2. Analyse des données floristiques 16
2.4.3. Détermination de la biomasse vivante et du stock de
carbone 19
TROISIEME PARTIE : RESULTATS 21
3.1. Bilan floristique 22
VIII
3.1.1. Diversité floristique et richesse spécifique
22
3.1.2. Distribution des espèces suivant leur
fréquence 22
3.1.3. Spectre biologique 23
3.1.4. Spectre phytogéographique 24
3.2. Diversité des formations végétales
25
3.2.1. Typologie des formations végétales 25
3.2.2. Description des formations végétales suivant
les différents groupements 26
3.2.3. Caractéristiques structurales des différents
groupements 31
3.2.4. Distribution verticale et horizontale des
différents groupements 33
3.2.5. Potentiel de régénération 35
3.3. Biomasse et stock de carbone 35
3.3.1. Biomasse et carbone séquestré par les
différentes formations 35
3.3.2. Régénération et séquestration
de carbone 36
3.4. Dynamique de l'occupation du sol entre 1987 et 2015 37
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSION 40
4.1. Cartographie 41
4.2. Dynamique de la végétation et impacts
anthropiques 41
4.3. Potentiel de régénération 42
4.4. Potentiel de séquestration et implications dans
l'atténuation des changements
climatiques 43
CONCLUSION ET PERSPECTIVE 44
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES I
ANNEXE VIII
ix
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Localisation de la zone d'étude 6
Figure 2: Courbe ombrothermique de l'Adélé 7
Figure 3: Distribution spatiale des points prospectés
15
Figure 4: Diagramme résumant la démarche
méthodologique 20
Figure 5: Spectre spécifique des familles 22
Figure 6: Distribution de la fréquence en fonction du
rang 23
Figure 7: Spectre des types biologiques 24
Figure 8: Spectre phytogéographique 24
Figure 9: Classification hièrarchique ascendante des
relevés 26
Figure 10: Structure verticale des différents
groupements 34
Figure 11: Structure horizontale suivant les différents
groupements 34
Figure 12: Densité des individus juvéniles
35
Figure 13: Taux de carbone séquestré en fonction
des différents groupements 36
Figure 14: Régénération et potentiel de
séquestration de carbone 36
Figure 15: Dynamique de l'occupation du sol entre 1987 et 2015
39
Figure 16: Carte de l'occupation du sol en 1987 37
Figure 17: Carte de l'occupation du sol en 2000 38
Figure 18: Carte d'occupation du sol en 2015 39
X
LISTE DES PHOTOS
PHOTO 1: Champ en bordure d'une forêt 27
PHOTO 2: Savane arbustive 28
PHOTO 3: Galerie forestière 28
PHOTO 4: Agro forêt 29
PHOTO 5: Forêt claire 29
PHOTO 6: Forêt dense sèche 30
PHOTO 7: Savane arborée 31
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Caractéristiques des scènes
utilisées 13
Tableau 2: Caractéristiques structurales des
différents groupements 32
Tableau 3: Matrice de confusion (Image landsat 2015) 38
Tableau 4: Taux d'évolution des unités
d'occupation du sol entre 1987 et 2015 39
xi
LISTE DES ABREVIATONS
DBH Diamètre à hauteur de
poitrine
FAO Organisation des Nations Unies pour
l'Agriculture et l'Alimentation
GES Gaz à Effet de Serre
GIEC Groupe Intergouvernemental sur
l'Evolution du Climat
ONG Organisation Non Gouvernementale
UTCATF Utilisation des Terres, Changement
d'Affectation des Terres et
Foresterie
GPS Système de Positionnement
Global
FRA Forest Ressource Assesment
CCNUCC Convention Cadre des Nations Unies sur
les Changements
Climatiques
COP Conférence des Parties
REDD+ Réduction des Emissions
liées à la Déforestation et à la
Dégradation des forêts
MERF Ministère de l'Environnement et
des Ressources Forestières
ha Hectare
tC Tonne de carbone
AMCC Alliance Mondiale contre le Changement
Climatique
XII
DEFINITIONS DE QUELQUES TERMES ET CONCEPTS
Puits de carbone : Les forêts jouent un
rôle essentiel dans la régulation du climat planétaire, via
le cycle du carbone.
En poussant, les arbres captent le carbone présent dans
l'atmosphère et le stockent dans les feuilles, les tissus ligneux, les
racines et la matière organique du sol. Les forêts du monde
absorbent ainsi 2,4 milliards de tonnes de dioxyde de carbone par an, soit
environ un tiers des quantités émises par la combustion des
énergies fossiles. Les forêts constituent également le plus
grand réservoir terrestre de carbone au monde ; selon les estimations,
elles contiennent 77 % de l'ensemble du carbone stocké dans la
végétation et 39 % de tout le carbone stocké dans le sol,
soit deux fois plus que les quantités présentes dans
l'atmosphère.
Émissions de gaz à effet de serre :
La déforestation et la dégradation des forêts sont
à l'origine de 10 % à 15 % des émissions de gaz à
effet de serre (GES) d'origine humaine. La perte du couvert forestier
réduit la capacité naturelle des forêts de capter et de
stocker les émissions provenant d'autres sources. Ces émissions
sont plus importantes que celles induites par le secteur des transports dans le
monde. En effet, selon la FAO (2007), 80% des émissions des GES issues
de la déforestation proviennent des pays en développement. En
Indonésie, la déforestation et la dégradation des
forêts constitue la principale source d'émissions.
REDD+ : La REDD se définit comme la
réduction des émissions liées à la
déforestation et à la dégradation des forêts. Elle
inclut aussi l'amélioration des stocks de carbone forestier par la
conservation et la gestion durable des forêts. Cette notion est
née de la 13e Conférence des Parties (COP 13). Dès lors,
jusqu'à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques (CCNUCC) de Bali, en 2007, cette dernière a progressivement
reconnu le cadre de mesures désormais appelé REDD+, qui
comprennent aussi la conservation et la gestion durable des forêts, et
l'amélioration des stocks de carbone forestier dans les forêts des
pays en développement. Durant la COP 16 à Cancun, en 2010, la
REDD+ a été officiellement intégrée à
l'accord de la CCNUCC sur le changement climatique. En 2011, les
XIII
négociateurs de la COP 17 (à Durban) ont convenu
de lignes directrices de suivi, en tant que mesures de garantie pour la mise en
oeuvre de la REED+. Ils se sont également entendus sur les moyens
d'estimer les émissions évitées grâce à la
REDD+ (niveaux de référence des émissions).
Le + ajouté à la REDD : Mieux
gérer les forêts sur pied et étendre le couvert forestier
grâce à un reboisement et une restauration responsables. Sur le
plan social et environnemental, cela fait partie des stratégies
efficaces en termes de coûts et de délais pour conserver et
améliorer les stocks de carbone puis d'atténuer le changement
climatique et faciliter l'adaptation. Intégrer le + de la REDD+ à
la conservation du carbone dans les systèmes agricoles permet
d'exploiter le potentiel des réponses multipaysages apportées au
changement climatique.
1
INTRODUCTION
2
Les formations végétales forestières
constituent des écosystèmes complexes qui remplissent de
nombreuses fonctions écologiques et socio-économiques. Elles
servent d'habitat à un grand nombre d'espèces animales et
végétales. Par le biais de la photosynthèse, elles
stockent le dioxyde de carbone qui est un gaz à effet de serre (GES)
atténuant ainsi considérablement le réchauffement
climatique.
Les forêts accomplissent des fonctions
écosystémiques telles que la protection des bassins versants, la
protection des sols et la stabilisation du climat. Elles nourrissent plus de
80% de la population mondiale et génère plusieurs emplois directs
et indirects.
D'après Global Forest Resource Assessment (FRA, 2010),
la superficie forestière de Afrique est estimée à
près de 675 millions d'hectares soit 23% de ses terres. L'Afrique
contribue à près de 17% dans la superficie forestière
mondiale De nos jours, la croissance rapide de la population impacte
négativement la conservation de ces écosystèmes. En effet,
les forêts constituent le milieu principal de ravitaillement de la
population en énergie, en nourriture et en médicaments.
Dans cette optique, les ressources forestières sont
exploitées sans contrôle et l'on assiste à un
phénomène de déforestation accélérée
dans les pays en développement. Malgré les efforts des
gouvernements et des organisations internationales en matière de la
conservation des forêts, la FAO (2010) souligne que le taux de
déforestation dans le monde demeure alarmant. La conservation et la
gestion durable des forêts est un défi majeur que les Etats
doivent relever.
Les principales causes de la déforestation sont les
conversions des terres forestières pour d'autres usages. Ainsi, on
assiste chaque année à une conversion de 13 millions d'hectares
de forêts (FRA, 2005). Ces pratiques, selon le Groupe Intergouvernemental
sur l'Évolution du Climat (GIEC) sont responsables de près de 17%
des émissions annuelles de gaz à effet de serre d'origine
humaine.
Les conséquences de la destruction et de la
dégradation des forêts sont multiples. Cependant, l'impact sur les
changements globaux et la biodiversité se fait sentir à
l'échelle planétaire.
Une évaluation des écosystèmes par la FAO
en début de Millénaire (2005) estime que d'ici la fin du
siècle, le changement climatique sera la principale cause de perte
3
de biodiversité. Le GIEC affirme qu'environ 20 à
30 % des espèces qu'il a estimées sont de plus en plus
menacées d'extinction. Les forêts denses sèches constituent
un des écosystèmes d'intérêts écologiques et
biologiques importants (Trochain, 1957)
Au Togo, ces forêts denses sèches estimées
à 243,75 km2 dans les années 1975 (Vanpraet, 1980)
sont actuellement très menacées par les activités humaines
et leur superficie décroît continuellement (Adjonou et
al., 2011). La perte annuelle forestière au Togo
s'évalue à 5% (FAQ, 2009)
Pour mieux connaître les formations forestières
du Togo, des études phytosociologiques et phytogéographiques ont
été menées par plusieurs auteurs (Akpagana, 1989 ; Guelly
et al., 1997 ; Kokou et al., 2000; Wala, 2004 ; Kokou et
al., 2006 ; Dourma, 2008; Polo, 2010 etc). Cependant, les
investigations scientifiques sur la dynamique forestière et la
séquestration du carbone par les formations forestières sont
rares ou parcellaires au Togo. Ainsi la zone écologique IV qui est la
principale zone forestière du Togo, manque de données
scientifiques sur la dynamique spatiale et temporelle des formations
forestières. Le Plateau d'Adélé un des plus importants de
cette zone n'a plus fait d'objet de plusieurs investigations scientifiques. Les
données sur la diversité végétale,
l'évolution dans le temps de la couverture forestière de ce
Plateau sont fragmentaires. Il s'avère indispensable de mener des
études pour combler ce déficit de données indispensables
pour la gestion durables des ressources forestières. Dans cette optique,
cette étude veut contribuer à une meilleure connaissance des
forêts du Plateau d'Adélé en vue d'une gestion durable de
ses écosystèmes. Cette étude permettra de faire
l'état de la biodiversité, la structure des formations
végétales du Plateau d'Adélé et leur dynamique au
cours du temps. Elle permettra en outre de déterminer la biomasse
vivante des ligneux puis d'évaluer la variation du stock de carbone dans
la zone entre 1987 et 2015.
L'objectif général de cette étude est de
contribuer à la connaissance de la dynamique des formations
végétales du Togo.
Plus spécifiquement, elle vise à :
- Déterminer la composition et la structure des formations
forestières du Plateau d'Adélé
4
- Estimer la biomasse vivante et le potentiel de
séquestration de carbone du Plateau d'Adélé
- Analyser les changements d'occupation du sol entre 1987 et
2015 du Plateau d'Adélé.
Le présent mémoire est structuré en quatre
grandes parties :
- la première partie présente les
généralités sur le milieu d'étude - la
deuxième partie développe les matériels et méthodes
d'étude ; - la troisième partie est consacrée à la
présentation des résultats ; - la quatrième partie est
dédiée à la discussion des résultats.
Enfin une conclusion fera le point de l'étude.
5
PREMIERE PARTIE : GENERALITE SUR LA ZONE D'ETUDE
6
1.1. Situation géographique de la zone
d'étude
Le Plateau d'Adélé se situe dans la zone
écologique IV du Togo, qui fait partie des cinq zones définies
par Ern en 1979. Il correspond à la partie Nord de cette zone
écologique dans la partie Ouest de la préfecture de Blitta de la
région centrale. Il s'étend entre 7°54'0» et
8°20'0» de latitude Nord et entre 0°35'0'' et 0°55'0'' de
longitude Est (Figure 1).
Figure 1: Localisation de la zone
d'étude
1.2. Milieu physique
1.2.1. Climat
Le Plateau d'Adélé jouit d'un climat
subéquatorial de transition (Papadakis, 1966 ; Trochain, 1980). Ce type
de climat est caractérisé par une grande saison pluvieuse, de
mars en octobre, interrompue par une diminution de la pluviosité en
août. La saison sèche va de la fin octobre à février
(figure 2). Appartenant à la zone écologique IV, la moyenne des
précipitations dans la zone est comprise entre 1300
7
mm et 1500 mm, et reste l'une des zones les plus
arrosées du Togo. L'effet du relief donne ainsi à ce climat un
caractère unimodal de climat soudanien.
Précipitations en mm
250
200
300
150
100
50
0
J F M A M J J A S O N D
Mois de l'année
P(mm) T(°C)
25
75
50
0
150
125
100
température en °C
Figure 2: Courbe ombrothermique de
l'Adélé
1.2.2. Relief et Géologie
Le plateau d'Adélé représente
l'extrémité septentrionale de la branche méridionale de la
chaîne de l'Atakora. La tectonique cassante a fortement redressé
les roches sur son versant occidental, alors que ce redressement est mou sur le
versant oriental. Le versant occidental, quant à lui, est dominé
par des escarpements dont les regards sont tournés vers l'ouest. Ces
escarpements sont élaborés dans des quartzites à
séricites et/ou muscovites. Ils sont soutenus par de rigides barres qui
décrivent de grandes dénivellations, de plus de 200 m,
dégageant de profondes gorges (Addra et al., 1981). Ils forment
un grand ensemble dont la topographie évolue progressivement de faibles
altitudes (300 m environ) aux altitudes plus élevées (750-800 m
environ). La topographie de faible altitude à altitude moyenne (600 m
environ) se rencontre dans les voisinages de la plaine de l'Anié. Quant
aux altitudes les plus élevées, elles sont dominées par
les monts Assoukoko, Yégue, Dikpeleou et Diguèngué. Ce
relief, dominé par la succession de synclinaux et d'anticlinaux est une
véritable structure au forme de lanière entre lesquelles
s'intercalent de profondes vallées à fonds plats ou exiguës.
Dans ces vallées sont observées des formes de gradins qui
témoignent les étapes successives de creusement des cours d'eau
décrivant plusieurs formes d'escaliers (Amizou, 2012).
8
Du point de vue géologie, le plateau
d'Adélé est constitué de quartzites, les micaschistes et
des grès.
D'après Seddoh (1981), « L'histoire
tecto-métamorphique des roches de ce plateau comporte un premier
épisode où le matériel acquiert une foliation dans les
conditions métamorphiques mésozonales. Ce métamorphisme
est contemporain aux plis isoclinaux dont les plans de symétrie sont
confondus avec la foliation. Cette dernière est ensuite reprise par les
plis en chevrons contemporains d'une cristallogenèse ; seconde
épizonale ».
1.2.3. Sols
Les sols du Plateau d'Adélé sont diversifiés
et se répartissent comme suit :
- Sols peu évolués : Les sols peu
évolués reflètent la complexité des processus
géomorphologiques et de la nature des substratums géologiques.
Ces sols connaissent une intense érosion due aux fortes pentes de la
zone. Morphologiquement, les sols ferralitiques présentent un profil
profond, relativement uniforme, le plus souvent de couleur rouge, due à
l'oxyde de fer et d'alumine.
- Sols minéraux bruts : Il existe dans les monts
Adélé, des sols minéraux bruts classés parmi les
sols peu évolués. Ces sols allongent parallèlement les
sols ferrallitiques non indurés. Ils sont dus à l'érosion
différentielle de la série atacorienne qui regroupe d'importantes
assises de schistes micacés et de quartzites inter stratifiés.
- Sols ferralitiques non indurés : Ce sont des sols
à fortes proportions d'hydroxyde de fer et de la roche mère
donnant naissance à l'argile de type kaolinite. Ces sols, du point de
vue physique et chimique sont dotés d'un réel potentiel de
fertilité. Beaucoup de cultures peuvent y réussir. Seul le climat
peut constituer un facteur limitant.
1.2.4. Hydrographie
Le réseau hydrographique du Plateau est bien
développé et exploite les directions structurales ou tectoniques
de la région. Ce réseau est fortement arborescent, ramifié
et sans orientation préférentielle, dû à une reprise
d'érosion moderne par des ravinements (Addra et al., 1994). Ce
réseau s'inscrit dans le bassin hydrographique d'Assoukoko qui est une
sous unité du bassin des Volta. Dans ce sous bassin,
9
Assoukoko reste le cours d'eau le plus important et ses
principaux affluents sont Yégué et Kofolo. Ils collectent leurs
eaux pour le bassin de la Volta qui couvre la grande plaine de la Volta au
Ghana. Les conditions climatiques et la configuration du relief leur
confèrent une originalité particulière
caractéristisée par :
- une irrégularité du débit avec un
étiage en saison sèche (décembre à mars) et un
régime torrentiel en saison pluvieuse, creusant des berges et
déchaussant au passage, des arbres des galeries forestières,
- un lit encaissé entre deux berges
généralement abruptes,
- un alluvionnement irrégulier et très
réduit,
- une succession de biefs à courant faible, reliés
par des rapides,
La faible perméabilité de son substratum
schisto-quartzitique lui offre un type arborescent dû aux formes
d'érosion qui constituent le caractère dominant en montagne.
1.3. Milieu biotique
1.3.1. Végétation
Le Plateau d'Adélé, se présente comme le
prolongement des forêts humides et semi-caducifoliées du Ghana
(Hall et Swaine, 1981). Dans cette zone, Akpagana (1989, 1992a) y a
identifié six types de forêts réparties en deux secteurs
écologiques ; l'un septentrional et l'autre méridional. Le
secteur septentrional est le domaine des forêts à Sterculiaceae et
Sapotaceae. Le secteur méridional comporte quant à lui
différentes unités physionomiques selon la géomorphologie.
Sur les pentes occidentales exposées à la mousson et très
arrosées, trois types forestiers se distinguent : la forêt
à Celtis mildbraedii dominant, la forêt à
Terminalia superba dominant et la forêt à
Ricinodendron heudelotti dominant. Ce dernier type se
présente plutôt comme un stade évolutif des types
précédents (Akpagana, 1992a). Les pentes orientales
(Kpalimé, Adéta, Amlamé et Evou-Apégamé)
sont caractérisées par la forêt à Meliaceae et
Moraceae. Les hauts sommets (altitudes supérieure à 750
mètres) sont caractérisés par la forêt à
Parinaria exselsa.
Adjossou (2009) quant
à lui a identifié quatre types forestiers regroupant 16
communautés de plantes correspondant à cinq secteurs forestiers.
Il s'agit des forêts semi décidues humides avec deux
communautés, des forêts semi décidues sèches avec
cinq communautés ; des forêts riveraines avec six
communautés et les lisières
10
forêts-savanes avec trois communautés. Les cinq
secteurs forestiers sont les berges de cours d'eau, les fonds des
vallées du flanc Ouest des montagnes, des mi-versants du plateau et des
hauts de versants.
Ces forêts, issues du bloc forestier ouest africain
régressent inexorablement à cause de la fragmentation
forestière et se présentent aujourd'hui sous forme de fragments
de vieilles forêts secondaires (Akpagana, 1989 ; Adjossou, 2004). Brunel
et al. (1984) et Guelly (1994) y ont signalé la présence
d'importantes étendues de savanes guinéennes ou savanes de
montagne.
1.3.2. Faune
La faune du plateau d'Adélé, typique de celle
des zones tropicales, est riche en espèces mais pauvre en individus. On
y signale la présence des mammifères, des oiseaux et surtout des
insectes (MERF, 2002).
Parmi les espèces mammaliennes les plus
caractéristiques, on peut citer Cephalophus sylvicultor,
Cephalophus niger, Nandinia binotata, Galago
demidoff, Colobus polykomos, Procolobus verus, Cercopithecus
mona.
Les oiseaux sont représentés par les Bucerotidae
dont Tockus albocristatus, T. fasciatus, Ceratogymna
fistulator, et C. elata, les Musophagidae avec Corythaeola
cristata, Touraco persea, les Cuculidae telles que Centropus
leucogaster, les Phasianidae dont Guttera pucherani, Francolinus
lathami et F. ahantensis, les Psittacidae représentés par
Poicephalus robustus, les Accipitridae avec Accipiter erythropus,
Urotriorchis macrourus, quelques Estrildidae telles que Pholidornis
rushiae, Nigrita bicolor, N. luteifrons ; N. canicapilla, Mandingoa
nitidula...
Quant aux insectes, ils sont représentés par les
Lépidoptères somptueux : Graphium
spp. et Papilio spp. de la
famille des Papilionidae, Bunaea alcinoe, et Lobobunaea spp.
de la famille des Saturnidae, Euchloron megaera de la famille des
Sphingidae, Charaxes spp. appartenant aux Nymphalidae...
11
1.3.3. Peuplement humain et activités
économiques
1.3.3.1. Peuplement humain
Les Adélé sont considérés comme
les populations autochtones du Plateau d'Adélé (Amizou, 2012).
Ils se désignent eux-mêmes sous l'ethnonyme de
Bédéré. Ils sont originaires de Dibemkpa, une
localité située sur les versants occidentaux des monts
Adélé dans l'actuel Ghana. Suite à une immigration, les
Adélé fondent Dikpéléou, premier village des
Adélé au Togo (Cornevin, 1987). Un lignage de ce peuple, les
Bétémanblé fondent Atchintché. L'organisation
sociale de ce peuple est dominée par les relations de parenté.
L'autorité politique est incarnée par le chef du village (Edjou)
qui est assisté par les notables (Otchoamé). Sur le plan
religieux, ils disposent d'une divinité Nayo, très
célèbre surtout vers la fin du XIXe siècle.
Les Adélé sont rejoints vers les années
soixante (1960) par les allochtones Kabyè, Nawda, Tems et Bassar. Ils
sont attirés par la fertilité des sols comme les
Adélé.
1.3.3.2. Activités économiques de la zone
d'étude
L'agriculture est la principale activité
économique. Elle est principalement tournée vers, la culture du
café et du cacao qui était longtemps restée la principale
activée économique du fait de leur rentabilité. La
campagne d'achat du café et cacao dans l'Adélé entre
1984-1985 était respectivement de 198609 et 76528 tonnes ; de 129666 et
de 46540 pour la campagne 1988-1989 (S.T.C.P. Atakpamé). Les cultures
vivrières jadis reléguées au second plan, prennent de
l'ampleur de nos jours. On y cultive en grande quantité, le maïs
(Zea mays), l'igname (Discorea sp), le manioc (Manihot esculenta)
et le taro (Colocasia sp). La production des agrumes (oranges,
citron, mandarines, pamplemousses) est aussi développée. Dans
cette zone l'agriculture se pratique sous forme de culture itinérante
sur brûlis. L'élevage est la seconde activité
économique de la zone. Les volailles gardent la première place
car dans chaque ménage on retrouve les oiseaux de la basse-cour. On a
les caprins et les ovins voire les porcins. Le projet d'élevage de
bovins basé dans l'Adélé (Ranch) est le seul cas de type
moderne dans la zone.
12
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE
13
2.1. Collecte des données
Dans le cadre de cette étude, une approche
méthodologique a été bien définie (figure 3). Pour
la collecte des données, deux types de données sont
rassemblés. Il s'agit des données spatiales (images satellitaires
et cartes topographiques) et des données relatives aux
caractéristiques structurales des formations végétales.
2.1.1. Données spatiales
L'évaluation de la couverture végétale au
niveau du Plateau d'Adélé s'est appuyée essentiellement
des techniques de télédétection (FRA, 1990 ; FAO, 2009).
Cette méthode déjà utilisée par d'autres chercheurs
(Inoussa, 2013, Badjana et al., 2015, Diwediga et al., 2015, Folega et
al., 2015) reste une des meilleures approche
s dans l'analyse de la dynamique de la
végétation. Deux types d'images ont été
utilisés dans cette étude Il s'agit des images SPOT de 2015 et de
Landsat des années 1987, 2000 et 2015. Les caractéristiques de
ces images sont résumées dans le tableau 1.
L'image SPOT de 2015, utilisée dans cette étude
provient du patrimoine reçu du projet GEOFORAFRI. Quant aux images
satellitaires LANDSAT des années 1987, 2000 et 2015 ayant subi un
prétraitement préalable, également utilisées dans
la présente étude dans l'objectif de faire une analyse
diachronique, ont été fournies par le Laboratoire de Biologie et
Ecologie Végétale (LBEV) de l'Université de
Lomé.
En outre, les coordonnées géographiques de tous
les placeaux d'inventaires ont été enregistrées au moyen
d'un GPS. Ces coordonnées ont servi à la classification
supervisée des scènes satellitaires et de géolocalisation
des placeaux.
Tableau 1: Caractéristiques des
scènes utilisées
Types d'images
|
Année d'acquisition
|
Path/Row
|
Résolution
|
SPOT
|
2015
|
|
2,5 m
|
LANDSAT
|
2015
|
193/054
|
30 m
|
2000
|
193/054
|
30 m
|
1987
|
193/054
|
30 m
|
14
2.1.2. Données des caractéristiques
structurales
Ces données qui ont permis d'étudier les
caractéristiques structurales des formations végétales du
Plateau d'Adélé se sont reposées sur la collecte des
données floristiques et forestières. La collecte de ces
données a été guidée par un plan
d'échantillonnage établi à partir de l'analyse des images
satellitaires.
2.1.2.1. Plan d'échantillonnage
Il est guidé par l'analyse de l'image SPOT 2015 dont la
résolution (2,5 m) a permis d'apprécier les unités
d'occupation actuelle du sol. Ainsi 100 points cibles de vérification et
d'inventaires ont été choisis en fonction des signatures
spectrales (figure 3).
2.1.2.2. Données floristiques
Ces données sont collectées à travers les
inventaires floristiques suivant la méthode stigmatiste de
Braun-Blanquet (1932) utilisée par plusieurs auteurs (Sinsin, 1993;
Sokpon, 1995; Kokou, 1998 ; Inoussa et al., 2013). Cette
méthode est basée sur le principe
d'homogénéité floristique de la surface
étudiée. Toutes les variabilités locales ont
été prises en compte. D'après cette approche
phytosociologique, l'aire minimale de relevé retenue dans la
présente étude est basée sur les travaux effectués
en milieu tropical qui ont utilisé des surfaces variant entre 100 et
1000 m2 selon les formations étudiées et les strates.
Pour cette étude, les dimensions des placeaux de relevés sont de
50m x 20 m (1000 m2). Toutes les espèces présentes
à l'intérieur des placeaux ont été relevées
et affectées d'un coefficient d'abondance-dominance suivant
l'échelle de Braun-Blanquet (1932) (+ : espèce rare, recouvrement
de 0 à 1% ; 1 = recouvrement de 1 à 5% ; 2 = recouvrement de 5
à 25% ; 3 = recouvrement de 25 à 50% ; 4 = recouvrement de 50
à 75% ; 5 = recouvrement de 75 à 100%).
Une récolte systématique d'herbiers des
espèces non identifiées sur champ a été
effectuée afin d'être déterminées au Laboratoire de
Botanique et Ecologie Végétale à l'Université de
Lomé. En dehors des données floristiques, chaque relevé
est caractérisé par des descripteurs écologiques. Le
recouvrement global de la végétation, la position topographique
du relevé (berge, bas de versant, haut de
15
versant, bas de glacis, haut de glacis, sommet), le type de
substrat (sol meuble, sol gravillonnaire, sol induré et ferrugineux)
sont notés.
Figure 3: Distribution spatiale des points
prospectés
2.1.2.3. Données forestières et
régénération
Dans chacun des placeaux installés, tous les individus
d'arbres de diamètre à 1,30 m du sol supérieur ou
égal à 10 cm ont fait l'objet de relevés
dendrométriques. Les mesures forestières réalisées
sont : le diamètre à hauteur de poitrine (DBH) à l'aide
d'un décamètre ð, la hauteur fût et la hauteur totale
estimées par cotation visuelle.
Toute trace d'activités humaines (mise en culture,
carbonisation, coupe de bois de chauffe, prélèvements de plantes
médicinales, transhumance, pâturage, feux, etc.) est
également relevée.
Pour évaluer la régénération et sa
contribution en matière de séquestration de carbone, quatre
placettes de régénération de 5 m x 5 m (25 m2)
sont également installées dans chaque placeau d'inventaire. Dans
chacune de ces placettes, le nombre de pieds, la circonférence de chaque
pied, la hauteur totale et le mode de régénération ont
été les informations recherchées chez les individus
juvéniles.
16
2.2. Analyse et traitement des données
2.2.1. Analyse des images satellitaires
La méthode utilisée pour l'analyse des images
satellitaires s'est appuyée sur les techniques d'interprétation
visuelle des images (Koné et al., 2007 ; Adjonou, 2011).
L'extraction de la zone d'étude est faite par numérisation de son
contour à partir de la carte topographique
géo-référencée. Les images sont ensuite
exportées dans le logiciel ENVI 4.7 pour une analyse visuelle et une
classification automatique des images sur la base de l'algorithme du maximum de
vraisemblance. L'analyse et l'interprétation visuelle de l'image
satellite la plus récente et de meilleure résolution (la
scène SPOT de 2015) ; traduit mieux l'état actuel de l'occupation
du sol. Elle a à cet effet guidé la phase de vérité
terrain pour la collecte des données. Les classifications
non-supervisées et supervisées combinées à une
vectorisation automatique ont permis de générer des informations
sur la couverture végétale et d'établir des cartes
d'occupation du sol (Er-Raji, 2002; Houska, 2002 ; Polo, 2010). Les types de
formations végétales adoptés pour la classification sont
ceux retenus pour l'Afrique de l'ouest (FAQ, 1981). Pour s'assurer de la
précision de la classification et afin de caractériser
correctement les unités d'occupation du sol, les données issues
de la phase de vérité terrain sont confrontées à la
classification automatique. La validation de la classification est basée
sur l'appréciation de l'indice de KAPPA assorti d'un tableau de
contingence ou matrice de confusion.
Il s'agit en fait à vérifier sur le terrain les
points précédemment identifiés lors de la classification
pour chacune des classes d'occupation du sol et à déterminer le
pourcentage des points vérifiés qui correspondent effectivement
à celles préalablement définis. A cet effet, un GPS est
utilisé pour la reconnaissance des points de contrôle de terrain.
Le pourcentage de points de terrain qui s'accordent avec ceux de la carte
détermine le degré de précision de l'interprétation
de l'image satellitaire. Pour ce faire, une matrice de confusion est construite
pour la zone d'étude afin de pouvoir rendre compte des résultats
de la validité de la classification précédemment
effectuée.
2.2.2. Analyse des données floristiques
Les données floristiques ont été saisies
à l'aide du tableur excel. De plus, une matrice « relevés x
espèces » élaborée sur la base de la
présence/absence des
17
espèces, avec en ligne les espèces et en
colonnes les relevés. La détermination de la diversité
alpha a été faite par le calcul de la richesse
spécifique (Rs), de l'indice de diversité de Shannon
(H') et de l'équitabilité de Pielou (Eq)
(Magurran, 1988 ; Kent & Coker, 1992). Ces indices sont les plus
utilisés pour l'étude de la diversité de la
végétation tropicale et ont pour formules :
- richesse spécifique (Rs)
S= nombre d'espèces
- indice de diversité de Shannon (Ish)
? ( ) ( )
ni : nombre de relevés dans lesquels est
présente l'espèce i ; n : nombre total de relevés
- indice d'équitabilité de Piélou (Eq)
qui correspond au rapport entre la diversité observée et la
diversité maximale possible en considérant le nombre
d'espèces :
Avec
s = nombre d'espèces)
A chaque espèce relevée, la famille, le type
biologique (Raunkaier, 1934) et l'affinité phytogéographique
(White, 1986) correspondant ont été affectés.
Les types biologiques considérés pour l'analyse
des spectres biologiques sont ceux définis par diverses études de
la végétation des régions tropicales (Brenan, 1978 ;
Lebrun, 1981 et Aké Assi, 1984). Il s'agit de Phanérophytes (Ph),
Chaméphytes (Ch), Hémicryptophytes (He) Géophytes (Ge),
Thérophytes (Th) et les formes Lianescentes (Lmp, Lnp, LmP, LGe).
Les phanérophytes se composent de :
? Mégaphanérophytes (MP) : arbres de plus de 30 m
de hauteur ;
V' Mésophanérophytes (mP) : arbres de 10 à
30 m de hauteur ;
V' Microphanérophytes (mp) : arbres de 2 à 10 m de
hauteur ;
V' Nanophanérophytes (np) : arbres de 0,4 à 2 m de
hauteur ;
Les subdivisions chronologiques utilisées dans
l'analyse de spectres phytogéographiques sont :
V' espèces à large distribution comme les
espèces Afro-américaines (AA), pantropicales (Pan),
Paléotropicales (Pal) ;
V' espèces à distribution continentale
regroupant les espèces Soudano guinéennes (SG), Afro-tropicales
(AT), Afro-malgaches (AM), Pluri-régionales africaines (PRA),
Soudano-zambéziennes (SZ) et Guinéo-congolaises (GC) ;
V' espèces de l'élément-base soudanien
(S), distribuées dans le Centre Régional d'Endémisme (CRE)
soudanien.
Les paramètres dendrométriques tels que la
densité des tiges à l'hectare (D), la hauteur moyenne
(Hm en m), le diamètre moyen (Dm en cm) et la surface
terrière (G en m2/ha) ont été calculés
suivant les formules :
- densité totale (D) des ligneux :
n =nombre de pieds ; S = aire de relevé en ha -
diamètre moyen (Dm) des arbres :
/
( ?
)
n= nombre de pieds et di le diamètre à 1,30 m de
l'arbre i
- hauteur moyenne de Lorey, la moyenne des hauteurs des arbres
inventoriés sera pondérée par leur surface terrière
(Philip, 2002) :
?
? Avec
gi et hi sont respectivement la surface
terrière et la hauteur de l'arbre.
18
- surfaces terrières (G) des ligneux :
19
?
di est le diamètre (cm) des arbres de la placette ; s la
surface de la placette. 2.4.3. Détermination de la biomasse
vivante et du stock de carbone
Les données dendrométriques ont
été utilisées pour calculer le stock de carbone dans la
biomasse vivante de la zone. Compte tenu de la complexité des formules,
ces calculs vont être effectués en plusieurs étapes. Ainsi
à partir des valeurs dendrométriques, la biomasse
aérienne (BA) de chaque arbre est calculée
suivant l'équation allométrique de Chave et
al., (2004 et 2005).
H- 2,187+0,916 1n(pHD2 )]
D = Diamètre à Hauteur de Poitrine, dbh
(cm), ñ = densité spécifique du bois
(g/cm3, séchage à 103°C), H= hauteur des
arbres (m) et BA = biomasse aérienne (kg).
Les densités spécifiques du bois ont
été tirées des recommandations du GIEC en matière
des bonnes pratiques pour le secteur UTCATF (Utilisation des Terres,
Changement d'Affectation des Terres et Foresterie). Dans le cas des
espèces dont la densité spécifique du bois est
inconnue, la valeur par défaut pour les forêts tropicales
d'Afrique ñ = 0,58 g/cm3 (Brown,
1997 d'après Reyes et al. 1992 et cité par
GIEC, 2006) est utilisée. Les valeurs de la biomasse aérienne
trouvées seront converties en tonne par hectare (t/ha).
L'étape suivante a consisté à multiplier les
valeurs de la biomasse aérienne obtenue par un facteur constant
d'expansion des racines (R) afin de prendre en compte la biomasse souterraine
(BS) comme l'indique l'équation suivante :
BS = Biomasse souterraine (t/ha); R= facteur
d'expansion des racines disponible dans les Lignes Directrices du GIEC
(2006) et définie par Mokany et al. (2006)
Enfin, la valeur de la biomasse vivante (aérienne et
souterraine) obtenue a été multiplié par un ratio de
concentration en carbone du bois pour obtenir le stock de carbone (stock C) ;
équation suivante.
( BA + BS)
CF = ratio de carbone par défaut (0,47), toutes
espèces confondues, les variabilités interspécifiques et
intra spécifiques étant faibles (GIEC, 2006).
La démarche méthodologique est
résumée par le diagramme de la figure 4.
20
Figure 4: Diagramme résumant la
démarche méthodologique
21
TROISIEME PARTIE : RESULTATS
22
3.1. Bilan floristique
3.1.1. Diversité floristique et richesse
spécifique
Les analyses des données floristiques
révèlent une diversité spécifique dans le
Plateau d'Adélé (Figure 5). Au total, 175
espèces réparties en 140 genres et 60 familles ont
été recensées. Sept familles sont largement
représentées avec plus de 5% de fréquence. Il s'agit des
Euphorbiaceae (9,27%), les mimosaceae (7,21%), les Rubiaceae (7,21%), les
Sterculiaceae (6,82%), les Caesalpiniaceae (6,18%), les Combretaceae (5,28%)
les Fabaceae (5,02%). Les 53 familles restant sont moins
représentées avec une fréquence de moins de 5%. C'est le
cas des moraceae (4,63%), Sapindaceae (3,6%), Anacardiaceae (3,47%), Annonaceae
(2,83%)...
Euphorbiaceae Mimosaceae Rubiaceae Sterculiaceae
Caesalpiniaceae Combretaceae Fabaceae Autres
53%
9%
5%
7%
6%
7%
6%
7%
Figure 5: Spectre spécifique des
familles
3.1.2. Distribution des espèces suivant leur
fréquence
La distribution des espèces suivant leur
fréquence (Figure 6) montre que la végétation du Plateau
d'Adélé est dominée par Hymenocardia acida, et
Sterculia tragacantha.
Suivant les fréquences, on a :
- quatre espèces ont une fréquence
supérieure à 40%. Il s'agit des espèces les
représentées comme Hymenocardia acida (45,24%),
Sterculia tragacantha (45,24%), Pterocarpus erinaceus
(40,48%) et Cola gigantea (40,48%)
- Onze espèces ont des fréquences comprises
entre 30 et 40%. Ce sont : Daniellia oliveri (38,1%), Elaeis
guineensis (38,1%), Lophira lanceolata (36,51%),
23
Sarcocephalus latifolius (35,71%), Albizia
adiantifolia (33,33%), Bridelia ferruginea (33,33%), Albizia
zygia (30,95%), Crossopteryx febrifuga (30,95%), Lonchocarpus
cyanescens (30,95%) et Terminalia glaucescens (30,95%).
- Quatorze espèces dont Lannea barteri, Ficus
sur, Antiaris africana...ont une fréquence comprise entre
20 et 30%.
- Le reste des espèces ont une fréquence
inférieure à 20% à l'instar de Allophilus
africanus, Ceiba pentandra, Alchornea cordifolia...
1
9 17 25 33 41 49 57 65 73 81 89 97 105 113 121 129 137 145 153
161 169
Rang des espèces
Fréquence
40
60
50
30
20
10
0
y = -10,54ln(x) + 54,671 R2 = 0,9778
Figure 6: Distribution de la fréquence
en fonction du rang
3.1.3. Spectre biologique
Les types biologiques (figure 7) les plus
représentés sur le Plateau d'Adélé sont les
mésophanérophytes (38,36%) et les micophanérophytes
(34,25%). Les nanophanérophytes (10,96%), et les
mégaphanérophytes (6,85%), sont moyennement
représentés. Les chaméphytes, les lianes géophytes
et lianes microphanérophyteset les hémicryptophytes sont les
moins représentés.
mP mp np MP Ch Lge Lmp He Type biologique
Fréquence
30
25
20
15
10
0
5
24
Figure 7: Spectre des types biologiques
(MP : mégaphanérophytes, mp :
microphanérophytes, mP : mésophanérophytes, np :
nanophanérophytes, Ch : chaméphytes, He :
hémicryptophytes, Ge : géophytes, Th : thérophytes, Lmp :
mésophanérophytes lianescents, Lnp :nanophanérophytes
lianescents, Lth : thérophytes lianescents)
3.1.4. Spectre phytogéographique
Le Plateau d'Adélé est dominé par des
espèces soudano-zambéziennes (30,14%) suivies par les
espèces guinéo-congolaises (20,55%) et les afro-tropicales
(17,81%). Ensuite viennent les espèces soudano-guinéennes
(8,22%), les plurirégionales africaines (6,85%), les
éléments de base soudanien (5,48%). Les espèces tropicales
et paléo-tropicales sont rares avec pour chacune d'elle 1,37%
SZ GC AT SG PRA S I Pan Pal T Type
phytogéographique
Fréquence
25
20
15
10
0
5
Figure 8: Spectre phytogéographique
25
(SZ : soudano-zambézien, S : élément-base
soudanien, AT : afro-tropicales, Pal : paléo-tropicales, Pan :
pantropicales, SG :soudano-guinéennes, GC : guinéo-congolaises,
PRA : plurirégionales africaines, AA : afro-asiatiques, AM :
afro-malgaches, G :guinéennes, Cos : Cosmopolite, SS :
sahélo-saharien, T : tropical).
3.2. Diversité des formations
végétales
3.2.1. Typologie des formations végétales
Les diverses formations végétales du plateau
d'Adélé ont été discriminées à l'aide
des analyses multivariées.
La classification hiérarchique ascendante des
relevés sur la base de leur similarité floristique
combinée au coefficient dominance-abondance a permis l'obtention du
dendrogramme de la figure 9. Il se dégage ainsi trois grands groupes de
formations végétales. Le groupe un (G1) constitue le groupe des
formations ouvertes (champs-jachères, savanes arbustives et les
forêts fortement dégradées).
Le groupe deux (G2) regroupe les agro forêts, les
forêts galeries et les forêts denses sèches. Il constitue le
groupe des formations denses fermées.
Enfin le troisième groupe (G3) constitué des
savanes arborées, représente le groupe des formations plus ou
moins fermées.
G1
G2
G3
26
Figure 9: Classification hièrarchique
ascendante des relevés
(G1= champ/jachère, savanes arbustive, forêts denses
et forêt galerie dégradées ; G2= forêts denses, agro
forêts, forêts denses sèches, forêts galeries ; G3=
savanes arborées)
3.2.2. Description des formations végétales
suivant les différents groupements
3.2.2.1. Groupe des formations ouvertes (G1) :
Les formations les plus représentées de ce
groupe sont les champs/jachères, les savanes arbustives.
- Champs/Jachères : Ce sont des
formations anthropiques et ils sont fortement représentés dans le
plateau d'Adélé. Il s'agit pour la majorité des cas des
cultures vivrières comme le maïs, le haricot, le riz, les ignames,
de sorgho et des cultures industrielles comme le coton. Contrairement aux
champs qui sont en cours d'exploitation, les jachères sont des
systèmes qui mettent au repos
27
des parcelles utilisées pour les fertiliser. Les champs
se situent sur des mi-versants, des dépressions et des fois sur des
plaines inondables. Les jachères sont souvent au voisinage des champs
traduisant le fait que les anciennes parcelles sont abandonnées car
devenues infertiles aux dépens de nouvelles parcelles.
Les espèces qui sont plus représentées
dans ces types de formations sont : Lophira lanceolata, Uapaca togoensis,
Terminalia glaucescens, Elaeis guineensis, Antiaris africana....
PHOTO 1: Champ en bordure d'une forêt
- Savanes arbustives : Elles font partie des
formations très représentées du plateau. Elles sont
caractérisées par la présence d'un tapis graminéen
continu avec la présence permanente d'arbustes dont la hauteur maximale
avoisine les 7m. Terminalia laxiflora, Pterocarpus erinaceus Crossopteryx
febrifuga, Pseudocedrela kotschyi, Hymenocardia acida et Lophira
lanceolata sont les espèces qui y sont rencontrées.
28
PHOTO 2: Savane arbustive
3.2.2.2. Groupe des formations denses fermées
(G2) :
Ce groupe est dominé par les agro forêts, les
galeries forestières, les forêts denses semi-décidues.
- Les galeries forestières : elles se
situent le long des cours d'eau. Les espèces dominantes
rencontrées dans ce type de formation sont Cola gigantea,
Sterculia tragacantha, Pterocarpus santalinoides et
Diospyros mespiliformis. Elles sont souvent
dégradées.
PHOTO 3: Galerie forestière
- Les agro forêts : Il s'agit pour le
plus souvent des cultures de rentes telles que le caféier et le cacaoyer
en association avec les arbres. Ils sont situés sur
29
des terrains plats, dans des dépressions et sur des
mi-versants. Les espèces prépondérantes sont :
Lonchocarpus cyanescens, Albizia adiantifolia, Persea
americana et Terminalia superba.
PHOTO 4: Agro forêt
- Forêt claire : Ce sont des formations
très peu représentées sur le plateau
d'Adélé. Elles se situent dans les bas de glacis. L'espèce
prépondérante est Anogeissus leiocarpus souvent
accompagnée de Acacia sieberiana et Daniellia
oliveri.
PHOTO 5: Forêt claire
- Forêts denses sèches : Ces
formations sont moyennement représentées et se situent soit dans
les bas de versant, ou dans des dépressions mais rarement sur des
mi-versants. Les espèces qui sont rencontrées sont
30
Voacanga africana, Cola gigantea, Saba comorensis,
Anogeissus leiocarpus, Bridelia micrantha.
PHOTO 6: Forêt dense sèche
3.2.2.3. Groupe des formations plus ou moins
fermées (G3) :
Ce groupe est homogène et essentiellement formé
des savanes arborées. Celles-ci forment avec les savanes arbustives des
formations très représentées dans le plateau. Elles sont
dispersées dans le plateau. On peut les retrouver sur des terrains
plats, dans des dépressions ou des mi-versants. Les espèces
prépondérantes sont : Crossopteryx febrifuga, Monotes
kerstingii, Lophira lanceolata, Terminalia laxiflora, Hymenocardia acida,
Andropogon tectorum et Uapaca togoensis.
31
PHOTO 7: Savane arborée
3.2.3. Caractéristiques structurales des
différents groupements
Le tableau 2 résume les caractéristiques
structurales des différents groupes discriminés. Il
présente pour chaque groupe la richesse spécifique, l'Indice de
Schanonn, l'Equitabilité de Piélou, la hauteur moyenne, le
diamètre à hauteur de poitrine moyen, la surface terrière
et la densité à l'hectare, puis les espèces
fréquemment rencontrées.
L'analyse de ce tableau montre que la richesse
spécifique est plus élevée au niveau des formations denses
fermées (G2) avec 70 espèces et faible au niveau des savanes
arborées ; groupe de formations plus ou moins fermées (G3) avec
35 espèces.
L'indice de Shanonn est très élevé
(Ish>5) dans les trois groupements ce qui traduit un milieu fortement
diversifié. Il est plus élevé dans le groupe G2 (6,45
bits). Il est de 6,31 bits au niveau de G1 et relativement faible au niveau de
G3 (5,87 bits). L'Equitabilité de Pielou est également
très élevée dans ces formations. Elle est
supérieure à 0,8. L'Equitabilité de Pielou est la
même dans les différents groupements. Elle est voisine de 0.9.
La hauteur moyenne des individus inventoriés varie de
9,41m au niveau des savanes arborées, de 11,12 m au niveau des
formations ouvertes et au niveau des formations denses très
fermées, elle est grande (17,96 m).
Le DBH moyen varie également selon le type de
groupement. Les formations denses ont les individus dont le diamètre est
le plus élevé (33,66 cm). Il est de 24,94 cm au
32
niveau des formations ouvertes et de 20,45 cm chez les savanes
arborées faisant d'elles le groupement où le DBH moyen est plus
faible.
Par contre la densité est très élevée
au niveau du groupe 3 (361,11 pieds/ha) et faible au niveau du groupe 1 (214,66
pieds/ha).
Tableau 2: Caractéristiques
structurales des différents groupements
GROUPES
|
Rs
|
Isch
|
Eq
|
H
|
DBHm
|
G
|
Nb/ha
|
Espèces dominantes
|
G1:
|
|
|
|
|
|
Terminalia laxiflora, Pterocarpus erinaceus, Lophira
lanceolata, Elaeis
|
Formations 44
|
6,31
|
0,94
|
11,13
|
24,94
|
32,23
|
214,66 guineensis, Uapaca
|
ouvertes
|
|
|
#177;5,07
|
#177;11,97
|
|
togoensis, Antiaris africana
|
G2:
Formations
|
70
|
6,45
|
0,93 17,96
|
33,66
|
24,59 244,11
|
Cola gigantea, Sterculia tragacantha, Pterocarpus
santalinoides, Diospyros
|
denses très fermées
|
|
|
#177;8,36
|
#177;24,18
|
|
mespiliformis, Lonchocarpus cyanescens, Albizia
adiantifolia, Voacanga africana, Albizia zygia
|
G3:
|
|
|
|
|
|
|
Crossopteryx febrifuga, Monotes kerstingii, lophira
|
|
Formations #177; fermées
|
35
|
5,87 0,93
|
9,41
#177;5,74
|
20,25
#177;9,22
|
21,05
|
361,11
|
lanceolata, Hymenocardia acida, Uapaca togoensis, Burkea
africana, Detarium microcarpum
|
Rs=Richesse spécififique ; Isch=Indice de Schanonn ;
Eq=Equitabilité de Piélou ; H=Hauteur totale moyenne ;
DBHm=Diamètre à hauteur de poitrine moyen ; G=Surface
terrière ; Nb/ha= Densité (nombre de tiges par hectare)
33
3.2.4. Distribution verticale et horizontale des
différents groupements
3.2.4.1. Structure verticale
La distribution par classe de hauteur des individus du Plateau
d'Adélé suivant les groupes de formation discriminés
présente une allure en cloche dyssimétrique. Cette allure est
tendue vers la droite dans les groupes G1 et G3. Cependant, elle est plus ou
moins symétrique au niveau du groupe G2 (figure 10).
Dans le groupe 1, la distribution montre que le milieu est
fortement perturbé. Ainsi, les classes de hauteur les plus
représentées sont celles de 4 à 6 m.
Dans le groupe 2, l'allure symétrique traduit une
évolution normale, donc un milieu non perturbé. Toutes les
strates y sont représentées. Les classes de hauteur les plus
représentées sont celles de18 à 20 m.
La distribution au niveau du groupe 3 montre une allure en
cloche tendue vers la droite. Ceci traduit un milieu
déséquilibré. Les individus dont la hauteur ne
dépassant pas 10 m sont ceux qui dominent le milieu. Les grands arbres y
sont presque inexistants. La classe la plus représentée est celle
dont la hauteur est comprise entre 4 et 6 m.
3.2.4.2. Structure horizontale
La distribution des individus par classes de diamètre
donne une allure en « L » dans les différents groupes de
formations (figure 11). Cette structure traduit une prédominance des
individus de diamètre faible.
Dans le groupe 1, les individus dont le diamètre est
compris entre 20 et 50 cm sont plus fréquents. Les arbres à gros
diamètre sont très rares. Du moins, la classe qui est
représentée est celle dont les individus ont un diamètre
compris entre 20 et 30 cm.
Dans le groupe 2, les individus dont le diamètre est
compris entre 20 et 30 cm sont ceux qui sont très
représentés. Cependant, il existe dans ces formations de gros
arbres dont le diamètre avoisine 100 cm voire plus.
Le groupe 3 traduit clairement une prédominance des
individus à diamètre faible (diamètre compris entre 10 et
20 cm).
34
a)G1 : Formations ouvertes (champs/jachères, savanes
arbustives, forêts galerie degradées)
|
b)G2 : Formations denses fermées (Agro forêts,
Forêts galerie, Forêts denses )
|
c)G3 : Formations plus ou moins fermées (Savanes
arborées)
|
Figure 10: Structure verticale des
différents groupements
Figure 10: Structure
G1
G2
G3
Figure 11: Structure horizontale suivant les
différents groupements
35
3.2.5. Potentiel de régénération
La densité des individus juvéniles dans le
Plateau d'Adélé varie selon les différents types de
formation. Ainsi elle est très élevée dans les savanes
arborées. Elle est faible au niveau des formations denses et des
formations ouvertes dominées par les champs/jachères et savanes
arbustives (Figure 12).
Figure 12: Densité des individus
juvéniles
3.3. Biomasse et stock de carbone
3.3.1. Biomasse et carbone séquestré par les
différentes formations
La mesure de 1126 individus ligneux à travers
différentes formations du Plateau d'Adélé a permis de
quantifier la biomasse et par conséquent de déterminer la
quantité de carbone séquestré (Figure 13).
La biomasse vivante (biomasse aérienne et biomasse
souterraine) est importante dans les formations denses fermées (142,05
kg/ha) et faible dans les savanes arborées (19,16 kg/ha). La
quantité de carbone séquestré suit la même tendance.
Elle est de 66,76 tC/ha dans le groupe G2 et de 9 tC/ha dans le groupe G3.
36
Figure 13: Taux de carbone
séquestré en fonction des différents groupements
3.3.2. Régénération et
séquestration de carbone
Au niveau des juvéniles, la quantité de carbone
séquestré varie également en fonction des
différentes formations. Ainsi la biomasse accumulée chez les
individus juvéniles est quasiment la même dans les groupes G1 et
G2 où elle est relativement faible et égale à 0,28 kg/ha
alors qu'elle est plus ou moins élevée dans le groupe G3 (Figure
14). Ceci s'explique par une densité importante des individus jeunes
dans le groupe G3 constituées de savanes arborées à
l'inverse des autres groupes où leur développement est
inhibé par les grands arbres dans les formations denses (G2) ou leur
destruction systématique par l'Homme dans le groupe G1 où
l'action anthropique est prépondérante.
La quantité de carbone séquestrée est
donc la même dans la les deux premiers groupes G1 et G2 (0,13 tC/ha) et
de 0,21tC/ha dans le groupe G3.
Figure 14: Régénération
et potentiel de séquestration de carbone
3.4. Dynamique de l'occupation du sol entre 1987 et
2015
> Entre 1987 et 2000
Le tableau 4 traduit les taux d'évolution des
différentes unités d'occupation du sol entre 1987 et 2015 en
passant par 2000.
En 1987, le Plateau d'Adélé est dominé
par deux types de formations. Il s'agit des formations forestières suivi
des formations savanicoles qui occupent respectivement des proportions 29,18 %
et 44,59 % de la superficie totale (figure 15).
L'interprétation de l'image satellite de 2000 fait voir
une variation dans l'occupation du sol (figure 16). Ainsi, on constate ce qui
suit :
V' Les forêts : leur superficie a régressé
de 69758,58 ha en 1987 à 42143,16 ha en 2000. Ce qui correspond à
une perte forestière de 23296,03 ha.
V' Quant aux savanes, leur superficie a connu une
légère augmentation. La superficie des savanes est ainsi
passée de 45652,87 ha en 1987 à 68948,90 ha en 2000.
V' Les mosaïques champs/jachères voient
également leur surface décroitre. Cette régression de la
superficie des champs/jachères serait essentiellement due à
l'abandon progressif des cultures vivrières au profit des cultures de
rentes comme le caféier et le cacaoyer par les populations paysannes.
Les cultures de rentes transforment progressivement les domaines
exploités en en savanes et en agro forêts.
V' La superficie des établissements/sols nus
connaît une augmentation sensible ; grâce à l'envahissement
de la zone par la population pour des raisons d'extension des villages et
hameaux. Cette superficie varie de 13363,40 ha à 35591,67 ha.
> Entre 2000 et 2015
La matrice de confusion ayant conduit à la validation
de la classification de l'image de 2015 est résumée dans le
tableau de contingence (Tableau 3). L'indice de KAPPA obtenu (62,84) est
représentatif pour valider la classification.
37
Overall Accuracy = (1376/1876) 73.3475%
38
Kappa Coefficient = 0.6284 Ground Truth (Pixels)
Tableau 3: Matrice de confusion (Image landsat
2015)
Classes
|
Savanes
|
CJ
|
ETS/SN
|
Forêts
|
Total
|
unclassified
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Savanes
|
270
|
71
|
99
|
70
|
510
|
CJ
|
23
|
309
|
7
|
69
|
408
|
ETS/SN
|
16
|
10
|
674
|
0
|
700
|
Forêts
|
95
|
40
|
0
|
123
|
258
|
Total
|
404
|
430
|
780
|
262
|
1876
|
CJ=Champs/jachères ; ETS/SN=Etablissements/sols nus
L'interprétation de l'image de 2015 montre une tendance
similaire en termes de dynamique de la végétation mais avec
quelques différences près (figure 17).
On note donc :
V' Une perte de près de 12% de la surface des
formations forestières en 2015 par rapport à l'an 2000.
V' contrairement aux 13 dernières
années, La superficie des savanes a connu une régression pendant
la période 2000-2015. Elle passe de 68948,90 ha en 2000 à
61076,97 ha en 2015.
V' Les champs/jachères connaissent cette
fois-ci une augmentation de leur superficie. Ce constat peut s'expliquer par un
désintéressement des cultures de rente en raison de la chute des
prix de ces produits sur le marché international ces dernières
années.
V' La superficie des établissements/Sols nus
continue d'augmenter en passant de 35591,67 ha à 45183,69 ha.
39
D'une manière générale, les changements
d'affectation des sols entre 1987 et 2015 sont caractérisés par
une diminution des formations forestières au profit des savanes, des
établissements et sols nus. Ces changements d'affectation des sols sont
illustrés par la figure 16. Le tableau 5 montre les taux
d'évolution annuel des différentes unités d'occupation du
sol entre 1987 et 2000.
Superficie (ha)
100000
40000
90000
80000
70000
60000
50000
30000
20000
10000
0
1987 2000 2015
Années
SAVANES FORETS CHAMPS/JACHERES ETS/SOLS_NUS
Figure 15: Dynamique de l'occupation du sol
entre 1987 et 2015
Tableau 4: Taux d'évolution des
unités d'occupation du sol entre 1987 et 2015
Type d'occupation
|
Taux d'évolution en %
|
1987 à 2000
|
2000 à 2015
|
1987 à 2015
|
SAVANES
|
25,06
|
-13,05
|
4,63
|
FORETS
|
-29,71
|
-12,57
|
-20,53
|
CHAMPS/JACHERES
|
-12,45
|
19,30
|
4,56
|
ETS/SOLS_NUS
|
17,09
|
6,39
|
11,36
|
37
Figure 16: Carte de l'occupation du sol en
1987
38
Figure 17: Carte de l'occupation du sol en
2000
39
Figure 18: Carte d'occupation du sol en
2015
40
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSION
41
4.1. Cartographie
La comparaison des images satellitaires Landsat 1987, 2000 et
2015 a permis d'apprécier la dynamique de la végétation
sur le Plateau d'Adélé. La phase de vérité-terrain,
combinée à des classifications supervisées ont permis de
mettre en évidence des confusions faites dans les signatures spectrales
de certaines classes. La plupart des savanes herbeuses sont confondues à
des jachères et sols nus. Les plans d'eau n'ont pas été
également distingués. Ces difficultés dans la confusion de
certaines classes ont été signalées par d'autres auteurs
(N'Guessan et al., 2006 ; Diallo et al., 2011).
L'absence des données de référence a
rendu difficile la validation de la classification des scènes des
années 2000 et 1987. Cependant, l'utilisation de GoogleEarth a permis la
construction des zones d'entraînement (ROIs) de l'année 2000. Le
non changement de certaines unités d'occupations du sol tels que les
galeries forestières, les vieux établissements et certaines
formations non dégradées ont permis la classification de l'image
de 1987.
4.2. Dynamique de la végétation et
impacts anthropiques
Les résultats obtenus montrent que sur le plateau
d'Adélé, les formations forestières ont
réculé entre 1987 et 2015 pendant que les champs/jachères
connaissent une extension. Cette extension des espaces agricoles évolue
à un rythme de 4,56 % par an en 28 ans. Cette dynamique a
été relevée par d'autres auteurs (Diallo et al.,
2011). C'est la conséquence d'une croissance rapide de la population ces
dernières décennies. L'analyse diachronique des images montre
dans un premier temps un recul de cette unité d'occupation du sol entre
1987 et 2000. Contrairement, les 15 dernières années sont
marquées par une tendance inverse où on note une progression de
la superficie de cette unité d'occupation.
Ainsi, entre 1987 et 2000, le recul de la superficie des
champs/jachères serait dû à l'abandon des cultures
vivrières au profit des cultures de rente (caféier et cacaoyer)
qui transforment les domaines exploités en agro forêts. Ces
dernières sont rangées dans la classe des forêts.
Les fluctuations des cours des produits de rente ces
dernières années auraient conduit la population paysanne à
revenir aux cultures vivrières en procédant à un abandon
progressif des cultures de rente. Cette situation entraîne une
progression
42
sensible des champs/jachères. Dans le domaine agricole,
la croissance de la population et la recherche des terres « vierges »
sont des facteurs de la colonisation de l'espace en Afrique subsaharienne (Ba
et al., 2004). L'exploitation abusive du bois d'oeuvre, la
transhumance (coupes et mutilations des ligneux fourragers) sont des
activités qui sont pratiquées sur le Plateau. La coupe abusive de
bois a déjà été révélée comme
un facteur important dans la dynamique régressive des ligneux (Faye et
al., 2008).
L'agriculture étant l'une des activités
prépondérantes, elle déstabilise beaucoup les
écosystèmes forestiers. En effet, lors, des défrichements
pour la mise en culture, de nombreux arbres sont abattus. Malgré la
préservation des arbres utiles dans les champs, la destruction totale
des autres et le passage régulier des feux ne favorisent pas la
reconstitution de la végétation originelle (Kio, 1981 ; Dembele,
1996).
La surexploitation des terres est considérée
comme la principale cause de la dégradation du couvert
végétal et de la perte en biodiversité (Bouko et
al., 2007). Ce phénomène s'observe aussi dans plusieurs
régions d'Afrique de l'Ouest (Darkoh, 2003 ; Ariori et Ozer, 2005 ;
Sawadogo et al., 2008).
4.3. Potentiel de régénération
La régénération moyenne dans la zone
d'étude est estimée à 3637 pieds/ha. Cette valeur est un
plus de la moitié (5508 tiges/ha) de celle trouvée dans les
forêts denses sèches d'Abdoulaye (Adjonou et al., 2011).
L'évaluation de la régénération s'est faite dans
tous les types de formations discriminés. Ainsi elle a pris en compte
les champs et jachères où le potentiel de
régénération est très faible. Dans ces types de
formations qui sont transformés par l'homme, les individus
juvéniles sont automatiquement pour la plupart détruits pour
laisser place aux cultures. Cette perturbation pourrait expliquer le potentiel
de régénération qui reste relativement moyen dans la zone
d'étude.
Les modes de régénération sont multiples.
Cependant, le semis reste le mode par excellence suivi des rejets de souche.
Ces résultats sont signalés par des études similaires
où le mode de régénération par semis est
estimé à 82,04% suivis des rejets de souche à 17,66%
(Adjonou et al., 2011).
43
4.4. Potentiel de séquestration et implications
dans l'atténuation des changements climatiques
Le stock moyen de carbone dans les formations
forestières du Plateau d'Adélé est estimé à
66,76 tC/ha. Comparée aux estimations de la FAO (2015), cette valeur est
largement inférieure à celle des forêts tropicales
d'Afrique de l'Ouest (120 tC/ha). Cependant elle est voisine à la valeur
moyenne mondiale de 75 tC/ha. Ceci peut être attribué à une
forte action anthropique induisant la dégradation des terres
forestières.
Bien que le stock du carbone des forêts de
l'Adélé reste relativement faible, ces dernières restent
un puits important de séquestration du carbone. Ainsi dans le contexte
actuel des changements climatiques, ces forêts présentent un fort
potentiel d'atténuation des émissions de CO2. La connaissance des
quantités de carbone séquestré et la surveillance de la
dynamique des formations forestières par
télédétection sont nécessaires pour intégrer
réellement les programmes REDD+ (Folega et al., 2015). Ceci
pourrait contribuer à la promotion des efforts de conservation et au
développement des initiatives de gestion durable de ces forêts
afin d'accroître sensiblement la quantité de carbone
séquestrée.
44
CONCLUSION ET PERSPECTIVE
45
La présente étude est une connaissance de la
dynamique de la végétation de la du Plateau d'Adélé
entre 1987 et 2015. Elle a permis de recenser 175 espèces
réparties en 140 genres et 60 familles. Les familles les plus
représentées étant les Euphorbiaceae (9,27%), les
Mimosaceae (7,21%), les Rubiaceae (7,21%), les Sterculiaceae (6,82%), les
Caesalpiniaceae (6,18%), les Combretaceae (5,28%) et les Fabaceae (5,02%). La
répartition des tiges par classes de hauteurs donne une structure en ((
cloche . L'allure en « cloche » dyssimétrique tendue vers la
droite, dans les groupes 1 et 3, traduit des milieux perturbés avec
faible. Dans le groupe 3, elle est plus ou moins symétrique et traduit
des formations à évolution normale avec une dominance des
individus de hauteur moyenne. La structure démographique des tiges par
classes de diamètres donnant une allure en ((L dans les
différents groupes de formation est l'expression d'une
prédominance des individus de diamètre faible. Les estimations du
stock de carbone varient en fonction des différents groupes
discriminés entre 9 tC/ha dans le groupe des formations plus ou moins
fermées et 66,76 tC/ha dans le groupe des formations denses
fermées. Le stock moyen de carbone à travers le Plateau
d'Adélé est de 66,76 tC/ha. La dynamique de la
végétation montre une régression des formations
forestières aux dépens des surfaces agricoles, des
établissements et des savanes. La superficie des forêts est
passée de 97562,71 ha en 1987 à 40088,88 en 2015 soit une perte
de 20,53% par an en 28 ans.
De par sa richesse spécifique et sa contribution dans
la séquestration de carbone, le Plateau d'Adélé demeure
une zone à fort potentiel de biodiversité et un réel puits
de carbone. Alors que le rythme de croissance accélérée de
la population ces dernières décennies exerce une pression forte
sur les écosystèmes, et, dans le contexte actuel des changements
climatiques, les formations forestières devraient contribuer
énormément à l'atténuation des effets de ces
changements climatiques. Il faudra alors prendre des mesures pour:
- protéger les écosystèmes forestiers du
Plateau d'Adélé
- sensibiliser la population sur l'importance des forêts
- sensibiliser les populations locales sur les notions de
crédit de carbone
- mettre en place un système de surveillance
régulier de la dynamique
forestière à partir de la
télédétection
46
- faire des inventaires périodiques et disposer d'une
base fiable de données actualisées à des fins de
cartographie
- impliquer la population locale dans la lutte contre les
prélèvements illicites de bois
- définir un plan de gestion efficace de la zone par le
MERF
La présente étude doit se poursuivre, être
approfondie et couvrir toute la zone écologique IV afin de :
- faire une comparaison de différentes méthodes
d'inventaire pour l'estimation de biomasse et de biodiversité
- faire de la modélisation de la relation
diamètre-hauteur pour l'estimation de la biomasse
- grâce aux techniques de détection multi
temporelle des changements combinées aux enquêtes menées
sur le terrain, de cartographier les différentes classes d'occupation
des sols mais aussi de déterminer les zones les plus affectées
par la perte du couvert forestier.
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II
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VII
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UNESCO/AETFA/UNSO ORSTOM-UNESCO, 384 p
VIII
ANNEXE
IX
Annexe 1 : Liste des espèces
rencontrées
FAMILLES
|
NOMS DES ESPECES
|
TB
|
TP
|
Mimosaceae
|
Acacia sieberiana
|
mp
|
SZ
|
Zingiberaceae
|
Aframomum alboviolaceum
|
|
|
Zingiberaceae
|
Aframomum melegueta
|
np
|
GC
|
Caesalpiniaceae
|
Afzelia africana
|
mP
|
SZ
|
Mimosaceae
|
Albizia adiantifolia
|
mP
|
GC
|
Mimosaceae
|
Albizia zygia
|
mP
|
SZ
|
Euphorbiaceae
|
Alchornea cordifolia
|
mP
|
SG
|
Sapindaceae
|
Allophylus africanus
|
mp
|
AT
|
Asphodelaceae
|
Aloes buettneri
|
|
|
Apocynaceae
|
Alstonia boonei
|
MP
|
GC
|
Bromeliaceae
|
Ananas comosus
|
|
|
Araceae
|
Anchomanes dalzielii
|
|
|
Araceae
|
Anchomanes difformis
|
|
|
Apocynaceae
|
Ancylobotrys amoena
|
Lmp
|
GC
|
Poaceae
|
Andropogon tectorum
|
|
|
Annonaceae
|
Annona senegalensis
|
np
|
SZ
|
Combretaceae
|
Anogeissus leiocarpus
|
mP
|
PRA
|
Moraceae
|
Antiaris africana
|
MP
|
AT
|
Acanthaceae
|
Asystasia gangetica
|
np
|
GC
|
Poaceae
|
Bambusa vulgaris
|
|
|
Caesalpiniaceae
|
Berlinia grandiflora
|
mP
|
GC
|
Sapindaceae
|
Blighia sapida
|
mP
|
Pan
|
Bignoniaceae
|
Bombax costatum
|
mP
|
SZ
|
Arecaceae
|
Borassus aethiopum
|
mP
|
SZ
|
Euphorbiaceae
|
Bridelia ferruginea
|
mp
|
AT
|
Euphorbiaceae
|
Bridelia micrantha
|
mp
|
GC
|
Caesalpiniaceae
|
Burkea africana
|
mP
|
AT
|
Caesalpiniaceae
|
Cassia sieberiana
|
mp
|
SZ
|
Bombacaceae
|
Ceiba pentandra
|
MP
|
Pan
|
Rubiaceae
|
Chassalia kolly
|
np
|
GC
|
Asteraceae
|
Chromolaena odorata
|
He
|
I
|
Vitaceae
|
Cissus populnea
|
Lmp
|
PRA
|
Rutaceae
|
Citrus sinensis
|
mp
|
I
|
Rutaceae
|
Clausena anisata
|
mp
|
GC
|
Connaraceae
|
Cnestis ferruginea
|
|
|
Cochlospermaceae
|
Cochlospermum planchoni
|
nP
|
SZ
|
Rubiaceae
|
Coffea robusta
|
|
|
Sterculiaceae
|
Cola gigantea
|
MP
|
GC
|
X
Sterculiaceae
|
Cola laurifolia
|
|
|
Sterculiaceae
|
Cola millenii
|
mp
|
GC
|
Sterculiaceae
|
Cola nitida
|
|
|
Combretaceae
|
Combretum collinum
|
mP
|
S
|
Combretaceae
|
Combretum tomentosa
|
|
|
Commelinaceae
|
Commelina benghalensis
|
|
|
Commelinaceae
|
Commelina erecta
|
|
|
Zingiberaceae
|
Costus afer
|
|
|
Rubiaceae
|
Crossopteryx febrifuga
|
mp
|
SZ
|
Araliaceae
|
Cussonia arborea
|
mP
|
SZ
|
Vitaceae
|
Cyphostemma adenocaule
|
Lmp
|
AT
|
Caesalpiniaceae
|
Daniellia oliveri
|
mP
|
SZ
|
Annonaceae
|
Denettia tripetala
|
np
|
GC
|
Fabaceae
|
Desmodium velutinum
|
Ch
|
PRA
|
Caesalpiniaceae
|
Detarium microcarpum
|
mP
|
S
|
Caesalpiniaceae
|
Dialium guineense
|
mP
|
GC
|
Dioscoreaceae
|
Dioscorea burkilliana
|
Lge
|
|
Dioscoreaceae
|
Dioscorea sp
|
Lge
|
S
|
Ebenaceae
|
Diospyros mespiliformis
|
mP
|
SZ
|
Melastomataceae
|
Dissotis fructicosa
|
|
|
Arecaceae
|
Elaeis guineensis
|
mP
|
GC
|
Asteraceae
|
Emilia coccinea
|
|
|
Mimosaceae
|
Entada africana
|
mP
|
SZ
|
Mimosaceae
|
Entanda abyssinica
|
mp
|
AT
|
Papilionoideae
|
Eriosema griseum
|
Ch
|
SZ
|
Papilionoideae
|
Eriosema griseum
|
Ch
|
SZ
|
Caesalpiniaceae
|
Erythrophleum suaveolens
|
mP
|
AT
|
Moraceae
|
Ficus exasperata
|
mp
|
AT
|
Moraceae
|
Ficus ingens
|
mp
|
SZ
|
Moraceae
|
Ficus lyrata
|
mp
|
I
|
Moraceae
|
Ficus ovata
|
mp
|
GC
|
Moraceae
|
Ficus sur
|
mp
|
SG
|
Flacourtiaceae
|
Flacourtia indica
|
|
|
Euphorbiaceae
|
Flueggea virosa
|
|
|
Clusiaceae
|
Garcinia ovalifolia
|
mp
|
SZ
|
Rubiaceae
|
Gardenia aqualla
|
np
|
SZ
|
Rubiaceae
|
Gardenia ternifolia
|
np
|
Pal
|
Tilliaceae
|
Grewia barteri
|
mp
|
SG
|
Tilliaceae
|
Grewia pubescens
|
mP
|
GC
|
Tilliaceae
|
Grewia venusta
|
np
|
S
|
Tilliaceae
|
Grewia villosa
|
|
|
Simaroubaceae
|
Hannoa undulata
|
mP
|
GC
|
Clusiaceae
|
Harungana madagascariensis
|
mp
|
GC
|
XI
Apocynaceae
|
Holarrhena floribunda
|
mP
|
AT
|
Lamiaceae
|
Hoslundia opposita
|
mp
|
PA
|
Euphorbiaceae
|
Hymenocardia acida
|
mp
|
SZ
|
Caesalpiniaceae
|
Isoberlinia doka
|
mP
|
SZ
|
Ochnaceae
|
Jasminum dichotomum
|
|
|
Rubiaceae
|
Keetia cornelia
|
mp
|
SG
|
Rubiaceae
|
Keetia multiflora
|
|
|
Rubiaceae
|
Keetia venosa
|
mp
|
SG
|
Meliaceae
|
Khaya grandifoliola
|
mP
|
GC
|
Meliaceae
|
Khaya senegalensis
|
mP
|
SZ
|
Apocynaceae
|
Landolphia hirsuta
|
mP
|
T
|
Anacardiaceae
|
Lannea acida
|
mP
|
PRA
|
Anacardiaceae
|
Lannea barteri
|
mP
|
PRA
|
Sapindaceae
|
Lecaniodiscus cupanioides
|
mp
|
GC
|
Verbenaceae
|
Lippia multiflora
|
np
|
SG
|
Fabaceae
|
Lonchocarpus cyanescens
|
mp
|
AT
|
Fabaceae
|
Lonchocarpus sericeus
|
mp
|
GC
|
Ochnaceae
|
Lophira lanceolata
|
mP
|
SZ
|
Cucurbitaceae
|
Luffa acutangula
|
|
|
Euphorbiaceae
|
Macaranga barteri
|
|
|
Sapotaceae
|
Malacantha alnifolia
|
mp
|
GC
|
Anacardiaceae
|
Mangifera indica
|
mP
|
I
|
Sapotaceae
|
Manilkara multinervis
|
mp
|
AT
|
Euphorbiaceae
|
Margaritaria discoidea
|
|
|
Celastraceae
|
Maytenus senegalensis
|
mP
|
SZ
|
Moraceae
|
Milicia excelsa
|
|
|
Dipterocarpaceae
|
Monotes kerstingii
|
mp
|
SZ
|
Rubiaceae
|
Morinda lucida
|
mp
|
AT
|
Papilionoideae
|
Mucuna poggei
|
|
|
Musaceae
|
Musa sp
|
|
|
Ochnaceae
|
Ochna membranacea
|
|
|
Ochnaceae
|
Ochna schweinfurthiana
|
|
|
Flacourtiaceae
|
Oncoba spinosa
|
mp
|
GC
|
Opiliaceae
|
Opilia amentacea
|
Lmp
|
GC
|
Commelinaceae
|
Palisota hirsuta
|
mp
|
|
Pandanaceae
|
Pandanus candelabrum
|
|
|
Chrysobalanaceae
|
Parinari curatellifolia
|
MP
|
GC
|
Mimosaceae
|
Parkia biglobosa
|
MP
|
Pal
|
Mimosaceae
|
Parkia filicoidea
|
|
|
Sapindaceae
|
Paullinia pinnata
|
Lmp
|
AA
|
Rubiaceae
|
Pavetta corymbosa
|
|
|
Fabaceae
|
Pericopsis laxiflora
|
|
|
Lauraceae
|
Persea americana
|
|
|
XII
Arecaceae
|
Phoenix reclinata
|
|
|
Euphorbiaceae
|
Phyllanthus muellerianus
|
|
|
Caesalpiniaceae
|
Piliostigma thonningii
|
mp
|
S
|
Araliaceae
|
Polyscias fulva
|
mP
|
SZ
|
Sapotaceae
|
Pouteria alnifolia
|
MP
|
I
|
Mimosaceae
|
Prosopis africana
|
mP
|
SZ
|
Clusiaceae
|
Prosospermum senegalense
|
|
|
Proteaceae
|
Protea madiensis
|
np
|
GC
|
Meliaceae
|
Pseudocedrela kotschyi
|
mP
|
S
|
Fabaceae
|
Pterocarpus erinaceus
|
mP
|
SZ
|
Fabaceae
|
Pterocarpus santalinoides
|
mp
|
AT
|
Arecaceae
|
Raphia sudanica
|
mP
|
SZ
|
Anacardiaceae
|
Rhus natalensis
|
np
|
GC
|
Connaraceae
|
Rourea coccinea
|
np
|
AT
|
Apocynaceae
|
Saba comorensis
|
Lmp
|
GC
|
Dracaenaceae
|
Sansevieria liberica
|
|
|
Euphorbiaceae
|
Sapium ellipticum
|
mp
|
GC
|
Rubiaceae
|
Sarcocephalus latifolius
|
mp
|
AT
|
Polygonaceae
|
Securidaca longepedunculata
|
np
|
AT
|
Smilacaceae
|
Smilax anceps
|
G
|
AT
|
Solanaceae
|
Solanum erianthum
|
|
|
Solanaceae
|
Solanum torvum
|
|
|
Anacardiaceae
|
Spondias mombin
|
mp
|
T
|
Sterculiaceae
|
Sterculia setigera
|
mp
|
SZ
|
Sterculiaceae
|
Sterculia tragacantha
|
mP
|
AT
|
Bignoniaceae
|
Stereospermum kunthianum
|
mP
|
SG
|
Logoniaceae
|
Strychnos innocua
|
mp
|
SZ
|
Logoniaceae
|
Strychnos spinosa
|
mp
|
AM
|
Myrtaceae
|
Syzygium guineense
|
mP
|
AT
|
Combretaceae
|
Terminalia glaucescens
|
mp
|
SZ
|
Combretaceae
|
Terminalia laxiflora
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mP
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S
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Combretaceae
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Terminalia macroptera
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mP
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S
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Combretaceae
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Terminalia superba
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MP
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GC
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Dilleniaceae
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Tetracera alnifolia
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Lmp
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GC
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Sterculiaceae
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Theobroma cacao
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Balanophoraceae
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Thonningia sanguinea
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GC
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Ulmaceae
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Trema orientalis
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mp
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GC
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Meliaceae
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Trichilia emetica
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mp
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SZ
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Euphorbiaceae
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Uapaca guineensis
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mP
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AT
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Euphorbiaceae
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Uapaca heudelotii
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mP
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AT
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Euphorbiaceae
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Uapaca togoensis
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mP
|
AT
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Annonaceae
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Uvaria Chamae
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mp
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PRA
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Asteraceae
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Vernonia amygdalina
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XIII
Sapotaceae
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Vitellaria paradoxa
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mP
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S
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Verbenaceae
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Vitex doniana
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mP
|
AT
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Verbenaceae
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Vitex madiensis
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np
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SZ
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Verbenaceae
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Vitex simplicifolia
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Apocynaceae
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Voacanga africana
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mp
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GC
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Rutaceae
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Zanthoxylum zanthoxyloides
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mp
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SG
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