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Les représentations sociales des campagnes de soins et de santé gratuites dans les aires urbaines camerounaises de santé prioritaires. Cas de la briqueterie à  Yaoundé.


par Mama Nourdi Moungoum
Université de Yaoundé 1. - Master en sociologie 2018
  

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    THE UNVERSITY OF YAOUNDE I

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    UNIVERSITE DE YAOUNDE I

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    CENTRE DE RECHERCHE ET DE
    FORMATION DOCTORALE EN
    SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
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    POST GRADUATE SCHOOL

    FOR

    SOCIAL AND HUMAN SCIENCES

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    UNITE DE RECHERCHE ET DE
    FORMATION DOCTORALE EN
    SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
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    DOCTORAL RESEARCH UNIT
    FOR SOCIAL AND HUMAN
    SCIENCES
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    DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

    DEPARTMENT OF SOCIOLOGY

    LES REPRESENTATIONS SOCIALES DES CAMPAGNES DE
    SOINS ET DE SANTE GRATUITS DANS LES AIRES-URBAINES

    CAMEROUNAISES DE SANTE PRIORITAIRE

    :

    . Le cas du quartier Briqueterie

    Mémoire présenté et soutenu en vue de l'obtention du diplôme de
    MASTER en Sociologie
    Option : Population et développement
    Par
    Mama Nourdi MOUNGOUM
    Licence en sociologie

    Sous la Direction du

    Pr Jean NZHIE ENGONO Professeur d'Université

    Septembre 2018.

    II

    DEDICACE

    Puisse ce mémoire être un élément de motivation afin que je persévère dans mes études.

    III

    REMERCIEMENTS

    La poursuite de ce mémoire est un long cheminement rigoureux, mais exaltant d'un point de vue académique et humain. Donc arrivé à son terme, on ne peut que rendre grâce à DIEU, mais aussi remercier toutes les personnes qui de près ou de loin ont contribué à rendre ce travail possible.

    Je pense très particulièrement à :

    - Mon encadreur, le professeur Jean NZHIE ENGONO, chef du département de sociologie qui, malgré ses multiples occupations a pris la peine de diriger ce travail. Ses conseils, sa rigueur méthodologie, ses suggestions et son sens critique confirme la qualité de ce travail ;

    - Tous les enseignants du département de sociologie et d'anthropologie trouvent dans ce travail scientifique l'expression de notre profonde cordialité ;

    - L'ensemble du personnel médical de l'aire de santé de Yaoundé Briqueterie, les responsables de DLMP et PEV puis nos divers informateurs ;

    - Mes frères, soeurs, neveux et nièces (Saïda, Rafika, Iffat, Cheriffa, Ittr, Nafi, Adjmal, Fadil, NIEN Fadimatou), qui m'ont soutenu financièrement et même moralement durant tout mon parcours scolaire. De ce fait, je pense très sincèrement au couple MBOUOMBOUO Ousmanou. MFONKA Amidou et KOUOTOU Abdoulaye. Ces remerciements vont aussi à l'endroit de NJAPDOUNKE Nafissatou, AYAMAGEMI Zenabou, POUNFOUN Koletou, MOULIOUM Mohamed, NJIKAM Zakari, ESSAMA Patrick, PEMPEME Issiaka, la famille PATOUOSSA André, MOUAFON Amadou et bien d'autres ;

    - Tous mes camarades et ami(es) pour leur soutien moral, leur utile suggestion et leurs encouragements tout au long de notre recherche.

    - Enfin à tous ceux qui ont contribué de quelque ce soit à l'élaboration de ce travail trouvent ici l'expression de notre gratitude. Je pense très spécialement à NJANKOUO POKAM Samyra qui m'a soutenu de façon particulière. J'implore le tout puissant pour qu'il nous soutienne éternellement dans notre mission. Merci pour tout.

    iv

    SOMMAIRE

    DEDICACE ii

    REMERCIEMENTS iii

    ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES. v

    LISTE DES PHOTOS vi

    RESUME vii

    ABSTRACT viii

    INTRODUCTION GENERALE 1

    PREMIERE PARTIE : PROMOTION DES CAMPAGNES DE SOINS ET DE SANTE

    GRATUITS AU CAMEROUN 23

    CHAPITRE I : LA POLITIQUE DE GESTION DES CAMPAGNES DE SOINS ET SANTE

    GRATUITS AU CAMEROUN 24

    CHAPITRE II : LA STRATEGIE PRATIQUE DE LA VACCINATION ET DE LA

    SENSIBILISATION DE SOINS ET DE SANTE GRATUITS 43

    DEUXIEME PARTIE : LES REPRESENTATIONS SOCIALES DES CAMPAGNES DE

    SOINS ET DE SANTE GRATUITS AU CAMEROUN 62

    CHAPITRE III : LE REGARD DE LA POPULATION LOCALE (Yaoundé-Briqueterie) 63

    CHAPITRE IV : LE JEU SOCIOCULTURELS DANS LES AIRES DE SANTE-URBAINES : cas

    de la Briqueterie. 80

    CONCLUSION GENERALE 99

    BIBLIOGRAPHIE. 110

    ANNEXES 117

    TABLE DES MATIERES 132

    V

    ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

    CSSG : Campagne de Soin et de Santé Gratuits.

    DROS : division de recherche professionnelle en santé.

    EDS : Enquête démographique et de santé

    GIVS : Vision Stratégique pour la Vaccination.

    JNV : journée nationale de vaccination.

    LCQCRS : Laboratoire de Contrôle Qualité- Centres de Recherche Scientifique.

    MILDA : Moustiquaire Imprégnée à Longue Durée d'Action.

    MINA : Ministère de l'administration territoriale.

    MINPLADAT : Ministère de l'économie, de la planification et de l'aménagement du

    territoire

    MINSANTE : Ministère de la Sante.

    ODD : Objectif du Développement Durable

    OMS : Organisation Mondiale pour la Santé.

    ONU : Organisation des Nations Unies.

    PAM : programme alimentaire mondiale.

    PEV : Programme Elargi de la Vaccination.

    PMI : Protection maternelle et infantile

    PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme.

    PNUD : Programme des nations unies pour le développement

    SSS : Session de Santé Sectorielle.

    VPO: Vaccin anti Polio Oral.

    DLMP : Direction de lutte contre les maladies et pandémies.

    VPO : vaccin anti rougeoleux.

    LISTE DES PHOTOS

    vi

    Photo n° 1 : Tableau de formation 46

    Photo n° 2 : Formation JNV 46

    Photo n° 3 : Opération de marquage de maison 48

    Photo n° 4 : Le centre de santé notre dame la merci : paroisse de la briqueterie. 51

    Photo n° 5 : La journée nationale de la vaccination : campagne de masse. 53

    Photo n° 6 : Glacière de conservation. 54

    Photo n° 7 : Les médicaments : vitamines et mebendazole 54

    Photo n° 8 : Imam praticien au « MAKARANTAN » 83

    Photo n° 9 : « Balade perd temps » sur les rues de la briqueterie. 88

    Photo n° 10 : Un accueil désintéressé 90

    Photo n° 11 : Vaccination contre la rougeole et la rubéole. 91

    Photo n° 12 : L?insalubrité à la briqueterie 96

    VII

    RESUME

    Le présent mémoire de master II en sociologie intitulé « les représentations sociales des campagnes de soins et de santé gratuits dans les aires urbaines-camerounaises de santé prioritaire. Le cas du quartier Briqueterie » est une analyse sociologique des facteurs expliquant les dynamiques qui engendrent la réticence de cette population auprès des campagnes de soin et de santé gratuits.

    Avec le contexte de globalisation, chaque peuple se prémunit des valeurs propres garantissant son identité. Mais ces valeurs n'excluent pas la médecine moderne qui, à travers les campagnes de soin et de santé gratuits fait des propositions pour soutenir la couche sociale sur la question de santé.

    Pour explorer le regard complexe des individus et le dynamisme dans les aires-urbains de santé prioritaire au sujet des campagnes de soin et de santé, nous avons porté notre choix sur le cas du quartier Briqueterie. Le point de départ était une question principale sur le jeu des représentations sociales sur la dynamique et l'efficacité des campagnes au soin et à la santé chez les résidents du quartier Briqueterie à Yaoundé. Cette question principale a été suivie de de quatre questions secondaires portant sur les facteurs déterminants des réticences puis les types des réticences et son impact sur la population.

    La recherche documentaire et la recherche de terrain nous ont permis de répondre à ces interrogations. L'enquête de terrain, a été conduite en ayant recours à l'observation directe, l'entretien approfondi, et les discussions des groupes. Nous avons adopté l'échantillonnage stratifié. L'interprétation des données collectées, a été faite à la lumière des différentes perspectives théoriques notamment la théorie culturelle interprétative, la théorie des représentations sociales et la théorie de l'individualisme méthodologique.

    Les résultats auxquels nous sont parvenus, montrent que la crise, les menaces du climat politique, l'analphabétisme, l'ignorance, la pauvreté, la désinformation ont véritablement construit l'attitude des réticences face aux campagnes de soin gratuit et bien d'autres programmes de lutte contre les épidémies et les pandémies.

    Mots clés : campagnes gratuites de santé, soins de santé, représentations sociales, aire de santé.

    Key words: free health, care campaigns, care and health, social representation, area of health.

    VIII

    ABSTRACT

    The present memory of master II in sociology titled «the social representations of the free campaigns of care and health in the Cameroonian urban areas of priority health. The case of the district Briqueterie» is an analysis of the factors explaining the dynamics that generate the reticence of this population within the campaigns of free care and health.

    With the context of globalization, every people must protect of the clean values guarantee his/her identity. But these values must not exclude the modern medicine, through the free health care campaigns made the propositions to sustain the social layer on the question of health.

    To explore the complex, look of the individuals and the dynamism in these urban-areas health care campaigns of the priority care and health, we have carried our choice in the case of Briqueterie. The point of the departure was a main question of the social representations on the dynamics and the efficiency of the campaigns to the care and to health at the quarter Briqueterie. This main question has been followed by the two secondary questions the determining factors of reticence?s the types of reticences and his/her/ impact on the population.

    The research has permitted us to answer these questions. The investigation on land has brought us driven as having resorts to the direct observation, the deepened interview, and the groups discussions. The interpretation data collected, has been made by different theoretical perspectives notably the interpretative cultural theory, the theory of the social representations and the theory of the methodological individualism.

    The results to which we arrived show that the crisis, the threats of the political climate, illiteracy, ignorance, poverty, disinformation has constructed the attitude of reticences truly facing the campaigns of free care and lot of other programs that fight against the epidemics, pandemics.

    LISTE DES TABLEAUX

    ix

    Tableau 1 : Tableaux d?arrimage des objectifs de la stratégie sectorielle de la santé aux

    objectifs du développement durable. 31
    Tableau 2 : Tableau représentant la réaction de quelques internautes Facebook au sujet des

    CSSG 59

    Tableau 3 : Personnes interrogées et leur niveau de vie 66

    INTRODUCTION GENERALE

    A/ Constat et présentation du sujet

    Tout d'abord, pour accompagner le Cameroun dans la mise en oeuvre de sa politique nationale de la vaccination des enfants susceptibles de faire une certaines variétés des maladies évitables, l'OMS a depuis 2016 fourni à l'Etat camerounais un financement important (2059 milliards) pour éradiquer ces maladies (la polio, la rougeole, la rubéole...). Mais l'enquête menée découvre que 64% des enfants vivant à Yaoundé et à Douala n'ont pas été vaccinés1.

    Ensuite, la vaccination est une des mesures les plus efficaces pour prévenir certaines maladies de l'enfant. « Malgré une complétude vaccinale administrative depuis 2011, les districts de villes de Douala et Yaoundé enregistrent le plus grand nombre d'enfants non vaccinés »2. Les raisons de cette faible complétude vaccinale sont mal connues.

    Par ailleurs, ces campagnes de sensibilisation, de vaccination sont le plus souvent confrontées à des nombreuses difficultés auprès des résidents du quartier Briqueterie. Ceci à cause des considérations diverses dont les logiques d'explications restent précaires. Mlle YIPOU nous précise que « les parents ici cachent toujours leurs enfants quand ils nous voient arriver en chasuble jaune et blanc »3.

    En plus de la mortalité infantile assez considérable en Afrique et au Cameroun, l'analyse scientifique révèle une inquiétude sur la question de la santé. Le cas du paludisme, de la rougeole, de la rubéole naissante et d'autres maladies dont sont victimes les africains. Ceux-ci n'ont pas toujours une solution adéquate dans l'« ethnomédecine » vu qu'elle n'apporte toujours pas de solution à l'éradication de ces dernières. Le paradoxe ici c'est le refus ou encore le rejet du programme de ces campagnes gratuites qui viennent proposer des solutions à ces maux.

    Ensuite, s'agissant du paludisme, il y'a de cela bientôt deux ans déjà écoulés, que même l'enregistrement pour les moustiquaires imprégnées à longue durée d'action auprès de cette population a connu des cas de refus farouches. Or la disposition ou la morphologie de ce quartier reste attractive aux moustiques. Car l'insalubrité semble encore la « chose la mieux partagée » dans plusieurs secteurs de ce quartier. Ce qui est plus remarquable jusqu'ici c'est la confusion qu'implique cette population entre l'aide et la pression dominatrice des dirigeants

    1 L'OMS au Cameroun, rapport annuel 2016 : pour une meilleure santé de la population.

    2 ONGOLO ZOGO Pierre et all. Facteurs influençant la persistance de nombre élevé d'enfants non incomplètement vaccinés à Douala et Yaoundé, 2016. Rapport de recherche

    3 Raphie YIPOU, entretien du 24/07/1017.

    3

    (campagne politique) ou encore de l'extérieur (méthode secrète de contamination et cause de la stérilité).

    De ce fait, en tant que chercheurs nous devrons alors démontrer ici le jeu des représentations sociales sur la dynamique et l'efficacité des campagnes de soin et de santé gratuits en s'intéressant des réticences et du rejet qui sont farouches.

    B/ Le problème

    Au Cameroun, la couverture vaccinale anti rougeoleuse (VAR) et bien d'autres épidémies telles que la poliomyélite, le paludisme, la rubéole reste inférieure aux exigences recommandées par le Plan d'Action Mondial (PAM) pour les vaccins. Le pourcentage minimal (90% de couverture par district de santé) dont l'organisation mondiale de la santé (OMS) recherche à travers PAM n'est pas toujours respecté. Nous constatons la persistance ou la recrudescence des épidémies (poliomyélite, rougeole, ...). Cet état de chose met à nu des insuffisances, des manques de fiabilités des « données de couvertures vaccinales de routine »4 et dans la mise en oeuvre de qualité des activités de la campagne gratuite de la vaccination proprement dite.

    En outre, le rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé et l'espérance de vie en Afrique ont toujours été défaillants, faibles, par rapport à d'autres régions du globe. D'après le rapport du secrétariat lors de la « soixante dixième assemblée mondiale de la santé sur la planification de la poliomyélite »5, les deux cents soixante-dix million d'enfants d'âges préscolaires et six cents million d'enfants d'âge scolaire habitent dans des régions où la transmission des parasites est intense. L'urgence est d'accélérer le programme de lutte contre les maladies évitables. Malgré l'effort déployé par les Organisations Non Gouvernementales (ONG santé) pour éradiquer ces maladies à travers les campagnes de soin et de santé gratuits, la commission n'arrive pas toujours à atteindre la couverture vaccinale des enfants enregistrés. Lors de notre long séjour en tant qu'agent sensibilisateur et vaccinateur, nous avons observé des rejets violents et brusques auprès de la population de la Briqueterie.

    A Yaoundé, certains districts de la capitale en l'occurrence de l'hôpital de DJONGOLO accuse plutôt un progrès à rebours malgré l'effort déployé pour l'éradication de maladies évitables à l'instar de la poliomyélite, la rougeole et autres. L'objectif fixé était approximativement atteint (90%) en 2009. Mais ce pourcentage va immédiatement chuter à

    4 www.National/planing/cyl.org.Cameroon. Plan Action 2014. Programme élargie de vaccination au Cameroun.

    5 Rapport du secrétariat. Planification de la transition pour la poliomyélite. Soixante dixième assemblées mondiales de la santé. Point 12.3 de l'ordre du jour provisoire. A 70/4 add.1 du 19 mai 2017.

    « soixante-neuf pour cent (69%) 6en 2011 » et on va comptabiliser vingt-trois cas et un décès. Puis ces statistiques vont alors s'améliorer en dents de scie.

    Ainsi le district de la Cité Verte détermine le record avec 55,7% d'enfants incomplètement vaccinés en 2016. Dans les aires de santé, la prévalence des enfants incomplètement vaccinés variait entre 15,1% et 61,8% avec un record à Ekoudou-Briqueterie (61,8%) suivi de la Carrière avec (58,5%)7.

    En 2015, «après la cérémonie du lancement officielle du vaccin polio virus »8, injectable présidé sous la houlette du ministre de la santé publique André MAMA FOUDA, de nombreux cas des malades victimes de polio virus ont toujours été enregistrés dans les années suivantes même dans la capitale politique du Cameroun. Dès lors il se pose un problème de s'interroger si ce sont les nouveaux vaccins qui font peur. Puisque ceux qui sont disponibles ont du mal à s'imposer auprès des populations bénéficiaires.

    Le quartier Briqueterie fait partie des aires de santé ayant une faible performance à la vaccination. Nous retrouvons ici que, de janvier 2018 à juillet de la même année, le VPO et RR effectifs n'ont pas atteint 70% contre 80% à Biyam -Assi. Et, les 5 cas de rougeole puis les 7 cas de fièvre jaune découverts avant le deuxième trimestre de l'année 2018 lancent un sonnet d'alerte sur les pratiques de la vaccination et les campagnes gratuites dans cette aire de santé.

    C'est ainsi que le MINSANTE multiplie des programmes des campagnes gratuites pour non seulement la sensibilisation (paludisme) sur la question de la santé mais aussi beaucoup plus la vaccination des enfants mineurs exposés à ces variétés de maladies (poliomyélite, rougeole, rubéole, ...). L'aire de santé de la Briqueterie est confrontée aux rejets farouches et même parfois violents lors des campagnes de soins gratuits. Ce qui ne favorise pas l'imprégnation de la couverture de soin dans cette zone pourtant au centre-ville et la population en souffre des maladies évitables.

    6. Couverture vaccinale et facteur associé au non complétude vaccinale des enfants de 12 à 23 mois du district de santé de Djongolo- Cameroun 2012. Pan Afr Med en 2014

    7 ONGOLO ZOGO, opot cit.

    8 MAMA FOUDA Pierre André. Interview Ministre de la santé publique du Cameroun. 15 juillet 2015.

    5

    C/ La problématique

    L'élaboration d'une problématique de recherche, vue comme étant « la recherche ou l'identification de ce qui pose problème »9 demande au chercheur de mettre en exergue en amont, l'état des connaissances ou de production sur le problème qu'il veut étudier. Ceci permet d'éviter au chercheur, le risque de répéter des recherches déjà faites et surtout de réinventer la roue « en aval, il s'agit pour le chercheur de donner le front d'attaque à partir duquel il va élaborer ou aborder le fait qu'il va effectivement traiter dans sa recherche »10 . En fait, un examen de la littérature sur les programmes et les sensibilisations au soin et à la santé montre que plusieurs auteurs se sont intéressés par le passé sur la question de la santé en Afrique noire comme HOUETO. D11 qui, dans ses travaux sur la promotion de la santé en Afrique subsaharienne nous montre la nécessité voire l'importance des vaccins pour améliorer le système sanitaire dans cette zone. Par la suite, BOUZEKO. R va dégager dans ses travaux de recherches, les représentions sociales des méthodes préventives du paludisme au Cameroun. C'est ainsi qu'ils vont s'appesantir sur la promotion, les méthodes de lutte au travers les compagnes gratuites au soin et à la santé. Avec cette panoplie de littérature sur la santé, nous avons l'obligation d'emboiter le pas de SIMON pour qui, « Dans quelques domaines du social ou l'on s'aventure, nous ne sommes jamais sur terre vierge, mais dans des territoires depuis longtemps parcourus en tous sens. Nous mettons forcement le pas dans ceux de nos devanciers »12.

    Les articles et les rapports de l'OMS permettent de comprendre l'effort de cette macro institution pour renforcer le bien-être. A part les maladies prises en charge par le PEV, le paludisme cause et continue de faire les hécatombes en Afrique subsaharienne. Entre 2000 et 2012, le taux de morbidité par le paludisme dans le monde avait baissé de 45% dans toutes les classes d'âges et de 51% chez les enfants de moins de cinq ans. Si le taux de diminution ou de baisse était maintenu en 2015, le nombre de décès au paludisme aurait baissé de 56% dans toutes les tranches d'âges et de 63% chez les enfants de moins de cinq ans. Voilà pourquoi le rapport des soixante Àseptième assemblées de l'OMS apporte de l'éclairage dans les

    9L. Olivier, G Bedard et J. Ferron, l'élaboration d'une problématique de recherche : sources, outils et méthode, paris le Harmattan 2005.P24.

    10 L. Olivier G Bédard et J. Ferron idem p 78

    11 HOUETO, la promotion de la santé en Afrique subsaharienne : Etat actuel des connaissances et besoins d'actions. Promotion et éducation. 2008.

    12-Simon op cit G. Beauchamp « fièvre d'hier, paludisme aujourd'hui vie et mort d'une maladie » in annale Economics sociétés, civilisations 43eme année, 1988.PP249-275

    6

    procédures de l'OMS dans l'optique de réduire le taux de mortalité et de morbidité lié à l'agent vecteur du paludisme.

    L'OMS lors de la « soixante-dixième assemblée mondiale de la santé » du 19 Mai 2017 détaille les opportunités de la vaccination notamment celle la poliomyélite est importance. Cet effort de l'OMS dans le but de renforcer la vaccination dans les régions en développement rencontre des obstacles pour éradiquer la poliomyélite qui continue à faire des ravages dans les pays pauvres.

    Dans cet élan, elle doit atteindre l'objectif d'éliminer la rougeole et la rubéole naissante. De ce fait, le programme de l'OMS dans la gestion des situations d'urgences sanitaires passe donc en revue les principales capacités des pays bénéficiaires pour « situation d'urgence et la riposte ».

    ABOUI Séraphin met à nu « l'étude des déterminants des réticences à la vaccination contre la poliomyélite au cours des journées nationales de vaccination dans la zone sanitaire ZOGBODOME BOHICON ZA-KPOTA (Benin)13 » qui fait ressortir une catégorie de réticences en Afrique subsaharien. De ce fait, il démontre les facteurs associés à la réticence ou refus de la vaccination par les parents des enfants de 0 à 5 ans.

    Le mémoire de Yannick Donald NGOUO DJOUMESSI soutenu en octobre 2005 intitulé : « les représentations sociales et usages des moustiquaires imprégnées chez la population d'AHALA à Yaoundé : une approche socio-anthropologique de la lutte contre le paludisme » nous explique clairement les facteurs de réticences de cette population et leur comportement auprès des MILDA qui ne leurs sont pas propres »14 nous explique clairement les facteurs de réticences de cette population et leur comportement auprès des MILDA qui ne leurs sont pas propres. La consultation des articles et les rapports de l'OMS nous ont permis de comprendre l'effort de cette macro institution pour renforcer le bien être. A part les maladies prises en charge par le PEV, le paludisme cause et continu de faire les hécatombes en Afrique subsaharienne. Entre 2000 et 2012, le taux de morbidité par le paludisme dans le monde avait baissé de 45% dans toutes les classes d'âges et de 51% chez les enfants de moins de cinq ans. Nous comprenons par-là que si le taux de diminution ou de baisse était maintenu

    13 HOUI Séraphin, « l'étude des déterminants des réticences à la vaccination contre la poliomyélite au cours des journées nationales de vaccination dans la zone sanitaire ZOGBODOME BOHICON ZA-KPOTA (Benin)13 » de novembre 2005.

    14 NGOUO DJOUMESSI Yannick, les représentations sociales et usages des moustiquaires imprégnées chez la population d'AHALA à Yaoundé : une approche socio-anthropologique de la lutte contre le paludisme. Mémoire, 2015.

    en 2015, le nombre de décès au paludisme aurait baissé de 56% dans toutes les tranches d'âges et de 63% chez les enfants de moins de cinq ans. Voilà pourquoi le rapport des soixante Àseptième assemblées de l'OMS apporte de l'éclairage dans les procédures de l'OMS dans l'optique de réduire le taux de mortalité et de morbidité lié à l'agent vecteur du paludisme

    Il convient dès lors de préciser a priori que ce thème abordé n'est pas inédit. En ce sens qu'il s'inscrit indiscutablement à la suite de nombreuses investigations sur la question de la santé en Afrique.

    Ici, il s'agit de montrer comment les représentations sociales des occupants de ce quartier jouent sur les campagnes de soin et de santé initiés par les pouvoirs publics. Il est également important d'expliquer les origines des réticences de cette population mieux encore les facteurs déterminants le rejet des soins gratuits. Il est aussi important de souligner que si pour certains les compagnes gratuites au soin et à la santé ont une importance dans la garantie de la santé ou dans la limitation des risques de maladies évitables, pour d'autres c'est un tabou insensé. Ceci relève de leur imagination de leur façon de percevoir la campagne de soin et de santé gratuits. Or cette promotion en collaboration avec le MINSANTE, cherche à remplir la condition première de leur rôle qui stipule que « tous les peuples du monde ont droit d'accéder au meilleur état de santé possible »15

    D/ Questions de recherche

    Question principale de recherche

    La question principale de recherche est centrée sur ce regard dont les habitants du quartier Briqueterie portent sur les campagnes de soin et de santé gratuits proposées par l'Etat camerounais et l'OMS. Elle est formulée ainsi : quel est le jeu des représentations sociales sur la dynamique et l'efficacité des campagnes de soins et de santé gratuits chez les résidents du quartier Briqueterie ?

    Questions secondaires de recherche

    Quels sont les savoirs et les perceptions voire les représentations construites par la population de Yaoundé-Briqueterie au sujet des campagnes de soin et de santé gratuits ?

    15OMS. 1981. Stratégie mondiale pour la santé pour tous d'ici l'an 2000. Genève OMS. Série « santé pour tous » n°3

    8

    - Quelles sont les moyens de réticences ou de rejets du programme des soins gratuits dans ce quartier ?

    - Quelles sont les compétences des agents sensibilisateurs et vaccinateurs convoqués ?

    - Quelles sont les actions des représentations médiatiques sur responsabilité de l'acceptation ou le rejet à des campagnes de soins et de santé gratuits ?

    E/ Objectif général

    Notre investigation nous permettra de parcourir le secteur de la Briqueterie pour mieux cerner les mobiles explicatifs du manque d'engouement autour des campagnes de soin et de santé gratuits. Car malgré l'effort déployé par l'OMS en collaboration avec le MINSANTE dans l'optique de lutter contre le taux élevé de mortalité en général et infantile en particulier tout en tenant compte de la situation précaire de la population, cette zone au travers les différentes représentations, adopte des comportements de réticence face aux soins et de santé gratuits proposé par l'Etat.

    Objectifs spécifiques

    Pour être précis dans cette étude, nous nous fixons des objectifs spécifiques qui découlent de l'objectif général. Ainsi, les objectifs spécifiques de cette étude sont les suivants :

    - Expliquer les principaux facteurs culturels qui engendrent la réticence au programme des campagnes de soins et de santé gratuits.

    - Montrer les stratégies d'éducation et de sensibilisation sur la question des campagnes de soins et de santé gratuits.

    - Faire ressortir l'image des agents de terrain et influence des TIC sur les CSSG.

    F/ Les hypothèses de recherches

    ? Hypothèse principale

    En termes de réponse éventuelle on pourrait considérer de façon générale que le phénomène récurrent de répulsion à la campagne gratuite est dû à des facteurs sociaux d'une part et d'autre part à des facteurs culturels et politique.

    ? Hypothèses secondaires

    Premièrement, les produits de la médecine moderne dans son ensemble viendraient détruire les africains. Ce seraient une sorte de manipulation pour non seulement valoriser

    9

    davantage l'hégémonie occidentale mais aussi une sorte d'aliénation politique. Le fait de s'enregistrer, ce serait voter pour le parti au pouvoir.

    Deuxièmement, les agents mobilisateurs et vaccinateurs de terrain ne seraient pas pertinents et manqueraient de pédagogie adéquate pour convaincre la population.

    Troisièmement les campagnes gratuites seraient aussi considérées comme une promotion de marchandage caché.

    F/ La méthodologie

    Tout d'abord, la méthode, d'après Lalande, est « une préconception du plan à suivre »16 1992-624. C'est la démarche nécessaire pour parvenir à l'appréhension et à la compréhension de l'objet d'étude spécifiée. Scientifiquement, elle n'est ni donnée ni immédiatement acquise ni figée, elle est plutôt construite au même titre que le fait scientifique. Elle participe à des contextes évènementiels et des dynamiques socioculturelles des acteurs. La méthode est astreinte aux mouvements conjoncturels. Alors la méthodologie est selon NZHIE ENGONO Jean, « un ensemble d'idées directrices qui orientent l'investigation scientifique. »17

    Dans le cadre de cette étude pour mieux le saisir, deux théories seront mobilisées.

    ? La théorie culturaliste.

    Le culturalisme est un courant de l'anthropologie et plus globalement des sciences sociales .Né aux Etats-Unis sous l'impulsion principale de RUTH Benedict18, MAGARET Mead et bien d'autres. Il tente une description de la société sous les points de vue conjugués de l'anthropologie et de la psychanalyse. Cette observation permet de mettre en évidence l'influence prépondérante de la culture et des habitudes culturelles d'éduction sur la personnalité de base. Cette grille de lecture s'intéresse à la relation existante entre l'homme et la culture. Elle nous permet de montrer comment les campagnes de soin et de santé gratuits aperçues comme l'innovation aliénante trouvent de la peine à s'enraciner auprès des habitants de Yaoundé briqueterie. Dans ce quartier de la ville de Yaoundé, le poids de la religion, de la tradition, des croyances prend le dessus sur l'éducation « valeurs éducatives modernes ». Cette population est socialisée à partir du respect rigoureux des normes et valeurs traditionnelles au détriment de toute autre considération, s'il faut parler de la médecine

    16 LALANDE André, vocabulaire technique et critique de la philosophie. Paris, PUF. 1926

    17 Séminaire d'épistémologie année académique (soc 551) 2016-2017

    18 RUTH Benedict, patterns of culture, University Columbia press, New York, 2005. P. 180.

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    moderne. Le culturalisme cherche à rendre compte de l'intégration sociale de ces individus et les mobiles explicatifs du comportement réfractaire aux différentes campagnes de soins et de santé gratuits dans ce milieu.

    ? La théorie des représentations sociales

    La représentation sociale est un mode de connaissance. Dans un groupe social donné, la représentation d'un objet correspond à un ensemble d'informations, d'opinion, de croyances relatives à cet objet.

    Ainsi l'objet de représentation sociale doit être absent de toute orthodoxie. Autrement dit, il ne doit pas servir une idéologie ou des systèmes scientifiques qui, d'après MOLINER Pascal, « gèlent » le dynamisme de la représentation sociale. On n'en conclut que c'est donc en l'absence d'instances idéologiques, scientifiques de contrôle que les représentations sociales peuvent émerger. D'après ABRIC 1987, « la représentation sociale est alors le produit et le processus d'une activité mentale par laquelle un groupe reconstitue le réel auquel il est confronté et lui attribue une signification spécifique »19

    La théorie des représentations sociales émerge grâce aux recherches de Serge MOSCOVICI. Car la théorie des représentations sociales marque un tournant dans la compréhension de la pensée et des pratiques sociales. Cette notion découle de notion de représentation collective énoncée par DURKHEIM. Alors MOSCOVICI Serge dans ses travaux avance l'idée selon laquelle l'individu ne conçoit pas les objets sociaux sur la base d'une réalité objective, mais sur la base d'une réalité collectivement et socialement construite. C'est pourquoi il pense qu'un : « un système de valeurs, de notions et de pratiques relatives à des objets des aspects ou des dimensions du milieu spatial, qui permet non seulement la stabilisation du cadre de vie des individus et des groupes, mais qui constituent également un instrument d'orientation de la perception des situations et d'élaboration des réponses ».

    Dès lors, il apparait clairement que la représentation sociale est construite à partir de l'expérience quotidienne des acteurs sociaux. S'il faut parler comme JODELET, c'est une « forme de connaissance socialement élaborée et partagée ayant une visée et concourant à la construction d'une réalité commune à un ensemble social ».20

    19 ABRIC Jean Claude « l'étude expérimentale des représentations sociales >' in JOLDELET les représentations sociales, Paris, PUF, 1999 pp 187-203.

    20 JODELET Denis. « Représentations sociales : phénomènes concepts et théories >' in Serge MOCOVICI : psychologie sociale, Paris, PUF, 1984.

    Là, les représentations sociales sont donc un ensemble organisé d'opinions, de croyances, d'attitudes se référant à un objet ou à une situation. Elles se construisent à partir de nos expériences, nos savoirs, nos manières de penser qui se réfèrent aux coutumes, la communication, la socialisation.

    En ce qui concerne notre travail de recherche, les représentations sociales sont ici considérées comme une interprétation qui doit servir la compréhension des logiques et des croyances développées par les acteurs sociaux sur les campagnes de soin et de santé gratuits chez les résidents du quartier Briqueterie.

    Voilà pourquoi cette population rencontre des difficultés dans l'acceptation des campagnes gratuites aux soins et à la santé. Car leur statut cognitif leur permet d'appréhender les aspects de la vie ordinaire par un recadrage de leurs conduites à l'intérieur des interactions sociales.

    A travers ce courant, nous voulons montrer qu'il existe des savoirs et des perceptions socialement construites qui constituent un obstacle pour des campagnes de soins et de santé gratuits à intégrer de façon considérable dans leur mode de vie. Autrement dit, leur manière de sentir, d'agir, et même de penser visible dans leur comportement. Cette théorie des représentations sociales nous a permis la compréhension des motivations profondes liées à la réticence.

    ? La théorie de l'individualisme méthodologique

    Cette théorie énonce que :

    Pour expliquer un phénomène social qui conque que celui-ci relève de la démographie, de la science politique, de la sociologie ou toute autre science sociale particulière, il est indispensable de reconstruire les motivations des individus concernés par le phénomène en question et d'appréhender ce phénomène comme le résultat de l'agrégation des comportements individuels dictés par ces motivations21.

    19 BOUDON Raymond, « l'individualisme méthodologique dans les sciences sociales », dans P. BIRNBAU et J. LEGA (eds) SUR l'individualisme. Cité par Philippe CORCUFF dans les nouvelles sociologies, Paris, Nathan, 1995, P.16.

    Les individus sont donc considérés comme des atomes de base de l'analyse de processus sociaux et collectif envisagé comme simple résultat des activités individuelles. Ainsi, ce sont ces motivations qui intéressent le sociologue.

    Les motivations des habitants de la Briqueterie à Yaoundé sont inscrites des logiques propres à leurs sentiments pris individuellement. Chacun participe à la construction des réticences aux campagnes de soin et de santé gratuite en donnant son avis propre puisé dans ses penchants et ses réflexions personnelles. La théorie de l'individualisme méthodologique va alors nous permettre de comprendre les raisons personnelles qui expliquent leurs comportements de ces images autour des campagnes gratuites.

    H/ Technique et collecte des données

    Partant de la quête d'une bonne compréhension, la sociologie s'appuie sur des instruments méthodologiques rigoureux lui permettant d'accéder à des connaissances scientifiques des faits sociaux. Ainsi, une technique de collecte de données a pour mission d'adhérer à la réalité sociale à étudier. Voilà les raisons pour lesquelles pour étudier notre thème nous avons opté pour des techniques qualitatives de collecte de données sur le terrain des phénomènes visibles ou cachés pour la compréhension en profondeur. Henri MENDRAS22, lui il pense que, une technique sociologique doit être congruente avec la réalité sociale qu'elle essaie d'étudier. Ainsi, pour recueillir les données relatives à notre thème de recherche nous avons pris en compte la recherche documentaire, l'observation directe et les entretiens.

    Le choix de la méthode se trouve au coeur des préoccupations du chercheur. La méthode permet d'aborder la dimension empirique du travail de recherche. Madeleine GRAWITZ définit la méthode comme « l'ensemble des démarches à travers lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie »23.

    Ce travail a été abordé selon une approche qualitative inductive. La méthode qualitative s'intéresse à la signification des phénomènes et autorise une information riche et variée. L'auteur ici cherche à comprendre mieux encore à décrire ce phénomène. Elle est spécifiquement indiquée pour aborder cette étude. Cette dernière vise en effet la description et la compréhension. Il s'agit en d'autres termes de comprendre comment et pourquoi ces

    22 MENDRAS Henri, Elément de sociologie, Paris, Armand Colin. 1967. P 74.

    23 GRAWITZ Madeleine, Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 11ème édition, 2001.

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    images autour des campagnes de soins et de santé gratuits dans les aires- urbaines camerounaises notamment à Yaoundé briqueterie.

    L'approche qualitative permet alors l'obtention des informations dans un secteur où rien n'est connu au sujet de problème étudié et permet la contextualisation et l'adaptation aux théories nouvelles et innovantes étant d'une grande flexibilité. Les informations révélées lors de recherches qualitatives donnent lieu à une analyse de contenu. Cette méthode est appropriée lorsqu'il est question de rechercher des informations de dégager les sens de ce qui est dit ou de ce qui est contenu dans le discours en faisant des regroupements et des synthèses. Comme l'explique QUIVY Raymond et CAMPENDHOUT Van Luc « le choix des termes utilisés par le locuteur, leur fréquence et leur mode d'agencement, la construction du `'discours `' et son développement constituent des sources d'informations à partir desquelles le chercheur tente de construire une connaissance »24.

    L'analyse de contenu nous offre alors la possibilité de traiter de manière méthodique des informations qui présentent eu égard à notre objet d'étude un certain degré de profondeur. WACHEUX25 identifie trois états de l'analyse de contenu : la catégorisation, l'inférence des significations du discours par des relations du type- cause-à-effet et l'interprétation qui est déterminé par les questions des recherches. Ceci du fait qu'un travail de recherche sociologique exige des hypothèses de départ soient confrontées aux réalités de terrain. Pour satisfaire cette exigence à laquelle le sociologue ou encore le chercheur en sciences sociales est astreint, nous avons utilisé dans le cadre de ce travail trois techniques de collecte des données de terrain à savoir : l'observation directe, l'observation documentaire et l'entretien.

    I/ La technique qualitative

    Pour mener cette étude, l'approche utilisée a été essentiellement qualitative. Certes les approches quantitatives ont permis de quantifier les phénomènes sociaux pour leur apporter une certaine forme de compréhension comme le nombre de cas de rejet à la vaccination contre le paludisme la rougeole, la rubéole et même la poliomyélite. Mais une grande partie échappe toujours à la quantification. C'est pourquoi la méthode qualitative va nous a permis au travers l'observation directe de comprendre la motivation se rapportant à ces images vis-à-vis des campagnes de soin et de santé gratuits de ladite population.

    ? L'entretien

    24 QUIVY Raymond, et Van Campenhoudt, Luc., Manuel de recherche en science sociale, Paris Dunod, 1995.

    25 WACHEUX Frédéric, Méthode qualitative et recherche en gestion. Económica ,1996

    L'entretien de recherche est « une forme de communication établie entre deux personnes ayant pour but de recueillir certaines informations concernant son objet précis » ou encore, « un dispositif de face-à-face ou un enquêteur a pour objectif de favoriser chez un enquêté la production d'un discours sur un thème défini dans le cadre d'une recherche ».

    L'entretien est alors une technique de collecte des données en science sociale qui consiste en « une tête- à- tête orale entre deux personnes»26.

    Rodolphe GHIGLION et Benjamin MATALON27 nous apprennent clairement trois différents types d'entretien : non directif (ou libre), semi-directif et directif ou standardisé. Mais ce qui nous a intéressé pour notre travail c'est l'entretien semi-directif.

    Les arguments nécessaires qui ont fondé notre choix se justifient par le fait que :

    ? L'enquêteur connait tous les thèmes sur lesquels il doit obtenir des réactions de l'enquêté ;

    ? L'existence d'un schéma d'entretien ;

    ? Le questionnement est ouvert : la formulation et l'ordre des questions sont fixées, mais l'enquêté peut répondre autant qu'il désire.

    ? L'entretien semi-directif est approprié pour approfondir comment et pourquoi ce regard complexe de la communauté locale autour des campagnes gratuites

    . Ce qui nous a permis de créer une atmosphère de causerie systémique et systématique dans le but de comprendre en profondeur les motivations qui se rapportent aux images et représentations construites autour des campagnes de soi, et de santé gratuits chez les résidents de la Briqueterie.

    ? L'entretien semi-directif

    Pour Magali BOUDON, l'entretien est une des techniques les plus fréquemment utilisées pour collecter les données qualitatives.

    « L'entretien est une discussion formelle entre un interviewé et une personne choisie spécifiquement pour partager cette instance conversationnelle et discursive. L'idéal de cette discussion est de diversifier les profils. L'entretien se déroule sous forme de conversation orientée vers un but.

    26P. NDA, op.cit., p88.

    27 GHIGLION Rodolphe et MATALON Benjamin, Les enquêtes sociologiques. Théoriques et pratiques, Paris, Armand colin, 1991. Page 11.

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    Ici, le sociologue pose certaines questions qui vont orienter l'entretien. Cela lui permet d'obtenir plus précisément les informations qu'il recherche ou qu'il cherche à connaitre. C'est une méthode qui vise non seulement une plus grande efficacité en termes d'échanges orientés, mais aussi permet de conserver néanmoins la dimension qualitative.

    Selon Robert WEIL et Jean Pierre DURAND28, cette technique de l'entretien consiste à provoquer une conversation réglée entre un enquêté et un enquêteur muni des consignes et le plus souvent d'un guide d'entretien. Ce guide se présente sous la forme d'une liste des questions ou thèmes, qui doit obligatoirement être abordée au cours de l'opération, soit spontanément (parce que l'enquêté en parle de lui-même au cours de la séance), soit sur la demande expresse de l'enquêteur.

    ? L'observation Documentaire

    Dans son ensemble le document peut être considéré comme tout objet matériel et immatériel susceptible de porter une information. Il peut être écrit ou non écrit.

    De même, l'observation documentaire est une méthode d'analyse rigoureuse des documents. Cette technique documentaire renvoie à « toute source de renseignement déjà existante à laquelle le chercheur peut avoir accès. Ces documents peuvent donc être des sources sonores (disques), visuels (dessins) audiovisuels (films), écrits ou des objets (insignes, vêtements, monuments) »29.

    Dans le cadre de cette étude, nous avons pu observer des documents écrits tels que les livres, les articles, les revues, les journaux, les rapports, les sites internet, les Mémoires etc. Nous devons également insister sur les ouvrages généraux mais avec un accent sur les ouvrages spécialisés. C'est ce qui permettra de mieux circonscrire notre problématique de recherche.

    La documentation demeure un préalable dans le processus de recherche. C'est un véritable point commun chez plusieurs auteurs vu son importance pour la réalisation d'un schéma scientifique. Selon BEAUD Stéphane et FLORENCE Weber s'exprime au sens de la pertinence de la documentation et la lecture en ces termes :

    Vos lectures doivent vous permettre de nous poser les premières questions ou plus exactement de poser des nouvelles questions à une réalité sociale changeante elle-même. Il

    28 WEIL Robert et Jean Pierre DURAND, sociologie contemporaine, Vigot, collection essentielle 1986.

    29 N'da Paul. Méthodologie de la recherche /, problématique à la discussion des résultats. Edition université de côte d'ivoire, Abidjan, 2002. P. 35.

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    vous faut préparer votre enquête c'est-à-dire vos documenter pour divers types de lectures, vous approprier un minimum de connaissances qui vous serons directement utiles. 30

    Toujours dans cet ordre d'idée pour renchérir la place centrale de la documentation chez le chercheur, CRIBIER François et FELLER d'Elise nous également que :

    La lecture d'une enquête par un autre chercheur à l'époque même de la collecte même peut lui permettre de voir les choses auxquelles l'auteur collecteur n'a pas prêté attention. Pour l'auteur, une nouvelle lecture quelques années plus tard conduit à un autre regard sur ce qui a été dit parce que le temps et les questions qu'on pose se déplacent. Enfin l'intérêt de ces enquêtes, la richesse de ce qui a été observé dépasse souvent le projet pour lequel elles ont été menées. De sorte qu'elles pourront être utilisées pour étayer des problématiques différentes voire inattendus.31

    ? L'observation directe

    D'après FERREOL Giles, l'observation est la « constatation d'un fait à l'aide des moyens d'investigation appropriés »32. L'observation directe quant à elle, technique d'enregistrement et de description est une observation. Elle favorise l'accès et l'imprégnation immédiate aux actes et même aux objets.

    Selon ARBORIO Anne Marie et FOURNIER Pierre, « l'observation sur le terrain porte d'abord sur les pratiques sociales qui s'y déploient, qu'elles soient gestuelles ou verbales».33De ce fait, la descente sur le terrain nous permettra davantage de fouiller les informations relatives au facteur de réticences motivées par le regard complexe de cette communauté. Dans cet ordre d'idée, ce même auteur en insistant sur l'importance de terrain pour le chercheur, il précise que :

    « Dans l'observation du sociologue, (...) c'est son intention qui en fait sa spécificité : rechercher ce que la pratique doit à l'immersion de son auteur dans le monde social et ce qui nous dit de son fonctionnement. »34

    30 BEAUD Stéphane et WEBER Florence, Guide de l'enquête de terrain, Paris, la découverte. P 40

    31 CRIBIER François et FELLER d'Elise, Projet de conservation des données qualitatives des sciences sociales, Paris, CNRS-EHESS, P. 13

    32 GILES FERREOL ET PHILIPPE DEUBEL. Méthodologie des sciences sociales. Paris, Armand colin. Collection « cursus » 1993.

    33 ARBORIO Anne Marie et FOURNIER Pierre, Les enquêtes et ses méthodes. L'observation directe, Paris Armand colin, 2005. P. 45.

    34 ARBORIO Anne Marie et FOURNIER Pierre, opot cit.P 71

    Cette technique permet au chercheur d'évaluer par lui-même en même temps ce qu'il voit et observe très méticuleusement. C'est pourquoi, s'intéressant à cette observation, lui, il pense qu'il :

    S'agit de rendre compte de pratique sociale, mettre à jour ce qui les oriente, ce qui amène les acteurs à leur donner telle forme. Cela passe par une présentation des dimensions normatives du contexte pesant sur les pratiques et de la mobilisation des ressources diverses que déploient les acteurs pour s'en rendre maître ou pour s'en accommoder.35

    L'observation directe ici nous a permis d'être le photographe des phénomènes. D'après NZHIE ENGONO Jean citant BERNARD Claude, « l'observateur doit être le photographe des phénomènes. L'esprit de l'observateur doit être passif, il écoute la nature et écrit sous sa dictée ».

    Nous avons de ce fait parcouru de fond en comble le quartier Briqueterie de Yaoundé afin de nous servir des instruments de collectes des données pour recueillir des informations au sujet de ces images. Cela nous a permis d'analyser en profondeur le fondement du rejet de la promotion des campagnes de vaccination et de sensibilisation de soins et de santé gratuits.

    J/Technique d'échantillonnage

    Par échantillonnage, il faut comprendre le nombre restreint de personnes, minutieusement choisi pour apporter des informations crédibles sur le sujet de l'enquête. En d'autres termes, c'est une technique par laquelle le chercheur choisit une partie représentative de la population pour déterminer les caractéristiques de l'ensemble de la population à étudier. Il permet dans une recherche d'obtenir les informations utiles à la compréhension du phénomène étudié. De ce fait nous avons jumelé l'échantillon théorique et l'échantillon aléatoire.

    ? Echantillon théorique et aléatoire

    Pour mieux rendre compréhensible les réticences de résidents de la Briqueterie nous avons opté pour l'échantillon théorique et aléatoire. Ces techniques nous ont permis de parcourir de façon pyramidale notre population cible. C'est dans ce processus que nous avons parcouru la population générale de ce quartier afin de sélectionner les répondants de façon aléatoire.

    35ARBORIO Anne Marie et FOURNIER Pierre, opot cit.45

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    Ici, beaucoup de personnes portées à la critique pourraient se poser la question de savoir qu'est la représentativité d'un tel découpage au regard de l'abondance des éléments susceptibles d'intervenir sur cette problématique. L'échantillon théorique nous a servi d'aller à la rencontre des décideurs ou des personnes ressources susceptibles de donner les informations dans le domaine de la santé. Quant à l'échantillon aléatoire, il a permis de sélectionner les enquêtés de façon aléatoire dans le quartier Briqueterie de Yaoundé. Mais cette opération aléatoire ne doit pas être au sens strict, vu qu'il faut tenir compte des strates sociales.

    K/ Clarification des concepts

    La clarification conceptuelle est entendue comme l'une des parties préalables à toute investigation scientifique. Elle permet au chercheur en science d'apporter des éclaircissements nécessaires à la compréhension des mots clé lors d'une recherche. Cela nous permet d'éviter les confusions et les mauvaises interprétations des résultats de nos recherches.

    C'est toujours en ce sens qu'Emile DURKHEIM dit :

    Toute investigation scientifique porte sur un groupe déterminé de phénomènes qui répondent à une même définition. La première démarche d'un sociologue doit donc être de définir les concepts dont il traite(...) pour que l'on sache bien de quoi il est question c'est la première et la plus indispensable condition de toute preuve de vérification36.

    Pour ce mémoire, les mots clés qui nécessitent des clarifications sont les suivantes : ? Campagne

    C'est une « opération qui vise à transmettre des nouvelles, des informations susceptibles de permettre aux individus de prendre connaissance d'un fait »37 Autrement dit c'est un ensemble d'opérations visant à transmettre de nouvelle.

    ? Centre de vaccination agrée

    Ces sont des formations sanitaires publiques et privées reconnues par le gouvernement et qui sont autorisées à offrir des prestations des soins en vaccination38.

    36 DURKHEIM Emile, les règles de la méthode sociologique, Paris, PUF, 1897, p. 34.

    37 Monika SAJKOWSKA, Protéger les enfants contre les châtiments corporels. Edition Conseil d'Europe. 2005.P15

    38 BERNARD Bruno et Leticia VIGNEAU, l'export facile pour les PME et PMI, Edition CCI, SA. 2000.P8

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    ? Croyances étiologiques

    Ces croyances constituent en des manières populaires ou sociales de penser et de construire les symptômes, les causes, les modes de prévention et de traitement des maladies.

    ? Médecine traditionnelle

    Généralement opposée à la médecine moderne, elle désigne une forme de médecine dite ancienne, utilisée par les générations antérieures. Tout peuple quel que soit son degré d'évaluation, connait ou a connu la médecine traditionnelle. Au regard de ses usages, elle englobe la naturopathie mais elle comporte une dimension mystique car elle utilise, surtout en Afrique des canons, des initiés Exemple, les cauris, les rites de purification, les sacrifices, ... Et, ses praticiens sont appelés par des termes forts et révélateurs (Voyants, Malan,).

    ? Représentations Sociales

    Les représentations sociales sont nées du concept sociologique des représentations collectives énoncé par Emile Durkheim.

    Selon Denise Jodelet, la représentation peut se définir comme « une forme de connaissance, socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d'une réalité comme un ensemble social »39.

    Du latin « repraesentare » le verbe représenter signifie littéralement « rendre présent ». Se représenter un objet désigne cependant l'action de le rendre perceptible au moyen d'une image ou d'un symbole, ce qui nous permet de concevoir la représentation comme une symbolique dont le contenu se rapporte à un objet représenté, nous comprenons aussi qu'il y'a pas de représentation sans objet. Elle est représentation de quelque chose d'après Jodelet. La représentation constitue donc une forme de savoir du type social qui permet au sujet d'illustrer et de s'approprier son objet.

    Elle est cependant une expression sociologique de l'objet par le sujet. Cet « aspect revoit au caractère constructif, créatif, autonome de la représentation qui comporte une part de re-construction, d'interprétation de l'objet et d'expression du sujet ». Jodelet 1989. Ceci renvoie à un acte par lequel le sujet se rapporte immédiatement à l'objet. Elle devient alors comme un système d'imprégnation de la réalité dont parle Abric, 1994. Un peu plus loin, Jodelet réoriente ce concept en disant que c'est « une forme de connaissance de

    39Dénise JODELET, Les représentations sociales. Paris, PUF, 2003. 454p.P 175

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    connaissance spécifique, le savoir de sens commun, dont les contenus manifestent l'opération du processus n soin et à la santé et développe des réticences.

    ? Vaccin.

    C'est un médicament qui aide logiquement à prévenir une maladie. Les vaccins aident l'organisme à produire des anticorps. Ces anticorps sont administrés par injection ou par voie orale. Le point sur les vaccins et la vaccination dans le monde40. Bibliothèque de l'OM. Sheila Davez. 2004.

    PLAN DU TAVAIL

    Notre travail s'ouvre par une introduction générale. Ensuite, deux axes de réflexions réparties en quatre chapitres structurent notre développement. La première partie de ce travail s'ouvre sur la promotion de soins et de santé gratuits au Cameroun. Le premier chapitre de notre travail de recherche s'intitule la politique de gestion des campagnes de soin et santé au Cameroun.

    S'agissant du deuxième chapitre de cette première partie, il s'intitule, les stratégies pratiques de campagnes de soins et de santé gratuits dans l'aire de santé de la Briqueterie.

    La deuxième partie de notre travail de recherche est titrée, les représentations sociales des campagnes de soins et de santé au Cameroun. Le troisième chapitre en même temps le premier de la deuxième partie s'intitule, le regard des habitants de la briqueterie. Nous avons aussi titré le quatrième chapitre de notre devoir la conjoncture et la naissance des pistes de réticences aux CSSG. Et, enfin nous avons terminé par une conclusion générale.

    Plan de localisation

    Tout d'abord, il s'agit ici de la capitale politique du cameroun, siège des institutions et/ ou des hautes décisions sont prises comme le cas de la validation des campagnes de soins et de santé gratuits. Bien évidemment, elles sont répandues partout dans le triangle national

    40 Sheila DAVEZ, bibliothèque de l'OM. 2004.

    pour jouer en faveur de l'amélioration de la santé des camerounais en servant de lutte plus précisément contre les maladies évitables.

    Secondairement, l'arrondissement de Yaoundé II qui habite le quartier Briqueterie et l'un des grands arrondissements de la capitale. Le quartier Briqueterie dans son hétérogénéité sur tous les domaines relèvent une population variée mais prédominée par les venants du septentrion.

    Troisièmement, sur le plan géographique, ce quartier se limite au Nord par le quartier Messa, au Sud par le quartier Bastos, à l'Est par le secteur Warda et à l'Ouest par le quartier Tsinga. Il est traversé par des routes entrecroisées mais beaucoup des rues et des couloirs étroits dont cette population empreinte pour vaquer à leurs occupations. Des écoles, des Eglises et des mosquées surtout sont présentes dans ce quartier. La carte ci-dessous édifie davantage sa position.

    Source : document des campagnes de santé consulté au Centre de Santé PMI-Brique.

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    PREMIERE PARTIE :

    PROMOTION DES CAMPAGNES DE SOINS ET DE SANTE GRATUITS AU CAMEROUN

    « Avant de parler des campagnes gratuites, il faut se demander pourquoi organise t'-on les campagnes de soin et de santé gratuits »41 Charles NSANGOU.

    41 Dr NSANGOU Charles, entretien du 05/05/2018.

    CHAPITRE I :

    LA POLITIQUE DE GESTION DES CAMPAGNES DE SOIN ET SANTE

    GRATUITS AU CAMEROUN

    La gratuité des soins est une activité très importante pour assainir la couche non seulement vulnérable mais aussi toute la couche sociale en cas de riposte à une épidémie et bien d'autres maladies pandémiques. C'est une activité qui vise à améliorer les conditions de vie de la population par le biais de la réduction et le contrôle des maladies évitables. Les CSSG permettent de « couvrir une très grande cible »42. L'OMS en collaboration avec le MINSANTE, qui met sur pied des unités de services de santé telle que le PEV qui cherche à réduire l'incidence des épidémies et d'éradiquer totalement d'autres qui nuisent à la santé notamment infantile. La promotion des campagnes de soin et de santé gratuits permet de renforcer l'immunité collective chez les individus. C'est pourquoi il est nécessaire au Cameroun d'organiser les campagnes de ripostes pour les cas des maladies comme le tétanos et les campagnes de suivi pour réduire l'incidence des maladies telles que la polio et bien d'autres. Ce faisant, notre chapitre I présente la politique de gestion des campagnes de soins et de santé gratuits à partir des campagnes, de l'historique et des paramètres dans le cadre des soins de santé.

    I- Historique et présentation des campagnes gratuites au Cameroun

    A partir de la seconde moitié du XIX ème siècle, le monde connait une prodigieuse transformation qui se poursuit encore de nos jours. Les savants dans leurs recherches ont multiplié des découvertes et des inventions et celle-ci ont profondément modifié la condition de vie de l'homme. C'est ainsi que LOUIS PASTEUR découvre le microbe et les moyens de lutte comme le vaccin. Sa découverte a permis la prévention des certaines maladies de la petite enfance et les maladies évitables. D'où l'importance de mettre sur pied des campagnes des vaccinations généralisées et même gratuites de la population, surtout « pour les enfants issus des familles les plus démunies »43 ou encore des familles dont la précarité est la chose la mieux partagée.

    42 Dr NSANGOU Charles, PEV, entretien, du 05/05/2018.

    43 Dr AYISSI NKO Georges, DLMEP, Entretien du 02/05/2018.

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    La population camerounaise est estimée à vingt-cinq million d'habitants de nos jours d'après les rapports statistiques du BUCREP, plus de 45% vivent dans les villes. De 1998 à nos jours l'espérance de vie a légèrement baissé. Cette expérience de vie a quitté de 53ans à 49 ans chez les hommes et de 56ans à 53ans chez les femmes. L'indice de développement humain classe le Cameroun à la 130ème place avec un PIB toujours relativement faible. OKALLA Raphael et VIGOUROUX Alain le44 précisent que l'économie camerounaise a subi comme celle de tous les pays de la région les revers de la crise économique mondiale. Les effets de cette dernière se sont particulièrement aggravés en 1992 avec les opérations « villes mortes », et les conséquences des plans d'ajustements structurels conduits sur l'instruction du FMI. De ce fait, l'Etat a dû faire des licenciements massifs dans les services privés et même dans la fonction publique. La population dont l'emploi est maintenue, le salaire était réduit à la baisse deux fois de suite. La population s'est appauvrie pendant la période 1987-1996 et la croissance retrouvée n'a pas encore effacé les signes de cette pauvreté. Les salaires, de nouveau versés régulièrement, sont restés faibles, et la mise en oeuvre des réformes du système de santé ne peut être effective que pour des zones bénéficiant d'aides extérieures. Le Cameroun comme bien d'autres Etats africains sera à la recherche des stratégies pour améliorer le système de santé de sa population.

    Il est à noter également que depuis 1990 plusieurs partis politiques sont autorisés à exercer leurs activités dans le pays. La constitution du 18 janvier 1996 consacre le principe de décentralisation avec l'organisation du pays en collectivités décentralisées (régions et communes). Chaque région est censée être compétente pour organiser son développement économique, social, sanitaire, éducatif, culturel et sportif. Cependant, certaines institutions prévues par la constitution de 1996 n'ont pas encore été mises en place.

    C'est ainsi que des nombreuses reformes seront faites dans le cadre d'améliorer la condition de santé. L'Etat Camerounais a alors pensé rapidement de mettre en place plusieurs réformes du système de santé en gardant comme cadre général le développement des soins à partir de la promotion des campagnes de soin et de santé gratuits. Cette politique attire les bailleurs de fonds internationaux qui financeront des projets de développement sanitaire dans toutes les régions du Cameroun.

    Voilà pourquoi dans les années 1989, on assiste à la mise sur pied d'une direction de la médecine préventive pour améliorer la politique nationale de santé partant de résolution

    44 OKALLA Raphael et VIGOUROUX Alain, « CAMEROUN : de la réorientation des soins primaire plan national du développement », Article publié en Mars 2006.

    6

    internationale et des expériences nationales ou encore de la population bénéficiaire. Inscrit dans un document intitulé « déclaration nationale de la politique de soin de santé primaire », elle est entrée en vigueur en 1993.

    En plus, lors de la conférence d'Alma Ata en union soviétique en septembre 1978, les représentants du gouvernement et d'organismes non gouvernementaux, s'étaient fixés pour objectifs « santé pour tous en l'an 2000 ». Pour y parvenir, on devrait faire appel à toutes les ressources médicales disponibles. La déclaration d'Alma Ata, pose alors les bases historiques de la politique officielle. Elle encourage seulement les méthodes efficaces sur la base d'expériences médico-scientifiques. Cette déclaration va s'intéresser beaucoup plus aux enfants car les plus jeunes représentent jusqu'ici la cible importante. En Afrique par exemple, plus de 90% des 300 à 500 millions des cas de paludisme qui surviennent chaque année dans le monde selon les estimations touchent des africains principalement des enfants de moins de 5 ans, mais la plupart adopte déjà des meilleures politiques de traitement par des campagnes gratuites que propose l'OMS. Depuis 1986 d'après le rapport de l'OMS, in the Health of the people: African regional health report:

    La plupart des pays africains réalisent des progrès satisfaisants sur les maladies évitables de l'enfant. La poliomyélite est en passe d'être éradiquée et la couverture par la vaccination anti rougeoleuse atteint ou dépasse 37% des pays de la région. Le nombre de décès de la rougeole a diminué de près de 50% depuis 1999 et au cours de la seule année 2005,75 millions d'enfants ont été vaccinés contre cette maladie45.

    C'est ce qui permet de voir sur le plan historique le travail effectué et l'effort à fournir pour améliorer la santé des jeunes enfants d'Afrique et au Cameroun en particulier.

    De même, la vaccination et la sensibilisation, dans l'optique de réduire et même d'éradiquer les maladies sont aussi reconnues comme une des mesures les plus efficaces pour prévenir la mortalité, la morbidité et les complications des maladies infectieuses chez les enfants. D'après le rapport de l'OMS, on estime qu'environ trois millions de décès sont évités chaque année dans le monde grâce à la vaccination et à la sensibilisation, on éloigne près de 750.000 enfants de souffrir de sérieux handicaps physiques, mentaux ou neurologiques.

    Dans les années 1974, l'OMS avait lancé un programme de la vaccination mondiale connu sous le nom de Programme Elargi de la Vaccination(PEV) comme l'une des méthodes

    45 OMS, Rapport de l'OMS, in the health of the people: African regional health report. 1986.

    mieux encore des interventions en santé primordiale pour s'éloigner davantage de la morbidité et la mortalité infantile. Le Programme Elargi de la Vaccination a alors pour but de vacciner les enfants, de faire disparaitre les maladies, les épidémies dans la société.

    En plus de l'amélioration de la santé et particulièrement la santé infantile, la vision et la stratégie mondiale élaborées par l'OMS pour l'Afrique envisagent un monde dans lequel chaque enfant, adolescent et adulte dispose d'un accès équitable aux services de vaccination. Elle recommande également que l'on atteigne « un taux de couverture vaccinale nationale d'au moins 90% dans tous les pays et d'au moins 80% dans chaque district 46».

    I-1 La santé et son fonctionnement

    L'organisation du système de santé camerounais a été définie à nouveau en 1989 par le Ministère de la Santé Publique par le décret N°89/011. Le Ministère de la Santé Publique est garant de la conception et de la mise en oeuvre de la politique en matière de santé. A ce titre, il élabore les stratégies de mise en oeuvre de la politique de santé; assure l'organisation, le développement et le contrôle technique des services et des formations sanitaires publics et privés ; contrôle l'exercice des professions des professionnels de la santé, assure la tutelle des ordres professionnels correspondants et des organismes de santé publique ; élabore et met en oeuvre le plan de formation des personnels en service au Ministère de la Santé Publique ; concourt à la formation et au recyclage permanents des personnels des corps de la santé publique ; gère les établissements publics sanitaires ; concourt à la promotion de la coopération en matière de santé ; gère la carrière des agents publics en service au Ministère de la Santé Publique ; prépare la solde et les accessoires de solde desdits agents ; veille au respect de la carte sanitaire nationale et à sa mise à jour47

    I-2 Les CSSG : une nécessité pour réduire la mortalité et la morbidité

    Après de nombreuses années des campagnes de soins et de santé gratuits ininterrompues dans le monde, celles-ci sont à la croisée des chemins. Grâce aux efforts des gouvernements, les campagnes de soin et de santé gratuits aident chaque années 2,5 millions d'enfants. Mais dans les pays en développement, 30 millions de mineurs ne sont pas toujours protégés et, parmi eux, 11 millions meurent tous les ans à cause des maladies parfaitement évitables. Pour cela, WIILLIAM FOEGE dira : « Je ne connais aucune autre initiative qui ait

    46 5éme session du comité régional de l'OMS 2006-2015.

    47 Deuxième enquête sur le suivi des dépenses publiques et le niveau de satisfaction des bénéficiaires dans les secteurs de l'éducation et de la santé au Cameroun. Rapport rincipal volet santé. Décembre 2010.

    8

    laissé un héritage aussi important à l'humanité, avec ses effets aussi profonds et positifs que la vaccination « »48.

    Il continu en démontrant dans qu'elle mesure des générations d'adultes en bonne santé doivent la vie à la vaccination, qui les a protégés dans leur enfance contre les maladies meurtrières.

    Par ailleurs jusqu'à présent, d'après les statistiques des Nations Unies et de l'UNICEF, 30 millions d'enfants ne sont pas vaccinés avant leur premier anniversaire dans les pays en développement. Plus de 900.000 enfants chaque année souffrent de la rougeole (les enfants de moins de 5 ans).

    Les enfants du monde entier notamment ceux des pays en développement doivent bénéficier des avantages de la science et de l'expérience acquise en matière de la quête de l'amélioration du domaine de santé. L'OMS, l'UNICEF, le PLAN et bien d'autres organismes du domaine de santé exerce pour la cause favorable en l'amélioration de la condition de vie. Ces différents partenaires en collaboration avec le Cameroun jouent en faveur de réduction de la morbidité.

    Ici la responsabilité généralisée est de faire en sorte que les maladies telles que la polio, la rougeole, le paludisme, la rubéole et autres épidémies infantiles disparaissent. C'est ainsi qu'on va également comprendre que, le problème de l'accès généralisé de soins et de santé revêt jusqu'à nos jours une importance primordiale, ceci notamment dans les pays du tiers-monde où le problème réel lié au financement tend à exclure ou encore à délaisser le domaine de soins de santé.

    Ici, l'expérience de la mise sur pied d'un mouvement de sensibilisation ou encore de vaccination mérite un examen attentif. C'est ainsi que cette mesure devant permettre l'amélioration s'accompagne d'un effort considérable d'accroissement de l'offre et d'unification du secteur public de santé, contribuant à l'état sanitaire de la population. C'est dans cette logique que la nécessité de disposer de cadres de santé et la réduction des personnels de l'assistance technique étrangère à partir de l'indépendance, ont conduit à la mise en place d'un vaste programme de formation non seulement à l'intérieur du pays, mais aussi à l'étranger grâce à des bourses d'études. Parallèlement, il y'aura des constructions des structures sanitaires aussi bien publiques que privées. C'est ainsi qu'à partir du début des

    48 Dr FOEGE William, Religion and health of the public: shifting the paradigm. Univers of Michigan 2010.

    9

    années 1980, guidées par des expériences de santé communautaire et bien d'autres méthodes liées au développement de la santé à l'instar des conférences (Alma Ata, Bamako, Harare) le Cameroun a mis sur pied plusieurs stratégies pour assurer le développement de la santé primaire. Raphaël OKALLA et Alain VIGOUROUX précisent en ces termes :

    Le Cameroun a mis sur pied plusieurs réformes du système de santé gardant comme cadre général le développement des soins de santé primaire. Cette politique attirera les bailleurs de fonds internationaux qui financeront des projets de développement sanitaires dans des régions différentes, contribuant par là une certaine balkanisation de l'organisation des soins de santé dans le pays associé à un recul du rôle de l'Etat. Trois étapes sont identifiables dans le processus de réforme actuelle pour le renforcement du système de santé de district : la préparation de la réorientation de soins et de santé primaire (RSSP) ; la RSSP elle-même et le plan national du développement sanitaire49.

    Cet effort attire les bailleurs de fonds internationaux qui financeront les projets de développement sanitaire. L'Etat camerounais également va emboiter le pas en engageant pour le compte du plan de transition (2017-2018), une somme de 30 milliards et 500 000 000 millions. Cette somme débloquée devrait servir immédiatement à « l'éradication totale de la poliomyélite »50

    Cela passe, a souhaité le ministre MAMA FOUDA51 par la prise de conscience de l'importance de cette opération, la conduite quotidienne des actions nécessite l'interpellation de tous les acteurs. Mais l'argent manque. Le budget prévisionnel de ce plan s'élève à près de 37,5 milliards FCFA l'Etat ne le finance qu'à la hauteur de 5,3 milliards. Le pays est donc fort dépendant du financement extérieur, ce qui peut concomitamment affaiblir la vaccination de routine. Face à ce manque de financement, les agents (pouvoirs publics) en charge de lutte contre la poliomyélite doivent s'appuyer sur les acquis de la mise en oeuvre du Programme Elargi de la Vaccination.

    Pour le cas de la rougeole et la rubéole, ce sont des maladies causées par des virus bien connus. La rougeole se manifeste par la température élevée, un nez qui coule, une importance toux et de la conjonctivite. Pour la rubéole, certaines personnes font même la maladie sans s'en rendre compte. Mais ces deux maladies peuvent avoir des conséquences dramatiques chez l'enfant et chez la femme enceinte qui n'ont pas reçu de vaccin.

    49 OKALLA Raphael et VIGOUROUX Alain, « Cameroun : de la réorientation de soins de santé primaire au plan nation de développement sanitaire ». Article publié en Mars 2006

    50 MAMA FOUDA André, Discours du ministre de la santé. Jeudi 19 novembre 2015 à Yaoundé

    51 . André MAMA FOUDA, Discours du ministre de la santé. Jeudi 19 novembre 2015 à Yaoundé

    30

    D'après MAMA FOUDA, dans certains districts de santé, on est passé de 40 décès causés par ces maladies en 2014 à 74 cas en 2015 : « C'est dans l'objectif de réduire la morbidité et la mortalité insupportable à ces deux pathologie que le MINSANTE organise sur tout le territoire une campagne de vaccination préventive avec le vaccin combiné rougeole rubéole (RR) du 20 au 29 novembre 2015 »52.

    Au Cameroun, l'introduction du Programme Elargi de la Vaccination est également liée à une couche d'enfants à risque qui comprend des enfants vivant dans des secteurs non hygiéniques. Des disparités ont été reportées dans les années 2015 avec respectivement 4,5% et 5,1% dans la région du centre. Mais le Cameroun est aussi confronté à des nombreuses d'autres épidémies comme le choléra, la fièvre jaune, la rougeole, et bien d'autres.

    I-3. État de lieu et politique de gestion

    L'homme dans son milieu de vie, est confronté aux problèmes de santé auxquels il tente d'apporter de solutions. Au fur et à mesure que le nombre de réticence va croissant ou encore se prolifère, les pays industrialisés développent des nouveaux vaccins pour éradiquer les maladies naissantes. C'est ainsi que :

    La plus part du budget de l'Etat alloué à la santé aculé entre 5,5 et7% depuis 2011 au Cameroun, alors la déclaration d'Abuja préconise 15% des données publiées par le MINSANTE .Dans le volet des ressources financières la dépense totale de santé par habitant est de 3400fca/an .Le paiement direct des ménages (70%) étant par ailleurs jugé « très élevé »S'agissant de niveau de couverture en santé de la population, et selon les chiffres officiels, seulement 6,46% de la population camerounaise est couverte par un mécanisme de protection sociale en santé, la majorité ne faisant d'aucune dispositif de protection du risque financier ,et continuant de supporter les dépenses directes de santé à travers le paiement personnel des soins. Le pays enregistre également une forte fragmentation de la santé avec taux de mutualisation très faible (2%), plusieurs dispositifs de gratuité et subventions dédiés à des cibles ou des maladies spécifiques mais avec une couverture très limitée53.

    Ici nous constatons que ce département ministériel fonctionne avec un budget relativement faible dans la mesure où l'allocation des ressources se fait sur une base égalitaire. Le MINSANTE explique que « 33% de ces dépenses sont destinées aux fonctions administratives alors que 42% vont aux mutuelles de la santé avec une redevabilité et une

    5252 Journal Cameroun tribune du vendredi 20 novembre 2015. Consulter le 15 mars 2018 au site Cameroon infos net.

    53www. Cameroon info net. Cameroun tribune 30 janvier 2018

    3

    transparence faible »54. Ces difficultés significatives vont permettre au gouvernement camerounais soucieux de la santé de la population de multiplier des contrats avec les bailleurs de fond pour bénéficier d'une couverture vaccinale, la protection contre les infections microbiennes et surtout la lutte contre les maladies infantiles.

    La gravité du paludisme qui, sans cesse cause des hécatombes en Afrique et au Cameroun a permis au gouvernement c'est-à-dire le ministère de la tutelle de mettre sur pied successivement des campagnes de distribution des moustiquaires imprégné MILDA 2011 et en 2016, disons environ cinq ans après. De ce fait, lors de la deuxième campagne nationale de distribution, 12,350 millions de MILDA ont été mis à la disposition des agents distributeurs pour couvrir l'étendue de chaque région du territoire camerounais. Le ministre de la santé s'est donc engagé à atteindre la couverture universelle des populations afin de diminuer d'une manière significative la morbidité et la mortalité dues au paludisme.

    Le partage des moustiquaires ici fait preuve de l'effort du gouvernement pour bannir le paludisme du triangle national car chaque circonscription sanitaire bénéficie d'un nombre suffisant des moustiquaires à distribuer à sa population.

    I-4 Une mission de l'Etat camerounais pour sauvegarder le bien être.

    Tableau 1 : Tableaux d'arrimage des objectifs de la stratégie sectorielle de la santé aux objectifs du développement durable.

    ODD liés à la santé

    SSS (stratégie sectorielle de santé) 2015- 2027

    ODD n°3.1 : d'ici à 2030, faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70

    pour 100 000 naissances vivantes.

    Réduire la létalité hospitalière et

    ODD n°3.2 : d'ici à 2030, éliminer les décès

    communautaire des maladies

    évitables de nouveaux nés et d'enfants de moins de 5

    prioritaires transmissibles et

    ans, tous les pays devant chercher à ramener la

    non-transmissibles, la mortalité

    mortalité néonatale à 12 pour 1 000 naissances vivantes au plus et la mortalité des enfants de moins de 5 ans à 25 pour 1 000 naissances vivantes au plus.

    maternelle et infanto-juvénile.

    ODD n°3.3 : d'ici à 2030, mettre fin à l'épidémie de

    Réduire l'incidence des maladies

    SIDA, à la tuberculose, au paludisme et aux maladies

    transmissibles à l'horizon 2027.

    54 www.Cameroon info net. Cameroun tribune. 30 janvier 2018.

    tropicales négligées et combattre l'hépatite, les

    maladies transmises par l'eau et autres maladies transmissibles.

     

    ODD n°3.4 : d'ici à 2030, réduire d'un tiers, par la prévention et le traitement, le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles et promouvoir la santé mentale et le bien-être.

    Réduire l'incidence/prévalence des

    principales maladies non-

    transmissibles d'ici 2027.

    Réduire létalité hospitalière et

    communautaire des maladies

    prioritaires transmissibles et non
    transmissibles, la mortalité maternelle et infanto-juvénile.

    ODD n°3.5 : Renforcer la prévention et le traitement de l'abus de substances psychoactives, notamment de stupéfiants et d'alcool.

    Amener la population à adopter les comportements sains et favorables à la santé d'ici 2027.

    ODD n°3.6 : D'ici à 2030, assurer l'accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative, y compris à des fins de planification familiale, d'information et d'éducation, et la prise en compte

    de la santé procréative dans les stratégies et
    programmes nationaux

    Réduire les besoins non couverts en

    planification familiale d'ici 2027

    principalement chez les
    adolescents.

    ODD n°3.8: Faire en sorte que chacun bénéficie d'une couverture sanitaire universelle, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de

    qualité et d'un coût abordable.

    Réduire les paiements directs des

    ménages à
    travers une politique de financement équitable et durable.

    ODD n°3.10 : Appuyer la recherche et la mise au point de vaccins et de médicaments contre les maladies, transmissibles ou non

    D'ici 2027, assurer le développement

    de la recherche en santé et la

    disponibilité d'une information
    sanitaire de qualité pour une prise de décision basées sur les évidences à tous les niveaux de la pyramide.

    33

     

    D'ici 2027, augmenter la disponibilité

    des RTS

    ODD n°3.11 : Accroître considérablement le budget de la santé et le recrutement, le perfectionnement, la formation et le maintien en poste du personnel de

    de qualité dans 80% des structures sanitaires

    santé.

    (Districts de santé, DRSP, Directions techniques

    centrales).

    ODD n°3.12 : Renforcer les moyens dont disposent

     

    tous les pays, en particulier les pays en

    développement, en matière d'alerte rapide, de
    réduction des risques nationaux et mondiaux et de gestion des risques sanitaires.

    D'ici 2027, réduire les risques

    survenus des maladies à potentiel
    épidémique y compris les zoonoses dans au moins 90% des districts.

    Source : profil sanitaire analytique. Cameroun. 2018. p. 30.

    L'analyse de tableau1 nous permet de comprendre des nouvelles stratégies et des dispositions mises sur pied pour réduire ou encore stopper la croissance de la morbidité au Cameroun. Cette mission de l'Etat camerounais, a précisé Charles NSANGOU, « a comme but principal de sauver les vies des jeunes Camerounais. En ce sens l'Etat nous aide »55.

    I-4-1. Les campagnes de soins gratuits et le programme élargi de la vaccination.

    Le Programme Elargi de la Vaccination (PEV) est un programme mondial institué en 197456 pour la lutte contre les maladies de l'enfance évitables par les programmes de vaccination. Il a pour but principal, la réduction du taux de mortalité et morbidité dues aux maladies évitables.

    Conformément aux objectifs mondiaux fixés par l'OMS, le Programme Elargi de la Vaccination a étendu son domaine d'intervention aux activités de surveillance de la réduction et d'éradication voire l'élimination de la maladie. Il permet la mise oeuvre de plusieurs composantes telles que les vaccins, leur traitement et même leur manipulation. Le PEV, dans le cadre de la mobilisation sociale s'ouvre à la population dans l'ensemble pour traiter et surveiller les épidémies. D'où « l'intervention de masse »57 dont parle Georges AYISSI NKO

    55 Dr NSANGOU, PEV, entretien du 05/05/2018.

    56 www.PEV.au Cameroun. Mars 2014. Consulté et téléchargé le 01/02/2018.

    57 Dr AYISSI NKO, direction nationale de lutte contre les épidémies et les pandémies. Entretien du 02 mai 2018. 57 Dr GEORGE NKO, DLMEP, entretien du 02/05/2018.

    3

    De nos jours le Programme Elargi de la Vaccination fait face à des nouveaux défis tels que la réalisation d'activité de vaccination supplémentaire ou campagnes gratuites de masse (Journée Nationale de Vaccination) et le maintien des couvertures vaccinales grâce à la stratégie d'Atteindre Chaque District (ACD) ou aires de santé.

    Le PEV au Cameroun a vu le jour en 197658. Depuis le mois d'août 2002, ce programme fonctionne au niveau central sous la responsabilité d'un groupe technique (GTC) rattaché au cabinet du ministre de la santé publique. Ceci pour lui conférer une bonne visibilité permettant d'avoir un impact positif sur l'atteinte de ses objectifs.

    a) Objectif du PEV dans le cadre d'éradiquer les maladies évitables

    Selon « la Vision et Stratégie pour la Vaccination » (GIVS) le Programme Elargi de la Vaccination vise au plus tard en 2000 accroitre la couverture vaccinale.

    En effet, les pays devront instaurer une couverture vaccinale d'au moins 90% au niveau nationale d'au moins 80% dans tous les districts ou entités administratives équivalentes.

    Il vise également à réduire la mortalité de la rougeole. A l'échelle mondiale, la mortalité due à la rougeole devra diminuer de 90% par rapport au taux de 2000. Au plus tard en 2015 il devrait maintenir la couverture vaccinale prévue pour 2010 conformément à l'objectif fixé aura été maintenue. Le PEV devrait réduire la morbidité et la mortalité à l'échelle mondiale, les mortalités infanto-juvéniles dues aux maladies à prévention vaccinale auront diminué de deux tiers au moins par rapport au taux des années 2000.

    La population cible ici est constituée des « enfants de zéro à onze mois puis les enfants de zéro à cinq ans et les femmes »59 dans l'optique de protéger les enfants contre le tétanos maternel, néonatal, bref toutes les maladies évitables.

    c) Mission du PEV dans les aires-urbains de santé

    Depuis sa création au Cameroun, le PEV vise à réaliser des projets qui tournent autour de la réduction et de l'éradication des certaines maladies notamment les épidémies évitables. Il a comme objectif principal, réduire la mortalité due aux maladies évitables du PEV et autres maladies pour lesquelles on dispose de vaccins.

    58 www.PEV au Cameroun. Mars 2014. Consulté et téléchargé le 01/02/2018.

    59 Dr NSANGOU, PEV, entretien du 05/05/2018.

    35

    Ici, il vise alors à assurer une couverture vaccinale d'au moins 90% pour tous les antigènes du PEV, éradiquer totalement la poliomyélite, éliminer le tétanos néonatal, contrôler la rougeole et les autres maladies cible du PEV. C'est que Charles NSANGOU reprécise que « la mission la plus importante est aussi de veiller à la santé pour tous. Puisque dans notre programme, déjà avec trois cas de rougeole, on parle d'une épidémie. Et cela revient chaque trois an»60.

    I-4-2. La provenance et gestion des vaccins ; objet de réticence à la briqueterie.

    L'étude menée auprès des personnels de la santé depuis le ministère de la santé publique dégage le processus et les méthodes qui concourent autour de ce projet. Il ressort de cette étude que l'estimation des besoins annuels pour parvenir aux soins des résidents est faite à partir de la méthode de la population cible. De ce fait, nombreux organismes internationaux connus sous le nom des ONG-SANTE (Banque Mondiale, Unicef, Plan...) interviennent avec un pourcentage considérable dans l'optique de lutter contre les maladies évitables ainsi que l'appui de la nation Camerounaise. Selon Charles NSANGOU,

    Certains pensent que l'Etat camerounais bénéficie les vaccins gratuitement alors que l'Etat paye. Il paye chers ces vaccins. Cette année nous sommes à la fin du premier trimestre et l'Etat est déjà à près de 3 milliards uniquement pour cette année 2018. Avec cette dépense on risque d'atteindre cinq milliard avant la fin d'année61.

    Nous comprenons dès lors qu'en plus de l'offre extérieure, l'Etat camerounais contribue pleinement pour l'achat et le suivi de la santé de la population

    Enfin, les campagnes de soins et de santé gratuits au Cameroun sont avant tout une activité de masse qui consiste à couvrir l'étendue du territoire sur la question de renforcement du système de santé. Ces sont des activités de traitement subdivisées en deux types. Nous avons énuméré les campagnes de suivi et les campagnes de riposte.

    I-4-3. Les types de CSSG au Cameroun.

    a) La campagne de riposte au soin et à la santé.

    C'est une campagne conduite par le MINSANTE et L'OMS au sujet des certaines maladies dont la morbidité est de grande envergure. Cette campagne permet de faire disparaitre mieux encore, d'éliminer radicalement ces maladies.

    60 Dr NSANGOU, PEV, entretien du 05/05/2018.

    61 Dr NSANGOU, PEV, entretien du 05/05/2018.

    36

    La campagne de riposte de soins et de santé porte également une mission depuis le niveau mondial d'éradiquer les épidémies très dangereuses, capable de faire mal à l'humanité de façon considérable. C'est le cas de la poliomyélite qui est une épidémie à l'échelle mondiale. Et compte tenu de sa gravité et sa capacité de détruire l'homme, la mission de l'OMS en collaboration avec le MINSANTE est d'éradiquer ce fléau. L'objectif d'éradication était prévu ici depuis 2010 et d'après cette prescription, on ne devrait plus parler de la polio.

    En effet, l'accomplissement d'éradication de la poliomyélite fixé en 2010 n'a pas été respecté. D'après Charles NSANGOU, c'est l'échec de l'objectif de 2010 qui crée le prolongement d'une nouvelle mission, celle d'atteindre 2015.

    L'année 2015 était alors devenue décisive pour l'éradication totale de cette maladie évitable. Cependant, compte tenu des irrégularités, le poliovirus insiste et persiste au sein des communautés. C'est la raison pour laquelle, grâce à ces infirmités, le MINSANTE en collaboration avec l'OMS, est obligé de prolonger la date jusqu'en 2020 pour atteindre cet objectif.

    Avec le cas de la rougeole qui est également une maladie à haut risque de contamination, l'Etat s'insère aussitôt dans le processus d'éradication de cette maladie. De ce fait, cette campagne est organisée tous les trois ans pour permettre de prévenir la rougeole chez les enfants, étant donné que la rougeole fait partir des plus contagieuses des maladies infectieuses. Selon Charles NSANGOU, « comme nous sommes en 2018 et c'est l'année de l'épidémie de rougeole on aura l'autre en 2021. Présentement il y'a déjà des cas dans la région septentrionale de notre pays »62.

    L'alliance Etat, GAVI, L'UNICEF détiennent comme priorité l'organisation et la diffusion. Ainsi, vivre avec ce genre d'épidémie n'est pas favorable pour le Cameroun étant donné que la population camerounaise est essentiellement jeune. C'est une société de procréation accélérée. Nous dit Georges NKO AYISSI : « prendre en compte tous les dispositions nécessaires pour permettre à la couche vulnérable et non vulnérable de parvenir à une santé saine »63

    62 Dr NSANGOU, PEV, entretien du 05/05/2018.

    63 Dr George NKO AYISSI, DLMEP, entretien du 02/05/2018.

    La campagne de riposte doit être un conditionnement dans tous les pays afin d'éradiquer les maladies à haut risque. Car ce sont ces épidémies qui créent la morbidité très élevée.

    Dans ce cas, le Cameroun soucieux de sa jeunesse qui, d'après le dicton « fer de lance de la nation » doit s'arrimer au processus de lutte contre les épidémies à l'instar de poliovirus, la rougeole et bien d'autres. C'est ainsi que, pour le Dr Charles NSANGOU du PEV, « la découverte d'un seul cas est déjà un risque car la contamination est très élevée » Ce sont des maladies qui se transmettent souvent par voie aérienne lorsqu'une personne infectée tousse, éternue ou postillonne puis on peut aussi parler des objets contaminés, comme le cas de la rougeole.

    La campagne de riposte demeure alors une meilleure façon de se protéger contre la rougeole c'est la vaccination. Alors bien tolérée et gratuite, la vaccination anti-rougeoleuse (rougeole-oreillons-rubéole) doit déjà être quasi-automatique chez le nourrisson. On devrait l'appliquer suivant le calendrier de la vaccination auprès des enfants cibles.

    De même la fièvre jaune également est une maladie virale décrite pour la première fois au milieu du XVI siècle au YUCATAN au Mexique. Son virus d'après les documents des laboratoires est appelé virus amaril. C'est un arbovirus transmis par un insecte vecteur tout comme le paludisme. C'est également une endémique en Afrique centrale dont loge le triangle national. Cette maladie (fièvre jaune) est susceptible d'augmenter le taux de mobilité car elle est vraiment mortelle. Pour alors créer un couloir de disparition à cette maladie, les études des grands chercheurs en médecine ont facilité la réduction et le contrôle de cette maladie.

    En effet, la protection contre cette maladie mortelle passe bien évidement par la vaccination compte tenu de son aspect très dangereux, le gouvernement camerounais va multiplier les stratégies de contrôle pour éradiquer ce fléau à travers cette politique de gestion. Les campagnes de soin et de santé gratuits arrivent dans l'optique de faire disparaitre la fièvre jaune regardée sous l'angle d'un mal qui tue les enfants du Cameroun.

    b) Les campagnes de suivie

    Les campagnes de suivi ici s'enracinent autour du projet de lutte contre les pandémies, les épidémies qui créent la morbidité des enfants camerounais. Cette politique avec la

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    stratégie de lutte à travers la campagne de suivi, permet à la population locale de se déplacer pour aller bénéficier la vaccination des enfants au niveau des sites indiqués. Les sites indiqués ici peuvent être les centres de santé, les hôpitaux et bien d'autres.

    TOTCHUM64 indique l'importante liée à cette pratique dans l'optique de suivre de façon permanente les individus ou encore la couche populaire dans ce vaste quartier de la Briqueterie.

    La campagne de suivi donne à la population l'accès aux soins suivant un mode d'administration soigneusement établit par l'OMS à travers le PEV. Cette campagne s'intéresse beaucoup plus à des maladies comme les tétanos néonatals. Cette maladie a d'abord pour origine un bacille tétanique (clostridium tetendi) anaérobie qui est présent dans le sol et dont les pores peuvent pénétrer dans l'organisme humain. Cette maladie, à l'image de la diphtérique de tétanos produit une toxine qui passe par les voies nerveuses pour atteindre la moelle épinière et le cerveau. Au regard de la dangerosité de celle-ci, le gouvernement (le MINSANTE) va construire les modes de lutte pour l'éradication mais qui passera par le contrôle de celle-ci. De ce fait, l'Etat organise des campagnes de suivi autour du cas. Le malade lui-même est appelé à se rendre à l'hôpital pour suivre le traitement.

    I-4-4. QUELQUES MALADIES VISEES PAR LES CSSG.

    D'après Charles NSANGOU, « les campagnes de soins et de santé gratuits que nous organisons ont pour but de couvrir une très grande cible ». Ici on relève la rougeole, le tétanos néonatal, la fièvre jaune, la poliomyélite. Le paludisme quant à lui est sous la charge du programme nationale de lutte contre le paludisme. C'est aussi une maladie donc les campagnes gratuites ont une importance capitale pour assurer l'éradication.

    a) Le paludisme dans le programme de CSSG quartier briqueterie.

    Le paludisme est une infection parasitaire transmise par les moustiques du genre anophèle. Le paludisme, un parasite formé d'une cellule unique qui se multiplie dans les globules rouges des êtres humains ainsi que dans l'intestin des moustiques.

    Le paludisme peut être humain pour quatre espèces du parasite plasmodium à savoir : Paludisme falciparum, Paludisme vivax, Paludisme auréole, Paludisme malaria

    64AUBIN TOTCHUM., infirmier médical, entretien du 22/05/2018. Centre de santé Briqueterie notre dame de la merci.

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    Vous ne pouvez contracter le paludisme que par une piqûre de moustique infecté ou par une personne infectée. Le palu peut-être aussi transmis de la mère au foetus pendant la grossesse. Comme nous précise Armand AUBIN,

    Nombreux cas d'enfants malades ici dans notre centre de santé sont des nourrissons victimes des transmissions des mères aux enfants. Vu qu'elles-mêmes ne fréquentent régulièrement les centres de santé. Surtout lors de la grossesse qui est même un moment décisif pour se protéger y compris le foetus65

    Cette odieuse maladie se fait ressentir tout d'abord au niveau de la fatigue et l'élévation de la température. Ces premiers symptômes sont accompagnés par un appétit médiocre, une diarrhée, des nausées et des vomissements, des frissons, des sueurs, des migraines, des poussées de fièvre forte, une pression artérielle basse courant des étourdissements lors du passage à la position couchée, l'anémie.

    Selon la médecine moderne, pour traiter cette maladie, nous devrons dans un premier temps procéder par la prise des médicaments assignées par un agent du domaine. Les soins intensifs ne sont pas en reste.

    b) Fièvre jaune dans le programme des CSSG au quartier Briqueterie.

    Le virus de la fièvre jaune est transmis à l'homme par la piqûre de moustique. Après une incubation d'une semaine, la maladie débute typiquement avec fièvre, frissons, douleurs musculaires maux de tête. Elle évoque alors une grippe, une dengue ou un paludisme. La mort survient alors dans 50 à 80% des cas, après une phase de délire, de convulsions, d'un coma. Toutes les formes curables entrainent une immunité à vie. Il existe aucun traitement spécifique contre la fièvre jaune. Hormis la prévention par vaccination, les seules armes pour combattre la maladie une fois qu'elle a été contractée, sans le repos la réhydratation et l'administration de médicaments visant de limiter la fièvre, les vomissements et la douleur

    d) Poliomyélite dans le programme des CSSG au quartier Briqueterie.

    La poliomyélite est bien causée par une infection appelée poliovirus. Avec des virus très contagieux, la propagation de cette maladie passe par les nourritures et de l'eau contaminée par les matières fécales ou encore les excréments des personnes infectées. D'après le docteur Charles NSANGOU,

    65 Armand AUBIN TOTCHUM, infirmier médical, entretiens du 22/05/2018. Centre de santé Briqueterie notre dame de la merci.

    0

    « La transmission de la maladie d'une personne à l'autre est très rapide. Cette transmission est faisable sans apparition des symptômes sur la première c'est-à-dire la personne contaminée »66.

    Responsable de la paralysie du corps cette maladie présente aussi des symptômes du type grippal. La personne atteinte peut avoir un mal de gorge, de la fatigue, des nausées, de la diarrhée, de la fièvre, des vomissements parfois.

    Il n''existe pas jusqu'ici de traitement pour soigner la polio en tant que telle. Mais on relève un traitement par l'alitement, la prise d'analgésiques et l'utilisation des respirateurs portables.

    Compte tenu des complications très vérifiées au niveau du traitement, le Dr AYISSI NKO rassure l'importance pour la hiérarchie de continuer dans la perspective de lutte par les campagnes de prévention en ces termes :

    « Les campagnes de vaccination sont indéniables pour la protection surtout de la population vulnérable. Cette population qui n'arrive pas à résoudre les problèmes les plus élémentaires de façon cordonnée »67

    d) Le choléra dans le programme des CSSG au quartier Briqueterie.

    Connu sous le nom de maladie de saleté, le choléra est une maladie qui provoque une diarrhée importante. Cette maladie atteint facilement la Briqueterie à cause de problème de l'insalubrité. Or avec la dangerosité de cette maladie, elle est susceptible de provoquer le rejet de plusieurs litres de selles par jours. Il se transmet très particulièrement par un microbe bien présent dans les selles. Cette maladie grave, parfois même mortelle, sera donc transmise par tous les objets souillés par des déjections humaines. Ce péril pose un gros problème dans les endroits où les conditions d'hygiènes ne permettent pas d'isoler les selles loin des activités humaines, car il existe de nombreuses maladies qui se passent par les selles

    Pour traiter cette maladie, on doit emmener le patient immédiatement à l'hôpital selon Charles NSANGOU « c'est la meilleure solution en vue de son degré de contamination »68.

    I-4-4-1. Dispositions et méthodes des campagnes de soins et de santé gratuits.

    Les politiques de santé mises en place au Cameroun ont obtenu des résultats non négligeables, mais très en retrait des OMD après l'échec de la gratuité totale des soins, mise

    66 Dr NSANGOU Charles du PEV. Entrevue du 05 mai 2018.

    67 Docteur NKO AYISSI Georges du DLMEP. Entrevue du 02 mai 2018.

    68 Dr NSANGOU Charles, PEV. Entretien du 05/05/2018.

    en place après les indépendances et celui de l'initiative de Bamako qui n'est pas parvenue, la question de la gratuité revient à l'ordre du jour. Celle-ci est donc appuyée par les ONG sous forme de promotion. Pour en bénéficier cela, les campagnes gratuites sont des stratégies favorables en faveur de la population locale vu que la précarité est prédominante dans cette société.

    Ainsi, le cadre mondial de suivi des maladies non transmissibles constitue pour l'OMS une structure permettant à celle-ci d'améliorer ses activités de renforcement des capacités afin d'aider les pays non seulement à suivre l'ampleur des maladies prioritaires et de leurs facteurs de risque69, mais aussi à suivre et à évaluer les progrès accomplis en appliquant certaines mesures pour endiguer l'épidémie causées par ces maladies.

    De ce fait, le PEV (programme élargie de vaccination) a été mis sur pied au Cameroun dans les 80. Depuis lors, nombreuses d'importances ressources ont été mobilisées aussi bien par les autorités sanitaires (MINSANTE) que les partenaires pour relever les couvertures vaccinales. Au plan national le ministère de la santé publique partage dans les journaux télévisés et écrits l'avenue des agents de santé qui vont d'ailleurs aller dans les domiciles afin de prévenir et sensibiliser la population sur l'importance de ces campagnes ou ces vaccinations. C'est ainsi que pour palier à ces exigences le ministère de tutelle décentralise son pour pouvoir afin de couvrir l'étendue du territoire national.

    Dans les localités, les produits des campagnes de soins et de santé vont arriver dans les centres sociaux de la santé ou encore les antennes PMI (Protection Maternelle Infantile) avec les modalités et les consignes précises venant du ministère. Ce programme est coordonné par un médecin qui est en charge de l'aire de santé globale. Car pour qu'un travail soit bien fait il doit suivre une organisation assez rigoureuse. La délégation de santé recouvre ici un vaste élément se trouvant en interaction, regroupés au sein d'une structure régulée, disposant d'un système de communication pour faciliter la circulation de l'information et l'élaboration d'un travail serein. C'est ainsi que Mme MBODO demande aux agents convoqués dans l'après-midi du 10 juillet 2017 en ces mots : « S'il vous plait, salut à tout le monde. Merci d'être venu. Comme vous le savez bien, on va toujours travailler en équipe et je veux un travail sérieux vu que les contrôleurs passeront après nous »70.

    69 Soixante septième assemblées de la santé : Budget programme 2012-2013. Point 20.1 de l'ordre provisoire. Appréciation de l'exécution ; rapport récapitulatif.

    70 Mme MBODO, infirmière. Observation du 10/07/2018.

    Cette précision de l'infirmière a pour effet de contraindre les agents à s'y mettre à fond pour effectuer le travail avec beaucoup de sérénité.

    Le centre de santé en charge du programme des campagnes gratuites comme le cas de PMI-briqueterie fait appel à des personnes « qualifiées » pour la sensibilisation et la vaccination par la suite. Selon MAURY,

    Le chef du centre fait le recrutement des agents sensibilisateurs et vaccinateurs et publie d'abord une liste de 60 personnes avant la « formation » .Puis, en fin de journée après la formation, les personnes retenues bénéficient d'une somme de 1000 francs CFA chacun comptant pour les frais de formation.71

    Nous comprenons ici que les responsables des aires de santé arrivent à respecter les grandes lignes du projet de lutte contre les maladies évitables dictées par les gouvernants du secteur de santé.

    Au terme du chapitre sommaire, il ressort que les campagnes de soin et santé gratuits mises sur pied dans le but de lutter considérablement contre les maladies évitables intègrent plusieurs paramètres dans le cadre de son fonctionnement. L'Etat camerounais à travers le MINSANTE mettra à la disposition de la population des institutions de luttes contre les maladies notamment infantiles avec la création de PEV et même la direction DLMEP qui s'intéressent également à la santé de la population camerounaise. Ces unités de santé contribueront de veiller sur la question de santé en s'ouvrant à la population par des campagnes de soins de santé gratuits.

    71 MAURY, agent de sensibilisation. Entretien du 03/03/2018.

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    CHAPITRE II :

    CHAPITRE II :LA STRATEGIE PRATIQUE DE LA VACCINATION ET DE LA SENSIBILISATION DE SOIN ET DE SANTE

    LA STRATEGIE PRATIQUE DE LA VACCINATION ET DE LAGRATUITS

    SENSIBILISATION DE SOINS ET DE SANTE GRATUITS

    Les campagnes de soins et de santé gratuits sont devenues en générale un enjeu très important pour l'amélioration de la santé des populations. Au Cameroun, ces CSSG sont appréhendées avec diverses connotations. Or c'est dans le souci de garantir la santé en luttant contre certaines épidémies et pandémies que l'OMS à travers le MINSANTE met sur pied ces campagnes. Pour couvrir le triangle national, il est question de développer les stratégies au plan national, régional et départemental. Chaque aire de santé détient le monopole de l'organisation stratégique de sa zone. De ce fait, ce chapitre intitulé la stratégie pratique de la vaccination et de la sensibilisation nous présente l'ensemble de méthodes organisationnelles et leurs effets chez les résidents du quartier Briqueterie.

    II. La formation des agents des campagnes de soins et de santé gratuits.

    Du latin « formatio » (action de former), la formation ici est une sorte de mouvement par lequel on enseigne au groupe de personnes convoquées une certaine disposition ou un ensemble de conduite à tenir pour arriver à un but précis. Elle consiste également à enseigner à un employé les connaissances et les compétences nécessaires à l'exécution de ses fonctions courantes. Mieux encore, c'est un ensemble des mesures adoptées en vue de l'acquisition ou du perfectionnement d'une qualification professionnelle pour les travailleurs afin d'effectuer des travaux demandés. MAURY s'interroge de cette formation en nous reprécisant que,

    Le communiqué de cette formation qui se passe d'ailleurs par le « réseau » relationnel c'est- à-dire une convocation basée sur le lien de parenté, de famille ou encore de service. Les personnes recensées dans ce cadre viennent généralement de divers horizons (quartiers) et très peu savent lire et/ou écrire le français qui est la langue la plus utilisée à Yaoundé. Ici, compte tenu de l'espace réduit au centre de santé PMI Briqueterie, les grandes campagnes comme celles de lutte contre le paludisme sont déplacées vers l'école publique d'EKOUDOU lors de la formation72. Elle continue en disant :

    Récemment en Mai/Juin 2016 dans le cadre de la formation pour la distribution des moustiquaires (MILDA), nombreuses étaient des personnes convoquées incompétentes dans la mesure où lors des épreuves écrites certaines ne savaient même pas écrire leur nom. Ces derniers étaient épaulés par d'autres d'une manière ou d'une autre. Cette formation va connaitre des inepties à cause de qualificatifs de certains membres notamment ceux qui ne savent ni lire, ni écrire73

    Nous comprenons ici que ces personnes rassemblées dans le cadre campagnes de lutte contre le paludisme notamment le partage des moustiquaires sont alors soumises à des épreuves écrites réparties en trois sections sous forme de (Question à Choix Multiples) QCM en majorité et quelques-unes sous forme de (question à réponse ouverte) QRO. Cette évaluation se solde par la publication d'une liste des retenues. Ici, seules les personnes moins « cotées » ou non insérées dans un bon réseau sont victimes de l'élimination.74 ASKANDAR révèle également que :

    Lorsqu'on m'a dit que les campagnes des moustiquaires sont tombées ; la période là j'étais encore en troisième. Je suis parti voir le responsable pour qu'on m'enregistre. Il a d'abord refusé après il a accepté. Il a pris mon nom. Tout allait bien. Le jour de la formation, je suis parti mais il fallait voir les

    72 MAURY, agent de sensibilisation. Entretien du 03/03/2018

    73 MAURY Opot cit

    74 ASKANDAR, agent de sensibilisation. Entretien du 03/03/2018.

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    mamans. Même celle qui a de la peine à se déplacer est là. Les autres ont même abandonné leur marchandise pour venir jongler. J'étais tranquille vu qu'il y'avait mon nom aussi sur la liste. Mais ce qui m'a d'abord surpris c'est qu'ils parlaient majoritairement seulement en langue locale. Les groupes des bamouns à part, les haoussas et les bétis.... A huit heures trente minutes très précise, on a commencé à nous donner les conseils. Moi particulièrement j'étais convaincu que je serais parmi les retenus vu que je me voyais déjà ayant rempli beaucoup de critères. Je vous assure j'ai même aidé beaucoup des mamans là-bas à écrire. Mais par la fin on me dit que je ne suis pas retenu. J'ai une fois compris que c'est le pays. On va faire comment ? Quand je me suis rapproché un jour plutard auprès du responsable, il m'a dit que je n'avais pas de CNI alors qu'il y'avait certains qui n'avaient pas les CNI elles sont venues avec les cartes de leur soeur, les autres qui travaillaient avec les cartes scolaire75.

    Cette interview laisse comprendre que même la sélection pour les campagnes gratuites est motivée par la fraude et la corruption.

    Ainsi, ces dernières reviennent le jour lendemain pour exécuter le programme établit par le chef du centre. Subdivisée en deux phases, la première phase des campagnes consiste à former les agents mobilisateurs qui seront chargés de parcourir toute la population cible pour sensibiliser. Puis la seconde qui consiste à mettre sur pied des équipes de travail pratique.

    Par ailleurs s'agissant des campagnes de sensibilisation et de vaccination contre la polio, les mobilisateurs sont formés généralement à la veille lors d'une séance d'explication organisée par le chef du centre. Ici les agents convoqués ont une demi-journée de formation. Durant ce temps, le chef Mr Ousseni tient à expliquer à ses agents le mécanisme du fonctionnement et les différentes tâches à effectuer. Pour permettre la bonne compréhension, il soumet à ses agents un tableau indiquant les conduites auxquelles ils seront soumis. Par sa voix et son autorité, il insiste sur les marquages des maisons les unes après les autres.

    75 ASKANDAR, entretien du 11 Janvier 2018.

    La photo ci-dessous fait éclairage de cette formation.

    Photo n° 1 : Tableau de formation

    Source : photo prise le 21/07/2017 par MOUNGOUM.

    Dans le cas échéant les agents convoqués sont appelés à une prise de connaissance certaine pour effectuer leur travail assigné par le chef. Durant ce premier processus d'apprentissage certains agents prennent des notes et d'autres observent tout simplement sans rien écrire.

    Photo n° 2 : Formation JNV

    Source : photo prise le 21/07/2018. JNV par MOUNGOUM.

    Par ailleurs ces travaux élaborés connaîtront des insuffisances au niveau du management sur tous les plans car d'aucuns y sont justes pour négocier uniquement les « miettes ». La rigueur ou les travaux bien faits ne font pas surface dans leur esprit.

    C'est toujours dans cette même lancée que les agents de vaccination contre la polio nous interpellent sur la question de la sélection et de la gérance des campagnes de soins et de santé gratuits. C'est ainsi que KATHY, la fille d'une des responsables de l'air de santé (Briqueterie) nous donne les détails non seulement sur la méthode mise sur pied mais plutôt une sorte d'esclavage. Elle stipule que :

    Nous sommes ici pour un passe-temps. Sinon même l'argent qu'on nous donne est vraiment insignifiant. Imaginez-vous qu'on nous donne 1000 francs CFA le jour de la formation. Or cette formation dure généralement une demi-journée. Après cela même, on perçoit généralement deux 2000 francs CFA pas plus. C'est la somme que perçoit une camerounaise ayant effectuée un travail difficile tout le long de la journée. On commence à 08heures pour achever à 15heures. Ton argent de taxi y compris la nourriture est dans cette somme. Alors nous aussi, on doit donc se battre comme on peut. Franchement ils nous payent d'ailleurs mal. fl y'a pas un encadrement normal et même valorisant76

    Nous constatons ici que la formation donne l'impression de quelques choses de rigueur et du sérieux. Mais à l'intérieur il y'a des incompréhensions motivées par le taux de paiement sensiblement faible. Les agents convoqués se plaignent des sommes assez insignifiantes. Par ailleurs compte tenu du chômage, des difficultés de toutes sortes y compris les moyens de distractions, ils sont obligés de le faire. Ici, c'est la simple présence au rendezvous qui est important pour gagner quelques choses même si c'est moins motivant. Mille francs de frais de formation pour une demi-journée y compris les frais de transport, puis deux milles francs par jour pour les journées de travail de terrain ne justifient pas leur temps et leur énergie dépensée. Alors, les agents convoqués sont moins motivés du fait que l'argent qu'ils perçoivent à partir même du jour de la formation n'est pas satisfaisant. Ces agents sont là pour « remplir la formalité ».

    II.1 Organisation stratégique des campagnes de soins et de santé gratuits Cameroun.

    a) Le porte à porte

    Dans l'optique de couvrir le secteur de Yaoundé briquèterie, la stratégie la plus utilisée ici c'est le porte à porte. Cette technique consiste de partir à la rencontre des gens là où ils sont ou encore dans leurs habitations. C'est une façon très personnelle de répandre de l'information. L'activité porte à porte sert à sensibiliser le public de la façon la plus significative. Puisqu'il permet d'atteindre facilement toute la couche sociale et veiller de fond en comble au dénombrement de toutes les maisons et les « Sarés ». Alors ici, les équipes sont

    76 Kathy, entretien du 03/03/2018.

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    formées de façon de plus ou moins aléatoire. On retrouve deux personnes par groupe lorsqu'il s'agit du premier tour appelé phase de mobilisation et de sensibilisation. C'est une phase dans laquelle le chef du comité Mr Ousseni, attribue aux agents mobilisateurs et sensibilisateurs les différentes taches à remplir sur le terrain. Dans ce cadre la première personne est chargée du marquage au niveau des seuils des portes et à l'entrée des Sarés ou des maisons. C'est ce marquage que nous présente cette image.

    Photo n° 3 : Opération de marquage de maison

    Source : 3- Photo prise le 03/03/2018 par MOUNGOUM.

    C'est ainsi que cette agente aura à sa disposition des barres de craies de multiples couleurs comme le témoigne mademoiselle MAURRY :

    Je suis membre du comité des campagnes de soins et de santé gratuits depuis trois ans. Mais ici compte tenu de mon effort à bien faire, le patron me met toujours devant. Comme aujourd'hui, c'est moi qui note sur le mur et les devantures des Sarés. Parlant des infrastructures, il m'a donné et il donne toujours trois barres de craies à chaque chef pour servir de notation même comme certaines arrivent à voler pour offrir à leurs enfants.77

    Le constat ici est que les pouvoirs publics mettent à la disposition des agents des infrastructures nécessaires qui permettent de faire un travail méticuleux. Il est aussi à noter une organisation en équipe et l'attribution de rôle dont chaque membre doit jouer.

    Puis la deuxième personne passe l'information c'est-à-dire, elle pose le problème qui les amène et explique ce qui va se passer par la suite quand ils reviendront. C'est ce marquage de maisons après maisons qui permettra à la fin de savoir si le secteur est couvert dans sa

    77 MAURY, entretien du 03 mars 2018.

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    totalité. « Présentement avec la session du 01 au 04 mars 2018 donc nous vivons à l'heure actuelle, la notation ou l'indication du dénombrement est sous forme d'un code : N°DE MAISON/SASNIM/2018/JNV »78.

    b) Les établissements scolaires.

    Le quartier Briqueterie est parsemé de quatre grandes écoles primaires et maternelles. Ces écoles non seulement assurent son but primordial qui est l'éducation des enfants, mais aussi, elles servent des sites permettant de vacciner les enfants cibles. Dans ce milieux, l'accessibilité semble favorable car les maîtres sont conscients et arrivent à donner accès aux agents de faire leur travail. C'est donc pourquoi nous explique Mr Ousseni FIFEN,

    Le fait de commencer à travailler le jeudi est stratégique. On commence les campagnes le jeudi avec la formation suivie de vendredi qui est déjà le premier jour du travail parce que nous devons d'abord aller dans les écoles, c'est le samedi et dimanche, le jour de porte à porte. Voilà pourquoi nous partons immédiatement dans les écoles. Les responsables des écoles sont toujours informés avant notre départ79.

    Ici nous comprenons que, aller sur le terrain à la veille du week-end permet de rencontrer les élèves dans les salles de classes puis dans le quartier pour ceux qui ne partent à l'école.

    De ce fait la descente sur le terrain ici est coordonnée par le chef lui-même. Puis que de temps en temps, il passe contrôler ou encore vérifier si le travail avance. Ici, comme c'est encore les établissements scolaires on relève la présence effective des superviseurs et des contrôleurs. Car les écoles sont traversées par des routes bien bitumées de part et d'autres sauf celle de l'école primaire et maternelle de police.

    Dans ce milieu, d'après YIPOU, « les maitres et maîtresses des écoles dans cette localité de la capitale politique sont ouverts et accessibles aux soins gratuits pour la plupart. Mais quelques enseignantes arrivent toujours à présenter des comportements des réticences »80. Madame Maimounati explique dans cette entrevue :

    Je ne suis ni réticente ni mauvaise, mais il y'a certains parents qui viennent nous faire les problèmes ici qu'on a laissé vacciner les enfants. De préférence je refuse qu'ils entrent dans ma salle de classe. J'ai une petite fille au troisième banc au nom de Salmata. Son père a failli me créer les litiges au

    78 MAURY, entretien du 03/30/2018.

    79 Ousseni FIFEN, agent de santé communautaire. Entretien du 01/03/2018.

    80 Raphie YIPOU, agent sensibilisateur. Entretien du 03/03/2018.

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    quartier car son enfant était tombé malade après la vaccination. Et, c'est à moi qu'il a pointé le doigt accusateur. C'est qui est là c'est que selon moi tout ce qui vient de l'Etat a encore un problème d'enracinement ici. Moi par exemple, je n'ai pas des problèmes avec les campagnes de soins et de santé gratuits. Je sais que c'est un moyen pour nous sortir des souffrances, des maladies qui, des jours en jours évoluent dans notre société. Mais alors, est-ce à moi de demander aux parents de laisser vacciner leurs enfants ? Mes enfants se vaccinent et je ne suis pas réfractaire aux campagnes gratuites au soin et à la santé comme tu l'as bien intitulé.81

    Ici, agir au niveau des écoles pose des véritables problèmes chez la plupart des familles. Elles n'apprécient pas cette méthode. Elles préfèrent le porte-à-porte car cette méthode va lui permettre d'accepter ou rejeter la vaccination selon sa conception. Madame MFOKOU également ne cesse d'insister sur ce comportement qu'elle rejette avec sarcasme en ces mots :

    Plus d'une fois je suis allé faire des problèmes à l'école à cause des vaccinations. Mon problème n'est pas toujours la vaccination. Normalement, quand ils arrivent les enseignants doivent nous avertir qu'ils viendront vacciner nos enfants et surtout comprendre notre avis. Voilà pourquoi parfois quand ils arrivent ici je coupe souvent ça tout court. Soit j'accepte soit je refuse. Mais quand il passe sensibiliser ici puis aller attendre nos enfants dans les écoles, je ne sais plus s'il faut dire à mon enfant de ne pas aller à l'école ce jour-là ou pas. C'est une raison pour laquelle je ne veux même pas entendre qu'on a vacciné mon enfant à l'école. Mon enfant est très précieux pour moi. 82

    Nous relevons ici, l'inquiétude et la peur qui animent les parents lorsque leurs progénitures sont vaccinées dans les écoles. Pour elle, elles doivent juger et accepter avant qu'on ne touche à leurs enfants.

    Le poste fixe.

    Les hôpitaux, les centres et districts de santé sont les lieux par excellence qui permettent de vacciner et sensibiliser en permanence les populations sur la question de la santé. La création de ces institutions permet de mieux concourir à la régulation du système de santé. Ces sont des établissements de soins où un personnel soignant peu prendre en charge des personnes malades ou victimes de traumatismes trop complexes pour être traités à domiciles. Ces unités de soins permettent également aux banques de vaccins lors des

    81 Madame MAIMOUNATI, entretien du 27/01/2018.

    82 Madame MFOKOU, entretien du 11 janvier 2018.

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    campagnes gratuites et aussi un lieu où l'Etat oriente une stratégie de lutte permettant d'améliorer le système de santé.

    Le quartier Yaoundé-Briqueterie est couvert et gouverner par deux hôpitaux et un centre social connu sous le nom de PMI brique, siège de la vaccination et la sensibilisation sur la question de la santé. L'hôpital de police et l'hôpital de la mission catholique.

    Photo n° 4 : Le centre de santé notre dame la merci : paroisse de la briqueterie.

    Source : photo prise par téléphone le 09/05/2018 par MOUNGOUM.

    Ce centre de santé créé dans l'optique de protéger la société environnementale et d'ailleurs permet à la population de s'approvisionner en médicament et en qualité de soins. Il est également très important de noter que ces centres de santé sont aussi les points fixes permettant la vaccination hebdomadaire. Ici, les femmes enceintes et les mamans des « tous petits » bénéficient des vaccins gratuits et même des moustiquaires. L'infirmier ARMAND AUBIN TOTCHUM nous précise que : « la vaccination hebdomadaire ici est gratuite. Elle est supporté par l'Etat »83.

    S'agissant de la condition à remplir, il suffit d'avoir une fiche de compte. Cet infirmier nous dit également que : « certes, la vaccination permanente ici dans ce centre permette de diminuer les maladies évitables mais cette méthode n'est pas toujours efficace en ce qui concerne le paludisme»84.

    83 Armand AUBIN TOTCHUM, infirmier médical, entretiens du 22/05/2018. Centre de santé Briqueterie notre dame de la merci.

    84 AUBIN Armand. Opot. Cit.

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    On comprend dès lors que, selon Armand AUBIN, « ces méthodes et ces stratégies de lutte doivent être revisitées et même contextualisées 85». Car cette population n'a pas non seulement la culture de l'hôpital, mais aussi un problème sur la connaissance des maladies qui nuisent leur environnement.

    II-2. La campagne de soins et de sensibilisation.

    a) La distribution des moustiquaires imprégnées à longue durée d'action. MILDA.

    La stratégie de lutte contre le paludisme notamment le partage ou la distribution des moustiquaires gratuites va permettre à la population de Yaoundé Briqueterie d'entrer en possession des celles-ci. Le MINSANTE va organiser les campagnes gratuites de distribution en mettant sur pied les stratégies adéquates pour couvrir chaque secteur.

    En effet, la couverture de cette localité passe par l'entremise des équipes de sensibilisation, d'enregistrement, puis de distribution un peu plus tard.

    S'agissant de la mobilisation ici, les premières personnes à descendre sur le terrain lors des échéances de vaccination suivante, alertent déjà la population locale sur le programme des campagnes gratuites qui surviendra. Il est question de convaincre certaines personnes sous l'ordre du chef. Mr Ousseni FIFEN, « tient le plus souvent à rappeler aux mobilisateurs et sensibilisateurs d'être stricte en prenant des décisions fortes »86.

    Ici, après la formation, les agents convoqués sont groupés deux à deux. Dans chaque groupe constitué, la première personne détient le registre et l'autre chargé de marquage.

    Le détenteur du registre doit à son tour recenser tous les habitants dans chaque ménage rencontré. De ce fait, l'enregistrement d'après les exigences du ministère nécessite la présence d'une Carte Nationale d'Identité (CNI) un passeport ou un encore une quelconque pièce justificative de la personne.

    Les maisons ou encore les « Sarés » enregistrées respectent le principe de l'organisation selon laquelle chaque secteur ou sous- quartier devrait avoir un point ou encore un poste fixe de distribution le jour venu.

    C'est ainsi que dans ce vaste quartier de la capitale, le chef du centre va donc subdiviser cette localité en sept parties pour couvrir la zone. Nous pouvons noter entre autres

    85 AUBIN Armand. Opot cit.

    86 Mr Ousseni FIFEN. Agent de santé communautaire chargé du programme de le vaccination (aire de santé Yaoundé briqueterie.

    la Briqueterie Est4 avec deux sites, la Briqueterie Est avec un site, la Briqueterie Nord avec trois sites, la Briqueterie Sud avec deux sites et la Briqueterie Ouest avec deux sites. Cette disposition d'après le chef du centre permet à chaque localité de l'aire de santé de Yaoundé-Briqueterie de partager les moustiquaires à toutes les personnes préalablement enregistrées.

    b) Les équipements des CSSG.

    Le MINSANTE met toujours à la disposition des unités sanitaires des infrastructures de services susceptibles d'améliorer la condition du système de santé.

    L'organisation des campagnes de soin et de santé gratuits met en relief non seulement l'achat des vaccins et les nécessaires pour la conservation mais aussi un dispositif financier pour l'achat des craies de « marquages », des stylos, de « pointages » tout en se rassurant que les agents sensibilisateurs seront habillés en chasuble blanc/ jaune du MINSANTE.

    Photo n° 5 : La journée nationale de la vaccination : campagne de masse.

    Source : 5- photo prise par téléphone. JNV par MOUNGOUM.

    d) Les produits de la vaccination et leur conservation.

    D'après TOTCHUN AUBIN, la mise à la disposition des centres de santé de l'équipement adéquat montre déjà l'envie observée au sein de l'Etat pour mieux gérer les produits médicaux. « Je vois aussi les équipes mobiles de vaccination avec des glacières contenant des flacons. Or si vraiment la santé de la population n'était pas d'une importance capitale, on ne devrait pas trop insister pour mieux garder ces produits ».

    Ce qui confirme que jusqu'ici dans ce centre de santé, les mesures sont prises pour la bonne conservation des vaccins, bref de tous les produits de la vaccination mis à la disposition des résidents de la Briqueterie.

    Photo n° 6 : Glacière de conservation.

    Source : 6- photo captée depuis le téléphone. Campagne de 05 mars 2018 par MOUNGOUM.

    Cette image nous présente le fond de la glacière dont on observe dix flacons et cinq tubes. Cette glacière de conservation de vaccins laisse apercevoir à l'intérieur un côté réservé uniquement à la conservation du bidon d'eau glacée. Cette eau glacée sert uniquement à réguler ou conserver la température. Ce qui permet l'utilisation des médicaments de bonne qualité en longueur de la journée.

    Photo n° 7 : Les médicaments : vitamines A et mebendazole

    Source : 7- Image captée par téléphone. JNV du 01 au 05 Mars 2018 par MOUNGOUM.

    55

    Le souci du bien- être est à l'origine de cet ensemble d'effort vraiment pour aider la population de Yaoundé-briqueterie. Tout comme ailleurs, cette population bénéficie d'un accompagnement c'est Àà- dire les vitamines orales pour renforcer le système intérieur de l'enfant.

    II-3. L'information au centre des réticences et des refus farouches de la vaccination et

    de soin gratuit.

    a) L'Information sur la santé.

    L'on perçoit des phénomènes sociaux qui méritent parfois une attention particulière et significative. Parmi ceux-ci figure la communication. Car elle met constamment en contact les membres d'un même groupe. Elle crée la solidarité et renforce la cohésion sociale mais le conflit social n'est pas en reste. Voilà pourquoi les dirigeants, l'élite en charge de la santé ont pour souci permanent d'informer la masse pour transmettre des nouvelles. Charles NSANGOU nous donne son avis en ces termes. « Les dirigeants en charge de la santé doivent faire circuler l'information sur la gratuité de soins avant d'envoyer les agents sur le terrain »87.

    La communication médiatique est partout et, avec les nouvelles technologies, le mouvement n'est pas près de diminuer. Ainsi, la communication médiatique dans des pays en développement doit être des pignons d'appui pour permettre et faciliter l'accès à toute amélioration. Pour ce faire, cet échange avec la population permet de sensibiliser, d'informer et d'éduquer cette dernière. Cette communication passe par l'apprentissage à la population les données importantes dans la pratique quotidienne vis-à-vis de leur santé.

    S'agissant de l'action des médias proprement dit, les chaines des radios, télévisions représentent des unités fondamentales capables de booster les campagnes de soins et de santé gratuits. Ils doivent être au centre pour permettre la transmission de l'information à toute la population. Cette représentativité est visible dans certaine chaine de radio (amplitude FM) avec des spots publicitaires concernant l'usage de MILDA.

    Cependant, seuls les spots publicitaires ne garantissent pas toujours l'acceptation de vaccinations et sensibilisations de la population sur la question de la santé. Voilà pourquoi AYISSI NKO nous fait des éclaircissements au sujet des difficultés de terrain à ces termes :

    87Dr Charles NSANGOU, PEV. Entretien du 05/05/2018.

    56

    Nous avons toujours voulu que les médias nous aident dans le projet de santé pour tous. Je ne minimise pas leur effort mais c'est encore trop bas. Le cas de refus observé vient du fait que cette population n'est pas suffisamment informée au préalable. Elle a du mal à cerner la pertinence du produit et même son efficacité.88

    Face à cette mission, nous pouvons dire que les medias permettent à la communauté de connaitre des offres que propose l'Etat dans le cadre d'améliorer la santé de sa population.

    En plus, la sensibilisation sur la question de l'hygiène de santé favorable pour lutter contre le paludisme nécessite l'effort des médias. Ainsi, pour éduquer la population de s'éloigner davantage de la saleté comme le précise l'infirmier TOTCHUN : « on doit mettre sur pied non seulement une équipe de services d'hygiène rigoureuse mais l'accompagnement médiatique »89. Pour lui, ces médias doivent alors s'appesantir sur les différentes formes et les axes communicationnelles surtout celle de plaidoyer pour le bien-être de tous, de changement de comportement pour prévenir les maladies.

    La technologie de l'information et de la communication est alors appelée à jouer un rôle très important dans le secteur de la santé dans la mesure où elle doit permettre notamment d'améliorer la diffusion de l'information.

    Ici, pour Charles NSANGOU, ce n'est pas l'Etat qui doit courir après les informations diffusées sur WhatsApp et autres. Si « l'Etat avait bien organisé une équipe chargée de l'information sur la question de la santé, les risques que courre la population non vaccinée, on ne serait plus là »90.

    b) Les mobilisateurs de terrain.

    Les campagnes de soins et de santé gratuits connaissent des freins à partir de la formation des mobilisateurs. Charles NSANGOU nous démontre que « les personnes formées pour qu'elles acheminent les travaux ne le font pas bien. Si les mobilisateurs ne sont pas compétents, ils ne vont pas mieux faire leurs travaux »91. Ainsi la population locale étant surprise par l'arrivée de personnes peu convaincantes dans leur parole restera hostile au programme des CSSG.

    88 Docteur NKO AYISSI George du DLMEP. Entrevue du 02 Mai 2018.

    89 TOTCHUN AUBIN, infirmier du centre de santé notre Dame de la Briqueterie, entretien du 22/05/2018.

    90 Dr NSANGOU, PEV, entretien du 05/05/2018.

    91 Dr NSANGOU, PEV, entretien du 05/05/2018.

    5

    En effet, lors de la formation dans les centres sociaux tels que la PMI Briqueterie, les personnes convoquées sont majoritairement les femmes plus précisément les femmes (ménagère, et les vendeuses au bord de la route) tout près du centre. C'est le cas de HALIMATOU qui dit que « les mères qui arrivent ici ne connaissent même pas bien parler le français. Deuxièmement tu leur demandes, c'est quoi la rougeole, elles ne savent pas. Et vous voulez qu'on accepte comment. Non moi je ne suis pas motivée ».92

    Cette déclaration vient confirmer la pensée ou encore le point de vue de Charles NSANGOU sur le problème de la transmission de l'information chez les mobilisateurs de terrain. Pour lui,

    La population ou la communauté locale bénéficiaire doit - être alertée d'abord au niveau des médias, radio comme télévision ensuite par l'organisation des colloques des séminaires dans chaque quartier pour informer et enfin organiser une équipe constituée des personnes qui maitrisent l'objectif des campagnes de soins et de santé gratuits pour bien informer la population. C'est ce qu'on appelle ici le porte-à-porte93.

    L'analyse de cette intervention laisse comprendre que les premiers obstacles dont les campagnes de soins et de santé gratuits sont victimes se trouvent au niveau des méthodes de l'information. Il est bel et bien à relever d'après ses interventions que la politique de l'information et de la communication au sujet des campagnes de soins et de santé gratuits gratuites mérite une attention particulière.

    c) Les media et mass média au service des CSSG

    A partir de sa définition étymologique partant du latin « medium », ce vocable veut dire milieu, intermédiaire et liaison. Alors le media désigne un intermédiaire de type technologique d'après POCHR qui, selon lui,

    Les media...sont des objets techniques, si l'on voulait simplifier à l'extrême, on pourrait dire que les media sont des appareils ; c'est-à-dire des objets construits. Ils sont donc artificiels d'abord comme des objets techniques qui servent d'intermédiaire entre les hommes simplement, les médias ne sont pas seulement des machines parmi d'autres ils sont des machines à communiquer et leur spécificité. De ce fait les media sont toujours, sous un certain angle des intermédiaires entre les hommes et d'autres hommes.94

    92 HALIMATOU, ménagère, entretien du 05/03/2018.

    93 Dr NSANGOU, PEV, entretien du 05/05/2018.

    94 Pocher la dictature des médias ? Paris, Hatier, 1976. P 09

    58

    Par cette définition, nous pouvons retenir que les media constituent d'après l'analyse d'AMOUGOU AKOA95. Cette fonction du relais leur donne par conséquent une place importante dans le processus de la communication sociale moderne. C'est ainsi qu'avec une multitude de Radio et de Télévision au Cameroun, la population locale n'arrive plus à cerner plus exactement le comportement positif face aux diffusions des informations entre autres les campagnes de soin et de santé gratuits au Cameroun.

    Les mass médias d'une manière générale est un moyen de communication de masse. Notons ici tout d'abord que l'application des mass media tient ses origines depuis les Etats Unies d'Amérique. Nous pouvons également dire que les mass media sont des media qui s'adressent à plusieurs personnes ou plusieurs individus à la fois. De ce fait le message est suivi par un ensemble d'individus en même temps. D'après PORCHER

    « Les mass-médias... sont des moyens massifs de communication, ou, si l'on préfère qui peuvent toucher à la fois un nombre considérable d'individus. Ce phénomène est particulièrement clair lorsqu'il s'agit de la radio et télévision. Un nombre infini, d'auditeur ou de spectateurs peut ainsi être atteint-en même temps... Les mass-médias sont capables d'arroser une immense population... pour être mass-média, les media doivent s'adresser au moins potentiellement à un publique massif ».

    Ici, la conséquence immédiate de cette caractéristique est l'uniformisation des consciences. L'effet de ces unités informationnelles est à l'origine des réactions diverses auprès de la population locale.

    d) Les TIC dans la banalisation des CSSG.

    Bien qu'une variété d'avantages découle des médias (réseaux sociaux), les jugements dépréciatifs sont aussi nombreux. On se rend compte à partir de l'observation que toutes les informations diffusées dans ces plates-formes touchent les potentiels récepteurs parfois sans remise en cause chez la plupart. Les internautes du Facebook dans la plupart de temps diffusent sur cette plate-forme les « dangers » du programme des campagnes gratuites qui seront renforcées par les commentateurs majoritairement constitués des profanes. Ces images et ces informations peu crédibles vont pousser la population à se méfier davantage des programmes de campagnes de soins et de santé gratuits.

    95 AMOUGOU AKOA, mass media et monde rural : le cas de radio « des canaux par lesquels les hommes communiquent ». Mémoire. 1985.

    59

    Dans les années 2016-2017, l'image diffusée sur Facebook lors des campagnes de lutte contre la poliomyélite dont j'étais agent vaccinateur avait suscité des critiques voire d'insultes auprès des adeptes de Facebook lors des campagnes de lutte contre la poliomyélite. Pour la plupart dans leurs commentaires, c'est stupide de voir un jeune étudiant de sociologie se permettre d'encourager les produits qui dégradent les enfants d'Afrique. Pour eux, les blancs ont un seul objectif ; maintenir les noirs. L'image commentée et détaillée dans ce tableau ci-dessous démontre les différentes positions dont les adeptes du Facebook prennent pour influer sur le public.

    Tableau 2 : Tableau représentant la réaction de quelques internautes Facebook au sujet des CSSG

    Nom des commentateurs

    Favorable

    Défavorable

    ISSAH Ndi

    Non

    Oui

    AROUNA

    Non

    Oui

    HALIMATOU

    Oui

    Non

    YOUSSOUF

    Non

    Oui

    ESTELLE

    Non

    Oui

    SLEH

    Oui

    Non

    ABDOULAYE

    Non

    Oui

    Source : page, Facebook henry lumière.16/06/2017.

    C'est ainsi qu'un membre important de cette plate-forme, doctorant en faculté des sciences à l'université de Yaoundé I va animer les commentateurs du réseau Facebook en donnant immédiatement sa position au sujet de ces campagnes gratuites. Voilà pourquoi il dira : «Il faut avoir peur de tout ce qui est gratuit »96.

    Cette thèse approuvée par beaucoup des commentateurs a suscité même des querelles et aussi des débordements sur la plate-forme Facebook. Et, les témoignages ici laissent ressortir que les blancs développent les stratégies d'anéantissement des noirs passant par les gouvernants. Pour eux les agents de MINSANTE acceptent tous les produits venant de l'Europe contre une forte somme d'argent pour faucher le pauvre noir. Au lieu de guérir, il nous donne plutôt les maladies. ISSAH dira par la suite précise que : « Nous sommes leurs cobayes, vu que leurs enfants sont protégés en Europe ».

    C'est ainsi qu'à partir de ces réactions, la population de YaoundéÀBriquèterie va donc émettre des étiquettes en s'opposant au programme des campagnes de soin et de santé gratuits. Alors, l'image de la sensibilisation est ici considérée comme une destruction des

    96 Issah ndi. www.facebook.com (commentaire publié en 2012)

    60

    noirs. Les réseaux sociaux en font l'usage de construire dans la mentalité des nombreux d'individus de la localité de Yaoundé-briquèterie un rejet farouche.

    La plate-forme WhatsApp également n'est pas en reste. On relève également cette montée importante des diffusions des images et même des caricatures qui décréditent les campagnes de soin et de santé gratuits. Or dans celle-ci, certaines personnes arrivent à déformer l'information et créent des images et des interprétations dont eux-mêmes, ils sont responsables. Ces images vont par la suite faire le tour des « crew » et, les personnes beaucoup sensibles vont assimiler la pertinence et croiront par la suite à ces messages des internautes. Madame Ewane, l'une de femmes dynamiques de la Briqueterie Nord nous apporte des éclaircissements à ce sujet :

    Nos téléphones nous enseignent déjà tout. Le monde est gâté. Même les gens qui vous envoient ont leur intérêt là-dedans. Avant nous, on nous mentait, on nous faisait consommer n'importe quoi. Aujourd'hui, c'est impossible. Les amis nous informent sur Facebook et sur WhatsApp. Nous avons également compris que les informations étaient très bien masquées quand il y'avait pas WhatsApp. Maintenant nous sommes sauvés. C'est la volonté de Dieu. C'est dans notre groupe WhatsApp qu'on a véritablement appris les mascarades du gouvernement pour réduire la montée et la croissance des individus. Ils nous tuent à petit feu avec leurs produits des vaccinations. La jeunesse d'aujourd'hui souffre de faiblesse sexuelle à cause de ces produits. Avant nos parents sans ces produits arrivaient à bien vivre. C'est pourquoi, à chaque fois qu'on m'envoie ces messages je transfert directement à d'autres97.

    Nous comprenons ici que les plates-formes WhatsApp, Facebook et biens d'autres constituent de nos jours un déterminant dans le cadre de la transmission de l'information et la communication. Les résidents du quartier Briqueterie s'intéressent aux messages diffusés dans ces plates- formes pour adopter les comportements de réticence. Ici, les campagnes de soin et de santé gratuits sont taxées des produits toxiques qui tuent et, ces produits sont à l'origine de nombreuses maladies comme par exemples les faiblesses sexuelles. Pour tout dire ces derniers pensent que ce qui est gratuit détruit plutôt les jeunes enfants. Alors l'information captée dans les réseaux sociaux (WhatsApp, Facebook...) arrive à convaincre ces individus et ils s'y accrochent pour esquiver les campagnes de soins gratuits.

    97 Madame Ewane. Entretien du 12 janvier 2018.

    Arrivé au terme de ce chapitre, il ressort que la stratégie pratique de la vaccination et de la sensibilisation de soins et de santé gratuits révèle plusieurs types d'organisations. Ces différentes méthodes développées dans le but de couvrir cette localité ont connu des obstacles divers liés à leur degré d'entendement. L'information également placé au centre de réticence a fait ressortir comment les médias et surtout les TIC (WhatsApp, Facebook) contribuent au rejet des campagnes de soins et de santé dans les aires de santé-urbaine camerounaise notamment celui de la Briqueterie.

    DEUXIEME PARTIE :

    LES REPRESENTATIONS SOCIALES DES CAMPAGNES DE SOINS ET DE SANTE GRATUITS AU CAMEROUN

    63

    CHAPITRE III :

    LE REGARD DE LA POPULATION LOCALE (Yaoundé-Briqueterie)

    Le contenu des campagnes de soins et de santé gratuits est lui-même multidimensionnel. En se focalisant sur les représentations sociales des campanes de soins et de santé gratuits, il se signale aussi des points de vue différents, parfois divergents et motivés par la conception socioculturelle et même sociopolitique. L'analyse scientifique s'intéresse dès lors aux facteurs de réticence de soins et de santé gratuits. Ce chapitre III de notre travail intitulé le regard complexe de la population locale nous permet de comprendre les perceptions et les représentations aussi bien les différentes sortes de stigmatisations autour de ces campagnes.

    Le regard complexe des résidents du quartier-Briqueterie.

    Du latin « complexus » qui signifie ensemble de contenus inconscients. La notion a pu être utilisée tant dans le domaine juridique, mathématique, chimique, psychologique que linguistique et économique. Ce terme complexe veut dire « contenir plusieurs idées, plusieurs éléments ». C'est dans cette optique qu'on parlera d'un regard complexe, ou d'idées complexes.

    Dans la psychanalyse, cette notion « complexe » est l'ensemble de représentations, d'affects et de sentiments inconscients organisés selon une structure donnée, liée à une expérience traumatisante vécue par un sujet, et qui coordonne son comportement. Nous parlerons de ce fait de complexe d'OEdipe tel développé par le psychanalyste SIGMUND FREUD98. En plus, le complexe d'infériorité, qui selon ADLER, est un sentiment d'infériorité dévalorisant à l'égard de lui-même éprouvé par le sujet.

    Dès lors, ces variétés d'essais définitionnelles du terme complexe scient bien évidemment à notre étude sur le regard complexe de la communauté locale au sujet des campagnes de soins et de santé gratuits. Le développement des programmes et stratégies qui permette de favoriser, d'améliorer, voire de consolider le comportement de la population locale. Car le regard que porte cette dernière est ancré dans les considérations profondément

    98 WWW.complexe.com. Site consulté le 05/05/2018.

    6

    motivées par des nombreuses croyances. C'est ainsi que les sensibilisateurs et vaccinateurs vont rencontrer des difficultés sur le terrain puisque l'accessibilité ici n'est pas aisée. L'interrogation ou la recherche menée sur ce regard complexe nous permet de comprendre les facteurs de réticences qui sont non loin liés au niveau d'éducation, aux difficultés de transmission et de compréhension, à la crainte des effets secondaires, à l'existence d'une suspicion vis-à-vis de l'immunisation par le vaccin, à l'existence des fausses croyances et même au niveau de l'appartenance ethnique ou socioculturelle et sociopolitique.

    Les habitants de Yaoundé-Briqueterie profondément inclus dans les motivations diverses vont développer les pensées de réticences relatives d'une part et farouches d'autres part. La complexité devient du fait que pour certains, les vaccins n'arrivent pas toujours à éradiquer les épidémies. Bien au contraire les vaccins favorisent plutôt l'émergence des nombreuses maladies. Pour d'autres c'est une politique d'aliénation. Ces habitants vont ainsi dire qu'il y'a des maladies d'autant plus redoutables que celles qu'on veut éradiquer. Les effets secondaires ne sont pas épargnés. C'est le cas de Mme NGONO nous détermine en ces termes :

    Mon appréciation n'est pas favorable. Mon appréciation ici n'est pas élogieuse pour les campagnes et les sensibilisations dont vous parlez. Je vous assure que les bavardages des médias, les campagnes que vous faites sont juste pour vous remplir les poches et rien de plus. C'est juste parce qu'ils attendent un paiement qu'ils viennent nous harceler pour vacciner nos enfants. Et, parfois c'est même leur vaccin-là qui donne même les maladies à nos enfants. C'est vraiment absurde. D'ailleurs est-ce que tu sais que c'est nous qui sommes souvent responsable des effets secondaires ? Or comme ce qui leur intéresse c'est leur argent, ils ont déjà pris et ils sont partis. Alors c'est l'une des raisons qui m'agace et me tend les nerfs lorsqu'arrivent chez moi. Je n'ai rien personnellement contre eux. Mais je ne veux pas de leurs produits. Mes enfants, lorsqu'ils sont malades, je les emmène à l'hôpital. Avec mes petits « sous » j'arrive par la grâce de Dieu à m'en sortir. Je peux bien vivre sans ces choses-là. Ce qui est d'ailleurs important à faire, c'est baisser le coût des médicaments dans les hôpitaux et non nous flatter ces campagnes gratuite 99

    Nous constatons que la peur et l'incertitude constituent des éléments de base du refus des campagnes de soins et de santé gratuits. Cette population pense que c'est un réseau de détournement de derniers publics. Les pouvoirs publics en charge de la santé n'attribuent pas l''importance à sa population en tant que telle. Proposer les campagnes de soins gratuits, c'est soit chercher à les endormir soit à les fragiliser davantage.

    99 Martine NGONO ménagère, entretien du 12/01/2018.

    65

    III. Perceptions et représentations des CGSS.

    Depuis les années 60 pendant lesquelles la plupart des pays africains ont accédé à l'indépendance, le constat est toujours amer. La famine par ici, les épidémies et les pandémies par là. C'est un continent où la situation sanitaire sociale est la plus préoccupante et la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement la plus lente malgré l'effort déployé par l'OMS jusqu'ici dans ce domaine. Les organismes internationaux en collaboration avec le ministère de la santé publique vont mettre à la disposition de la population une variété des campagnes de soins et de santé gratuits. Ce programme qui sera perçu avec des appréciations diverses en rapport avec leur position socioculturelle.

    Or la priorité de l'OMS consiste à soutenir les efforts des autorités sanitaires nationales et les systèmes d'informations nationales de renforcer leurs principales responsabilités y compris celle concernant les agents de services de santé. Concernant la connaissance des campagnes de soins et de santé gratuits, la population de Yaoundé-Briquèterie fait généralement preuve d'une connaissance partielle de la maladie le plus souvent très rapproché de celle de la médecine moderne ou conventionnelle mais avec beaucoup de méfiance. Toutefois, au vu de la singularité des populations urbaines en contexte africain, ces dernières pour la plupart sont des « citadins qui sont des ruraux de coeur »100, parmi lesquels on retrouve l'essence ou le substrat du comportement de réticence. C'est ainsi que les individus de la population de Yaoundé-Briqueterie perçoivent ces campagnes avec un regard réifiant bourré de crainte et de peur. Alors, ANABA explique que :

    « Moi, en tant que chef de ce bloc, j'accepte certains programmes de vaccination surtout pour servir d'exemple. Tu sais qu'ici tout est politisé. Notre environnement est, je veux dire gouverner par des personnes très peu sensibles aux problèmes réels des autres. Mon fils, les campagnes que tu vois là, nous acceptons parfois seulement. Mais laisse-moi te dire que je n'accepte pas tout. Tu sais bien qu'ils déposent souvent certains des leurs produits plutôt ici. Ce n'est pas pour autant dire que mes petits enfants doivent en bénéficier »101.

    Ici, le doute construit autour des campagnes de soins et de santé gratuits ne galvanise pas les populations à les accepter. C'est ainsi qu'il développe un regard mitigé pour refuser ces offres.

    100 Jean marc ELA. L'Afrique des villages, Paris, Kartala. 1986.

    101 Chef ANABA. Entretien de 08/01/2018

    Tableau 3 : Personnes interrogées et leur niveau de vie

    Nom ou prénom du chef
    de famille ou le/la
    représentant(e)

    Revenu mensuel par
    ménage

    Carnet régulier de santé

    01

    Halimatou Sadia

    Au jour le jour

    Inexistant

    02

    Mme Brigitte

    80000 francs CFA

    Inexistant

    03

    Mvondo Jean Paul

    Au jour le jour

    Inexistant

    04

    Oumarou Nour

    Au jour le jour

    Inexistant

    05

    Aminatou

    60 000 francs CFA

    Existant

    06

    Aboubakary Bello

    Au jour le jour

    Inexistant

    07

    Abdoul Karim

    Au jour le jour

    Inexistant

    08

    Mme Choîbou

    75 000 à 80 000 francs
    le mois

    Inexistant

    09

    Mohammadi

    120 000 francs CFA

    Inexistant

    10

    Anaba Carine

    Au jour le jour

    Inexistant

    11

    Mme Awawou

    Au jour le jour

    Inexistant

    12

    Djibrila Bouba

    Au jour le jour

    Inexistant

    13

    Imam Assan

    Au jour le jour

    Existant

    14

    Estelle

    70 000 francs CFA

    Inexistant

    15

    Christelle Abomo
    Onambele

    Au jour le jour

    Inexistant

    16

    Baba Sani

    10 000 à 110 000
    francs CFA

    Inexistant

    17

    Fatimtou Bouba

    Au jour le jour

    Inexistant

    18

    Ngono Martine

    Au jour le jour

    Inexistant

    19

    Elisabeth flore

    50 000 francs

    Inexistant

    20

    Mfopou Abdou

    Au jour le jour

    Inexistant

    21

    Mme Mfokou

    70 000 francs FCA
    environ

    Inexistant

    22

    Ambassa Jean

    Au jour le jour

    Inexistant

    23

    Fokou

    Au jour le jour

    Inexistant

    24

    Mbida Arnaul

    100 000 francs CFA

    Inexistant

    25

    Papa Nana

    Au jour le jour

    Inexistant

    26

    Ousmanou Ali

    Au jour le jour

    Inexistant

    27

    Bernadette

    Au jour le jour

    Inexistant

    28

    Imam Aboubakari

    Au jour le jour

    Inexistant

    29

    Njikam Assan

    Au jour le jour

    Inexistant

    30

    Papa Yannick

    220 000 francs CFA

    Existant

    6

    Au regard de l'interview menée auprès de cette population, l'on constate que c'est une population hétérogène prédominée par un niveau de vie relativement faible. Ces personnes interviewées de façon aléatoire dans cette localité de Yaoundé donnent des explications motivées par des raisons diverses au sujet des campagnes de soins et de santé gratuits.

    En plus la question de la santé ici reste un sujet tabou lorsqu'on croit être en bonne santé. On y pense plus, on va à l'hôpital si seulement et seulement si on est malade. D'ailleurs d'après l'interview menée auprès de cette population le 11 Janvier 2018, Mme Mfokou nous fait comprendre que :

    Ce sont les choses des blancs, je suis bien portante alors je n'ai plus besoin de l'hôpital. Les temps sont durs, c'est difficile. Et les médicaments sont également chers alors tu ne peux pas prendre l'argent qui peut te servir à manger avec les enfants pour aller donner cadeau au médecin soit disant, tu fais le bilan de santé. C'est réserver aux « bobos ». Même quand on est malade ici, on ne part pas directement à l'hôpital. C'est lorsque ça devient critique ou bien grave avec la panique qu'on se précipite102.

    Nous comprenons dès lors que ces individus en état de pauvreté ne vont à l'hôpital que lorsqu'ils sont gravement malades. La vie est chère et les médicaments aussi.

    III-1. Situation actuelle et stigmatisation.

    Malgré une multitude d'efforts déployés par l'OMS et le MINSANTE pour améliorer la condition sanitaire de la population, nombreux cas de réticence ont été relevés à Yaoundé-Briqueterie. Ceci à cause des considérations diverses. S'agissant du Programme Elargi Vaccination (PEV), nombreuses ressources ont été mobilisées aussi bien par les autorités sanitaires que les partenaires pour relever les couvertures vaccinales. Malgré ces dispositions qui ont été prises très tôt, la mise en oeuvre de ce programme rencontre des problèmes dans notre pays particulièrement dans cette localité de Yaoundé. L'enquête menée sur le terrain démontre un taux considérable des personnes réticentes pour des raisons diversifiées et diversifiées

    a) La rumeur sur les campagnes gratuites.

    Le concept « rumeur » ici tire ses origines dans les recherches en psychologie judiciaire. C'est à partir de 1902 que l'allemand WILLIAM STERN103, expose le premier « protocole expérimental» de la rumeur, c'est ainsi qu'il devient depuis lors l'un des

    102 Madame KONFOU, entretien du 27/01/2018.

    103 STERN William, le temps des médias interdits-numero1. Christian Delporte. 2003. P.226

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    exemples les plus classiques de la psychologie sociale et de la sociologie. Ici, il s'agit juste de créer une chaine de sujets qui se passent une idée ou une histoire de bouche à l'oreille, sans droit à la répétition ou à l'explication ; à la fin, on compare l'histoire racontée par le premier sujet et celle racontée par le dernier ; naturellement, l'histoire est au mieux tronquée, au pire déformée. La lecture de certains psychologues (ALLPORT ET POSTMAN)104 dans les années 1947 fait ressortir trois processus complémentaires de la rumeur : le processus de réduction avec la simplification du message initial, le processus d'accentuation avec les opinions qui se tissent dans l'âme pour persuader et en fin le processus d'assimilation. Ce dernier montre comment les individus s'approprient les messages en fonction de leurs valeurs, croyances ou émotions. Ce phénomène de sélection est à l'origine de la déformation de la rumeur.

    Dans la sphère communicationnelle, la médiatisation de la rumeur s'effectue à partir d'un guide d'opinion selon la théorie de la communication à double étage dont parle Paul LAZARSFELD105. Ce guide influence les personnes efficacement en mettant en jeu une de trois implications que nous pouvons noter entre autres l'implication d'identification personnelle (la rumeur concerne directement la personne), de valorisation de l'enjeu (la rumeur est importante) et de capacité d'action (les personnes peuvent agir sur cette rumeur).

    On comprend dès lors que la plupart des rumeurs sont produites fortuitement et ne sont pas les fruits d'un complot mais d'un mensonge ou de paroles en l'air dont un groupe ou une société se saisit, pour des raisons diversifiées et l'amplifiant ainsi. Ici c'est une sorte de communication qui véhicule des informations officieuses. Le principe de la rumeur est qu'elle est tenace, particulièrement si elle touche au scandale : en général tout démenti n'est qu'un pis-aller.

    Pour tout dire jusqu'ici, la rumeur peut également faire partie des techniques de manipulation de la population dans le cadre du harcèlement moral, foncièrement puni par la loi. Cette rumeur peut être lancée par une seule personne ou par des groupes dans le cadre du harcèlement d'un réseau social ou de la société en générale. C'est pour cette raison que la population de Yaoundé-Briqueterie est plongée sous l'inquiétude multiforme marqué par les « ont dit ». Pour elle, les campagnes de soin et de santé gratuits sont un moyen efficace de fragilisation, d'aliénation, et même de trouble car « on » leur a dit que les blancs ne veulent plus la croissance démographique en Afrique. C'est pour eux un moyen de baisser la

    104 ALLPORT et POSTMAN, the psychology of rumeur : Gordon w. Allport. Leo Postman. 1947.

    105 LAZARSFELD Paul, Bulletin de psychologie. Groupe d'étude de psychologie. 1955.

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    croissance démographique en Afrique et au Cameroun. C'est la raison pour laquelle la demoiselle ESTHELLE mère d'une fillette nous dit lors de notre entretien :

    On raconte partout que le continent africain évolue nuit et jour et les blancs, pour nous maintenir sous leur domination, inventent ces campagnes pour réduire la fécondité. Je n'ai pas besoin d'être expert. Rien n'est pour rien. Et, on dit aussi souvent que les blancs diminuent notre intelligence à travers ces produits destinés à notre utilisation. Ils sucent notre cerveau. Même comme on ne peut pas les éviter, qu'ils attendent au moins quand on est malade pour en finir avec nous. 106

    Cette réaction de notre interviewée nous a permis de comprendre ses raisons, ses motivations qui occasionnent la peur mieux encore le refus des vaccinations lors des campagnes de soins et de santé gratuits. Le phénomène de rumeur reste au centre de refus car l'explication qui découle des motivations n'a pas une portée scientifique. Cependant la croyance et la considération de ces idées, de ces opinions fondent l'âme de cette population. C'est ainsi le cas de Monsieur Omgba qui dit :

    J'allais gifler un agent ici chez moi. Les histoires qu'on dit que c'est empoisonné là. C'est ce qu'il trouve pour donner à nos enfants ? Je leur ai dit que je ne cherche pas les problèmes et que, également ils ne doivent pas me chercher les problèmes. Les problèmes de santé, on ne blague pas avec. Ce sont des mauvaises personnes. On m'a même dit qu'ils créent des maladies pour nous107.

    Les produits de la vaccination ont du mal à intégrer ce quartier à cause du doute et de l'incertitude autour de ces différents produits. La qualité et la composition de ces produits sont inquiétantes. Dès lors ces résidents deviennent fugaces en jugeant ces produits, des offres empoisonnées.

    b) La gratuité des soins : une notion ambiguë.

    La gratuité des soins pour les patients a un coût pour l'Etat et ses partenaires. Elle s'enracine dans le domaine public et doit également être financée dans l'optique d'améliorer ou de lutter contre les maladies évitables. D'après Charles NSANGOU, « l'Etat paye ses vaccins. Et, ces vaccins coutent chers »108 Il continu ses explications en disant :

    Lorsqu'on parle de gratuité, cela ne concerne pas l'Etat. C'est juste au niveau de la population. Ce n'est pas la gratuité chez nous (l'Etat). Il est certes vrai

    106 ESTHELLE, mère d'une fillette, entretien. 12 /10/2018.

    107 Monsieur OMGBA, entretien du 27/01/2018.

    108 Dr NSANGOU Charles. PEV. Entretien du 05/02/2018.

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    que nous payons une partie et nos partenaires à l'instar de GAVI qui nous aide avec L'UNICEF au niveau de transport de vaccin. Mais ici, c'est l'Etat qui dépense le plus. L'Etat a le gros morceau. L'Etat dépense beaucoup d'argent chaque année pour les vaccins. Sur douze vaccins dont on doit administrer par an, l'Etat à lui seul paye six vaccins et les autres sont encore départagés entre l'Etat et ses partenaires. 109

    Ainsi, la demande d'une participation financière aussi petite soit-elle, entrave l'accès aux soins des plus pauvres. L'aide de soin gratuit n'est pas gratuite au niveau du haut (l'Etat) mais chez la population bénéficiaire, Charles NSANGOU reprécise que « les vaccins sont chers, très chers si bien que, si on demande aux gens de bénéficier ces vaccins en donnant de l'argent vraiment, ils ne vont pas le faire et c'est l'Etat qui perd ». 110

    c) « Ce qui est gratuit est mauvais ».

    Devenu un phénomène courant, les individus de la population de Yaoundé-Briqueterie pensent que « ce qui est gratuit est mauvais ». En effet, l'interprétation axée sur la gratuité des soins vient du fait que, pour certains, le capitalisme a envahi le monde. Tout le monde aspire à un bénéfice ou encore à un gain après un acte. Pour eux, parler de gratuité marque immédiatement une chose cachée dont les gouvernants ne veulent pas dévoiler. Dans cette façon de voir, FOKOU nous explique en basant sur sa conception du mot Dieu en disant :

    Tous les bienfaits de Dieu Tout Puissant sont conditionnés par l'injonction de la prière et des actes. Alors combien de fois les hommes qui sont d'ailleurs des êtres de besoins ? S'ils n'avaient rien à gagner ces soins gratuits ne devraient pas exister. Pour tout dire, parler de soins gratuits c'est masquer ce que les dirigeants refusent de dévoiler111.

    La qualité des médicaments ici selon FOKOU est également au centre du débat. Les interrogations sur son efficacité et ses effets secondaires. De ce fait, on n'est toujours pas loin du paradigme « tout ce qui est gratuit est mauvais ». Il continu en disant :

    Je suis bien contre les campagnes de soins et de santé gratuits, J'ai mes raisons. D'abord, si la vie est chère au Cameroun c'est la santé qui sera gratuite ? Encore moins les vaccinations ? Non, ils savent ce qu'ils cherchent, ce qui les motive. Comme ils savent qu'on se désintéresse de l'argent pour faire nos enfants, est ce qu'ils ne sont pas en train de vouloir réduire nos

    109 Dr NSANGOU Charles. Idem

    110 Dr NSANGOU Charles. Idem

    111 FOKOU, le boutiquier de la brique, entretien 02/03/2018

    capacités d'accoucher ? Et les vaccins par-ci par-là. Tu peux me montrer un enfant rougeoleux ici ? Qu'ils nous disent la vérité. C'est vraiment énorme.112

    Les campagnes gratuites trouvent alors ici des obstacles du fait de la gratuité, du fait des aides sans aucun conditionnement financier.

    III-2. Réticences face aux vaccins : la crainte des effets secondaires.

    Dans l'article « initiative citoyenne »publié par Didier TARDE et EUDIER, l'analyse est que « le nombre de compagnes vaccinales initiées en Afrique ces dernières années soulèvent de nombreuses questions, d'ordre à la fois médical et scientifique mais aussi d'ordre légal et ethnique »113. C'est ainsi la raison pour laquelle l'on verra à partir des prouesses scientifiques, une multitude des nouveaux vaccins. Alors les objectifs de L'OMS et de L'UNICEF dans le cadre du projet de stratégie mondiale de la vaccination étaient d'étendre une couverture vaccinale sur toute la population cible au plus tard en 2015. Cette ascension du programme de vaccination et des campagnes de soins et de santé gratuits vont générer des sentiments d'angoisse et de peur dans certaines localités.

    En effet, la population de la Briqueterie dans son hétérogénéité développe de réticence aux campagnes de soins et de santé gratuits en se focalisant sur les effets secondaires. Pour les uns l'exemple le plus récurrent est celui des comprimés Mectizan. Les effets secondaires de ces médicaments arrivent le plus souvent à détruire les enfants même les grandes personnes. Mais en ce moment le suivi est pratiquement inexistant. Madame AWAWOU nous étaye en disant :

    On ne peut pas vacciner mes enfants tant que je suis là. Ils peuvent le faire, bien sûr, à l'école mais si je suis au courant j'irai chercher mes enfants. Mon dernier enfant, celui de la maternelle, avait beaucoup souffert après être vacciné par ces gens-là. Vraiment Monsieur, je n'aime même pas parler de ça. Si on regarde bien, ils étaient plutôt venus donner la maladie à mon enfant. Imaginez ! L'enfant qui, bien portant au départ devient à la merci de toutes sortes de maladies.114

    Elle continue en ces termes en disant :

    Comme tu me parles de la prise en charge gratuite. Vraiment rien n'est gratuit si tu veux quelque chose de sérieux. Si tu veux que ton enfant guérisse,

    112 FOKOU, le boutiquier de la briqueterie, entretien 02/03/2018.

    113 Dr TARDE Didier et EUDIER, initiative citoyenne. PUF. Mars 2017.

    114 AWAWOU, entretien du 18/01/2018

    tu dois mettre la main dans la poche. Oui, la prise en charge est gratuite, mais quel genre ? Ils se moquent d'eux-mêmes115.

    Nous constatons que la réponse aux besoins de santé dans les situations d'urgence lors des campagnes de soins et de santé gratuits développe lui-même son arme de destruction. Nous relevons, ici, l'insatisfaction de personnes bénéficiaires car les effets secondaires que provoque l'utilisation de ces médicaments sont plus douloureux que la maladie elle-même.

    III-3. Cause des résistances aux campagnes gratuites.

    On entend par cause ici, les motivations profondes à la fois collectives et individuelles qui construisent le rejet des campagnes de soin et de santé gratuits. Les origines des résistances à la promotion des campagnes gratuites au soin et la santé sont diversifiées. On distingue entre autres :

    - Les causes individuelles.

    - Les causes structurelles et conjoncturelles. - Les causes collectives. a) Les causes individuelles.

    Les campagnes de soins et de santé gratuits venant de l'OMS en collaboration avec le MINSANTE sont synonymes des moyens de rupture ou d'élimination des maladies évitables. Mais ces campagnes rencontrent des obstacles d'ordres individuels motivés par les raisons propres à chaque conscience. Cette attitude de réticence s'explique à travers la dissonance cognitive et la rationalité limitée puis la limitation, source de modelage comportemental.

    ? Dissonance cognitive et rationalité limitée.

    En terme des représentations et d'idées, la réticence aux campagnes de soin et santé gratuits ici est avant tout la conséquence de la dissonance cognitive d'après FESTINGNE, dit-il est difficile pour l'être humain d'accepter une chose et son contraire, de faire siennes deux idées qui s'opposent. Cette tension interne propre ici à la Briqueterie, vient du fait que les agents de santé proposent les produits et les méthodes qui entrent en contradiction avec leurs savoirs quotidiens. C'est ainsi que les individus de ce quartier se retrouvent dans cet état psychologique tout à fait désagréable et cherchent à s'échapper le plus rapidement possible. Voilà pourquoi, DICQUEMAN, dit que : toutes personnes agissant depuis de nombreuses années selon un certain nombre de principes et valeurs profondément ancrées, aura donc les

    115 Madame AWAWOU, entretien du 18/01/2018.

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    grandes difficultés à là modifier, et a spontanément tendance, à modifier à dénigrer de nouvelles idées ou méthodes de fonctionnement116

    De ce fait, les résidents de la Briqueterie ont des difficultés à intégrer les campagnes de soins gratuits que proposent les pouvoirs publics pour améliorer leur état de santé. Ceci se justifie par le fait que, ces individus mènent une vie coordonnée ou légiférée par des nombreux principes de base dont les coutumes sont responsables.

    Alors cette dissonance cognitive s'exprime avec la rationalité limitée, qui met à nu le caractère inconscient de ces personnes et permettent d'affirmer et conforter leurs idées ou leur système de pensée préétablis vis-à-vis des campagnes de soins et de santé gratuits.

    ? Modelage comportemental.

    S'agissant de modelage comportemental nous observons ici une population dont les mobiles explicatifs du rejet des campagnes des soins gratuits scie aux mêmes réponses. Elle s'impose ici en prenant naissance en dehors de toute décision consciente et se manifeste par des actions communes aux autres individus.

    En effet, les individus de cette localité ont un comportement bâtis à partir des valeurs culturelles qui leurs sont propres. Pour cette raison, ils agissent conformément aux principes traditionnels, communs, et respectent soigneusement les normes culturelles. Les mobiles explicatifs des réticences partent du même fondement. Pour DJIBRILA BOUBA parlant cette attitude, il dit : « je ne suis pas seul. Mes frères savent qu'ils viennent juste pour nous nuire »117.

    Nous comprenons dès lors que les refus des campagnes de soin et de santé gratuits tirent ses explications des interactions quotidiennes qu'entretiennent ces individus.

    b) Causes structurelles et conjoncturelles.

    Les résistances aux campagnes de soins et de la santé gratuite en matière structurelles et conjoncturelles sont en générales de deux types à la Briqueterie : les facteurs exogènes et endogènes.

    116 DICQUEMAN Marguerite, bulletin de commission royale d'histoire. Bruxelles. 1877. P.316.

    117 DJIBRILA BOUBA, entretien du 05/03/2018.

    ? Les facteurs exogènes

    Les facteurs exogènes correspondent aux déterminants externes qui influencent les campagnes de soins et de santé gratuits. Ces facteurs ne sont pas liés à ces campagnes elles-mêmes, mais à l'environnement dans lequel elles s'insèrent.

    En effet, l'idée selon laquelle « l'ingérence politique » touche le domaine sanitaire, d'aucuns se disent que la « mainmise » occidentale sur le plan socio-politique et même économique peut favoriser l'intoxication de la population dans cette localité. Cette pensée les éloigne davantage de soins et de santé gratuits. Car pour eux, la colonisation et le néocolonialisme se développent partout.

    C'est pourquoi, la vaccination et bien d'autres programmes vont provoquer la résistance des individus de cette localité de la capitale.

    ? Les facteurs endogènes

    Les facteurs endogènes correspondent aux caractéristiques intrinsèques du produit ou de service, ils dépendent donc de la qualité du produit et ses caractéristiques d'une part ; et de la pertinence du marketing pour introduire le produit de soins et de santé de la population d'autre part.

    ? L'ignorance

    Ici on entend par ignorance, le fait de vivre sans réflexion ni introspection et dominé par la mentalité illusoire. Autrement dit, l'ignorance est un décalage entre la réalité et une perception de cette réalité, décalage qui est conséquence d'une croyance, d'un préjugé, d'une illusion.

    En effet la population de Yaoundé-Briqueterie est majoritairement prédominée par des chefs de familles qui n'ont pas un savoir certain sur la maladie comme le cas de la poliomyélite. Les campagnes de soin et de santé gratuits notamment celle de la poliomyélite qui revient chaque après six mois et pose un problème sérieux aux populations bénéficiaires. Cette population non seulement n'a pas de connaissance sur la maladie, les causes et même les conséquences. Baba SANI nous étaye sa pensée au sujet de la connaissance de la polio en ces termes :

    Mon cher ami, je ne connais pas la polio. Alors que si tu ne veilles sur tes enfants ils viendront les piquer peut-être chaque trois mois ; ce n'est pas

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    normal. On parle dans les rumeurs qu'ils vont repasser. J'ai déjà comme d'habitude laissé les consignes à ma femme118.

    De ce fait l'on constate que, la non maitrise de la maladie en tant que telle représente un grand obstacle lié à l'individu qui manque le savoir ou encore la connaissance des maux fréquents et ses gravités. C'est pourquoi, à lire le philosophe Matthieu RICARD, il nous dira que :

    L'ignorance est une méprise accidentelle, un oubli soudain qui ne change rien à la nature ultime mais une chaine d'illusions, comme le cauchemar ne change rien au fait que l'on est confortablement allongé dans le lit mais n'en peut engendrer une grande souffrance mentale 119

    Voilà alors pourquoi dans nos sociétés caractérisées par un niveau d'éducation en construction même dans sa capacité de diffusion des informations, la question de rejet des campagnes de soins et santé gratuits trouve favorablement son compte. Par ailleurs, la tâche est ardue particulièrement ici à la Briqueterie ou la population arrive toujours à s'opposer assez violemment. Ainsi plus récemment un mouvement d'hostilité contre la vaccination s'est produit lors des dernières campagnes du 04 Mars 2018. C'est ainsi le cas « d'une femme qui a avorté avec dernière énergie l'introduction des vaccins au sein de sa famille accompagné des menaces, des violences si les agents insistent »120.

    La connaissance des personnes interrogées sur cette appréciation de la population locale de la Briqueterie n'est pas toujours satisfaisante. Cette population n'arrive pas à maitriser l'utilité de la vaccination et de la sensibilisation administrées par les pouvoirs publics. Car la connaissance de la maladie elleÀmême reste a priori. La question de la prévention dont rejette cette population peut aussi se justifier dans le cadre de l'ignorance de la nécessité de ce programme d'après Charles NSANGOU121. Le constat le plus observable et les pratiquants de la religion traditionnelle sont exposée au refus. Ils sont nombreux à rejeter le programme de la vaccination de soin et de santé gratuits.

    En plus, l'analyse faite, le niveau d'instruction des parents détermine la réaction auprès des campagnes gratuites. Le degré de compréhension reste relativement faible. Or dans ce quartier, nous avons constaté que le nombre d'enfants par ménages va très grandissant. L'écart de naissance rarement atteint un an et demi. Influencées par la religion, les naissances

    118 Baba SANI, couturier, interview du 12/01/2018.

    119 Matthieu RICARD, le moine et le philosophe.1997.

    120 YIPOU, agente campagnes de soin et de santé gratuits. Entretien du 03/03/2018.

    121 NSANGOU Charles, PEV, entretien du 05/05/2018.

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    vont aller jusqu'à la ménopause. Et nous notons également une prolifération des foyers traditionnels polygamiques. Ici, le dit AHOUI dans : « Le refus de la vaccination s'observe plus chez les non instruits que chez les instruits ».122

    Alors, plus les parents sont éduqués, instruits, mieux ils parviennent à maitriser les questions liées au programme de soins et de santé. Ici au quartier Briqueterie, les femmes sont moins instruites. A cause du phénomène de mariage précoces et une maigre importance accordée à l'école moderne, elles sont moins accessibles aux agents et provoquent de réticences farouches. Ainsi, le respect absolu aux principes tels que les coutumes, favorisent la position des réticences chez les femmes par rapport aux hommes contre les campagnes de soins et de santé gratuits. Comme le cas dont précise MAURY « on rencontre certaines femmes Haoussa qui refusent de répondre aux questions tant que leurs maris ne sont pas là ».

    c) Causes collectives

    Normes, rites et stéréotypes s'érigent en système de valeurs. Ils déterminent pour les membres d'un groupe (formel ou informel), ce qui est bien ou mauvais, ce qui est souhaitable ou non, aussi bien au niveau des attitudes que des comportements, des avantages recherchés, et des contraintes.

    Les campagnes de soins et de santé gratuits doivent donc tenir compte de ce système de valeurs qui caractérise le groupe.

    Ici, la population de la Briqueterie Nord regroupée chaque soir autour des chefs de famille respectifs, arrive à communier en assimilant les conseils venant de grand père en même temps chef religieux. Celui-ci parle donne les conseils en tant que responsable de la tradition arabo-musulmane. On relève ici l'indice de la solidarité confondu au solidarisme. L'idée développée ici est partagée par tous. C'est ainsi pourquoi ils vont donner les mêmes réponses ou encore les réponses semblables.

    III-3-1. Les risques liés aux soins gratuits

    Le facteur expliquant le taux de couverture vaccinale au sein de cette communauté locale concerne le doute quant à l'efficacité du vaccin à se prémunir de la rougeole et de la rubéole par exemple. Même si les risques causés par les vaccinations sont faibles, ils sont quand même vivement ressentis en regard des bénéficiaires qui échappent à un public averti. Dans notre société caractérisée par un niveau d'éducation faible par rapport à d'autres régions

    122 AHOUI, l'organisation et management du système de santé dans les pays en développement, S.D.

    du monde, les pouvoirs publics en collaboration avec le MINSANTE développent l'art de convaincre pour l'acceptation du programme des campagnes gratuites. Cependant la tâche demeure difficile car les imaginations des acteurs et des considérations des certaines valeurs vont creuser l'écart vis-à-vis des campagnes gratuites. Ceci portant sur le fait que les seringues peuvent déjà contenir les maladies et, l'endroit piqué gonfle souvent et cause les pus dans la chaire. AMBASSA Jean de la Briqueterie Sud sur la question des campagnes de soins et de santé gratuits laisse comprendre ceci :

    Mon fils ! Ces blancs dont tu vois ne nous ont jamais voulu du bien. Ils veulent nous anéantir. Même les instruments qu'ils utilisent pour vacciner, pour vacciner nos enfants sont infectés. Ils sont venus la fois dernière au mois de juillet. Ils m'ont injecté mon petit-fils. J'avais utilisé une somme considérable pour soigner l'épaule de mon petit-fils ou ils avaient piqué. Ce n'est pas bien. Moi je peux encore accepter autres choses de gratuit mais pas sur le domaine de la santé. La santé c'est de l'or mon fils c'est très précieux. 123

    Les complications post-vaccinales sont à l'origine de nombreuses réticences. Certains parents ont du mal à concevoir le fait que leurs enfants tombent malade après la vaccination.

    a) La peur des vaccins

    La peur, du latin 'payorem'', accusatif'' pavor ' « effroi, épouvante, crainte », c'est une émotion qui accompagne la prise de conscience d'un danger, d'une menace. C'est également une émotion ressentie généralement en présence ou dans la perspective d'un danger ou d'une menace. C'est une conséquence de l'analyse du danger et permet à un sujet de fuir ou de le combattre

    La crainte et la peur des injections représentent bien un facteur de réticence pour les uns. Cette population très proche de l'interprétation qui s'enracine dans la culture survalorise incessamment non seulement la culture locale traditionnelle mais aussi leur époque. La justification de l'industrialisation qui pollue énormément la planète d'où l'arrivée de certaines maladies n'est pas partagée par beaucoup. Voilà pourquoi Oumarou SANI nous explique en disant :

    Ces blancs créent les maladies chaque jour pour après venir piquer nos enfants. Moi, j'ai pris une piqûre pour la première fois il y a quelque mois à cause d'un accident. Sinon jusqu'aujourd'hui, je ne peux pas parler de piqûre. En tant qu'une grande personne je sens mal combien de fois un adolescent ?

    123 AMBASSA Jean, interview du 12/01/2018.

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    Un enfant ? C'est incroyable. De grâce l'Etat doit chercher à aider la population d'une manière autre que tout cela. Ça ne vaut pas la peine124

    Nous constatons ici que l'idée de peur et de danger se construisent à partir des représentations, des pensées, des imaginations que les gens font autour des campagnes gratuites. Ils craignent non seulement les piqûres, mais aussi les médicaments gratuits.

    En ce sens, en psychologie COURBET125 définit la peur comme une réaction affective évaluée négativement et provoquée par l'identification d'une menace personnellement pertinente. Elle est accompagnée, d'une part, des réactions psychologiques et d'un niveau d'éveil, d'autres part, d'expériences et, enfin d'expression corporelles, notamment faciale.

    Ainsi, cette clarification face à la population de la Briqueterie s'enracine autour conception et de leur perception. De ce fait, cette communauté développe une attention particulière en faisant ressortir deux qualités ou types de réponses au sujet des CSSG. Une première s'orientant vers le traitement de danger et une deuxième contrôlant le danger par un processus de résolution de problème. Ici, plus la menace est forte mieux elle s'écarte des offres des CGSS.

    b) La désinformation

    Nous relevons d'abord un critique ou un état critique de recherche sur l'influence des campagnes de communication de santé publique qui essayent ou qui tentent de modifier des attitudes de peur, néfastes pour la santé de l'individu.

    Le domaine de la santé représente un domaine très sensible auquel l'information traitée dans ce secteur doit nécessiter une attention très particulière. Ainsi que lors des campagnes de lutte contre le choléra. Bien que le perilfécal désigne le danger que représente les selles du point de vue de la transmission des maladies infectieuses tel que le choléra, les agents de campagnes de sensibilisation doivent tenir une explication de ladite maladie en respectant d'une certaine manière l'idéologie religieuse en rapport avec celle-ci. Nous pouvons partager le témoignage de Mr ABDOU qui explique une menace à l'endroit de leur statut de musulman lors de cette campagne :

    Il y a quelques années les gens qui sont venus pour les campagnes de lutte contre le choléra nous ont bien insulté. Je vous assure, j'ai compris depuis ce jour-là que on nous déteste en détestant même notre religion. Les grands

    124 OUMAROU SANI, entretien du 27/01/2018.

    125 COURBET Gustave, sans peur et sans reproche. Edmond Gurien de la carrière. 1891.

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    cadres qui sont des musulmans-là ne nous aident pas. Sinon ils devraient avoir un langage normal pour nous. Pendant cette campagne de lutte contre le choléra, ils ont organisé une petite conférence à ce sujet. Soucieux de cette importance, je suis parti. Mais j'étais déçu lorsque c'est un agent ou un membre dont je ne me rappelle plus son nom, nous ont dit ouvertement que c'est à cause de nous que prolifère. 126

    Dans une colère absolue, il continu de développer cette assertion ambigüe jusqu'aujourd'hui en disant :

    Dire que nous faisons la maladie c'est dire que les musulmans sont sales. Pour moi c'est l'atteinte à ma religion. Depuis ce jour-là, je fais l'effort d'aller à l'hôpital quand mon enfant est gravement malade. Moi je ne les considère même pas. Je n'aime pas quand ils viennent chez moi, même ma femme sait cela.127

    Au terme de ce chapitre, il ressort que le regard porté par les individus ou les résidents du quartier Briqueterie émane des considérations diverses. La perception des campagnes de soins et de santé gratuits est influencée par les rumeurs, la peur construite par des individus dans leur interaction quotidienne. Cette perception de gratuité de soins motivée par la désinformation et la crainte des effets secondaires galvanisent la réticence. Par ailleurs le rejet de ces campagnes demeure une énigme plus que ces résidents vont à l'hôpital seulement quand ils sont gravement malade.

    126 ABDOU, interview du 02/03/2018.

    127 ABDOU, interview du 02/03/2018.

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    CHAPITRE IV :

    LE JEU SOCIOCULTUREL DANS LES AIRES URBAINES DE SANTE PRIORITAIRE : cas de la briqueterie.

    La sensibilisation et la vaccination lors des campagnes de soins et de santé gratuits comptent parmi les mesures de santé publique efficace permettant de prévenir la mortalité et la morbidité ainsi que les différentes complications des maladies infectieuses. Par ailleurs les résidents du quartier Briqueterie adoptent des comportements de réticences liés à des considérations qui s'enracinent dans leurs modes de penser, de sentir et d'agir. Ce chapitre consacré aux différents blocages, fait un détaille sur les types de blocages qui structurent la mentalité de ces individus.

    IV. Blocages socioculturels

    En ce qui concerne les représentations sociales de la maladie et de la santé, la littérature est abondante au niveau des motivations et les différentes formes de perception. Beaucoup a été dit, cependant, les anthropologues s'accordent sur le fait que ces représentations sont liées à la culture qu'E B TYLOR définit dans primitive culture en 1871 :

    la culture ou la civilisation, entendue dans son sens ethnographique étendu, est un ensemble complexe qui comprend les connaissances, les croyances, l'art, le droit, la morale, les coutumes, et toutes les autres aptitudes et habitudes qu'acquiert l'homme en tant que membre d'une société.128

    Par conséquent, autant il y'a les cultures autant il y'a des représentations de la maladie et le regard porté sur les campagnes gratuites. On peut comprendre ici que, l'interprétation de la maladie diffère d'une culture à l'autre. Ce qui est maladie ou la cause d'une maladie dans une culture ne l'est pas dans l'autre, de même que les symptômes de la maladie, qui ne sont pas communs aux cultures.

    La socialisation et l'inculturation modèlent l'individu face à tous les projets du développement. De ce fait, chaque peuple définit ses maladies, sa façon de percevoir, ses représentations liées aux campagnes de soin et de santé gratuits.

    128 TYLOR E.B, Primitive culture: Researches into the development of mythology, philosophy, religion, language, art aund custom. 1973.

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    Pour A. KLEINMAN129, (1980) la maladie n'est pas une entité intérieure au corps humain. C'est un modèle explicatif. Le système médical est un système culturel, ce qui signifie que la maladie est en rapport avec la culture une partie intégrante du système. Et, la culture est un moyen de compréhension de la maladie. La maladie est représentée par ces acteurs par ces acteurs sociaux, les soignants et ces soignés à travers une série d'activités interprétatives. C'est ainsi la trilogie maladie C, maladie sociale, la souffrance.

    Le Cameroun dans sa diversité culturelle comporte environ plus deux cents soixante-dix (270) ethnies. Avec un taux de croissance démographique très important tous ces dernières années car, cette population est estimée aujourd'hui à vingt-cinq million d'habitants. Elle en résulte de charge importante en matière de sensibilisation sur la question de la santé. C'est ainsi que l'Etat à travers les campagnes mondiales de santé publique offrent d'importants projets de santé pour prendre soin de la population camerounaise en ce qui concerne la santé, puis favorise une meilleure compréhension des enjeux en la matière et mobilise les communautés au niveau local afin d'agir pour un monde en meilleure santé. Cependant compte tenu de la diversité culturelle des individus du quartier Briquèterie, ces derniers vont refuser les campagnes de soins gratuits de façon ouverte et même stratégique dont les raisons proviennent des penchants culturels.

    Ici, ces populations sont hétérogènes. Elles vivent en communauté en clan pour la plupart. Ces individus obéissent à des normes et aux valeurs du groupe. Les traditions sont alors très présentes dans leur vie quotidienne et les activités culturelles prennent une grande place dans leur vie. Ce qui n'est pas une erreur dans la mesure où le professeur MBONJI EDJENGUELE

    Nos cultures ne sont pas exemptes de connaissances scientifiques. Il faut donc les prendre en compte et non les balayer du revers de la main pour les remplacer par celle que nous proposent les sciences actuelles. Productrices des sciences, nos traditions sont capables d'assimiler n'importe qu'elle autre connaissance rationnelle.130

    C'est ainsi que la connaissance des personnes interviewées sur les campagnes gratuites est encore faible. La population ne maitrise pas et ne comprend donc pas l'utilité des campagnes de soin et de santé gratuits. Ceci s'observe à travers cette considération, les croyances de ces individus motivées par le clan d'appartenance. L'entretien effectué laisse

    129 Arthur KLEINMAN, psychiatre, proceedings. Volume 22. P. 762. Consulté le 01/05/2018 au www.culture et santé. Cm.

    130 MBONJI EdJenguèlè, les cultures de développement en Afrique.PUY. 1998. P. 233-234.

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    comprendre que les campagnes gratuites sont un mode d'aliénation. C'est une stratégie nouvelle qui ne valorise aucunement les valeurs locales. C'est ainsi que la soeur de la cheftaine du quartier Briqueterie Est4 Mme EVINA nous dit :

    Je ne suis pas contre vous mais ces histoires là...je ne vous comprends même pas. Mais je ne vois pas comment tu n'as pas encore le discernement, sans te mentir mon fils. Les campagnes répétées que vous faites là montrent vraiment votre ignorance. Pour quoi vous faite seulement la publicité des choses des blancs au détriment de vos produits locaux ? Alors que la bonne médecine est africaine. Si vous vous n'êtes pas là pour le paludisme c'est le cholera ; après cholera la rougeole. Attend c'est n'est pas fini. Autrefois c'était la rubéole. Attend dis-moi ? La rubéole c'est quoi ? Qui en souffre ici ? Voyez-vous que vous êtes en train de tuer votre société avec ces histoires de campagnes gratuites.131

    La conception de la sensibilisation et même de la vaccination sont entendues ici comme un marchandage des produits occidentaux. Les africains ne valorisent pas leurs produits ; c'est pour le blanc qui est bien.

    a) Blocages spirituels

    La croyance religieuse est au carrefour des comportements de réticence sur tous les plans. C'est ainsi que pour certains habitants de la Briqueterie à l'instar de cheik BOUBA Djibrila « la maladie est une épreuve » ; il continu dans une interview en invoquant DIEU communément appelé dans leur tradition religieuse « Allah » en disant : « d'après le Hadith rapporté par TIRMIDI, le croyant est sans cesse éprouvé dans sa personne, dans sa progéniture et dans ses biens jusqu'à ce qu'il se rende à Dieu, exempt de toute faute ». Toujours dans son discours il précise que :

    C'est par la maladie que Dieu nous apprécie. C'est à l'occasion de ce grand événement de notre foi est mise à l'épreuve et qu'elle révèle soit son authenticité soit sa fausseté. Dieu nous met en garde, les épreuves sont inéluctables et il faut s'y préparer afin de ne pas être pris au dépourvu. Elles existent pour nous éprouver. Pour tout dire ce qui va arriver arrive toujours. Mais sachez seulement que seul Dieu est au contrôle et non ces histoires des campagnes gratuites. Moi personnellement je me rends difficilement à l'hôpital.132

    Par la suite l'îman Hassan interrogé emboite le pas en disant

    131 Mme EVINA. Entretien du 18/01/2018.

    132 Djibrila BOUBA.

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    Vos histoires des blancs-là ne servent à rien. Il y a deux jours seulement que je suis resté ici on est venu avec un enfant qui avait un violent maux de tête. Et cela survenait d'un rêve nocturne. Or si franchement ils avaient appris les versets coraniques qui préservent contre les rêves nocturnes, on ne serait pas à ce stade. Je profite pour te dire que la protection, c'est dans les versets coranique et non dans vos produits là. Mes enfants ne prennent et ne prendrons jamais ce genre de produits. J'y veille personnellement. Et, j'ai toujours demandé à ma femme de ne jamais admettre ces gens-là dans ma maison.133

    Photo n° 8 : Imam praticien au « MAKARANTAN »

    Source : 8- photo prise lors de l'entretien du 18/01/2018 par MOUNGOUM.

    Durant cet entretien la remarque primordiale est que la réticence tire son origine dans la considération du pouvoir spirituel de cette population. Il suffit d'ouvrir les mains vers le haut, la solution est là. « L'enfant que vos voyez là, je le soigne chaque matin, il était maladif mais ça déjà grâce à mes prière »134. Dans cette même réflexion, Mme Mbarga135elle nous précise également que seul Dieu est au contrôle de tout.

    En plus la bible déclare que JESUS CHRIST est venu sur terre pour « guérir ceux qui avaient besoin de guérison » JESUS est le fils de DIEU et il a le pouvoir et même la capacité d'enclencher un processus de guérison et même de guérir instantanément. Tout le monde le sait très bien que nous pouvons guérir nos corps, nous donner un coeur nouveau et transformer notre état d'esprit. Il guérit complétement tous les aspects de notre vie, le corps, l'esprit et l'âme. Ici tu peux suivre le chemin qui mène de la maladie à la santé en arrêtant de faire ce

    133 HASSAN. Entretien du 18/01/2018.

    134 Iman guérisseur.

    135 Madame BARGA, servante de l'Eglise (Mission Catholique de la Briqueterie). 05/03/2018.

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    qui a pu te conduire à être malade, en suivant les directives du docteur. Mais le plus important encore, c'est remettre ta vie en Christ en disant avec la sérénité : « Cher Jésus Christ, j'ai besoin de ta protection, et ta guérison ».

    ? Les rites et pratiques qui sauvent vie.

    Suivant les prescriptions de l'ordre de la nature, l'enfant vient au monde par accouchement. C'est l'action d'expulser l'enfant hors de l'utérus. Ce phénomène permet à ce nouveau venu de changer de monde. L'accueil chaleureux dont il bénéficie ici de prime à bord est une panoplie des rites susceptibles de lui garantir une meilleure vie et une bonne santé pour les restes de sa vie sur terre. Ici, d'après Bernadette YOUSSOUFOU,

    L'allaitement doit d'être maternel. Et on doit se servir des rites traditionnels qui sauveront l'enfant par la suite et non les vaccins, les moustiquaires et autres. Quand l'enfant est passé par tous les rites et les pratiques de naissances, il ne peut même plus attraper les maladies dont les campagnes gratuites viennent chercher à éradiquer. Donc à la naissance, si on fait surtout absorber à l`enfant des infusions des plantes aussi l'enfant n'aura aucun problème. Même le paludisme va le voir et passer.136

    Nous constatons la place attribuée aux rites traditionnelles est très importante dès la naissance. Ces pratiques sont susceptibles de garantir la santé des enfants. C'est une méthode de prévention la plus efficace et la plus durable.

    b) L'interprétation complexe de la médecine traditionnelle

    Lors de la conférence d'Alma Ata de l'époque en union soviétique au mois de septembre 1978, les représentants du gouvernement et d'organismes non gouvernementaux, s'étaient fixés pour objectifs « santé pour tous en l'an 2000 ». Pour y parvenir, on devrait faire appel à toutes les ressources médicales disponibles. La déclaration d'Alma Ata, pose alors les bases historiques de la politique officielle, du programme de la médecine traditionnelle, en facilitant le dialogue dans le système traditionnel des soins et le système moderne d'assistance sanitaire. Elle encourage seulement les méthodes jugées et efficaces sur la base d'expérience médico-scientifique.

    Cependant la population de la Briqueterie ne s'intéresse pas vraiment à la lecture sérieuse et profonde de cette thèse. Pour certains les blancs ont enfin compris que la médecine traditionnelle avait raison. Mais au lieu de revenir venter les plantes africaines et les écorces

    136 BERNADETTE YOUSSOUFOU, entretien du 05/03/2018.

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    et apprendre mieux ici, ils continuent de tromper les noirs avec les produits qui détruisent à petit feu les enfants d'Afrique. PAPA Yannick, un patriarche de la Briqueterie Nord nous parle en ses termes :

    Si je ne suis pas encore mort jusqu'aujourd'hui, c'est juste parce que j'ai toujours évité, fuis, m'éloigné davantage des tout ce qui est produit de soins de votre médecine soit disant moderne. Les comprimés que les gens de campagnes de santé gratuites donnent après avoir injecté ou déposé les gouttes de vaccins dans la bouche des enfants ne sont pas plus efficaces les écorces noires. S'agissant même de la vitamine, on n'arrive pas à les comprendre. Tu as l'enfant qui mange bien mais on vient encore lui donner les vitamines pour dire que c'est la science, mais fait attention. Ce n'est pas sérieux. Pour tous dire mes petits enfants ne se vaccine pas n'importe comment.137

    Ici nous comprenons que les produits chimiques fragilisent plus les populations. Le refus ici vient du fait que ces populations ne comprennent pas les raisons qui expliquent le fait que l'enfant n'est pas malade et on vient les vacciner. Pour elles c'est une erreur, car les écorces que leurs grands-parents ont laissées rendent plus fort que les produits de la médecine moderne.

    VI-1. Blocages sociopolitiques

    Tout d'abord, l'une des premières caractéristiques de la lutte institutionnelle contre diverses maladies au Cameroun et dans plusieurs autres pays africains, était son caractère vertical. Au Cameroun, un autre facteur a marqué l'élaboration de la stratégie de lutte contre ces derniers vu que la mise sur pieds réel des campagnes de soins et de santé gratuits, notamment contre le SIDA coïncide avec la crise des années 1992 au Cameroun. Ainsi tous les indicateurs économiques entre 1985 et 1993 sont passés au rouge et le Cameroun était appauvri pendant cette période avec des villes mortes. Cette crise va profondément et considérablement marquer la vie politique dans la gestion des campagnes des soins et de santé gratuits.

    Ensuite, le constat est également que, de 1985 -1998 une succession très importante des présidents à la tête de l'organe exécutif du programme laisse voir une instabilité politique et une sorte de mangeoire pour les dirigeants. C'est ainsi les appartenances sociopolitiques vont se manifester chez la population de Briquèterie des interrogations diverses animées d'une hostilité au sujet des campagnes de soins et de santé gratuits. Cette micro société dans ses rapports avec la politique connait des indifférences.

    137 PAPA YANNICK, entretien du 05/03/2018.

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    Ainsi, d'aucuns pensent que la longévité au pouvoir du chef de l'Etat camerounais et même sa réélection perpétuelle au pouvoir deviennent pour eux une menace. Pour ceux-ci, l'acceptation d'être inscrit dans un registre pour la sensibilisation ou la vaccination est déjà une façon de voter pour le parti au pouvoir sans se rendre compte. C'est la raison pour laquelle madame Bernadette nous précise ici en ces termes :

    Les campagnes gratuites pour la santé, ce n'est pas mauvais. Ce qui est gênant c'est que vous demandez aux gens toutes les informations sur eux et surtout leur numéro de Carte Nationale d'Identité. C'est ce qui n'est pas claire. Si c'est vraiment gratuit comme vous dites souvent, qu'est ce qui peut alors nécessiter l'enregistrement de nos numéros d'identification ? Là, nous on connait ce qui se cache derrière. D'ailleurs, j'ai même constaté que la prolifération de ces campagnes sont toujours à la veille des élections notamment les campagnes de lutte contre le paludisme avec l'enregistrement pour les moustiquaires imprégnées MILDA.138

    L'enregistrement va donc connaître des difficultés, des refus et même des réticences violentes à cause des déclarations pareilles. Cette population pense légitimement que les campagnes de soins et de santé gratuits qui figurent à la veille des élections sont un moyen pour faire voter involontairement le parti au pouvoir. De ce fait pour éviter de voter contre sa volonté, on doit alors ici boycotter l'enregistrement surtout s'il faut nécessairement le numéro de la Carte Nationale d'Identité. C'est ainsi que, pendant les campagnes de soin et de santé gratuits dans certains secteurs de cette localité on rencontre des femmes très hostiles à toutes sortes de négociations pareilles. Lors de la dernière campagne de lutte contre la rougeole et la rubéole, nous avons rencontré les femmes au niveau de la Briqueterie NORD qui refusaient le minimum de courtoisie, nous stipule YIPOU : « mon mari n'est pas là ; je ne peux pas parler si mon mari n'est pas là ; sortez de chez moi »139 et elle appuyait en langue maternelle : « dil lou,dil lou » assez sèchement accueilli, la négociation devenait très difficile. Il fallait immédiatement rejoindre la porte de peur d'une surprise désagréable.

    En fait avec la non maitrise du phénomène et à cause de simple coïncidence, le rejet des MILDA était lié au fait qu'en 2011, c'était à la veille des élections et pour certains, pourquoi cela se répète en 2016 quand le président de la république réfléchit pour son prochain mandat. Cela laisse croire à la majorité que « les campagnes de soins et de santé gratuits veulent dire tout simplement, voter gratuitement pour le parti au pouvoir ». Mr MVONDO Jean Paul nous étaye en ces termes :

    138 BERNADETTE YOUSSOUFOU, entretien du 05/03/2018.

    139 YIPOU, agente de sensibilisation et de vaccination. Entretien du 03/03/2018.

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    Je ne sais pas ce que vous cherchez au juste. Si effectivement c'était les campagnes de soins et de santé gratuits purement et simplement sans rien de cacher derrière, on ne devrait pas attendre les moments des élections. C'est justement pour dire aux autres qui sont naïfs que vraiment le gouvernement pense à vous. Alors dès qu'ils vont descendre sur le terrain pour les meetings électoraux les villageois seront facilement corrompus. Or ce jeu politique qu'on administre dans le domaine de santé, je n'encourage pas. Je suis contre les manigances. Pour conclure, les campagnes gratuites de soins et de santé gratuits sont les moyens de domination systématique surtout ici au Cameroun. En vérité, ils construisent combien d'institutions hospitalières par an ? C'est nul. Ils doivent plutôt baisser le frais des médicaments si vraiment ils veulent aider.140

    Alors pour ce dernier la simple coïncidence de certain programme de santé avec l'année électorale représente un danger pour la société car les campagnes de soins et de santé gratuits ici sont présentes à temps opportun pour aliéner psychologiquement les individus.

    Secondairement, d'autres à l'instar de YOUCOUBOU marié et père de sept enfants précise :

    C'est la nouvelle stratégie de nous corrompre. L'Etat met sur cette politique pour faire croire aux gens qu'il s'occupe bien de sa population. Ils ont même des soins gratuits. Alors que ce sont les conneries. Les gens du gouvernement peuvent toujours faire leur manigance sans nous introduire. Regarder comment on souffre. Regarder comment on n'arrive pas à bien se nourrir, se vêtir, payer la scolarité des enfants. Ils laissent les vrais problèmes sans les résoudre pour nous parler du programme des campagnes gratuites. Mais ce n'est pas bien. Je suis contre ça, même si on me met devant la télévision je vais donner mon point de vue. Moi, je n'ai pas peur, les campagnes de ceci, de cela... ce n'est pas ça notre problème. On vit mal.141.

    Nous comprenons dès lors selon cette population que, l'Etat corrompt la population par le biais des campagnes de soins et de santé gratuits. Les pouvoirs publics se servent de l'occasion pour décaisser l'argent au trésor et utiliser à des fins personnelles.

    VI-2. Les types de rejets contre les CGSS

    Nous distinguons ici trois types de rejets des CSSG auprès de la population de Yaoundé notamment du quartier Briqueterie. Ces rejets sont classés comme suit :

    140 Jean Paul MVONDO, entretien du 06/03/2018.

    141 YACOUBOU, entretien du 12/01/2018.

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    a) Les rejets stratégiques.

    ? La tricherie

    Entendu ici comme action de tromper, les populations de Yaoundé Briqueterie développent des stratégies pour contrer mieux encore éviter les vaccinations de leurs enfants. C'est ainsi qu'ils procèdent par l'achat des marqueurs identiques que ceux du MINSANTE. Ces derniers vont colorer les doigts de leurs enfants pour indiquer que leurs enfants sont déjà vaccinés. Alors pendant la descente sur le terrain les agents vaccinateurs vont rencontrer les enfants avec les auriculaires déjà noircis. Se disant effectué par les collègues, ils vont dont traverser ces derniers (ces enfants) sans les vacciner. C'est d'ailleurs une stratégie très récurrente en ce milieu. Mlle YIPOU, affirme également ici en ses termes :

    Ils sont tous comme ça. On vient les aider mais ils nous mettent les bâtons dans les roues. On les a déjà trop parlé. S'ils veulent ils acceptent c'est leur problème. En vérité. Ici là, notre travail c'est de les aider. Alors pour refuser le vaccin indirectement ils te montrent le doigt de l'enfant avec déjà l'empreinte qui prouve que l'enfant est déjà vacciné. Moi je ne force personne. Quand je vois comme ça je passe. Mon problème c'est de percevoir le peu qu'on nous donne en fin de journée. Dans ce cas on peut se balader un peu sur la rue et aller par la suite s'asseoir quelques parts pour attendre 15h 00 minutes et aller remettre. Journée pointée, c'est bon.142

    Pour celle-ci, les habitants de la briqueterie refusent la vaccination des leurs enfants, elles sont d'après cette dernière, responsable de leur situation. Ici, ce qui est important c'est attendre l'heure du dépôt pour aller se débarrasser des glaciers et autres. Ceci à cause du fait que même le coté humanitaire n'est pas présent chez ces agents et le manque de bon management.

    Photo n° 9 : « Balade perd temps » sur les rues de la briqueterie.

    Source : 9- photo prise par téléphone le 03/03/2018.JNV par MOUNGOUM.

    142 Mlle YIPOU agente de vaccination de masse. Entretien du 21 /07/2017.

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    Cette image montre au claire le déplacement de deux équipes qui, au lieu de s'infiltrer dans le quartier pour travailler, se baladent aux abords des rues pour se plaire et par la suite irons s'asseoir quelques part. L'une de composante de cette équipe nous donne ses raisons :

    Je ne vois pas mon intérêt d'insister sur des personnes qui acceptent les vaccins malgré eux. D'ailleurs on souffre pour avoir à peine 1500f ou 2000f la journée quand ils ont trop fait. Moi je viens aussi ici parce que j'ai besoin d'argent pour satisfaire mes besoins. Mine de rien on vient gérer et puis voir ce qu'on peut faire. Mais en réalité ici, l'essentiel c'est d'être présent pour passer en soirée confirmer la présence si c'est même nécessaire.143

    b) Les rejets ouverts

    C'est ce qui se caractérise par la violence en acte et en parole. Ici à la Briqueterie, nous avons rencontré ces différentes réticences. Cette action de repousser ou de refus entre dans le contexte socioculturel car ici nous avons observé la lutte entre la tradition et la modernité. Le mythe des considérations du blanc comme responsables des malheurs des noirs. Puis la question d'adaptabilité avec les outils modernes de soin et de santé. Plusieurs éléments constituent ces formes de rejets.

    ? La Bélonephobie

    Entendue ici comme la peur des aiguilles, les victimes de la bélonepobie sont nombreuses, et partagent en particulier une forte aversion pour les aiguilles qui sont supposées les piquer. Prise de sang, injection, de vaccin sont à l'origine des véritables accès de terreur. Ces phobiques naturelles, sont aussi achmophobique, puisqu'ils craignent les objets pointus qui traversent la peau (seringue).

    En effet, généralement associé à la phobie de la vue du sang ou hématophobie, la peur des piqures est souvent motivée par la crainte qui provoque les réticences aux campagnes gratuites au soin et à la santé. C'est pourquoi Mr BOUBA nous parle de façon désintéressée en rejetant les campagnes de soins et de santé gratuits. « Je ne veux pas de vos piqures sur mes enfants. Donc je vous prie de retourner chez vous. Mes enfants et moi, nous n'aimons pas ça. »

    143 Rachida agente de vaccination de masse. Entretien du 21/07/2017.

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    Photo n° 10 : Un accueil désintéressé

    Source : photo prise par téléphone le 21/07/2017 par MOUNGOUM.

    Cette image présente un accueil irrégulier et même désintéressée chez Bouba qui, pour lui, il y'a rien qui fait mal comme la vaccination alors que ça ne soigne même pas « si vous êtes venus pour ça sortez de chez moi ». Cette forme de rejet nous trouve l'essence dans sa conception et ses imaginations. Ce dernier, couvert sous ce manteau de représentations autour des campagnes de soins et de santé gratuits en occurrence la vaccination nous dit :

    Parfois j'accepte même les autres pratiques (médicaments). Mais dès que j'attends le mot seringue, prise de sang, piqûre, vaccin, injection, je refuse. Moi-même je n'aime pas ça. Alors ce n'est pas mon enfant qui doit bénéficier. Je prends toujours l'exemple sur moi car dès qu'on ne touche le bras, les épaules ou autres et qu'on dit en même temps piqûre me délire. Difficilement, on admet quand c'est l'unique solution. Or avec les campagnes de soins et de santé gratuits, j'ai le choix. D'ailleurs mes enfants ne sont pas malades par conséquent, je ne peux laisser qu'on les vaccine.144

    Il poursuit son discours en disant :

    Ce n'est pas seulement la douleur qui fait peur mais aussi les seringues, le fait d'imaginer inconsciemment comment cela rentre dans les veines des enfants alors qu'en réalité, ils ne sont pas malades145.

    Une telle phobie représente un obstacle pour la population de la Briqueterie face au programme élargie de vaccination, voire les campagnes de soins et de santé gratuits. Car plusieurs examens et traitements préventifs nécessitent des prises de sang. Et la

    144 Mr BOUBA. Entretien du 27/01/2018

    145 Mr BOUBA. Entretien du 27/01/2018.

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    bélonephobie146 est bien entendu aussi handicapante dans le cas d'analyses de dépistage ou de la vaccination.

    Photo n° 11 : Vaccination contre la rougeole et la rubéole.

    Source : photo prise par téléphone, JNV contre la rougeole et la rubéole 2011 par MOUNGOUM.,

    Ici, on observe les pratiques de la vaccination entourée de certains qui viennent uniquement voir et aller rapidement soit cacher leurs enfants soit colorier les derniers doigts (auriculaires) de leurs enfants pour éviter la vaccination.

    VI-3. De L'utopie d'une éradication

    Depuis le début des années 2000, un grand nombre de pays Africains a procédé par des politiques d'exemption du paiement dont on a appelé ici politique de gratuité de soins pour sauver de vie à une catégorie de personnes.

    En effet, ce vaste mouvement de réforme au niveau de la gestion et du financement de la santé en Afrique et au Cameroun s'inscrit dans une volonté plus importante qui tend à la couverture vaccinale et la lutte contre les pandémies. C'est dans cet ordre d'idée qu', AYISSI NKO nous apporte de l'éclairage en précisant que :

    C'est au vue de la situation de l'Afrique et le taux de mortalité qui demeure sans cesse croissante dans les années 2000 qu'on est passée à l'effectivité de l'initiative de BAMAKO. Notre projet (argent de santé) est d'abord centré sur la couche vulnérable. Cette couche qui en manque le minimum. Ces personnes-

    146 Rachel BOUBA. Psychiatre au CHU de Nantes, mai 2012. Page web www.blénephobie.com, consulté le 05/04/1/2018

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    là dont la vie est très difficile. Ce sont ces personnes qui représentent notre première cible surtout en cas des épidémies ; elles sont très exposées.147

    En plus la stratégie de lutte mise sur pied par les équipes nationales en charge de lutte contre les épidémies et les pandémies pèchent au niveau de la mise sur pied de technique de lutte qui ne coïncide pas avec la réalité du terrain. Le problème quotidien ou encore d'actualité qui se vit dans la localité du quartier Briqueterie est loin d'être résolu par la vaccination ou encore la distribution des moustiquaires.

    D'après TOTCHUM :

    Ce n'est pas la vaccination qui pose problème. Puisque la majorité des femmes notamment les femmes enceintes suivent leur programme de vaccination ici dans ce centre. La population de cette localité a plutôt un problème d'insalubrité et je vois que la solution n'est pas les campagnes de vaccination. La solution doit être d'abord une attirance au niveau de la propriété et ses bienfaits148.

    En effet les produits de la vaccination arrivent à être acceptés pour beaucoup de personnes ici. Pour lui, d'après son observation et en tant qu'agent de santé dans cette structure, le PEV laisse auprès de chaque centre de santé et les points fixes de la vaccination des produits ou des vaccins permanents. Ces vaccins sont destinés aux enfants de 0 à 5 ans. L'infirmière TOTCHUN témoigne que :

    L'ETAT, pour mieux conserver les médicaments, a mis à notre disposition des infrastructures telles que les réfrigérateurs pour conserver les médicaments des vaccinations de routine. Car si on utilise les réfrigérateurs communs de l'hôpital, cela va gêner la conservation ou encore baisser ou endommager certains produits, vu qu'on ouvre à tout moment149.

    Il nous rassure que : « les agents du MINSANTE en charge des campagnes de soins et de santé gratuits ont aussi pour mission de contrôler. Et là, ils passent de temps en temps toutes les semaines pour vérifier si ces vaccins sont utilisés »150.

    Mais en dehors des vaccins de prévention contre la polio, la rougeole / rubéole, la diphtérie et bien d'autres, la population de Yaoundé Briquèterie concède un problème lié à leur mentalité.

    147 Dr Georges NKO AYISSI, DLMEP. Entretien du 02/05/2018.

    148 Infirmier TOTCHUM, entretien du 22/05/2018.

    149 Infirmier TOTCHUM, entretien du 22/05/2018

    150 Infirmier TOTCHUM, entretien du 22/05/2018

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    Ainsi, les campagnes gratuites ne sont pas toujours gratuites dont pensent beaucoup de personnes car l'Etat achète ses vaccins. Dans les centres de santé et même dans les grands hôpitaux, l'on observe des cas de comportements et des appréciations non conformes à la règlementation en vigueur. L'infirmier THOTCHUN répète que : Le vaccin de Bcg n'est pas toujours respecté à cause du fait que le centre de santé de Yaoundé Briquèterie enregistre moins de naissance or, pour qu'on offre un flacon de BCG, il faut au moins dix enfants plus que un flacon correspond à vingt doses.151

    Nous comprenons dès lors que, pour utiliser le vaccin de BCG il faut un certain nombre de naissance. Dans les centres de santé ou les naissances ne sont pas importantes, les infirmiers rencontrent des problèmes pour les octroyer car, en ouvrant un flacon pour une naissance seulement, le reste ne servira plus à rien. Seules les campagnes de soins permettront renforcer la santé de la couche sociale.

    VI-4. Une réticence perpétuelle

    Au quartier Briqueterie, certaines femmes interrogées ne croient pas trop à la vulnérabilité des enfants de zéro à cinq ans au sujet des maladies évitables dont nous pouvons rappeler ici le paludisme, la fièvre jaune, la poliomyélite, la rougeole, le cholera... D'après le docteur AYISSI NKO :

    Les premières années de la vie sont déterminantes pour la suivie de l'enfant. Tout au long de ces premières années, nos enfants sont vraiment exposés. Puisque ces maladies nuisent gravement à la santé de ces derniers. Elles peuvent les emmener à nous quitter si tôt. L'immunité de l'enfant à la naissance, les conditions d'hygiène, l'alimentation sont les facteurs très importants à ne pas négliger car le respect et l'assurance de ces facteurs sont susceptibles de promouvoir une meilleure santé de l'enfant.152

    Les femmes vivant dans cette localité rejettent les campagnes de soin et de santé à cause de non maitrise des conséquences que courent leurs progénitures en se désintéressant ou en adoptant un comportement de réticence vis -à -vis de campagnes de santé.

    L'enquête auprès de BOUBA en ressort à ce sujet que :

    Je suis peu content de ce changement ou cette variation. Ils veulent nous enterrer une fois. Mes enfants sont suivis traditionnellement et ils ont moins de problème. Ce qui nous arrive aujourd'hui, c'est que nous avons abandonné

    151 Infirmier TOTCHUM, entretien du 22/05/2018

    152 Dr AYISSI NKO G. DLMEP. Entretien du 02/05/2018.

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    nos traditions. Moi je fais toujours les scarifications préventives à mes enfants. Mes enfants dès la naissance sont protégés contre les sorciers. 153

    La réticence de la population de la Briqueterie n'est pas un leurre. C'est un phénomène observable et observé dans cette localité. Pour certains il y'a pas de traits qui prouvent que les campagnes gratuites au soin et à la santé peuvent améliorer leur système de santé. Ils insistent sur la récurrence des maladies qui gravitent autour de leur microsociété. AMOMBO Rose, non loin du centre de santé PMI brique porte à notre connaissance que : « chaque année on vaccine mes enfants ici, mais ils sont toujours malades. Moi je vois que c'est même leur affaire-là qui nous donne la maladie »154 Elle continue en disant :

    « Nous les grands-parents on part moins à l'hôpital c'est juste parce que nous n'avons pas connu ces nouvelles maladies. Je peux même dire que c'est votre vaccin qui fragilise même les enfants et ils tombent malade »155 Toujours dans cet état de colère elle ne s'abstient pas de nous dire que : « moi, j'ai toujours depuis un temps demandé à mes petits enfants de ne jamais ouvrir la porte quand ils entendent campagnes de vaccination ».

    VI-4-1. L'écho du paludisme à Yaoundé Briquèterie.

    Tout d'abord, d'après le rapport de l'OMS, près de la moitié de la population africaine est exposée au risque de paludisme. En 2015, on a enregistré environ deux cents douze millions (212 000 000) de cas et quelque quatre cents vingt-neuf mille (429 000) décès dus à cette maladie. Et, là, l'Afrique subsaharienne représente toujours une proportionnalité élevée.

    Ainsi TOTCHUN Arnaud nous précise que, « dans ce centre de santé, le paludisme est à la merci de presque toutes les familles. C'est très élevé. En ce sens, les CGSS n'ont pas d'effet ». Cela peut s'observer au niveau mondial d'après les statistiques. En Afrique subsaharienne, un enfant meurt du paludisme toutes les trois secondes (03s). C'est très dangereux pour l'humanité. « La hiérarchie a bel et bien parlé du diagnostic test jusque c'est officiel mais ce n'est pas encore présent .On attend »156.

    La statistique nationale approuve que, la mortalité sur les vingt-un mille deux cents soixante-huit décès dont on a enregistré, deux mille six cent trente- sept étaient attribués au paludisme soit un taux de 12,4% en 2016. Ce taux d'après les membres du gouvernement connait une amélioration.

    153 BOUBA, maçon et chef de famille, entretien du 27/01/2018.

    154 Rose AMOMBO, entretien du 11/01/2018.

    155 Rose AMOMBO, entretien du 11/01/2018.

    156 TOTCHUN AUBIN, infirmier de l'hôpital du centre de santé de la briqueterie. (Mission catholique). Entretien du 22/05/2018.

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    Madame BODO reproche également le caractère de l'insalubrité « la brique est sale »157 pour elle, même si on crée un comité de surveillance pour assurer la mise oeuvre pratique de l'installation des moustiquaires chaque nuit, cela ne vas pas résoudre le problème. « Le problème ici ce sont les herbes partout. Les rigoles sales. Peut-on donc rester en longueur de la journée à l'intérieur des moustiques ? »158

    En effet les propos de cette infirmière du centre social PMI Brique nous assignent une orientation sur la question des stratégies de lutte parlée plus haut. Il est donc nécessaire de revoir les méthodes, les stratégies de résolutions pour sauver des vies. Ici, la réticence ne concerne pas que les profanes, les analphabètes mais aussi les personnes instruites. Celles du domaine qui travaillent bien évidement sur le terrain.

    Si le Cameroun enregistre quatre mille décès par an dont 70% d'enfants des enfants de zéro à cinq ans, l'inquiétude va au-delà du profane. Mais ici à la brique, l'on pense que les campagnes de santé gratuite proposées par l'Etat sont plutôt un moyen d'aliénation visant plutôt la recherche des intérêts personnels. C'est ce qui fait dire à un habitant retraité de la briquèterie Mr OMGBA :

    J'ai suivi la somme énorme déboursée pour la lutte contre le paludisme. Au lieu de nous apporter les solutions adéquates, il nous raconte l'histoire des moustiquaires MILDA. Moi j'avais refusé cela. Ce sont des bandits. On souffre comme ça c'est eux.159

    Pour celui-ci, les campagnes de soins et de santé gratuits sont un moyen pillage de fond de l'Etat en faveur de caisses personnelles. Au lieu de sortir de l'argent pour aider la population en plein souffrance, il vide de l'argent pour l'utiliser dans un domaine qui ne sert vraiment pas à la nation.

    157MBODO, infirmière. Directrice du centre de santé PMI Briqueterie

    158 MBODO, idem

    159 OMGBA, entretien du 12/01/2018.

    Photo n° 12 : L'insalubrité à la briqueterie

    Source : photo prise lors d'une enquête de terrain. 03/03/2018 par MOUNGOUM.

    Cette image présente une habitation entourée d'herbes. Ces herbes sont susceptibles d'attirer les moustiques qui s'infiltrent à l'intérieur de la maison. Et d'ailleurs, l'extérieur de cette habitation est aussi cet espace qui représente le lieu par excellence de jeux aux enfants jusqu'au coucher du soleil. Les enfants seront donc contaminés par des piqures des moustiques.

    VI-2. Les conditions socioculturelles de la perception des campagnes de soins et de santé gratuits.

    Ici, les campagnes gratuites proposées par l'Etat sont perçues comme essentiellement une dysfonction de leur manière de penser et d'agir. On observe ici une incapacité ressentie par ces individus au niveau du degré de leur entendement. Pour ceux-ci, c'est à eux- mêmes de mesurer le degré de leur souffrance, de leur statut et non l'Etat.

    Les personnes malades ou susceptibles d'attraper les maladies orientent leur trajectoire thérapeutique non seulement à partir de leurs sentiments propres mais motivées par l'entourage qui peut être ici la famille ou les proches. C'est pourquoi Mme ZENABOU Bello nous explique :

    Les produits de l'occident ne sont pas plus efficaces que le remède de palu que ma voisine prépare. Ici nous on ne part pas à l'hôpital n'importe comment.

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    Il y'a de cela trois jours ma dernière fille était souffrante je n'ai pas attendu de midi à quatorze heures, je lui ai donné deux verres et c'est passé.160

    La majorité des parents interrogés ici à la Briqueterie ont une vision réticente et reconnaissent beaucoup plus la médecine traditionnelle dont ils pensent efficace. Ici c'est d'abord l'Etat qui leur donne la maladie pour chercher à leur proposer les produits toxiques par la suite. Ceci pour tuer les cellules dans leurs corps. Alors dans cette localité de Yaoundé, on remarque sur le terrain que les soins palliatifs ou encore le traitement des maladies à base de l'absorption d'une potion issue des plantes médicinales, soit en bain soit en humant sont une mesure appréciée. Celles-ci sont accompagnées des sacrifices rituels.

    160 Zenabou BELLO, entretien du 03/03/2018.

    Au terme de ce chapitre, il ressort clairement que les comportements de réticences construites autour des campagnes de soin et de santé gratuits relèvent des habitudes (us et coutumes) rigides qui rejettent les innovations scientifiques. Les pratiques locales, les rites, les croyances de toutes sortes, sont à la base ou encore constituent des éléments qui fondent les réticences. Là, les populations de la Briqueterie adoptent des stratégies leur permettant d'esquiver et même de fuir les agents de campagnes sur le terrain. Puis, les menaces de l'environnement politique qui perturbent et limitent également la pertinence du « pourquoi » des campagnes de soin et santé gratuits dans cette localité de Yaoundé.

    CONCLUSION GENERALE

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    Cette étude, intitulée « les représentations sociales des campagnes gratuites de soins et de santé gratuits dans les aires urbaines-camerounaises de santé prioritaire. Le cas du quartier Briquèterie » a été menée dans cette localité notamment tout l'étendue de la Briquèterie. Son but était d'analyse et de comprendre le « pourquoi » et le « comment » la réticence vis-à-vis des CSSG dans cette aire de santé. Dans ce sens il a été important de présenter les facteurs déterminants images construites par cette population autour des CSSG dans cet univers et son impact sur la question de la santé. Cependant, avant cela, il a été nécessaire pour nous de vous rappeler que notre effort a surtout visé à appréhender d'une part les différentes perceptions développées par les individus de cette localité et les images construites par ces derniers autour des campagnes de soins et santé gratuits. Et d'autres part, de montrer comment les résidents de la Briqueterie développent des mesures de contournement pour éviter ces campagnes mises à leur disposition.

    Pour mieux saisir l'objet d'étude dans le cadre de cette recherche, il est important de définir un fil conducteur devant nous guider tout au long de notre étude. C'est dans ce sens que le travail s'est structuré autour de la question suivante : quel est le jeu des représentations sociales sur la dynamique et l'efficacité des campagnes de soins et de santé gratuits chez les résidents du quartier Briqueterie ? A la suite de cette question, trois autres questions secondaires ont été formulées à partir de la question secondaire de recherche. Quels sont les savoirs et les perceptions voire les représentations construites par la population de la Briqueterie au sujet des campagnes de soins et de santé gratuits ? Ces interrogations sont formulées comme suit :

    - Quelles sont les moyens de réticences ou de rejets du programme des soins gratuits dans ce quartier ?

    - Quelles sont les compétences des agents sensibilisateurs et vaccinateurs convoqués ?

    - Quelles sont les actions des représentations médiatiques sur responsabilité de l'acceptation ou le rejet à des campagnes de soins et de santé gratuits ?

    Suivant, l'observation sociologique, nous sommes partis des refus farouches et même stratégiques lors des campagnes de soins et de santé gratuits observés sur le terrain. En termes de réponse éventuelle nous pourrions considérer de façon générale que le phénomène récurrent de répulsion des campagnes de soins et de santé gratuits est dû à des facteurs sociaux d'une part et d'autres part à des facteurs culturels et anthropologiques lié aux représentations et aux valeurs culturelles. Car les populations de la Briqueterie ont du mal à

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    intégrer ou à accepter les campagnes de soins et de santé gratuits ceci à cause de leurs mentalités, des images captées des médias, des réseaux sociaux et les incidences négatives engendrées par les effets secondaires des médicaments gratuits.

    Soulignons d'abord que cette hypothèse n'était qu'une réponse provisoire à la question de départ posée, et elle a été mise à l'épreuve par des faits et des réalités du terrain sur lesquelles porte notre étude. Car la santé au même titre que la sociologie générale a pour but ultime de débusquer la réalité sociale cachée derrière les apparences sociales. Dans le cadre de cette étude, les données recueillies via l'investigation sur le terrain ont permis d'arriver à des certitudes dans ces trois hypothèses secondaires corollaires à celle-ci :

    Premièrement, l'accès au bien-être de cette population sur le plan sanitaire est la préoccupation fondamentale de l'OMS qui, à travers le programme des campagnes de soins et de santé gratuits cherche à relever l'espérance de vie dans les différentes régions du globe notamment de l'Afrique. Mais à cause de « l'ignorance » caractérisée liée à l'indicateur socioculturel, la population de la Briqueterie reste réfractaire aux programmes des campagnes de soins et de santé gratuits car pour elle, ces programmes interviennent pour leur donner soit de nouvelles maladies soit pour les exposer à la stérilité. Cette affirmation péremptoire viendrait du fait que pour certains les hommes tombent fréquemment malade de nos jours comme affirme certain : « nos parents n'utilisaient pas ces produits de la médecine moderne mais ils vivaient plus d'un siècle ». Dans ce tissu d'idées, les campagnes de soins et de santé gratuits rencontrent des blocages et la tâche devient si ardue à cause de leur adhésion à d'autres logiques. Comme disait Voltaire : « l'ignorance a fait plus de mal à l'humanité que toutes les religions»161

    Deuxièmement les premières expériences avec la prise des comprimés « Mectizan » avaient provoqué des troubles sanitaires dans certaines familles de cette localité. Par conséquent les campagnes gratuites viendraient plutôt détruire les hommes au lieu de leur sauver la vie. En effet, à cause des effets secondaires liés à la prise des comprimés « Mectizan »162 qui servaient plutôt de nettoyage dans l'ensemble du corps et qui déclenchait aussi les symptômes cachés de certaines maladies, beaucoup de personnes ont considéré cet acte comme un danger pour leur santé et de deviennent réticent aux campagnes de soins et de santé gratuits. Vu qu'ils n'ont pas la maitrise de ce programme et de ses effets secondaires.

    161-voltaire, étude sur l'histoire de l'humanité : la philosophie du XVII et le christianisme. Paris 15éme boulevard Montmarte. 1806.

    162- Programme de santé en Afrique 2000. Comprimé 3MG.

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    C'est ainsi que d'autres diront : « tout ce qui est gratuit relève un danger »163. Les agents vaccinateurs et sensibilisateurs en manquent la pertinence auprès de cette population. Ce qui soulève un problème de compétence des agents de terrain. Par conséquent ces informateurs et ces agents semblent moins convainquant sur le terrain vu que le choix du mobilisateur dépend du réseau relationnel et amical avec le responsable de l'aire de santé de la Briqueterie. Les critères de sélection pour la sensibilisation et la distribution des vaccins ne respectent pas la loi de l'expertise.

    Troisièmement les campagnes de soin et de santé gratuits sont aussi considérées comme une promotion de marchandage caché. Les réseaux sociaux en font l'usage de montrer comment les blancs, à travers la médecine moderne cherchent à exterminer le noir qui est même déjà entraine de se découvrir. Dans cette affirmation brutale sur des plates-formes WhatsApp, Facebook, beaucoup d'entre eux vont rejeter sans remise en cause toute campagne gratuite liée à la santé que ce soit de vaccination ou de sensibilisation.

    Ainsi, de ce qui précède, il convient de dire que toutes ces hypothèses ont été confirmées à l'issue du traitement, de l'analyse et de l'interprétation des données collectées sur le terrain. Les résultats de la confrontation de nos trois hypothèses secondaires aux faits concourent à corroborer le contenu de l'hypothèse principale qui indique que : « le phénomène récurrent de répulsion des campagnes de soins et de santé gratuits est dû à des facteurs sociaux d'une part et d'autres part à des facteurs culturels et anthropologiques lié aux représentations et aux valeurs culturelles. Car les populations de la Briqueterie ont du mal à intégrer ou à accepter les campagnes de soins et de santé gratuits ceci à cause de leurs mentalités et les incidences négatives engendrées par les effets secondaires ».

    Pour mener à bien la vérification de ces hypothèses et dans le souci d'avoir plus de lisibilité pour comprendre les facteurs réels de la faible acceptation des campagnes de soin et de santé gratuits à la Briqueterie. Nous avons commencé par un travail de construction de notre objet sociologique qui a consisté à analyser, à explorer et à mettre à nu les différentes représentations construites autour des campagnes de soin et de santé gratuits. C'est après avoir construit notre objet d'étude sociologique qu'il nous a été possible à l'analyse et à la démonstration des comportements, des pratiques relatives aux rejets des campagnes de soin et de santé gratuits. De ce fait, nous avons fait recours aux modèles théoriques et techniques de collecte des données.

    163-Idem

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    Sur le plan théorique, pour vous faire comprendre de fond en comble la réalité qui nous a intéressée, nous avons mobilisé trois grilles d'analyse. Nous avons évoqué entre autres la théorie culturaliste, la théorie de représentation sociale et la théorie de l'individualisme méthodologique.

    Sommairement, la théorie culturaliste qui fait de la culture un instrument ou l'élément déterminant et explicatif présent dans la conduite d'un individu. Cette théorie nous a permis de comprendre comment le poids de la culture favorise la réticence aux produits de la médecine moderne. Comment le rattachement profond à cette culture traditionnelle influe les CSSG. Cette observation nous permis de mettre en évidence l'influence prépondérante de la culture et des habitudes culturelles d'éduction sur la personnalité de base. Cette grille de lecture s'intéresse à la relation existante entre l'homme et la culture. Elle nous a permis de montrer comment les campagnes de soins et de santé gratuite aperçues comme l'innovation aliénante trouvent de la peine à s'enraciner auprès des habitants de Yaoundé Briqueterie. Dans ce quartier de la capitale, le poids de la religion, de la tradition, de certaines croyances prend le dessus l'acceptation des CSSG. Cette population est socialisée à partir du respect rigoureux des normes et valeurs traditionnelles au détriment de toute autre considération, s'il faut parler de la médecine moderne. Le culturalisme cherche à rendre compte de l'intégration sociale de ces individus et les mobiles explicatifs du comportement réfractaire aux différentes campagnes de soins et de santé gratuits dans cette localité.

    Deuxièmement, nous avons également fait recours à la théorie des représentations sociales. Cette théorie a permis d'expliquer les motivations des images construites autour des campagnes de soins et de santé gratuits partant de leur appréhension personnelle et collective. La représentation sociale est construite à partir de l'expérience quotidienne des acteurs sociaux. S'il faut parler comme JODELET, c'est une « forme de connaissance socialement élaborée et partagée ayant une visée et concourant à la construction d'une réalité commune à un ensemble social ».164Là, ces représentations sociales sont donc un ensemble organisé d'opinions, de croyances, d'attitudes se référant à un objet ou à une situation. Elles se construisent à partir de leurs expériences, leurs savoirs, leurs manières de penser qui se réfèrent aux coutumes, la communication, la socialisation. Elles sont ici considérées comme une interprétation qui doit servir la compréhension des logiques et des croyances développées par les acteurs sociaux sur les campagnes de soin et de santé gratuits chez les résidents du

    164 JODELET Denis. « Représentations sociales : phénomènes concepts et théories » in Serge MOCOVICI : psychologie sociale, Paris, PUF, 1984.

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    quartier Briqueterie. Voilà pourquoi ces résidents ont rencontré des difficultés dans l'acceptation des campagnes de soins et de santé gratuits. Car leur statut cognitif leur permet d'appréhender les aspects de la vie ordinaire par un recadrage de leur conduite à l'intérieur des interactions sociales.

    A travers ce courant, nous voulons montrer qu'il existe des savoirs et des perceptions socialement construites qui constituent un obstacle pour des campagnes de soins et de santé gratuits à intégrer de façon considérable leur mode de vie. Autrement dit, leur manière de sentir, d'agir, et même de penser visible dans leur comportement. Cette théorie des représentations sociales nous a permis la compréhension des motivations profondes liées à la réticence.

    Enfin, la théorie de l'individualisme méthodologique. Nous avons pu détailler comment les individus sont donc considérés comme des atomes de base de l'analyse de processus sociaux et collectifs envisagés comme simple résultat des activités individuelles. Ainsi, ce sont ces motivations qui intéressent qui nous ont intéressé. Ainsi, Les motivations des habitants de la Briqueterie sont inscrites dans des logiques propres à leurs sentiments pris individuellement. Chacun participe à la construction des réticences aux campagnes de soins et de santé gratuite en donnant son avis propre puisé dans ses penchants et ses réflexions personnelles. La théorie de l'individualisme méthodologique nous a alors permis de comprendre les raisons personnelles qui expliquent leurs comportements de réticences.

    Au plan méthodologique, la recherche documentaire, l'observation directe et les entretiens ont constitué la phase importante de notre entreprise de collecte des données. L'approche documentaire a permis l'accès aux informations relatives à la conquête, à la saisie, et à la construction de notre objet de recherche. Elle a été bien évidemment le point de départ de notre travail de recherche. Ensuite, l'observation directe nous a permis de démystifier les comportements, les attitudes et les mentalités des acteurs sociaux en rapport avec la réticence des campagnes de soins et de santé gratuits. Toutefois, les entretiens semi-directifs, nous ont permis de recueillir des informations sur les différents savoirs et les perceptions construites autour des campagnes de soins et santé gratuits. Cette association d'éléments méthodologiques ou encore de techniques de collecte a favorablement contribué à une « vigilance épistémologique 165» puis à un savoir profond dans la production de ce travail de recherche. Nous avons travaillé sur la base de l'échantillon théorique et aléatoire. Par

    165 Pierre BOURDIEU, le métier du sociologue, Paris, PUF, 2001.

    échantillonnage, il faut comprendre le nombre restreint de personnes, minutieusement choisi pour apporter des informations crédibles sur le sujet de l'enquête. En d'autres termes, c'est une technique par laquelle le chercheur choisit une partie représentative de la population pour déterminer les caractéristiques de l'ensemble de la population à étudier. Il permet dans une recherche d'obtenir les informations utiles à la compréhension du phénomène étudié. De ce fait nous avons jumelé l'échantillon théorique et l'échantillon aléatoire.

    Pour mieux rendre compréhensible les réticences de résidents de la Briqueterie nous avons opté pour l'échantillon théorique et aléatoire. Ces techniques nous ont permis de parcourir de façon pyramidale notre population cible. C'est dans ce processus que nous avons parcouru la population générale de ce quartier afin de sélectionner les répondants de façon aléatoire.

    Ici, beaucoup de personnes portées à la critique pourraient se poser la question de savoir qu'est la représentativité d'un tel découpage au regard de l'abondance des éléments susceptibles d'intervenir sur cette problématique. L'échantillon théorique nous a servi d'aller à la rencontre des décideurs ou des personnes ressources susceptibles de donner les informations dans le domaine de la santé. Quant à l'échantillon aléatoire, il a permis de sélectionner les enquêtés de façon aléatoire dans le quartier Briqueterie de Yaoundé.

    Sur le plan interdisciplinaire, ce travail souscrit sans aucune réserve à l'exigence de l'interdisciplinarité. Ainsi, en nous intéressant à une thématique qui peut sembler à première vue de l'anthropologie de la santé, nous avons voulu fonder notre lecture sur l'approche interdisciplinaire. Dans cette logique, nous avons voulu dans ce cas vanter les mérites de l'interdisciplinarité dans l'analyse et la compréhension de notre sujet de recherche. Ce qui nous a permis de dépasser ou de sortir de notre domaine strict de l'analyse pour aller fouiller les connaissances complémentaires dans d'autres disciplines.

    Cette étude a bien évidemment permis de confirmer un certain nombre de connaissances déjà établies sur la question des campagnes de soins et de santé gratuits en générale. A travers ces savoirs, nous avons pu montrer comment les images construites autour des campagnes de soins et de santé gratuits dans les aires-urbaines camerounaises de santé prioritaire constituent une menace pour certaines, d'où le comportement de réticence lors de la période de sensibilisation et de vaccination. Ce regard complexe au sujet des campagnes de soins et de santé gratuits d'après le traitement des informations recueillies sur le terrain s'enracine autour des obstacles réels au niveau de la transmission de l'information, de crainte

    des effets secondaires bref de l'« ignorance » autour de ce projet chez la population ou les résident de ce quartier.

    L'analyse des différentes perceptions développées par les acteurs révèlent des disparités, des images, des lacunes qui seraient susceptibles d'entraver la mise en oeuvre d'un programme des campagnes de soin et de santé gratuits capable de couvrir toute la localité.

    Il est important de rappeler que nous ne prétendons pas être pionnier après avoir effectué une étude sur les représentations sociales des campagnes de soins et de santé gratuits, cette étude qui s'est inspirée de nombreux travaux de recherche effectués dans le cadre de la santé, est une contribution au renforcement de méthodes de mise en oeuvre des campagnes de soins et de santé gratuits. D'une manière beaucoup spécifique, cette étude vise à donner l'air nouveau au système de mise en oeuvre d'un système efficace d'une part et d'autres parts une amélioration au niveau de connaissance puis de compréhension de la population sur la question des campagnes de soin et de santé gratuits. Cette recherche nous a permis de mettre à nu les facteurs déterminant les différents types de rejets ou encore les réticences. En réalité ici, les difficultés orchestrées par la mise en oeuvre des campagnes de soin et de santé gratuits sont issues de manque de connaissance réelle de la population sur l'origine, la qualité, le « pourquoi » de ces produits dont elle doit bénéficier. Par ailleurs une bonne étude de faisabilité nécessaire pour la bonne marche de ce programme de gratuité de soin devrait prendre en compte tous les composantes en s'intéressant à l'aspect culturel, politique, économique et social. Vu que, compte tenu de l'hétérogénéité de cette population aucun élément ne devrait être négligé. Nous pouvons déduire par-là que cette situation traduit l'effort limité des pouvoirs publics. La lecture des informations captées notre terrain de recherche nous permet de dire que l'Etat a encore jusqu'ici beaucoup de mesures à prendre pour améliorer davantage la santé de sa population. Par contre en dépit des efforts de l'OMS en collaboration avec le MINSANTE par la mise à la disposition des populations camerounais des campagnes de luttes contes les maladies évitables, on relève toujours des cas ou encore des enfants non vaccinés et la persistance des épidémies et les pandémies pour des raisons diverses. Nous n'avons pas pu nier ce problème de gestion et de maltraitance des agents vaccinateurs et sensibilisateurs qui, à leurs tours vont travailler selon le degré de motivation.

    Cependant, la mise en place d'une politique générale de la programmation de campagnes de soins et de santé gratuits apparait comme une pierre angulaire pour la construction et l'amélioration de notre système de santé. Si nous nous attelons sur la vulnérabilité et la précarité qui s'observent dans ce quartier, les campagnes de soins et de

    santé gratuits seront indéniables pour reculer le taux de mortalité au Cameroun. Ici, l'Etat a encore d'efforts à fournir. C'est pourquoi il est souhaitable que le ministère en charge de la santé accentue les campagnes de sensibilisation et de vaccination. Celles-ci passeront par la prise de conscience. Puis qu'il ne suffit pas de venir annoncer et vacciner les enfants, mais informer les parents sur l'origine, la qualité, le but, et même dire pourquoi c'est gratuit.

    Améliorer la santé de la population camerounaise est une nécessité pour l'Etat. Les pouvoirs publics doivent mettre à la disposition de ce domaine les moyens importants pour lutter contre ces maladies évitables. Ces moyens doivent être repartis d'une façon rigoureuse pour permettre aux agents de terrain d'exercer ou de mener un travail sérieux. En effet, les agents de santé présentent sur le terrain trouvent la rémunération vraiment dérisoire, très faible. Là, mener à bien un travail laborieux devient difficile. Alors il est important de revoir la somme donc bénéficie chaque membre, agent sensibilisateur ou vaccinateur lors des campagnes de soins et de santé gratuits. Les pouvoirs publics en charge de la santé devraient organiser des équipes de sensibilisations bien avant la période des campagnes. Et, par la stratégie de porte- à- porte ces équipes devront convaincre les populations par un dialogue en leur expliquant le 'pourquoi' 'des campagnes de soins en telle ou telle période.

    De même, la panique qui survient lors de l'identification peut être dépassée par ces stratégies de sensibilisation. La distribution des Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d'Action (MILDA), pour garder sa connotation de lutte contre le paludisme devrait avoir d'autres paramètres de partages, c'est -à- dire la stratégie par ciblage des maisons dont le refus de l'identification a été enregistré pour les expliquer comment les campagnes de soins et de santé gratuits sont apolitiques. Vu que, dans une société où les habitants ont les connaissances, les savoirs, l'état d'esprit ouvert, celles-ci applaudissent les prouesses de la science sans réticence ou rejet non expérimenté.

    En ce qui concerne les agents sensibilisateurs et vaccinateurs de terrain, les pouvoirs publics doivent chercher ou encore à recruter les personnes disponibles jouissant d'une bonne moralité et travailleurs. Ces personnes recrutées devraient également être capables de parcourir « maison après maison » les localités distinctes comme le cas de la Briqueterie. Celles-ci devraient être supervisées par les contrôleurs dynamiques. Ces contrôleurs auront pour mission d'inspecter, de vérifier et même de contribuer à l'explication de la pertinence des campagnes de soins et de santé gratuits à cette population. Il serait également louable que le MINSANTE prend attache avec les chefs de chaque secteur de la Briqueterie afin qu'ils organisent des colloques de sensibilisation et d'éducation. Cette démarche permettra

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    d'apprendre à cette population l'idée selon laquelle les produits de santé dont les camerounais bénéficient gratuitement ne sont pas gratuits ; l'Etat paye ses vaccins et, c'est la population qui bénéficie de façon gratuit vu qu'ils sont couteux. Dans cette circonstance de la pauvreté, et avec la morphologie de ce quartier qui fait état de la précarité, ces résidents non pas la possibilité d'aller à l'hôpital faire un bilan de santé à cause de manque de moyens financiers. La plupart y vont quand la maladie est très grave.

    En plus, cette étude sociologique, qui au départ se voulait une contribution à la sociologie de la santé dans un cadre plus large s'est vue s'étendre dans d'autres domaines de la sociologie générale comme la sociologie de la connaissance. Nous ne pouvons pas hésiter de dire également qu'elle s'ouvre aussi dans le domaine la sociologie du travail.

    A travers la sociologie de la connaissance, nous avons compris que l'élaboration est influencée ici par des circonstances sociohistoriques. La mise sur pied d'une stratégie laborieuse d'apprentissage dans le but de connaitre clairement comment les gens connaissent et pensent des campagnes de soin et de santé gratuits a contribué à la réalisation de ce travail de recherche. Plus que, comme le disait Emile DURKHEIM166, les représentations collectives mettent la pression sur l'individu pour s'assimiler aux normes morales et intellectuelles de la société.

    Pour ce qui est de la sociologie du travail, nous avons tout d'abord questionné les rapports que tissent les agents sensibilisateurs et vaccinateurs avec les responsables dans ces milieux lors des campagnes de soins et de santé gratuits. Cette lecture a permis de voir comment le « dedans » se déploie autour de la subjectivité animée par des souffrances qui créent des tensions cachées.

    Jusqu'ici, de nombreuses difficultés ont été rencontrées pendant cette recherche. Par ailleurs celles qui sont nécessaires d'être évoquées relèvent de celles qui ont véritablement constitué un écueil à la saisie des données utiles pour cette étude. En fait nous étions également victimes des soupçons qui sont d'ailleurs fréquentes chez les chercheurs en science sociales. Concrètement à la phase initiale de notre travail de recherche, nous sommes apparus auprès des agents de santé comme des espions, les personnes « de services secrets » qui peuvent les nuire. La présentation d'une autorisation de recherche dûment signée par le chef du département n'avait pas effet en tant que tel. Cependant, certains agents de santé et répondants sont restés distants et craintifs. Dans ce domaine très sensible, il était important

    166 Emile DURHKEIM, les formes élémentaires de la vie religieuse, Paris, PUF, 1912. 647P

    09

    d'entrer en possession d'une autorisation de recherche signée par André MAMA FOUDA, le MINSANTE. Ce processus a pris également du temps.

    En dépit de ces difficultés rencontrées, et eu égard des efforts que nous avons fournis dans le but de rendre sociologiquement compte des logiques qui sous-tendent un phénomène aussi complexe que celui des représentations sociales des campagnes de soins et de santé gratuits dans les aires urbaines camerounaises de santé prioritaire, nous sommes bien loin de que ce travail de recherche soit exempt de toute critique et nous ne pensons pas avoir soulevé tous les aspects du sujet. On pourrait nous reprocher à la lecture de cette recherche de n'avoir pas tenu compte des fabricants ou encore de la composition de ces différents produits de campagnes de soins et de santé gratuits. Nous pensons bien que ces omissions n'enlèveront en aucun cas la pertinence de nos résultats de recherche. Ici, les limites amendées à ce travail, nous l'espérons, feront l'objet des travaux ultérieurs. Vu que, Gaston BACHELARD167, nous a précisé que l'esprit scientifique se construit comme une série d'erreurs rectifiées et c'est en revenant sur un passé d'erreurs qu'on trouve la vérité en un véritable repentir intellectuel.

    Très certainement nous pensons que ce document pourrait servir pour une réflexion à l'amélioration des stratégies de lutte contre les maladies évitables par des campagnes de soin et de santé gratuits dans les aires-urbaines de santé et aires de santé en générale dans toutes les localités où les images campagnes de soins et de santé gratuits provoquent de rejets ou de réticences.

    .

    167 Gaston BACHELARD, la formation de l'esprit scientifique, paris, librairie philosophique, Vrin, 1999 (première édition) : 1938, chapitre 1er.

    BIBLIOGRAPHIE.

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    - Quand l'Etat pénètre en brousse... les ripostes paysannes à la crise, Paris, Karthala, 1990.

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    6

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    · NGOUO DJOUMESSI Donald Yannick, Représentations sociales et usages de la moustiquaire imprégnée chez la population d'AHALA à Yaoundé : une approche socio anthropologique de la lutte contre le paludisme. Université de Yaoundé 1, Octobre 2015.Master en sociologie.

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    WEBOGRAPHIE

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    · www. National Planning/ cyl. Org. Cameroun plan action. 2014. Programme élargi de vaccination au Cameroun. Rapport de secrétariat, planification de la transition pour la poliomyélite. Soixante dixième assemblées mondiales de la santé. Point 12.3 de l'ordre du jour provisoire. A 70/4 add.1 du 19 mai 2017.

    · www. Programme de santé en Afrique 2000. Cm.

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    · www.pev et révision du plan stratégique de la communication. Com

    · www.cmr tribune.cm. Société et santé : les femmes et enfants en premier ligne.

    ANNEXES

    8

    ANNEXE 1

    Travaux de recherche académique.

    Guide d'entretien pour les responsables du ministère de la santé publique

    I- Renseignements généraux

    - Nom et prénom

    - Niveau d'étude

    - Religion

    - Date et lieu d'entretien

    - Poste occupé

    II- Déroulement de l'entretien

    1-parlez-nous des campagnes gratuites

    2- parlez-nous des stratégies favorables et des difficultés rencontrées autour de la conception et la diffusion du projet

    IV- Etat de lieu de la promotion des campagnes gratuites au soin et à la santé - Les stimulations du projet (Etat camerounais ou les bailleurs de fonds)

    - Votre opinion personnelle sur les campagnes gratuites au soin et à la santé

    V- Regard porté par les acteurs institutionnels

    - Au sujet de la politique de gestion humaine

    - Au sujet de la politique de la prévention contre les maladies et ripostes populaires - Autres perspectives de lutte

    9

    ANNEXE 2

    Guide d'entretien pour les responsables ou personnels de la délégation régionale de la

    santé publique

    V- Renseignements généraux

    - Nom et prénom

    - Niveau d'étude

    - Religion

    - Date et lieu d'entretien

    VI- Déroulement de l'entretien

    1-parlez-nous des campagnes gratuites

    2- parlez-nous des stratégies favorables et des difficultés rencontrées autour de la conception et la diffusion du projet

    VIII- Etat de lieu de la promotion des campagnes gratuites au soin et à la santé - Les stimulations du projet (Etat camerounais ou les bailleurs de fonds)

    - Votre opinion personnelle sur les campagnes gratuites au soin et à la santé

    IX- Regard porté par les acteurs institutionnels

    - Au sujet de la politique de gestion humaine

    - Au sujet de la politique de la prévention contre les maladies et ripostes populaires - Autres perspectives de lutte

    Merci pour votre collaboration

    0

    ANNEXE 3

    Guide d'entretien pour les responsables de PEV.

    IX- Renseignements généraux

    - Nom et prénom

    - Niveau d'étude

    - Religion .

    - Statut matrimonial

    - Date et lieu d'entretien le

    - Profession

    X- Historique de la structure

    1- Dénomination de la structure

    2- Mission de la structure

    3- Objectif visé

    XI- Déroulement de l'entretien

    1- Parlez-nous des campagnes gratuites au soin et à la santé.

    2- Ces campagnes dites gratuites sont gratuites au Cameroun.

    XII- Fonctionnement de la structure.

    1- Service proposé et votre appréciation portée sur les conditions de ces campagnes gratuites

    2- Votre avis personnel de santé dans le cadre d'assurer une bonne qualité de travail

    3- Les éventuels les obstacles auxquels vous faites faces quotidiennement dans

    4- L'exercice des campagnes gratuites au soin et la santé pour attendre les objectifs.

    Merci pour votre collaboration

    ANNEXE 4

    Guide d'entretien pour les agents des CGSS

    XIII- Renseignements généraux

    - Nom et prénom

    - Age

    - Niveau d'étude

    - Statut matrimonial

    - Date et lieu d'entretien

    XIV- Déroulement de l'entretien

    1-parlez-nous des campagnes gratuites.

    2- parlez-nous des stratégies favorables et des difficultés rencontrées autour de la conception et la diffusion des CGSS

    XVI- Etat de lieu de la promotion des campagnes gratuites au soin et à la santé - Les stimulations du projet et son importance

    - Votre opinion personnelle sur les campagnes gratuites au soin et à la santé

    XVII- Regard porté par les agents de santé autour des CGSS

    - Au sujet de la politique de gestion humaine et financière autour du projet

    - Au sujet de la politique de la prévention contre les maladies et ripostes populaires - Autres perspectives de lutte

    ANNEXE 5

    Guide d'entretien pour la population cible (bénéficiaire des campagnes gratuites au soin et à la santé)

    I- Renseignements généraux

    1-présentation de l'enquêteur et de l'objet d'entretien 2-Indentification de l'interviewé

    a) Sexe

    b) Age

    c) Niveau d'étude

    d) Niveau de vie

    e) Nombres d'enfants

    II- Entretien relatif au programme des campagnes gratuites au soin et à la santé

    - La connaissance sur les campagnes gratuites au soin et à la santé

    - Le regard porté sur les campagnes gratuites

    - L'appréciation des produits mis à votre disposition

    - La qualité des services (comportement des agents)

    - Les dispositifs personnels dans le cadre de votre suivi médical

    Merci pour votre collaboration

    ANNEXE 6

    Le tableau ci-dessous fait ressortir la liste des personnes interrogées (population bénéficiaire).

    Nom ou prénom du chef de
    famille ou le/la
    représentant(e)

    Activités

    Date, lieu et durée
    d'enquête

    01

    Halimatou Sadia

    ménagère

    05/03/2018. A son
    domicile. 45minutes

    02

    Mme Brigitte

    ménagère

    05/03/2018. A son
    domicile.30 minutes

    03

    Mvondo Jean Paul

    Fonctionnaire retraité

    06/03/2018. A son
    domicile. 30 minutes

    04

    Omgba

    Forgeron

    12/01/2018.A son
    service. 20 minutes

    05

    Aminatou

    Enseignante
    vacataire

    05/03/2018. A son
    domicile. 35minutes

    06

    Zenabou Bello

    Conducteur des
    motos

    03/03/2018. au
    carrefour Soya. 12
    minutes

    07

    Abdoul Karim

    Ingénieur

    03/02/2018.A son
    domicile. 30 minutes

    08

    Mme maimounati

    vendeuse

    11/01/2018.A son
    service. 15 minutes

    09

    Mohammadi

    Conducteur de moto

    03/03/2018.Au
    carrefour Texaco
    école de police. 25
    minutes

    10

    Anaba Carine

    Vendeuse

    03/03/2018. Chez
    elle. 35 minutes

    11

    Mme Aminatou

    Ménagère

    03/03/2018. Chez
    elle. 30 minutes

    12

    Djibrila Bouba

    Maitre de l?école
    coranique

    05/03/2018. Chez
    lui. 30 minutes.

    13

    Imam Assan

    prédicateur

    05/03/2018 à son
    domicile. 30 minutes

    14

    Estelle

    Couturière

    12/01/2018.A son
    service. 15 minutes

    15

    Christelle Abomo Onambele

    Elève

    12/01/2018.A son
    domicile. 30 minutes

    16

    Baba Sani

    Couturier

    12/01/2018.A son
    service.

    17

    Fatimtou Bouba

    Ménagère

    12/01/2018.A son
    domicile. 30 minutes

    18

    Ngono Martine

    Ménagère

    12/01/2018.A son
    domicile. 30 minutes

    19

    Elisabeth flore

    Vendeuse de
    poissons braisés

    02/03/2018 à son service,
    face PMI brique.

    20

    Mfopou Abdou

    Mécanicien

    02/03/2018 à son service.
    25 minutes

    21

    Mme Mfokou

    Commerçante et
    vendeuse

    11/01/2018.A son
    domicile. 30 minutes

    22

    Ambassa Jean

    Enseignant

    12/01/2018.A son
    domicile. 35 minutes.

    23

    Fokou

    Boutiquier

    02/03/2018 à son service.

    24

    Mbida Arnaul

    Pasteur

    02/03/2018 à son
    domicile. 35 minutes

    25

    Papa Nana

    Vendeur

    12/01/2018.A son
    domicile. 30 minutes

    26

    Ousmanou Ali

    Boucher

    02/03/2018 à son service.
    25 minutes

    27

    Bernadette

    Policière

    05/03/2018 à son
    domicile. 25 minutes

    28

    Imam Aboubakari

    Enseignant
    coranique

    05/03/2018 à son
    domicile. 20 minutes

    29

    Njikam Assan

    Vendeur

    05/03/2018 à son
    domicile. 25 minutes

    30

    Yipou

    Etudiante

    03/03/2018.

    31

    Askandar

    Vendeur

    11/01/2018 A son
    domicile. 52 min

    32

    Maury

    Etudiante

    03/03/2018 A son
    domicile. 40 minutes.

    33

    Ousseni

    Agent

    communautaire de

    la santé, agent de
    mairie et chargé de

    PEV à la Brique

    22/05/2018 A son
    domicile. 35 minutes.

    34

    Awawou

    Ménagère

    18/01/2018 chez elle. 25
    minutes

    35

    Bouba

    Maçon

    27/01/2018 chez lui. 28
    minutes.

    36

    Papa Yannick

    Chauffeur

    12/01/2018. 33 minutes

    Liste des cadres et des agents de santé enquêtée

    Noms et prénoms

    Profession

    Date, lieu et durée
    d'entretien

    01

    Georges NKO AYISSI

    DOCTEUR en médecine
    et vice-

    Directeur. DLMEP

    Le 02 /05/2018 à la

    direction de lutte
    contre les maladies
    et les épidémies. 35

    minutes

    02

    Charles NSANGOU

    DOCTEUR en médecine
    et chargé de mission au

    PEV

    05/05/2018 à son
    domicile au
    quartier mini-ferme
    de Yaoundé. 33
    minutes

    03

    Bodo épouse BOLO
    Géneviève

    Infirmière, centre de
    santé PMI BRIQUE

    Le 22/05/2018 à son service

    04

    Aubin TOTCHUN

    Infirmier

    Le 22/05/2018 à
    son service

    05

    Carine BONGA

    Aide- soignante

    22/05/2018 à son
    service

    6

    8

    9

    30

    Université de Yaoundé 1

    Faculté des Arts Lettres et Sciences Humaine Département de Sociologie

    Fiche de consentement éclairé

    Sujet : « les représentations sociales des campagnes gratuites au soin et à la santé au Cameroun : le regard complexe de la communauté locale (Yaoundé- briqueterie) ».

    Introduction

    Bonjour, mon nom est MOUNGOUM Mama Nourdi et je suis étudiant à l'université de Yaoundé 1. Je réalise actuellement une étude sur « les représentations sociales des campagnes gratuites au soin et à la santé au Cameroun : le regard complexe de la communauté locale (Yaoundé-Briqueterie ». Cette investigation a pour but de comprendre et d'expliquer les raisons pour lesquelles après les fréquentes campagnes gratuites au soin et à la santé, on enregistre toujours cas des réticences et même des refus farouches. Les informations que vous nous fournirez permettront de mieux appréhender les mobiles explicatifs du rejet des campagnes gratuites au soin et à la santé

    Vous faite partir des personnes qui pourraient participer à cette étude. Ainsi, avec votre permission, j'aimerais qu'on débatte sur ce thème sensible. Quelques-unes des thématiques portent sur ce que vous pensez des campagnes gratuites au soin et à la santé et sa conséquence sur la population bénéficiaire. Alors retenez que nous ne sommes pas ici pour porter des jugements sur vous ou sur votre façon de voir encore moins votre comportement

    Nous demandons votre permission pour enregistrer l'entretien. Car, il est difficile de noter avec précision tout ce que vous allez dire. A la fin de l'étude, vos réponses seront tenues strictement confidentielles. Notre entretien durera maximum 30 minutes

    Vous êtes d'accord pour répondre à cet entretien ? Oui Non

    Je certifie que l'enquêté(e) a été informé de la nature et du but de l'étude et qu'il (elle) a donné un consentement verbal pour participer à cette étude

    Signature de l'informateur

    3

    TABLE DES MATIERES

    DEDICACE ii

    REMERCIEMENTS iii

    SOMMAIRE iv

    ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES v

    LISTE DES PHOTOS vi

    RESUME vii

    ABSTRACT

    viii

    INTRODUCTION GENERALE 1

    A/ Constat et présentation du sujet 2

    B/ Problème 3

    C/ Problématique 5

    D/ Questions de recherche 7

    E/ Objectif général 8

    F/ Hypothèses de recherches 8

    F/ Méthodologie 9

    H/ Technique et collecte des données 12

    I/ La technique qualitative 13

    J/ Technique d'échantillonnage 15

    K/ Clarification des concepts .18

    PREMIERE PARTIE : PROMOTION DES CAMPAGNES DE SOIN ET DE SANTE

    GRATUITS AU CAMEROUN 23

    CHAPITRE I : LA POLITIQUE DE GESTION DES CAMPAGNES DE SOIN ET SANTE

    GRATUITS AU CAMEROUN 24

    I- Historique et présentation des campagnes gratuites au Cameroun 24

    I-1 La santé et son fonctionnement 27

    I-2 Les CSSG : une nécessité pour réduire la mortalité et la morbidité 27

    I-3. État de lieu et politique de gestion 30

    I-4 Une mission de l'Etat camerounais pour sauvegarder le bien être. 31

    I-4-1. Les campagnes de soins gratuits et le programme élargi de la vaccination. 33

    a) Objectif du PEV dans le cadre d'éradiquer les maladies évitables 34

    b) Mission du PEV dans les aires-urbains de santé 34

    I-4-2. La provenance et gestion des vaccins ; objet de réticence à la briqueterie. 35

    33

    I-4-3. Les types de CSSG au Cameroun. 35

    a) Campagne de riposte au soin et à la santé. 35

    b) Les campagnes de suivie 37

    I-4-4. QUELQUES MALADIES VISEES PAR LES CSSG. 38

    a) Le paludisme dans le programme de CSSG quartier briqueterie. 38

    b) Fièvre jaune dans le programme des CSSG au quartier briqueterie. 39

    c) Poliomyélite dans le programme des CSSG au quartier briqueterie. 39

    d) Le choléra dans le programme des CSSG au quartier briqueterie. 40

    I-4-4-1. Dispositions et méthodes des campagnes gratuites au soin et à la sante. 40

    CHAPITRE II : LA STRATEGIE PRATIQUE DE LA VACCINATION ET DE LA

    SENSIBILISATION DE SOIN ET DE SANTE GRATUITS 43

    II. La formation des agents des campagnes gratuites au soin et à la sante. 44

    II.1 Organisation stratégique des campagnes gratuites au soin et à la santé au Cameroun. 47

    a) Le porte à porte 47

    b) Les établissements scolaires. 49

    II-2. La campagne de soin et de sensibilisation. 52

    a) La distribution des moustiquaires imprégnées à longue durée d'action. MILDA. 52

    b) Les équipements des CSSG. 53

    c) Les produits de la vaccination et leur conservation. 53

    II-3. L'information au centre des réticences et des refus farouches de la vaccination et de soin

    gratuit. 55

    a) L'Information sur la santé. 55

    b) Les mobilisateurs de terrain 56

    c) Les media et mass média au service des CSSG 57

    d) Les TIC dans la banalisation des CSSG. 58

    DEUXIEME PARTIE :LES REPRESENTATIONS SOCIALES DES CAMPAGNES DE SOIN

    ET DE SANTE GRATUITS AU CAMEROUN 62

    CHAPITRE III : LE REGARD DE POPULATION LOCALE (Yaoundé briqueterie) 63

    III. Perceptions et représentations des CGSS. 65

    III-1. Situation actuelle et stigmatisation. 67

    a) La rumeur sur les campagnes gratuites. 67

    b) La gratuité des soins : une notion ambiguë. 69

    c) « Ce qui est gratuit est mauvais ». 70

    III-2. Réticences face aux vaccins : la crainte des effets secondaires. 71

    III-3. Cause des résistances aux campagnes gratuites. 72

    a) Les causes individuelles. 72

    b) Causes structurelles et conjoncturelles. 73

    3

    c) Causes collectives 76

    III-3-1. Les risques liés aux soins gratuits 76

    a) La peur des vaccins 77

    b) La désinformation 78
    CHAPITRE IV : LE JEU SOCIOCULTUREL DANS LES AIRES DE SANTE-URBAINS : cas

    de la briqueterie. 80

    IV. Blocages socioculturels 80

    a) Blocage spirituel 82

    b) L'interprétation complexe de la médecine traditionnelle 84

    VI-1. Blocages sociopolitiques 85

    VI-2. Les types de rejets contre les CGSS 87

    a) Les rejets stratégiques. 88

    b) Les rejets ouverts 89

    VI-3. De L'utopie d'une éradication 91

    VI-4. Une réticence perpétuelle 93

    VI-4-1. L'écho du paludisme à Yaoundé Briquèterie. 94

    VI-2. Les conditions socioculturelles de la perception des campagnes gratuites. 96

    CONCLUSION GENERALE 99

    BIBLIOGRAPHIE. 110

    ANNEXES 117

    TABLE DES MATIERES 132






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo