INTRODUCTION
1. Problématique
Les parasitoses digestives, compte tenu des problèmes de
santé publique qu'elles occasionnent, semblent de nos jours de moins en
moins susciter l'attention de décideurs sanitaires internationaux,
régionaux et nationaux.Très largement rependues à travers
le monde, les parasitoses intestinales présentent une prévalence
élevée dans de nombreuses régions. L'Amibiase,
l'ascaridiose, l'ankylostomiase et la trichocéphalose comptent parmi les
dix infestations les plus rependues (1). Si les parasitoses
intestinaless'accompagnent d'une mortalité relativement faible, leurs
complications ne sont pas rares et de nombreux cas exigent une
hospitalisation.L'organisation mondiale de la santé (OMS) estime
qu'environ 3,5000000000 de personnes sont infectées par des parasites
intestinaux dans le monde, et que 450 000000 d'entre elles en sont malades,
majoritairement des enfants (2). Chaque année au niveau mondial, les
ascaris, les ankylostomes et l'amibe dysentérique occasionneraient,
à eux seuls, 195000 décès (3).Parmi les maladies
tropicales, les infections impliquant les protozoaires et les helminthes sont
répertoriées et jouent un rôle majeur dans les principaux
troubles du système digestif à l'origine d'une morbidité
et d'une mortalité à travers lemonde (4).Les schistosomiases,
fréquentes en Afrique tropicale, en Amérique du sud et en Asie
causaient une morbidité de 600000000 de personnes et une
mortalité de 60000 personnes.Les diarrhées étaient
responsables de plus de 1,4000000 de décès en 2010,
représentant ainsi la 7ème cause de
décès à laquelle les enfants sont les plus
vulnérables (5). Malgré que les parasitoses digestives suscitent
de nos jours peu d'intérêt à côté des maladies
comme le VIH/sida, la tuberculose ainsi que le paludisme ellesconstituent un
réel problème de santé publique. Plusieurs facteurs sont
associés à leur étiologie notamment les conditions
climatiques, l'absence ou insuffisance de mesures d'hygiène et
d'assainissement, la pauvreté ; à ces nombreux facteurs
participants à la recrudescence des affections parasitaires s'y ajoutent
aussi l'instabilité socio-économique qui désorganise le
système de santé, le coût de médicaments et les
difficultés de leur distribution ainsi que la surveillance du
traitement.
En Afrique subsaharienne, la ceinture intertropicale constitue un
terrain de la prédilection pour les affections parasitaires ; parmi
ces affections les parasitoses intestinales occupent une place de
choix.L'explosion démographique et la tendance à l'urbanisation
des populations des pays défavorisés aggravent la situation suite
à la multiplication de bidons villes qui sont imputés comme les
véritables gites des parasites responsables des parasitoses
intestinales(6).
Ainsi s'engendrent le problème d'insuffisance d'eau
potable, de manque d'installations sanitaires hygiéniques et de
non-respect des mesures d'hygièneadéquate ; augmentant de
plus en plus la Fréquence de ce fléau responsable
d'anémie, de la malnutrition et d'autres tableaux cliniques conduisant
à une perte des vies humaines surtout chez la catégorie de 0
à 5 ans.
En République Démocratique du Congo, la
fréquence élevée de ces parasitoses intestinales constitue
les principaux facteurs de malnutrition et de dégradation de la
santé et influant négativement sur le rendement
économique. Presque la quasi-totalité de la population congolaise
est infestée à un moment de leur vie(7).
Au cours de premier semestre de l'année 2008 à
Kisangani, On a trouvé une prévalence globale des parasitoses
digestives au centre de santé BOYOMA de 62% dans ses recherches,
Ankylostoma duodénale était fréquemment rencontré
(32,4%), Suivie de l'Entamoeba Histolytica (18,4%), Ascaris lombricoïdes
(10,7%), Stronguloides stercoralis (8,2%), Trichuris trichiura (7,5%),
Trichomonas intestinalis (1,1%) et enfin Entrerobius vermicularis (0,2%) (8).Au
sud Kivu, le problème de parasitose intestinale s'observe
également.L'Inspection Provinciale de la Santé (IPS) juge les
parasitoses intestinales plus préoccupante ; selon les rapports
rendus en 2013 par les hôpitaux Généraux de
référence ; répertoriant 237778 Cas de parasitoses
intestinales. Les parasitoses retrouvées sont classées selon
l'ordre croissant : L'Ascaris lombricoïdes 66084 Cas soit 27,7%,
Amibes 43835 cas soit 18,43%, Trichomonas intestinalis 19347 cas soit 8,1%,
Ankylostome duodénal 19190 cas soit 8%, Oxyures 2376 Cas soit 5,7%,
Schistosoma 11258 cas soit 4,7% et autres occupent 43905 cas soit 18,5%
(9).Dans la zone de santé de KADUTU particulièrement dans l'Aire
de Santé CBCA / Nyamugo les parasitoses digestives sont à
l'origine desdifférents tableaux cliniques tels que : Douleurs
abdominales, anorexie, fièvre, céphalée, diarrhée,
gastralgie etc.En 2013 le BCZS/ Kadutu a enregistré 3823 cas des
parasitoses intestinales répartis comme suit: L'Ascaris lombricoïde
1606 cas soit 42%, Trichomonas intestinalis 959 cas soit 25 % , Entamoeba
histolytica 756 cas soit 19,7% (10) , Trichuris trichiura 705 cas soit 18, 4
% , Entamoeba coli 265 cas soit 7% et les autres parasites 7%. En 2014 Ce
bureau central a reçu 3521 Cas dont : L'Ascaris lombricoïde
toujours en premier lieu avec 1373 Cas soit 39%, Trichomonas intestinalis
861Cas soit 24%, Entamoeba Histolytica 434Cas soit 12%, Entamoeba coli 89 cas
soit 3%,Tæniasaginata 78 cas soit 2%, Giardia intestinalis 45Cas soit 1%,
Hymenolepis nana et les autres 1%(10).
De ce fait les questions ci- bas orientent notre étude au
départ :
Ø Quelle est l'étiologie et la fréquence de
parasitoses intestinales chez les enfants de 0 à 5ans dans l'aire
de santé CBCA/Nyamugo?
Ø Quel serait le parasite le plus incriminé dans
ces parasitoses ?
Ø Quels seraient les facteurs associés à
cette parasitose ?
|