Republic of Cameroon Peace-work-fatherland UNIVERSITY OF
YAOUNDE II-SOA web site:
www.univ-yde2.org
FACULTY OF ECONOMICS AND MANAGEMENT SCIENCES P.O BOX :
1365 -Yaoundé CAMEROON
Tel : (237)
222062698/fax(237)222238436
République Du
Cameroun Paix-Travail-Patrie UNIVERSITE DE YAOUNDE II-SOA Site:
www.univ-yde2.org
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION BP : 1365
-Yaoundé CAMEROUN
Tel : (237)
222062698/fax(237)222238436
ÉCONOMIE DE L'ENVIRONNEMENT, DU
DÉVELOPPEMENT RURAL ET DE L'AGROALIMENTAIRE (EDRA) Mémoire
soutenu en vue de l'obtention du Diplôme de Master II en
Sciences Économiques Option : Économie de
l'Environnement et du Développement Rural
EVALUATION CONTINGENTE D'AMENITES PAYSAGERES LIEES A UN
ESPACE VERT URBAIN : CAS DE LA PLACE CHARLES ATANGANA DE LA VILLE DE
YAOUNDE
Par : ONONINO Jean Charles
Master 1 en Monnaie Banque et Finance (MBF)
Sous la direction de :
Dr. KAMDEM Cyrille Bergaly
Chargé de Cours, FSEG, Université de
Yaoundé II-Soa
|
Année 2018
|
1
Ononino Jean Charles
Remerciements
Après plusieurs mois de travail, je ne saurais
prétendre être capable de citer nommément toutes les
personnes qui, d'une manière ou d'une autre, ont contribué
à la réalisation de ce travail car, tellement elles sont
nombreuses. Pour cette raison, au lieu de procéder à une
énumération harassante, je prends ici la liberté
d'exprimer ma gratitude par le biais de remerciements collectifs. Cependant, ce
choix n'écorche en aucune façon le respect et la
considération que je porte aux personnes concernées.
Je tiens en premier lieu à exprimer mes plus profonds
remerciements au Dr Cyrille KAMDEM pour avoir accepté de diriger cette
recherche. Merci pour la patience dont vous avez fait preuve et pour votre
disponibilité inconditionnelle durant le temps qu'a duré cette
recherche. Je remercie aussi le Dr Éric FOFIRI NZOSSIE qui a su
m'orienter dans ma quête d'un directeur de mémoire. Un merci
spécial à ma mère maman EDISSIKI Jacqueline qui m'a
donné l'opportunité de suivre ce Master. Merci à la grande
famille EDRA qui a su m'encourager dans les moments de panique. Merci enfin
à ma famille, mes voisins, mes amis et tous ceux qui de près ou
de loin m'ont été d'un soutien quelconque.
Ononino Jean Charles
2
À MON FRèRE BOGNOMO ALAIN
CAMILLE, PARTI TROP TôT
3
Ononino Jean Charles
SOMMAIRE
|
|
Remerciement
|
1
|
Dédicace
|
..2
|
Sommaire
|
3
|
Liste des figures
|
4
|
Liste des tableaux
|
.4
|
Liste des acronymes
|
5
|
Résumé
|
7
|
Introduction générale .
|
. .9
|
Chapitre 1: Fondements théoriques de
l'évaluation économique ex-ante des ressources
|
|
naturelles 17-30
Section 1 Paradigmes néoclassiques de
l'économie environnementale . 17
Section 2 : les instruments de mesure de biens
environnementaux 19
Chapitre 2 : Eploration de la littérature
empirique inhérente à l'évaluation économique
des
biens environnementaux 31
Section 1 : les méthodes
d'évaluation économique des actifs naturels 31
Section 2 : La notion de valeur .39
Chapitre 3: Une approche méthodologique
|
. ..49-76
|
Section 1 : cadre géographique de notre
recherche
|
49
|
Section 2 : canevas de la recherche
|
53
|
Chapitre 4 : analyse des résultats,
discussions et recommandations
|
77-88
|
Section 1 : statistique descriptive sur
l'évaluation contingente
|
77
|
4
Ononino Jean Charles
Section 2 : analyse multivariée ou
statistique d'estimation : vérification des hypothèses de
recherche et apports de l'étude
|
79
|
Conclusion générale
|
.89
|
Références Bibliographiques
|
.93
|
Annexes
|
.97
|
TABLE DES FIGURES
|
|
Figure 1. Courbe de demande Marshallienne
|
.23
|
Figure 3. Mesure de la variation de surplus
|
.24
|
Figure 4. Représentation des surplus
compensateur et équivalent
|
25
|
Figure 1. Les composantes de la valeur
économique totale d'un actif non marchand
|
.43
|
TABLE DES TABLEAUX
|
|
Tableau 1: Les méthodes
d'évaluation monétaire de l'environnement
|
.38
|
Tableau 2 : Identification des variables
|
63
|
Tableau 3 : Description de la variable
|
63
|
Tableau 4 : caractéristiques ou mesure au
niveau du questionnaire
|
65
|
Tableau 5 : usage des données recueillis
sur le terrain dans notre recherche
|
66
|
Tableau 6 : CAP pour clôture autours du
parc
|
.78
|
Tableau 7 : statistique descriptive des
variables du modèle
|
81
|
Tableau 8 : Coefficients du modèle avec
les odds ratio et avec la robustesse
|
.84
|
Tableau 9 : Rapprochement des résultats
|
87
|
Tableau 10 : Synthèse des
résultats
|
.88
|
Ononino Jean Charles
5
LISTE DES ACRONYMES
CAA Consentement à Accepter
CAP Consentement à Payer
CAR Consentement à Recevoir
CFA Communauté Financière Africaine
EMIA Ecole Militaire Inter Armées
ENAM Ecole Nationale D'administration Et De Magistrature.
ENS Ecole Normale Supérieure
ENSP Ecole Nationale Supérieure Polytechnique
ESSTIC Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de
l'Information et de la
Communication
FAO Food and Agriculture Organisation of the United Nations
FMSB Faculté De Médecine Et Des Sciences
Biomédicales
IAI Institut Africaine d'Informatique
IFORD Institut de Formation et de Recherche
Démographiques
IRIC Institut des Relations internationales du Cameroun
MEC Méthode d'évaluation contingente
MPH Méthode des Prix Hédoniques
6
Ononino Jean Charles
NOAA National Oceanic and Atmospheric Administration
OCDE Organisation de Coopération et de
Développement Economiques
UCAC Université Catholique d'Afrique Centrale
UICN Union Internationale pour la Conservation de la Nature
UPAC Université Protestante d'Afrique Centrale
7
Ononino Jean Charles RESUME
Ce mémoire propose une évaluation contingente
des services paysagers rendus par un jardin urbain. Les consentements à
payer d'un échantillon d'usagers du jardin de la place Charles ATANGANA
de Yaoundé ont été révélés sur la
base de deux scénarii simulant des changements d'attributs paysager et
sécuritaire. Les attributs retenus correspondent à un
renforcement de la sécurité via la construction d'une
clôture autour du jardin et au renforcement du fleurissement du jardin.
Le support de paiement proposé repose sur un ticket de paiement donnant
droit d'accès au jardin. Nous avons évalué les CAP et les
facteurs qui augmentent la probabilité de donner un consentement
à payer positif. Nos résultats montrent que pour chacun des
scénarii envisagés, les usagers sont prêts à payer
un ticket leur donnant droit d'accès au jardin. Ce montant est
renchéri lorsque l'aménagement proposé valorise l'attribut
pour lequel le citoyen est sensible.
Mots-clés : aménités paysagères,
espaces verts urbains, évaluation contingente, consentement à
payer
Contingent valuation of landscape amenities
related to an urban green space. An application to the municipal garden Charles
ATANGANA in Yaoundé.
ABSTRACT -
This research report proposes contingent valuation using a
payment ticket giving access right, to evaluate landscape amenities related to
an urban green space at Yaoundé city (the municipal garden Charles
ATANGANA). Two attributes are considered (landscape and security): strengthen
the quality and quantity of flowers in the garden and build a fence. Each
attribute defines a scenario. We have evaluated the factors, which increase the
probability to have a positive willingness-to-pay (WTP) for each scenario. Our
results show that: for each of the scenarios envisaged, the users are ready to
buy a ticket giving them access to the garden. The latter's willingness to pay
is increased when the proposed development values the attribute for which the
user is the most sensitive.
Keywords: landscape amenities, urban green space, contingent
valuation, willingness-to-pay.
8
Ononino Jean Charles
9
Ononino Jean Charles
Introduction Générale
La Conférence des Nations Unies sur l'environnement de
Stockholm en juin 1972, le rapport de Brundtland en 1987, la Conférence
des Nations Unies sur l'environnement et le Développement de Rio en juin
1992, encore appelé le Sommet de la Terre, le Sommet mondial pour le
développement durable de Johannesburg en Août 2002, ont
progressivement conduit à l'adoption du concept de développement
durable comme cadre de référence des politiques de
développement. Pour l'Organisation de Coopération et de
Développement Economiques (OCDE, 1996), la voie menant aujourd'hui
à un développement durable passe par une meilleure
intégration des facteurs économiques dans la prise de
décision relative à l'environnement. C'est suivant cette
dynamique qu'a émergé au XXe siècle, dans le
cadre de l'économie du bienêtre, la Méthode d'Evaluation
Contingente (MEC) dont l'objectif est de donner une valeur économique
aux biens qui à la base n'en ont pas. Inspirées des travaux de
Wantrup (1947), les premières applications de la méthode
d'évaluation contingente remontent aux années 1960. C'est surtout
dans la deuxième moitié des années 1970 que cette
technique d'évaluation s'est imposée comme une alternative viable
aux méthodes de révélation des préférences.
La démarche d'évaluation économique totale s'inscrit dans
le cadre de la science économique appelée « économie
du bien-être ». Pour ce courant, le marché est un parfait
révélateur des préférences, quelles qu'elles
soient.
1- Contexte
Raisonnant dans le cadre de l'économie
néoclassique et de l'économie du bien-être, une
économie environnementale est apparue au cours des années 1970,
proposant de considérer les ressources naturelles sous la forme d'actifs
naturels. Un modèle de gestion économique de la nature a ainsi
été conçu, qui permet d'arbitrer sur une base
monétaire entre les différentes options d'utilisation d'un
environnement donné. Les chercheurs qui se sont intéressés
à la problématique de l'évaluation économique des
biens et services environnementaux appartiennent à divers horizons
théoriques dont : l'économie (Dixon et Sherman, 1990),
l'écologie (Mermet, 1992), l'anthropologie (Milanesi, 2010) , et la
sociologie Champagne et Denis, 1992). Mobiliser la littérature ayant
touché la problématique de l'évaluation et de la
10
Ononino Jean Charles
gestion durable des biens et services environnementaux
nécessite alors de prendre en compte divers courants de pensée
(dont le plus marquant est l'économie du bien-être).
L'économie du bien-être ayant pour pilier l'allocation optimale
des ressources dont dispose un agent économique, a trouvé un
champ fertile dans le cadre de la gestion des ressources naturelles et des
attributs environnementaux.
Les ressources naturelles et les attributs environnementaux
fournissent des flux de biens et services qui ont une valeur pour les humains.
Cependant, leurs usages ne peuvent être régulés par le
marché compte tenu de leur caractère de ressources communes. Les
propriétés de non rivalité et non exclusivité sont
en plus des caractères spécifiques aux biens publics. Du point de
vue de l'économie, la négligence de l'ensemble des flux des
actifs naturels dans le processus de décision est l'une des causes
principales de la dégradation de l'environnement et de l'exploitation
non durable des ressources naturelles. Les risques de disparition de ces actifs
sont liés à des causes d'ordres théorique et politique.
Sur le plan théorique, la mauvaise gestion et
l'utilisation inefficiente de ces ressources résultent du fait de
l'absence ou du mauvais fonctionnement du marché des actifs naturels.
Les conséquences sont l'absence de prix ou la formation d'un prix ne
reflétant pas la valeur économique exacte de la ressource. Le
marché, laissé à lui-même, ne peut dès lors
en aucun cas atteindre un équilibre économique optimal. Par
conséquent la continuité, de l'offre de services environnementaux
ne peut être correctement assurée dans le temps. Sur le plan
politique, les défaillances des politiques gouvernementales constituent
la cause de la dégradation de l'environnement. Les interventions
gouvernementales peuvent inciter les individus à accroître
l'utilisation des biens environnementaux. Elles peuvent être
menées au niveau macroéconomique ou à l'échelle
d'un secteur. Pour pallier ces défaillances, les autorités
publiques ont un rôle important à jouer dans la mise en oeuvre des
politiques environnementales. Elles doivent promouvoir un développement
durable intégrant une gestion optimale des ressources naturelles et la
protection de l'environnement. Dans cette perspective, les politiques publiques
sont appelées à s'inscrire dans une approche globale de
développement durable. Des efforts doivent être apportés
à la conciliation entre l'environnement et le développement.
Ainsi, trois principes fondamentaux sont recommandés pour parvenir
à une meilleure intégration des dimensions environnementales en
vue d'un développement durable susceptible de Parer aux effets
anthropiques nocifs sur l'environnement, y compris sur la biodiversité :
mettre en valeur les ressources naturelles, maintenir la biodiversité
pour les générations à venir, déterminer et
évaluer les coûts et les avantages générés
par les actifs naturels.
11
Ononino Jean Charles
Les espaces verts de proximité constituent une
composante majeure des villes contemporaines. Ils sont justifiés par une
forte demande de la part des populations urbaines à titre d'usages
direct ou indirect. Leurs coûts de production et d'entretien
pèsent lourdement sur les budgets des administrations publiques à
différentes échelles. Parmi les grands travaux menés
à Yaoundé par le délégué du gouvernement
auprès de la communauté urbaine, figure en bonne place
l'aménagement des espaces verts. La ville de Yaoundé, capitale
politique du Cameroun, est traversée par une cinquantaine de parcs et
jardins publics administrés et gérés par la
Communauté Urbaine. Le parc de la place Charles ATANGANA en est un des
plus intéressants, compte tenu du nombre de visiteurs qu'il
reçoit en moyenne au quotidien. Il est situé en plein coeur de la
ville non loin du célèbre `'rondpoint poste centrale»
à côté du ministère des transports. Construit au
début de la décennie 2000, le parc s'étend sur une
superficie d'environ 1,5 hectare. Il est l'un des symboles forts de cette
conciliation entre les besoins d'un urbanisme croissant et l'attachement au
végétal. Etabli dans une zone marécageuse, la plantation
des arbres de la famille eucalyptus dans cet espace compte tenu des
propriétés de cette espèce (principalement forte
consommation en eau) s'est avérée être un choix
judicieux.
Même si les espaces verts contribuent à
l'embellissement de la ville, ils sont avant tout des lieux de détente,
d'évasion et même de rencontre pour les amoureux. Les espaces
verts sont aussi sollicités par les citadins à la recherche du
calme pour la lecture (c'est le cas de nombreux étudiants des
universités et grandes écoles de la ville). D'autres
catégories d'individus y sont aussi abonnées : les travailleurs
qui s'y retrouvent à leur instant de pause pour apprécier le
paysage et profiter de l'air frais offert par le microclimat régnant en
maitre sur le site. Les couples y viennent pour se balader et discuter ... La
plupart des personnes qui fréquentent les espaces verts de la capitale y
passent parfois des heures. La fréquentation des espaces verts par les
citadins incite la communauté urbaine à entreprendre de vastes
campagnes d'hygiène et de salubrité. D'un entretien avec le
responsable des parcs et jardins de la ville (communauté urbaine de
Yaoundé), il ressort que la gestion de l'espace vert Charles ATANGANA
coûte chaque année pas moins de 20 000 000 de francs CFA, de cette
même source il ressort que 5 agents y sont employés pour mener les
différents travaux d'entretien à savoir l'arrosage (plus intense
en saison sèche), le balayage (il se fait quotidiennement), la tonte de
la pelouse (une fois toute les deux semaines en saison des pluies et une fois
par mois en saison sèche), le réglage (il consiste à
abattre les arbres où la densité est importante et d'introduire
des arbustes où il en faut).
12
Ononino Jean Charles
Cependant, il est difficile de s'abstenir de relever le fait
que la place Charles ATANGANA souffre malheureusement
d'insécurité1 et les préférences des
usagers vis-à-vis de l'offre des services paysagers sont plus ou moins
négligées. Dans un tel contexte il sied de procéder
à une analyse cout-avantage permettant de proposer des solutions
capables de juguler ces différents manquements.
2- Problématique
Le sixième rapport sur l'avenir et l'environnement
mondial (GEO-6) publié par le programme des nations unies pour
l'environnement souligne que Les profonds changements environnementaux
enregistrés dans le monde en général, et en particulier en
Afrique, se produisent à un rythme plus rapide que prévu, et
appellent à une action immédiate de la part des gouvernements
pour renverser la tendance. Les espaces naturels protégés sont
aujourd'hui la pierre angulaire de presque toutes les stratégies
nationales et internationales de conservation de la nature. Ils jouent un
rôle primordial dans le maintien des services des
écosystèmes, la diminution des impacts des catastrophes
naturelles graves. La seule ville de Yaoundé, capitale politique du
Cameroun compte environ cinquante parcs et jardins et une unité d'entre
eux consomme en moyenne un budget de 20 000 000 f CFA par an (communauté
urbaine de Yaoundé, 2018). Ces chiffres marquent l'importance que le
gouvernement accorde à de tels espaces dans la mise en oeuvre de sa
politique de protection, politique fondée notamment sur la signature de
différents accords internationaux.
Le discours sur la préservation de l'environnement est
celui le plus répandu aussi bien dans les médias que dans le
débat académique. Cependant, lorsqu'il s'agit de chiffrer cette
importance de l'environnement, les défenseurs se trouvent parfois
démunis. En effet, comment évaluer de manière exhaustive
l'ensemble des biens et services rendus par l'environnement ? Comment
quantifier les pertes éventuelles encourues lorsqu'on venait à
perdre ce capital naturel ? Comment quantifier la diminution de ce capital
naturel suite à une ou plusieurs activités anthropiques ? De
quelle manière peut-on évaluer cette perte liée aux
activités humaines dans la durée ? Ce sont autant que
questionnements qui ne trouvent pas de réponses immédiates
même auprès des experts de l'environnement.
Depuis quelques années, la littérature propose
un grand nombre de méthodes permettant de de donner une valeur aux biens
qui « n'en ont pas ». Les plus célèbres de ces
méthodes sont : la
1 L'insécurité expose les amoureux et
autres utilisateurs aux agressions de toutes natures, à la tombée
de la nuit
13
Ononino Jean Charles
méthode des prix hédoniques, la méthode
des couts de transport, la méthode des couts de remplacement, la
méthode de contingence. La littérature relève un grand
nombre d'études ayant pour objectif une évaluation des actifs
environnementaux. Cependant la plupart de ces études portent sur les
biens environnementaux localisés dans les campagnes. En
considérant cet état des choses, une évaluation
contingente des aménités paysagères du parc Balzac de la
ville d'Angers a été réalisée par Oueslati et al
(2008), afin de valoriser deux attributs paysagers inhérents à ce
parc. Nous réalisons dans ce mémoire une étude se
rapprochant de celle-ci concernant le jardin de la place Charles Atangana de la
ville de Yaoundé. A cet effet la problématique à laquelle
la présente recherche vise à donner des éléments de
réponse s'énonce comme suit :
Quelle est la valeur économique du jardin Charles
Atangana ? En d'autres termes, il est ici question de donner une réponse
aux questions suivantes :
· Quels consentements à payer sont exprimés
par les citoyens pour bénéficier des nouveaux attributs ?
· Quels sont les facteurs qui déterminent la
disposition à payer des usagers ?
3- Objectif de l'étude
L'objectif principal de cette étude est d'effectuer une
évaluation contingente des attributs paysagers liés au jardin
municipal Charles Atangana de Yaoundé. De manière
spécifique, il s'agit : dans un premier temps d'évaluer par la
méthode de contingence les consentements à payer (CAP) ex ante
des consommateurs afin de bénéficier des nouvelles configurations
proposées. Ensuite, identifier les facteurs explicatifs des
consentements à payer révélés par les usagers et de
fait, les attributs susceptibles de fournir une plus grande utilité aux
citadins.
4. Hypothèses et méthodologie de
l'étude. 4.1.Hypothèses de
l'étude.
La présente étude repose sur deux principales
hypothèses qui sont formulées comme suit :
Hypothèse 1 : Les consentements
à payer moyens exprimés par les usagers sont strictement non
nuls, et ne sont pas tirés par des valeurs aberrantes.
Hypothèse 2 : les consentements
à payer pour chacun des scénarios envisagés, sont
déterminés par les facteurs socioéconomiques tels que : le
genre, l'âge, le niveau d'éducation, le revenu journalier, et
l'importance accordée aux espaces verts.
4.2.Méthodologie de l'étude
14
Ononino Jean Charles
Pour répondre à la question de recherche de ce
travail, les données ont été collectées sur le
terrain. De ce fait, plusieurs étapes ont été franchies
:
Méthode d'échantillonnage ; la
définition d'un échantillon est la base de toute collecte de
données lors de l'étude d'une population. Dans le cadre de cette
recherche la méthode d'échantillonnage aléatoire simple a
été adoptée. C'est cette dernière qui nous a permis
de construire l'échantillon sur laquelle s'est appuyée la
présente évaluation. Cette technique d'échantillonnage qui
consiste à tirer au hasard parmi tous les éléments d'une
population, ceux qui feront partie d'un échantillon est exposée
de façon explicite dans le chapitre trois du présent
mémoire.
Méthode de collecte des données ; la
littérature propose plusieurs méthodes de collecte des
données. Dans le cadre de cette recherche, les données ont
été collectées sur le terrain par nous-même,
à travers des questionnaires et interviews en face à face avec
les usagers. Ce choix se justifie par le fait que nous cherchions à
minimiser le biais enquêteur2 (Mitchell et Carson, 1989). Pour
arriver à cette fin, nous avons fourni l'effort d'être aussi
neutre que possible. Pour ce qui ressort du dépouillement et du
traitement des données, les logiciels Microsoft office Excel, SPSS et
stata 14 ont été utilisés. La vérification de la
première hypothèse s'est faite à partir de l'analyse
descriptive des données, alors que la vérification de
l'hypothèse 2 quant à elle s'est faite par le biais d'un
traitement économétrique.
Le modèle économétrique ; nous
avons utilisé le modèle logit binomiale et avons
considéré le CAP comme variable endogène susceptible de
prendre deux valeurs, « 0 » pour les CAP nuls et « 1 » pour
les CAP non nuls. Comme variables exogènes nous avons : « sexe de
l'individu » « âge de l'individu », « niveau
d'éducation de l'individu », « revenu moyen journalier de
l'individu », « type d'emploi ou activité de l'individu
», « raisons de visite dans le parc », « temps mis sur le
site du parc », « Coût de transport pour se rendre au parc
», « importance accordée aux espaces verts », «
Disponibilité à contribuer au financement des espaces verts au
sein du parc ». Les critères ayant orienté notre
intérêt vers le choix de ce modèle sont exposés en
détail au chapitre trois du présent mémoire.
5. l'intérêt de l'étude
La présente étude, dont l'objectif est de
procéder à une évaluation économique du jardin de
la place Charles ATANGANA via la méthode contingente, met en exergue
deux attributs
2 L'individu interrogé donne une valeur
supérieure à son CAP réel pour faire plaisir à
l'enquêteur
15
Ononino Jean Charles
distincts : l'esthétique lié au paysage et la
sécurité. L'intérêt de cette étude peut
être apprécié à plusieurs niveaux : Dans le
cadre socio environnemental, elle permet de percevoir la
sensibilité des populations de la ville de Yaoundé
vis-à-vis de l'environnement en général et des espaces
verts urbains en particuliers. Un instrument de gestion, cette
étude permet de cerner l'orientation de la demande
d'aménités paysagères des citadins et de ce fait peut
contribuer à l'orientation de la redéfinition de l'offre
d'aménités liées aux espaces verts urbains par
l'autorité compétente (la communauté urbaine en
l'occurrence). Elle vient en renfort à l'analyse cout-avantage
réalisée en prélude à l'aménagement de tout
espace vert urbain. Sur le plan scientifique : elle enrichie la
littérature empirique sur l'évaluation des espaces verts dans les
pays africains. Sur le plan épistémologique, elle met en exergue
les limites de l'évaluation environnementale via la MEC et relance le
débat sur l'utilisation combinée de plusieurs méthodes.
Dans le cadre du développement soutenable, elle promeut la
gestion durable des actifs environnementaux etc.
6. plan du mémoire
Pour l'atteinte des objectifs fixés dans le cadre de
cette recherche, le présent mémoire s'articule autour de 4
chapitres :
Le chapitre 1 est consacré aux contours
théoriques liés à l'analyse des biens environnementaux. Il
jette les jalons de l'évaluation environnementale dont il est question
dans ce mémoire. Il n'est point question dans ce chapitre de
présenter de manière exhaustive les théories
néoclassiques en rapport avec l'économie du bien-être ; une
littérature abondante existe déjà à ce sujet.
Cependant, ce chapitre présente de manière sommaire quelques
notions utilisées en économie du bien-être et dont la
compréhension s'avère nécessaire pour l'évaluation
environnementale dont il est ici question de se pencher sur les paradigmes
théoriques se rapportant à l'économie environnementale. Le
chapitre 2 est dédié à la revue de la littérature
des travaux ayant évalué les biens environnementaux. Le chapitre
3 est consacré à la présentation de la méthodologie
de vérification des différentes hypothèses. La section
1est consacrée à la description du lieu d'étude et la
section 2 quant à elle donne le canevas de la recherche. Le chapitre 4
propose les résultats issus de notre recherche. Comme les
précédents, celui-ci s'articule autour de deux sections : la
première décline l'analyse descriptive de l'évaluation et
la seconde présente la vérification des hypothèses de
recherche et les apports de l'étude, et le mémoire se referme sur
une conclusion générale.
Ononino Jean Charles
16
Chapitre 1 : contours théoriques liés
à l'analyse des biens environnementaux
Les méthodes d'évaluation en matière
d'environnement ont pour objectif d'attribuer une valeur aux actifs naturels et
aux services non marchands qu'ils fournissent. Ce chapitre a pour objet
17
Ononino Jean Charles
d'exposer les bases théoriques de l'analyse
économique des problèmes d'environnement. Les principaux concepts
et approches adoptés par l'économie environnementale sont
présentés dans les deux sections qui meublent ce chapitre. La
première section rappelle le cadre microéconomique duquel
émerge l'économie de l'environnement, et la seconde
présente les outils de mesure qui enrichissent la littérature de
l'économie de l'environnement.
La Conférence des Nations Unies sur l'environnement de
Stockholm en juin 1972, le rapport de Brundtland en 1987, la Conférence
des Nations Unies sur l'environnement et le Développement de Rio en juin
1992, encore appelé le Sommet de la Terre, le Sommet mondial pour le
développement durable de Johannesburg en Août 2002, ont
progressivement conduit à l'adoption du concept de développement
durable comme cadre de référence des politiques de
développement. Pour l'Organisation de Coopération et de
Développement Economiques (OCDE, 1996), la voie menant aujourd'hui
à un développement durable passe par une meilleure
intégration des facteurs économiques dans la prise de
décision relative à l'environnement. C'est suivant cette
dynamique qu'a émergé au XXe siècle, dans le
cadre de l'économie du bienêtre, la Méthode d'Evaluation
Contingente (MEC) dont l'objectif est de donner une valeur économique
aux biens qui à la base n'en ont pas. Inspirée des travaux de
Ciriacy-Wantrup (1947), les premières applications de la méthode
d'évaluation contingente remontent aux années 1960.
L'économie environnementale s'appuie sur divers paradigmes des sciences
économiques.
Section 1 : Paradigmes néoclassiques de
l'économie environnementale
Dans la seconde moitié du XIXème siècle,
les néoclassiques ont bouleversé l'analyse économique en
fondant leur raisonnement sur la notion de rareté. Ainsi, pour un
état du monde donné, l'objectif de ce courant théorique
est d'optimiser l'allocation des ressources rares de la société
entre les utilisations alternatives qu'on peut en faire. Dans cette
perspective, un ensemble de nouveaux concepts économiques a
émergé à la fin du siècle dernier,
débouchant sur l'élaboration par Walras du modèle
d'équilibre général d'une économie pure. Alliant
les mathématiques à la logique économique, ce
modèle est aujourd'hui la pierre angulaire de la théorie
néoclassique : l'économie environnementale s'y rattache
également en assimilant l'environnement à une ressource
économique.
1.1. L'équilibre général
néoclassique
La théorie économique se veut une abstraction
"éclairante" de la réalité. De ce point de vue, le
modèle d'équilibre général a suscité un
bouleversement de la conception de l'économie, en constituant "un
idéal rationnel" (Allais, 1943) censé guider l'action dans le
monde réel et
18
Ononino Jean Charles
répondre à l'objectif d'utilisation efficiente
des ressources. L'objectif, dans cette section, est de voir en quoi cette
représentation formelle de la réalité peut s'appliquer
à l'environnement. Pour cela, il est nécessaire de commencer par
préciser les conditions préalables à
l'établissement d'un équilibre général et, à
travers elles, d'appréhender les représentations formelles que ce
paradigme se fait de la réalité.
1.2. L'économie pure de Walras
L'économie néoclassique telle que l'utilise la
majorité des économistes actuels, doit beaucoup aux travaux de
Léon Walras et principalement à son oeuvre fondatrice,
Eléments d'économie politique pure (Walras, 1896). L'objet
de cet ouvrage est de proposer "une solution mathématique du
problème de la détermination des prix courants, ainsi qu'une
formule scientifique de la loi de l'offre et de la demande, dans le cas de
l'échange d'un nombre quelconque de marchandises entre elles". En
recourant à un type de raisonnement "à la marge", Walras en vient
à élaborer un modèle d'équilibre
général de l'économie, pièce centrale de la
théorie néoclassique contemporaine. Dans la logique de Walras,
cette économie pure ne représente pourtant ni l'ensemble de
l'économie, ni surtout l'économie réelle :
l'économie pure permet de retrouver ce que Walras estime être les
grandes lignes du monde économique observable. De telles analyses
permettent de le rendre intelligible : "cet état d'équilibre de
la production est, comme l'état d'équilibre de l'échange,
un état idéal et non réel. Il n'arrive jamais que le prix
de vente des produits soit absolument égal à leur prix de revient
en services producteurs, pas plus qu'il n'arrive jamais que l'offre et la
demande effectives des services producteurs ou des produits soient absolument
égales. Mais c'est l'état normal en ce sens que c'est celui vers
lequel les choses tendent d'elles-mêmes sous le régime de la libre
concurrence appliqué à la production comme à
l'échange". Pour le courant néoclassique orthodoxe, l'ouvrage
"Elément d'économie politique pure" présente un
intérêt crucial puisque, en montrant mathématiquement que
les phénomènes économiques se déterminent ensemble
et de façon simultanée, Walras donne un nouvel objet
d'étude à la science économique : elle n'est plus,
dès lors, la recherche des causes des phénomènes
économiques mais la détermination des conditions de leur
équilibre global. Dans ce contexte, le modèle d'équilibre
général de l'économie pure se pose comme le paradigme
fondateur de l'économie néoclassique moderne. Ses principales
caractéristiques sont présentées ici, avant de voir
comment les ressources de l'environnement intègreront ce modèle,
à partir des années 1970, avec l'instauration de
l'économie environnementale.
1.3. Le contexte théorique de l'équilibre
général néoclassique
19
Ononino Jean Charles
Le modèle d'équilibre général
élaboré par Walras est censé fournir le point
d'équilibre de l'ensemble des marchés de biens, ce qui constitue
une situation optimale pour le bien-être de la collectivité. Le
point de départ de l'approche néoclassique est de
considérer que la société est formée d'individus
libres et égaux, qui sont amenés à échanger pour
répondre à leur besoin et accroître leur satisfaction.
Comme chez Adam Smith, la société se trouve constituée de
nombreux individus, chacun étant spécialisé dans la
production d'un type de bien ou de service ; ces individus n'ont pour seule
relation que l'échange de leurs produits : "la socialisation
[des individus] se fait à travers l'échange" (Guerrien,
1989). Quatre entités sont généralement
évoquées pour décrire l'acte d'échange tel qu'il
est défini par l'économie néoclassique : les biens, les
agents économiques, les relations des hommes aux choses, le
marché. Les biens étudiés par la science économique
sont ceux qui ne sont pas en quantité suffisante pour combler les
besoins humains. Chacun de ces biens doit être représenté
sur le système de marché par un prix spécifique. Les
agents économiques sont soit producteurs soit consommateurs de ces
biens. Leurs comportements sont ainsi guidés par les seuls prix
disponibles sur le marché. La seule relation s'établissant entre
individus d'une même société est l'échange
volontaire de marchandises. Pour cela, il est nécessaire de se placer en
régime de propriété privée, où les choses
sont strictement appropriées par l'individu. Dans ce modèle,
l'institution de marché concurrentiel joue donc un rôle central
puisque, moyennant le respect des quatre axiomes de la concurrence pure et
parfaite, elle conduit à la réalisation d'un équilibre
général, qui égalise offres et demandes de biens
simultanément sur tous les marchés : Dans ces conditions, chaque
consommateur maximise sa satisfaction sous la contrainte de budget et chaque
producteur maximise son profit sous la contrainte technologique.
Section 2 : les instruments de mesure de biens
environnementaux
"L'économie du bien-être a pour premier objectif
de déterminer, parmi plusieurs états de l'économie, quel
est le meilleur ; elle cherche en outre à indiquer les règles
économiques qu'il convient de mettre en oeuvre pour parvenir à
cet objectif3. La difficulté de retenir a priori
l'équilibre général de Walras comme optimum
économique global vient du fait qu'il correspond à une situation
optimale pour chacun des agents économiques mais qu'il ne fournit pas un
indicateur de bien-être total pour la collectivité. Au niveau
individuel, la mesure du bien-être n'est pas problématique puisque
chaque agent, en décidant lui-même de choisir un panier
particulier de biens parmi d'autres, indique la situation qui lui procure le
maximum de
3 Abraham-Frois, Avant-Propos à
Biaujeaud, 1988.
20
Ononino Jean Charles
satisfaction. Il n'est pas nécessaire, dans ce cas, de
recourir à une mesure objective du bien-être : une mesure
ordinale, et non cardinale, du bien-être suffit. Ce n'est pas le cas
quand on souhaite mettre en relation deux niveaux de bien-être
d'individus différents: il n'est pas possible de dire que "la
réduction de bien-être d'un individu, à la suite d'une
mesure donnée, est ou n'est pas compensée par l'augmentation du
bien-être d'un autre individu; le seul cas où l'on est
assuré qu'il y a effectivement accroissement du bien-être
collectif est celui où se produit une augmentation du bien-être
d'un individu au moins, sans diminution de celui d'aucun autre [...]. Ce
critère - dit de Pareto - n'exige aucune mesure cardinale de
l'utilité et n'implique aucune comparaison interpersonnelle des
satisfactions" (Wolfelsperger, 1993). C'est ce critère de Pareto qui
sert, dans la théorie néoclassique, à comparer les
états réalisables d'une économie concurrentielle pour
déterminer un niveau optimal de bien-être collectif. Ainsi, on dit
qu'un état de l'économie est un optimum de Pareto s'il n'est plus
possible d'améliorer la situation d'un agent sans
détériorer celle d'un autre.
2.1. Détermination de l'optimum social par
l'économie du bien-être
L'économie du bien-être, par ses
théorèmes et les outils qu'elle propose, est aujourd'hui le
courant théorique dominant. Elle a des applications multiples, notamment
dans le domaine de l'environnement. Néanmoins, il convient de garder
à l'esprit que cette approche se construit sur la base du paradigme de
l'économie néoclassique et que les préceptes de
l'économie du bien-être ne sont valables qu'à la condition
que l'économie se situe bien en équilibre général,
c'est-à-dire qu'il n'existe ni économies ou
déséconomies externes, ni biens publics qui faussent la
perfection du système de marché. Or, "il est clair que les
économies de marché ne répondent pas, dans la
réalité, à toutes ces conditions et ces 'imperfections'
rendent donc impossible la réalisation d'un optimum" (Wolfelsperger,
1993). C'est également l'objet de l'économie du bien-être
de chercher à réduire ces imperfections et d'assurer in fine que
le système économique fonctionne comme une économie
concurrentielle aboutissant à un équilibre général
et à un optimum social.
2.2. Le problème central des externalités
Alors que le courant lausannois de l'économie du
bien-être propose un modèle général d'une
économie optimale, le courant cambridgien s'est penché sur
l'étude des conditions d'équilibre d'un marché partiel
d'un seul bien. C'est cette branche de l'économie néoclassique
qui a su décrire assez rapidement un certain nombre de
dysfonctionnements d'un marché concurrentiel. Dès 1890, Marshall
est le premier à constater que des phénomènes hors
marché peuvent
21
Ononino Jean Charles
influencer les comportements des agents économiques et
affecter leurs fonctions-objectif en dehors de toute transaction. Il met en
lumière la notion d'économie externe, qui traduit l'avantage dont
peut bénéficier un producteur de conditions pour lesquelles il ne
supporte aucun coût.
Dans son ouvrage fondateur, The Economics of Welfare (1920),
Pigou présente une solution intermédiaire entre ces deux
positions qui permet de remédier à ces "défaillances de
marché". Il propose la création d'une taxe (dite pigouvienne)
imposée à l'agent qui engendre la déséconomie
externe. Le montant de cette taxe équivaut à la valeur
monétaire du coût externe : le coût social devient alors la
variable prise en compte par l'agent économique. Cette démarche
d'internalisation des coûts externes repose donc à la fois sur
l'intervention de l'Etat, qui impose la taxe, et sur les mécanismes de
marché, qui continuent à diriger les relations
économiques. Cette réduction de la réalité aux
relations marchandes est caractéristique de la démarche de
l'économie du bien-être, et de l'économie
néoclassique en général. L'objectif est de tendre vers
l'accomplissement du paradigme théorique, censé assurer une
optimalité des relations économiques et une maximisation du
bien-être collectif. C'est dans cette mouvance théorique que va
émerger, au début des années 1970, l'économie
environnementale, pour laquelle le traitement des externalités est une
préoccupation centrale.
2.3. La notion de surplus
Les enjeux de l'évaluation économique se
trouvent autant dans la mesure de l'impact des dégradations anthropiques
de l'environnement que dans la mesure des conséquences positives et ou
négatives, de la mise en oeuvre de politiques publiques ou d'initiatives
privées. Le but de l'évaluation économique est de pouvoir
exprimer en grandeur monétaire une augmentation ou une diminution de la
fonction utilité des individus, suite à une amélioration
ou une dégradation de la qualité de l'environnement. Les
préférences des individus pour une qualité donnée
de l'environnement et le surplus du consommateur sont certainement les outils
conceptuels les mieux adaptés à la quantification de cette
grandeur. Une présentation des notions du surplus et des
préférences sera faite avant d'aborder leur application au cas
des actifs naturels.
2.3.1. Le surplus du consommateur et les
préférences individuelles
En réalité, l'évaluation
économique ne cherche pas à mesurer la valeur économique
d'un élément de l'environnement ou de l'écosystème,
mais les variations de « bien-être » engendrées par une
variation de la qualité et de la disponibilité de biens et de
services environnementaux (Weber, 2003). Le surplus du consommateur (ou du
producteur) est un outil précieux de
22
Ononino Jean Charles
valorisation des bénéfices de l'environnement.
Mais pour comprendre tout l'intérêt de cet outil, il convient d'en
rappeler les fondements théoriques tels que l'ont souligné
Bonnieux et Desaigues (1998). Le choix du consommateur est basé sur
l'hypothèse fondamentale selon laquelle un individu cherche à
maximiser son utilité totale, c'est-à-dire son surplus sous
contrainte du revenu et des prix. Le surplus du consommateur étant la
différence entre la somme maximale que le consommateur est
disposé à verser pour obtenir une certaine quantité d'un
bien et la dépense qu'il doit supporter pour obtenir la quantité
du bien considéré. A titre d'illustration, un consommateur dont
la courbe de demande est représentée par (D) sera prêt
à payer un prix maximal P0 pour acheter une quantité q0 d'un bien
et se situera au point A de sa courbe de demande. Au cas où le prix du
bien est fixé à un niveau P1 (P1< P0), le consommateur pourra
demander une quantité q1 du bien et se situera à un point B de sa
courbe de demande. Le surplus du consommateur sera représenté par
la surface P0P1BA. La figure suivante illustre cette variation. Le prix du
marché reflète un compromis : ce n'est pas le Mesure du surplus
du consommateur.
Figure 1: courbe de demande marshallienne
2.3.2. Formalisations marshallienne et hicksienne du
surplus.
Les formalisations mathématiques du surplus selon les
analyses de Marshall et de Hicks ont été retenues. D'après
Marshall (1961), le surplus du consommateur se définit à partir
de la courbe
Ononino Jean Charles
de demande du marché qui est obtenue en faisant la
sommation des demandes individuelles. Tout au long de cette courbe, le revenu
est supposé être constant et c'est le niveau de l'utilité
de l'agent qui varie en fonction de la variation des prix. La fonction de
demande ordinaire dite aussi fonction de demande marshallienne ou demande non
compensée exprime la relation entre la quantité (q)
demandée d'un bien en fonction de son prix (p) pour un revenu Y
supposé constant. Lorsque le prix varie, le consommateur enregistre une
variation de son surplus, variation pouvant être positive (gain de
bien-être) ou négative (perte de bien-être) suivant que le
prix diminue ou augmente.
Dans le cadre d'une variation négative du prix
(baisse), allant de P1 à P2 (P1>P2) le surplus du consommateur est
renforcé et est représenté par l'ère P0P2CA. La
figure suivante illustre la variation de l'utilité du consommateur suite
à la variation du niveau des prix.
23
Figure 2 : Mesure de la variation de surplus
Ononino Jean Charles
Cette démarche néglige donc tout effet-revenu
que pourrait entraîner la variation des prix. L'approche marshallienne ne
donne qu'une mesure imparfaite de la variation du bien-être du
consommateur puisqu'elle suppose marginale la variation du revenu réel
de ce dernier suite à une modification des prix. Si les prix varient, le
surplus du consommateur variera en sens opposé. Hicks (1904 - 1989)
propose de remplacer la courbe de demande ordinaire marshallienne par une
courbe de demande compensée, dont l'hypothèse centrale est de
maintenir une utilité constante. Il propose d'évaluer la
variation du bien-être d'un individu à partir des courbes de
demande compensée. Le surplus compensateur représente la
variation de bien-être que retire un consommateur de
l'amélioration proposée de la qualité paysagère. La
figure ci-dessous donne une représentation des surplus compensateur et
équivalent du consommateur pour une amélioration de la
qualité de l'environnement.
24
Figure 3: Représentation des surplus
compensateur et équivalent
25
Ononino Jean Charles
Source : Angel, 1995
Soit un programme d'aménagement
d'aménités paysagères qui consiste à créer
de nouveaux attributs au sein d'un espace vert4. D'après la
figure ci-dessus, q (en abscisse) représente le niveau
d'aménagement de la nature, et p (axe des ordonnées) correspond
au prix des biens et services marchands. L'agent concerné (un visiteur,
par exemple) dispose d'un revenu R qu'il utilise exclusivement à l'achat
de biens marchands X0. Avant la mise en place du programme, le visiteur
représentatif possède une quantité de biens marchands
notée X0 et bénéficie d'un niveau d'aménités
environnementales noté q0, le situant ainsi au point A sur la courbe
d'utilité U0. Lorsque le programme est mis en place, le niveau
d'aménités environnementales passe de q0 à q1 et
l'individu voit en même temps son bien-être amélioré
puisqu'il passe du point A (U0) au point B situé sur la courbe U1. Sa
consommation de biens marchands reste constante mais son utilité
augmente du fait des nouveaux attributs créés. La valeur
monétaire de cette variation de bien-être, en d'autres termes,
celle que le visiteur accorde à la modification enregistrée au
niveau de la protection de la nature, peut être estimée de deux
manières. En premier lieu, si l'on prend U0 comme niveau
d'utilité de référence, on remarque que, pour
bénéficier des espaces naturels concernés, l'individu est
prêt à renoncer à consommer une quantité de biens
marchands notée X1, c'est-à-dire diminuer sa dépense de
consommation de biens marchands de pX1, le plaçant ainsi au point C sur
la courbe U0. Dans ce cas, avec un paiement de pX1, il est indifférent
entre les points A et C. L'écart entre les points B et C, correspondant
à px1, représente le CAP maximum du visiteur pour
bénéficier de l'amélioration du niveau de protection de la
nature de telle sorte que son utilité reste identique son niveau initial
U0. Ce CAP est égal au surplus compensateur ou à la variation
compensatrice de revenu.
En second lieu, si l'on considère à
présent U1 comme niveau d'utilité de référence, on
constate qu'au point B, pour un revenu R donné, l'individu dispose d'une
quantité de biens marchands X1 et bénéficie d'un niveau
d'aménités environnementales de q1. On constate également
que si l'on rajoute X2 à X0, l'individu se situe au point D : il gagne
en consommation de biens marchands mais perd en niveau de protection puisque ce
dernier est passé de q1 à q0. A ce point D, l'individu est
indifférent entre la réalisation et le rejet du programme. Si on
lui demandait combien il accepterait de recevoir en guise de compensation pour
renoncer au projet de telle sorte qu'il a la même satisfaction qu'il
aurait eue si les aires protégées avaient été mises
en
4 Voltaire Louinord., `Méthode
d'évaluation Contingente et Evaluation Économique d'un Projet de
Réserves Naturelles Dans Le Golfe Du Morbihan (France).'
26
Ononino Jean Charles
oeuvre, il devrait normalement déclarer un montant
minimum correspondant à pX2. Ce montant, considéré comme
le CAR minimum, est égal au surplus équivalent ou
à la variation équivalente.
Dans le cas où il s'agissait plutôt d'une
dégradation du niveau d'aménités environnementales, (donc
U1 serait le niveau d'utilité initial), la variation compensatrice
serait égale au CAR minimum pour accepter ladite dégradation et
la variation équivalente serait le CAP maximum pour l'éviter.
2.3.3. Approximation de Willig de la Mesure hicksienne du
surplus du consommateur
Les estimations des surplus compensés peuvent
être considérées comme des intervalles de confiance de
l'estimation du surplus ordinaire du consommateur (Willig, 1976). Sous cette
hypothèse, le surplus marshallien du consommateur apparaît comme
un bon estimateur du changement de bien-être. C'est donc à partir
de la mesure traditionnelle du surplus du consommateur que peut être
envisagé d'estimer la valeur économique de certaines ressources
de l'environnement5.
Les principes théoriques de mesure du bien-être
sont directement applicables aux biens économiques standards, qui se
caractérisent par un usage unique et par un prix de marché. Il
est plus difficile d'appliquer cette démarche à des biens
multi-usages, comme le sont la plupart des actifs naturels. Un environnement
naturel est en mesure de répondre à plusieurs types de demande ou
d'offre; par conséquent, sa valeur ne peut pas être estimée
à partir d'une seule courbe de demande ou d'offre reconstituée.
Un parc urbain, par exemple, répond à une demande de loisirs,
d'aménité paysagère... La disparition de cette ressource
multi-usages entraîne la disparition de ses différentes
utilisations et des surplus qui y sont attachés.
1.3.4. Les préférences individuelles
Pour apprécier le changement de la situation d'un
individu entre un état initial et un état final, on utilise
davantage la variation compensatoire du revenu et la variation
équivalente du revenu. La notion de surplus du consommateur se situe
donc entre variation compensatoire et variation équivalente du revenu.
Elle représente une approximation satisfaisante de la variation de
l'utilité du consommateur. L'exercice d'évaluation suppose que
les préférences individuelles sont les
5 Lescuyer Guillaume, `Evaluation Economique et
Gestion Viable de La Forêt Tropicale'.
27
Ononino Jean Charles
fondements de la révélation de la valeur, et que
les individus sont les meilleurs juges de leurs préférences.
L'utilité d'un individu n'est pas observable, mais la variation de son
utilité peut être approchée par une variation du surplus,
à la condition qu'un certain nombre d'hypothèses concernant ses
préférences soient respectées. Ces hypothèses sont
liées à celles de la relation de pré ordre totale. Il est
fondamental que ces dernières demeurent stables et cohérentes.
Les préférences des individus sont
révélées sur le marché et s'expriment en termes de
consentement à payer (CAP) et de consentement à recevoir (CAR).
Le CAP est la somme maximale d'argent qu'un individu est prêt à
payer plutôt que de renoncer à une amélioration d'un
service rendu par un actif naturel. Il s'agit de la somme d'argent que le
consommateur est disposé à payer pour ne pas subir de pertes
quant à la qualité de l'environnement. Le CAR ou le consentement
à accepter (CAA) est la somme minimale d'argent qu'un individu exigerait
pour volontairement renoncer à une amélioration de la
qualité de service rendu par un actif naturel. Autrement dit, c'est une
compensation monétaire que le consommateur est prêt à
recevoir pour subir une perte de bien-être. Dans le cas où les
individus ne sont pas prêts à donner leur disposition à
payer parce que ne désirant pas le bien. Le CAP n'est pas dans ce cas
une mesure exacte de l'avantage global procuré à la
collectivité6. Par contre certains individus peuvent
être prêts à payer plus que le prix du marché. La
dépense effectuée lors de l'achat du bien représente ainsi
le consentement à payer. Le prix du bien étant unique, ces
individus retirent un bénéfice supplémentaire de la
consommation de ce bien qui n'est rien d'autre que le surplus du consommateur.
Le consentement à payer peut être formalisé comme suit :
CAP = dépense (Prix) + surplus du consommateur.
2.4. La prise en compte de l'environnement dans
l'économie néoclassique 2.4.1. Les concepts fondamentaux de
l'économie environnementale
L'économie environnementale traite des
défaillances du marché dues aux actifs naturels, principalement
en recourant à trois nouveaux concepts7. Il s'agit tout
d'abord de la notion de ressource naturelle ou d'actif
naturel, qui désigne les biens non-productibles mais ayant une
utilité pour l'homme. Plus précisément, Godelier (1984)
indique qu'une réalité naturelle ne devient une ressource pour
l'homme que par l'effet combiné de deux conditions : (1) qu'elle
6 Faucheux S , G Froger, `Prise de Décision
Dans l'incertitude Environnementale', Economie Ecologique, 1995.
7 Godard O, `Des Marchés Internationaux Des
Droits à Polluer Pour Le Problème de Serre : De La Recherche de
l'efficacité Aux Enjeux de Légitimité', Politique et
Management Public, 1992.
28
Ononino Jean Charles
puisse directement ou indirectement répondre à
un besoin humain ; (2) que l'homme dispose des moyens techniques de la
séparer du reste de la nature et de la faire servir à ses fins.
On peut ainsi définir une ressource naturelle comme un
élément de l'environnement qui fournit des biens et services
utiles, qui puisse être exploité et qui est dépendant de
mécanismes naturels pour son abondance et sa distribution. Cette
définition permet de distinguer les ressources naturelles, d'une part,
en tant que stock de biens et de services directement utilisables et, d'autre
part, en tant qu'éléments constitutifs de fonctions
écologiques nécessaires aux activités humaines. Dans le
premier cas, le capital naturel se divise entre ressources naturelles
épuisables et renouvelables.
Les ressources épuisables se
régénèrent à un rythme trop lent pour que leur
croissance puisse être prise en compte à l'échelle humaine.
On estime par conséquent que ces ressources existent en quantité
finie et que les utilisations faites aujourd'hui diminuent d'autant le stock de
ressources laissé aux générations futures. C'est Hotelling
en 1931 qui proposa le premier traitement économique des ressources
épuisables. A l'inverse, les ressources renouvelables se
régénèrent régulièrement et donnent
l'opportunité aux hommes de prélever une certaine quantité
de cette ressource sans en modifier le niveau total. Les premiers
modèles théoriques, tirés de l'économie des
pêches, furent formulés par Gordon (1954) et Schaefer (1954) et
vulgarisent la notion de rendement maximum soutenable. Les ressources
naturelles, considérées dans leur globalité, fournissent
également des fonctions écologiques qui sont nécessaires
à l'activité humaine. Etant donné l'ampleur et
l'importance cruciale de ces fonctions, celles-ci ne peuvent être
remplacées que très difficilement par du capital artificiel
produit par l'homme (Pearce8.
Le deuxième concept important de l'économie
environnementale est celui de bien public ou de bien
collectif, pour lesquels les conditions de la propriété
privée ne peuvent être respectées. Ces biens se
caractérisent par le fait qu'aucun membre de la communauté ne
peut être exclu de leur usage. Cette impossibilité d'exclure des
consommateurs de la ressource a trois origines essentielles : une
incapacité physique de limiter l'accès à l'actif naturel,
un coût excessif de contrôle de l'accès, ou une limitation
de l'accès qui est socialement inacceptable. Cette absence de droits
exclusifs de propriété ou d'usage de la ressource
environnementale engendre généralement une surconsommation de la
part des agents, qui, à terme, se concrétise par une diminution
ou une disparition de la ressource. Dans ce cas, l'utilisation optimale de ces
biens ne peut découler des stratégies privées et requiert
l'intervention d'une instance supérieure,
8 Pearce DW, RK Turner, `Economie Des Ressources
Naturelles et de l'environnement'.
Ononino Jean Charles
censée représenter l'intérêt
collectif. Pour ce type de bien environnemental, le marché, en tant que
lieu de convergence des comportements individuels, n'est pas un
mécanisme de régulation efficace : seules des institutions
collectives peuvent être en mesure de déterminer le niveau
économiquement efficient de production de ces biens9.
Enfin, la prise en compte de l'environnement par
l'économie néoclassique se réalise par le biais de l'effet
externe. En matière environnementale, l'effet externe est souvent
négatif ; c'est par exemple le cas de la pollution émise par un
agent et qui nuit à l'ensemble de la communauté sans qu'il y ait
compensation. "La présence d'effets externes, en distordant le
système d'incitations qu'est le système de prix, est une source
d'inefficacité dans l'allocation des ressources naturelles et des autres
facteurs de production, et dans la répartition des biens produits. [...]
Au total, pour atteindre un niveau donné de bien-être collectif,
le coût supporté est plus élevé qu'il ne pourrait
être ou bien, pour un niveau donné des ressources disponibles, le
niveau de bien-être atteint est plus restreint" (Godard, 1992). L'objet
de l'économie environnementale est d'internaliser ces effets externes
afin de viser un fonctionnement optimal du marché allocataire de
ressources. Le déploiement de ces trois concepts est significatif de la
volonté de l'économie environnementale de constituer une
extension de la théorie néoclassique appliquée à
l'environnement naturel. L'ensemble de cette démarche prend comme
référence normative le paradigme du marché, qui assure
l'efficience des actions entreprises et vise à rassembler le maximum de
conditions permettant au marché d'assurer une régulation optimale
de l'usage des actifs naturels.
29
9 Randall A, JR Stoll, `Consumer's Surplus in
Commodity Space'.
Ononino Jean Charles
30
Chapitre 2 : Eploration de la littérature
empirique inhérente à l'évaluation économique
des biens environnementaux
Les économistes ont été amenés
à proposer des méthodes d'évaluation afin de pallier
l'absence de prix pour les besoins de quantification des actifs naturels. Les
méthodes d'évaluation environnementale se basent sur deux
principes : soit sur l'observation direct de la variabilité des prix du
marché révélatrice du rapport entre l'offre et la demande
de biens et services environnementaux, soit sur la révélation
indirecte des consentements à recevoir ou à payer, pour accepter
ou empêcher une dégradation de l'environnement.
Section 1 : les méthodes d'évaluation
économique des actifs naturels
Les experts de l'environnement ont développé
plusieurs approches permettant d'approximer les différents types de
coûts liés soit au maintien (coûts de purification de l'air
par exemple), ou au remplacement (paysage artificiel) des biens et services
environnementaux, soit aux
31
Ononino Jean Charles
conséquences anthropiques négatives ou positives
sur ces derniers (coûts des impacts environnementaux). Pour
déterminer le prix d'un actif naturel, trois scénarii peuvent
être envisagés :
Dans le cas idéal, le bien environnemental est
proposé sur un marché de concurrence pure et parfaite. Au niveau
d'équilibre, le prix de marché reflète le consentement
à payer pour acquérir le bien. Le prix est alors égal
à la valeur économique(i). Il est plus fréquent qu'un
actif naturel soit disponible sur un marché qui n'obéit pas
pleinement aux règles de la concurrence. Dans ce cas, le prix de
marché est une donnée financière et il n'est pas
égal à la valeur économique du bien. Il convient de
procéder à un certain nombre de rectifications du prix de
marché pour obtenir la valeur correcte ("shadow price") du bien
environnemental. La valeur économique du bien environnemental
dérive alors d'un prix corrigé de marché(ii). Enfin, pour
la majorité des actifs naturels, il n'existe aucun prix de marché
spécifique qui permette de fonder l'estimation de leur valeur
économique. Il devient nécessaire de recourir à une ou
plusieurs techniques d'évaluation économique de
l'environnement(iii).
Il existe de nombreuses typologies de méthodes
d'évaluation. La littérature distingue en général
trois grandes familles de techniques d'évaluation d'actifs
environnementaux : Les techniques basées sur les
préférences exprimées, les techniques
basées sur les préférences
révélées (techniques d'évaluation directe) et
les méthodes indirectes, en sont ces trois groupes de
techniques d'évaluation (OCDE, 1996 et Varde, 1992).
1.1. L'évaluation économique par les
préférences révélées
Bien qu'un marché pour les biens et les services
environnementaux n'existe pas, il est possible de se faire une idée de
leur valeur monétaire en examinant des marchés de
substitution. L'évaluation directe d'un actif naturel
signifie que sa valeur est estimée à partir des
préférences des agents qui s'expriment sous la forme d'une courbe
de demande sur le marché. Lorsque ces préférences sont
exprimées à partir de données constatées sur le
marché, on parle de préférences
révélées. On distingue cependant les informations
disponibles sur le marché réel et celles sur
marché-substitut. Dans le premier cas, les prix de nombreux biens
marchands dépendent de manière directe de l'état du milieu
naturel. Trois techniques permettent alors d'estimer la valeur des
bénéfices procurés par la conservation d'un environnement
de bonne qualité : l'évaluation économique de
l'environnement peut être réalisée par l'impact qu'il a sur
la production de biens et services marchands. La variation attendue de la
quantité produite d'un bien marchand à cause de la
dégradation du milieu naturel permet de donner une valeur
monétaire minimale à l'actif
32
Ononino Jean Charles
naturel conservé(i). L'évaluation
économique des actifs naturels peut se faire par l'estimation des
dépenses réelles de protection que sont prêts à
engager les acteurs économiques pour prévenir la
dégradation de l'environnement. A partir des dépenses
réelles des ménages, il est possible de tracer une courbe de
demande pour la protection contre ces nuisances, mettant en relation la
quantité de protection demandée et le prix de cette
protection(ii). Si l'on admet que deux biens d'usage équivalent ont des
valeurs d'échange comparables, alors la valeur économique d'un
actif naturel non-marchand utilisé pour un usage déterminé
peut être estimée à partir du prix des biens marchands qui
fournissent le même service(iii).
Il est envisageable de décomposer le prix de ces biens
marchands pour connaître la valeur implicite des actifs environnementaux
qui y sont incorporés. Sur le marché immobilier, par exemple, le
prix des maisons dépend partiellement de la qualité du milieu qui
les environne10. Dans cette famille de méthodes
d'évaluation on retrouve : La méthode du coût de transport,
la méthode des prix hédonistes (MPH), la dépense de
protection,
1.1.1. La méthode du coût de transport
L'idée est que les individus sont disposés
à supporter des coûts pour visiter un site environnemental. Ces
coûts comprennent le coût de voyage, le temps passé pour se
rendre sur le site. Les dépenses engagées représentent en
quelque sorte les préférences des individus pour le site. La
méthode du coût de transport part de l'idée que le
coût de transport consenti pour se rendre sur un site touristique fournit
un indicateur monétaire de la valeur que le visiteur donne à ce
bien. Dans ce cas, c'est donc la valeur récréative du bien qui
est estimée à travers le coût de déplacement. Il
s'agit d'une valeur d'usage puisque le comportement la visite touristique d'un
site remarquable, n'intègre pas des valeurs d'existence, telle que la
valeur d'usage que pourra avoir ce bien pour les générations
futures. Grewell (2004) cité par Louinord Voltaire (2011) montre que la
demande d'un site protégé dépend davantage du coût
de transport que du droit d'entrée.
1.1.2. La méthode des prix hédonistes
(MPH)
Cette méthode a été principalement
appliquée pour le secteur des biens immobiliers. Le prix de ces biens
reflète plusieurs caractéristiques, entre autres, la
qualité de l'environnement. Les individus expriment leurs
préférences en acceptant de débourser une somme d'argent
supplémentaire pour bénéficier de l'amélioration de
l'environnement. Cette technique a été
10 Dachary Bernard J., `Une Évaluation
Économique Du Paysage : Une Application de La Méthode Des Choix
Multi-Attributs Aux Monts d'Arrée'.
33
Ononino Jean Charles
extrapolée pour l'évaluation des dommages
causés par la pollution et le bruit du transport. D'après Le
Goffe (1996), le champ de la MPH s'étend à la formation des prix
des biens différenciés en général et elle a
été initialement appliquée à la valorisation de la
qualité des biens de consommation (automobile notamment). Dans la
première application environnementale de la MPH, Ridker (1967) a mis en
relation la valeur foncière des propriétés urbaines et la
qualité de l`air. En élargissant la théorie classique de
la rente, il explique comment les attributs environnementaux d'une
propriété participent au flux de coûts et de
bénéfices, dont la somme actualisée fournit la valeur du
terrain correspondant sur un marché parfait.
1.1.3. Les dépenses de protection
Les individus peuvent engager des dépenses pour se
protéger de la pollution ou obtenir une amélioration de
l'environnement. Ils expriment ainsi une volonté à payer. La
méthode repose sur la substituabilité entre les biens marchands
et la qualité d'un actif naturel. C'est l'exemple de l'achat des biens
et services pour la préservation de cet environnement (matériaux
pour la protection contre l'érosion) et ces biens sont
considérés comme des substituts de la qualité de
l'environnement.
1.2. L'évaluation économique par les
préférences exprimées
Les données disponibles sur les marchés ne sont
pas toujours suffisantes pour permettre d'évaluer économiquement
l'ensemble des biens et services environnementaux non-marchands. Par exemple,
il n'existe pas de marché en mesure de donner une information sur la
valeur d'option ou de non-usage de la plupart des actifs naturels. Une autre
approche est cependant applicable pour tenter d'évaluer de tels
bénéfices.
Dans le cas où il n'est pas évident de
révéler les préférences des individus, il convient
de demander directement aux individus leur évaluation de
l'environnement. Les préférences des individus sont ainsi
exprimées. La méthode d'évaluation contingente fait partie
de cette famille. Elle sera abordée de façon
détaillée dans l'introduction générale.
1.2.1 La méthode d'évaluation contingente
L'évaluation contingente est utilisée pour
conférer une valeur monétaire à des éléments
ou des processus environnementaux alors qu'ils n'en ont pas. Soit une
espèce rare risquant de disparaitre du fait d'aménagements. Pour
obtenir une valeur économique susceptible d'être comparée
aux bénéfices attendus de l'aménagement,
l'économiste crée un marché fictif basé
34
Ononino Jean Charles
sur les consentements à payer et à recevoir
exprimés par des personnes répondant à un
questionnaire11. La MEC analyse les intentions en faisant
l'hypothèse que les individus prédisent bien leurs comportements.
Elle se base sur la valeur de l'utilité, car l'utilité que
procure un bien lui confère sa valeur, donc la valeur d'un bien est
fonction de l'augmentation de l'utilité totale résultant de la
consommation d'une unité du bien. Cette conception
générale s'étend au contexte environnemental.
La mise en oeuvre de la méthode est fondée sur
une enquête qui a pour objectif de connaître les
préférences d'une population déterminée pour un
bien environnemental par le biais d'un questionnaire. Le questionnaire joue un
rôle central dans la démarche. Il détermine la
qualité des résultats obtenus. Une étude contingente
comporte quatre étapes essentielles : le type d'entretien (voie
postale, voie de téléphone, interview directe).
Le scénario hypothétique. La mise en
oeuvre du scénario hypothétique est l'étape la plus
importante dans les études d'évaluation contingente. Le
scénario décrit clairement et de la manière la plus
complète possible l'actif à valoriser. Selon Bonnieux (1998),
l'information à apporter est primordiale puisqu'elle doit être
suffisante pour que les personnes interrogées comprennent le
problème posé et puissent participer au marché
contingent12. Le scénario s'appuie sur la politique
définissant l'évolution des paysages. Mbolatiana Rambonilaza
(2004) observe trois types de politiques : la
conservation de l'existant, la restauration et la
transformation13.
Dans une évaluation contingente, le scénario que
l'on décrit aux individus doit leur permettre de construire mentalement,
non seulement l'objet qui doit être évalué, mais
également le contexte dans lequel l'échange prend
place14.
Le véhicule de paiement ; Le véhicule
ou support de paiement est un élément essentiel du questionnaire.
Il constitue le moyen grâce auquel sera effectuée la transaction
dans le scénario : un droit d'entrée par péage pour un
parc naturel, ou une augmentation de la facture d'eau pour une
amélioration de qualité, par exemple. Il permet d'associer au
paiement l'agent qui fournira le bien en contrepartie15. Il doit
être réaliste et neutre afin que le consentement à payer ne
soit
11 weber Jacques, `L'EVALUATION CONTINGENTE: LES
VALEURS ONT-ELLES UN PRIX?'
12 Bonnieux François, `Principe, Mise En Oeuvre
et Limites de La Méthode d'évaluation Contingente.'
13 Mbolatiana Rambonilaza, `Evaluation de La
Demande de Paysage : Etat de l'art et Réflexions Sur La Méthode
Du Transfert Des Benefices', Cahiers d'Economie et de Sociologie Rurales,
INRA, 2004, pp.77-101.
14 CLAEYS CÉCILIA-MEKDADE, GHISLAIN GENIAUX,
STÉPHANE LUCHINI, `Approche Critique et Mise En OEuvre de La
Méthode d'évaluation Contingente : Un Dialogue Entre
Économiste et Sociologue', NATURES - SCIENCES -
SOCIÉTÉS, 1999.
15 Desaigues B, P Point, `Economie Du Patrimoine
Naturel: La Valorisation Des Bénéfices de Protection de
l'environnement'.
35
Ononino Jean Charles
pas surestimé. Tout doit être fait pour
éviter ou minimiser les non-réponses et les valeurs nulles par
refus de paiement. Il a été ainsi prouvé que certaines
personnes réagissaient différemment selon le format de paiement
offert jusqu'à perdre de vue l'exercice contingent et répondre
plutôt en réaction au type de paiement lui-même (Scherrer,
2003).
Les variables socioéconomiques ; La plupart
des évaluations contingentes complète le questionnaire par des
questions socioéconomiques (âge, sexe, éducation, revenus,
lieu de résidence). Ces informations permettent de tester la
validité du modèle d'évaluation contingente et de
construire un modèle généralisable à d'autres
contextes.
Outre les étapes sus-évoqués qui se sont
révélées essentielles pour l'évaluation
contingente, il est nécessaire, voire indispensable de prendre en compte
d'autres considérations.
1.2.2. La révélation des
préférences
La révélation des préférences
consiste à amener la personne à exprimer la valeur qu'elle
attribue à la modification de la qualité de l'environnement. Les
spécialistes de l'approche contingente ont utilisé de nombreuses
méthodes de révélation des préférences. Les
méthodes utilisées sont les suivantes : le système
d'enchère, la question ouverte, la carte de
paiement, la question fermée et le classement
contingent.
Cumming et al. (1986) font une comparaison des
évaluations d'un même bien faite par un mécanisme
d'enchères et un mécanisme fondé sur une question
ouverte16. Ils montrent que l'on aboutit à des valeurs plus
faibles avec les questions ouvertes. Les questions fermées et la carte
de paiement réduisent le discours à sa plus simple expression.
Alors que les questions ouvertes permettent d'avoir un discours beaucoup plus
élaboré pour donner une réponse à la valorisation
et expliciter son jugement. Hanemann, Loomis et Kanninen (1991) montrent
à partir d'un exemple précis (l'estimation du CAP pour la
préservation des zones humides), qu'il y'a un gain d'efficacité
lié à l'usage de la question fermée. Le Panel de
NOAA17, dirigé par Arrow, recommande son utilisation car elle
se rapproche beaucoup plus des conditions de marché. Le consommateur est
soumis à une situation où il accepte ou refuse le prix
proposé. Bateman (1995) trouve qu'elle aboutit à des valeurs plus
élevées que les variantes de la question
16 Cummings RG, DS Brookshire, RC Eveque,
`Evaluation Des Biens Environnementaux: Une Evaluation de La Méthode
d'évaluation Contingente', Rowman & Littlefield, 1986.
17 Arrow K, R Solow, PR Portney, EE Leamer, R Radner,
H Schuman, `Report of the NOAA Panel on Contingent Valuation', 1993,
researchgate.net.
36
Ononino Jean Charles
ouverte18. Flachaire et al. (2002) montrent que les
informations fournies par les questions ouvertes apportent un gain significatif
lorsqu'il s'agit d'expliquer des CAP déclarés contrairement aux
conclusions du Panel de NOAA. Les spécialistes de l'approche contingente
ont utilisé de nombreuses méthodes de révélation
des préférences. L'introduction d'une nouvelle technique a
correspondu en général à la recherche d'une solution
à de nouveaux problèmes.
Mais parallèlement, ces méthodes ont fait
l'objet d'améliorations continues. Il n'y a pas d'accord quant aux
mécanismes de révélation des préférences qui
seraient supérieur aux autres dans toutes les situations réelles.
En pratique, l'utilisation combinée des questions fermées et des
questions ouvertes est recommandée pour l'obtention de l'information la
plus large. Il est clair que le choix de la méthode n'est pas neutre et
entraîne un certain nombre de biais.
Dans le cas de la question fermée, une
valeur unique est proposée à la personne pour le bien à
valoriser. Ce mécanisme de révélation appelé encore
méthode de référendum se rapproche du fonctionnement d'un
marché de concurrence pure et parfaite. Lorsqu'il s'agit de proposer une
seule valeur, le choix est dichotomique et simple. C'est la méthode
recommandée par le NOAA Panel1(1993)19. Elle est
appelée dichotomique double si deux valeurs sont proposées par le
classement contingent.
Dans le classement contingent, la personne
interrogée est confrontée à des paniers de biens qu'elle
doit classer. Aujourd'hui même s'il existe des controverses autour de la
méthode d'évaluation contingente, elle est la plus
utilisée dans les études de valorisation non marchande. La MEC
est utilisée à chaque fois que le marché ne permet pas
d'utiliser les méthodes indirectes de révélation des
préférences, ou lorsque l'intervention publique ne peut s'appuyer
sur aucune donnée disponible. L'expérience a montré que
les résultats obtenus à l'aide de cette méthode sont
fiables et se rapprochent de ceux des autres méthodes20.
1.3. Techniques indirectes
d'évaluation
Les modifications de l'environnement sont
évaluées en observant les changements physiques intervenus. Cela
se fait en estimant les différences qu'elles entraîneront dans la
valeur des biens
18 Bateman IJ, Langford IH , RK Turner, KG Willis,
GD Garrod, `Elicitation and Truncation Effects in Contingent Valuations
Studies'.
19 Le NOAA (National Oceanic and Atmospheric
Administration) panel, `Rapport d'un Groupe d'experts, Regroupant Des
Économistes Renommés, Qui a Été Chargé de
Statuer Sur La Validité de La MEC et a Défini Un Certain Nombre
de Contraintes Nécessaires à Sa Bonne Mise En OEuvre.', 1993.
20 Cummings RG, DS Brookshire, RC Eveque,
`Evaluation Des Biens Environnementaux: Une Evaluation de La Méthode
d'évaluation Contingente'.
37
Ononino Jean Charles
et des services21. Les méthodes
d'évaluation indirecte ne permettent pas de reconstituer une courbe de
demande pour le bien environnemental. Il existe alors de nombreux risques que
les deux techniques présentées ci-dessous fournissent une
estimation biaisée du consentement à payer pour conserver les
bénéfices environnementaux menacés. Il s'agit de :
La méthode dose-effet et la méthode du
coût de remplacement
1.3.1. La méthode dose-effet
L'objectif de la méthode dose-effet est
d'évaluer monétairement la variation de la
qualité/quantité de l'environnement en observant les
conséquences physiques que ce changement entraîne. La
démarche est identique à celle de la méthode
d'évaluation par le changement de productivité si ce n'est que,
dans ce cas, la dégradation de l'environnement ne modifie pas
directement la fonction de production des ménages : elle a un impact
physique global qui est évalué en recourant à des
données monétaires déconnectées de l'expression des
préférences individuelles. Cette méthode
d'évaluation indirecte présente deux avantages. D'une part, elle
est relativement simple à mettre en oeuvre puisque, si les
données monétaires sont disponibles, elle ne repose que sur une
quantification correcte de la relation dose-effet. D'autre part, elle est
particulièrement adaptée quand il est vraisemblable de penser que
la population n'est pas consciente des effets qu'entraîne la
dégradation de l'environnement.
1.3.2. La méthode des coûts de
remplacement
Le coût de remplacement se base sur l'estimation des
coûts des dommages résultant d'une dégradation
environnementale. Cette méthode estime la valeur monétaire du
bien ou service environnemental identifié par le biais des prix des
biens ou services substituts. En d'autres termes, il s'agit de se demander
à combien coûterait le remplacement d'un espace vert par un espace
artificiel aménagé par exemple. Dans certains cas il peut
être intéressant de savoir s'il est plus efficace de permettre la
dégradation d'un environnement et d'accepter de supporter le coût
des dommages causés, ou bien de supporter les coûts des mesures
préventives susceptibles d'éviter ces dommages. Il est alors
nécessaire de se livrer au calcul et à la comparaison des
coûts de chaque alternative. Cette approche n'est évidemment pas
valable dans le cas de biens environnementaux ou culturels uniques qu'il sera
difficile ou impossible de restaurer
Le tableau 1 ci-dessous donne une synthèse des
principales méthodes d'évaluation des biens et services
environnementaux.
21 Organisation de coopération pour le
développement économique, `Document de Travail', 1996.
38
Ononino Jean Charles
Tableau 1: Les méthodes
d'évaluation monétaire de l'environnement
Evaluation directe
|
Evaluation indirecte
|
Préférences révélées sur
marché réel
|
Préférences révélées sur
marché-substitut
|
Préférences exprimées sur marché
fictif
|
Pas de préférence
|
-changement de
Productivité -dépenses de protection - biens
substituables
|
-prix hédonistes
- coûts de transports
|
- évaluation contingente
|
-méthode dose-effet
- coûts de
remplacement
|
SOURCE : G Lescuyer, 2000
Section 2 : La notion de valeur
Les méthodes de valorisation économique
fondées sur les préférences individuelles ont pour
objectif de mesurer la valeur que les individus accordent à un bien non
marchand. La mesure de la valeur des biens et services environnementaux suppose
la prise en compte de ses dimensions et attributs. Les actifs naturels ont la
particularité d'être multidimensionnels et multifonctionnels. La
valeur économique totale d'un actif naturel non marchand
représente l'ensemble des valeurs actualisées des flux de biens
et services qu'il génère. Ce concept englobe deux principales
composantes : valeur d'usage et valeur de non usage (Louinord, 2011).
2.1. La valeur d'usage
La valeur d'usage correspond aux bénéfices que
les individus retirent de l'usage d'un bien ou d'un service non marchand. Elle
est répartie en valeur d'usage directe (bénéfices
liés à la consommation du bien : pratiques
récréatives), valeur d'usage d'option (désir d'utilisation
du bien dans le futur) et valeur d'usage indirecte (utilisation du bien par le
biais des fonctions écologiques qu'il remplit : séquestration du
carbone, régulation du climat ...).
39
Ononino Jean Charles
2.1.1. Les valeurs d'usage direct et indirect
Les valeurs d'usage direct représentent
les avantages tirés de l'environnement par l'usage direct que
les agents économiques font des ressources de l'environnement. Cette
valeur d'usage directe peut prendre plusieurs formes, selon que la ressource
est utilisée en tant que bien de consommation (avec ou sans extraction
du milieu) ou en tant que facteur de production. On peut ainsi distinguer trois
types de valeur d'usage direct d'un écosystème22 :
Avantage économique provenant d'une extraction de
produits naturels "consommables". Celui-ci constitue une source importante
de bien-être tant au point de vue alimentaire, médicinal,
énergétique que pour de nombreuses autres activités
villageoises (construction, vannerie,). Ces produits sont principalement
utilisés pour la consommation in situ et ne sont pas proposés sur
un marché. Leur importance économique n'en est pas pour autant
négligeable, même s'ils sont rarement évalués
monétairement (FAO, 1990).
La valeur d'usage indirect (ou valeur écologique) est
la somme des bénéfices découlant du maintien des services
écologiques que procurent un écosystème arboré aux
niveaux local, régional ou mondial : protection de la qualité des
sols et des ressources hydrologiques, régulation locale du climat,
stockage du carbone.... La plupart de ces services n'ont pas de substitut
artificiel et représentent une source de bien-être
déterminante pour la communauté humaine23.
2.1.2. La valeur d'option
Le concept de valeur d'option a été
élaboré par Weisbrod (1964)24. La valeur d'option
repose sur l'hypothèse suivant laquelle même si un individu ne
tire pas à l'heure actuelle d'avantage direct ou indirect de la
ressource, il peut souhaiter conserver une option d'usage de cette ressource
pour l'avenir. Afin de garder cette option ouverte dans le futur, celui-ci est
prêt à payer une certaine somme, qui correspond à la valeur
d'option exprimée de manière personnelle pour cette ressource. La
valeur d'option correspond donc aux bénéfices économiques
dont profitent les agents de conserver l'option d'un usage futur probable
associé à une ressource.
22 Boyle KJ, Bishop RC, `Valuing Wilglife in
Benefit-Cost Analyses: A Case Study Involving Endangered Species', Water
Ressources Research, 1987.
23 Constanza Robert, Wilson M.A, Troy A, Voinov A,
Shang Liu, `The Value of New Jersey's Ecosystem Services and Natural Capital',
Department of Environmental Protection, 2006.
24 Weisbrod BA, `Collective Consumption Services of
Individual Consumption Goods', The Quaterly Journal of Economics,
1964.
40
Ononino Jean Charles
2.2.1. La valeur de non usage
On regroupe sous la dénomination de valeur de non-usage
(ou d'usage passif) les bénéfices que va tirer un agent du
maintien dans le temps de la disponibilité d'un bien, sans que celui-ci
soit destiné à être utilisé. L'intérêt
que les individus manifestent pour ces biens ne découle pas de l'usage
actuel ou futur qu'ils comptent en faire, mais de la seule satisfaction de
savoir que ces biens existent et continueront d'exister. Contrairement aux
valeurs d'usage des biens environnementaux, qui sont mesurées à
partir de préférences individuelles exprimées grâce
aux mécanismes de marché, un bien environnemental ayant une
valeur de non-usage est un bien public pur, au sens où sa consommation
par un agent ne réduit ni n'empêche celle d'un autre. Aylward
(1992) a fait un récapitulatif d'acceptions existant dans la
littérature pour dénommer la valeur de non-usage25.
Les fondements de la valeur de la valeur de non usage
s'éloignent de la conception utilitariste qui guide
l'élaboration des autres types de valeur associés aux biens
environnementaux. De ce fait, il existe plusieurs motifs qui poussent un agent
économique à exprimer une valeur d'existence pour un actif
naturel. Les premiers travaux sur la question de la valeur de non usage de
biens environnementaux tendaient à montrer que l'altruisme était
la motivation principale à l'expression d'une valeur de
non-usage26. Il est possible de distinguer trois supports de
l'altruisme ressenti pour un actif naturel27 : Vis-à-vis des
espèces vivantes, auxquelles on reconnaît un droit légitime
de vivre sur la planète(i). Vis-à-vis des
générations futures, qui ont le droit de connaître les
mêmes ressources environnementales que la génération
présente(ii). Vis-à-vis d'autres membres de la
génération présente, dont on suppose qu'ils tirent du
plaisir de l'existence de ressources préservées(iii).
En dehors des motifs altruistes comme fondement de
l'expression d'une valeur d'existence, plusieurs chercheurs ont montré
que d'autres considérations, notamment d'éthique
environnementale, sont déterminantes pour comprendre la signification
donnée par les individus au concept de valeur de
non-usage28.
25 B AYLWARD and E.B BARBIER, `Valuing Environmental
Functions in Developing Countries', London Environmental Economics
Centre, 1992, 34-50.
26 Randall A, JR Stoll, `Consumer's Surplus in
Commodity Space', The American Economic Review, 1980.
27 Randall A, JR Stoll.
28 Brooshire D S, Larry s. eubank s , Cindy F.sorg,
`Valeurs d'existance et Économie Normative : Implication Pour La
Valorisation Des Ressources En Eau', 1986.
41
Ononino Jean Charles
En somme, pour les économistes, une mesure
complète de la valeur des actifs naturels doit bien apprécier la
part relative de ses différentes composantes dans l'estimation de la
valeur économique totale. La définition retenue de la valeur
économique totale des ressources naturelles est celle proposée
par Pearce et Turner (1990)29 de l'école de Londres. Elle
procède par simple addition des différentes valeurs de la nature.
Ainsi, la valeur économique totale est égale à la somme
des valeurs liées à l'usage et celles liées au non
usage.
Valeur économique totale = Valeur d'usage
réel + Valeur d'option + Valeur d'existence.
La mesure de la valeur économique totale reste une
tâche difficile du fait de l'existence des valeurs non liées
à un usage donné et ayant trait aux valeurs actuelles et/ou
futures. Le schéma suivant, présente les différentes
composantes de la valeur d'un bien environnemental30.
Figure 4: Composantes de la valeur
économique totale d'un actif non marchand
SOURCE : Baterman et langford (1995)
2.2.2. Intérêts et biais liés à
l'évaluation environnemental
29 Pearce DW, RK Turner, `Economie Des Ressources
Naturelles et de l'environnement', 1990.
30 Bateman IJ, Langford IH , RK Turner, KG Willis, GD
Garrod, `Elicitation and Truncation Effects in Contingent Valuations Studies',
Ecological Economics, 1995.
42
Ononino Jean Charles
La surexploitation des ressources naturelles pose aujourd'hui
le problème de leur renouvellement et de leur pérennité. A
ce propos, Malthus (1992 [1798]) développait l'idée selon
laquelle les famines serraient la conséquence de la pression que
l'excès de la croissance démographique exerce vis-à-vis du
renouvellement des ressources31. De plus, le contrôle de ces
ressources est de plus en plus à l'origine de conflits entre les
usagers32. L'épuisement de ces biens appelle de plus en plus
la mise en place de méthodes de gestions rationnelles et durables. Pour
arriver à cette fin, l'évaluation économique
s'avère être une nécessité. L'absence d'un prix
effectif sur le marché des biens et services environnementaux a
entraîné le développement de méthodes alternatives
d'évaluation. Cette évaluation permet de quantifier les
coûts et les bénéfices des ressources naturelles en vue de
leur comptabilisation dans la richesse nationale. D'où l'usage du nom
d'actif naturel pour désigner les ressources naturelles dans leur grand
ensemble.
2.2.3. Intérêts de l'évaluation
environnementale
La perte du patrimoine naturel et les dégâts
causés à l'environnement ont un coût approximatif. Par
exemple la dégradation des sols réduit la productivité
agricole. L'impact d'un tel désagrément peut être
apprécié sur le plan économique. La pollution de l'eau, de
même, rend malade et peut même nuire à la vie humaine. Elle
peut entraîner l'augmentation des dépenses de santé dans ce
cas. La dégradation de l'état de la santé entraînant
ainsi une réduction de la productivité de la population active.
La conservation des ressources a un coût et, elle pose en même
temps la question de leur appropriation.
Il s'avère alors intéressant de procéder
à une évaluation économique afin de mieux prendre en
compte les problèmes générés par leur gestion et
leur allocation. L'économie constitue un des moyens dont se dote la
société pour agir sur le milieu naturel: cette discipline, dont
l'objectif est d'accroître le bien-être en indiquant les meilleurs
moyens d'adapter le milieu naturel aux besoins humains, est elle aussi
appelée à évoluer en fonction de la perception que les
hommes se font de leur environnement. L'objectif et l'intérêt
d'une évaluation économique du paysage sont de fournir un
indicateur monétaire pour les bénéfices
générés par les transformations du
31 Malthus T R, An Essay on the Principle of
Population (London, 1798).
32 Daniel Yves Alexandre, `Initiation à
l'agroforesterie En Zone Sahélienne: Les Arbres Des Champs Du Plateau
Central Du BURKINA-FASO', accessed 30 November 2017,
https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=Cz2ZDdZBPCcC&oi=fnd&pg=PA13&dq=Daniel-Yves+Alexandre+&ots=yTn2e6-X2F&sig=tBaDX75avPaeu_NZdUhB8bIllO4#v=onepage&q=Daniel-Yves%20Alexandre&f=false.
43
Ononino Jean Charles
paysage consécutives à certaines mesures
paysagères. Si apparemment les actifs naturels n'ont pas de prix, ce
n'est pas pour autant qu'ils ne possèdent pas une valeur
économique.
2.2.3.1. La notion de biais.
La notion de biais suppose implicitement que chaque individu
valorise le bien sur la base d'une maximisation de l'utilité
conformément à la théorie du consommateur. Tout
écart à ce programme d'optimisation est alors
considéré comme un biais. C'est-à-dire comme une source
d'erreurs systématiques non aléatoires à minimiser.
Mitchell et Carson (1989) ont fait l'exposé des différents biais
alors que Hausman (1993) a fait la typologie des biais.
Ainsi on recense une gamme assez vaste de biais liés
à l'utilisation de la MEC pour l'évaluation d'actifs
environnementaux, à savoir : les biais liés à
l'échantillon, les biais inhérents au système de
questionnaire (biais d'enchère de départ, effet contexte), les
biais liés au comportement même des individus (biais
stratégiques, biais enquêteurs, bais hypothétiques), les
biais d'inclusion (effet d'envergure, effet d'ordre et effet de sous
additivité), les biais hypothétiques, et les biais d'ancrages.
Cumming et Taylor (1999), traitent de la minimisation du biais
hypothétique et Herriges et Shogren (1996) plaident pour un traitement
économétrique du biais d'ancrage. L'effet d'inclusion a
été largement abordé par Kaheman et Knetsch (1992). Les
travaux de Carson et Mitchell (1995), et Hanneman (1994) sont d'un grand apport
dans la typologie des biais d'inclusion. Le biais d'inclusion est lié au
fait que le CAP ne varie pas avec la taille du bien ; protéger un
millier ou 10 milles espèces rares n'auraient qu'un effet
négligeable sur la valeur donné. Dans le cas des zones humides,
la procédure d'agrégation aboutit à un effet des valeurs
anormalement élevées qui ne respectent pas la contrainte
budgétaire et constituent donc une surestimation du CAP. Dans une
étude consacrée à la protection des rivières
sauvages et pittoresques du Colorado, Sanders (1994) établit
empiriquement que le CAP unitaire diminue lorsque le nombre de rivières
protégées croit et devient nul dès qu'une dizaine de
rivières sont protégées. Mitchell et Carson (1989)
dressent une typologie de comportements stratégiques susceptibles
d'apparaître lors de la révélation du CAP. Pour le cas des
biais de l'enchère de départ, Fischhoff, Slovic et Lichtenstein
(1980), montrent que si les individus pensent qu'ils sont interrogés
à propos d'un actif naturel, l'actif doit certainement avoir une valeur
dans ce cas, ces individus vont donner une réponse qui ne correspond
à aucune modification de leur surplus.
L'effet contexte est dû au fait que la
manière dont les questions sont posées, a un effet substantiel
sur les supposées vraies valeurs de l'individu. Le biais
stratégique abordé pour la première fois
44
Ononino Jean Charles
par Samuelson (1954), est relatif au fait que les individus
pensent par leurs réponses influencer la décision finale.
Dans le biais enquêteur, l'individu
interrogé donne une valeur supérieure à son CAP
réel pour faire plaisir à l'enquêteur et dans ce cas ce
dernier doit veiller à être neutre. Le biais
hypothétique provient de l'inaptitude des individus à
valoriser correctement leurs préférences du fait d'un
déficit d'information, du manque d'expérience ou de la
difficulté d'ordonner leur choix. Les effets d'ordre et de sous
additivités sont donc généraux et interviennent quand on
évalue plusieurs biens ou plusieurs projets. Ils sont dus à une
relation de substitution et à la décroissance de l'utilité
marginale. Un certain nombre de travaux mettent en évidence l'effet
d'envergure. Ils ont fait l'objet de critiques méthodologiques portant
sur le plan de sondage, la mise en oeuvre et le traitement des données
(Carson et Mitchell, 1995 ; Hanemann, 1994). Si par construction un
marché contingent ne peut fournir qu'une demande hypothétique, le
signe du biais associé est indéterminé. La seule
manière de contourner cette difficulté est de concevoir un
scénario aussi crédible et réaliste que possible. Ce qui
parait d'autant plus facile que l'on se limite à mesurer des valeurs
d'usage. Il y'a cependant des contextes où cela est difficile car les
individus réagissent de façon très émotive : risque
de pollution par exemple. Pour Kahneman et Knetsch (1992), les individus
attribuent une somme forfaitaire à la protection de l'environnement qui
est l'expression de la satisfaction morale de participer à une bonne
cause.
2.2.3.2. Le marché hypothétique : un
marché subjectif
La nature publique des biens se traduit par
l'impossibilité qu'un marché soit mis en place pour
réguler leur échange. C'est ce qui conduit à opposer les
biens marchands et les biens non marchands. La nature des biens non marchands
fait qu'ils ne peuvent pas être échangés sur un
marché. Les biens environnementaux font le plus souvent partie de cette
catégorie. L'utilisateur de la MEC cantonne cette difficulté en
s'appuyant sur la description d'un marché hypothétique dont les
traits sont censés être proches de ceux du marché
réel. Par conséquent, ce problème se réduit au
perfectionnement d'une méthode garantissant des
révélations des CAP comme s'il s'agissait des comportements
effectifs sur le marché. Pour Luchini (2002) dans le cas de
l'environnement, la nature publique des problèmes doit être
également envisagée comme inscrite dans une dimension symbolique
ou subjective. La dimension a trait à la façon dont les individus
perçoivent les biens en consommation. Cette nature publique, non plus
objective mais subjective, du bien peut conduire dans certains cas, à ce
que les jugements ne soient plus de l'ordre de la sphère
privée.
45
Ononino Jean Charles
Contrairement à la MPH qui permet d'estimer le prix de
chaque attribut identifié, la MEC donne le prix global d'un
scénario, sans que l'on ne connaisse la contribution de chacun des
éléments à ce prix33.
2.3. Question de traitements des CAP nuls et CAP
extrêmes
Le traitement des consentements nuls et des valeurs
extrêmes est aussi importante que le traitement des biais dans la
méthodologie de l'évaluation contingente. L'examen des
réponses dites de protestations ou faux zéro est expliqué
de la sorte dans la littérature : Les individus ont tendance à
donner des réponses de type « je ne veux pas payer..., c'est au
gouvernement de payer...je paie assez d'impôt...je ne suis pas
disposé à payer des taxes supplémentaires... »
(Jorgenson, 1999). Ces réponses traduisent ainsi non un
désintérêt pour les conséquences du projet
proposé, mais des refus de participation qui tiennent à la
dimension publique du bien.
Deux précautions sont à prendre pour
résoudre les problèmes des valeurs extrêmes et des non
réponses dans le cas d'une question ouverte, de la carte de paiement ou
du système d'enchères. Il faudra distinguer les vrais
zéros, des faux zéro en posant une question supplémentaire
pour emmener l'individu à justifier sa réponse. Le cas des non
réponses est plus délicat mais on suppose que les personnes
imputent une valeur égale à zéro à l'actif naturel
car il est désintéressé. Le modèle de type tobit
est recommandé si le nombre de réponses égale à
zéro est élevé, et si des valeurs aberrantes sont
recensées (Tobin, 1958), c'est un modèle de régression
avec variables censurées et non pas de régression linéaire
ordinaire. Pour corriger la question des valeurs extrêmes
élevées, Mitchell et Carson (1989) recommandent l'usage d'un
estimateur tronqué qui permet de rapprocher la moyenne de la
médiane.
Les problèmes méthodologiques soulignés
sont à l'origine de toutes les controverses sur la méthode
d'évaluation contingente. Cette dernière est la plus
utilisée malgré certaines limites. Pour Luchini (2002), en
l'absence d'alternative, la MEC peut être appliquée tout en
étant conscient de sa singularité pour l'économie.
2.3.1. Les CAP nuls
Dans de nombreuses enquêtes d'évaluation
contingente, un pourcentage élevé de personnes interrogées
exprime un consentement à payer (ou à recevoir) égal
à 0 pour le bien ou service considéré. Parmi ces
réponses, on distingue les vrais zéros et les faux zéros.
L'analyse des motifs justifiant les refus de payer montre que les CAP nuls
observés concordent davantage à
33 Dachary Bernard J., `Une Évaluation
Économique Du Paysage : Une Application de La Méthode Des Choix
Multi-Attributs Aux Monts d'Arrée'.
46
Ononino Jean Charles
des réponses de protestation plutôt qu'à
de véritables valeurs nulles. En effet, seul est valable dans ce dernier
cas l'argument d'un touriste soumis au questionnaire qui légitime sa
réponse nulle par la saturation de sa contrainte
budgétaire34 : « mon budget de séjour ne me le
permet pas ». Ainsi, en accord avec Ami et Desaigues (2000), ce montant
nul correspond à un vrai zéro puisque l'intéressé
refuse de réallouer son budget de séjour pour faire face à
cette nouvelle dépense, les réserves naturelles étant pour
lui un bien de luxe.
Une des critiques fréquemment adressées à
la méthode d'évaluation contingente est la possibilité de
«réponses stratégiques». Les personnes
interrogées n'auraient pas intérêt à dévoiler
leur véritable consentement à payer dès lors qu'elles
anticipent l'utilisation qui sera faite de leur réponse. Si par exemple
elles anticipent que leur consentement à payer,
révélé servira de base pour calculer une taxe ou une
redevance supplémentaire, prélevée sur leurs revenus,
alors les personnes interrogées auront intérêt à
dévoiler un consentement à payer inférieur à leur
consentement à payer effectif. Les agents sont en effet incités
à se comporter en «passager clandestin», c'est-à-dire
qu'ils cherchent à profiter «gratuitement» d'un service qui
sera financé par les autres. Cette considération
stratégique conduit chaque agent interrogé à annoncer non
pas son véritable consentement à payer, mais un montant
inférieur, éventuellement nul, en escomptant que les autres
personnes interrogées annonceront un prix suffisamment
élevé pour que les pouvoirs publics offrent le supplément
de bien ou de service qui fait l'objet de l'enquête. Inversement, dans le
cas d'une indemnisation pour un dommage écologique par exemple, les
«enquêtés» seraient incités à
exagérer la compensation requise et ainsi à réclamer une
somme plus élevée. Malgré le bien-fondé de cette
critique, il existe peu de données empiriques quant à
l'importance de ce biais. Schneider & Pommerehne (1981), de même que
Marwell et Ames ( 1981 ), ont montré à partir
d'expérimentations sur l'offre de biens publics que l'effet
«passager clandestin», bien que systématique, était
généralement insignifiant et semble avoir été
exagéré par les économistes. Plusieurs expériences
portant sur la contribution volontaire à l'offre de biens publics ont
révélé de surcroît que les agents avaient en
réalité un comportement plutôt coopératif,
c'est-à-dire une tendance à contribuer au bien public
au-delà de leur niveau de paiement optimal (Keser, 1995). La
réalité du biais stratégique reste donc un sujet
très controversé, car il existe sur cette question un
désaccord profond entre la théorie et les observations
expérimentales.
34 Voltaire Louinord., `Méthode
d'évaluation Contingente et Evaluation Économique d'un Projet de
Réserves Naturelles Dans Le Golfe Du Morbihan (France).'
47
Ononino Jean Charles Conclusion
Parmi les méthodes de valorisation économique
couramment utilisées pour évaluer les actifs naturels non
marchands, c'est la méthode d'évaluation contingente (MEC) qu'on
a retenue dans le cadre de notre évaluation. Ses fondements
théoriques, les raisons justifiant son choix, les biais qui accompagnent
sa mise en oeuvre ont été débattus tout au long de ce
chapitre. Ce dernier a donc établi les fondements théoriques et
empiriques de l'exercice d'évaluation menée dans le cadre de la
présente recherche.
Chapitre 3 : approche méthodologique de
l'évaluation contingente du jardin de la place Charles Atangana de la
ville de Yaoundé
Après avoir présenté la
littérature liée à notre étude, ce chapitre est
centré sur l'approche méthodologique de la recherche et
caractéristique de l'échantillon. En effet, la
méthodologie peut être appréhendée comme
l'enchainement des étapes par lesquelles doit passer toute recherche.
Elle peut également se définir comme étant le processus de
contrôle de la qualité de la recherche scientifique (Evrad et
al.,1993). C'est la démarche empruntée pour résoudre un
problème posé. Il s'agit d'un schéma directeur faisant
apparaitre un lien logique entre le problème, les questions de
recherches, les données et les résultats obtenus.
Généralement, dans la méthodologie de recherche, on
développe les aspects touchant d'abord, la localisation de la recherche
et la procédure de sélection de l'échantillon, puis, la
collecte de données et l'analyse théorique des outils
statistiques utilisés. Elle présente les méthodes et
techniques qui ont permis de présenter, d'analyser et
d'interpréter les résultats obtenus au cours de notre recherche.
Ce chapitre est divisé en deux sections, une première sur la
présentation du cadre d'étude de la recherche, une
deuxième sur approche méthodologique adoptée.
48
Ononino Jean Charles
Section 1 : Cadre géographique de notre
recherche
La présente évaluation contingente
d'aménités paysagères liées à un espace vert
urbain, a pour sujet d'étude le jardin municipal de la place Charles
ATANGANA dans la ville de Yaoundé. Afin de mieux situer notre champ
d'étude, et d'apporter une plus grande visibilité à
l'objet de notre recherche, il serait judicieux d'entreprendre une
présentation générale de la ville de Yaoundé.
1.1. Présentation générale de la ville
de Yaoundé
La ville de Yaoundé qui s'étend sur 7colines,
est la capitale politique du Cameroun. Elle se trouve dans la partie
méridionale du pays. Chef-lieu de la région du Centre, et du
département du Mfoundi, la ville de Yaoundé abrite la plupart des
institutions les plus importantes du Cameroun. Surnommer Ngola,
qui vient de l'ancien nom de la capitale du Cameroun Ongola
(ce qui signifie clôture en langue ewondo)
par les populations locales, la ville de Yaoundé est
située au sud de la Région du centre à 30 52'
12 de latitude Nord et 110 31' 12 de longitude Est. La ville est
traversée par de nombreux petits cours d'eau à l'instar des
rivières Mfoundi, Ekozoa, Biyeme, et Mefou. Non loin du centre
administratif se trouve un lac désigné en général
par « lac Municipal ». La ville comptait environ 2 765 568 habitants
pour une superficie de 183 km2 en 2015, soit une densité de
15 112 hbts/km2
1.1.1. Economie de la ville
La ville regorge de nombreux marchés dont les plus
vastes et les plus renommés sont : le marché Mokolo, le
marché du Mfoundi et le marché central. Le principal centre
commercial se trouve au centre-ville, tout autour de l'avenue Kennedy. On y
trouve des magasins, des boutiques, les sièges sociaux ou les
représentants de certaines entreprises, des vendeurs à la
sauvette. Il faut noter qu'une grande partie de l'économie de
Yaoundé repose sur le secteur informel, Il s'agit de vendeurs à
la sauvette, de marchands ambulants, de petites boutiques dans les
quartiers...
1.1.2. Education
La ville de Yaoundé est le siège de deux
universités d'Etat : l'université de Yaoundé 1
située au quartier Ngoa-Ekellé dispose de plusieurs
établissements qui lui sont rattachés dont l'école normale
supérieure (ENS), la faculté de médecine et des sciences
biomédicales (FMSB), l'école nationale supérieure
polytechnique (ENSP)...L'université de Yaoundé 2 située
dans la banlieue
49
Ononino Jean Charles
de Soa dispose elle aussi de plusieurs établissements
à elle rattaché localisés dans le campus de
l'université de Yaoundé 1 (ESSTIC, IFORD, IRIC...). A un jet de
pierre du campus de Ngoa-Ekelé se trouve l'Ecole Militaire Inter
Armées (EMIA) et l'Ecole nationale d'administration et de magistrature
(ENAM). Cependant, la présence des établissements d'enseignement
supérieur privé n'est pas négligeable. En guise
d'illustration nous pouvons citer : l'Université Catholique d'Afrique
Centrale (UCAC), l'Université Protestante d'Afrique Centrale (UPAC),
l'antenne camerounaise de l'IAI et bien d'autres. Les établissements
d'enseignement secondaire sont légion dans la ville de
Yaoundé.
1.1.3. Parcs et jardins
Yaoundé est une ville verdoyante. On peut y voir
beaucoup d'espaces verts. En outre, il existe quelques parcs et jardins
publics. Il s'agit entre autres du jardin entourant la place Charles ATANGANA
au centre-ville, le jardin public de l'Hôtel de ville, le jardin public
du quartier Febe et le jardin public du palais de congrès. On
dénombre aussi quelques parcs d'attraction à savoir le parc
Kiriakides de Djoungolo et le bois Sainte-Anastasie du carrefour Warda entre
autres.
Le jardin urbain de la place Charles ATANGANA de la ville de
Yaoundé est le cadre d'application de la présente
évaluation contingente d'aménités paysagères. La
base de données provient d'une enquête effectuée en face
à face par l'auteur sur le site d'étude. Elle a eu lieu dans un
laps de temps très court (du 12 au 17 février 2017) t. Le jardin
sera d'abord présenté, suivi de la base de données et des
hypothèses qui vont guider le présent travail.
1.2. Présentation du jardin de la place Charles
ATANGANA
Les espaces verts de proximité constituent une
composante majeure des villes contemporaines. Ils sont justifiés par une
forte demande de la part des populations urbaines à titre d'usages
direct ou indirect. Leurs coûts de production et d'entretien
pèsent lourdement sur les budgets des autorités publiques
à différentes échelles. La ville de Yaoundé,
capitale politique du Cameroun, est traversée par une cinquantaine de
parcs et jardins publics administrés et gérés par la
Communauté Urbaine. Le parc de la place Charles ATANGANA en est un des
plus intéressants comptes tenus du nombre de visiteurs qu'il
reçoit en moyenne au quotidien. Il est situé en plein coeur de la
ville non loin du célèbre `'rondpoint poste centrale».
Construit au début de la décennie 2000, le parc s'étend
sur une superficie d'environ 1,5 hectare. Il est l'un des symboles
50
Ononino Jean Charles
forts de cette conciliation entre les besoins d'un urbanisme
croissant et l'attachement au végétal. Il est composé de
trois principaux actifs naturels physiques à savoir : des arbres, du
gazon et des fleurs.
Les arbres : ils représentent la
population la plus importante du parc avec un peuplement moyen de 300 sujets.
Plantés suivant une configuration spatiale horizontale aléatoire
avec espacement plus ou moins constant, les arbres sont diminués ou
renforcés au cours de l'année selon les besoins. L'eucalyptus qui
est un arbre de la famille des Myrtaceae est l'espèce dominante
sur le parc. Cette espèce, originaire d'Australie, a une croissance
relativement rapide et son entretien ne nécessite aucun soin
particulier. L'ombrage créé par le peuplement d'eucalyptus
génère un microclimat doux et très prisé des
utilisateurs du parc. L'allure sempervirente de leur feuillage permet au parc
de contribuer significativement à l'esthétique de la ville. Ses
feuilles et ses fruits éloignent les insectes, et ses forts besoins en
eau permettent d'assécher les marais35.
Le gazon : il s'étend sur une
superficie de 12000 m2 soit un taux de couverture de 80%. Il a une
double vocation à savoir : ornement et loisir. Son entretien est
fonction du climat ; en saison sèche il est arrosé en
début de matinée et au couché du soleil, à
l'approche de la saison de pluies le rythme d'arrosage diminue avec une
séance tous les deux jours et le gazon est tondu une fois par mois. En
saison de pluies, les tontes sont effectuées une fois tous les 14 jours.
Sa résistance au piétinement lui permet relativement de conserver
son aspect esthétique tout au long de l'année malgré le
flux de visiteurs.
Les fleurs : Occupant une superficie
cumulée de 100m2 soit environ 0,67% de la superficie du parc,
c'est le bien paysager le moins représenté. Partageant un
même espace avec le gazon, leurs modes de gestion sont quasiment
similaires à ceux de ce dernier à la seule différence
qu'en saison de pluie, les plants n'ayant pu résister à la saison
sèche sont remplacés.
1.3.Construction des scénarios
La présente évaluation contingente s'appuie sur
la construction de deux scénarios. Ces scénarios ont
été choisis entre plusieurs, à la suite de maints
entretiens entre l'auteur et les usagers du jardin, dans le but de capter leurs
préférences. À l'issu de ces entretiens, nous avons
identifié plusieurs attributs qui, d'après les usagers,
étaient susceptibles d'augmenter leur niveau d'utilité. Les
principales requêtes se rapportaient au nettoyage du jardin, à
35 En effet le jardin Charles Atangana est
situé sur une zone essentiellement marécageuse. L'eucalyptus
participe donc de façon significative l
51
Ononino Jean Charles
l'augmentation du nombre de bancs publics, au fleurissement
plus intense de l'espace, au problème de sécurité... suite
à ces réponses nous avons retenu les deux
préférences les plus annoncées par les usagers à
savoir le fleurissement et la sécurité afin de construire nos
scénarios de contingence qui s'énoncent en ces termes :
Scénario 1 : on propose de relever le
niveau de sécurité dans le jardin en construisant une
clôture tout aux alentours de l'espace vert, celle-ci permettra de
filtrer le flux de visiteurs. On demande aux usagers d'exprimer leur
consentement à payer s'il leur était demandé d'acheter un
ticket afin d'accéder au jardin. (une carte de paiement allant de 100
à 1000 FCFA leur est proposée).
Scénario 2 : on propose d'intensifier
le fleurissement du jardin, en rajoutant de nouvelles fleurs sur les espaces
dénudés à l'intérieur de l'espace vert. On demande
aux usagers d'exprimer leur consentement à payer s'il leur était
demandé d'acheter un ticket afin d'accéder au jardin. (une carte
de paiement allant de 100 à 1000 FCFA leur est proposée).
NB : toutes les personnes
enquêtées ont exprimé leurs consentements à payer
pour chacun des deux scénarios.
Section 2 : Canevas de la recherche
La validité de toute étude repose sur la
méthodologie suivie pour la conduire. En particulier, cette
méthodologie concerne les démarches suivies pour obtenir les
principaux matériaux de l'étude que sont les données,
ainsi que les procédures de leur traitement. Il est question de
présenter le choix méthodologique de la recherche, orientation
méthodologique adoptée, les différents types
d'étude, choix du type et de l'approche retenu pour notre recherche,
opérationnalisation des hypothèses de recherche : approche
conceptuelle et enfin Le processus d'échantillonnage
2.1. Choix de la démarche méthodologiques
de la recherche
Ces choix dépendent du positionnement
épistémologique. Ils cherchent à apporter la
réponse à la question « comment procéder ? ». Un
travail de recherche peut donc à cet effet se situer dans une
démarche déductive, inductive ou abductive (Charreire et Durieux,
2007). Pour Grawitz (1996), la déduction permet de faire une
démonstration. Elle se distingue par le fait que, si les
hypothèses initialement formulées sont considérées
comme des idées vraies à un moment donné et dans un
contexte bien précis, les conclusions qui en découlent sont
systématiquement vraies dans ce contexte précis et à ce
moment donné. La déduction est alors le mode de raisonnement
52
Ononino Jean Charles
qui établit la démarche
hypothético-déductive (David, 1999). Il est question de la mise
en oeuvre d'une ou de nombreuses hypothèses et les tester ensuite sur le
terrain d'étude à l'aide d'un échantillon qui serait selon
Wacheux (1996) plus représentatif. L'objectif étant de pouvoir
émettre un avis en confirmant ou en infirmant la proposition ou
soupçon formulée au préalable.
2.1.1. Justification du choix de l'orientation
méthodologique adoptée
Les techniques quantitatives et qualitatives sont parfois
opposées à tel point que les tenants des premières sont
souvent de fervents contempteurs des secondes et inversement. Pourtant, ces
techniques peuvent être complémentaires, notamment s'il s'agit de
traiter de sujets encore peu abordés. Les méthodes qualitatives
sont riches d'enseignements dans la phase exploratoire d'une enquête
quantitative, elles peuvent servir à élaborer le questionnaire
tant dans ses problématiques que dans sa formulation. Au vu de cela nous
avons opté dans cette recherche pour une recherche quantitative. Ce
choix se justifie par le fait que : l'enquête quantitative permet de
décrire les caractéristiques d'une population ayant une opinion
ou un comportement particulier. L'enquête quantitative se rattache
à une vision strictement positive et empiriste, inspirée des
sciences de la nature. Au-delà du simple décompte d'individus
émettant une opinion ou faisant état d'un comportement, elle vise
à tester des hypothèses et à illustrer des théories
par la mise en évidence de corrélations entre des variables. Elle
mesure, sur les variables du questionnaire, des inégalités de
distribution et les corrèle avec d'autres distributions.
Notons que l'étude quantitative est donc un
dénombrement et une validation des hypothèses
précédemment définies dans l'étude qualitative
c'est-à-dire que toute étude quantitative est toujours
précédée d'une étude qualitative, mais dès
l'instant où l'on passe à la validation des hypothèses
pour une confirmation ou une infirmation, la recherche quantitative prend le
dessus sur le côté qualitatif d'où notre recherche retenue
ici est une recherche quantitative.
2.1.2 Variables codées informatiquement afin
d'être exploitables pour l'analyse statistique
La question qui se pose est de savoir comment transformer une
série de questions et de réponses en variables codées
informatiquement afin d'être exploitables pour l'analyse statistique pour
produire des fréquences ou pourcentage, des diagrammes à bande,
des diagrammes circulaires etc. Et enfin pour effectuer le test statistique
pour la confirmation ou non de nos hypothèses de recherche ? La
réponse naturelle à cette question consiste à associer une
variable quantitative (ou codage numérique) au caractère
qualitatif. L'intérêt principal du codage numérique (ou
de
53
Ononino Jean Charles
la représentation quantitative des variables
qualitatives) est de pouvoir se ramener à des lois discrètes afin
de produire des chiffres et de pouvoir, calculer les moyennes, fournir des
pourcentages et si possible effectuer des manipulations diverses en cas de
besoin. Cette étape vise à transformer une série de
questions et de réponses en variables codées informatiquement
afin d'être exploitables pour l'analyse statistique. Les données
vont se présenter usuellement sous la forme d'un tableau dont chaque
colonne correspond à une variable et chaque ligne à un individu
(au sens statistique du terme). L'opération de codification correspond
à un chiffrement, elle consiste à accorder un chiffre unique
à une variable, à une modalité ou une réponse
donnée.
2.2. Choix du type et de l'approche retenu pour notre
recherche
On peut définir le travail de recherche scientifique
classique comme étant un effort analytique, rigoureux, progressif et
systématique d'éclaircissement d'une situation, d'un fait ou d'un
ensemble de faits à l'aide d'outils et de techniques spécifiques.
Cet effort va de l'identification et la définition du problème
jusqu'à l'aboutissement à une ou plusieurs solutions ou
possibilités de dépassement de la situation initiale (meilleure
connaissance, correction, amélioration, transformation ...). C'est donc
ainsi un travail qui peut prendre de quelques heures à plusieurs
années, voire plusieurs décennies avant d'aboutir.
Néanmoins, quel qu'il soit, il se base toujours sur des
préalables et des exigences hérités des sciences de la
nature. Cette section est divisée en deux parties, une première
sur la présentation du canevas de la recherche, une deuxième sur
la définition des variables, présentation du logiciel
utilisée, test des hypothèses et de la statistique
utilisée. Notre travail a pour objectif d'effectuer une
évaluation contingente de certains attributs paysagers liés au
jardin municipal de la place Charles ATANGANA de Yaoundé. Il ressort que
notre recherche est du type de relation ou de liaison et exprime une relation
entre les facteurs socio-environnementaux et économiques et le
consentement à payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans la
ville de Yaoundé. Elle est aussi empirique dans la mesure où elle
se base sur des données recueillies sur le terrain, dès lors,
l'approche épistémologique envisagée est l'approche
positiviste et s'appuyant sur la démarche
hypothético-déductive.
Considérée comme une étude quantitative,
notre recherche nécessite en effet l'administration d'un questionnaire.
En effet, la recherche qualitative met l'accent sur la collecte de
données principalement verbales plutôt que des données qui
peuvent être mesurées. Les informations recueillies sont ensuite
analysées de manière interprétative, subjective,
impressionniste ou même diagnostic. Ainsi, la stratégie de
recherche privilégiée est une enquête en coupe
instantanée auprès des individus/acteurs susceptibles de visiter
l'espace vert de la place Charles
54
Ononino Jean Charles
ATANGANA rencontrés au sein dudit espace dans ville de
Yaoundé. Une approche corrélationnelles-explicatives est retenue
ici dans la mesure où on tente de déterminer à quel
degré une relation existe entre deux ou plusieurs variables, ceci
dû au fait que nous partons d'une hypothèse principale et à
cette hypothèse principale sont associées des hypothèses
secondaires.
2.3. Choix et justification des outils
d'enquête
La collecte des données consiste à
l'interrogation des individus en vue de recueillir des informations.
L'information étant la principale source de notre étude, sa
collecte et son traitement doivent faire l'objet d'une attention
particulière afin de ne pas être biaisée. Elle peut
être obtenue par la recherche documentaire et à l'aide du
questionnaire. Il existe plusieurs méthodes de collecte des
données. Le chercheur peut opter pour la combinaison de plusieurs
méthodes ou pour le choix d'une d'entre elles. Dans le cadre de notre
recherche, nous avons opté pour l'utilisation des méthodes
suivantes : La recherche documentaire ; le questionnaire.
2.3.1. La recherche Documentaire
Comme son nom l'indique, cette méthode de
pré-enquête consiste à répertorier et à
consulter des documents, les plus spécifiques et les plus
spécialisés possibles sur le sujet de la recherche. On utilisera
donc les registres, rapports, séries statistiques, manuels,
thèses etc et, même s'il en existe, des documents audio-visuels,
afin d'en savoir le plus que l'on peut, à l'avance, sur le
problème traité ou sur des problèmes identiques,
similaires. Notre recherche documentaire s'est faite à travers la
consultation des ouvrages (généraux, spécialisés et
académiques) dans les bibliothèques en l'occurrence, celle de
l'université de Yaoundé 2 et par les technologies de
l'information et de la communication (TIC) notamment internet et ses
auxiliaires.
2.3.2. La collecte de données : le sondage par
questionnaire
Un questionnaire est un moyen de communication essentiel entre
l'enquêteur et l'enquêté. Il comporte une série de
questions concernant les problèmes sur lesquels on attend de
l'enquêté une information. La meilleure réponse
recherchée dans le questionnaire est celle qui, à travers la
subjectivité des individus, exprime directement ou indirectement le
phénomène social que l'on veut connaitre ou comprendre. Il s'agit
donc d'une démarche méthodique qui doit satisfaire à
certaines exigences de rigueur. Le sondage par questionnaire est une
opération statistique classique qui consiste, pour étudier un
phénomène quelconque dans un ensemble donné, à
limiter les analyses à une partie de cet ensemble, question de
réduire les coûts et d'apporter les précisions à
certaines estimations. Cette démarche est fondée sur la
représentativité de la partie
55
Ononino Jean Charles
sur laquelle s'effectue en définitive l'étude,
communément désignée échantillon. Toute la
problématique de la validité de la méthode réside
dans la technique de choix de l'échantillon. Aussi, les informations qui
permettront de caractériser le champ d'étude sont
collectées par un questionnaire structuré qui est le principal
instrument de l'enquête par sondage. Le but de l'enquête par un
questionnaire est de collecter des informations dont l'analyse permet de porter
un jugement d'ensemble sur « l'évaluation contingente
d'aménités paysagères liées à un espace vert
urbain ». Ainsi, après avoir rappelé le but de
l'enquête par sondage, nous aborderons tour à tour les questions
relatives au processus d'échantillonnage et à la démarche
pratique de collecte de données.
2.3.3. L'accès au terrain
L'échantillonnage peut être défini comme
la détermination d'un échantillon dans une population
c'est-à-dire de la fraction représentative d'une population ou
d'un ensemble statistique qui sera interrogée au cours d'une
enquête par sondage en vue d'obtenir un résultat
représentatif. Les méthodes d'échantillonnage consistent
à construire un échantillon d'une population mère afin
d'en estimer les caractéristiques et opinions. On distingue deux
catégories de méthodes d'échantillonnage : les
méthodes probabilistes et les méthodes non probabilistes (dites
également empiriques). Dans le cadre de la présente recherche,
nous avons opté pour la technique probabiliste qui nous permettra
d'effectuer un échantillonnage aléatoire par la méthode
d'échantillonnage aléatoire simple.
2.3.3.1.Définitions de la méthode des
sondages aléatoire
Cette technique d'échantillonnage consiste à
tirer au hasard parmi tous les éléments d'une population ceux qui
feront partie d'un échantillon « aléatoire » signifie
qu'on procède par tirage au hasard. « Simple » signifie que le
tirage au hasard se fait du premier coup parmi toutes les unités
statistiques; il n'y a donc aucune forme de division de la population en
sous-ensembles avant de procéder au tirage. Dans un
échantillonnage aléatoire simple (EAS), chaque membre
d'une population a une chance égale d'être inclus à
l'intérieur de l'échantillon. Chaque combinaison de membres de la
population a aussi une chance égale de composer l'échantillon.
Ces deux propriétés sont ce qui définit un
échantillonnage aléatoire simple. Vous devez dresser une liste de
toutes les unités incluses dans la population observée pour
sélectionner un échantillon aléatoire simple.
56
Ononino Jean Charles
2.3.3.2.Caractéristique de la méthode des
sondages aléatoire simple
Elle est caractérisée par le fait que
l'échantillon est désigné de façon à ce que
chaque unité de la population ait une probabilité connue,
différente de zéro d'être retenue. Très souvent, en
pratique on affecte à chaque unité de la population la même
probabilité d'appartenir à l'échantillon ; les tirages
peuvent être exécutés de deux façons
différentes : Tirage avec remise dans l'urne (tirage
indépendants ou bernoullien) après chaque tirage, l'unité
qui vient d'être prélevé est remise dans l'urne avant de
procéder à la désignation de l'unité suivante, la
composition de l'urne reste inchangée et chaque unité de la
population de référence peut être désignée
plusieurs fois ;Tirage sans remise dans l'urne (tirage exhaustifs)
l'unité qui vient d'être tirée n'est pas remise dans l'urne
dont la composition varie ainsi à chaque tirage. Chaque unité de
la population ne peut être choisie qu'une seule fois et
l'échantillon est composé de n unités différentes
qui peuvent être par conséquent désignées d'un seul
coup.
2.3.3.3.Justification de la méthode des
sondages aléatoire de notre recherche
la technique de sondage retenu pour notre recherche est un
sondage aléatoire simple (SAS) parce que tout individu ou visiteur de
l'espace vert de la place Charles ATANGANA rencontré au sein dudit
espace dans la ville de Yaoundé est susceptible de nous fournir toutes
les informations dont nous avons besoin pour notre recherche, sans distinction
de son sexe ni de son grade, ni de son rang, ni de sa tribu, ni du poste
occupé au sein de l'entreprise, car dès l'instant où ce
dernier est visiteur de l'espace vert, il intéresse le chercheur et elle
est sans remise car l'individu/l'acteur qu'on a déjà
enquêté ailleurs n'est plus enquêté. Donc en bref la
méthode des sondages aléatoire de notre recherche est le
sondage aléatoire simple (SAS) sans remise.
2.4. Description de l'instrument de collecte des
données
Il s'agit de présenter clairement l'instrument sans
lequel nous n'aurions pas eu les données manipulées dans le cadre
de notre étude.
2.4.1. Présentation du questionnaire
L'instrument de mesure qui a été utilisé
dans le cadre de cette recherche est le questionnaire. Il a été
adressé aux individus/acteurs susceptibles de visiter l'espace vert de
la place Charles ATANGANA rencontrés au sein dudit espace dans la ville
de Yaoundé. Un exemplaire du questionnaire qui a été
utilisé lors de la collecte des données est
présenté en annexe du présent document. Ce questionnaire a
été élaboré sur la base de la littérature
proposée au chapitre précédent ; nous avons, durant
l'élaboration du questionnaire eu recours régulièrement,
à notre
57
Ononino Jean Charles
directeur de recherche qui a régulièrement
orienté la façon de poser les questions. Notre questionnaire est
regroupé en quatre sections et il est constitué en
majorité des questions fermées et en minorité des
questions semi-ouvertes.
2.5. La population de l'étude ou population
mère.
D'après le dictionnaire universel, la population est
« l'ensemble des membres d'une classe, d'une catégorie sociale
particulière ». Dans le cadre de notre étude, nous
définissons la population de l'étude comme l'ensemble des sujets
auxquels le chercheur va s'intéresser au cours de ses investigations.
Nous distinguons la population cible et la population accessible.
2.5.1. La population cible
La population cible est celle sur laquelle les
résultats de la recherche peuvent être
généralisés. Dans cette étude, elle est
constituée de l'ensemble des individus ayant une certaine
sensibilité pour les espaces verts au Cameroun dans l'ensemble.
2.5.2. La population accessible
Elle est une partie de la population cible sur laquelle le
chercheur réalise ses investigations, il s'agit ici des
individus/acteurs susceptibles de visiter l'espace vert de la place Charles
Atangana rencontrés au sein dudit espace.
2.5.3. L'échantillon
Aucun concept n'est aussi fondamental pour conduire la
recherche et interpréter ses résultats que l'échantillon.
Sauf de vouloir entreprendre une étude complète, la recherche est
sans grande mutation conduite par le biais d'un échantillon à
partir duquel les généralisations appliquées à la
population d'où émane l'échantillon sont obtenues. Dans le
cadre d'une étude, il est rarement possible d'interroger toute la
population cible. D'où la nécessité de constituer un
échantillon, tiré de manière représentative de la
population cible. Un échantillon est dit représentatif lorsqu'il
est en tout point semblable à la population cible, c'est-à-dire,
possédant les mêmes caractéristiques que la population
d'où il est tiré. La taille de l'échantillon est utile
pour une certaine précision et une fiabilité des
résultats. A cet effet, 165 questionnaires ont été
administrés parmi lesquels il y a eu retour de 150 bien remplis et
exploitables. L'enquête s'est déroulée sur un laps de temps
relativement court (du 12 au 19 février 2017) afin de réduire
l'influence du changement de l'état général du climat.
Notre échantillon est constitué de
cent cinquante (150) individus/acteurs susceptibles de visiter l'espace vert de
la place Charles Atangana. Ceux-ci ont été rencontrés au
sein dudit espace dans la ville de Yaoundé.
58
Ononino Jean Charles
Comme l'enquête a eu lieu sur site, l'échantillon
souffre d'un biais de sélection (Heckman, 1979 cité par Oueslati
et al, 2008) au profit des personnes les plus intéressées par le
parc. En ce sens, les consentements à payer (CAP) estimés dans ce
travail surestiment les véritables CAP des Yaoudéens. En ce qui
concerne le véhicule de paiement, la littérature en propose une
gamme assez élargie. Après une revue de tous les supports de
paiement envisagés (péage, fonds de participation,
impôt...), notre choix a rapidement été porté sur le
ticket d'entrée comme moyen de paiement, du fait de sa facilité
de mise en oeuvre dans le contexte des parcs urbains au Cameroun. D'ailleurs
Mbolatiana Rambonilaza (2004) affirme : « Pour la valorisation
de l'accès à un paysage préservé, le moyen de
paiement le plus utilisé est le ticket d'entrée dans la zone
considérée... »36.
Toutes les personnes enquêtées ont répondu
aux deux scénarios, toujours présentés dans le même
ordre. Ainsi, le questionnaire présente une carte de prix allant de 0
à 1000 francs CFA, dans laquelle l'enquêté est sensé
choisir pour chaque scénario, son consentement à payer. A chacune
des personnes interrogées, il a été demandé
d'exprimer un CAP en faveur d'un fleurissement plus dense du jardin et de la
construction d'une clôture autour du jardin. Afin de s'assurer de la
cohérence des réponses nulles, la littérature
inhérente à ce sujet a été utilisée afin de
distinguer les véritables CAP de contestation exprimés par les
enquêtés. Ceux-ci peuvent effectivement refuser de financer un
bien public ou tout simplement ne pas accepter le principe de
l'évaluation. Luchini (2002) en parle en ces termes : «
ces réponses traduisent non pas un
désintérêt pour les conséquences du projet
proposé, mais des refus de participation qui tiennent à la
dimension publique, entendue ici dans un sens symbolique, des biens soumis
à l'évaluation »37
2.6. Présentation des variables, de la statistique
utilisée ainsi que du logiciel utilise. Nous allons
définir nos variables, puis présenter le logiciel et les tests
d'hypothèses de notre recherche
2.6.1. La méthode d'analyse des données
Le dépouillement du questionnaire se fera à
l'aide du progiciel Excel, suivi de l'analyse descriptive à travers les
graphiques grâce au logiciel SPSS.20 (statistical package for the social
sciences) pour décrire la population échantillonnée,
ensuite la vérification du lien entre les variables se fera grâce
au logiciel STATA .14 fera usage d'un modèle logit simple.
2.6.1.1.Analyse uni variée et bi variées de
données collectées sur le terrain
36 Mbolatiana Rambonilaza, `Evaluation de La Demande
de Paysage : Etat de l'art et Réflexions Sur La Méthode Du
Transfert Des Benefices'.
37 Luchini S, `De La Singularité de La
Méthode d'évaluation Contingente'.
59
Ononino Jean Charles
Il est question de présenter ici l'Analyse uni
variée qui utilise prioritairement la statistique descriptive et
l'analyse bi variée qui fait usage de la statistique descriptive par les
tableaux croisées.
2.6.2. Opérationnalisation des variables.
Nous allons définir nos variables, puis, présenter
les tests de nos hypothèses.
2.6.2.1. Définition des variables
Notons que dans le cadre de notre rédaction, les
variables indépendantes sont celles qui seront manipulées,
jonglées et voire même éclatées en indicateurs. Ces
indicateurs nous permettent d'élaborer l'objectif de notre étude
qui sera par la suite déclinées en hypothèses de
recherche. Nos variables indépendantes sont celles qui agissent sur la
variable dépendante, elles ne peuvent donc être
détachées de la variable dépendante dans le cadre de notre
étude.
Il s'agit ici de définir Variable dépendante et
la Variable indépendante.
Variable dépendante : C'est la
variable désignée généralement par le symbole Y.
Elle dépend, dans ses variations, d'autres phénomènes ou
variables que l'on peut étudier ou manipuler, On peut écrire la
relation Y = f(X). Dans le cadre de notre modèle logit, la variable
dépendante prend la valeur « 0 » pour ceux des individus ayant
annoncé un CAP nul, et la valeur « 1 » pour ceux ayant
annoncé un CAP autre.
Variable indépendante : C'est la
variable qui influence la modification de la variable étudiée.
Elle peut être manipulée par le chercheur pour étudier son
rôle dans les variations de la variable dépendante. On la note
généralement par le symbole X. Pour une même variable
dépendante, on peut avoir plusieurs variables indépendantes, on
écrit alors : Y = ??(??1,??2,??3, ...). Dans notre
rédaction, les variables indépendantes sont celles qui seront
manipulées et même éclatées en indicateurs.
L'objectif de notre étude qui sera par la suite déclinées
en hypothèses de recherche est élaboré par ces
indicateurs. Nos variables indépendantes sont celles qui agissent sur la
variable dépendante, elles ne peuvent donc être
détachées de la variable dépendante dans le cadre de notre
étude.
Variables confusionnelles. Une variable de
confusion est une variable indépendante (autre que la variable
supposée causale dans l'hypothèse), qui a ou peut avoir un effet
sur la variable dépendante, mais dont la distribution est
systématiquement corrélée avec la variable causale dans
l'hypothèse.
Variables intermédiaires ou
impliquées. Lorsque l'effet d'une variable causale sur la
variable dépendante subit l'action d'un troisième ensemble de
variables, ces dernières sont appelées variables
intermédiaires. Ce sont en fait des variables dépendantes par
rapport à la variable
60
Ononino Jean Charles
causale, mais elles sont indépendantes pour ce qui
concerne la variable étudiée. Ce sont des variables
intermédiaires dont certaines doivent être
spécifiées dans le plan d'étude et dont il faut collecter
les données.
2.6.2.2.Identification des variables et des
hypothèses
Il est question dans cette sous-section de rapprocher chaque
variable indépendante avec l'hypothèse qui la soutient.
Tableau 2 : Identification des variables
HYPOTHESES
|
TYPES DE VARIABLES
|
Variables
indépendantes
|
Variables dépendantes
|
H1 : Les consentements à payer moyens
exprimés par les usagers sont strictement non nuls, et ne sont pas
tirés par des valeurs aberrantes.
|
|
Consentement à payer
(CAP1 pour le premier scénario et CAP2 pour le
second).
|
H2 : : le consentement à payer est
déterminé par le genre (homme ou femme),
l'âge, le niveau d'éducation, le revenu, le cout de transport
supporté pour se rendre sur le site, , l'importance accordée aux
espaces verts
|
genre (homme ou
femme), l'âge,
niveau d'éducation,
revenu, cout de
transport supporté pour se rendre sur le
site, importance accordé aux espaces verts.
|
*Le consentement
(1=Oui, 0=Non) à payer l'espace vert de la place
Charles ATANGANA dans la ville de Yaoundé.
|
Source: auteur inspiré du cours d'initiation
à la méthodologie de recherche.
*Ici on aura 1 = Accepté (consentement à payer non
nulle), 0 = refusée (consentement à payer nul).
2.6.2.3. Variable intermédiaire ou Sous Variable
indépendante ou indicateurs
C'est une variable qui est nécessaire à la
réalisation de la relation entre les variables dépendante et
indépendante. Dans notre exemple, ces variables sont
présentées ci dessous. On aura alors la relation :
VARIABLE
|
VARIABLE
|
VARIABLE DEPENDANTE
|
INDEPENDANTE
|
INTERMEDIAIRE
|
Les facteurs socio- environnementaux
|
-sexe de l'individu
-âge de l'individu
-niveau d'éducation de l'individu -revenu moyen journalier
de l'individu -type d'emploi ou activité de l'individu -raisons de
visite dans le parc
-temps mis sur le site du parc
|
le consentement (1=Oui,
0=Non) à payer l'espace vert de la place Charles
ATANGANA dans la ville de Yaoundé.
|
Les facteurs
économiques
|
61
Ononino Jean Charles
-Coût de transport pour se rendre au parc -importance
accordée aux espaces verts -Disponibilité à contribuer au
financement des espaces verts au sein du parc.
2.6.2.4. Description des variables
Ainsi, les variables susceptibles d'expliquer le consentement
(1=Oui, 0=Non) à payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans
la ville de Yaoundé ou variables de l'échantillon sont
décrites dans le tableau suivant :
Tableau n°3 : Description de la variable
variables
|
Définition
|
Unité de mesure
|
Numéro de la question
|
Signe attendu
|
Variable dépendante
|
|
|
|
CONSENTEMENT_PA YER_ESPACE_VERT
|
le consentement à payer l'espace vert de la place
Charles ATANGANA dans la ville de Yaoundé.
|
Variable binaire (1=Oui, 0=Non)
|
Q21, 23
|
+
|
Variables indépendantes
|
|
|
|
SEXE_L'INDIVIDU
|
sexe de l'individu
|
Variable binaire (1=homme, 0=femme)
|
Q1
|
+
|
AGE_L'INDIVIDU
|
âge de l'individu
|
Variable continue
|
Q2
|
+
|
NIVEAU_EDUCATION DE L'INDIVIDU
|
niveau d'éducation de
l'individu
|
(1=primaire et 0=secondaire et supérieur)
|
Q3
|
+
|
REVENU_MOYEN JOURNALIER_INDIVI DU
|
revenu moyen journalier de l'individu
|
FCFA
|
Q4
|
+
|
ACTIVITE_INDIVIDU
|
type d'emploi ou activité de l'individu
|
Variable de catégorie
|
Q5
|
+/-
|
RAISONS_VISITE_PAR C
|
raisons de visite dans le parc
|
Variable de catégorie
|
Q9
|
+/-
|
Ononino Jean Charles
TEMPS_MIS_SITE_ PARC
|
temps mis sur le site du parc
|
Variable continue
|
Q16
|
+/-
|
COUT_TRANSPORT_P ARC
|
Coût de transport pour se rendre au parc
|
FCFA
|
Q6
|
+/-
|
DISPONIBILITE_CONT RIBUER_FINANCEME N_'ESPACES _VERTS_PARC
|
Disponibilité à contribuer
au financement des espaces verts au sein du parc
|
Variable de catégorie
|
Q20
|
+/-
|
IMPORTANCE_ACCO RDEE_AUX
ESPACE_VERTS
|
Importance accordée aux espaces verts
|
Variable de catégorie
|
Q7
|
+
|
Source : auteur.
2.6.3. Mesure des variables ou Caractéristique des
variables
Parmi les étapes suivies par le chercheur tout long de
son travail, l'opérationnalisation des concepts joue un rôle
très important. Un concept est par nature une notion abstraite
définie par le chercheur pour l'aider dans la construction de la
connaissance. Ainsi, pour aboutir à des meilleurs résultats
chaque concept impliqué dans une hypothèse doit être
parfaitement défini, compris et bien opérationnalisé par
le chercheur. Opérationnaliser un concept signifie alors trouver ses
différents indicateurs de mesure. Autrement dit, il s'agit de
déterminer la nature des données à collecter ; de passer
du concept à la variable proprement dite et de la variable aux
données à mesurer. La mesure des variables est une phase
importante du processus de recherche, puisque l'enjeu est de construire des
mesures de variables fiables et valides. Les concepts que nous avons
utilisés comportent des aspects non directement mesurables. Il faut donc
trouver des dimensions révélatrices de chacun d'eux. La mesure
des variables est indispensable à toute recherche car elle permet de
percevoir ce qui n'est pas directement appréhendée. Ainsi, les
déterminants susceptibles d'expliquer ou de renseigner sur le
consentement à Accepter (consentement à payer non nulle), 0 =
refusée (consentement à payer nul) à payer l'espace vert
de la place Charles ATANGANA dans la ville de Yaoundé ou variables de
l'échantillon sont présentés dans le tableau suivant :
62
Tableau n°4 : caractéristiques ou
mesure au niveau du questionnaire
63
Ononino Jean Charles
Nom de la variable
|
Caractéristiques ou mesure au niveau de la base de
données
|
Numéro de la question
|
Variables Dépendantes
|
le consentement (1=Oui,
0=Non) à payer l'espace vert
de la place Charles ATANGANA dans la ville de
Yaoundé
|
On suppose qu'on a aménagé une clôture
autours du jardin (ou on a intensifié le fleurissement), combien
seriez-vous prêt à payer pour accéder au parc ? (en Fcfa)
(un CAP nul marque un refus de payer=non et un CAP non nul marque une
acceptation=oui
*les mêmes variables indépendantes sont
utilisée pour expliquer les CAP dans les deux scénarios.
|
Q21, 23
|
Variables Indépendantes
|
Les facteurs socio-
environnementaux
|
Sexe de l'individu, âge de l'individu, niveau
d'éducation de l'individu, type d'emploi
ou activité de l'individu, importance accordée aux espaces
verts, durée de la visite, disposition à financer un espace vert
et raisons de visite dans le parc
|
Q1, Q2,
Q3, , Q5,
Q7, Q8, Q11, Q15
|
Les facteurs économiques
|
Revenu moyen journalier de l'individu, Coût de
transport pour se rendre au parc,
|
Q4, Q6,
|
|
Source: auteur inspiré du cours d'initiation
à la méthodologie de recherche
2.6.3.1. Choix de l'échelle de mesure de notre
recherche
Mesure ou opérationnaliser une variable consiste
à définir les indicateurs ou items de mesure et choisir des
différentes modalités d'un attribut dans la réalité
étudiée. Les modalistes correspondent ici aux échelles qui
permettent d'évaluer l'indicateur. Il s'agit ici de présenter de
façon simple l'usage des données recueillis sur le terrain dans
notre recherche ainsi que son échelle de mesure.
2.6.3.2.1. Présentation sommaire du niveau de mesure
des échelles
Pour toutes les échelles, on peut trouver le niveau de
mesure. Il y en a quatre principales qui sont : nominale ; ordinale,
intervalle, rapport. Le niveau de mesure de données qualitatives est une
échelle nominale ou ordinale, les données quantitatives, pour
leur part, ont un niveau de mesure d'intervalle ou de rapport.
2.6.3.2.2. Échelle ordinale
Cette échelle possède deux
propriétés : l'identification et l'ordonnancement. Il est
toujours possible pour cette échelle d'établir le rang des
modalités. Les modalités qui composent une échelle
ordinale sont munies d'une structure d'ordre établie en fonction d'un
critère donné. Par
64
Ononino Jean Charles
exemple, sur une échelle de satisfaction
sémantique en 4 points, les chiffres 1 à 4 n'ont aucune autre
signification que d'indiquer un rang (par exemple : la scolarité). Pour
son traitement statistique descriptif elle fait usage de la Fréquence et
de la médiane.
Tableau n°5: usage des données
recueillis sur le terrain dans notre recherche.
Nom de la variable Manipulation dans notre recherche
Échelle de
mesure du logiciel
|
le consentement (1=Oui,
0=Non) à payer l'espace vert
de la place Charles ATANGANA dans la ville de
Yaoundé
|
Variable codée au niveau du questionnaire afin
d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique
|
Ordinale
|
Sexe de l'individu
|
Variable codée au niveau du questionnaire afin
d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique
|
Ordinale
|
Âge de l'individu
|
Variable codée au niveau du questionnaire afin
d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique
|
Ordinale
|
Niveau d'éducation de
l'individu
|
Variable codée au niveau du questionnaire afin
d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique
|
Ordinale
|
Revenu moyen journalier de l'individu
|
Variable codée au niveau du questionnaire afin
d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique
|
Ordinale
|
Type d'emploi ou activité de
l'individu
|
Variable codée au niveau du questionnaire afin
d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique
|
Ordinale
|
Raisons de visite dans le parc
|
Variable codée au niveau du questionnaire afin
d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique
|
Ordinale
|
Temps mis sur le site du parc
|
Variable codée au niveau du questionnaire afin
d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique
|
Ordinale
|
Coût de transport pour se rendre au
parc
|
Variable codée au niveau du questionnaire afin
d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique
|
Ordinale
|
65
Ononino Jean Charles
Sensibilité vis-à-vis de la
sécurisation du parc
|
Variable codée au niveau du questionnaire afin
d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique
|
Ordinale
|
Disponibilité à contribuer au financement
des espaces verts au sein du parc
|
Variable codées au niveau du questionnaire afin
d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique
|
Ordinale
|
Source: auteur inspiré des documents issus du site
http: //
www.spss.com
2.7. Analyse multi variée ou statistique
d'estimation
Nous allons également dans le cadre de notre travail
utiliser quelques outils de l'économétrie qui est une branche de
la science économique consistant à vérifier les
hypothèses à partir des données chiffrées
tirées de la réalité dans le but de mieux étayer
notre recherche de relation ou de liaison
2.7.1. Justification de l'usage d'un modèle logit
simple dans notre recherche
Afin d'effectuer une évaluation contingente de certains
attributs paysagers lies au jardin municipal Charles Atangana de
Yaoundé, notre littérature empirique s'inspirera des travaux de
Oueslati et al., (2008)
Ces auteurs utilisent le « modèle logit simple
» pour une évaluation contingente des services esthétiques
et récréatifs rendus par un parc urbain. Les dispositions
à payer d'un échantillon d'usagers d'un parc urbain dans la ville
d'Angers (le parc Balzac) ont été révélées
sur la base de deux scénarios reflétant des changements
d'attributs paysagers. Les attributs retenus correspondent au degré
d'ouverture et à l'effort de fleurissement. Le support de paiement
proposé repose sur une carte de paiement retraçant les
augmentations de la taxe d'habitation à prévoir. Ces auteurs ont
évalué les facteurs qui augmentent la probabilité de
donner une disposition à payer positive. Les résultats montrent
que les aménités paysagères recherchées par les
visiteurs de deux scénarios du parc Balzac diffèrent. Dans les
premiers scénarios, seul l'usage lié à une activité
de loisirs est exprimé, tandis que dans le second, une
appréciation esthétique des aménités est
également envisagée. Le choix de ce modèle se justifie
aussi par le fait que la régression logistique est fréquemment
utilisée en sciences sociales car elle permet d'effectuer un
raisonnement dit toutes choses étant égales par ailleurs. Plus
précisément, la régression logistique a pour but d'isoler
les effets de chaque variable, c'est-à-dire d'identifier les effets
résiduels d'une variable explicative sur une variable
d'intérêt, une fois pris en compte les autres variables
explicatives introduites dans le modèle. La régression logistique
ordinaire ou régression logistique binaire vise à expliquer une
variable d'intérêt binaire (c'est-à-dire de
66
Ononino Jean Charles
type « oui / non » ou « vrai / faux »).
Les variables explicatives qui seront introduites dans le modèle peuvent
être quantitatives ou qualitatives. La régression logistique
multinomiale est une extension de la régression logistique aux variables
qualitatives à trois modalités ou plus.
2.7.1.1. Présentation Sommaire d'un Modèle
Econométrique du type Logit
Modèle probabiliste non linéaire basé sur
une distribution logistique, utilisé notamment en marketing, lorsque
l'on est en présence de variables à expliquer binaires. Il existe
différents modèles logit adaptés aux traitements que l'on
souhaite faire. Bonnet explique que : « Tout comme le modèle logit
standard, le modèle logit à coefficients aléatoires est
déduit d'un modèle à utilité aléatoire. En
revanche, ce dernier fournit une approche plus flexible aux analyses de choix
discrets. En effet, la modélisation d'un modèle logit multinomial
standard implique que, lorsque le prix d'un produit varie, les parts de
marché des autres produits varient de façon identique. Le
modèle logit multinomial standard est un modèle restreint qui ne
capte pas de façon flexible les substitutions qui existent entre les
marques. En prenant en compte
l'hétérogénéité des consommateurs, le
modèle logit à coefficients aléatoires permet, lorsque le
prix d'un produit varie, d'avoir les parts de marché des autres produits
qui varient différemment selon leurs attributs. Le modèle logit
à des coefficients aléatoires est donc un modèle plus
flexible. »
2.7.1.2.Spécification théorique du le
modèle logit
Les modèles logit depuis très longtemps ont
été introduits comme des approximations de modèles probit
permettant des calculs plus simples. Si les deux modèles sont
sensiblement identiques, il existe cependant des
différences38. Nous évoquerons ici les principales
différences - Les modèles logit sont construits sur
l'hypothèse des distributions cumulatives logistiques permettant un
traitement plus adéquat des données aberrantes du fait de leurs
extrémités épaissies contrairement aux modèles
probit qui font l'hypothèse d'une distribution cumulative normale
centrée réduite ;
- Dans les modèles complexes, les modèles logit
sont plus adaptés parce que sont de manipulation plus aisée, car
le probit impliquerait la manipulation des intégrales à plusieurs
degrés. Les bases théoriques des modèles Logit ont
été données par Mc Fadden à travers une
théorie de l'utilité. Afin de décrire le comportement d'un
individu face à l'adoption d'une technologie (utilisation des
déchets ménagers récupérés et
recyclés dans les exploitations agricoles urbaines et
périurbaines), on suppose que l'individu fait face à deux
choix
38 Takeshi Amemiya, `Qualitative Responce Models : A
Survey', Journal of Economic Literature, 1981.
67
Ononino Jean Charles
représentables par une fonction d'utilité
aléatoire à savoir U1 pour l'utilisation des déchets et U0
pour la non utilisation.
Ainsi, soit « Z » le vecteur des variables retenus
au tableau 3.4, l'utilisation des déchets16 par un agriculteur dans les
bas-fonds de Yaoundé lui procure une utilité U1(z) =
V1(z) + ??1 et leur non utilisation lui procure une utilité
U0(z) = V0(z) + ??0; V i et ei représentent respectivement les
composantes déterministes et aléatoires, Z quant à lui
représente l'argument.
L'agriculteur rationnel va choisir l'alternative qui lui
procure plus de satisfaction. La probabilité qu'il demande les
déchets s'exprime de la manière suivante :
P(Y = 1) = P[U1 > U0] = P[V1(z) + ??1
> V0(z) + ??1] = P[V1(z) - V0(z) > ??0 - ??1](1) En prenant Vi
comme fonction linéaire de Z, c'est-à-dire V?? = N??zon aura :
V1(z) - V0(z) = (N1 - N0)z (1) devient : P(Y = 1) =
P[Nz > ??] = ??(Nz)avec
N = N1 - N0le vecteur des paramètres
à estimer et e = ??0 - ??1 le terme d'erreur. F (13Z) est une fonction
de distribution cumulative ; le modèle Logit suppose que F suit une loi
logistique. Dans ces conditions, la probabilité qu'un paysan quelconque
demande les déchets sera donnée
1+exp (????)
Par conséquent, la probabilité de ne pas utiliser
les déchets sera donnée par :
P (Y = 0) = 1 - P (Y = 1) = 1
1+exp (?? ??)Avec « exp » la fonction exponentielle.
par : P(Y = 1) = exp (????)
2.7.1.3. - Procédure d'estimation
Plusieurs méthodes permettent d'estimer les
paramètres du modèle ainsi formalisé. Il s'agit de la
méthode de Berkson, la méthode du Chi-deux minimum et la
méthode du Maximum de vraisemblance que nous allons utiliser le vecteur
des paramètres 13 est trouvé en maximisant son logarithme ou la
fonction de vraisemblance donnée par :
1
P(Y = 1) = ?1 + exp (NZ)
y=0
L'estimateur 13' (estimé) du Maximum de vraisemblance
vérifie le système d'équations de
vraisemblance donné par :
|
{???? (??)1- (2) ???? J13_13'
|
(2) représente la condition de premier ordre. En ce qui
concerne la condition de second ordre relative notamment à la
concavité de la fonction, elle est selon d'office satisfaite pour les
68
Ononino Jean Charles
modèles Logit39. Les méthodes
classiques de résolution numérique des équations de
vraisemblance sont toutes basées sur la méthode de Newton. Son
application conduit à l'algorithme de Newton-Raphson que nous allons
utiliser et qui fournit une solution au système d'équations de
vraisemblance de manière itérative. Les méthodes du score
et de Berndt-Hall-Hall-Hausman sont souvent aussi utilisées.
Pour vérifier la significativité individuelle
des paramètres, le test de Student sera utilisé.
L'hypothèse de nullité du vecteur des paramètres quant
à elle sera testée par le test du rapport des maxima de
vraisemblance. Pour évaluer la qualité des ajustements, nous
aurons recours au R2 de McFadden. En outre, le pourcentage de bonne
prédiction nous permettra de juger du pouvoir prédictif du
modèle. Les valeurs numériques des coefficients du Logit n'ont
pas d'interprétation directe c'est pourquoi les économistes
s'intéressent aux signes des variables pertinentes et aux
réactions proportionnelles de la variable expliquée suite aux
changements proportionnels du niveau des variables explicatives c'est à
dire aux élasticités. La variable endogène dans notre cas
étant une probabilité, le calcul des effets marginaux permet
d'apprécier l'impact des variables explicatives sur la
probabilité d'adoption (Cramer, 1992 ; Kaboré, 1996). Les effets
marginaux sont calculés à partir de la formule??[??(1 - ??)]????,
P étant le taux d'utilisation des déchets ménagers
récupérés et recyclés de l'échantillon. Le
modèle Logit dichotomique univarié40 que nous allons
utiliser sera estimé par la méthode du maximum de vraisemblance.
Toutefois, la fiabilité des paramètres estimés
(convergence et normalité asymptotique) par cette méthode repose
sur le caractère aléatoire et indépendant des variables
explicatives utilisées ; ce qui suppose que leurs valeurs sont
déterministes et donc bornées.
2.7.2. Différence entre le modèle logit et le
modèle probit
Dans la plupart des cas pratiques, on peut donc choisir
indifféremment l'un ou l'autre modèle. Le modèle logit
a l'avantage d'une plus grande simplicité numérique. Le
modèle Probit est en revanche plus proche du modèle
habituel de régression par les moindres carrés. La loi
logistique tend à attribuer aux événements «
extrêmes » une probabilité plus forte que la distribution
normale. Le modèle logit facilite l'interprétation des
paramètres associés aux variables explicatives Xi Economiquement,
cela implique que le choix d'une fonction logistique (modèle logit)
suppose une plus grande probabilité attribuée aux
événements « extrêmes »,
39 Gourieroux C, `A General Framework for Testing a
Nuii Hypothesis in a Mixed Form', A Monfort-Econometric Theory,
1989.
40 Par modèle dichotomique, on entend un
modèle statistique dans lequel la variable expliquée ne peut
prendre que deux modalités (variable dichotomique). IL s'agit
d'expliquer la survenue ou la non survenue d'un événement.
69
Ononino Jean Charles
comparativement au choix d'une loi normale (modèle
probit). Dans le modèle probit, on suppose une distribution des
résidus gaussienne. Dans le modèle logit, on suppose une
distribution des résidus logistique. En pratique il semble que les
résultats sont relativement similaires. Dans le cas du modèle
probit, pour maximiser la vraisemblance, il faut utiliser des méthodes
numériques (ce qui n'est plus tellement un problème de nos
jours). Dans le modèle de régression logit, les valeurs
prévues de la variable dépendante ne sont jamais
inférieures (ou égales à) 0, ni
supérieures (ou égales à) 1, quelles que soient
les valeurs des variables indépendantes. Dans la Régression
probit. Nous pouvons considérer la variable de réponse binaire
comme le résultat d'une variable sous-jacente normalement
distribuée comprise dans l'intervalle moins l'infini-plus l'infini. Par
exemple, un abonné peut être fermement hostile au
réabonnement, être plutôt indécis, "être
prêt" à se réabonner, ou réellement souhaiter se
réabonner. Dans tous les cas, tout ce que nous verrons (nous, directeur
du journal) sera la réponse binaire de réabonnement ou de refus
de réabonnement.
2.7.2.1. Avantages du choix d'un modèle logit
Les coefficients du modèle logit sont
interprétables en termes d'odds-ratio. Un échantillonnage ne
respectant pas les proportions réelles dans la population des deux
modalités de la variable à expliquer Y ne change que la constante
dans le modèle.
Un des avantages du logit est qu'il permet d'obtenir des
expressions exactes pour les termes de la vraisemblance, que l'on peut ensuite
maximiser ?à la main". Il semble aussi que le rapport entre deux
coefficients dans le modèle logit à une interprétation
très naturelle (cf odd-ratio).
2.7.2.2 La qualité d'ajustement du modèle :
la probabilité log
Comme pour la régression linéaire, l'objectif de
la régression logistique est que la variable ajoutée au
modèle permette plus efficacement de prédire l'appartenance au
groupe que ne le fait le modèle initial (sans prédicateur). La
probabilité log (log likelihood), qui s'apparente à la somme des
carrés résiduelle (SCR), permet de comparer la valeur
observée et prédite pour une personne et ainsi d'évaluer
le degré d'imprécision du modèle. Cette probabilité
indique quelle proportion de variance il reste à expliquer après
avoir intégré le prédicateur au modèle. Lorsque la
valeur de la probabilité log reste élevée, le
modèle est peu ajusté aux données, puisqu'il demeure
beaucoup de variance à expliquer. La signification de la diminution de
la probabilité log est évaluée dans une distribution
÷2. La statistique ÷2 remplit donc le
même rôle que la valeur F et nous indique si le modèle est
significatif.
Les éléments régulièrement
utilisé pour la qualité d'ajustement du modèle logit ou
probit sont les suivantes :
70
Ononino Jean Charles
Le rapport de vraisemblance (likelihood-ratio, LR) : cette
variable contribue à la qualité de l'ajustement. La statistique
conditionnelle : il s'agit d'un critère moins exigeant que le LR, donc
il est préférable de prioriser le 1er. La statistique
Wald : cette fois, le logiciel retire toutes les variables pour lesquelles la
statistique Wald est inférieure à 0,1. Cette méthode peut
être utilisée avec un petit échantillon. Sinon, il est
préférable de privilégier le LR.
2.7.2.3. Autres outils : le Chi2 de Qualité
d'Ajustement
Les degrés de liberté du
Chi2 sont égaux à la différence entre
le nombre de paramètres du modèle nul et du modèle
ajusté ; ainsi, le nombre de degrés de liberté est
égal au nombre de variables indépendantes dans la
régression logit ou probit. Si le niveau p associé
à ce Chi2 est significatif, nous pouvons dire que le
modèle estimé produit significativement un meilleur ajustement
des données que le modèle nul, c'est-à-dire que les
paramètres de régression sont statistiquement significatifs.
Y i
2.7.2.4. Odds ratio dans un modèle logit
Dans le cadre d'un modèle logistique,
généralement on ne présente pas les coefficients
du modèle mais leur valeur exponentielle, cette dernière
correspondant en effet à des odds ratio, également
appelés rapports des cotes. L'odds ratio diffère du
risque relatif. Cependant son interprétation est similaire.
Un odds ratio de 1 signifie l'absence d'effet. Un odds ratio
largement supérieur à 1 correspond à une augmentation
du phénomène étudié et un odds ratio
largement inférieur à 1 correspond à une diminution
du phénomène étudié. Pour savoir si un odds
ratio diffère significativement de 1 (ce qui est identique au fait
que le coefficient soit différent de 0), on pourra se
référer à la colonne Pr (>|z|).
NB : il est bon de noter que les différents logiciels
utiliser pour fournir les résultats par les sorties de machines
vérifient automatiquement tous ces critères
X1i
2.7.3. Ecriture économétrique de notre
modèle logit simple
Dans le cadre de notre recherche, notre variable
dépendante sera « le consentement à payer l'espace vert de
la place Charles Atangana dans la ville de Yaoundé », le
modèle sera donné par Y?? = ??(X1??, X2??, ... ,
X10??)et l'équation sera sous la forme
Y?? = f31X1?? + f32X2?? + f33X3?? + ?
+ f310X10?? + E??
=la variable expliquée « le consentement à
payer l'espace vert de la place Charles Atangana dans la ville de
Yaoundé ».
= la variable explicative « sexe de l'individu »
71
Ononino Jean Charles
10
=la variable explicative « âge de l'individu »
?. = la variable explicative
« niveau d'éducation de l'individu »
= la variable explicative « revenu moyen journalier de
l'individu »
= la variable explicative « type d'emploi ou activité
de l'individu ».
= la variable explicative « raisons de visite dans le parc
»
= la variable explicative « temps mis sur le site du parc
».
= la variable explicative « Coût de transport pour se
rendre au parc »
= la variable explicative « importance accordée aux
espaces verts ».
= la variable explicative « Disponibilité à
contribuer au financement des espaces verts au
sein du parc».
=le coefficient de régression de la variable =le
coefficient de régression de la variable =le coefficient de
régression de la variable =le coefficient de régression de la
variable =le coefficient de régression de la variable =le coefficient de
régression de la variable =le coefficient de régression de la
variable =le coefficient de régression de la variable =le coefficient de
régression de la variable =le coefficient de régression de la
variable
= le résidu i=indice de l'acteur du secteur rural
(i=1...n)
2.7.4. Méthode économétrique de notre
recherche : Méthode du maximum de vraisemblance
72
Ononino Jean Charles
Il est question dans cette sous-section de la
Présentation de la méthode du Maximum de Vraisemblance et du
principe de la méthode du maximum de vraisemblance
2.7.4.1.Présentation de la méthode du
Maximum de Vraisemblance
La droite de moindres carrés de la régression
linéaire est construite à partir des coefficients qui minimisent
la distance au carré entre les points (les valeurs observées) et
la droite de régression. Le choix des coefficients de la
régression logistique repose plutôt sur l'obtention des valeurs
prédites de Y situées le plus près possible des valeurs
observées. Ces coefficients constituent les paramètres
d'estimation de la probabilité maximale (maximum-likelihood) et mesurent
le changement du ratio de probabilité (odds ratio). Une alternative
à la fonction de perte des moindres carrés consiste
à maximiser la fonction de vraisemblance ou de log-vraisemblance (ou de
minimiser la fonction négative de log-vraisemblance ; le terme maximum
de vraisemblance a été initialement proposé par Fisher,
1922). En théorie, nous pouvons calculer la probabilité
(appelée par convention L, pour likelihood, la vraisemblance) des
valeurs spécifiques de la variable dépendante se produisant dans
notre échantillon, compte tenu du modèle de régression
respectif.
(U)=fu1,u2,.....u n
(u1,u2,...un)=fu1
2.7.4.1.1. Principe de la méthode du maximum de
vraisemblance
L'objet de cette section est d'expliquer comment on peut
estimer un modèle linéaire du type Y = X/3 + u par la
technique du maximum de vraisemblance sous l'hypothèse que u est
indépendant de X et que .les hypothèses faites
sur le terme d'erreur impliquent
u 2
2?u
= e Pour tout t. on observe la réalisation du
vecteur Y et celle de la matrice les égalités suivantes :
( ut)
fu
n
(uofu2 (u2) ft43
(u3)...fun (un)=?fut (ut)
i=1
fut
2
t
1
?u 2? X.il suffit donc d'appliquer
la formule habituelle permettant d'obtenir la fonction de densité d'une
variable aléatoire, qui est fonction d'une variable aléatoire
dont on connait la densité. Le logarithme de la fonction de
vraisemblance est fourni par ln L (?, ?u)
.
Pour tester une hypothèse au moyen d'un test du rapport
de vraisemblance dit LR pour « Likelihood Ratio », on est
obligé de faire des hypothèses sur la distribution exacte des
variables aléatoires du problème, de manière à
déduire la fonction de vraisemblance. Concernant le modèle
linéaire, il faut généralement prendre l'hypothèse
que u est distribué
73
Ononino Jean Charles
normalement.la formule
générale d'un test LR est ou est la valeur de la fonction de
vraisemblance maximisé sous l'hypothèse nulle,
et est la valeur de la fonction de
vraisemblance maximisé sous l'hypothèse nulle.
NB : il est bon de noter que les logiciels statistiques
actuels tels que : R, SPSS, STATA, EWIEW etc. fournissement directement les
valeurs estimées des paramètres du modèle linéaire
simple ou multiple ainsi que leurs décisions et leur
significativité et il ne nous reste plus qu'à interpréter
les résultats fournis par ces différents logiciels.
2.7.5. Les logiciels utilisés dans notre
recherche
Dans le cadre de cette recherche nous avons eu recours
à trois logiciels différents à savoir SPSS.20, STATA.10 et
EXCEL.7
2.7.5.1. Dépouillement du Questionnaire : usage
du logiciel SPSS .20
Nous avons sollicité l'utilisation de ce logiciel pour
cette recherche par ce que SPSS.21 est un système compréhensif
d'analyse de données, il peut traiter les données provenant de
n'importe quel type de fichier ou presque, et les utiliser pour
générer les rapports tabulés, des diagrammes et
distribution et tendance, des statistiques descriptives et des analyses
statistiques complexes. SPSS.21 rend les analyses statistiques accessibles
à l'utilisateur ponctuel et pratique pour l'utilisateur
expérimenté.
2.7.5.2. Création des graphiques : usage du
logiciel Excel .7.
Nous avons sollicité l'utilisation de ce logiciel pour
cette recherche par ce que Excel propose 15 types de graphe : aire, barre,
histogramme, courbe, secteur, nuage de points, combinaison, radars, histogramme
3D etc. chaque type de graphe facilite l'analyse globale des données et
surtout leur interprétation, car l'objectif d'un graphique n'est pas de
montrer les détails mais de faire ressortir des tendances.
2.7.5.3. L'analyse relationnelle des données
primaires : usage du logiciel STATA SE.14 L'analyse relationnelle
à travers le modèle logit simple pour faire ressortir les liens
entre les différentes variables s'est faite grâce au logiciel
STATA SE.14. Nous avons sollicité ce logiciel parce que nous pouvons
importer ou exporter les données d'un logiciel à l'autre, en ce
qui concerne STATA, la commande import nous permet d'importer les
données de type ASCII, FDA, ODBC (qui sont des formats de saisie de
données). La commande export nous permet d'exporter les données
de STATA a un autre type de fichier.
74
Ononino Jean Charles
Toutes ces analyses descriptives et relationnelles feront
l'objet du chapitre IV ci-après relatif à la présentation
et à l'analyse des résultats
75
Ononino Jean Charles
Chapitre 4 : évaluation contingente
d'aménités paysagères liées à un espace vert
urbain : analyse des résultats, discussions et
recommandations
L'interprétation est l'action d'expliquer une
donnée recueillie à partir d'un phénomène, une
situation, ou une expérience. Dans ce chapitre, nous entendons tester
les hypothèses spécifiques de recherche émises en vue de
voir si oui ou non notre hypothèse générale est
confirmée. Ensuite il sera question d'interpréter les
résultats de l'analyse avant de clôturer ce chapitre par les
suggestions qui nous permettront d'envisager de nouvelles perspectives notre
thème de recherche.
Section 1 : Statistique descriptive sur
évaluation contingente
Il s'agit ici de présenter l'analyse descriptive des
caractéristiques sociales et démographiques des
enquêtés. L'enquête réalisée dans le cadre de
la rédaction du présent mémoire révèle les
informations suivantes : sur 150 individus enquêtés, 64,3% et
36,0% énoncent respectivement « masculin » et
«féminin » au sujet du Sexe du
répondant/répondante, , 40,7% et 37,3% énoncent
respectivement « 26-35 ans » et «15-25 ans » au sujet de
l'intervalle d'âge (en années révolues) de
l'enquêté. Le pourcentage cumulé croissant de la tranche
d'Age « 15-35 » est de de 78%,77,3% et 16,0% énoncent
respectivement « supérieur » et «secondaire » au
sujet du Niveau d'éducation du répondant/répondante, 42,7%
et 29,3% énoncent respectivement
«étudiant/élève » et «employé »
au sujet du Type d'emploi ou activité du
répondant/répondante, 39,9% ; 30,7% et 20,0% énoncent
respectivement « apprécier la paysage », « balade»
et «lecture» au sujet des raison(s) pour se rendre au parc, 46,7% ;
37,3% et 16,0% énoncent respectivement « les deux(en semaine et le
week-end)», « en semaine» et «le week-end» au sujet
des périodes préférées pour se rendre au parc,
78,7% ; 17,3% et 4,0% énoncent respectivement
«occasionnelle)», « régulière» et
«très régulière» au sujet de la fréquence
de fréquentation du parc, 48,7% ; 38,0% et 13,3% énoncent
respectivement «plus de 4 h», « moins de 2 h» et «2-4
h» au sujet du temps resté au parc, À la question, Quelle
importance accordez-vous aux espaces verts ?, on constate que sur 150 individus
enquêtés, 35,3% répondent par « moyenne», 36,0%
répondent par « très forte» et 26% répondent
par
76
Ononino Jean Charles
«forte», , 30,7% ; 25,3% et 20,0% énoncent
respectivement «plus de 250 FCFA», « 250 FCFA» et
«rien (marche à pied)» au sujet du coût de transport
pour se rendre sur le site du parc en FCFA.
1.1. Facteurs socio-économiques et
environnementaux
Le tableau 6 présente les statistiques descriptives des
variables du modèle logit simple. Tableau 6:
statistique descriptive des variables du modèle
Variables
|
Nb observation
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Minimum
|
Maximum
|
Sexe_individu
|
150
|
1,36
|
0,481608
|
1
|
2
|
Age_individu
|
150
|
2,92667
|
0,912969
|
2
|
5
|
Niveau_education
|
150
|
3,68
|
0,6787276
|
1
|
4
|
Revenu_individu
|
150
|
2,42667
|
1,113352
|
1
|
5
|
Type_emploi_activité
|
150
|
2,6133
|
0,8958268
|
1
|
4
|
Cout_transport
|
150
|
3,2933
|
1,472553
|
1
|
5
|
Raison_visite
|
150
|
3,09333
|
0,9507797
|
1
|
5
|
Durée_de_visite
|
150
|
1,64667
|
0,7060303
|
1
|
3
|
Importance_accordée
|
150
|
2,046667
|
0,9073648
|
1
|
4
|
Disponibilité_a_financer
|
150
|
0,84
|
0,3678342
|
0
|
1
|
CAP1
|
150
|
0,77333
|
0,4200778
|
0
|
1
|
CAP2
|
150
|
0,84667
|
0,3615156
|
0
|
1
|
Source : Auteur à partir des
données d'enquête
Le tableau 6 ci-dessus présente les statistiques
descriptives des variables du modèle logit simple. En effet, ce tableau
montre que les variables ; sexe de l'individu, âge de l'individu, niveau
d'éducation de l'individu, revenu moyen journalier de l'individu, type
d'emploi ou activité de l'individu, Coût de transport pour se
rendre au parc, raisons de visite dans le parc, temps mis sur le site du parc,
sensibilité vis-à-vis de la sécurisation du parc, et
Disponibilité à contribuer au financement des espaces ,
consentement à payer 1, consentement à payer 2 ont pour moyennes
respectives 1,36 ; 2,926 ; 3,68 ; 2,426 ; 2,6133 ; 3,2933 ; 3,0933 ; 1,6466 ;
2,04266 ; 0,84 ; 0,77333 ; 0,846667 avec des écart-types de; 0,481;
0,912 ; 0,678 ; 1,1133 ;
Ononino Jean Charles
0,8958; 1,4722 ; 0,95077 ; 0,70603 ; 0,90736 ; 0,3678 ; 0,42 ;
0,3615. Ces résultats avancent que la plupart des variables ne sont pas
dispersés parce que l'écart type est inférieur à 1,
sauf pour les variables revenu moyen journalier de l'individu et Coût de
transport pour se rendre au parc, qui ont des écart-types
supérieur à 1.
1.1.1 Analyse du consentement à payer dans le
premier scénario
Scénario 1 : On suppose qu'on a
aménagé une clôture autours du jardin, il est
demandé aux enquêtés combien ils seraient prêts
à payer (en FCFA) pour accéder au site. La
synthèse des réponses obtenues est confinée dans le
tableau 1 en annexe. Sur 150 individus enquêtés, 77,3% et 22,7%
énoncent respectivement un CAP non nul et un CAP nul « 0FCFA »
au sujet du montant que l'enquêté consent à payer si la
clôture est aménagée autours du jardin.
1.1.2. Analyse du consentement à payer dans le
second scénario
Scénario 2 : On suppose qu'on a
renforcé le fleurissement à l'intérieur du jardin, il est
demandé aux enquêtés combien ils seraient prêts
à payer (en FCFA) pour accéder au site. La
synthèse des réponses obtenues est confinée dans le
tableau 2 en annexe. Sur 150 individus enquêtés, 82,7% et 17,3%
énoncent respectivement un CAP non nul et un CAP nul « 0FCFA »
au sujet du montant que l'enquêté consent à payer en raison
d'un plus grand fleurissement du jardin. Au terme de cette présentation
descriptive des données, il ressort que les usagers du jardin sont pour
la plupart prêts à payer un ticket leur octroyant le droit
d'accéder au jardin et ont une préférence plus
prononcée pour le fleurissement renforcé du jardin. Avec des CAP
moyens respectifs 178,67 et 242,67 Fcfa, l'hypothèse première de
la présente recherche est confirmée. Ces résultats
montrent aussi que, les usagers valorisent mieux les attributs liés
à la beauté du paysage. Il sied donc de comprendre les
déterminants des CAP annoncés dans cette partie, ceci fera
l'objet de la section suivante.
Section 2 : Analyse multi varie ou statistique
d'estimation : vérification des hypothèses de recherche et
apports de l'étude
Il est question ici de présenter les critères
d'interprétation des informations fournies par le logiciel STATA. 14,
l'interprétation des coefficients du modèle, de ressortir les
apports et limites de notre recherche.
77
2.1. Interprétation des informations fournies par le
logiciel
78
Ononino Jean Charles
Il sera question de présenter d'abord les critères
d'interprétation de la sortie du logiciel STATA suivi de l'analyse des
coefficients du modèle.
2.1.1. Critères d'interprétations
Ces critères s'organisent autour de l'évaluation
globale du modèle logit simple, Évaluation de la pertinence du
modèle logit simple, Evaluation de la variabilité
expliquée du modèle Logit.
i. Évaluation globale du modèle logit
simple
Ici on compare la statistique le Wald du Khi-deux de Pearson
calculée (Wald chi2) et le Khi-deux de Pearson au khi deux à 5%
lu sur la table classique du khi-deux. Si Wald du Khi deux
de Pearson calculée (Wald chi2) > , est rejetée
et est acceptée. Cela signifie que
globalement Il existe une relation entre les facteurs
socio-environnementaux et économiques et le consentement à
payer.
Si Wald du Khi-deux de Pearson calculée (Wald chi2) <
est acceptée et est
rejetée. Cela signifie que globalement Il n'existe pas
une relation entre les facteurs socio-environnementaux et économiques et
le consentement à payer.
ii. Évaluation de la pertinence du modèle
logit simple
Si Pr>|z|<0,05 la relation statistique entre la
variable indépendante et la variable dépendante est dite
significative
Si Pr>|z|> 0,05 la relation statistique entre la
variable indépendante et la variable dépendante est dite non
significative
iii. Evaluation de la variabilité
expliquée du modèle logit simple
Si on a un odds ratio de 1 (odds ratio=1), cela signifie
l'absence d'effet de la variable indépendante sur la variable
dépendante
Si on a un odds ratio largement supérieur
à 1 (odds ratio>1), cela signifie une augmentation ou un
accroissement de l'effet de la variable indépendante sur la variable
dépendante
Si on a un odds ratio largement inférieur
à 1 (odds ratio<1), cela signifie une diminution un de l'effet de la
variable indépendante sur la variable dépendante.
2.1.2. L'interprétation des coefficients du
modèle logit simple
79
Ononino Jean Charles
On présentera tour à tour Évaluation de la
globale du modèle suivi de la pertinence et de la variabilité
expliquée de notre modèle
2.1.2.1. Évaluation globale du modèle logit
simple
Scénario 1 : construction de la
clôture
S'agissant de l'évaluation globale du modèle
logit simple, comme dans le tableau des Coefficients du modèle avec les
odds ratio et avec la robustesse, Wald du Khi-deux de Pearson
calculée (Wald chi2)=69 ,04> =18,31. Cela signifie que
globalement pour un seuil de
significativité de 5%. Il existe une relation entre les
facteurs socio-environnementaux et économiques et le consentement
à payer. Comme en plus le niveau p associé à ce
Chi2 est significatif (Prob > chi2 = 0.0000), nous
pouvons dire que le modèle estimé produit significativement un
meilleur ajustement des données que le modèle nul,
c'est-à-dire que les paramètres de régression sont
statistiquement significatifs.
Le tableau ci-dessous présente le résultat de la
régression du modèle logit utilisé.
Tableau 7: Coefficients du modèle logit
(scénario1) avec les odds ratio et avec la robustesse
(1)
Variables Caractéristiques des paramètres
SEXE_INDIVIDU -0.512
(0.429)
AGE_INDIVIDU 0.103
(0.237)
EDUCATION_INDIVIDU -0.146
(0.267)
REVENU_MOYEN_INDIVIDU 0.101
(0.244)
TYPE_ACTVITE_INDIVIDU -0.220
(0.245)
COUT_TRANSPORT_PARC 0.181
(0.150)
RAISON_VISITE_PARC -0.0607
(0.287)
TEMPS_MIS_PARC 0.399
(0.288)
IMPORTANCE_ESPACE_VERT -0.436
(0.314)
DISPONIBILITE_FINACER_ESPACE_VER 3.103***
(0.715)
80
Ononino Jean Charles
Observations 150
Robust standard errors in parentheses *** p<0.01, **
p<0.05, * p<0.1
Source : Sortie du logiciel STATA.14.
2.1.2.1.1.La pertinence et la variabilité
expliquée de notre modèle
Au sujet de la pertinence, on peut dire que la relation
statistique entre la variable expliquée (dépendante) qui est
« le consentement à payer pour la construction d'une clôture
» et les variables explicatives (indépendantes) que sont : «
sexe de l'individu », « âge de l'individu », « niveau
d'éducation de l'individu », « revenu moyen journalier de
l'individu », « importance accordée aux espaces verts »,
se présente comme suit :
Sexe de l'individu : comme on a
Un odds ratio est inférieur à 1 (odds ratio=0,599437
<1) et significatif (Pr>|z|=0,233>0,05) pour un
seuil de significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il
y a une faible prise en compte du sexe de l'individu sur le consentement
à payer consécutif à la construction d'une clôture.
Cela traduit simplement que le sexe de l'individu est moins déterminant
pour expliquer le consentement à payer. Ce qui infirme notre
hypothèse de recherche 112, selon laquelle, Le sexe des individus a une
influence importante sur le consentement à payer.
Âge de l'individu : comme on a
Un odds ratio largement inférieur à 1 (odds
ratio=1,108213>1) et significatif
(Pr>|z|=0,665>0,05) pour un seuil de
significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une
forte prise en compte de l'âge de l'individu sur le consentement à
payer. Cela traduit simplement que l'âge de l'individu est
déterminant pour expliquer le consentement à payer. Ce qui
confirme notre hypothèse de recherche 112, selon laquelle, la variable
Age a une influence positive sur le consentement à payer.
Niveau d'éducation de l'individu
: comme on a Un odds ratio largement
supérieur à 1 (odds ratio=0,8641019<1) et significatif
(Pr>|z|=0,585>0,05) pour un seuil de
significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une
faible prise en compte du niveau d'éducation de l'individu sur le
consentement à payer. Cela traduit simplement que le niveau
d'éducation de l'individu est moins déterminant pour expliquer le
consentement à payer. Ce qui infirme notre hypothèse de recherche
112, selon laquelle, la variable Niveau_educ contribribue fortement à
l'explication du CAP dans le premier scénario.
81
Ononino Jean Charles
Revenu moyen journalier de
l'individu: comme on a Un odds ratio largement
supérieur à 1 (odds ratio=1,106756>1) et significatif
(Pr>|z|=0,677>0,05) pour un seuil de
significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une
forte prise en compte du revenu moyen journalier de l'individu sur le
consentement à payer. Cela traduit simplement que le revenu moyen
journalier de l'individu est plus déterminant pour expliquer le
consentement à payer dans le premier scénario. Ce qui confirme
notre hypothèse de recherche H2, selon laquelle le Revenu moyen
journalier de l'individu une influence positive sur le consentement à
payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans la ville de
Yaoundé.
Importance accordée aux espaces verts
: comme on a Un odds ratio inférieur à 1
(odds ratio=0,6468<1) et significatif
(Pr>|z|=0,166>0,05) pour un seuil de
significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une
faible prise en compte de l'importance accordée aux espaces verts sur le
consentement à payer. Cela traduit simplement que l'Importance
accordée aux espaces verts est moins déterminante pour expliquer
le consentement à payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans
la veille de Yaoundé. Ce qui infirme notre hypothèse de recherche
H2, selon laquelle, l'Importance accordée aux espaces verts a une
influence positive sur le consentement à payer l'espace vert de la place
Charles ATANGANA dans la ville de Yaoundé.
Scénario 2 : fleurissement
S'agissant de l'évaluation globale du modèle
logit simple, comme dans le tableau des Coefficients du modèle avec les
odds ratio et avec la robustesse, Wald du Khi-deux de Pearson
calculée (Wald chi2)=58,42> =18,31. Cela signifie que
globalement pour un seuil de
significativité de 5%. Il existe une relation entre les
facteurs socio-environnementaux et économiques et le consentement
à payer. Comme en plus le niveau p associé à ce
Chi2 est significatif (Prob > chi2 = 0.0000), nous
pouvons dire que le modèle estimé produit significativement un
meilleur ajustement des données que le modèle nul,
c'est-à-dire que les paramètres de régression sont
statistiquement significatifs
Le tableau ci-dessous présente le résultat de la
régression du modèle logit utilisé.
82
Ononino Jean Charles
Tableau 8: Coefficients du modèle logit
(scénario2) avec les odds ratio et avec la robustesse
(1)
VARIABLES SENSIBILITE_FLEURISSEMENT_PARC
SEXE_INDIVIDU 0.410
(0.507)
AGE_INDIVIDU -0.323
(0.288)
EDUCATION_INDIVIDU -0.386
(0.254)
REVENU_MOYEN_INDIVIDU 0.192
(0.312)
TYPE_ACTVITE_INDIVIDU 0.192
(0.260)
COUT_TRANSPORT_PARC 0.322**
(0.144)
RAISON_VISITE_PARC -0.189
(0.273)
TEMPS_MIS_PARC 0.129
(0.347)
IMPORTANCE_ESPACE_VERT 0.298
(0.318)
DISPONIBILITE_FINACER_ESPACE_VER 1.876***
(0.578)
Observations 150
Robust standard errors in parentheses *** p<0.01, **
p<0.05, * p<0.1
Source : Sortie du logiciel STATA.14
2.1.2.1.2. La pertinence et la variabilité
expliquée de notre modèle
Au sujet de la pertinence, on peut dire que la relation
statistique entre la variable expliquée (dépendante) qui est
« le consentement à payer pour la construction d'une clôture
» et les variables explicatives (indépendantes) que sont : «
sexe de l'individu», « âge de l'individu», « niveau
d'éducation de l'individu», « revenu moyen journalier de
l'individu», « importance accordée aux espaces verts »,
se présente comme suit :
Sexe de l'individu : comme on a Un
odds ratio est inférieur à 1 (odds
ratio=1,507065>1) et significatif
(Pr>|z|=0,418>0,05) pour un seuil de
significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une
forte prise en compte du sexe de l'individu sur le consentement à payer
consécutif au fleurissement du jardin. Cela traduit simplement que le
sexe de l'individu
83
Ononino Jean Charles
est plus déterminant pour expliquer le consentement
à payer. Ce qui confirme notre hypothèse de recherche 112, selon
laquelle, Le sexe des individus a une influence importante sur le consentement
à payer.
Âge de l'individu : comme on a
Un odds ratio largement inférieur à 1 (odds
ratio=0,7239193<1) et significatif
(Pr>|z|=0,262>0,05) pour un seuil de
significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une
faible prise en compte de l'âge de l'individu sur le consentement
à payer. Cela traduit simplement que l'âge de l'individu est moins
déterminant pour expliquer le consentement à payer. Ce qui
infirme notre hypothèse de recherche 112, selon laquelle, la variable
Age a une influence positive sur le consentement à payer.
Niveau d'éducation de l'individu
: comme on a Un odds ratio largement
supérieur à 1 (odds ratio=0,6795379<1) et significatif
(Pr>|z|=0,128>0,05) pour un seuil de
significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une
faible prise en compte du niveau d'éducation de l'individu sur le
consentement à payer. Cela traduit simplement que le niveau
d'éducation de l'individu est moins déterminant pour expliquer le
consentement à payer. Ce qui infirme notre hypothèse de recherche
112, selon laquelle, la variable Niveau_educ contribribue fortement à
l'explication du CAP dans le premier scénario.
Revenu moyen journalier de
l'individu: comme on a Un odds ratio largement
supérieur à 1 (odds ratio=1,211894>1) et significatif
(Pr>|z|=0,538>0,05) pour un seuil de
significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une
forte prise en compte du revenu moyen journalier de l'individu sur le
consentement à payer. Cela traduit simplement que le revenu moyen
journalier de l'individu est plus déterminant pour expliquer le
consentement à payer dans le premier scénario. Ce qui confirme
notre hypothèse de recherche 112, selon laquelle le Revenu moyen
journalier de l'individu une influence positive sur le consentement à
payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans la ville de
Yaoundé.
Importance accordée aux espaces verts
: comme on a Un odds ratio inférieur à 1
(odds ratio=1,346565>1) et significatif
(Pr>|z|=0,350>0,05) pour un seuil de
significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une
forte prise en compte de l'importance accordée aux espaces verts sur le
consentement à payer . Cela traduit simplement que l'Importance
accordée aux espaces verts est déterminante pour expliquer le
consentement à payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans la
veille de Yaoundé. Ce qui confirme notre hypothèse de recherche
H2, selon laquelle, l'Importance accordée aux espaces verts ont une
influence positive sur le consentement à payer l'espace vert de la place
Charles ATANGANA dans la ville de Yaoundé.
Ononino Jean Charles
2.1.3. Prédiction du modèle logit et
Interprétation des effets marginaux
Il est question ici de présenter la Prédiction
du modèle logit suivi de l'Interprétation des effets marginaux
2.1.3.1. Prédiction du modèle logit
Les résultats des estimations du logit simple montrent un
test de Wald du khi-deux de Pearson
calculée (wald chi2)=69 ,04 > =18,31 pour un seuil de
significativité de 5% et une
bonne prédiction du modèle de 0,97479127 soit
97,47% en effet, plusieurs variables expliquent le consentement à payer
l'espace vert de la place Charles Atangana de Yaoundé, elles concernent
les caractéristiques sociales et démographiques,
caractéristiques économiques des ménages.
2.1.3.2. Interprétation des effets marginaux
Il est possible de déterminer les effets marginaux de
chaque variable explicative sur la probabilité du consentement à
payer l'espace vert de la place Charles Atangana dans la ville de
Yaoundé, l'effet marginal est mesuré par la variation de la
probabilité due à un changement d'une unité d'une des
variables explicatives du modèle.
L'analyse des effets marginaux dans le premier scénario
montre que toutes choses égales par ailleurs, les
quasi-élasticités obtenues indiquent qu'une variation d'une
unité d'âge de l'individu entrainerait une variation de la
probabilité le consentement à payer l'espace vert dans le premier
scénario de 0,0420 soit un accroissement de 4,2% ;Une variation d'une
unité de revenu moyen journalier de l'individu entrainerait une
variation de la probabilité le consentement à payer l'espace vert
de la place Charles Atangana de 0,0197005 soit un accroissement de 1,97% ; Ces
résultats confirment bien les résultats obtenus plus haut suivant
lesquels l'âge le revenu moyen et l'importance accordée aux
espaces verts des individus ont une influence significative sur le CAP.
L'analyse des effets marginaux dans le second scénario montre que toutes
choses égales par ailleurs, les quasi-élasticités obtenues
indiquent qu'une variation d'une unité de genre (masculin ou
féminin) entrainerait une variation de la probabilité du
consentement à payer l'espace vert de la place Charles Atangana de
-0,0331179 soit diminution de 3,31179%.
84
2.1.4. Rapprochement des résultats
Ononino Jean Charles
Il est question ici de Rapprocher des résultats obtenus
avec ceux attendus au niveau des auteurs de la théorie
Tableau 9 : Rapprochement des
résultats
Description de la variable
|
Résultats attendus
|
résultat obtenus après estimation
|
commentaires
|
Sexe de l'individu
|
signe (+)
|
Signe (-) pour le scénario 1 et (+) pour le 2
|
Conforme pour le deuxième scénario et non conforme
pour l'autre
|
Âge de l'individu
|
signe (+)
|
Signe (-) pour le scénario 2 et (+) pour le 1
|
Conforme pour le premier scénario et non conforme pour
l'autre
|
Niveau d'éducation de
l'individu
|
signe (+)
|
Signe (-) pour les deux
|
non conforme
|
Revenu moyen journalier de l'individu
|
signe (+)
|
signe (+)
|
conforme dans les deux cas
|
type d'emploi ou activité de l'individu
|
signe (+/-)
|
signe (+)
|
conforme aux résultats
théoriques
|
Raisons de visite dans le parc
|
signe (+/-)
|
Signe (-)
|
conforme aux résultats théoriques
|
Temps mis sur le site du parc
|
signe (+/-)
|
signe (-)
|
conforme aux résultats théoriques
|
Coût de transport pour se rendre au parc
|
signe (+/-)
|
signe (-)
|
conforme aux résultats théoriques
|
Importance accordée aux espaces verts
|
signe (+)
|
Signe (-) pour le scénario 1 et (+) pour le 2
|
conforme aux résultats théoriques
|
Disponibilité à contribuer au financement des
espaces verts au sein du parc
|
signe (+/-)
|
signe (+)
|
Conforme pour le deuxième scénario et non conforme
pour l'autre
|
Source : auteur de la recherche.
85
2.2. Tableau 10 : synthèse des résultats
Ononino Jean Charles
Il est juste question ici de présenter les
hypothèses afin de mettre en lumière celle qui sont
confirmée et non confirmée
Tableau de synthèse des résultats
Hypothèses résultat
/
H1
H2
HG
|
|
Il existe une relation entre les facteurs socio-environnementaux
et
|
|
économiques et les consentements à payer.
|
|
|
|
Les consentements à payer moyens exprimés par
les usagers sont strictement non nuls, et ne sont pas tirés par des
valeurs aberrantes.
: le consentement à payer est
déterminé par le genre (homme ou femme), l'âge, le niveau
d'éducation, le revenu, l'importance accordé aux espaces verts
|
confirmée
Confirmé pour le revenu dans les deux scénarios
86
Source : auteur de la recherche.
87
Ononino Jean Charles
Conclusion générale
Cette recherche s'est donnée pour objectif de proposer
une évaluation contingente du consentement à payer ex ante
lié à l'aménagement de nouveaux attributs sur le jardin de
la place Charles Atangana. La littérature inhérente aux questions
d'évaluations d'actifs naturels présente un grand nombre
d'études réalisées dans le but de valoriser les biens et
services offerts par l'environnement.
Les évaluations Contingentes relatives au milieu urbain
dans leur grande majorité s'intéressent aux problématiques
d'évaluation d'impact environnemental ou aux questions
écologiques. Dans le contexte africain en général et
camerounais en particulier ce type d'étude se fait encore très
rare ; la plupart des travaux d'évaluation économique des actifs
environnementaux qui existent dans le contexte camerounais ont
été réalisés pour des espaces verts ruraux. G
Lescuyer, (2000) réalise une étude d'évaluation
économique et de gestion viable de la forêt tropicale. Pour
réaliser cette étude il s'intéresse à une
forêt de l'est-Cameroun).Un tel ordre des choses peut traduire un faible
intérêt des camerounais vis-à-vis de la question
paysagère en zone urbaine.
La présente recherche renseigne sur la
sensibilité des citadins à l'égard de services
environnementaux grâce à l'estimation économétrique
des CAP établis à partir de la simulation de deux
scénarios, sur un échantillon de 150 usagers
enquêtés sur le site d'étude. Cette recherche permet donc
de comprendre les facteurs qui expliquent le CAP des citoyens et les attributs
auxquels ces derniers sont le plus sensibles.
Recommandations : les résultats
obtenus au cours de cette recherches montrent que les usagers accordent une
préférence plus prononcée pour les attributs paysagers
liés au fleurissement ; suivant cet ordre l'autorité en charge
des par cet jardins devrait maximiser la qualité des fleurs pour le plus
grand bonheur des usagers. Quel que soit l'attribut valorisé le CAP des
usagers est sensible à leur niveau de revenu. Ainsi :i) les
autorités en charge de la gestion de la place Charles ATANGANA devraient
améliorer le fleurissement du jardin afin de mieux combler la demande
des citoyens pour les aménités liées à cet espace.
Sachant que tout investissement repose sur l'analyse cout-avantage, la
communauté urbaine devrais fixer l'accès à cet espace vert
à un montant appartenant à la fourchette [100 - 200] FCFA afin
d'amortir les couts auxquels elle fait face ou auxquels elle devra faire face
en améliorant la qualité du service environnemental.
88
Ononino Jean Charles
La variable âge est déterminante pour expliquer
le CAP dans le premier scénario. De ce fait, un accent doit être
mis sur la sécurité pour rassurer les personnes
âgées afin de capter plus d'usager appartenant à cette
classe. La communauté peut par exemple affecter des agents de
sécurité qui vont se relayer sur le site. 39,9% d'usagers
visitent le jardin dans le cadre d'une balade. Un mini-restaurant peut
être construit sur le site en vue de rendre plus agréable le temps
que dure la balade. 78,7% d'enquêtés annoncent se rendre au jardin
occasionnellement. La communauté devrait créer une cellule «
innovation » en vue de fidéliser les visiteurs, en leur proposant
les services auxquels ils sont sensibles. 42,7% d'usagers annoncent être
des étudiants, l'Etat pourrais aménager de mini-espaces verts au
sein ou non loin des campus universitaires afin de leur offrir un cadre dans
lequel ils pourraient se recueillir et lire si besoin. A la question de savoir
: Quelle importance accordez-vous aux espaces verts ? seuls 2,7 % d'usagers
annoncent « faible ». Ceci marque l'intérêt vital que
les camerounais accordent à la nature. En accord avec la logique des
différentes conférences des nations unies pour la conservation de
l'environnement et le développement (CNUCED), un accent doit être
mis sur les espaces verts naturels, dans l'optique de préserver les
services écosystémiques que ces derniers offrent, et assurer un
héritage génétique aux générations futures.
Il faudrait donc développer les modèles viables de gestion des
ères protéger, créer des mécanismes de financement
adaptés aux opportunités qu'offrent les organismes internationaux
qui ont pour crédo la conservation et la préservation de
l'environnement. Le plus difficile dans le défis de préservation
et de conservation de l'environnement n'est surement pas de trouver des fonds,
mais de les gérer ; ainsi, il serait judicieux de mettre sur pied des
cellules indépendantes de contrôle, de suivi, et
d'évaluation, qui pourraient garantir le succès des politiques
envisagées.
1. Apports et limites de notre recherche
Il sera question dans cette sous-section d'évaluer les
apports de notre étude au niveau managérial, au niveau
scientifique, au niveau professionnel, au niveau économique, au niveau
social, au niveau académique et enfin de ressortir les limites de notre
étude
1.1. Apports de notre recherche
La revue de la littérature a permis d'apporter un
éclairage lors de l'élaboration du cadre Conceptuel de la
présente étude dont les contributions peuvent être
analysées à plusieurs niveaux :
1.1.2. Au niveau managérial.
89
Ononino Jean Charles
Les résultats présentés dans le cadre de
cette recherche permettent de renseigner l'autorité en charge de la
gestion des parcs et jardins (la communauté urbaine en l'occurrence) sur
les attributs auxquels les citoyens sont le plus sensibles. Le présent
rapport pourrait donc être utilisé dans le but non seulement
d'améliorer l'offre de services environnementaux en zone urbaine.
1.1.3. Au niveau académique
Cette étude constitue une base de recherche ou base
d'éléments qui pourra servir de tremplin pour des recherches
futures auprès des étudiants néophytes dans la
recherche.
1.2. Les limites de l'étude
Cette étude comporte, comme tout travail de recherche
des limites qu'il convient de relever en vue de mieux cerner la portée
de ses résultats
La principale limite de ce travail repose sur les CAP nuls. La
présente recherche ne donne pas une explication formelle sur les usagers
ayant optés pour un CAP nul. S'agit-il de faux zéros
(zéros de contestation) ou de vrais zéros (indifférence
vis-à-vis des espaces verts).
Cette étude n'intègre pas toutes les dimensions
de la valeur dans l'explication des CAP (valeurs de non usage, d'option, de
leg...). Elle ne donne pas une valeur économique nominale permettant de
procéder à une comparaison entre budget alloué pour la
gestion de l'espace vert et la valeur des services offerts par ce dernier. Elle
n'interpelle pas non plus tous les consommateurs directs des services offerts
par l'espace vert (locataires des bureaux avec vu sur le jardin)
Des solutions à ces manquements pourront être
envisagées dans le cadre de recherches futures (Thèse
éventuellement).
2.Difficultés Rencontrées
Les difficultés auxquelles nous avons été
confrontées sont :
La collecte des données sur le terrain s'est
avérée plutôt difficile car l'auteur ne
bénéficiant d'aucun soutien ; Les conditions climatiques qui
étaient très capricieuses car on était confronté
à des pluies très brusques, vu que le retour de la saison des
pluies s'est fait de manière précoce cette année (au cours
des premières semaines de février) ; La difficulté
d'échanger avec certains acteurs qui appréhendaient notre
enquête comme un prélude à une restriction future de
l'accès au jardin; La réticence des acteurs à
répondre aisément au questionnaire soumis à leur intention
; difficultés rencontrées lors de l'élaboration du
questionnaire. La difficulté à rencontrer le personnel de la
communauté urbaine chargé des parcs et jardins. ; La
difficulté
90
Ononino Jean Charles
d'échanger avec certains acteurs qui n'ayant aucun
niveau de scolarisation ne comprenaient pas qu'il soit possible
d'évaluer économiquement les services rendus par « les
herbes, les arbres... » et comprenaient mal le fait qu'on pouvait payer
juste pour profiter de l'ombrage fourni par les arbres.
3. Les avenues futures de recherche
Cette étude exploratoire (recherche de liaison ou de
relation) permet de poser les amorces de plusieurs recherches futures ; elle
s'est limitée par exemple au cas spécifique de «
évaluation contingente d'aménités paysagers liées
à la place Charles ATANGANA. Il serait intéressant de mener la
même étude dans d'autres contextes. Par exemple procéder
à « l'évaluation contingente d'un parc animalier, d'un lac
ou même d'une forêt ». Cette étude pourrait inspirer
d'autres, par exemple l'évaluation des arbres plantés le long des
axes routiers
UNIVERSITE DE YAOUNDE II
Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion
91
Ononino Jean Charles
Annexe
Annexe 1 : exemplaire du questionnaire de
recherche
Enquête pour l'évaluation contingente des
aménités paysagères du jardin de la place Charles Atangana
dans la ville de Yaoundé
Ce questionnaire est conçu dans le cadre d'une
recherche pour la rédaction d'un mémoire de Master II en sciences
économiques. ce mémoire vise essentiellement deux principaux
objectifs (i) déterminer les consentements à payer (ii)
identifier les déterminants des Consentements à payer un ticket
donnant droit d'accès à l'espace vert. Les informations
collectées au cours de cette enquête seront confidentielles et ne
serviront uniquement qu'à des fins scientifiques.
Nous vous remercions d'avance d'avoir accepté de
faire avancer la recherche, par votre franche collaboration.
SECTION 0 : INFORMATION GENERALES
Numéro du questionnaire :
|
Date :
|
Nom de l'enquêteur :
|
Nom de l'enquêté :
|
Village :
|
Arrondissement / District :
|
Département :
|
Région :
|
|
|
SECTION 1 : IDENTIFICATION
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Codes
|
100
|
Sexe
|
1- Masculin 2- Féminin
|
|
101
|
Intervalle d'Age (en années révolues) de
l'enquêté
|
1-Moins de 15 ans
2-[15; 25] 3- [26; 35]
4- [36; 45] 5- plus de 45 ans
|
|
92
Ononino Jean Charles
102
|
Niveau d'éducation
|
1- Aucun 2- Primaire
3- Secondaire 4- Supérieur
|
|
103
|
Revenu moyen journalier (en Fcfa)
|
1-Moins de 1000 2-[1000; 3000]
3- [3001; 5000] 4- [5001; 10000]
5- plus de 10000
|
|
104
|
Que faites-vous dans la vie ?
|
1- Rien 2- élève/étudiant
3- employé 4- autre activité non formelle
|
|
105
|
Combien payez-vous le taxi pour vous rendre à ce jardin ?(
en Fcfa)
|
1-rien (marche à pied) 2-100
3-200 4-250 5-plus de 250
|
|
SECTION 2 SENSIBILITE VIS-A-VIS DES ESPACES VERTS
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Codes
|
200
|
Quelle importance accordez-vous aux espaces verts ?
|
1-Très forte, 2-forte, 3-
moyenne, 4-faible, très faible
|
|
201
|
Pour quelle(s) raison(s) vous
rendez-vous au parc ?
|
1- Sortie amoureuse 2- Lecture
3- Balade 4- apprécier le
paysage 5- squat 6- autre (à préciser)
|
|
202
|
Avez-vous déjà payer au moins une fois pour entrer
dans un espace vert
|
1-oui 2-non 3-je ne m'en
souviens plus
|
|
203
|
Si oui, où ? dans une ville ou à la campagne
|
1- En ville 2- à la
campagne
|
|
204
|
Seriez-vous prêt à contribuer au financement de la
gestion d'un espace vert ?
|
1-oui 2-non
|
|
SECTION 3 : PERCEPTION DES CARACTERISTIQUES DU
SITE
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Codes
|
300
|
Aimez-vous venir dans ce jardin
|
1-oui 2- non 3- je suis
indifférent
|
|
301
|
A quelle période préférez-vous vous venir
ici au parc ?
|
1-En semaine, 2-le week-end, 3-les deux
|
|
93
Ononino Jean Charles
302
|
A quelle fréquence fréquentez- vous le parc ?
|
1-régulière, 2-très
régulière,
3-occasionnelle
|
|
303
|
vous y restez pendant combien de temps ?
|
1-moins de 2h 2-[2; 4] h 3-
plus de 4h
|
|
304
|
Vous y sentez vous en sécurité
|
1-non 2-oui
|
|
305
|
Comment trouvez-vous la
configuration spatiale
|
1-mauvaise 2-Pas mal 3-assez
bien 3- bien 4- très bien 4-
parfait
|
|
306
|
Pensez-vous qu'on devrait modifier des éléments
?
|
1-oui 2- non 3-je suis
indifférent
|
|
307
|
D'après vous, comment peut-on
améliorer cet espace ?
|
L'enqueté a le libre choix
d'émettre une proposition
|
|
SECTION 4 : Consentement à payer
Soit deux scénarios envisagés pour
améliorer la satisfaction des usagers du parc :
Ø Aménager une barrière qui va permettre
de contrôler le flux de visiteurs
Ø Aménager de nouvelles plantes à
fleurs
400
|
Seriez-vous prêt à contribuer au
financement de la gestion d'un espace vert ?
|
1-oui 2-non
|
|
401
|
On suppose qu'on a aménagé une clôture
autours du jardin, combien seriez-vous prêt à payer pour
accéder au parc ? (en Fcfa)
|
1-0 2- 100 3- 200 4-300 5-
500 6- 1000
|
|
402
|
Pour ceux ayant choisi « 1 » quelle est votre
motivation ?
|
1-la proposition ne convient pas à mes attentes,
2-je conteste l'évaluation,
3-je refuse de financer les espaces
verts, 4-je suis indifférent au paysage
|
|
403
|
On suppose qu'on a introduit de jolies plantes à fleurs
pour combler les espaces dénudés, Combien seriez-
|
1- 0 2-100 3- 200
4- 300 5- 500 6- 1000 7- plus de 1000
|
|
94
Ononino Jean Charles
|
vous prêt à payer pour avoir accès au
parc(en Fcfa)
|
|
|
404
|
Pour ceux ayant choisi « 1 » quelle est votre
motivation ?
|
1-la proposition ne convient pas à mes attentes,
2-je conteste l'évaluation,
3-je refuse de financer les espaces
verts, 4-je suis indifférent au paysage
|
|
95
Ononino Jean Charles
Références bibliographiques
Abraham-Frois. Avant-Propos à Biaujeaud, 1988.
Allais M. `Fondements d'une Théorie Positive Des Choix
Comportant Un Risque et Critique Des Postulats et Axiomes de l'école
Américaine', 1943.
Arrow K, R Solow, PR Portney, EE Leamer, R Radner, H Schuman.
`Report of the NOAA Panel on Contingent Valuation',
1993. researchgate.net.
Aylward And E.B Barbier. `Valuing Environmental Functions in
Developing Countries'. London Environmental Economics Centre, 1992,
34-50.
Bateman IJ, Langford IH , RK Turner, KG Willis, GD Garrod.
`Elicitation and Truncation Effects in Contingent Valuations Studies'.
Ecological Economics, 1995.
Baumond et Ibert 2007. La collecte des données et la
gestion de leur sources, methodes de recherche en management, paris ; Dunod, pp
224-256
Ben Letaifa, s. 2006. Comptabilité et incompabilite des
paradigmes et methods. Communication presente
a l'atelier methodolgie de I'AIMS en France
Bonnieux François. `Principe, Mise En Oeuvre et Limites de
La Méthode d'évaluation
Contingente.' Économie Publique, 1998.
Bournois . F et al 2007 , RH - les meilleures paratique, Eyrolles
Ed. D'organisation, paris.
Boyle KJ, Bishop RC. `Valuing Wilglife in Benefit-Cost Analyses:
A Case Study Involving
Endangered Species'. Water Ressources Research, 1987.
Brooshire D S, Larry s. eubank s , Cindy F.sorg. `Valeurs
d'existance et Économie
Normative: Implication Pour La Valorisation Des Ressources En
Eau', 1986.
Calot, G. (1964) : statistiques et programme économique,
cours de statistique, PUF, Paris
Champ B, BD Smith, SD Williamson. `Currency Elasticity and
Banking Panics: Theory and
Evidence'. Canadian Journal of Economics, 1996.
Champagne François and Jean-Louis Denis. `Pour Une
Évaluation Sensible à l'environnement
Des Interventions: L'analyse de l'implantation'. Service
Social, 1992.
Charrier et Durieux 2007 ou 1998. Explorer et Teste de
méthodes de recherche en management,
paris, Dunod
Ciriacy Wantrup SV. `Capital Returns from Soil Conservation
Practices'. Journal of Farm
Economics, 1947.
Claeys Cécilia-Mekdade, Ghislain Geniaux, Stéphane
Luchini. `Approche Critique et Mise En
OEuvre de La Méthode d'évaluation Contingente: Un
Dialogue Entre Économiste et
Sociologue'. NATURES - SCIENCES -
SOCIÉTÉS, 1999.
Constanza Robert, Wilson M.A, Troy A, Voinov A, Shang Liu. `The
Value of New Jersey's
Ecosystem Services and Natural Capital'. Department of
Environmental Protection,
2006.
Cummings RG, DS Brookshire, RC Eveque. `Evaluation Des Biens
Environnementaux: Une
Evaluation de La Méthode d'évaluation
Contingente'. Rowman & Littlefield, 1986.
Cummings RG, LO Taylor. `Unbiased Value Estimates for
Environmental Goods: A Cheap
Talk Design for the Contingent Valuation Method'. American
Economic Review,
1999.
Dachary Bernard J. `Une Évaluation Économique Du
Paysage: Une Application de La
Méthode Des Choix Multi-Attributs Aux Monts
d'Arrée'. Economie et Statistique,
INSEE, 2004, 57-80.
Daniel Yves Alexandre. `Initiation à l'agroforesterie En
Zone Sahélienne: Les Arbres Des
Champs Du Plateau Central Du BURKINA-FASO'. Accessed 30 November
2017.
96
Ononino Jean Charles
https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=Cz2ZDdZBPCcC&oi=fnd&pg=PA13&d
q=Daniel-Yves+Alexandre+&ots=yTn2e6-X2F&sig=tBaDX75avPaeu_NZdUhB8bIllO4#v=onepage&q=Daniel-Yves%20Alexandre&f=false.
David, A 1999. Logique, espistomologie et methodologie de
science de gestion, « conference de I'AIMS, Ecole central de Paris
»
David Silverman 1993. « Begining research interpreting
qualitative data » method of analysing talks, text and interaction
. londres , sage publication.
Desaigues B, P Point. `Economie Du Patrimoine Naturel: La
Valorisation Des Bénéfices de Protection de l'environnement'.
Economica, 1993.
Dixon J.A, Sherman P.B. `Economics of Protected Areas: A New Look
at Benefits and Costs', 1990.
Evrard, y., Pras, P and E. Roux 2000, etude et
recherché en marketing, fondements, methods, 2Ed , paris; Dunod
Faucheux S , G Froger. `Prise de Décision Dans
l'incertitude Environnementale'. Economie Ecologique, 1995.
Giorondo Y 2003. les specificites des recherches Quantitatives.
Dans Giorondo condiure un projet de recherche. Une perspective qualitative (
Chap 1 P. 11-39) colombelles , France :EMS.
Godard O. `Des Marchés Internationaux Des Droits à
Polluer Pour Le Problème de Serre: De La Recherche de
l'efficacité Aux Enjeux de Légitimité'. Politique et
Management Public, 1992.
Gourieroux C. `A General Framework for Testing a Nuii Hypothesis
in a Mixed Form'. A Monfort-Econometric Theory, 1989.
Guerrien B. `Concurrence, Flexibilité et Stabilité
: Des Fondements Théoriques de La Notion de Flexibilité'.
Economica, 1989.
Hausman JA. `Contingent Valuation: A Critical Assessment',
1993. emeraldinsight.com.
Herriges JA , JF Shogren. `Starting Point Bias in Dichotomous Choice Valuation
with
Follow-up Questioning'. Journal of Environmental Economics
and Management,
1996.
Issaka Dialga. `Méthodes d'éevaluation
Économique Des Biens et Services Environnementaux et Impacts
Cumulatifs', 2016.
Kahneman Daniel and Jack L Knetsch. `Valuing Public Goods: The
Purchase of Moral Satisfaction'. Journal of Environmental Economics and
Management, no. 22 (1992): 57-70.
Le moigne J.L (1995) , les épistémologies et
constructivistes, PUF
Le NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) panel.
`Rapport d'un Groupe d'experts, Regrou-Pant Des Économistes
Renommés, Qui a Été Chargé de Statuer Sur La
Validité de La MEC et a Défini Un Certain Nombre de Contraintes
Nécessaires à Sa Bonne Mise En OEuvre.', 1993.
Lescuyer Guillaume. `Evaluation Economique et Gestion Viable de
La Forêt Tropicale'.
Economies et Finances. Ecole Des Hautes Etudes En Sciences
Sociales (EHESS, 2000.
Leurion, F. (1970) statistique, BEP, Foucher, Paris
Leveque F. `Economie de La Réglementation'. Editions
La Découverte, 1998.
Lincoln Y. S et Guba. E.G, 1985 : Naturalistic inquiry,
Thousand Oaks, CA, sage 1985 Luchini S. `De La Singularité de La
Méthode d'évaluation Contingente'. Economie et
Statistique, Persee, 2002.
Malthus T R. An Essay on the Principle of Population.
London, 1798.
97
Ononino Jean Charles
Marine Le Gall-Ely. `Définition, Mesure et
Déterminants Du Consentement à Payer Du Consommateur:
Synthèse Critique et Voies de Recherche.' Recherche et Applications
En Marketing (French Edition), SAGE Publications, 2009, pp.91-113.
Mbengue A et Vandaneon- Derumez.I 1999 . « positions
espistomoloques et oulils de recherche en management strategique » Actes
de la conference de l'association Internationale de Management
stratégique paris
Mbolatiana Rambonilaza. `Evaluation de La Demande de Paysage:
Etat de l'art et Réflexions Sur La Méthode Du Transfert Des
Benefices'. Cahiers d'Economie et de Sociologie Rurales, INRA, 2004,
pp.77-101.
Mermet L. Stratégies Pour La Gestion de
l'environnement: La Nature Comme Jeu de La Société.
L'Harmattan., 1992.
Milanesi J. `Ethique et Évaluation Monétaire de
l'environnement: La Nature Est-Elle Solluble Dans l'utilité?'
Vertigo, 2010.
Miles, M.B & Huberman, M,A 2003 , Aanalyse des donnees
qualitatives :recuiel de nouvelles methods. B ruxelles ; De Boeck
Université
Mitchell RC , RT Carson. `Using Surveys to Value Public Goods:
The Contingent Valuation Method',
1989. books.google.com.
Murray, R. Spiegel. (1981) statistique, série
SCHAUM edisscience, paris
Navrud S. `Tarification de l'environnement Européen'.
Scandinavian University Press, 1992. Organisation de coopération
pour le développement économique. `Document de Travail', 1996.
Pearce DW, RK Turner. `Economie Des Ressources Naturelles et de
l'environnement', 1990. Pieget J. 1993 « production de la connaissance et
constitution des pratiques organisationnelles » revue de Gestion resource
humaines n° 9 novembre P.4-17
Piganiol, B. (1971) : statistique : corrélation et
régression économétrie : théorie des tests et
séries temporelles, Dalloz, paris
Plane J. M (2000) Méthodes de recherche d'intervention en
management paris Ed.
Harmatten
Grawitz 1996 . Method de science sociale 10 Ed paris, France :
Dalloz
Thieatert Raymond Alain et al (2007). Méthode de
recherché en gestion 4 edition Dunod, paris. Randall A, JR Stoll.
`Consumer's Surplus in Commodity Space'. The American Economic Review,
1980.
Willig R.D `Consumer's Surplus without Apology'. The American
Economic Review, 1976. Sagoff M. `Quelques Problèmes Avec
l'économie de l'environnement'. Ethique Environnementale,
1988.
Scherrer Sylvie. `Evaluation Economique Des Amenites Recreatives
D'une Zone Humide Interieure : Le Cas Du Lac Du Der', 2003.
Scotchmer S. `Biens Publics Locaux et Clubs'. Manuel
d'économie Publique, 2002.
Seip K, J Strand. `Volonté de Payer Pour Des Biens
Environnementaux En Norvège: Étude d'évaluation
Contingente Avec Paiement Réel'. Economie de l'environnement et Des
Ressources, 1992.
Takeshi Amemiya. `Qualitative Responce Models: A Survey'.
Journal of Economic Literature, 1981.
Voltaire Louinord. `Méthode d'évaluation
Contingente et Evaluation Économique d'un Projet de Réserves
Naturelles Dans Le Golfe Du Morbihan (France).' Environnement et
Société, 2011.
Walid Oueslati, Nicole Madariaga, Julien Salanié.
`Évaluation Contingente d'aménités Paysagères
Liées à Un Espace Vert Urbain. Une Application Au Cas Du Parc
Balzac de La Ville d'Angers'. Revue d'Etudes En Agriculture et
Environnement - Review of Agricultural and Environmental Studies, INRA
Editions, 2008.
98
Ononino Jean Charles
Walras Léon. , Eléments d'économie
Politique Pure, 1926.
weber Jacques. `L'EVALUATION CONTINGENTE: LES VALEURS ONT-ELLES
UN PRIX ?', 2003.
Weisbrod BA. `Collective Consumption Services of Individual
Consumption Goods'. The Quaterly Journal of Economics, 1964.
Wolfelsperger A. Sadisme, Altruisme et Économie Du
Bien-Être, 1993.
|