MEMOIRE DE MASTER PRNT
Alternance en entreprise - 2ème
année de Master PRNT Année 2014/2015
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De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
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Entreprise :
STMICROELECTRONICS ROUSSET SAS - 190, Avenue Célestin Coq
- Z.I
13106 ROUSSET CEDEX
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Alternant :
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Foad NAOUAR
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Tuteur Entreprise :
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François BONNOT - Responsable sécurité
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Tuteur Universitaire :
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Georges BUFI
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Nom :
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Date :
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Visa
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Rédacteur :
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Alternant
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NAOUAR
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Approbateur :
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Tuteur Entreprise
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BONNOT
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
De l'intérêt des systèmes de
management à
la logique d'intégration
« L'ignorant affirme, le savant doute, le sage
réfléchit. »
Aristote (384-322 av.J.-C)
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
SOMMAIRE
Introduction 1
Présentation de la société
STMicroelectronics
1. La microélectronique ou l'industrie des
semi-conducteurs 3
2. Présentation du groupe 4
2.1 Historique 4
2.2 STMicroelectronics dans le monde 4
2.3 STMicroelectronics, la R&D en chiffres 4
2.4 STMicroelectronics et la concurrence 5
2.5 Quelques applications STMicroelectronics 5
3. Le site de Rousset 5
3.1 Historique du site de Rousset 5
3.2 Présentation du site de Rousset 6
3.3 Le site de Rousset en chiffres 6
3.4 Certifications du site de Rousset 7
3.5 Le Service Santé-Sécurité et
Environnement 7
3.5.1 Organisation 7
3.5.2 Indicateurs de suivi et de performance 8
3.5.3 Les missions du service EHS 8
3.5.4 Mes Missions au sein du service EHS 8
Les systèmes de management: Etat de
l'art
4. Le système de management de la
sécurité - SMS 9
4.1 La sécurité : de la maîtrise des risques
au management de la sécurité 9
4.1.1 La sécurité, une notion vaste 9
4.1.2 La sécurité au travail - Contexte
réglementaire 9
4.1.3 Evolution de la pensée en matière de
management de sécurité 10
4.2 Les systèmes de management de la
santé-sécurité au travail 11
4.2.1 Les différentes définitions des
systèmes de management de la SST 11
4.2.2 Le cadre normatif du management de la
sécurité 11
4.2.3 Le sens des systèmes de management de la
santé-sécurité - Apports et limites ? 12
5. Le système de management de l'environnement-
SME 13
5.1 L'environnement : de la prise de conscience au management de
l'environnement 13
5.1.1 Environnement : un terme qui mérite quelques
précisions 13
5.1.2 L'environnement - Naissance d'une législation
13
5.2 Les systèmes de management de l'environnement 14
5.2.1 Définition d'un système de mangement de
l'environnement 14
5.2.2 Cadre normatif du management de l'environnement 14
5.2.3 Le sens des systèmes de management de
l'environnement- Apports et limites ? 15
6. Le système de management de l'énergie -
SMé - SMen 15
6.1 L'énergie : des enjeux planétaires au
management de l'énergie 15
6.1.1 Energie : Définition 15
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
6.1.2 Energie : le contexte réglementaire 15
6.2 Les systèmes de management de l'énergie 16
6.2.1 Définition d'un système de management de
l'énergie 16
6.2.2 Cadre normatif du management de l'énergie 16
6.2.3 Quelle est la principale différence entre l'ISO
14001 et l'ISO 50001 ? 16
6.2.4 Les exigences spécifiques de la norme ISO 50001
16
7. Choix des référentiels 17
8. Pourquoi faire certifier son système de
management ? 17
8.1 Principaux avantages relevés par les industriels
17
8.2 Principaux inconvénients relevés par les
industriels 17
8.3 L'impartialité des cabinets d'audit en question !
17
9. Conclusion : Les systèmes de management et la
certification 18
Systèmes de management ou Système de
management: le SMI
10. Généralités sur les
systèmes de management intégré - SMI 19
10.1 Intégration, de quoi parle-t-on ? 19
10.2 Objectifs recherchés à la mise en place d'un
SMI 20
10.3 Les freins à l'intégration des
systèmes de management 20
10.4 Les normes de management intégré à
travers le monde 20
11. L'intégration des systèmes de
management : comment faire ? 21
11.1 Stratégie d'intégration 21
11.1.1 Stratégie d'intégration selon
S.Karapetrovic & W.Willborn 21
11.1.2 Stratégie d'intégration selon A.Labodova
21
11.1.3 Stratégie d'intégration selon G.Wilkinson
& G.W Dale 22
11.2 Les niveaux d'intégration 22
11.2.1 Niveaux d'intégration selon S.Karapetrovic
(2002-2003) 22
11.2.2 Niveaux d'intégration selon I.A Beckmerhagen
(2004) 22
11.2.3 Niveau d'intégration selon T.H Jorgensen (2006)
22
11.3 Définition de l'approche d'intégration
choisie 22
11.3.1 Intégration par processus 23
11.3.2 Intégration par similitude 24
11.4 Conclusion sur les généralités des SMI
26
12. Travaux d'intégration - STMicroelectronics
Rousset 26
12.1 Définir une politique commune (SME -SMS -
SMé) 26
12.2 Le manuel de management intégré 27
12.3 Les procédures écrites STMicroelectronics
28
12.4 Rôles et responsabilités 29
12.5 Les audits internes et de certification 29
12.5.1 Les audits internes 29
12.5.2 Les audits de certification 30
12.6 La revue de direction 30
12.7 Les outils mis en commun 31
12.8 Conclusion sur les travaux d'intégration(rapport
audit Bureau Veritas annexe 5.) 31
Evaluation du risque chimique au poste de
travail
13. Evaluation du risque chimique: Décret
2009-1570 du 15 décembre. 33
13.1 Ce que dit le décret 2009-1570 33
13.1.1 VLEP - Valeur Limite d'Exposition Professionnelle 33
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De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
13.1.2 VLEP -VRI (Valeurs Réglementaires Indicatives)
33
13.1.3 VLEP - VRC (Valeurs Limites Contraignantes) 33
13.2 Actions menées pour répondre au décret
2009-1570 33
13.2.1 Inventaire des substances à valeur
réglementaire indicative et à valeur réglementaire
contraignante sur le site de Rousset. 33
13.2.2 Evaluation du risque chimique - Méthode INRS (ND
233-200-05). 34
13.2.3 Résultats et plan de mesurage 37
13.2.4 Modalités de mesurage - par GEH 39
14. Conclusion pour cette mission 39
Conclusion générale 40
Annexes
1. Planning Gantt - mission :« Intégration
des systèmes de management HSE » 42
2. Planning Gantt- autres missions 43
3. Audits communs (EMAS-ISO14001-IS050001-OHSAS18001) :
Communication du groupe
sur les économies réalisées
44
4. Extrait du fichier de gestion des fiches de postes
pour intégration aspects « santé-
sécurité-environnement et énergie
» 45
5. Rapport de l'audit de certification du SMI
46
6. Déclinaison de la politique EHS 2015.
55
7. Correspondance entre les normes ISO 14001, OHSAS
18001 et ISO 50001 56
8. Principe de la roue de Deming - Manuel
STMicroelectronics 57
9. Les processus du site de Rousset 57
10. Le SMI un levier au service du développement
durable 58
11. ISO 31000 : Un mille bulles 58
12. Analyse des risques 59
13. Réduction du temps d'audit 59
Liste des figures
Figure 1 Etapes de fabrication 3
Figure 2 Du wafer à la mise en
boîtier 3
Figure 3 ST une présence mondiale 4
Figure 4 10 principaux fournisseurs (CA en mds
$) 5
Figure 5 Les puces ST dans notre quotidien
5
Figure 6 Site de ST Rousset 6
Figure 7 Le site ST Rousset en chiffres 6
Figure 8 Certifications site de Rousset 7
Figure 9 Organigramme du service EHS 7
Figure 10 Evolution des approches de
management de la sécurité 11
Figure 11 Du concept « processus
qualité » au concept « processus intégré
» 23
Figure 12 Processus ISO 31000 24
Figure 13 Le triangle de SMI 25
Figure 14 Roue de Deming - Amélioration
continue 25
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De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Liste des Acronymes, des symboles et des
sigles
Mission « Intégration des systèmes
de management »
ADEME
|
Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de
l'énergie
|
AFAQ
|
Association Française pour l'Amélioration et le
management de la Qualité
|
AFNOR
|
Association Française de Normalisation
|
BIT
|
Bureau International du Travail
|
BS
|
British Standard
|
CNAMTS
|
Caisse Nationale d'Assurance Maladie des Travailleurs
Salariés
|
COFRAC
|
Comité Français d'Accréditation
|
EMAS
|
Eco Management and Audit Scheme
|
HLS
|
High Level Structure
|
HSE
|
Hygiène Sécurité Environnement
|
IAF
|
International Accreditation Forum
|
ILO-OSH
|
International Labour Organisation & Occupational Safety and
Health
|
INERIS
|
Institut National de l'EnviRonnement Industriel et des Risques
|
INRS
|
Institut National de Recherche et de Sécurité
|
INSEE
|
Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
|
ISO
|
International Organisation for Standardisation
|
MASE
|
Manuel d'Amélioration Sécurité des
Entreprises
|
MME
|
Manuel de Management de l'Environnement
|
MMI
|
Manuel de Management Intégré
|
MMS
|
Manuel de Management de la Sécurité
|
MSE
|
Management System of Energy
|
NF
|
Norme Française
|
OHSAS
|
Occupational Health and Safety Assessment Series
|
OIMS
|
Operations Integrity Management System
|
ONUDI
|
Organisation des Nations Unies pour le Développement
Industriel
|
PDCA
|
Plan, Do, Check, Act
|
PMS
|
Process Safety Management
|
QSE
|
Qualité Sécurité Environnement
|
R&D
|
Recherche et Développement
|
SME
|
Système de Management de l'Environnement
|
SMé ou SMen
|
Système de Management de l'énergie
|
SMI
|
Système de Management intégré
|
SMQ
|
Système de Management de la Qualité
|
SMS
|
Système de Management de la sécurité
|
SMSST
|
Système de Management de la
Santé-Sécurité au Travail
|
SST
|
Santé et Sécurité au Travail
|
UIC
|
Union des Industries Chimiques
|
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Remerciements
La réalisation de ce mémoire n'aurait pu avoir lieu
sans l'aide précieuse de :
l Monsieur François Bonnot,
responsable du service sécurité, qui m'a fait confiance en
me positionnant sur des missions exigeantes et intéressantes pour mon
futur professionnel. Ses points de vue et ses analyses ont toujours
été pertinents et me permettent aujourd'hui d'appréhender
la sécurité avec un regard nouveau,
l Monsieur Jean-Maurice Ramirez, responsable
environnement, qui m'a imprégné de son vécu et de sa
science, notamment dans les domaines de l'environnement. Nos discussions sur
les certifications, entre autres, ont répondu à beaucoup de mes
interrogations,
l Monsieur André Dumas,
directeur du service EHS, qui m'a permis d'effectuer cette année
d'alternance dans les meilleures conditions possibles. Sa disponibilité
et sa proximité m'ont permis d'être facilement à l'aise
dans le service,
l Madame Corinne Nuez, assistante du service
Sécurité/Environnement, pour son extrême gentillesse et
sa bonne humeur. Elle a été d'une aide indispensable,
l Monsieur Serge Boiron, ingénieur
sécurité, pour sa bonne humeur et son professionnalisme, qui
de par son parcours très similaire au mien, a conforté mon choix
d'orientation,
l Monsieur Hervé Gaillard,
ingénieur sécurité, pour sa bonne humeur et surtout
pour m'avoir fait partager ses points de vue et ses retours
d'expériences. Ses remarques pertinentes m'ont permis de mieux
structurer certaines de mes démarches,
l Madame Fabienne Moisson, ingénieur
environnement, pour son professionnalisme remarquable. Elle a su
m'épauler dans les diverses missions menées et a
été d'une aide précieuse à la prise en main
nécessaire des divers logiciels de travail,
l Monsieur Pierre Naceur, ingénieur
sécurité, pour sa bonne humeur. Le seul regret a
été que mes missions ont été que trop rarement
liées aux siennes,
l Monsieur Jean-François Gay,
responsable sûreté, pour sa bonne humeur et son
professionnalisme,
l Monsieur Alain Brochard, ingénieur
chantier, pour sa bonne humeur et son professionnalisme,
l Monsieur Christian Aubert, personne
radio-compétente du site, pour sa rigueur qui nous a permis de mener
à bien les missions qui nous ont été confiées,
l Patrick Spotorno, Sébastien Laforgue et toute
l'équipe des pompiers du site, avec qui j'ai eu plaisir
à travailler,
l L'ensemble des intervenants et du personnel pédagogique
du Master PRNT, notamment Monsieur Thierry Athuyt, Madame
Jeanine Predal et le professeur Philippe
Gallice, pour leur bonne humeur, leur professionnalisme et leur
disponibilité tout au long de cette année,
l Plus globalement, un grand merci à toutes les personnes
que j'ai croisé, qui m'ont soutenu et avec qui j'ai partagé
d'agréables moments,
l Enfin ma famille et mes amis qui m'ont soutenu en permanence
et qui ont toujours été là pour moi, à qui
j'adresse mes sincères remerciements.
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
INTRODUCTION
Diplômé du Master II ISARC1, j'ai
passé mes quinze premières années de vie professionnelle
dans l'industrie de la microélectronique. Une expérience riche et
unique, qui m'a permis d'occuper différentes fonctions, toutes aussi
intéressantes les unes que les autres. En 2014, suite à la
liquidation de mon dernier employeur, j'ai décidé de
préparer le Master PRNT2dans le but d'acquérir de
nouvelles compétences, notamment en matière de
santé-sécurité au travail.
Cette formation reconnue et se déroulant en alternance,
m'a donné l'opportunité d'intégrer le service
Hygiène, Sécurité et Environnement du site
STMicroelectronics Rousset. J'ai été positionné, de par
mon expérience, sur un poste d'ingénieur
sécurité.
Contexte de la mission qui fait l'objet du
mémoire
« Intégration des systèmes de
management HSE »
Dans le but de satisfaire ses clients et de mieux encadrer ses
processus de fabrication, STMicroelectronics a mis en place, dès le
début des années 90, un système de management de la
qualité qui sera un précurseur dans la stratégie du groupe
visant à répondre à chacune des exigences de ses parties
prenantes, par l'adoption d'une multitude de systèmes de management
cohabitant « séparément ».
Dans un marché des « semi-conducteurs3
» mondialisé où les équilibres se modifient
considérablement à un rythme soutenu, la réduction des
coûts, la rationalisation des moyens, ainsi que la recherche d'efficience
à tous les niveaux, deviennent incontournables. Face à cette
réalité, l'ensemble des services HSE du groupe a
été challengé pour l'année 2014, sur la mise en
place d'un système de management intégrant l'environnement, la
santé-sécurité, l'énergie selon les exigences
respectives des normes ISO 14001, OHSAS 18001 et ISO 50001 et du
règlement EMAS.
Les plus hautes instances du groupe ont limité
l'intégration à ces 3 systèmes, excluant de cette
démarche le système de management de la qualité, qui sera
traité légèrement dans ce mémoire, notamment au
travers de son approche « processus ».
Structure du mémoire
La structure de ce mémoire répond aux nombreuses
interrogations et démarches intellectuelles émanant de mon
parcours professionnel et des recherches faites sur le sujet.
Le manuscrit s'articule autour des parties suivantes :
Première partie : Présentation de
STMicroelectronics
4 Cette partie permet de situer le contexte de la mission au
travers de la présentation du groupe, de ses activités et de son
histoire. Il met aussi l'accent sur les missions du service HSE du site de
production de Rousset.
Deuxième Partie :
Présentation des systèmes de management qui feront
l'objet de l'intégration
4 Avant d'entamer le processus d'intégration, il
m'était indispensable d'étudier chaque concept (environnement,
santé-sécurité, énergie) séparément,
notamment au travers des référentiels normatifs. C'est ce que
l'on appellera « état de l'art des systèmes de
management ».
Etant au nombre des sceptiques, du moins avant le début
de mes travaux, quant à l'intérêt des systèmes de
management dans la performance d'une entreprise et du développement du
cadre normatif en découlant, cette étape fut l'occasion pour moi,
d'apporter un début de réponse sur le « sens »
de ces nouveaux modes de gestion, que sont les systèmes de
management.
Troisième partie : Etapes
d'intégration
4 Il sera fait état, dans le cadre de la
littérature, des différentes approches liées à
l'intégration des systèmes de management. Ces recherches
permettront de définir une approche d'intégration
répondant aux cahiers des charges du groupe et aux délais
restreints quant à la mise à place4 du Système
de Management Intégré.
1 ISARC : Instrumentation-Systèmes-
Automation-Régulation et Communication
2 PRNT : Prévention des risques et des
nuisances technologiques
3 Un semi-conducteur est un
matériau qui a les caractéristiques électriques
d'un isolant, mais pour lequel la probabilité qu'un
électron puisse contribuer à un courant électrique,
quoique faible, est suffisamment importante.
4 5 mois entre le début des travaux et le
premier audit de certification intégrée (Octobre 2014 à
Avril 2015)
1 | Page
Dans cette même partie, les éléments ayant
fait l'objet d'une intégration, seront présentés et
détaillés. Une conclusion fera état des points
d'avancement de l'intégration et des premiers résultats
obtenus.
Les réponses attendues de ces
différentes parties :
l Par le biais de ces différentes parties, et des
conclusions associées, j'espère pourvoir apporter un début
de réponse aux questions suivantes :
- Quelle est l'influence réelle des systèmes de
management et des certifications, sur la performance d'un organisme ? - Le
système de management intégré apporte-t-il plus
d'efficience à un organisme dans sa gestion globale ?
Les autres missions : Bien que
nombreuses, Je reviendrai essentiellement, sur celle qui m'a amené
à travailler sur l'évaluation du risque chimique au poste de
travail.
Conclusion
Je terminerai par une conclusion qui s'axera, dans un premier
volet, sur cette mission d'intégration, puis dans un second volet, je
dresserai un bilan personnel de cette année d'alternance et des
perspectives professionnelles qui s'ouvrent à moi.
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De l'intérêt des systèmes de
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2 | P a g e
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Présentation de la société
STMicroelectronics
1. La microélectronique ou l'industrie des
semi-conducteurs
Composante directe de l'électronique, cette branche
méconnue du grand public a pourtant révolutionné nos modes
de vie, et ce depuis plusieurs dizaines d'années maintenant.
Télévision, calculatrice ou encore téléphone
portable, tous les systèmes automatiques qui nous entourent
intègrent des produits issus de l'Industrie de la
Microélectronique.
Basée sur l'exploitation des matériaux
semi-conducteurs (matériaux ayant à la fois les
propriétés des isolants et des
conducteurs) comme le Silicium, elle consiste en la
création de composants électroniques miniatures (ou puces) sur
ces matériaux. Elle s'appuie sur une série de
procédés (Figure 1), qui entrent dans les différentes
étapes de fabrication.
Figure 1: Etapes de fabrication
Ces composants, créés sur un substrat de Silicium,
sont ensuite reliés pour créer des circuits électroniques,
qui serviront à traiter de l'information, ou encore à faire des
calculs. Les puces sont donc fabriquées sur une plaque de silicium (ou
« wafer ») par ajout de couches successives, pour créer des
réseaux complexes.
Elles servent alors d'accéléromètres, de
puces wifi ou d'autres systèmes électroniques intelligents. Au
cours des 8 dernières années, en réduisant la surface
occupée par un transistor par 16, on a multiplié d'autant le
nombre de composants que l'on peut insérer sur une même plaque.
Figure 2: du wafer à la mise en
boîtier
3 | P a g e
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2. Présentation du groupe 2.1 Historique
Fondée en 1987 par la fusion de la société
italienne SGS Microeletronica et de la société française
Thomson Semiconducteurs (filiale de Thomson), STMicroelectronics
(renommée en 1998 et couramment désignée par le sigle
« ST ») est aujourd'hui devenu le premier fabricant européen
de semi-conducteurs.
Grâce à plusieurs rachats d'entreprises (Immos,
Nortel Networks), et de nombreux partenariats avec d'importantes
sociétés, l'entreprise a su rester concurrentielle dans un
domaine d'activité en constante transformation, et à la pointe de
l'innovation.
Les principaux clients d'ST font partie des secteurs de la
communication, le grand public, l'automobile, l'informatique, l'industrie tels
que SONY, LG Electronics.
2.2 STMicroelectronics dans le monde
Le groupe compte environ 50.000 employés répartis
sur 12 sites de production principaux (front-end5 et
back-end6), 7 principaux centres de R&D et 39 centres de
conception. Il réalise un chiffre d'affaires moyen de 9 milliards de
dollars chaque année.
Figure 3 : ST une présence mondiale
2.3 STMicroelectronics, la R&D en chiffres
Depuis sa création, ST a montré un engagement
constant en faveur de la recherche et du développement. En 2014, ST a
consacré 2,15 milliards de dollars à la R&D, soit environ
21,8% de son CA. Cet effort place ST parmi les entreprises les plus
innovatrices de son secteur.
ST participe activement à de nombreux projets mondiaux de
recherche collaborative et joue un rôle clé dans des programmes
européens de recherche avancé.
5 Sont désignés ainsi les sites de
production réalisant les étapes initiales à partir de
plaques de silicium vierges
6 Sont désignés ainsi les sites de
production réalisant les étapes finales (test, mise en
boîtier des puces) avec livraisons aux clients finales.
4 | P a g e
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2.4 STMicroelectronics et la concurrence
Figure 4: 10 Principaux fournisseurs (CA en mds $) 2.5
Quelques applications STMicroelectronics
Figure 5 : Les puces ST dans notre
quotidien
3. Le site de Rousset
3.1 Historique du site de Rousset
Le site fut créé en 1979 par la
société Eurotechnique avec la construction d'une unité de
fabrication. Il s'agissait d'un partenariat entre Saint-Gobain et la
société américaine National Semiconductor né dans
le cadre d'un des plans de développement de la filière
microélectronique du gouvernement français.
Elle fut rachetée par Thomson-CSF en 1982 suite aux
nationalisations françaises de 1981-1982 et à l'abandon de
l'électronique par Saint-Gobain. En 1987, suite à la fusion de
SGS et de Thomson, le site devient SGS-Thomson puis STMicroelectronics en
1998.
5 | P a g e
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3.2 Présentation du site de Rousset
Le site STMicroelectronics de Rousset se trouve dans les
Bouches-du-Rhône, au pied de la montagne Sainte-Victoire, dans la haute
vallée de l'Arc.
Créé il y a 35 ans, le site ST de Rousset est un
site entièrement intégré qui inclut des activités
de fabrication, de test électrique, de recherche et
développement, de conception de nouveaux produits, et de marketing. Le
Groupe « Microcontrôleurs, Mémoires et Microcontrôleurs
Sécurisés » de la Compagnie ainsi que de nombreuses
fonctions centrales sont également établies sur ce site d'une
superficie de 37 ha.
Conformément à l'arrêté du 10 mai
2000 relatif à la prévention des accidents majeurs impliquant des
substances dangereuses et de par la règle d'addition des substances, le
classement de l'unité de production est une ICPE7
classée « SEVESO - seuil bas ».
Figure 6 : site de Rousset
3.3 Le site de Rousset en chiffres
Figure7 : Site de Rousset en chiffres
7 ICPE : Installation Classée Pour
l'Environnement
6 | P a g e
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3.4 Certifications du site de Rousset
Depuis de nombreuses années, le site est engagé
dans un processus d'amélioration continue de ses performances conforme
aux dispositions de la dernière révision des normes et
référentiels ISO 9001, ISO14001, EMAS, ISO 50001 et OHSAS 18001,
entre autres.
Figure 8 : Certifications site de Rousset
3.5 Le Service Santé-Sécurité et
Environnement
3.5.1 Organisation
Figure 9 : Organigramme du service HSE
Directement rattaché au responsable
sécurité, François Bonnot, j'ai été
recruté en tant qu'assistant en prévention des risques et des
nuisances technologiques.
7 | P a g e
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3.5.2 Indicateurs de suivi et de performance
Le service EHS8 suit la performance du système
grâce à des indicateurs spécifiques qui sont
présentés de façon hebdomadaire durant les réunions
AVP9.
Ces réunions s'inscrivent dans une démarche plus
globale de Lean management10 en place dans l'ensemble de
l'entreprise. Le but du Lean management est d'éliminer les gaspillages
qui réduisent l'efficacité et la performance d'une entreprise.
Ces réunions sont donc l'occasion de réunir les
managers avec l'ensemble de leur équipe pour faire le point sur les
objectifs et les indicateurs qui démontrent l'atteinte ou non de ces
objectifs.
Indicateurs :
l Nombre d'accidents et de soins
l Nombre d'inspections sécurité
l Nombre de Maladies professionnelles
l Nombre d'incidents
l Gestion des Entreprises Extérieures
l Safety Foot-print
3.5.3 Les missions du service EHS
« Protéger l'environnement,
préserver la santé, la sécurité des employés
et de toutes les personnes présentes sur le site est un impératif
à satisfaire au quotidien ».André Dumas,
responsable du service EHS STMicroelectronics Rousset.
Afin de satisfaire les valeurs du groupe, STMicroelectronics
Rousset a acquis avec succès les différentes certifications
imposées par le groupe.
3.5.4 Mes Missions au sein du service EHS
Une mission principale,
qui fera l'objet de ce mémoire :
l « Lancer le processus d'intégration
des systèmes de management de l'environnement, de la
santé-sécurité et de
l'énergie».
Une autre mission de
fond, qui fera l'objet d'un léger
développement :
l Evaluation du risque chimique. Décret
2009-1570 du 15 décembre :
- Inventaire des VLEP11 réglementaires
contraignantes et des VLEP réglementaires indicatives ; - Evaluation du
risque chimique - Méthode INRS ;
- Définition du plan d'hygiène industrielle pour
2015.
D'autres missions qui ont
rythmées mon année en entreprise :
l Dossier de demande d'autorisation d'exploitation pour
implanteur ionique12 (rayon X).
l Montage d'un module de sensibilisation «
Atmosphère Explosive ».
l Déploiement de la démarche 5S13 pour
les ateliers « Entreprises Extérieures ».
l Suivi des contrôles périodiques
réglementaires.
l Participation à l'évaluation des risques et aux
inspections « sécurité ».
l Réorganisation de la base informatique - Document
Unique - Logiciel Evaluthyss14.
l Participation à l'analyse des accidents et
incidents.
l Participation aux exercices d'évacuation.
l Participation aux audits internes et de certification : ISO
14001, EMAS, ISO 50001, OHSAS 18001.
8 EHS : Environment Health & Safety
9 AVP : Animation Visuelle des Performances
10Le lean management est une approche
systémique visant à tendre vers l'excellence
opérationnelle
11 VLEP : Valeur limite d'exposition
professionnelle
12Implanteur ionique : Equipement utilisant des
Procédés d'ingénierie des matériaux.
13 Les 5S : Méthode d'organisation de l'espace
de travail qui utilise une liste de 5 mots Japonais -Seiri, Seiton, Seiso,
Seiketsu, and Shitsuke
14Evaluthyss : Logiciel
développé en externe permettant de faire vivre le document
unique.
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Les systèmes de management : Etat de
l'art
Depuis quelques années et notamment durant les
années 90, la mise en place de systèmes de management
dédiés à la qualité, l'environnement, la
santé-sécurité « semble être »
devenue une nécessité pour les entreprises, qui doivent
réagir rapidement, et ce dans plusieurs disciplines
simultanément, aux défis écologiques, techniques,
culturels, économiques ou bien socio-politiques.
Avant de s'intéresser au processus de mise en oeuvre d'un
système de management intégrant l'environnement, la
santé-sécurité et l'énergie, il semble
indispensable de prendre en compte l'expérience acquise dans ces
domaines, dans les différents milieux industriels et économiques,
et ce compte tenu de l'évolution en parallèle des
réglementations nationales et internationales, liées
elles-mêmes aux accidents constatés.
Cette partie reviendra donc sur les trois systèmes de
management étudiés. Après avoir défini chaque
concept séparément, nous reviendrons sur les perspectives
historiques, le contexte réglementaire et le cadre normatif qui ont
conduit à leur émergence. Nous essaierons enfin, au travers de
ces déclinaisons, d'apporter un début de réponse quant
à la nécessité de ces nouveaux modes de management et de
leur influence dans la performance de l'organisme.
4. Le système de management de la
sécurité15 - SMS
Dès 1916, Henry Fayol16, dans son ouvrage
« Administration industrielle et générale »,
inscrivait la fonction sécurité dans les fonctions fondamentales
de toute entreprise.
4.1 La sécurité : de la maîtrise
des risques au management de la sécurité
4.1.1 La sécurité, une notion vaste
Le « Petit Robert » définit la
sécurité comme « un état d'esprit » confiant
d'une personne qui se croit à l'abri d'un danger.
Selon la norme ISO 8402 (1994)17, § 2.8, la
sécurité est l'état dans lequel le risque de dommages
corporels ou matériels est limité à un niveau
acceptable.
Il est intéressant de noter que les autres normes ISO de
systèmes de management ne comprennent pas de définitions
relatives à la sécurité. Les normes britanniques BS
880018 et OHSAS 18001 (qui a une portée internationale), et
qui fera l'objet d'un développement ultérieur, s'attachent
quant-à-elles à définir une forme de
sécurité qui est étroitement liée à la
santé et à la sécurité des travailleurs.
Dans le cadre de l'entreprise, on pourra parler de :
l Sécurité relative au produit qui est une
composante de la qualité ;
l Sécurité des installations et des
systèmes qui est le domaine de la « sûreté de
fonctionnement19 » qui peut toucher le personnel (accidents
industriels), l'environnement (pollution, par exemple), l'entreprise
elle-même ;
l Sécurité au travail20 qui s'attache
à la prévention des risques et des maladies professionnelles des
travailleurs.
La sécurité au travail, volontairement
séparée de la notion de « sûreté de
fonctionnement », est celle qui va particulièrement nous
intéresser pour ce mémoire. Elle concerne la prévention
des accidents du travail et des maladies professionnelles des salariés
de l'entreprise (ainsi que ceux mis à sa disposition par une entreprise
extérieure, y compris les travailleurs temporaires). Elle regroupe des
domaines aussi variés que la prévention des risques
professionnels, l'hygiène, la santé des travailleurs,
l'amélioration des conditions de travail, l'ergonomie des postes,
l'aménagement des locaux, etc.
Le domaine de la sécurité au travail fait l'objet
d'une réglementation particulière, principalement définie
en France dans le Code du Travail et dans celui de la Sécurité
Sociale.
4.1.2 La sécurité au travail - Contexte
réglementaire
La sécurité au travail a fait l'objet de
nombreuses lois et résolutions. On dressera rapidement les plus
marquantes :
15Le terme sécurité ne doit ne pas
être confondu avec la sûreté, qui désigne dans le
domaine industriel (sauf celui du nucléaire) la surveillance des biens,
des locaux, protection du secret, contre des accès, etc...
16Henry Fayol (Constantinople, 1841 -
Paris, 1925) est un ingénieur des mines français.
17Management de la qualité et assurance de la
qualité - Vocabulaire - remplacée par NF EN ISO 9000:2000
18 Référentiel britannique du
système de mangement de la santé et de la sécurité
au travail
19 Sûreté de fonctionnement : «
état des installations dans lequel le risque de dommage est
limité à un niveau acceptable ».
20 La sécurité au travail : Notion
qui englobe aussi la santé des travailleurs.
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l
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
La loi du 09 avril 1898 sur la réparation
des dommages, prenant le relais du code civil, la loi rend l'employeur
civilement responsable des accidents survenus dans l'entreprise.
l Les lois des 26 et 30 novembre 1912 -
Promulgation du code du travail
l La loi du 11 octobre 1946. Création de
la médecine du travail.
l La loi du 30 octobre 1946. Les caisses de
Sécurité Sociale se voient confier une mission de
prévention et de gestions du risque « accident du travail
».
l Le décret du 1er août
1947. Création des comités d'hygiène et de
sécurité.
l La loi du 06 décembre 1976. Cette loi
introduit l'obligation pour l'employeur de dispenser une formation pratique et
appropriée à la sécurité.
l La loi du 31 décembre 1991. C'est la
transposition en droit français de sept directives, dont notamment la
directive
« cadre » du 12 juin 1989 sur les mesures visant
à promouvoir l'amélioration de la santé et de la
sécurité au travail. Cette loi est fondée sur les neuf
principes généraux de prévention.
l La directive européenne du 09 décembre
1996 dite SEVESO21 II. Alors que la directive SEVESO I
n'imposait aux exploitants que des mesures très générales
de prévention, celle-ci impose aux exploitants de ces
établissements à risques (Seveso Seuil Haut) la mise en place
d'un système de gestion de la sécurité.
l Le décret 2001-1016 du 05 novembre
2001. Ce décret porte sur la création d'un document
relatif à l'évaluation des risques pour la santé et la
sécurité des travailleurs. On parle du DUER (Document Unique
d'Evaluation des Risques).
l Arrêts « amiantes » du 28
février 2002 (maladies professionnelles) et du 11 avril 2002 (accidents
de travail) :Une nouvelle conception de la faute
inexcusable : Avec ses arrêts de 2002, il n'est plus
nécessaire que la faute inexcusable présente un caractère
d'une exceptionnelle gravité et elle (la faute inexcusable)
considère qu'en vertu du contrat de travail le liant à son
salarié, l'employeur est tenu envers celui-ci d'une obligation de
résultats en matière de
sécurité.
4.1.3 Evolution de la pensée en matière
de management de sécurité
L'évolution de la pensée en matière de
management de la sécurité au travail s'est appuyée en
grande partie, sur les retours d'expérience. C'est-à-dire la
collecte et la mémorisation des accidents et des grandes catastrophes
industrielles22.
Comme nous le montre la figure 10,
l'évolution de cette pensée s'est faite par
étapes23 :
l Ere technique : Dans cette première
période, la sécurité est vue comme un problème
technique. Les accidents sont ainsi expliqués uniquement sur la base de
défaillances techniques.
l Ere de l'erreur humaine : l'erreur humaine est alors
définie comme le non-respect par l'opérateur de la
procédure prescrite. On considère, dès lors, le facteur
humain comme une source de défaillance susceptible de mener à
l'accident.
l Ere organisationnelle : Ici l'organisation,
c'est-à-dire l'environnement de travail, est facteur de risques
favorisant l'erreur de l'opérateur. Dans son ouvrage intitulé
« les facteurs humains dans la gestion des risques », Corinne
Bieder24 compare l'opérateur à une marionnette
dont les mouvements sont influencés par l'organisation qui en
actionnerait les fils.
l Ere inter-organisationnelle : Les notions de culture de
sécurité25 et de résilience26
naissent. L'entreprise doit s'adapter perpétuellement à un
environnement dont les risques doivent être anticipés. On voit
aussi apparaître de nouveau concept comme celui du « risk
management27 ».
Figure 10 : Evolution des approches de management de
la sécurité
Source : adapté de
Groeneweg 2002
21 SEVESO : Nom générique d'une
série de directives européennes, donné en
référence à la commune italienne Seveso.
22 On parlera ici de sécurité
industrielle
23Thèse J.Campon «Vers une nouvelle
méthodologie de mesure de la performance des systèmes de
management de la santé-sécurité »
24Corinne Bieder: Ingénieur
généraliste français.
25 « Fameuse » courbe de Bradley
montre l'évolution de la relation de cause à effet entre
l'implication des salariés et l'accidentologie
26 Elle est définie, ici, comme la
capacité d'un organisme à s'adapter à une menace, un
événement.
27 Technique de management destinée
à aider les entreprises à gérer tous les risques...
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
4.2 Les systèmes de management de la
santé-sécurité au travail
4.2.1 Les différentes définitions des
systèmes de management de la SST28
L'examen de la littérature montre qu'il n'y a pas de
consensus sur la définition exacte d'un système de
management de la SST. On trouve alors des définitions assez disparates
:
« Partie du système de management
général d'un organisme utilisée pour élaborer et
mettre en oeuvre sa politique SST et gérer les risques pour la SST
» (OHSAS, 2007)
« Un ensemble d'éléments liés ou
interdépendants destinés à établir une politique et
des objectifs de sécurité et de santé au travail et
réaliser ces objectifs (BIT, 2002)
« Un cadre de gestion globale et structurée des
risques » (INRS, 2005)
4.2.2 Le cadre normatif du management de la
sécurité
Dès les années 90, de nombreuses réflexions
sur la normalisation du management de la sécurité ont
émergé, liées, semble-t-il, essentiellement à
l'évolution de plus en plus rapide et contraignante du contexte
réglementaire.
Plusieurs guides et référentiels voient alors le
jour, impulsés par certaines organisations gouvernementales, d'agences
de normalisation, de groupements d'industriels voire même d'industries du
secteur privé dans le but de créer un système
standardisé29 de management de la
sécurité. Parmi ces référentiels pour normaliser
les systèmes de management, on pourra citer :
l Des référentiels« privés »
instaurés par les industriels eux-mêmes comme
OIMS30 chez EXXON Chemicals ou bien le PMS31 chez Dupont
ou développés par des organismes privés tel que le
Safetycert de Bureau Veritas Quality International ou le SIES32 de
DetNorske Veritas.
l Des référentiels « spécifiques
» développés par des groupements d'industriels pour
répondre à une problématique particulière, telle
que celle de la gestion des entreprises extérieures. Le
MASE33 (2004) ou DT 78 - UIC de l'union des Industries Chimique par
exemple, nécessaires aux entreprises extérieures pour pouvoir
intervenir sur des sites « Seveso seuil haut ». (Le MASE et le DT
78 -UIC ont convergé vers un système commun en 2007).
l Des référentiels « nationaux »
développés par l'organisme national de normalisation comme la BS
8800 au Royaume-Uni ou bien l'AS/NZS 4801 en Australie et Nouvelle
Zélande.
l Des référentiels « internationaux » ou
à portée internationale, qui résultent du travail
d'organismes nationaux de normalisation, d'organismes privés ou
d'organismes publics internationaux, dont les deux plus connus sont l'OHSAS
18001 et l'ILO-OSH.
4.2.2.1 L'ISO 45001 pour remplacer l'OHSAS
1800134
L'approche du management de la santé et de la
sécurité au travail a donné lieu à plusieurs
tentatives de normalisation au niveau international, mais sans succès.
En 1996, l'ISO envisageait le développement d'une norme de
système de management santé et sécurité au travail.
En France, une large consultation nationale, associant pouvoirs publics,
partenaires sociaux et réseaux de prévention, avait permis de
constater un consensus sur le principe d'opposition à l'idée de
normalisation sur ce sujet. Les arguments présentés
étaient qu'une norme internationale entrerait en concurrence avec la
réglementation nationale, qu'il était en outre impossible de
transposer une démarche « qualité des produits » dans
le domaine de la santé et de la sécurité au travail qui
relève du champ des relations sociales et, qu'enfin, le
développement de normes internationales risquerait de mener à une
certification qui induirait des coûts additionnels sans valeur
ajoutée.
Les oppositions conjuguées de la France et de plusieurs
autres pays tels que l'Allemagne et les États-Unis,
répétées en 2000, avaient conduit l'ISO en 2007 à
abandonner le projet de normalisation au plan international.
28 SST : Santé Sécurité au
travail
29 Qui s'appuient sur les référentiels
existants souvent normalisés
30 OIMS : Operations Integrity Management System
31 PMS : ProcessSafety Management
32 SIES : Système d'évaluation de la
Sécurité ou ISRS en anglais
33 MASE : Manuel d'Amélioration
Sécurité des Entreprises
34 Rapport Christian Dellacherie, juin
2010, membre du CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL
(CES)
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
En 2013, la révision de la norme OHSAS 18001 a conduit
à réactiver l'idée d'une norme internationale, l'ISO
45001. Une consultation publique est prévue, début 2016 pour une
adoption finale mi-2016 et une publication début 2017.Cependant, le
calendrier risque de ne pas être tenu du fait de la forte opposition qui
entoure toujours l'adoption de cette norme, notamment des syndicats
européens, qui y voient une norme dépourvue d'éthique et
de morale35.
? Les changements majeurs prévus 36:
« L'ISO 45001 intègre le concept
Plan-Do-Check-Act (PDCA) ainsi que la structure commune (HLS37) des
normes de systèmes de management ISO. Ainsi, la norme aura la même
configuration que les nouvelles normes ISO 9001 et ISO 14001. C'est un avantage
pour les utilisateurs, et cela permettra de faciliter
l'intégration de ces normes dans un système de management unique,
» explique Patrick SMINK38
l Détermination des parties intéressées et
de leurs exigences ;
l Importance donnée au leadership et à
l'engagement de la direction ;
l Compétences du personnel et autres facteurs «
humains » devant être pris en compte dans l'identification des
risques ;
l Détermination des critères de compétences
nécessaires pour le personnel ;
l Sensibilisation à la contribution personnelle à
l'efficacité du système de management de la santé et
sécurité ;
l Participation du personnel dans le processus
d'établissement des politiques de santé et sécurité
au travail, évaluations des risques, opérations et
évaluations des performances ;
l Maîtrise des processus externalisés affectant le
système de management de la santé et sécurité ;
l Management des sous-traitants et produits / matériaux
achetés.
4.2.3 Le sens des systèmes de management de
la santé-sécurité - Apports et
limites ?
Face au succès des systèmes de management de la
qualité, premier domaine à entrer dans le cadre de la
normalisation en 1987, l'idée de normaliser la gestion de la
sécurité et de la santé des travailleurs s'est donc
naturellement imposée. Des questions se posent alors sur l'apport et les
limites d'un management « produit » dupliqué au management des
travailleurs.
4.2.3.1 Les apports des systèmes de management
de la santé-sécurité
« On ne peut prétendre avoir une démarche
de prévention sans au préalable avoir mis en oeuvre un
système de management ». Monsieur François
Bonnot, Responsable sécurité du site de
STMicroelectronics Rousset.
« Les systèmes de management permettent de
réduire le plus possible « les mailles dans le filet » de
toute démarche de prévention et de réduire ainsi les
risques d'une mise en responsabilité de l'entreprise ».
Monsieur François Bonnot, Responsable
sécurité du site de STMicroelectronics Rousset.
Peu d'études traitent des apports de la mise en place des
systèmes de management de la santé-sécurité, nous
nous appuierons donc sur les conclusions d'une étude significative par
son ampleur, (6 référentiels étudiés, 18
établissements observés, 300 entretiens
réalisés)39, menée par l'institut de
prévention40 et par l'AFNOR en 2008. Dans cette étude,
83% des entreprises interrogées considèrent que le SMSST à
engendrer des progrès significatifs en matière de
sécurité. Les entreprises interrogées, voient un
réel levier pour le développement de la culture de
sécurité de l'entreprise et une aide indispensable dans le
déploiement d'un processus de prévention efficace. Elle est
perçue comme un gage de confiance pour le personnel, les clients, les
instances publiques notamment au travers de l'engagement indispensable de la
direction. Pour ces entreprises, cette démarche répond donc,
au-delà des enjeux économiques, à de réels enjeux
sociaux et humains.
Ils permettent de s'adapter, de façon ciblée et
efficace, aux évolutions des exigences des parties
intéressées.
Certains définissent cette démarche comme «
la source » d'un meilleur climat social et donc de meilleures conditions
de travail (B. Forman, 2002).
4.2.3.2 Les limites des systèmes de management
de la santé-sécurité
Dans cette même étude, Monsieur
E.Drais41relève que l'approche
standardisée d'une telle démarche peut amener une forme
de perversion qui transformerait cette approche en une approche de gestion
« rigide » ne tenant pas compte des spécificités
culturelles, sectorielles, industrielles, sociales de l'entreprise. Il voit
dans ces « standards », des modes de management
35Source : Confédération
européenne des syndicats
36 Source AFNOR : Association Française de
Normalisation
37 HLS : High Level Structure
38 Responsable service global pour l'OHSAS 18001
39 Rapport NS_275 de l'INRS
40 Groupe de travail composé de l'INRS, de la
CNAMTS et de la CARSAT
41 Docteur en sociologie, Paris Dauphine
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
théoriques, voire idéalistes, se
déconnectant ainsi de la réalité vécue par
l'organisation, et ayant pour effet à terme une démobilisation du
personnel, voire l'apparition d'une certaine forme de
taylorisme42.
Une autre limite soulignée et celle d'une approche
souvent pensée d'en-haut (approche bottom-up), ce qui a tendance
à reléguer le personnel au simple rôle d'exécutant
passif de procédures et de faire de lui un objet de contrôles
multiples et permanents. Le contrôle et le principe d'amélioration
continue recherché peuvent avoir tendance à culpabiliser le
salarié victime d'un accident de travail, ou voire faire pression sur
lui pour ne pas déclarer l'accident. Alors que le salarié est
censé en être le premier bénéficiaire, le
système de management peut aller « insidieusement » à
son encontre.
Enfin, cette étude conclut sur le fait que ce type de
démarche doit être conditionné par une forte animation du
système. Le système de management de la santé et de la
sécurité, s'il n'est pas entretenu peut ne pas porter ses fruits
en matière de sécurité, entraînant même
certains effets pervers décris ci-dessus.
5. Le système de management de
l'environnement- SME
« Le maître mot de nos relations à la nature
n'est plus la maîtrise possessive, mais la responsabilité.»
D. Bourg43 5.1 L'environnement : de la prise de
conscience au management de l'environnement 5.1.1 Environnement : un
terme qui mérite quelques précisions
La norme ISO14001 qualifie d'environnement le
milieu dans lequel un organisme fonctionne, incluant l'air, la terre, l'eau,
les ressources naturelles, la flore, la faune, les êtres humains et leurs
interrelations.
Cette dimension « écologique » peut être
complétée de façon plus concrète par la
collectivité, le voisinage qui peut être dérangé par
les nuisances d'une entreprise, la société civile (associations,
etc.).
5.1.2 L'environnement - Naissance d'une
législation
Il faudra des catastrophes écologiques d'ampleur, pour
qu'une prise de conscience se forme et gagne l'opinion publique, pour que des
lois soient votées, et que finalement apparaisse au milieu des
années 90, la notion de « système de management
de l'environnement ».44
? Quelques textes qui font l'histoire de la
législation environnementale
l 1917 : Première loi sur les établissements
classés insalubres et dangereux.
l 1961 : loi AIR : Loi n°61-842 du 2 août 1961
relative à la lutte contre les pollutions atmosphériques.
l 1964 : loi EAU : Loi n°64-1245 du 16 décembre 1964
relative au régime et à la répartition des eaux.
l 1971 : décret n°71-94 du 3 février 1971
portant création du ministère de l'environnement.
l Loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 relative à
l'élimination des déchets et à la
récupération des matériaux.
l Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la
protection de la nature.
l Loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux ICPE
(Installations classées pour la protection de l'environnement).
l Loi n° 77-771 du 12 juillet 1977 sur le contrôle
des produits chimiques.
l Loi n°90-1130 du 19 décembre 1990 portant
création de l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise
de l'énergie).
l Loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003 relative à la
prévention des risques technologiques et naturels et à la
réparation des dommages.
l Loi constitutionnelle n° 2005-205 du 01/03/05 relative
à la Charte de l'environnement qui consacre le droit de l'environnement
dans l'ordre juridique français en intégrant ses principes dans
la Constitution.
l Décret n° 2005-295 du 22 mars 2005 portant
publication du protocole de Kyoto à la convention-cadre des Nations
Unies sur les changements climatiques.
l Les lois dites « Grenelle 1 » et « Grenelle 2
» adoptées en 2009 et 2010 regroupent un ensemble d'engagement et
d'objectifs généraux à moyen et long terme dans de
nombreux domaines : bâtiment, énergie, transports,
biodiversité...
42 Consiste en une organisation rationnelle
du travail qui est divisé en tâches
élémentaires, simples et répétitives,
confiées à des travailleurs spécialisés
43Dominique Bourg, né le 11août1953
à Tavaux (France) est un philosophe français, professeur à
la Faculté des géosciences et de l'environnement de
l'Université de Lausanne.
44 Bernard Froman : Spécialiste des normes.
Président de la commission de normalisation "qualité et
management : concept et terminologie" de l'AFNOR (en 1993).
13 | P a g e
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
5.2 Les systèmes de management de
l'environnement
5.2.1 Définition d'un système de
mangement de l'environnement
Le système de management de l'environnement, est vu comme
un mode d'organisation interne qui permet de structurer une démarche
d'amélioration permanente visant à réduire les impacts
d'une entité sur l'environnement.
5.2.2 Cadre normatif du management de l'environnement
L'intensification de l'action publique en matière de
protection de l'environnement et en direction des entreprises, notamment dans
les années 80,s'est présentée sous la forme de
réglementations techniques préconisant des niveaux de rejets ou
des technologies plus respectueuses de l'environnement, obligeant les
industriels à de lourds investissements en dépollution.
Malgré ces investissements coûteux, les industriels n'ont pas
réussi pour autant, à restaurer leur image auprès du
public. De ce bilan, ils ont décidé de multiplier les
démarches volontaires.
En 1993, paraît le Règlement de la
Communauté Européenne « permettant la participation
volontaire des entreprises du secteur industriel à un système
communautaire de management environnemental et d'audit », dit
Règlement Éco-audit.
Sur le même thème, une norme internationale est
publiée en 1996, sous la référence ISO 14001 «
système de management environnemental ».
5.2.2.1 ISO 14001
Editée en 1996, révisée en 2004, la norme
ISO 14001 s'adresse à toutes les entreprises et organisations, de toutes
les tailles et de tous les secteurs d'activité. Son objectif initial est
de mettre en place un système de management environnemental souple et
transversal, permettant la prise en compte exhaustive des impacts sur
l'environnement et la mise en conformité réglementaire.
? En septembre 2015 est prévue la sortie d'une
nouvelle version de la norme ISO 14001.
« Toutes les normes ISO sont réexaminées
tous les cinq ans afin d'établir s'il est nécessaire de les
réviser pour qu'elles gardent toute leur actualité et leur
pertinence pour le marché. La future norme ISO 14001:2015
répondra aux toutes dernières évolutions et sera
compatible avec d'autres systèmes de management comme celui de la norme
ISO 9001 »45.
? Les principaux changements concernent :
l L'importance accrue du management environnemental dans les
processus de planification stratégique de l'organisation.
l Une plus grande focalisation sur le rôle de la
direction.
l L'introduction d'initiatives proactives pour préserver
l'environnement de tout préjudice et toute dégradation, telles
que l'utilisation de ressources durables et l'atténuation des effets du
changement climatique.
l L'introduction de la notion d'amélioration de la
performance environnementale
l L'adoption d'une perspective de cycle de vie pour aborder les
aspects environnementaux.
l L'introduction d'une stratégie de communication.
5.2.2.2 EMAS: Eco-Management & Audit Scheme
EMAS, Eco-Management and Audit Scheme, ou
système de management et d'audit environnemental, est un
règlement européen d'application volontaire, permettant à
tout type d'organisation d'évaluer, de publier et d'améliorer sa
performance environnementale.
Entré en vigueur en 1995, étendu dès 2001
à tous les secteurs économiques et aux services publics, le
règlement permet depuis 2010, l'enregistrement d'organisations
situées en dehors de l'Union européenne, ouvrant ainsi la voie
à une reconnaissance internationale.
Un enregistrement EMAS nécessite une stratégie
et un plan d'action répondant aux principaux enjeux environnementaux, la
réalisation d'un audit et la validation d'une déclaration
environnementale par un vérificateur accrédité.
? L'EMAS est plus contraignant que l'ISO 14001, elle requiert
notamment :
l L'identification des aspects environnementaux liés aux
procédures d'achats ;
l L'analyse des impacts environnementaux qui exige une prise en
compte complexe de la biodiversité ;
l L'analyse des aspects environnementaux qui doit inclure
également : - Les problèmes liés au transport ;
45 Source site internet ISO
14 | P a g e
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
- Les questions relatives aux produits ;
- Les aléas liés aux investissements ;
- Les résultats obtenus et les pratiques observées
en matière d'environnement par les sous-traitants et les
fournisseurs.
A la différence de l'ISO 14001, l'EMAS contraint les
entreprises à établir une communication extérieure avec le
public : une déclaration doit être établie et une fois
validée par un vérificateur agréé, cette
déclaration est mise à disposition du public, et notamment des
collectivités locales et des clients.
5.2.3 Le sens des systèmes de management de
l'environnement- Apports et limites ?
Au fur et à mesure de la diffusion du management
environnemental dans les entreprises, les travaux évaluant son
efficacité tendent à se développer. Ils restent
néanmoins assez rares et je m'appuierai donc sur un article de
l'INSEE46 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 411, 2008.
5.2.3.1 Les apports des systèmes de management
environnementaux
Les systèmes de management environnementaux permettent
d'arriver à la maîtrise des impacts environnementaux, des
exigences réglementaires associées au produit ou à la
prestation.
Au-delà de la maîtrise des risques liée aux
autorisations réglementaires d'exploitation et à la
responsabilité juridique de l'entreprise, cette démarche permet
d'anticiper les risques d'obsolescence de produit/process liés aux
futures contraintes réglementaires. Un système de management
environnemental offre donc de nombreux avantages, en termes d'image
envoyée à ses parties intéressées, de mise en
conformité réglementaire, de coûts liés aux impacts
environnementaux, de risques juridiques. L'étude de l'INSEE montre que
les entreprises certifiées ISO 14001 ont réduit leur consommation
d'eau de 8%, suivie ensuite d'une diminution progressive des émissions
de dioxyde de carbone ainsi que des consommations de combustibles.
5.2.3.2 Les limites des systèmes de management
environnementaux
Le système de management de l'environnement rencontre
parfois des difficultés de mise en place car l'entreprise doit
être capable de maîtriser ses impacts les plus significatifs. Le
système de management peut alors ne pas mettre en évidence la
nécessité d'une remise en question globale, comme par exemple
l'implantation inappropriée d'un site de production. Enfin, les
entreprises avancés dans cette démarche trouvent peu d'axes de
progrès et, pour poursuivre leur démarche d'amélioration
continue, sont contraintes de recourir à des actions chronophages pour
un gain limité.
6. Le système de management de
l'énergie - SMé ou SMen
« Le 21e siècle sera celui de la descente
énergétique »Fabrice Flipo47.
« Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun,
mais pas assez pour la cupidité de tous. » Gandhi
6.1 L'énergie : des enjeux planétaires
au management de l'énergie 6.1.1 Energie : Définition48
Le mot énergie vient du latin « energia
», lui-même issu du grec ancien « enérgeia »,
qui signifie « force en action ». L'énergie définit la
capacité d'un système à modifier un état.
L'énergie caractérise la capacité à
fournir du travail, à donner du mouvement ou à élever la
température. Elle est obtenue par la combustion de carburants ou de
combustibles (pétrole, essence, gazole, fioul, gaz, charbon, bois,
etc...), l'utilisation de l'électricité ou de forces naturelles
comme le vent ou l'énergie solaire.
L'énergie peut donc se présenter sous plusieurs
formes qui peuvent se transformer ; par exemple, production
d'électricité à partir du gaz, de pétrole ou de
charbon dans une centrale thermique ou le chauffage d'une maison à
partir d'électricité ou de fioul domestique.
6.1.2 Energie : le contexte réglementaire
L'efficacité énergétique49
aujourd'hui n'est plus une option. Les enjeux environnementaux, le coût
des consommations énergétiques mais également le contexte
réglementaire sont là pour nous en convaincre.
46 INSEE : Institut national de la statistique et des
Etudes Economiques
47 Fabrice Flipo : Philosophe français des
techniques et des sciences
48 Source : site du ministère du
développement durable
49L'efficacité
énergétique est le rapport entre l'énergie
directement utilisée (dite énergie utile) et l'énergie
consommée.
15 | Page
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Pour les grandes entreprises, la réalisation d'un audit
énergétique50, tous les 4 ans, sera obligatoire
à partir du 5 décembre 2015. Le périmètre de
l'audit doit couvrir 80% de la facture énergétique de
l'entreprise (par dérogation, ce taux est abaissé à 65%
jusqu'au 5 décembre 2015). Les activités de ce
périmètre non couvert par un SMé certifié ISO 50001
doivent faire l'objet d'un audit énergétique. Ainsi, si toutes
les activités du périmètre font l'objet d'un
système de management de l'énergie certifié, l'entreprise
est exemptée de l'obligation d'audit énergétique.
Comme pour l'environnement, Le protocole de Kyoto, les
lois« Grenelle 1et 2 » ont permis une prise de conscience universelle
et définissent un nouveau cadre réglementaire.
6.2 Les systèmes de management de
l'énergie
6.2.1 Définition d'un système de
management de l'énergie
Un système de management de l'énergie a pour
objectif d'aider les organisations (entreprises, autorités,
institutions, de droit public ou privé...) à développer
une gestion méthodique de l'énergie. Il est l'approche
privilégiée pour faire face à l'augmentation durable des
prix de l'énergie et des risques liés au changement
climatique.51
6.2.2 Cadre normatif du management de
l'énergie
Les systèmes de management de l'énergie sont
nés au nord de l'Europe. La Suède et l'Irlande ont
développé leur propre norme, respectivement en 2003 et 2005. En
Irlande, une réduction de 8%, au bout de 2 ans, de la consommation
d'énergie des entreprises ayant adopté un système de
management de l'énergie, a été enregistrée lors
d'une étude menée par le Sustainable Energy Authority of
Ireland52.
Face à ce succès, la norme EN 16001 «
management de l'énergie » a été
élaborée et publiée en 2009.
C'est dans ce contexte et devant ces résultats positifs
que L'ONUDI (Organisation des Nations Unis pour le Développement
Industriel) a poussé pour la création d'une norme internationale
et a chargé l'ISO pour sa mise en oeuvre. La norme ISO 50001 relative au
système de management de l'énergie, largement inspirée de
la norme américaine MSE 200053 et de la norme EN 16001
annulée en 2012, a été publiée en 2011.
6.2.3 Quelle est la principale différence entre
l'ISO 14001 et l'ISO 50001 ?
L'ISO 14001 aborde l'énergie au sens de
ressources naturelles et d'impact environnemental, avec l'objectif de limiter
cet impact. L'ISO 50001 se situe au-delà de cette
problématique en proposant une approche plus spécifique. Elle
aborde le domaine de l'énergie en termes d'efficacité
énergétique et de réduction des consommations, donc des
coûts.
6.2.4 Les exigences spécifiques de la norme iso
50001 ? Conception et Achats
l Un chapitre d'exigences sur la Conception
l Un chapitre d'exigences sur les Achats
? La Revue énergétique
l analyser les usages et la consommation
énergétiques :
- identifier les sources d'énergie actuelles ;
- évaluer les usages et la consommation
énergétiques passés et présents.
l Identifier les secteurs d'usage énergétique
significatifs :
- identifier les installations, équipements,
systèmes, procédés, personnels et tout facteur pertinent
ayant un impact
significatif sur les usages et la consommation
énergétiques ;
- déterminer la performance énergétique
actuelle des installations, équipements, systèmes et
procédés liés aux usages
énergétiques
significatifs identifiés ;
- estimer les usages et la consommation
énergétiques futurs ;
- identifier, hiérarchiser et enregistrer les potentiels
d'amélioration de la performance énergétique.
50L'audit énergétique
permet de mesurer la performance énergétique
51 Source AFNOR
52 Agence gouvernementale Irlandaise pour
l'énergie
53 MSE 2000 : Norme américaine sur
l'énergie- Management System Energy.
16 | P a g e
7. Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Choix des
référentiels54
« Le référentiel choisi pour
décliner son système de management doit être un guide au
service d'une politique »55
Nous constatons trop souvent que la renommée du
référentiel (normatif ou pas) est l'élément central
d'adoption d'un référentiel par rapport à un autre, alors
qu'il semble évident que celui-ci doit s'adapter aux
spécificités culturelles, sectorielles, à la taille et aux
objectifs de l'entreprise. En effet, l'expérience montre que les
entreprises ont tout intérêt à adopter un
référentiel « maison », notamment au travers des
référentiels existants56.
Le choix d'un référentiel existant unique n'est
pas un passage obligé. Ainsi, l'entreprise peut combiner les
caractéristiques de différents référentiels, que
ceux-ci puissent servir de base à une certification ou non.
On pourra noter que les PME/TPE optent souvent pour une
démarche progressive avec, pour première étape, un
référentiel minimum et personnalisé qui leur permet
d'enclencher le processus de progression permanente.
Notons enfin, que certaines entreprises sont contraintes
d'adopter les référentiels imposés par leurs clients ou
bien par le secteur d'activités dans lequel ils évoluent ou
envisagent d'évoluer.
8. Pourquoi faire certifier son système de
management ? 8.1 Principaux avantages relevés par les industriels
De nombreux chefs d'entreprise voient de nombreuses raisons
à se faire certifier par un organisme Tierce-Partie.
Bien souvent, la certification est dictée par des
contraintes commerciales. L'accroissement des contraintes
réglementaires, la multitude de parties prenantes, la pression
concurrentielle sont aussi cités comme des facteurs de motivation.
Certains dirigeants annoncent des raisons plus pragmatiques et
voient une valeur ajoutée dans le fait de solliciter une Tierce-Partie
réputée pour auditer son système de management.
Un autre argument important en faveur de la certification
réside sur le constat que le déploiement et la certification d'un
système de management démontrent à vos parties prenantes
que vous êtes engagés sur la voie de l'amélioration
continue des performances.
Enfin, la certification paraît avoir vocation à
constituer un outil de progrès donnant du sens à l'action avec
une exigence d'amélioration continue et de mesure des efforts accomplis
sur la base d'indicateurs précis et adaptés. Le regard
extérieur sur l'organisation au travers des audits
réalisés qui sont porteurs de conseil, contribue à
l'identification des voies de progrès.
8.2 Principaux inconvénients relevés par
les industriels
Les deux principaux inconvénients liés à la
mise en place d'un système de management selon les normes ISO/OHSAS sont
le coût et le temps à consacrer à la mise en place
et à la gestion d'un tel système (réalisation de
l'état des lieux, détection des non-conformités,
définition des programmes d'actions, suivi, rencontre des
différents consultants, formations, campagnes de sensibilisation,
etc.).
Un autre point est très peu soulevé et concerne la
mesure de la performance. Les entreprises sont certifiées pour leur
conformité à la norme et non réellement sur leur
performance. Ce défaut d'évaluation de la performance, met donc
au même niveau de perception des parties prenantes, une entreprise ayant
une forte performance environnementale, obtenue au prix de forts
investissements et une entreprise qui se contenterait de s'améliorer
continuellement, même de façon « peu significative ».
« Les systèmes de management ISO14001, ISO50001,
EMAS, OHSAS 18001 sont de très bons outils pour mettre en oeuvre un
processus d'amélioration continue des performances environnementales
d'un site industriel. Cependant, je déplore que ces systèmes de
management n'intègrent pas suffisamment la performance
intrinsèque de chaque site industriel, ainsi, aucune
différentiation ne peut s'établir entre deux sites
certifiés mais atteignant des performances environnementales très
différentes »Jean-Maurice Ramirez,
Responsable Environnement site STMicroelectronics Rousset, 2015.
8.3 L'impartialité des cabinets d'audit en
question !
« Les auditeurs étant payés par
l'entité auditée, ne sommes-nous pas dans le conflit
d'intérêts ? Il semblerait que de fait, le conflit
d'intérêts soit une caractéristique structurelle de tout
système de conformité à des normes privées
»57.
54 Ici, le référentiel désigne un
texte sur lequel un organisme peut appuyer son système de management
55GIBEAULT ; GAUTHY ; BERNARD "Les clés de
la santé-sécurité au travail. Principes et méthodes
de management". Afnor, 2004 56J.Campon Docteur « Sciences et
Génie des Activités à Risques »
57C.Richard, professeur associé
ESSEC, 2003, Revue Française de gestion - Edition Lavoisier
17 | Page
Face à ce constat, l'ISO a été contrainte de
sortir une norme spécifique, l'ISO 17021 :2011.
L'ISO 17021:2011 spécifie
les principes et les exigences relatifs à la compétence, à
la cohérence et à l'impartialité lors des audits et lors
de la certification de systèmes de management de tous types (par exemple
systèmes de management de la qualité ou systèmes de
management environnemental) et relatives aux organismes fournissant cette
activité. Les organismes de certification conformes à l'ISO
17021:2011 ne sont pas tenus de proposer tous les types de certification de
système de management.
9. Conclusion : Les systèmes de management et
la certification
De par ma relative méconnaissance du sujet et ce de
façon pragmatique, il m'était indispensable d'étudier,
avant de me lancer dans cette mission d'intégration, les
différents concepts séparément, afin de comprendre ce qui
a poussé à l'émergence de cette nouvelle forme de gestion
que sont les systèmes de management. Cette partie m'a permis d'envisager
les systèmes de management comme un outil essentiel, voire indispensable
dans la performance de l'entreprise.
« Un avant et un après dans ma perception des
systèmes de management ».
Professionnel depuis une quinzaine d'année, j'ai toujours
eu le sentiment que les systèmes de management étaient simplement
adoptés par les entreprises comme outils de communication pour
satisfaire leur égo et contenter leur client. Ce sentiment n'est bien
évidemment pas sans fondement et témoigne de certaines pratiques
dont j'ai pu être le témoin, comme, et je prendrai un exemple
parmi tant d'autres, celle de réactiver, la veille d'un audit de
certification, les systèmes de management jusqu'ici somnolents, nous
rendant complices d'une grande supercherie à laquelle prenait largement
part les auditeurs qui, et cela n'engage que moi, sont trop souvent
recrutés dans le domaine de la qualité et sans doute trop
rarement dans celui de la prévention.
Autre point, dans ce formalisme que semblait imposer les
systèmes de management, il m'était difficile de concevoir que
l'on pouvait dupliquer les démarches« qualité produits
»à la santé-sécurité au travail ou même
à l'environnement, similitude d'approche qui ne faisait
qu'accroître ma méfiance.
Bien que développés sous la pression des parties
prenantes, qui sans elles, n'existeraient sans doute pas, je me rends compte
aujourd'hui, au travers de mes recherches et des débats qui ont
jalonnés cette mission, que les systèmes de management sont
aujourd'hui « vitaux » pour les entreprises, notamment les plus
petites ou les plus fragiles, et répondent aux besoins de structuration
des processus engagés de maîtrise des risques.
La certification, quant à elle, bien que parfois
essentielle, ne doit pas être une finalité en soi, au risque de se
tromper d'objectifs et de rendre le système contre-productif. Je ne vais
pas revenir sur l'impartialité et la compétence des auditeurs qui
me laissent, encore, très perplexe.
« Les systèmes de management répondent
à une logique de bon sens », Naouar Foad,
2015.
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
18 | P a g e
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Systèmes de management ou
Système de management- Le SMI
Comme nous avons pu le voir et l'étudier dans la partie
précédente, l'apparition des systèmes de management a
été l'une des réponses donnée à la
maîtrise des exigences liées à la gestion de la
qualité, à la gestion environnementale et de la santé et
enfin à la gestion de la sécurité. Si chacun de ces
aspects a fait l'objet d'une prise en compte individuelle et spécifique,
nous assistons aujourd'hui à une volonté de rapprochement, qui a
pour objectif la définition d'un concept unique de management
intégré et ainsi tendre vers une gestion globale des risques. On
entre dans une perspective nouvelle pour les entreprises dans leur
démarche de performance et de maîtrise des risques.
Alors que de nombreux ouvrages parlent du management et des
différents systèmes de management, il semblerait que peu d'entre
eux traitent jusqu'à présent de systèmes de management
intégré et encore moins d'intégration.
J'essaierai donc dans une première partie, appelée
« généralités », de faire le point sur les
concepts développés de mis en place d'un système de
management intégré. Je décrierai, et ce dans le cadre de
la littérature, les apports et les limites d'un tel système et
traiterai ensuite de la stratégie d'intégration des
systèmes de management abordées.
Dans une deuxième partie, je présenterai l'approche
retenue pour nos travaux d'intégration et déclinerai les actions
réalisées.
10. Généralités sur les
systèmes de management intégré - SMI
10.1 Intégration, de quoi parle-t-on ?
D'après le Larousse,
l'intégration« consiste à
assembler les différentes parties d'un système et à
assurer la compatibilité ainsi que le bon fonctionnement du
système complet. C'est aussi la coordination des activités de
plusieurs organes, en vue d'un fonctionnement harmonieux réalisé
par plusieurs centres décisionnels ».
Quelques définitions retenues du Système
de Management Intégré.
"Pour que ce soit un SMI, il faut qu'il repose sur une
politique, une organisation, une méthode et des outils »,
explique Gabriel Ullmann58, auteur du Traité de Management
Intégré.
Un système de management intégré permet de
combiner et harmoniser plusieurs systèmes de management afin de
favoriser le management transversal et gagner en efficacité.
(AFNOR)
Il désigne une démarche volontaire qui regroupe au
sein d'un même système, le management de la qualité, de la
sécurité et de l'environnement, auxquels peuvent s'ajouter des
composantes d'éthique, de développement durable et du management
de la direction (management financier, des ressources humaines,...).
(Dictionnaire environnement et développement
durable).
Ce système de management regroupe les parties communes de
ces sous-systèmes sans altérer les spécificités
propres à chacun d'entre eux. (Dictionnaire environnement et
développement durable).
4 L'intégration des systèmes de management peut se
faire à des degrés divers59, on parlera de :
l Systèmes « harmonisés » :
Systèmes ayant des dispositions communes, autant que possible, et des
dispositions spécifiques
qualité-sécurité-environnement.
l Systèmes « imbriqués » :
Systèmes ayant des éléments qui se recouvrent
partiellement (exemple des pyramides documentaires distinctes mais ayant des
parties communes).
l Système « commun » : cas des
éléments de management traités de la même
manière (exemple : revue de direction commune à la
qualité, à la sécurité, et à
l'environnement).
l Système « global » : Système
qui s'applique à un ensemble d'activités et de
sous-systèmes.
Notons enfin, qu'un système « intégré
» ne veut pas nécessairement dire « système unique
» avec un seul manuel, un seul jeu de procédures et d'instructions.
La mise en oeuvre et la conception d'un SMI est adaptable en fonction des
besoins et des exigences du site et de ses partenaires.60
On verra plus loin, dans le S11.2, que
plusieurs auteurs définissent aussi les niveaux d'intégration.
58 Gabriel Ullmann : Docteur - Ingénieur en
environnement 59Froman.B, Construire un système
intégré : édition AFNOR 60 ISO, 2008
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
10.2 Objectifs recherchés à la mise en
place d'un SMI
« Une entreprise s'engage dans un SMI pour des raisons de
rationalisation, pour une recherche d'efficacité qui, avec le temps,
devient l'efficience : le SMI est un fabuleux moyen d'optimiser son SM »
Stéphane Mathieu.61
Les objectifs recherchés, selon l'AFNOR, pour justifier
l'engagement d'une telle démarche sont :
l Le souci de simplification de l'organisation de l'entreprise,
en évitant toute superposition ou incohérence des systèmes
;
l La volonté de fiabiliser ce fonctionnement quelles que
soient les évolutions futures des référentiels et des
exigences et donc de stabiliser les méthodes de management ;
l L'optimisation des processus et des ressources au travers de
la maîtrise des risques ;
l La nécessité de prendre en compte les besoins et
attentes de toutes les parties intéressées (clients,
actionnaires, partenaires, personnel, collectivités locales, pouvoirs
publics, riverains, banques et assurances, etc.).
D'après une enquête menée par
l'AFAQ62 auprès des entreprises, les principaux avantages de
la démarche peuvent être chiffrés et classés ainsi
:
l Améliorer l'organisation de l'entreprise (91%) ;
l Informer et former les employés de manière plus
pertinente (85%) ;
l Faciliter la communication interne (82%) ;
l Augmenter l'implication du personnel (81%) ;
l Alléger le système documentaire (81%) ;
l Optimiser les coûts (80%) ;
l Atteindre la qualité totale (80%) ;
l Améliorer l'image de l'entreprise (72%) ;
l Diminuer le nombre d'audit (68%).
10.3 Les freins à l'intégration des
systèmes de management63
Avant de se lancer dans une démarche
d'intégration, il est important d'identifier les freins éventuels
à la mise en place d'une telle démarche :
l la lourdeur : en fonction du nombre de
référentiels, de la taille de l'organisation à certifier,
du niveau de maturité existant, le travail d'intégration peut
représenter une charge de travail très importante,
l la complexité : la vision globale du SM par
l'intégration des normes peut aussi nous confronter à un niveau
de complexité non négligeable dans sa mise en oeuvre,
l l'expertise : il est important de disposer dans
l'organisation ou avec l'aide de consultants d'un niveau d'expertise suffisant
dans les domaines concernés afin de garantir une productivité
suffisante dans les livrables du projet,
l la capacité à travailler en équipe
: il est important de faire participer toutes les parties prenantes au projet
afin d'en garantir l'adoption et la représentativité,
l le pilotage et la mise en oeuvre des processus : cette
approche nécessite le besoin de prise de décision et de
définition des responsabilités ce qui n'est pas toujours
aisé. Définir un responsable unique du SMI est une étape
primordiale,
l l'intégration des parties spécifiques non
intégrées comme dans le domaine de l'environnement,
l le chevauchement et la concurrence des
référentiels qui peut nécessiter parfois une analyse
plus difficile afin de définir la position finale à adopter,
l la résistance au changement,
l la compétition interne qui fait prévaloir
l'intérêt individuel sur l'intérêt
général.
10.4 Les normes de management intégré
à travers le monde
L'intégration des différents systèmes de
management ne bénéficie toujours pas d'une norme internationale.
Néanmoins, on pourra noter la volonté de l'ISO de définir
des structures communes entre les différentes normes facilitant la
démarche d'intégration. Les nouvelles versions des normes
ISO9001, ISO14001 et ISO45001, prévues en 2017, en sont les parfaits
exemples.
Certains pays ont développé leur propre norme de
système de management intégré comme l'Australie et la
Nouvelle Zélande, qui conjointement, ont sorti la norme AS/NZS 4581
« Management System Integration ». L'ISO 31000, qui n'est toujours
pas « certifiable », s'appuie beaucoup sur cette norme.
D'autres pays comme le Danemark ou bien l'Espagne ont aussi
développé leur standard.
61 Responsable régionale Aquitaine du groupe
AFNOR
62Afaq : Association Française pour
l'Amélioration et le Management de la Qualité - Enquête
menée en 2005
63VIRMAUX C., 2009. Systèmes de management
intégré. Université d'Orléans, Cours, 34 p
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Certains référentiels privés ou
spécifiques, tels que le SIES, le MASE entre autres, englobent
différents domaines dans leur champ d'application (souvent SST + E).
11. L'intégration des systèmes de
management : comment faire ?
Les S 11.1 et S 11.2
s'inspirent de travaux remarquables réalisés par
les chercheurs de l'université CADI AYYAD- Faculté des Sciences
Juridiques, Economiques et Sociales de Marrakech.64
11.1 Stratégie
d'intégration
11.1.1 Stratégie d'intégration selon
S.Karapetrovic65 & W.Willborn66
Selon les auteurs, il existe plusieurs stratégies
possibles que l'on peut appliquer pour atteindre un système de
management intégré. Ces stratégies dépendent des
systèmes de management déjà en place, mais aussi des
systèmes de management jugés nécessaires.
l Les quatre approches telles que définies par ces
auteurs sont les suivantes :
- Un système de management de la qualité (SMQ) en
premier, puis les autres : C'est la voie la plus commune puisque un nombre plus
large d'entreprises disposent d'un SMQ.
- Un système de management environnemental (SME) en
premier, puis intégration au SMQ : Utilisé par les entreprises
sous fortes contraintes environnementales.
- SMQ et SME simultanément, puis les autres : cette
stratégie est possiblement limitée aux organisations n'ayant mis
en oeuvre aucun système de management.
- Fondements communs du SMI, puis modules du SMI : Le processus
commence par l'identification et le développement des
éléments communs, suivis par l'incorporation des facteurs
spécifiques des modules.
11.1.2 Stratégie d'intégration selon
A.Labodova67 Pour l'auteur, l'intégration peut
se faire de deux façons :
l Introduction des systèmes individuellement, suivie de
leur intégration.
l Mise en oeuvre d'un SMI dès le début. Dans ce
cas, une méthodologie basée sur l'analyse des risques est
développée par l'auteur. Le risque est ici facteur
d'intégration.
? Fournir les ressources et maîtriser les
risques
Les risques pour l'entreprise dépendent de la
satisfaction ou non des exigences spécifiées de ses clients ou de
la réglementation, aux maladies professionnelles et aux accidents du
travail de ses collaborateurs ou bien encore aux pollutions
générées par ses processus.
Pour réussir à intégrer, dans un
seul système de management, des réponses adéquates face
à ces enjeux interdépendants, l'entreprise n'a pas d'autres
choix que de procéder à une analyse intégrée de ses
risques.68(Annexe 12.)
La définition du risque dans un management
intégré pourra être la suivante : « Un
événement soudain ou différé pouvant
entraîner une non-satisfaction des besoins et attentes d'une des parties
intéressées ».
L'intégration par analyse intégrée des
risques, s'attache aux processus tels que définis dans le management
qualité. Ici, le risque est le facteur d'intégration : risque
pour l'environnement, risque sur la santé-sécurité des
salariés, risque de pertes financières. Par cette approche, on
cherche à réduire le risque opérationnel.
Si on revient sur la norme AS/NZS 4581 « Management System
Integration », vu au S 10.4, l'approche qui y
est décrite, est similaire à celle proposée par l'auteur.
Pour aller encore plus loin, elle est similaire aussi à celle
décrite par le référentiel SIES développé
par DNV (§4.2.2). Elle se rapproche forcément aussi de la
démarche décrite par l'ISO31000.
64LallaHind LAGDIM SOUSSI, Docteur en science de
gestion, Revue francophone du management de projet, 2013, N°121
65Department of Mechanical Engineering, University of
Alberta, Edmonton, Alberta, Canada
66Faculty of Management, University of Manitoba,
Winnipeg, Manitoba, Canada
67Technical University of Ostrava Institute of
Environmental Engineering
68Référence guide AC X50-200
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
11.1.3 Stratégie d'intégration selon
G.Wilkinson & G.W Dale- 69
Les auteurs proposent une intégration des systèmes
par la qualité totale (TQM)70 par l'utilisation des
ressources intégrées (ressources humaines, équipements,
outils et techniques, informations et documentation, formation) pour obtenir la
satisfaction de toutes les parties prenantes.
11.2 Les niveaux
d'intégration
Il représente dans quelle mesure l'intégration des
systèmes de management s'effectue à différents niveaux de
l'organisation.
Niveau d'intégration71
: niveau auquel une organisation utilise un seul système de management
pour couvrir de nombreux aspects organisationnels et répondre aux
exigences de plusieurs normes de système de management.
L'intégration s'applique à la capacité du système
de management à intégrer la documentation, les
éléments appropriés du système de management ainsi
que les responsabilités, en relation avec au minimum 2 ensembles de
critères d'audit ou normes.
11.2.1 Niveaux d'intégration selon
S.Karapetrovic(2002-2003) L'auteur présente 3 niveaux
d'intégration possibles :
l L'intégration au premier niveau concerne
l'intégration de la documentation, à savoir un manuel commun avec
des procédures spécifiques requises par les différents
domaines du SMI.
l Le deuxième niveau concerne l'alignement des
principaux processus, objectifs et ressources.
l Le troisième niveau consiste en la
création d'un système global qui fait perdre l'identité
propre de chaque système de management.
11.2.2 Niveaux d'intégration selon I.A
Beckmerhagen72(2004)
Une idée très similaire à celle de
S.Karapetrovic est présentée par I.A Beckmerhagen au travers 3
degrés d'intégration :
l Harmonisation : les entreprises ont
intégré la documentation à un niveau partiel.
l Coopération : les entreprises ont partiellement
intégré la documentation, les audits internes et les ressources.
Ce degré d'harmonisation va encore plus loin, parce que les entreprises
ont intégré des audits internes et les ressources humaines, qui
sont considérés comme des éléments importants dans
le processus d'intégration.
l La fusion : cela a lieu lorsque la pleine
intégration de la documentation, des ressources et des procédures
est atteinte.
11.2.3 Niveau d'intégration selon T.H
Jorgensen73 (2006)
L'auteur a défini trois niveaux différents de
l'intégration basés sur la synergie entre le client (management
de la qualité), le produit (management environnemental) et la
responsabilité sociale des entreprises :
l Le niveau de correspondance : ce niveau met l'accent
sur les aspects du système grâce à la compatibilité
accrue entre les normes.
l Niveau générique de l'intégration
: Dans ce niveau, on se concentre sur les processus
génériques ou la coordination des processus du cycle de
management. Les normes ISO 9001, ISO 14001, ISO 50001 ou bien OHSAS 18001 sont
génériques, car elles peuvent être appliquées
à tous les secteurs et dans toute organisation.
l Le niveau d'intégration : Il s'agit d'un niveau
plus ambitieux que les deux précédents qui aboutit à
l'enracinement interne du SMI et à l'interaction externe avec les
parties intéressées.
11.3 Définition de l'approche
d'intégration choisie
Les références vues dans les paragraphes
précédents permettent d'entrevoir au moins trois vecteurs
d'intégration possibles.
l Un vecteur d'intégration « par les risques
»
l Un vecteur d'intégration « par processus »
l Un autre vecteur « par similitude ».
69Manchester School of Management, University of
Manchester Institute of Science and Technology, Manchester, UK
70 TQM - Total Quality Management - Concept né
au Japon
71 Définition de l'IAF : International
Accreditation Forum
72 Auteur et ingénieur allemand
73 Department of Development and Planning, Aalborg
University
22 | P a g e
Processus de réalisation
Processus de management
Processus support
11.3.1 Intégration par
processus
Cette stratégie est présentée par
A. Labodova au § 11.1.2. Bien que le périmètre
d'intégration de la mission ne prenne pas en compte le système de
management de la qualité, il m'est paru nécessaire de faire un
point sur cette approche. L'idée est de voir dans quelle proportion nous
pourrions intégrer les exigences environnementales,
santé-sécurité et énergie dans tous les processus
de l'entreprise. En sachant que certaines exigences réglementaires ou
des parties prenantes liées à la
santé-sécurité, l'environnement et l'énergie sont
déjà intégrées dans des processus de
réalisation tels que les processus « achat » ou bien de «
maintenance » de ST.
La notion de processus : un
processus est un ensemble d'activités corrélées ou
interactives qui transforme des éléments d'entrée en
éléments de sortie.74
Processus de management : Processus
lié au déploiement de la politique, à
l'amélioration de l'efficacité du Système de Management,
à l'accroissement de la satisfaction client.
Processus support : Processus qui
contribue au succès des processus de réalisation, leur fournit
les moyens d'un bon déroulement.
Processus de réalisation : Processus qui
contribue directement à la réalisation du produit ou d'un
service, Processus qui a un impact direct sur la satisfaction du client,
Processus qui est mis en oeuvre pour répondre aux besoins du client et
lui fournir le produit / service attendu.
|
|
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
L'approche processus globale permet d'intégrer
l'écoute des besoins et attentes de l'ensemble des parties
intéressées avec la prise en compte des aspects qualité,
sécurité, environnement et énergie.
L'analyse des processus permettra à l'organisme
d'identifier les différents points critiques (impact significatif sur
l'environnement, risques pour la santé et la sécurité des
salariés, non satisfaction des clients...) qui définiront par la
suite les programmes et objectifs communs en termes de qualité,
sécurité, environnement et énergie.
L'approche processus peut être utilisée
comme fil conducteur pour la réalisation de l'analyse environnementale
et l'identification des dangers et faire l'objet parfois de méthodes
communes tout en gardant leurs finalités.
Dans une vision globale, il faut manager l'entreprise et
non la qualité seule, l'environnement ou la sécurité.
À terme, il ne faut parler que de «système de
management» : ceci permettra d'inclure toutes les activités y
compris celles liées à la finance, par exemple. Ainsi, la
représentation globale des processus selon une cartographie ne doit pas
décrire les exigences d'un référentiel mais
refléter le fonctionnement réel de l'entreprise sans
préjuger des éventuels impacts Q, S et E qui seront
examinés dans une étape suivante.75
Eléments entrants : Exigences de toutes
les parties
Eléments entrants :
Processus : transformation qui ajoute de la valeur avec des
risques et crée des nuisances
Processus :
transformation qui ajoute de la valeur
ajoutée
Eléments sortants
:
Résultats
intentionnels et non
intentionnels
Eléments
sortants :
Résultats
clients
Figure 11 : du concept « processus qualité
» au concept « processus intégré »
l Intégration processus par le vecteur de
l'analyse des risques :
Cette partie a été abordée au
§11.1.2, nous n'allons donc pas développer ici l'approche
de l'auteur A.Labodova, cependant il me paraît utile de revenir sur une
norme, abordée par Monsieur Bouissou Stéphane76, en
2éme année de Master PRNT, qui semble ne pas encore être
considérée à sa juste valeur, l'ISO 31000 ou le management
des risques, qui représente à mes yeux une réelle
opportunité de stratégie d'intégration. L'ISO 31000
préconise que le management du risque soit
intégré à l'ensemble des processus organisationnels de
l'organisme, cette nouvelle notion de processus organisationnel étant
à interpréter comme le rassemblement des processus de management,
des processus support et des processus opérationnels. La norme insiste
parallèlement sur la nécessité d'intégrer le
management du risque au processus de décision. Cette norme dite «
chapeau » permettra de gérer de façon globale, le management
des risques.
74ISO 9000
75 Référence guide AC X50-200 : Bonnes
pratiques « intégration »
76 Innovation & Risk Manager chez Pop-Up
(concept de maison en Kit (bois))
23 | P a g e
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Figure 12 : Processus ISO 31000
L'ISO 9001 dans sa version 2015, qui sera publiée en
septembre prochain, semble avoir opérée un tournant dans sa
démarche de gestion des risques qui va être explicitement
introduite dans le chapitre planification77. Reste cependant
à savoir quels seront les domaines pris en compte !
Une approche processus qui demande beaucoup de ressources et
de temps. Elle ne sera pas donc retenue mais pourrait être
utilisée dans une logique d'intégration plus poussée de
l'ensemble des systèmes de management.
11.3.2 Intégration par
similitude
11.3.2.1 Eléments communs pouvant faire l'objet
d'une pratique commune
On constate qu'il existe une réelle compatibilité
entre les différents référentiels étudiés,
affichée dans les principes et traduite dans les textes. Les prochaines
normes ISO 9001 pour la qualité, l'ISO 14001 pour l'environnement, ISO
45001 pour la sécurité (remplacera l'OHSAS 18001 en
201678) et l'ISO 50001 pour l'énergie feront l'objet de
points d'ancrage supplémentaires en adoptant la structure HLS (High
Level Structure) qui permettra donc une intégration « par
similitude » facilitée.
Ex : Politique, Planification, revue de direction,
communication, gestion des compétences, gestion des
situations d'urgence
Ex : Identification des usages énergétiques
significatifs
Ex ; Etudes de dangers, suivi des AT
Figure 13 : Le triangle du SMI
Ex : Identification des Aspect puis des aspects
environnementaux
Les éléments pouvant faire l'objet d'une pratique
commune peuvent être :
l La politique : Définir une
politique avec l'engagement à minima de la direction à satisfaire
les exigences des parties intéressées, à se conformer
à la réglementation et améliorer les performances.
l Exigences légales et autres :
Disposer d'une veille réglementaire permettant d'identifier les
exigences légales, réglementaires et autres exigences
(technologiques, financières, etc.) applicables.
l Planification : Planifier les actions
et ressources correspondantes permettant d'atteindre les objectifs
associés à la politique.
77 Source AFNOR
78 Date donnée par l'ISO
24 | P a g e
l
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Structure, responsabilités et
autorités : Définir et communiquer au sein de
l'entreprise les responsabilités et les autorités de chacun.
l Système documentaire : Le(s)
manuel(s), les procédures, les instructions de travail et les supports
d'enregistrements peuvent être communs ou séparés selon les
besoins.
l Communication : En interne,
prévoir un dispositif de communication sur le système de
management et son efficacité (résultats obtenus). En externe,
prévoir un dispositif de communication pour traiter toute demande
d'information des parties intéressées.
l Compétences, formations, sensibilisation
: Prévoir les formations nécessaires pour
répondre aux besoins de compétences identifiés et
évaluer leur efficacité. Sensibiliser les acteurs sur la
pertinence de leurs activités et sur la manière dont ils
contribuent à l'atteinte des objectifs.
l Mesurage et surveillance :
Prévoir les dispositifs de mesure et de surveillance sur les processus,
le système de management et les parties intéressées pour
évaluer la performance.
l Audits internes : Planifier et
conduire des audits internes pour mesurer la conformité et
l'efficacité du système de management.
l Maîtrise des dysfonctionnements
: Prévoir les traitements à mener et conduites à tenir en
cas de non-conformités, accidents ou situations d'urgences.
l Actions correctives et préventives :
Engager les actions nécessaires pour éviter le
renouvellement de non-conformités avérées et pour
prévenir l'apparition de toute non-conformité potentielle.
l Revues de direction : Planifier des
revues pour analyser les résultats et les comparer aux objectifs,
décide des actions d'amélioration et réajuster la
politique.
11.3.2.2 Même objectif fondamental
d'amélioration continue
Le processus de management sur lequel repose les 3
référentiels étudiés, est basé sur le
principe de roue de Deming79 (figure 14) ou PDCA (Plan, Do, Check,
Act).
Figure 14 : Roue de Deming - Amélioration
continue
11.3.2.3 Correspondances et nuances
Depuis 1996, un effort a été
systématiquement consenti pour rechercher des points d'ancrage entre les
différentes normes ISO et OHSAS (Tableau annexe 6.), et alors
faciliter leur intégration dans un système global. La norme OHSAS
a été bâtie sur les mêmes principes.
79William Edwards Deming (14 octobre
1900 - 20 décembre 1993) est un statisticien, professeur, auteur, et
consultant américain
25 | P a g e
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Toutefois, notons que leur finalité est différente.
(Tableau 1).
|
ISO 14001: 2004
|
OHSAS 18001: 2007
|
ISO 50001: 2011
|
Objectifs
|
Satisfaire les exigences des parties intéressées.
Maîtriser les aspects environnementaux. Maîtriser les situations
d'urgence
|
Satisfaire les exigences des parties intéressées.
Maîtriser les risques pour le travailleur et la santé.
|
Satisfaire les exigences des parties intéressées.
Maîtriser les aspects énergétiques. Maîtriser les
consommations d'énergie.
|
Sources des exigences
|
De types réglementaires/ législatives. Elles
proviennent essentiellement de l'ETAT, commune, assureur, association de
voisinage ou de protection de l'écologie
|
De types réglementaires/ législatives. Elles
proviennent de l'Etat, médecin du travail, personnel
|
De types réglementaires/ législatives. Elles
proviennent essentiellement de l'ETAT, commune, assureur, association de
protection de l'écologie
|
Etapes préalables
|
Identification des aspects environnementaux. Evaluation des
impacts sur l'environnement
|
Identification des dangers. Evaluation des risques pour le
travailleur et sa santé
|
Identification des usages énergétiques. Evaluation
de la consommation énergétique
|
|
Tableau 1 : principales nuances du SMI
11.4 Conclusion sur les
généralités des SMI
Face à la réalité de la
nécessité de réduire les coûts, de gagner en
efficacité et de répondre à l'ensemble des parties
prenantes, une véritable rationalisation, consolidation, mutualisation
des moyens devient incontournable.
Il paraît donc indéniable, au travers des parties
précédentes, que la logique d'intégration est en marche et
qu'elle est une perspective d'avenir pour les entreprises. Cette logique qui
répond à un environnement de plus en plus contraignant,
nécessite néanmoins certaines règles d'application, si
elle ne veut pas s'avérer contre-productif.
L'intégration des différents systèmes de
management au sein d'un « vrai » SMI a pour but d'éviter la
juxtaposition qui pourrait pénaliser l'entreprise par les multiples
redondances et l'empilage des coûts de gestion qu'impliquent les «
faux »SMI ou systèmes dit combinés. Pour ces raisons, il est
essentiel de définir au plus juste la stratégie et le
degré d'intégration les plus à même de
répondre aux politiques de l'entreprise en termes de stratégie,
d'objectifs et de cibles. De cette analyse, j'ai pu définir la
stratégie et le niveau d'intégration les mieux adaptés
à la mission d'intégration qui m'a été
confiée.
12. Travaux d'intégration - STMicroelectronics
Rousset
L'intégration par
similitude a donc été la
stratégie jugée la mieux adaptée pour mener à bien
la mission. Ce vecteur d'intégration, si l'on se réfère
aux paragraphes précédents, se rapproche de celui défini
par S.Karapetrovic & W.Willborn « fondements communs du SMI ».
Le degré d'intégration choisi, quant à lui,
repose à la fois sur le premier niveau d'intégration
défini par Karapetrovic (Manuel commun avec procédures
spécifiques), sur le niveau de coopération proposé par
Beckmergen (Intégration des audits internes, ressources) et sur le
niveau de correspondance de Jorgensen (Compatibilité entre les
normes).
12.1 Définir une politique commune (SME -SMS -
SMé)
La définition d'une politique commune est
l'élément préalable à toute forme de
réflexion en matière d'intégration de systèmes de
management.
? Politique SST/ Environnementale -
référentiels : OHSAS 18001 - ISO 14001- ISO 50001 :
expression formelle par la direction à son plus haut niveau de ses
intentions générales et des orientations de l'organisme relatifs
à sa performance environnementale/ Energétique/SST.
? Politique Environnementale - Règlement EMAS :
l'expression formelle par la direction à son plus haut niveau
de ses
intentions globales et des orientations de l'organisation
relatives à sa performance environnementale, y compris le
respect de
toutes les exigences légales applicables en matière
d'environnement, ainsi que l'engagement en faveur
26 | P a g e
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
d'une amélioration constante des performances
environnementales. Cette politique fournit un cadre d'action et prévoit
l'établissement d'objectifs et de cibles environnementaux ;
l
Politique
environnementale
Politique énergétique
Politique SST
Article 4.2 ISO 14001 Article 4.3 ISO 50001 Article 4.2
OHSAS 18001
Annexe II.A.2 EMAS
POLITIQUE INTEGREE
Résultats (+) : La
politique a été validée, enregistrée et
communiquée à l'ensemble des parties prenantes. Elle
répond aux engagements des 3 référentiels. La politique
« intégrée » a été validée par
l'audit de certification mené par Bureau Veritas.
12.2 Le manuel de management
intégré
|
|
|
MANUEL DU SMSST
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MANUEL DU SME
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MANUEL DU SMè
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|
? Choix du titre : « Manuel du
Système de Management Intégré ».
Nous avons vu dans le § 10.1 ou
bien dans le § 11.1, que les terminologies sont
importantes dans la définition du degré d'intégration
atteint par l'organisme. Dans le cas de la démarche décrite
depuis le début de ce mémoire, il conviendrait de parler de
système harmonisé ou bien d'intégration
partielle pour STMicroelectronics Rousset.
Cependant, après réflexion et divers entretiens,
l'utilisation du terme « intégration », marquant une
volonté forte de la part du groupe de communiquer la démarche aux
différentes parties intéressées.
? Choix de la structure du manuel : «
Le plan copie les déclinaisons des normes ISO 14001, OHSAS 18001 et
ISO 50001 et du règlement EMAS».
l Une première partie qui correspond aux rubriques
introductives :
- Sommaire
- déclaration d'engagement,
- objet et domaine d'application,
- terminologie et abréviations,
- présentation de l'organisme,
- gestion du manuel....
Une deuxième partie qui décrit le système.
Elle explicite les dispositions prises pour mettre en oeuvre la politique de
management. Elle comprend :
- L'énoncé de la politique intégrée
et des objectifs généraux ;
- l'organisation et les responsabilités prévues
pour atteindre les objectifs ; - les divers autres éléments du
système choisi.
27 | P a g e
l Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Résultats (+) : Le manuel a
été validé, enregistré et communiqué
à l'ensemble des parties prenantes. L'intégration a
été validée par l'audit de certification mené par
Bureau Veritas.
12.3 Les procédures écrites
STMicroelectronics
STMicroelectronics Rousset, dans le cadre de L'ISO 14001 et de
l'OHSAS 18001, disposent d'une série de procédures
écrites. Ces procédures peuvent faire l'objet, hors
spécificités, de travaux d'intégration.
? LISTE DES PROCEDURES ISO 14001
- Identification des aspects environnementaux significatifs et
maîtrisables.
- Identification et recueil des exigences légales et
autres.
- Formation.
- Communication interne et traitement des demandes externes.
- Maîtrise opérationnelle des activités
pouvant avoir un impact sur l'environnement en accord avec la Politique,
les
objectifs, les cibles et la conformité réglementaire.
- Identification et intervention en cas de situations
d'urgence.
- Surveillance et mesurage des activités à risque
pour l'environnement.
- Evaluation de la conformité réglementaire.
- Identification des non conformités,
déclenchement et suivi des actions correctives et préventives.
- Gestion des enregistrements relatifs à
l'environnement.
- Déroulement des audits environnementaux internes.
? LISTE DES PROCEDURES OHSAS 18001
- Identification des dangers - appréciation des risques
associés aux dangers identifiés et mise en oeuvre des mesures
de
contrôle
- Exigences légales et autres exigences en matière
de SST applicables à sa situation.
- Formation sensibilisation compétence
- Communication
- Participation et consultation
- Contrôle des
documents
- Prévention des situations d'urgence et capacité
à réagir
- Mesure et surveillance des performances
- Evaluation de la conformité aux exigences
légales en vigueur.
- Recherche d'incidents, non conformités, actions
correctives/préventives
- Maitrise des enregistrements relatifs à la SST
- Audit interne.
? LISTE DES PROCEDURES « INTEGREES » dans
le cadre de la mission
Les procédures qui ont fait l'objet d'une
intégration par référence des exigences
santé-sécurité, environnementales et
énergétiques portent les titres suivants :
- Suivi de la réglementation
Santé-Sécurité/Environnement/Energie,
- Objectifs généraux
Santé-Sécurité/environnement/Energie,
- Rôles et responsabilités
Santé-Sécurité/Environnement/Energie,
- Communication
Santé-Sécurité/Environnement/Energie,
- Communication Environnement/Sécurité avec les
autorités,
- Gestion des audits internes
Santé-Sécurité/Environnement/Energie
- Processus d'identification, de suivi des enregistrements et
responsabilités d'archivage,
- Enregistrement des non-conformités,
- Suivi des indicateurs de non-conformité.
l Résultats (+) : Ces
procédures ont été validées, enregistrées et
communiquées à l'ensemble des parties prenantes.
L'intégration a été validée par l'audit de
certification mené par Bureau Veritas.
? AUTRES DOCUMENTS
Les livrets d'accueil destinés aux nouveaux
embauchés, ainsi que celui des Entreprises Extérieures,
déclinent dorénavant des aspects
Santé-Sécurité, Environnement et Energie.
Certains affichages ont été revus pour prendre en
compte les aspects Santé-Sécurité, Environnement et
Energie.
28 | P a g e
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
12.4 Rôles et
responsabilités
Bien définir l'organisation et la structure des
systèmes de management est déterminant pour leur performance et
leur efficacité.
Il convient de définir les responsabilités de ceux
qui auront à mettre en oeuvre le système de management, depuis le
plus haut niveau hiérarchique de l'entreprise jusqu'à son plus
bas niveau.
Pour définir les rôles et responsabilités en
matière de santé-sécurité, environnement et
énergie nous avons référencé sur les 2800
salariés du site, ceux qui avaient un impact déterminant,
notamment de par leur fonction.
Pour se faire, nous avons défini des phrases
génériques en santé-sécurité, environnement
et énergie pour chaque niveau de hiérarchie, à
insérer dans les différentes fiches de postes.
l Résultats (+) : La
procédure « rôles et responsabilités » a
été validée, enregistrée et communiquée
à l'ensemble des parties prenantes. L'intégration a
été validée par l'audit de certification mené par
Bureau Veritas.
4 Plus de 200 fiches de poste ont
été reprises et validées. (Annexe 4)?
12.5 Les audits internes et de
certification
Audit d'un Système de Management
Intégré : audit d'un (de) système(s) de
management selon deux (ou plus) ensembles de critères d'audit ou normes
réalisé dans un même temps.80
12.5.1 Les audits internes
Les audits internes permettent d'évaluer la performance du
système de management intégré. L'entreprise attend de ces
audits, une appréciation de l'efficacité du SMI à :
l Respecter les exigences spécifiées ;
l Satisfaire les parties intéressées.
Le but recherché a été de définir un
processus commun d'audit interne des 3 systèmes de management
étudiés. Dans un premier temps, il a été
nécessaire de définir les connaissances et les aptitudes des
auditeurs internes du SMI.
Auditeur de tout système de management
|
Auditeur de système de
management environnemental
|
Auditeur de système de management SST
|
Auditeur de système de
management énergie.
|
l Principes, procédures et
|
l Techniques et
|
l Techniques et
|
l Techniques et
|
techniques d'audit.
|
méthodes de
|
méthodes de
|
méthodes de
|
l Systèmes de management
|
management
|
management santé-
|
management énergie
|
et documents de référence.
|
environnemental.
|
sécurité.
|
l techniques et
|
l Situations
|
l techniques et
|
l techniques et
|
sciences liés à
|
organisationnelles
|
sciences de
|
sciences de la sécurité.
|
l'énergie.
|
l Dispositions légales,
|
l'environnement.
|
l Aspects techniques et
|
l Aspects techniques et
|
règlements et autres exigences pertinentes
|
l Aspects techniques et environnementaux des
opérations.
|
sécurité des opérations.
|
énergie des opérations.
|
|
Tableau 2 : Connaissances et aptitudes d'un auditeur
interne
l Résultats (-) :
L'intégration n'est pas encore atteinte.
Pour plus d'impartialité et dans le but d'avoir un regard
extérieur, l'audit Environnement et Santé-Sécurité
est réalisé en commun, par des étudiants du CESI81
accompagnés d'un auditeur accrédité
Cofrac82. L'enseignement de ces étudiants n'intègre
pas encore les notions de systèmes de management de l'énergie.
L'intégration n'a donc pas été
validée par l'audit de certification mené par Bureau
Veritas.
Piste de réflexion :
Faire intervenir, en plus de ces étudiants, des auditeurs internes
formés à l'audit énergie ou d'autres étudiants d'un
cursus du type énergie, pour se joindre aux étudiants du
CESI.
80 Définition de l'IAF : International
Accreditation Forum
81 CESI : Ecole d'ingénieur - Centre des
études supérieures industrielles 82Cofrac -
Comité français d'accréditation
29 | P a g e
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
12.5.2 Les audits de certification
Le premier audit « intégré » de
certification a eu lieu en Avril dernier, répondant ainsi aux attentes
du groupe et permettant de limiter les coûts de certification.
12.5.2.1 Les audits du SMI selon la norme 17021 :2011
Nous nous appuierons sur le fascicule IAF : Exigences pour la
l'application de la norme ISO 17021 :2011 pour les audits du SMI.
4 DEMANDE DE CERTIFICATION - PROCEDURES
L'organisme de certification doit s'assurer que :
l Le niveau d'intégration du (des) système(s) de
management est pris en compte lors de l'établissement du programme
d'audit ;
l Les plans d'audits couvrent tous les domaines et
activités applicables à chaque norme de système de
management ou spécification couverte par la portée de l'audit et
qu'ils sont traités par des auditeurs compétents ;
l L'équipe d'audit dans son ensemble doit répondre
aux exigences de compétence, telles qu'établies par l'organisme
de certification, pour chaque domaine technique, en rapport avec chaque norme
de système de management ou spécification couvert par la
portée de l'audit d'un système de management
intégré ;
l L'audit doit être mené par un responsable
d'audit, ayant la compétence pour au moins une des normes ou
spécification auditées ;
l Une durée d'audit suffisante est allouée pour
réaliser un audit complet et effectif du système de management de
l'organisation pour les normes de système de management ou les
spécifications couvertes par la portée de l'audit ;
l Pour déterminer la durée d'un audit
combiné portant sur plus de deux normes de système de management
ou spécifications, par exemple A + B + C, l'organisme de certification
doit :
- Calculer la durée d'audit requise pour chaque norme de
système de management ou spécification prise
séparément ; - Calculer la valeur de départ T pour la
durée de l'audit de systèmes de management intégrés
en additionnant la somme de chacune des durées individuelles (par
exemple T = A + B + C) ;
- Ajuster la valeur de départ en tenant compte des
facteurs qui peuvent conduire à une réduction ou à une
augmentation (voir annexe 12.) de la durée requise pour réaliser
l'audit.
- Les facteurs de réduction doivent tenir compte au
moins, du niveau d'intégration du système de management, de la
capacité du personnel de l'organisation à répondre
à des questions relatives à plus d'une norme de système de
management, et de la disponibilité d'auditeurs compétents pour
auditer sur plus d'une norme de système de management ou
spécification.
12.5.2.2 Résultats de l'audit de
certification
Cet audit a été réalisé en
s'appuyant sur la norme ISO17021 :2011, qui guide les auditeurs sur les bonnes
pratiques en matière d'audit combiné. (La notion d'audit
intégré n'a pas encore de définition).
l Résultats (+) : cet
audit a été réalisé par Bureau Veritas avec un
coordinateur d'audit ayant une expérience des audits conjoints et 2
autres auditeurs conformément à la norme ISO 17021 :2011. Tout le
système intégré a pu être audité, selon le
planning de référence communiqué par Bureau Veritas
Certification et ainsi rester en phase avec la pertinence voulue par la
démarche. Il a permis de réduire les coûts de certification
de 25%83 du site et le gain espéré pour l'ensemble des
sites se chiffre pour 2015 à plus de 100 000 euros (Annexe 3). L'audit
intégré a permis aussi d'optimiser les ressources d'audit.
l Résultats (-) : Sur la forme,
l'audit intégré a répondu aux exigences attendues par le
groupe, par contre sur le fond, les auditeurs ont semblé jongler avec un
planning « sur mesure », qui a fait que certains points importants
ont été survolés rapidement pendant que d'autres ont fait
l'objet de trop d'attention, sûrement par affinité de
l'auditeur-coordinateur. La certification des systèmes de management
« séparément » est déjà obtenue par
échantillonnage, ce qui pose donc certaines limites quant à la
solidité des résultats, je me demande alors, si l'audit
intégré ne va pas accentuer cette limite et fragiliser à
terme, le processus d'amélioration continue de l'ensemble.
12.6 La revue de direction
La revue de direction a pour objet de permettre à la
direction à son plus haut niveau, de vérifier que le SMI
répond bien à l'ensemble de ses attentes et notamment à sa
politique et aux objectifs qu'elle s'est fixés. La revue de direction
intégrée doit répondre à quelques
exigences84 :
l Effectuée le même jour et au même endroit
;
l Qu'elle soit pilotée par le responsable du SMI et
seulement lui ;
83 Rapport post-audit, responsable du SMI
84 Auditeurs Bureau Veritas : Pendant
l'audit de certification intégré
30 | P a g e
l Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Qu'elle aborde les thèmes par le biais de
l'intégration (formation, programmes d'audit, non conformités,
plans de
formations ) ;
l Qu'elle recense l'ensemble des données d'entrée
définies par l'ensemble des référentiels.
l Résultats (-) : La revue
de direction ne répond pas encore à l'ensemble de ces
pré-requis. L'intégration fait partie des axes
principaux de
travail pour l'année 2015 (Politique 2015 en annexe 6.), il faudra donc
évaluer cette intégration lors de la prochaine revue et faire le
point sur cet aspect important, soulevé par les auditeurs. Cependant, Il
semble aujourd'hui, que malgré ces engagements, aucune décision
quant à la nomination d'un pilote unique du SMI ne soit
envisagée.
12.7 Les outils mis en commun
Pour harmoniser les pratiques, un ensemble d'outils est mis en
commun.
Le logiciel 8D Tool : Ce logiciel permet
de recenser l'ensemble des non-conformités relevées lors des
différents audits. L'ensemble des 3 domaines est désormais
couvert au travers d'une pratique commune de gestion des
non-conformités. La procédure de gestion des
non-conformités a été validée, enregistrée
et communiquée à l'ensemble des parties prenantes.
Le logiciel d'enregistrement DMS (Document Management
System) : L'ensemble des manuels, instructions, modes
opératoires, procédures relatifs au SMI (environnement,
santé-sécurité, énergie) est désormais
enregistré dans ce logiciel. La procédure d'enregistrement a
été validée, enregistrée et communiquée
à l'ensemble des parties prenantes.
Le logiciel Eureka (Boîte à
idée) : Cette boîte à idée permet
désormais aux salariés d'émettre des suggestions dans les
3 domaines. Cette spécificité a été
intégrée dans la procédure « communication interne
», qui a été validée, enregistrée et
communiquée à l'ensemble des parties prenantes.
Le logiciel Altran - Veille
réglementaire : Le site utilise le logiciel Altran pour sa
veille réglementaire. Chaque mois, une réunion
téléphonique est tenue avec les juristes de la
société Altran pour faire un point sur la réglementation
liée aux aspects environnementaux, « énergie » et
santé-sécurité. La procédure a été
validée, enregistrée et communiquée à l'ensemble
des parties prenantes.
12.8 Conclusion sur les travaux
d'intégration(rapport audit Bureau Veritas annexe 5.)
«The integration of the different system is started, some
areas are not yet integrated like audit and management system
reviews»Auditeur Bureau Veritas - Rapport audit en annexe 5.
Le rapport d'audit en annexe 5., donne une appréciation
du degré d'intégration pour chaque point audité. «
Integrated » pour les points jugés
intégrés, « SMI » pour les
points considérés comme faisant parties intégrantes du SMI
et « Specific » pour ceux entrant dans la spécificité
de chaque système considéré séparément.
Les auditeurs ont pu apprécier un processus
d'intégration, bien qu'à ses débuts, cohérent et
efficient. L'intégration des revues de direction et d'audits internes
est en discussion et devrait, sous peine de non-conformité, aboutir
prochainement à un consensus. Ces points sont essentiels pour être
en phase avec la politique HSE du groupe.
Ce processus d'intégration, au-delà de l'aspect
économique devrait apporter plus de cohérence dans les processus
RH, de formation ou encore d'accueil des nouveaux embauchés. Il devrait
appuyer le service HSE dans sa démarche de prévention au travers
de la refonte d'un certain nombre de documents et de la mise en commun d'un
manuel unique.
l Piste de réflexion 1 : Le peu
de temps pour aboutir à un système de management
intégré ne m'a pas permis de pousser l'intégration au
niveau de la maîtrise opérationnelle. Une refonte « globale
» des systèmes pourrait permettre une intégration dont le
vecteur principal serait «la maîtrise du risque global » et
donc d'entamer un processus d'intégration ambitieux, celui des «
spécificités » des systèmes. Il semblerait opportun
de s'appuyer sur la norme « chapeau », l'ISO 31000.
l Piste de réflexion 2 : Elle
s'appuierait sur l'intégration des systèmes HSE dans le
système qualité pour vraiment atteindre la qualité total
(TQM : Total Quality Management) louée dans les communications de
STMicroelectronics. TOUS les processus verraient
intégrer l'ensemble des exigences liées aux aspects
environnementaux, santé-sécurité et
énergétiques. Rappelons néanmoins que quelques processus
ont intégré ces aspects, tels que les processus de maintenance ou
de recherche et développement.
l Piste de réflexion 3 : Et
pourquoi ne pas penser « développement durable85 »
(Annexe 10.) comme stratégie d'intégration ? Je n'ai pas
traité réellement cette approche, qui pourrait sans doute faire
l'objet d'un nouveau mémoire.
85 « C'est un développement qui répond aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs » Mme Gro
Harlem BRUNTLAND 1987
31 | Page
EVALUATION DU RISQUE CHIMIQUE AU
POSTE
DE TRAVAIL
STMICROELECTRONICS ROUSSET SAS
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
32 | P a g e
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Evaluation du risque chimique au poste de
travail
13. Evaluation du risque chimique : Décret
2009-1570 du 15 décembre.
Contexte de la mission : Le
décret n°2009-1570 du 15 décembre 2009 a modifié le
code du travail sur les modalités de contrôles des Valeurs Limite
d'Exposition Professionnelle (VLEP).
Au 1er janvier 2014, le contrôle du respect des
VLEP dites « réglementaires indicatives », terminologie qui
sera définie plus bas, est rendu obligatoire. Pour des raisons
contextuelles et propres au service HSE du site, le travail d'évaluation
et d'identification des agents chimiques dangereux, découlant de ce
décret, n'a pu être effectué dans les délais. Pour
être conforme à la réglementation et définir le plan
de mesurage pour l'année 2015, nous avons donc travaillé sur
l'inventaire des agents chimiques dangereux répondant au décret
et par la suite effectué une évaluation du risque chimique en
utilisant la méthode développée par l'INRS.
13.1 Ce que dit le décret
2009-1570
Lorsque les salariés sont exposés ou susceptibles
d'être exposés à des agents chimiques dangereux (ACD) ou
à des agents Cancérogènes, Mutagènes ou
Repro-toxiques (CMR), l'employeur doit mesurer régulièrement la
concentration de ces produits.
Le décret n° 2009-1570 précise les conditions
de réalisation des «Contrôles des Valeurs Limites
d'Exposition Professionnelle» (VLEP) pour les travailleurs exposés
aux agents présents dans l'atmosphère des lieux de travail.
Lorsque des valeurs limites indicatives ou contraignantes
existent, le Décret n°2009-1570 contraint l'employeur à
faire appel à un organisme accrédité pour procéder
à des contrôles techniques réguliers. Ces contrôles
sont effectués au moins une fois par an (1 campagne de 3 mesures) et
lors de tout changement susceptible d'avoir des conséquences
néfastes sur l'exposition des travailleurs.
13.1.1 VLEP - Valeur Limite
d'Exposition Professionnelle
Au niveau européen, la notion de valeur limite est
actuellement définie par la directive 98/24/CE du 7 avril 1998.
Ce sont des valeurs de concentration d'un agent chimique
dangereux dans l'air que peut respirer une personne pendant un temps
déterminé sans risque d'altération pour la santé,
même si des modifications physiologiques réversibles sont parfois
tolérées. Aucune atteinte organique ou fonctionnelle de
caractère irréversible ou prolongé n'est raisonnablement
prévisible à ce niveau d'exposition86.
13.1.2 VLEP -VRI (Valeurs Réglementaires
Indicatives)
Elles sont fixées par arrêté en application
de l'article R.4412-15 du code du travail. L'arrêté du 30 juin
2004 modifié par l'arrêté du 26 octobre 2007 et par celui
du 09 mai 2012 donne une liste de valeurs réglementaires indicatives.
Depuis le 1er janvier 2014, des contrôles du
respect des VLEP-VRI sont obligatoires.
13.1.3 VLEP - VRC (Valeurs
Limites Contraignantes)
Elles sont fixées pour les agents chimiques les plus
dangereux pour lesquelles ils existent des méthodes de
prélèvement et d'analyse validées.
La réglementation sur les contrôles des VLEP-VRC a
évolué en 2009. Les entreprises doivent réaliser
annuellement un contrôle des expositions par un organisme
accrédité, dont les modalités sont décrites dans
l'arrêté du 15 décembre 2009.
13.2 Actions menées pour répondre au
décret 2009-1570
13.2.1 Inventaire des substances à valeur
réglementaire indicative et à valeur réglementaire
contraignante sur le site de Rousset.
Au sein de STMicroelectronics Rousset, les substances sont
enregistrées avec leur n° de CAS, dans le logiciel de gestion
« Evaluthyss Chemyss » développé par la
société ITGA.
Le site de rousset recense 534 substances
présentes dans 838 produits chimiques.
86C. trav., art. R. 4412-2
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Le guide de l'INRS ED 984 : VLE des agents
chimiques en France, donne l'ensemble des agents
chimiques à VLEP dont :
- 87 à Valeur Réglementaire Contraignantes
(VRC),
- 42 à Valeur Réglementaire Indicative
(VRI).
Ce qui a permis l'établissement d'une liste d'agents
chimiques à VLEP-VRI et VLEP-VRC utilisées sur le site de
Rousset.
Inventaires des agents chimiques VLEP-VRI et VLEP-VRC
13.2.2 Evaluation du risque chimique -
Méthode INRS (ND 233-200-05).
13.2.2.1 Risque chimique par inhalation
Schéma du risque chimique par
inhalation
l Le score du risque par inhalation est déterminé
par la formule suivante :
Score inhalation = Score danger x Score
volatilité x Score procédé x score protection
collective
34 | P a g e
Ø Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015
:
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Score danger : Il est déterminé par
la classe de danger qui est fonction des phrases de risques ou combinaisons de
phrases de risques.
Score de danger
Classe de danger
Ø Score de volatilité (pour les
liquides) : Il est fonction de la classe de volatilité, qui elle
est déterminée à l'aide du diagramme ci-dessous (fonction
de la température d'ébullition et de la température
d'utilisation).
|
|
Classe de volatilité
|
Score de volatilité
|
|
Ø Score procédé : Le type
de procédé dans lequel l'agent chimique est utilisé, est
déterminé selon les indications
mentionnées à la figure ci-dessous :
Figure 3: Casse de volatilité
Classes de procédés - Scores
associés
Ø Score de protection collective : Le type
de protection collective mise en place au poste de travail lors de
l'utilisation des agents chimiques est déterminé à partir
des informations mentionnées à la figure ci-dessous :
35 | P a g e
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Classe de protection collective - Score
associé
l La protection individuelle n'a volontairement pas
été prise en compte dans cette démarche. Protection
individuelle qui doit être limitée à des opérations
auxquelles il est impossible d'appliquer les règles de prévention
du risque chimique.
13.2.2.2 Risque chimique par contact
cutané
Schéma risque chimique
cutané
Score cutané = Score danger x Score surface x
Score fréquence
? Score danger : Méthode identique à celle
du risque par inhalation. ? Score surface : Il est
déterminé à l'aide de la grille ci-dessous
Grille surface exposée
36 | P a g e
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
? Score fréquence : Il est déterminé
par la grille proposée ci-dessous :
Score fréquence exposition
13.2.2.3 Cotation du risque par inhalation et
cutané
13.2.3 Résultats et plan de mesurage
13.2.3.1 Résultats de la cotation du risque
chimique par la méthode INRS
Pour chaque substance avec VLEP-VRI et VLEP-VRC, les
produits ont été identifiés et évalués. (
Exemple ci-dessous pour une substance).
Produits masqués pour répondre à la
confidentialité exigée.
Exemple de fichier « Acétate de -2-
méthoxy »- Méthode- INRS
37 | P a g e
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
> L'évaluation initiale du risque chimique a
donné les résultats suivants :
|
Risque <100
|
100< Risque <1000
|
Risque > 1000
|
Nombre de situations87 avec un produit contenant
une substance avec VLEP - VRC
|
225
|
22
|
26
|
Nombre de situations avec un produit contenant
une substance avec VLEP - VRI
|
167
|
9
|
5
|
Total
|
392
|
31
|
31
|
|
L'analyse initiale permet d'identifier 31 situations avec un
risque modéré nécessitant des mesures correctives et une
évaluation approfondie (métrologie) et 31 autres
situations avec un risque très élevé qui
nécessitent une action corrective immédiate. Cependant sur ces
62 situations, en considérant les
activités et les procédés, une décote
complémentaire a été appliquée en tenant compte des
mesures de prévention suivantes :
> Cycle purge compression/détente :
Permet de ventiler les gaz présents dans l'équipement avant
ouverture.
Pour les équipements utilisant des gaz, avant chaque
intervention, il est obligatoire (mode opératoire :
déroulement d'une liste d'actions par étapes sur logiciel) de
lancer un « cycle purge - compression/détente ». Une purge par
compression/détente à l'atmosphère a pour objectif de
mettre le gaz de purge88 sous pression dans l'installation qui va se
mélanger avec le gaz à purger, formant ainsi un mélange
qui est évacué à l'atmosphère via des drains
d'évacuation. Cette opération est répétée
plusieurs fois : 5 à 10 cycles et même plus, sont
nécessaires selon la décontamination résiduelle voulue. La
pression optimale de purge se situe entre 1 et 10 bar relatifs.
> Cycle de rinçage des lignes de
chimie :
Avant chaque intervention sur les bains de chimie ou sur
équipements ou lignes chimiques comme précédemment, il est
obligatoire de lancer un « cycle de rinçage ». Dans le
cas des bains, les chimies sont vidangées par un cycle
« automatique » géré par un automate,
ensuite les vapeurs sont traitées par un système complexe de
ventilation. Dans le cas des équipements, chaque ligne «
équipement » est connectée à une vanne dite «
trois voies » qui délivre les chimies utiles lors de la fabrication
et qui permet par action sur le logiciel machine de basculer et ainsi
délivrer de l'eau ultra-pure pour nettoyage des lignes et des zones de
travail « équipement ».
> Utilisation d'un détecteur
d'ambiance relié à tous les points de distribution de
chimie. Il permet de localiser une éventuelle fuite de chimie et de
définir la concentration de vapeur engendrée par une telle fuite.
Il est relié à une supervision qui déclenche une
évacuation immédiate (par alarme sonore et visuelle) de la
zone.
> Utilisation d'EPI89 pour les
interventions : Ils sont prévus dans les différents
modes opératoires. On entre ainsi dans le principe de réduction
des expositions acceptables (référence décret sur la
pénibilité).
> Cas des produits hors procédés de
fabrication : Lorsque la mise en oeuvre est très faible, le
produit n'a pas été pris en compte dans le plan de mesurage.
C'est le cas des colles, spray, désodorisant...
On passe donc à 15 situations, qui feront l'objet
du plan de mesurage pour l'année 2015.
|
100< Risque <1000
|
Risque > 1000
|
Nombre de situations avec un produit contenant
une substance avec VLEP - VRC
|
3
|
12
|
Nombre de situations avec un produit contenant
une substance avec VLEP - VRI
|
0
|
0
|
Total
|
3
|
12
|
|
87 Situation = Produit dans un lieu d'utilisation mis
en oeuvre suivant certains procédés.
88 Souvent de l'azote ou de l'hélium
89 EPI : équipement de protection
individuelle
38 | P a g e
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
13.2.4 Modalités de mesurage -
par GEH90
La figure ci-dessus représente le processus de
contrôle tel que défini par le décret de 2015.
l Diagnostic initial : 1
campagne de 3 mesures par an sur porteur .Si > 10 % de la VLEP => 2
nouvelles campagnes de 3 mesures.
l Diagnostic périodique
: 1 Campagne de 3 mesures par an.
14. Conclusion pour cette mission
L'évaluation du risque chimique au poste de travail a
été pour moi l'occasion de mettre en application les
enseignements reçus pendant mes périodes de « faculté
».
Cette mission m'a permis de vraiment m'imprégner du
métier de préventeur et ce fut pour moi, l'occasion de me
confronter à une réglementation en perpétuelle
évolution et à l'impact que cela peut avoir sur une entreprise et
en première ligne sur son personnel.
J'ai aussi pu mesurer l'aide apportée aux acteurs de la
prévention en entreprise, par les différents organismes publics
ou semi-publics, au travers de revues ou de supports remarquables. Pour cette
mission, les fascicules de la CARSAT91 et de l'INRS92,
entre autres, m'ont été d'une grande utilité et sont en
grande partie responsables des résultats positifs obtenus. Je sais,
aujourd'hui, et ce plus que jamais, qu'ils seront une base d'enrichissement et
de progrès dans ma future carrière de préventeur.
Pour toutes ses raisons, il me semblait utile de ne pas juste
présenter des résultats brièvement comme le
règlement du Master le stipule, mais de détailler, même
légèrement, le contenu de ce travail.
Perspectives : L'INRS a
développé, récemment, une application informatique
nommée SEIRICH (Système d'évaluation et d'information sur
les risques chimiques en milieu professionnel) qui vise à aider les
entreprises à évaluer leurs risques chimiques et à les
informer sur les démarches de prévention et leurs obligations
réglementaires. Une journée d'information se tiendra le 15
septembre 2015 dans les locaux de la CNAMTS à Paris.
« Liste des acronymes - évaluation du
risque chimique au poste de travail ».
CARSAT
|
Caisse d'Assurance Retraite et de la Santé au Travail
|
CMR
|
Cancérogène, Mutagène, Repro-toxique
|
EPC
|
Equipement de Protection Collective
|
EPI
|
Equipement de Protection Individuelle
|
GEH
|
Groupement d'Exposition Homogène
|
INRS
|
Institut National de Recherche et de Sécurité
|
Teb
|
Température d'ébullition
|
Tu
|
Température d'utilisation
|
Scut
|
Score cutané
|
Sinh
|
Score inhalation
|
VLEP
|
Valeur Limite d'Exposition Professionnelle
|
VRC
|
Valeur Réglementaire Contraignante
|
VRI
|
Valeur Réglementaire Indicative
|
|
90 Groupement d'exposition Homogène - Le GEH
est défini comme un groupe de travailleurs aux tâches semblables,
mais non nécessairement simultanées. Ces travailleurs ont, a
priori, des conditions d'exposition semblables
91 CARSAT : Caisse d'Assurance Retraite et de la
Santé au Travail
92 INRS : Institut National de recherche et de
Sécurité
39 | P a g e
CONCLUSION SUR CETTE ANNEE D'ALTERNANCE
Je reviendrai pour cette conclusion, tout d'abord sur les
premières interrogations qui ont entouré l'intégration des
systèmes de management. La communication entourant cette mission, qui
consistait simplement à mettre en avant la réduction des
coûts d'audits a d'abord freiné mon enthousiasme et
accentué ma position quant au non-sens des systèmes de
management. L'intégration, elle-même, n'était pas
définie, ce qui me fit commencer dans un flou total. Malgré tout
cela, je suis assez vite entré dans la mission et su l'amener vers un
degré d'intégration qui va au-delà des exigences du groupe
et qui devrait commencer à donner rapidement des résultats en
termes, notamment, de formation ou bien de communication.
L'intégration des systèmes de management a
été une mission riche d'enseignements. Elle a bousculé mes
certitudes et m'a permis de découvrir un ensemble de démarches et
de méthodes qui consolide un peu plus mes compétences
professionnelles. Travailler sur les systèmes de management, c'est
étudier les démarches et les méthodes d'évaluation
des risques, d'analyse environnementale, de revue énergétique, de
veille réglementaire, entres autres, qui sont les bagages indispensables
à la fonction au sens large d'animateur HSE.
Je vais conclure maintenant, plus généralement sur
cette année d'alternance.
Acquérir des bases solides dans les domaines HSE pour
prétendre être opérationnel dès l'obtention du
Master, tel a été le challenge que je me suis donné. Cette
volonté soulevée lors de mon entretien de recrutement, a eu
l'adhésion totale de mon tuteur d'entreprise qui m'intégra comme
un membre à part entière de l'équipe HSE. Mon
positionnement au sein du service m'a donné l'opportunité
d'intervenir sur un large panel de missions et de mettre en application avec
succès tous les savoirs acquis pendant mes périodes de «
faculté ».
Je dresse un bilan très positif de cette année
d'alternance qui me permettra d'apporter à la fonction que j'occuperai
dans le futur, un volet HSE qui me semble aujourd'hui indispensable et une
réelle valeur ajoutée.
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
40 | P a g e
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
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pratiques et retours d'expériences sur le système de management
intégré ».
l AS/NZS 4581(1999), «Management system
integration - Guidance to business, government and community
organisations».
l ISO/TR 14062:2002 Management environnemental
- Intégration des aspects environnementaux dans la conception et le
développement de produit.
l ISO 31000:2009, Risk management -- Principles
and guidelines
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ANNEXES
1. Planning Gantt - mission : «
Intégration des systèmes de management HSE »
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
2. Planning Gantt- autres missions
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
3. Audits communs (EMAS-ISO14001-IS050001-OHSAS18001) :
Communication du groupe sur les économies réalisées
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4. Extrait du fichier de gestion des fiches de postes
pour intégration aspects «
santé-sécurité-environnement et énergie
»
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NOMS MASQUES POUR REPONDRE A LA CON F I DE
NTIALITE
EXIG E E
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
5. Rapport de l'audit de certification du
SMI
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Rapport de l'audit de certification du SMI
(suite)
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Rapport de l'audit de certification du SMI
(suite)
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Rapport de l'audit de certification du SMI
(suite)
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Rapport de l'audit de certification du SMI
(suite)
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Rapport de l'audit de certification du SMI
(suite)
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Rapport de l'audit de certification du SMI
(suite)
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Rapport de l'audit de certification du SMI
(suite)
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Rapport de l'audit de certification du SMI
(suite)
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
6. Déclinaison de la politique EHS
2015.
Liste des axes de
travail
Intégration des
systèmes
HSE
Participation et
communication
Liste des
engagements
- ISO 14001
- EMAS
- ISO 50001
- OHSAS 18001
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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
7. Correspondance entre les normes ISO 14001, OHSAS
18001 et ISO 50001
Tableau: Correspondance entre les normes ISO 14001, OHSAS
18001 et ISO 50001
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8. Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Principe de la roue de Deming - Manuel
STMicroelectronics
Roue de Deming: Amélioration
continue
Source : Manuel du management intégré
STMicroelectronics Rousset
9. Les processus du site de Rousset
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10. Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Le SMI un levier au service du développement
durable
11. ISO 31000 : Un mille bulles
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12.
Ce schéma de gauche, illustre la réduction (en
pourcentage) qui peut être appliquée à la durée d'un
audit intégré en rapport avec : Sur l'axe vertical : le niveau
d'intégration du système de management d'une organisation
qui devrait prendre en considération la capacité
des audités à répondre à des questions portant sur
de nombreux aspects. Un système de management intégré est
le résultat d'une organisation qui utilise un seul système de
management pour gérer de nombreux aspects organisationnels.
Il est caractérisé par au moins :
1. Un système de documentation intégré qui
inclue des instructions de travail assez développées si
applicable ;
2. Des Revues de Direction qui prennent en compte la
stratégie et le business à un niveau global,
3. Une approche intégrée des audits internes ;
4. Une approche intégrée de la politique et des
objectifs ;
5. Une approche intégrée des processus ;
6. Une approche intégrée des mécanismes
d'améliorations (action corrective et préventive, mesures et
amélioration continue) ; et,
7. Les responsabilités et assistance pour le management
intégré.
L'organisme de certification doit décider du niveau
d'intégration (en pourcentage) en fonction du nombre de critères
ci-dessus auxquels le système de management de l'organisation
répond.
Et
Sur l'axe horizontal : la valeur indiquant comment chaque membre
de l'équipe d'audit est qualifié pour auditer selon plus d'une
norme de système de management visée par l'audit combiné
(établie sous forme de ratio à multiplier par 100 pour aboutir
à un pourcentage) est calculée en utilisant la formule suivante
:
100 ((X 1 -1) + (X 2 -1) + (X 3 -1)+ (X n -1)) Z(Y-1)
où X 1, 2, 3...n est le nombre de normes pour lesquelles
un auditeur est qualifié de façon appropriée pour la
portée de l'audit intégré;
Y est le nombre de normes de systèmes de management
couvertes par l'audit intégré ;
Z est le nombre d'auditeurs.
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Analyse des risques
13. Réduction du temps d'audit
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
Résumé
Confronté à une pression de plus en plus forte et
contraignante, de la concurrence, des clients, de l'arsenal
réglementaire ou bien encore de la société civile, le
management de l'entreprise a considérablement évolué au
cours de ces dernières années. Traditionnellement
concentré sur les aspects économiques, le management a
été étendu vers d'autres domaines comme ceux, par exemple,
de la qualité, de la santé-sécurité, de
l'environnement et a concouru au développement de nouveaux standards
internationaux.
Si chacun de ces aspects a d'abord fait l'objet d'une prise en
compte individuelle et spécifique, on assiste depuis peu à une
volonté de rapprochement de la part des industriels, dans une vision
globale de maîtrise des risques. On parle alors de Système de
Management Intégré, le SMI.
Ce mémoire a deux objectifs principaux. Le premier est,
dans l'étude de chaque concept séparément, de comprendre
le sens réel du développement de tous ces systèmes de
management formalisés et normalisés. Le second est
d'appréhender au mieux la logique d'intégration actuelle et de
donner les outils à une intégration réussie.
4 MOTS-CLEFS
Système de Management Intégré,
niveaux d'intégration, Qualité, Santé et
Sécurité, Environnement, Energie, Systèmes de
management
Abstract
Confronted with a high and binding pressure from the
competitors, the customers, an arsenal of restrictive regulations or from the
civil society, the management of the company considerably evolved during these
last years. Traditionally focused on economics, the management has been
extended with other areas, such as quality, the environment, occupational
health and safety and contributed to the development of new international
standards.
If each of these aspects was the object at first of an
individual and specific consideration, we attend recently a will of link on
behalf of the industrialists, in a global vision of control of the risks. We
speak then about Integrated Management System, the IMS.
This report has two main objectives. The first one is, in the
study of every concept separately, to include the real sense of the development
of all these formalized and normalized management systems. The second is to
dread at best the logic of current integration and to give tools to a
successful integration.
4 KEYWORDS
Integrated Management System, integration levels,
Quality, Health and Safety, Environment, Energy, management system.
Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :
De l'intérêt des systèmes de
management à la logique d'intégration
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