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Colostomie-ileostomie : indications et evolution a l'hopital provincial general de reference de Kananga de 2013 a 2017 (a propos de 12 cas)


par Innocent BILONDA MUKINAYI
Universié Notre-Dame du Kasayi "U.KA" - Docteur en Médecine 2018
  

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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

UNIVERSTITE NOTRE DAME DU KASAYI

« U .KA »

Faculté de Médecine

BP.70 KANANGA

COLOSTOMIE-ILEOSTOMIE : INDICATIONS ET

EVOLUTION

ERAL DE

A L'HOPITAL PROVINCIAL GEN

REFERENCE DE KANANGA DE 2013 A 201

7

(A propos de 12 cas)

Mémoire Présenté et défendu en vu de l'obtention du grade de Docteur en Médecine

Par BILONDA MUKINAYI Innocent

Gradué en Sciences Bio-médicales

Année académique

2016 2017

I

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

UNIVERSTITE NOTRE DAME DU KASAYI

« U .KA »

Faculté de Médecine

BP.70 KANANGA

COLOSTOMIE-ILEOSTOMIE : INDICATIONS ET

EVOLUTION A L'HOPITAL PROVINCIAL GENERAL DE REFERENCE DE KANANGA DE 2013 A 2017

(A propos de 12 cas)

Mémoire Présenté et défendu en vu de l'obtention du grade de Docteur en Médecine

Par BILONDA MUKINAYI Innocent

Gradué en Sciences Bio-médicales

Directeur : Dr ILUNGA MUTSHIPAYI Zed

CT

Co-directeur : Dr KABATANTSHI Gérard

Assista

Année académique

2016 2017

I

EPIGRAPHE

« Je suis retourné pour voir sous le soleil que la course n'est pas aux hommes rapides, ni la bataille aux hommes forts, et non plus la nourriture aux sages, et non plus la richesse aux intelligents, ni même la faveur à ceux qui ont de la connaissance car temps et événement imprévu leur arrivent à tous. Car l'homme non plus ne connait pas son temps. »

Ecclésiaste 9 :11,12a (Bible Traduction du monde nouveau)

II

DEDICACE

A toi mon cher père BILONDA MUEPU Radjabu

Les mots sont incapables de traduire ce que nous ressentons à ton égard. Ton amour bienveillant, ton dévouement, ta rigueur et ta persévérance nous ont assuré une éducation fondée sur la probité, l'intégrité, la dignité. Tu as toujours souhaité pour nous le meilleur que peut offrir le monde malgré la maigreur de tes moyens. Sans ton soutien inestimable, ce travail n'aurait pas abouti. A toi toute notre affection et notre gratitude éternelle. Puisse ce travail te donner une légitime fierté pour ton dur labeur.

A toi ma chère maman NGALULA MUTEBA Zanabu

Toi qui nous as fait voir le monde et que malheureusement la mort nous a arrachée tôt avant de voir le dénouement des efforts et sacrifices consentis. Tu nous manque beaucoup maman ; nous ne cesserons jamais de penser à toi, nous languissons te revoir dans le monde nouveau où nous te raconterons tout ce qui se fait aujourd'hui.

A toi ma chère marâtre TSHIBOLA BADIBANGA Sabine

Tu nous as comblé ce vide affectif créé par la perte très précoce de la mère mais au fait tu es devenue pour nous plus qu'une mère Tu nous a couvert de cet amour maternel dont nous avions besoin dès le bas âge. Tu as toujours été attentionnée, prévenante et soucieuse de notre avenir. Merci maman pour tous tes sacrifices consentis pour notre éducation. Que Jéhovah te prête longue vie pleine de santé et de bonheur afin que nous jouissions du fruit de ce travail qui est tien.

III

REMERCIEMENTS

Le travail que nous présentons en ce jour relatif à la fin de nos études en Médecine n'est pas le fruit de notre effort personnel mais le résultat de la participation conjuguée de plusieurs personnes à qui nous devons la reconnaissance.

Nous remercions au plus haut niveau JEHOVAH notre Dieu, source d'intelligence et de sagesse pour nous avoir permis d'arriver à ce point .

Nous remercions de façon particulière le CT Dr Zed ILUNGA MUTSHIPAYI et l'assistant Dr KABATANTSHI MUBENGABANTU Gérard pour avoir accepté de diriger la rédaction de ce travail.

Nous manifestons aussi notre sincère gratitude à la famille Modeste BADIBANGA et sa chère épouse Martine NDAYA : Delphine TSHIBOLA, Willy MUELA, Roger MUYAYA , Modeste BADIBANGA fils, Benoit TSHITADI, Antho MISENGA, Désiré KANKU, Valery TSHIBANGU MUKINAYI Caleb et Monique MUTANGA pour les beaux moments passés ensemble pendant cette quête et tout le soutien nous accordé.

Nos sentiments de gratitude sont aussi adressés aux frères et soeurs Témoins de Jéhovah : David BALANGANAYI et sa chère épouse Angel DIHANDJO et leurs filles : Abigail MUENDA, Marcelline et Angela ; Pierre MAKOMBO et son épouse Madeleine TSHITUKA ; Pierre KABONGO et son épouse Loïs KABONGO ainsi que leurs filles : Carla, Carel, Angel ; Timothée KAMONGO et son épouse Astride KAPINGA ; Célestin BILUMBU et son épouse Agnès ; Adelard KANUNDA et son épouse Berthe ; Dominique KABUE et son épouse José TSHIBOLA ; Célestin TSHISUNGU et son épouse Marceline KUPANKONA ; Junior TSHISUNGU et son épouse Marie ; Célestin MUAMBA MUTEKEMENA et son épouse Julienne MUSUAMBA ; Benjamin NSONGA, Thomas KALUME, Jean Paul OWAMBA, Célestin KATENDE, Jean Pierre BENALUABA, Timothée KANOWA, Thérèse DOLA, Rebecca TSHIABU, Claris KALANGA, Honoré OFUMBU, Dominique KABUE Petit Kado, Bruno TSHIASHALA, Symphorien MUAMBA, Jusmack MANYAYI, Paulin KOLAMOYO, Eunice ODIA, Dan NKONGOLO,

IV

Albert Basukulayi, David KALALA, Cicéron Muela, Gédéon Okitapoyi, Ivette Banakayi, Pierre Ilunga, Deca Blood Banza, Eclaire Celia Mbidi ...

Nous pensons également aux frères et soeurs biologiques, cousins, cousines, neveux, nièces, oncles, tantes et parentés : Dominique MUEPU, Doyen TSHIALU, Paul TSHIONZA, BEYA TSHIALU, Marcel MALU, Bercas BEYA, Charles TSHIBANGU, Innocent BILONDA le vrai, BAMBI MUEPU, John NTAMBUE, Alphonse NSENDA, NTUMBA MPOYI Abishaï, Aimérance TSHIBOLA, Ismaël KASONGA, Mado NGALULA BILONDA et son époux MUYAYA KANDE Fidèle, Ally TSHITENGE, Karlinto KALALA...

Nous songeons de plus aux ainés dans la science qui nous ont façonné : Dr Serge BANZA, Dr Clémence NSUMPI, Dr Jean Pierre KISUABA, Dr Boniface KABEYA, Dr Célestin NGOYI, Dr Patrick KABONGO...

Nos remerciements sont enfin adressés aux amis, connaissances et compagnons de lutte : Antoine TSHISEYA, Aimée BALOLWA, Yvonne AHONDJU, Chancelle NYEMBA, Charlène KABEDI, Gaston MUIPATAYI, Ferdinand KABENGELE, Agnès TSHIAPENDA, Valentin NGELEKA, Léonard MUKENGESHAYI, Anny MBOMBO, Georges TSHITOKO, Matthieu MUKENGE, Justin KALAMBAYI, Rachel BILONDA, Esther TSHILOMBA...

Que tout celui qui a apporté de loin ou de près une pierre à cet édifice trouve par ici l'expression de notre gratitude.

V

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE Erreur ! Signet non défini.

DEDICACE III

REMERCIEMENTS IIII

TABLE DES MATIERES V

LISTE DES ABREVIATIONS IX

RESUME X

SUMMARY XII

INTRODUCTION - 1 -

Chapitre I. REVUE DE LA LITTERATURE - 4 -

I.1. ANATOMO-PHYSIOLOGIE DES INTESTINS - 4 -

I.1.1. ANATOMIE - 4 -

I.1.1.1. L'INTESTIN GRELE - 4 -

I.1.1.1.1. Le Duodénum - 4 -

I.1.1.1.2. Le jéjunum et l'iléon - 6 -

I.1.1.2. LE COLON - 8 -

I.1.2. LA PHYSIOLOGIE DES INTESTINS - 10 -

I.1.2.1. Physiologie de la digestion intestinale - 10 -

I.1.2.1.1. Au niveau du grêle: La motricité de l'intestin grêle - 10 -

I.1.2.1.2. Au niveau du côlon - 11 -

I.1.2.2. Contrôle nerveux de la motricité intestinale - 11 -

I.1.2.3. Physiologie de l'absorption intestinale - 11 -

I.1.2.3.1. Au niveau du grêle - 11 -

I.1.2.3.2. Au niveau du colon - 12 -

I.2. LES STOMIES INTESTINALES - 13 -

I.2.1. Définition - 13 -

I.2.2. Les indications de colostomie et iléostomie - 13 -

I.2.3. Techniques chirurgicales - 14 -

I.2.3.1. Siège de la stomie - 15 -

VI

I.2.3.1.1. Au niveau de l'intestin - 15 -

I.2.3.1.2. Au niveau de la paroi - 15 -

I.2.3.2. Orifice de la stomie - 16 -

I.2.3.3. Types des stomies - 16 -

I.2.3.3.1. Les types d'iléostomie - 16 -

I.2.3.3.2. Les types de colostomie - 17 -

I.2.4. Durée de la stomie - 19 -

I.2.5. Surveillance post opératoire - 20 -

I.2.6.1. Le pansement - 20 -

I.2.6.2. L'appareillage - 21 -

I.2.6.3. Le régime - 21 -

I.2.7. Evolution et complications des stomies intestinales - 21 -

I.2.7.1. Les complications non spécifiques des stomies intestinales - 22 -

I.2.7.2. Les complications générales - 22 -

I.2.7.3. Les complications locorégionales - 22 -

I.2.7.4. Les complications spécifiques des iléostomies - 24 -

Chapitre II. METHODOLOGIE - 25 -

II.1. MILIEU D'ETUDE - 25 -

II.1.1. Historique - 25 -

II.1.2. Situation géographique - 26 -

II.1.3. Services organises - 26 -

II.2. MATERIELS - 26 -

II.3. METHODE - 26 -

II.3.1. Type d'étude - 26 -

II.3.2. Echantillonnage - 27 -

II.3.2.1. Taille de l'échantillon - 27 -

II.3.2.2. Critères de sélection - 27 -

II.3.3. Listes des variables - 27 -

II.3.4. Technique de collecte des données - 27 -

VII

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

II.3.5. Plan de traitement et analyse des données

- 28

Chapitre III. LES RESULTATS

- 29

III.1. PRESENTATION DE RESULTATS

- 29

III.1.1. Fréquence

- 29

III.1.2. Age des patients

- 29

III.1.3. Le sexe de patients

- 29

III.1.4. Type de stomie

- 30

III.1.5. Répartition de cas selon la réversibilité

- 30

III.1.6. Répartition de cas selon les indications et les causes

- 30

III.1.6.1. Indications de la colostomie

- 30

III.1.6.2. Les causes d'occlusion

- 31

III.1.6.3. Indications de l'iléostomie

- 31

III.1.6.4. Les causes de péritonite

- 31

III.1.7. Répartition de stomies selon leur siège

- 32

III.1.7.1. Le siège de colostomie

- 32

III.1.7.2. Le siège d'iléostomie

- 32

III.1.8. Répartition des cas selon les complications

- 32

III.1.8.1. Fréquence des complications

- 32

III.1.8.2. Nature des complications

- 33

III.1.9. Répartition des cas selon l'évolution

- 33

III.2. ANALYSE STATISTIQUE PAR CALCUL DE PARAMETRES

DE DISTRIBUTION NORMALE

- 33 -

Chapitre IV. DISCUSSION

- 35 -

IV.1. LA FREQUENCE

- 35 -

IV.2. L'AGE

- 35 -

IV.3. LE SEXE

- 36 -

IV.4.TYPE DE STOMIE

- 37 -

IV.5. LA REVERSIBILITE DE LA STOMIE

- 37 -

VIII

IV.6. INDICATIONS ET LEURS CAUSES

- 38 -

IV.6.1. Colostomie

- 38 -

IV.6.2 Iléostomie

- 39 -

IV.7. LE SIEGE DE STOMIE

- 39 -

IV.7.1. Colostomie

- 39 -

IV.7.2. L'iléostomie

- 40 -

IV.8. COMPLICATIONS

- 40 -

IV.9. EVOLUTION

- 42 -

CONCLUSION

- 43 -

BIBLIOGRAPHIE

- 44 -

IX

LISTE DES ABREVIATIONS

1. Al : Alliés

2. ATCD : Antécédent

3. CHU : Centre Hospitalier Universitaire

4. Coll. : Collaborateur

5. EG : Etat général

6. FT : Fièvre Typhoïde

7. HPK : Hôpital provincial de Kananga

8. MICI : Maladie inflammatoire chronique de l'intestin

9. MII : Maladie inflammatoire de l'intestin

10. PAF : Polypose adenomateuse familiale

11. POIC : Pseudo-occlusion intestinale chronique

12. RCF : Rectocolite familiale

13. RCH : Rectocolite hémorragique

14. RCUH : Rectocolite ulcéreuse hémorragique

15. RDC : République Démocratique du Congo

16. Tab : Tableau

17. % : Pourcentage

X

RESUME

Notre étude avait pour objectif de déterminer les indications et l'évolution de colostomie et iléostomie à l'hôpital provincial général de référence de Kananga. La méthodologie a reposé sur une série des cas enregistrés dans la période d'étude. L'analyse documentaire avec un échantillonnage non probabiliste de convenance ont soutenu cette méthodologie.

Nous avons, pour une période de 5 ans (de Janvier 2015 à Décembre 2017), colligé 12 cas de stomie représentant 2,7% de cas en chirurgie. Les hommes ont représenté 58,3% Le sex ratio H/F a été de 1,2.La moyenne d'âge était de 29,25 ans et l'écart type de 11,38 ans. Toutes les stomies réalisées (100%) étaient temporaires dont 5 colostomies (41,7%) et 7 iléostomies (58,3%).

Les principales indications de colostomie étaient les occlusions intestinales (60%) pour lesquelles le volvulus du sigmoïde était la principale cause (66,7%). Les indications de l'iléostomie étaient dominées par les péritonites (71,4%) toutes par perforation intestinale typhique (100%).

L'iléostomie était pratiquée de façon prédominante sur l'iléon terminal (71,4%) puis sur l'iléon moyen (28,6%).La colostomie avait intéressé dans 80% de cas le côlon descendant et dans 20% de cas sur le côlon transverse. L'évolution était marquée par la survenue dans 33,3 % de cas de complications dont la dénutrition était la plus fréquente (50%).

Le taux de mortalité post-stomie était de 25%.

Ainsi donc, une bonne prise en charge des MII au stade non compliquées, la fourniture en matériels adaptés à la technique des soins post opératoire de qualité aideraient à la réduction des fréquentes indications de ces techniques et/ou à l'amélioration de l'évolution de cas en post opératoire.

Mots clés : Colostomie-Iléostomie-Indication-Evolution-Hôpital Provincial général de référence de Kananga.

XI

SUMMARY

Our survey aimed at determining the indications and evolution of colostomy and ileostomy at hospital provincial general de reference de Kananga. The mythology was at the same time retrospective and documentary completed by a manual statistic analysis.

For a period of 5 years, we have recorded 12 cases representing 2,7% in surgery composed of 7 men (58,3%) and of 5 women (41,7%). The sex ratio has been of 1,2. The average age has been of 29,259 years with a difference type of 11, 38 years. All stomies carried out (100, 0%) were temporary from which 5 colostomies (41, 7%) and 7ileostomies (58, 3%).

The intestinal occlusions have been the principal indications of colostomy (60%) from which the sigmoid volvulus was the principal cause (66, 7%); the congenital malformation such as megacolon (20, 0%) and other acquired colo-rectal affections (20,0%) were also involved. As for ileostomies, they were indicated in 71, 4% for the peritonitis itself attached to 100% of cases at the ileal typhic perforation. The remains of cases were about post surgical digestive fistul (14, 3%) and the occlusion of the spindly (14,3%). These stomies have sat in a predominant way and the terminal ileum (71,4%) and on the average ileum (28,6%) for the ileostomy and on the descendant colon (80%) and the transversal colon (20%) for the colostomy. 33,3% of cases have been complicated of denutrition (50%) periosteum suppurations (25%) and cutaneous irritations (25%). On the whole, the death has been of 25%.

Thus, a good charge taking of intestinal inflammatory diseases at a non-complicated stage, the supply of adapted materials to the technique and good postsurgical cares would help to reduce the frequent indications of the technique and l or at the amelioration of the evolution of cases in post-surgical.

Key-words:

? Colostomy

? Ileostomy

? Indication

? Evolution

? Hospital Provincial general de reference de Kananga

- 1 -

INTRODUCTION

La colostomie est une intervention chirurgicale qui permet de créer une ouverture dans le colon vers l'extérieur du corps à travers la paroi abdominale. L'iléostomie quant à elle est une intervention chirurgicale au cours de laquelle on pratique une ouverture dans l'iléon vers l'extérieur à travers la paroi abdominale (1).

L'ouverture créée lors de la colostomie ou de l'iléostomie porte le nom de stomie. On distingue les stomies d'alimentation constituées par les gastrotomies et les jéjunostomies ainsi que les stomies d'évacuation qui font l'objet de notre étude, autre fois appelées de façon impropre anus artificiel comprenant la colostomie et l'iléostomie(2). Le concept stomie est emprunté du grec « stoma » qui signifie bouche ou orifice (3,4).

La colostomie ou l'iléostomie peut être temporaire ou permanente, la temporaire étant pratiquée pour permettre à l'intestin de se reposer et de guérir après une chirurgie alors qu'elle est permanente lorsque la partie inférieure du rectum et le sphincter anal sont enlevés. On les appelle aussi dérivation intestinale ou entérostomie (5).

La réalisation de stomies était autre fois entravée par le contexte psychologique et les difficultés d'appareillage. De nos jours, elles sont devenues des gestes de réalisation courante en chirurgie digestive et la prise en charge des patients stomisés se fait de plus en plus sans difficulté(1).

En effet, près de 2 millions de personnes vivent avec une stomie digestive à travers le monde. Leur nombre exact demeure inconnu du fait que de nombreux patients vivent avec cette altération secrète.

Ainsi, en France par exemple environ 80000 personnes vivent avec une stomie, 80 % d'entre elles portent des stomies digestives et 20% de stomies urinaires. Parmi ces stomies digestives 75% sont atteints de cancers colo-rectaux, 5% d'autres cancers avec envahissement secondaire, le reste se partage entre les pathologies traumatiques, les maladies inflammatoires et les malformations congénitales (6).

L'Afrique n'est pas restée à la marge de la technique. C'est ce que révèlent entre autres les résultats de l'étude menée en Côte d'ivoire qui a porté sur 70 cas d'entérostomies réalisées dans une période de 5

- 2 -

ans dont les indications tenaient aux péritonites aigues généralisées dans 55% de cas dont l'étiologie perforative intestinale était prédominante(88%). Et dans 37% de cas les indications relevaient des occlusions intestinales aigues dans lesquelles le volvulus du côlon sigmoïde représentait environ la moitié de cas.

Le sexe masculin y prédominait avec 37 cas (52,9%) contre 33 cas (47,1%) pour les femmes. L'étude révélait également que ces entérostomies faites étaient dans 58,6% des colostomies et dans 31.4% des iléostomies et dans 10% de cas une iléostomies était associée à une colostomie. Du point de vue siège, les iléostomies siégeaient sur l'iléon distal (79,5%) et l'iléon moyen (20,5%).Les colostomies ont porté sur le côlon gauche (73%) et le colon transverse (27%).Le taux global de mortalité a été de 11,6% dont 8,3% en cas d'iléostomies (7).

Au Cameroun, une étude a porté sur 46 cas d'entérostomies dont 16 iléostomies (37,7%) et 30 colostomies(65,3%).Les indications des iléostomies étaient les péritonites typhiques chez 8 patients (19%) et les fistules digestives post opératoires (11,9%).Les indications de colostomies étaient représentées par les occlusions et les affections colo-rectales acquises chez 23 patients (54.7%) et le mégacôlon congénital chez 6 patients(14,2%).Il y a eu 4 décès (9,4%) ,toutes suite d'iléostomies compliquées de dénutrition et de troubles hydro-électrolytiques (8).

La technique est aussi pratiquée en RDC et en province du Kasaï central, tout de même parait-il qu'il n'y ait encore d'étude menée rendant ainsi difficile la disponibilité de données. Ainsi, dans la présente étude touchant à Colostomie-iléostomie : indications et évolution, nous répondrons aux questions suivantes :

? Quelles indications de colostomie et iléostomie prédominent dans notre milieu ?

? Comment évoluent les cas de colostomie et iléostomie ?

? Quelles sont les complications redoutables de ces techniques dans notre milieu d'étude ?

? Quels sont les sièges respectifs d'entérostomies réalisées dans notre milieu ?

? Quel est le sexe plus concerné dans cette technique?

- 3 -

· Quel est l'âge moyen de sujets porteurs d'entérostomie?

· Laquelle de ces deux stomies digestives est plus pratiquée dans notre milieu d'étude ?

Le choix porté sur le sujet a été motivé par le souci de s'enquérir de l'état de la question dans notre milieu en vue de comparer avec les réalisations des autres.

L'intérêt que revêtent les résultats d'une telle étude serait de

servir des traces pour des études diversifiées sur la question et contribuer à l'amélioration de la prise en charge pré et post op en vue d'une bonne évolution de cas.

L'objectif principal de cette étude est de relever les indications de colostomie et iléostomie et leur évolution dans notre milieu. Pour y arriver, nous nous sommes fixé pour objectifs spécifiques :

o Déterminer la fréquence de colostomie et iléostomie ;

o Déterminer le sexe des patients ayant subi une stomie intestinale ;

o Déterminer la tranche d'âge plus concernée ainsi que l'âge moyen de sujets ;

o Déterminer les indications de stomies les plus fréquentes ;

o Déterminer les sièges respectifs de ces stomies ;

o Déterminer le caractère temporaire ou définitif de stomies réalisées ;

o Déterminer l'évolution après la pratique d'une stomie.

Cette étude s'effectue dans la zone de santé de Kananga précisément à l'hôpital provincial général de référence de Kananga sur une période de 5 ans soit de janvier 2013 à Décembre 2017.

Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail est scindé en 4 chapitres:

I. Revue de la littérature

II. La méthodologie

III. Les résultats

IV. La discussion

- 4 -

Chapitre I. REVUE DE LA LITTERATURE

I.1. ANATOMO-PHYSIOLOGIE DES INTESTINS

I.1.1. ANATOMIE

I.1.1.1. L'INTESTIN GRELE

L'intestin grêle est la partie du tube digestif allant du pylore au

gros intestin. Il est plus ou moins cylindrique et mesure 6 à 7 m. on lui

distingue 2 segments :

L'un proximal et fixe, le duodénum

L'autre distal et mobile, le jéjuno-iléon (9).

Fig. 1. Tube digestif

I.1.1.1.1. Le Duodénum

Le duodénum est la portion initiale de l'intestin grêle qui est composé de quatre portions : la première, le bulbe, de forme triangulaire, est suivie par la région post bulbaire qui s'étend jusqu'au genu supérius.

À ce niveau commence la 2è portion du duodénum, vertical dans lequel abouchent au niveau de la papille le canal cholédoque et le canal de Wirsung.

- 5 -

La 3ème portion du duodénum passe horizontalement devant L3, et la 4è remonte en haut à gauche derrière l'estomac pour se terminer à l'angle de Treitz ou duodéno-jéjunal.

C'est un organe profond situé en avant du rachis entre les vertèbres L1 et L4.Il fait suite à l'estomac à partir du pylore et se termine au niveau de jéjunum.Il mesure 20 à 30 cm de longueur et 3 cm de diamètre.

La muqueuse du duodénum a les caractères communs à l'ensemble de la muqueuse de l'intestin grêle. Elle présente donc : des villosités, des valvules conniventes et des follicules clos.

Les structures propres à sa muqueuse duodénale sont la grande caroncule duodénale ou papille duodénale majeure et la petite caroncule duodénale ou papille duodénale mineure.

o Rapports du duodénum

Le duodénum et la tête du pancréas forment un bloc homogène tel le pneu et la jante d'une roue. Ses rapports sont : ? En haut : l'estomac ;

? En bas : le colon transverse et les anses de l'intestin

grêle ;

? En avant : le foie (à droite) et l'estomac (à gauche)

? En arrière : l'aorte et la veine cave inferieure ;

? En dedans : le pancréas, le canal cholédoque et le pédicule rénale gauche.

o Constitution du duodénum

Le duodénum se compose, comme tout le tube digestif,

de 4 tuniques :

V' Une séreuse

V' Une musculaire : avec une couche superficielle

longitudinale ; une couche profonde circulaire

V' Une sous-muqueuse

V' Une muqueuse.

o Vaisseaux et nerfs V' Les artères

Ce sont les :

- 6 -


·
·
Artères pancréatico-duodénales supérieures et inférieures droites, branches de l'artère gastroduodénale.


·
·
Artère pancréatico-duodénale gauche, branche de la mésentérique supérieure. Celle-ci se divise en 2 branches, l'une supérieure, l'autre inférieure, qui s'anastomosent avec les pancréatico-duodénales supérieures et inférieure du pancréas.

V' Les veines

Elles sont satellites des artères mais leurs terminaisons présentent des particularités : la veine pancréatico-duodénale supérieure droit se jette dans la veine porte, la veine pancréatico-duodénale inférieure droite se jette dans la veine grande mésentérique, la veine pancréatico-duodénale gauche se termine également dans la grande mésentérique.

V' Les lymphatiques

Ils se jettent dans les ganglions duodéno-pancréatiques antérieures et postérieurs.

V' Les nerfs

Ils viennent du pneumogastrique gauche pour la 1ème portion, du ganglion semi-lunaire droit et du plexus mésentérique supérieur pour la 2ème et la 3ème portion, du ganglion semi-lunaire gauche pourla 4ème portion.

I.1.1.1.2. Le jéjunum et l'iléon

Le jéjunum-iléon est un tube lisse qui forme 15 à 16 flexuosités appelées anses intestinales. Schématiquement, les anses intestinales jéjunales sont horizontales et les anses iléales verticales.

Le calibre des anses diminue progressivement du jéjunum (3cm) vers l'iléon (2cm).L'ensemble des anses forme une masse qui occupe la partie centrale de l'abdomen, entourée par le cadre colique. V' Rapports

Le jéjuno-iléon est fixé à la paroi postérieure par les mésentères qui contiennent les vaisseaux et les nerfs de l'intestin. Les rapports de jéjuno-iléon sont étudiés par rapport aux anses isolées et par rapport à leur ensemble.

- 7 -

o Rapport des anses isolées

Chaque anse possède :

Deux faces convexes en contact avec les anses voisines ;

Un bord libre, convexe, en rapport avec la paroi ou les anses attenantes, c'est le bord anti-mésentérique ;

Un bord adhérent sur lequel s'insère le mésentère, c'est le bord mésentérique ;

La masse du jéjuno-iléon. Envisagé dans leur ensemble, les anses forment une masse qui remplit toute la cavité péritonéale, beaucoup plus à gauche qu'à droite. A droite, la cavité péritonéale est occupée par le côlon ascendant et le caecum.

Le côlon descendant est de diamètre réduit et se trouve à distance de la paroi abdominale antérieure.

o Rapport des anses assemblées

La masse jéjuno-iléale répond :

- En arrière, à la paroi abdominale postérieure, aux organes rétro-péritonéaux (gros vaisseaux, parties sous méso-coliques du duodénum, reins, uretères, colon ascendants, caecum, côlon descendant).

- En avant, à travers le grand épiploon, à la paroi abdominale antérieure.

- En haut, au mésocôlon transverse et au côlon transverse.

- En bas, au côlon iliopelvien et aux organes du petit bassin (rectum et vessie chez l'homme ; rectum, vessie, utérus et ligaments larges chez la femme)

- A gauche, à la paroi abdominale de l'abdomen

- A droite, au caecum, au côlon ascendant et à la paroi.

? Constitution

La paroi du jéjuno-iléon est constituée de 4 tuniques comme celle du duodénum. La muqueuse comporte :

- Les villosités intestinales,

- 8 -

- Les valvules conniventes dont le nombre et les dimensions diminuent de l'angle jéjuno-duodénal à la terminaison. Elles disparaissent complètement plus ou moins à 50 cm de la terminaison.

- Follicules clos nodules lymphatiques.

On trouve en outre dans le jéjuno-iléon des plaques de PEYER ou les noeuds lymphatiques iléaux. Ce sont des amas de follicules qui dessinent à la surface de la muqueuse des plaques blanchâtres, de forme elliptique, de 5-6 cm de long. Elles siègent particulièrement au jéjuno-iléon, le long du bord libre.

? Vaisseaux et nerfs

o Les artères

Elles sont les branches intestinales de l'artère mésentérique supérieure au nombre de 12 à 15. Ces branches naissent de la branche gauche de l'artère mésentérique.

o Les veines

Elles sont disposées comme les artères et se jettent dans la grande veine mésentérique.

o Les lymphatiques

Ceux qui sortent de la paroi du jéjuno-iléon sont des chylifères d'ASELIUS. Ils vont aux gros troncs intestinaux ou aux ganglions pré-aortiques gauches.

o Les nerfs

Les nerfs viennent du plexus solaire par le plexus mésentérique supérieur.

I.1.1.2. LE COLON

Appelé aussi gros intestin, s'étend du jéjuno-iléon à l'anus et se différencie de l'intestin grêle par son volume considérable, son aspect bosselé, les bandelettes qui parcourent sa surface.

Il est étendu depuis l'angle iléo-caecal à l'anus. Sa longueur est en moyenne de l, 5m. Son diamètre de 7 à 8 cm à son origine, décroît progressivement sur le côlon transverse et de 3 à 5 cm sur le côlon descendant et le côlon iliaque. Il présente une dilatation à hauteur du rectum pour former l'ampoule rectale.

- 9 -

Le côlon débute par un cul-de-sac volumineux, le caecum auquel est appendu l'appendice. On lui décrit trois parties sur le plan anatomique:

? Le côlon ascendant : Il monte verticalement à partir du caecum. Il va de la fosse iliaque droite à la face inférieure du foie. Là l'intestin se coude pour former l'angle hépatique du côlon. C'est la portion du côlon qui est fixe.

? Le côlon transverse : Il se continue avec le côlon ascendant. Il se dirige de droite à gauche de l'estomac. Il est légèrement concave en haut. Il se termine au voisinage de larate par un coude, l'angle colique gauche.

? Le côlon descendant : Il descend verticalement jusqu'au relief du psoas gauche. Il décrit en suite sous le nom de côlon pelvien (sigmoïde) ou côlon lombo-iliaque.

Histologiquement le gros intestin est constitué de 4 tuniques : une séreuse, une musculaire, une sous-muqueuse et une muqueuse (Fig. 1).

Rapports

En avant : dans son ensemble est situé occupant le flanc et

l'épigastre.

En arrière : le rein droit, la face inférieure du foie et la vésicule biliaire en haut ;

A gauche : le rein gauche, l'estomac et la rate en haut. Vascularisation du colon

Le côlon droit, organe d'absorption est vascularisé par l'artère mésentérique supérieure. Le côlon gauche, est vascularisé par l'artère mésentérique inférieure. Ces deux artères s'unissent par l'arcade de Riolan (10,11, 12, 13, 14).

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I.1.2. LA PHYSIOLOGIE DES INTESTINS

I.1.2.1. Physiologie de la digestion intestinale

I.1.2.1.1. Au niveau du grêle: La motricité de l'intestin grêle

Elle comprend trois activités qui s'exercent à partir du tonus de base de la musculature intestinale: la segmentation rythmique, le mouvement pendulaire, l'onde péristaltique.

? La segmentation rythmique

On l'appelle encore onde stationnaire. Elle résulte des contractions localisées des fibres circulaires lorsque celles-ci sont distendues. Elle est dépourvue d'effet propulseur. La segmentation rythmique fragmente le chyme et le mélange avant que le péristaltisme le fasse progresser.

? Le mouvement pendulaire

Il est généralement considéré comme la conséquence de la contraction isolée de fibres longitudinales qui mobilisent une portion de l'anse de façon à homogénéiser son contenu. Il naît en des endroits quelconques sans liaison avec la segmentation rythmique.

? L'onde péristaltique

C'est un phénomène complexe qui coordonne et propage l'activité contractile des deux couches musculaires de l'intestin. La contraction des fibres longitudinales coïncide avec le relâchement des fibres circulaires et vice versa. Chaque mouvement péristaltique comprend la contraction de la musculature en amont du point ou cette onde est née et le relâchement de la musculature en aval de ce point. Cette alternance contraction-relâchement (excitation-inhibition) est dénommée loi de l'intestin de Bayliss et Starling. Le chyme y subit l'action des enzymes pancréatique, biliaire et du grêle même.

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I.1.2.1.2. Au niveau du côlon

Le suc du gros intestin est essentiellement muqueux. Il enduit les résidus excrémentiels et la paroi colique d'une substance lubrifiante pour faciliter la progression des matières.

I.1.2.2. Contrôle nerveux de la motricité intestinale

L'intestin est doté sur toute sa longueur d'une innervation intrinsèque et extrinsèque. Ses tuniques sont parcourues par d'innombrables ramifications nerveuses et contiennent les plexus mésentériques d'Auerbach et sous muqueux de Meissner.

Les nerfs extrinsèques de l'intestin grêle et de la première moitié du gros intestin sont de provenance vagale et sympathique (nerf splanchnique).En ce qui concerne le côlon descendant, l'anse sigmoïde et le rectum, ils reçoivent leur innervation motrice du nerf érecteur sacré, et inhibitrice du nerf hypogastrique.

I.1.2.3. Physiologie de l'absorption intestinale

I.1.2.3.1. Au niveau du grêle

L'absorption des glucides

Les sucres sont absorbés principalement par le duodénum et la première partie du jéjunum. Cette absorption est presque terminée lorsque le chyme atteint l'iléon. Le glucose est absorbé par transport actif et il semble en être de même pour les lactoses. Quant au fructose il semblerait qu'il soit absorbé passivement.

L'absorption des protéines

La plupart des dégradations protéiniques ont lieu dans la portion supérieure de l'intestin grêle et 60% à 80 % de celles-ci sont digérées et absorbées alors que le chyme gagne l'iléon. Les dipeptides et les tripeptides sont absorbés par les cellules épithéliales intestinales grâce au transport actif. C'est à l'intérieur de ces cellules que les dipeptidases et les tripeptidases brisent les dipeptides et les tripeptides en leurs constituants que sont les acides aminés. De là les acides aminés quittent la paroi intestinale pour entrer dans le courant sanguin.

- 12 -

L'absorption des lipides

Elle a lieu dans le duodénum et le jéjunum pour s'achever dans l'iléon.

L'absorption d'eau et des électrolytes

L'eau est absorbée par la partie proximale de l'intestin grêle (5 à 10litres). Une certaine quantité d'un demi-litre est absorbée au niveau du côlon. Le sodium possède la capacité de traverser librement la paroi intestinale ; au niveau duodénal il existe un mécanisme de transport actif.

Il en est de même pour le potassium, le magnésium et les phosphates. Les ions chlores suivraient passivement les mouvements du sodium dans la partie proximale du grêle mais sont transportés activement au niveau de l'iléon. L'absorption du calcium se fait par transport actif dans tout l'intestin grêle particulièrement dans le duodénum et requiert la vitamine

L'absorption des vitamines

Les vitamines liposolubles A, D, E, K sont transformées en solution dans les micelles lors de la digestion des lipides et sont absorbés au niveau du duodénum et du jéjunum. Les vitamines hydrosolubles C et B (excepté la vitamine B12) semblent être absorbés par diffusion passive au niveau de l'intestin proximal.

La vitamine B12 se combine au facteur intrinsèque fabriqué par l'estomac et est absorbé par transport actif en des points spécifiques de la muqueuse de l'iléon.

I.1.2.3.2. Au niveau du colon

Dans sa partie proximale (caecum, côlon ascendant, première moitié du côlon transverse) s'effectue une résorption importante d'eau. Sa partie distale (côlon descendant et pelvien, rectum et la deuxième moitié du côlon transverse) sert d'entrepôt et d'évacuation des fécès (15,16, 17).

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I.2. LES STOMIES INTESTINALES

I.2.1. Définition

Une stomie (du mot grec stoma, « bouche ») est une déviation

chirurgicale d'un conduit naturel, une sorte de `'court-circuit». Elle est

pratiquée lorsque le canal naturel ne peut plus remplir son rôle.

On parle de colostomie lorsque, c'est le côlon qui est abouché à

la peau et de l'Iléostomie quand il s'agit du grêle.

I.2.2. Les indications de colostomie et iléostomie

? Les indications d'ordre tumoral :

· Les cancers colorectaux dont 75 % siègent sur le rectum ou le sigmoïde (18)

· Le cancer de l'anus

· L'envahissement d'un cancer (de l'appareil génital ou vessie : cancer de l'ovaire)

? Les indications d'ordre médical:

· La maladie inflammatoire de l'intestin(MII) :

o Rectocolique hémorragique ulcéreuse(RCHU) ou colite ulcéreuse

o Maladie de Crohn

o Entérite nécrosante

o Sigmoïdite

o Diverticulite

· Endométriose

· Diverticulose colique

· Polypose adenomateuse familiale (PAF)

· Les perforations iléales typhiques ou non typhiques

? Les indications d'ordre traumatique et /ou mécanique:

4 Plaies graves de l'appareil digestif quel que soit l'origine

4 Colostomie de décharge pour le traitement d'escarre du

sacrum

4 Obstruction de l'intestin (occlusion intestinale, volvulus).

? Les malformations congénitales : ? Imperforation anale

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? Absence de rectum

? Maladie de Hirschsprung ou mégacôlon

? Pseudo-occlusion intestinale chronique (POIC) (2).

? Autres indications :

? Fistule post opératoire : évoquée devant un ATCD de

chirurgie

I.2.3. Techniques chirurgicales

Les stomies iléales et coliques sont encore appelées stomies de vidange. En effet ces stomies sont une dérivation chirurgicale destinée à drainer à l'extérieur les matières fécales. On les appelle anus artificiel ou anus contre nature.

Ces anus artificiels ne doivent pas être confondus avec la fistule stercorale qui est le résultat d'une ouverture pathologique, mécanique ou inflammatoire; ils ne doivent pas être confondus non plus avec les sutures extériorisées des plaies coliques.

La décision de réaliser une stomie est souvent prévisible en pré opératoire. Dans ce cas le chirurgien doit expliquer au patient ou aux parents la nécessité de cette dérivation, le type d'opération, ses conséquences, la nature définitive ou non de la stomie.

La technique consiste à faire une incision cutanée sous forme de pastille de 2-3 centimètres de diamètre. L'orifice sous cutanée doit être excisé jusqu'au contact de l'aponévrose. La traversée musculo-aponévrotique doit être calibrée en tenant compte de l'épaisseur de l'anse à extérioriser. La traversée pariétale doit permettre le passage de l'intestin sans frottement, sans torsion. Pour qu'il en soit ainsi, la traversée pariétale doit permettre l'introduction facile de deux doigts. Le segment intestinal à extérioriser doit être bien vascularisé et mobile. L'extériorisation doit se faire à foyer fermé pour éviter toute souillure de la paroi.

En cas d'iléostomie le mésentère de l'anse extériorisée est suturé par quelques points séparés au péritoine pariétal antérieur. Cette fixation bien faite évite l'engagement transpariétal d'une anse grêle et le prolapsus de l'anse extériorisée (15,19).

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I.2.3.1. Siège de la stomie

I.2.3.1.1. Au niveau de l'intestin

La stomie doit être réalisée sur l'intestin viable pour éviter une nécrose stomiale.

Le segment à extérioriser doit être mobilisable sans traction sur les anses sinon on risque de dévasculariser l'anse. Le siège est fonction du type de lésion intestinale (Fig. 2).

Fig. 2.Sites de colostomie

I.2.3.1.2. Au niveau de la paroi

L'emplacement cutané est fondamental car il conditionnera la vie du stomisé. Il n'y a pas de règle absolue quant à l'emplacement. Mais il faut garder à l'esprit l'application des poches collectrices. Pour cela il faut ménager des espaces suffisants entre la stomie et l'incision médiane, les drains, les reliefs osseux (crête iliaque, rebord costal).

La stomie doit être bien visible et accessible par le patient lui-même. Trop basse la stomie peut être non visible. Une stomie trop haute au niveau de la taille ou de la ceinture peut gêner l'habillage (Fig. 3).

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Fig. 3. Emplacement de l'iléostomie sur la peau

I.2.3.2. Orifice de la stomie

L'orifice doit être adapté à la taille de l'intestin à extérioriser: trop étroite il risque d'étrangler l'intestin et son méso. Trop large le risque d'éviscération est accru. Un orifice préexistant peut être utilisé s'il est adéquat. Il faut éviter les stomies dans l'incision médiane.

I.2.3.3. Types des stomies

I.2.3.3.1. Les types d'iléostomie

V' L'iléostomie terminale

C'est une iléostomie à un orifice. Elle siège sur le grêle terminal. Elle est réalisée dans la fosse iliaque droite. Cette stomie est définitive en cas de colectomie totale pour recto-colite hémorragique (RCH), polypose adenomateuse familiale. Elle est temporaire après colectomie subtotale réalisée pour colite aiguë grave

V' L'iléostomie latérale

C'est une iléostomie à deux orifices. Elle consiste à extérioriser le segment du grêle à dériver sur une baguette et à faire une incision latérale sans sectionner totalement l'anse grêle. L'iléostomie latérale est indiquée pour protéger une anastomose entre l'iléon et le rectum si ce dernier est pathologique (RCH) ou entre l'iléon et l'anus. Toute anastomose iléo-anale doit bénéficier d'une iléostomie de protection (Fig.4 et 5).

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Fig. 4.Iléostomie Fig.5.Iléostomie latérale(en boucle)

L'iléostomie de sauvetage est un type d'iléostomie latérale réalisée en chirurgie d'urgence. C'est une iléostomie avec deux extrémités intestinales issues d'une résection. Le rétablissement de la continuité en per opératoire n'étant pas possible à cause du milieu septique péritonéal, les bouts intestinaux sont abouchés temporairement à la peau. L'abouchement peut être possible par un même orifice (iléostomie en canon de fusil), ou l'abouchement des deux bouts nécessite la réalisation de deux incisions pariétales distinctes pour éviter la traction sur les anses.

? L'iléostomie continente

C'est une iléostomie terminale proposée par Kock et consistant à créer un réservoir intra-abdominal pour plastie iléale dont l'anse efférente abouchée à la peau, constitue une valve anti-reflux par invagination sur elle-même. Elle est contre- indiquée en cas de maladie de Crohn (20).

I.2.3.3.2. Les types de colostomie

? La colostomie terminale

C'est une stomie à un seul orifice. Elle est dite terminale car consiste à aboucher la terminaison du côlon. La colostomie terminale est

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définitive en cas d'amputation abdomino-périnéale pour cancer du bas rectum. Elle est temporaire dans l'opération de Hartmann.

Celle-ci associe une extériorisation du bout proximal et une fermeture du bout distal laissé en intra péritonéal. Elle est indiquée dans les résections coliques avec impossibilité immédiate de rétablissement de la continuité du fait des conditions septiques péritonéale (Fig. 7).

Fig. 7.Colostomie terminale

? La colostomie latérale

C'est une stomie siégeant sur n'importe quelle partie du côlon mobile: le sigmoïde, ou le côlon transverse.

Elle est le plus souvent temporaire, réalisée comme premier geste sur un cancer colique en occlusion ou pour la protection d'une anastomose colo-rectale ou colo-anale. Elle est le premier temps des interventions curatrices des maladies ano-rectales (imperforations anales et mégacôlon). Elle est définitive en cas de lésion colorectale sous-jacente inextirpable (Fig. 8).

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Fig. 8.Colostomie latérale

? La colostomie double

Les deux extrémités coliques sont séparées et abouchées à la peau par un même orifice : on dit que c'est une colostomie en canon de fusil ou colostomie de Bouilly-Vollanann. Les deux orifices sont souvent séparés par un pont cutané. Ce type de colostomie est réalisé chaque fois que l'on resèque un segment de côlon mobile et que l'anastomose n'est plus possible en un temps (côlon non préparé, milieu septique).

? La caecostomie

C'est une colostomie latérale portant sur le caecum. Elle est rarement utilisée car n'assure qu'une dérivation incomplète des matières fécales (21,22, 23).

I.2.4. Durée de la stomie

La nature définitive ou temporaire dépend du type de lésion. En cas de stomie temporaire le rétablissement de la continuité dépend de l'évolution de la maladie.

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I.2.5. Surveillance post opératoire Elle portera sur :

· Aspect de la stomie : couleur, forme, position, oedème, saignement

· Aspect de la plaie opératoire : rougeur, écoulement

· Aspect de la peau péristomiale

· Vérifier si présence de séparation cutanéo-muqueuse. Si elle est présente à la base de la stomie, elle peut être causée tant par rupture ou par un relâchement des sutures qui lient l'intestin à la peau, que par la coupure à travers les tissus provoquée par les sutures.

· Reprise du transit : gaz, selles (type et quantité)

· Vérifier fréquemment l'étanchéité de l'appareillage et changer le sac si présence de fuite ou s'il est plein.

L'iléostomie commence à fonctionner habituellement dans les 48 heures post-op, et la colostomie dans les 96 heures. Cet intervalle peut être plus long (ad une semaine) en présence d'occlusion de longue date et/ou péritonite.

Après 48 heures post-op il faut enlever l'appareillage au complet et nettoyer la peau. Retirer la collerette avec précaution avec l'aide d'une compresse mouillée avec de l'eau du robinet. La stomie et la peau autour de la stomie doivent être nettoyées doucement avec une débarbouillette mouillée. Dans les 48-72 heures post-opératoires si le sac est rempli à moitié ou à deux tiers il faut le retirer, le vider et rincer avant de le remettre.

I.2.6.Les soins post opératoires

Ils portent sur le pansement, l'appareillage et le régime alimentaire.

I.2.6.1. Le pansement

Le pansement est constitué par des substances grasses (compresses vasélinisées imprégnées de pommade antibiotique) évitant l'adhérence de l'intestin extériorisé. Le pansement est toujours isolé de celui de la plaie opératoire de laparotomie médiane.

L'application de la poche est immédiate après l'intervention. Ceci évite de traumatiser le segment d'intestin extériorisé et de réaliser

- 21 -

en même temps une protection efficace de la peau contre les selles. Chaque émission de selle doit être suivie du nettoyage de l'anus artificiel et de la région environnante.

I.2.6.2. L'appareillage

C'est l'appareillage par sa qualité qui permet au malade de supporter et d'améliorer sa condition de stomisé. Un bon appareillage doit être léger, parfaitement hermétique, inoffensif pour les téguments et l'intestin, aisé à appliquer et à retirer.

Il existe de nombreux appareils en plastique. Les uns sont munis d'une porte-poche ou support qui demeure collé sur le pourtour de la stomie pendant plusieurs jours; sur les porte-poches, des poche3 de matières plastiques sont adaptées et jetées chaque fois que cela est nécessaire. Les autres sont des sacs en matière plastique collés directement sur la peau, puis décollés et jetés chaque fois que cela est nécessaire.

I.2.6.3. Le régime

Il est souhaitable d'avoir une alimentation variée, équilibrée, avec un apport en boisson suffisant (un litre à un litre et demi d'eau par 24 heures). Il est conseillé de manger à des heures régulières, surtout bien mastiquer les aliments. Aucun aliment n'est interdit mais il faut garder à l'esprit que certains aliments provoquent la diarrhée, d'autres la constipation.

Chaque patient doit adapter son alimentation au type de réaction recherchée: supprimer les aliments accélérateurs de transit en cas de diarrhée. Notons cependant que la principale fonction du côlon étant de réabsorber l'eau contenue dans le liquide intestinal, en cas d'iléostomie il existe un risque de déshydratation. Il est conseillé au patient de boire en abondance pour éviter la déshydratation(21).

I.2.7. Evolution et complications des stomies intestinales

La technique chirurgicale et la qualité des soins et de surveillance ont un effet important sur l'évolution d'une stomie qui peut être simple ou marquée par la survenue de complications.

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I.2.7.1. Les complications non spécifiques des stomies intestinales

La fréquence des complications des stomies varie suivant la qualité de la technique opératoire, la morphologie du patient (obésité ou maigreur) et le type de stomie. Les complications des iléostomies sont à peu près les mêmes que celles des colostomies. Il existe cependant des complications spécifiques aux iléostomies.

I.2.7.2. Les complications générales

Elles sont constituées des troubles psychiques. En effet, une stomie intestinale représente une modification fondamentale de la relation du sujet avec son corps. Elle devient un nouvel organe auquel le stomisé va devoir s'adapter. Ainsi le sujet va-t-il devoir accepter la perte de sa fonction excrétrice anale.

L'incapacité à supporter la modification corporelle peut être source de dépersonnalisation, d'un état dépressif, d'une angoisse. Le risque morbide principal est celui de l'isolement du sujet. Si le sujet n'arrive pas à s'accepter aussi se sentira-t-il inacceptable par les autres.

La préparation psychologique du malade, le soutien de l'entourage peuvent favoriser une bonne réinsertion socio-familiale. Le niveau d'instruction bas, l'âge avancé, les conditions économiques et socioculturelles précaires sont des facteurs favorisant l'apparition des troubles psychologiques.

I.2.7.3. Les complications locorégionales

? L'hémorragie péristomiale

C'est la conséquence d'un défaut d'hémostase au niveau de la paroi de l'intestin et de la section du méso-côlon ou du mésentère. Dans ce dernier cas l'hémorragie ne peut être extériorisée et peut entraîner un hémopéritoine.

? La nécrose de la stomie

Elle se traduit par la modification de la couleur de celle-ci devenant noire. La nécrose est en rapport avec une stomie extériorisée sous traction ou une (compression du mésentère ou du méso-côlon par

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une ouverture insuffisante de l'aponévrose. Elle impose la réintervention.

4 La rétraction de la stomie

Elle est due à une stomie extériorisée sous tension ou mal fixée. Elle se complique de péritonite.

4 L'abcès péristomiale

Il est secondaire le plus souvent à l'hémorragie péri-stomiale ou à une stomie rétractée.

4 La fistule péristomiale

Elle a comme risque la péritonite.

4 L'éviscération parastomiale

Elle survient au cas où l'orifice aponévrotique est très large ou en cas de mauvaise fixation du mésentère au péritoine.

4 L'occlusion aiguë

Elle est due à une bride, ou à une complication de la laparotomie, engagement d'une anse dans un hiatus pariétal, ou par sténose aponévrotique.

4 Le prolapsus

Sa fréquence est d'environ vingt pour cent (20%). Le prolapsus stomial devient chirurgical s'il est volumineux, difficile à réduire. Il est favorisé par une déficience pariétale et l'hyperpression intra abdominale.

4 La sténose

Elle est favorisée par tille résection cutanée et pariétale trop petite, ou par une lésion inflammatoire cutanée péri-stomiale. Trop serrée elle peut être à l'origine de stase colique ou de fécalome. La dilatation digitale ou instrumentale peut suffire ou un geste chirurgical s'impose.

4 Les lésions cutanées péri-stomiales

Elles sont la conséquence de l'érosion de la peau par les enzymes contenus dans le suc digestif. Elles sont favorisées par plusieurs facteurs:

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> la proximité d'un relief osseux ou la situation de la stornie

dans un pli empêche un appareillage correct source de lésions

cutanées,

> le remplacement trop fréquent de l'appareillage,

> le décapage intempestif des résidus adhésifs,

> le rasage de la peau,

> l'utilisation de matériels irritants ou allergisants,

> une affection dermatologique (psoriasis).

? Autres complications rares:

> lithiase urinaire et biliaire,

> adénocarcinome sur iléostomie,

> lymphome sur iléostomie,

> un cas de lymphome non hodgkinien chez un patient

atteint de SIDA a été rapporté.

I.2.7.4. Les complications spécifiques des iléostomies

Ce sont les troubles hydroélectriques et vitaminiques. Ils sont fréquents chez les patients iléostomisés. Ces troubles sont dus à une résection d'une partie de l'iléon ou d'une modification de sa flore bactérienne; Les principaux troubles sont :

· la déshydratation,

· la déplétion sodée, potassique, magnésique, ou la carence en vitamine B12. Ces troubles sont corrigés par l'apport intraveineux de ces éléments.

· La pochite : c'est l'inflammation du réservoir iléal, traitée efficacement par antibiothérapie (25, 26,27).

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Chapitre II. METHODOLOGIE

II.1. MILIEU D'ETUDE

L'hôpital provincial général de référence de Kananga est celui qui nous a servi de cadre pour l'étude.

II.1.1. Historique

Cette structure sanitaire est une émanation conjuguée de volonté politique et technique de son ancienne appellation « Hôpital général de Kananga » a été construite en 1945 -1950 par le gouverneur belge LAMBORELL et inauguré en 1950 .La construction a été financée par EX-FOR minière de Tshikapa, lors de son inauguration la capacité d'accueil était de 500 lits montés et réduits à 250 par l'union européenne.

L'hôpital provincial général de référence de Kananga est une structure étatique de référence se trouvant dans le chef lieu de la province du Kasaï central dans la commune de Kananga a été créé par l'arrêté provincial numéro 01/CAB/GP/K-OCC/015/01 du 16 février 2001 de son excellence monsieur le gouverneur de la province du Kasaï occidental suite à la demande de l'union européenne qui ne voulait pas appuyer séparément les 3 institutions notamment: l'hôpital général, la clinique de Kananga et le laboratoire provincial.

Cette fusion est née de l'initiative de l'union européenne à travers un projet d'appui transitoire désormais projet d'appui aux zones de santé de Kananga et l'inspection médicale provinciale depuis novembre 2000.Ce projet a connu la prise en charge du complexe hospitalier de Kananga sur le plan financier, matériel et humain.

De 1960 à nos jours, il nous faut signaler que les tumultes politico-sociaux dans le pays ont pratiquement mis à genou cette structure, pourtant cette dernière était destinée à permettre à 1.000.000 d'habitants kanangais d'accéder aux soins médicaux provenant de zones de : Lukonga, Ndesha, Nganza, Katoka et Kananga. Le 2 mai 2016 par l'arrêté ministériel numéro 004/1250/CAB/MIN/SP/2016 du 21 Avril 2016, portant reclassement des hôpitaux et des hôpitaux provinciaux de la RDC, le complexe hospitalier de Kananga a pris la casquette d'un hôpital provincial général de référence de Kananga.

de cas.

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II.1.2. Situation géographique

L'hôpital provincial général de référence de Kananga est situé en RDC dans la province du Kasaï central précisément dans la commune de Kananga au quartier Tshinsambi dans la zone de santé de Kananga, il est borné :

- Au Nord par le cimetière de la ville de Kananga;

-

-

Au sud par la paroisse saint Clément

A l'Est par une grande savane et l'usine de distribution d'eau de

la Regideso ;

- A l'Ouest par la Brasserie et l'église Orthodoxe grecque.

II.1.3. Services organises

L'hôpital provincial de Kananga organise les services

suivants :

· La chirurgie

· La médecine interne

· La pédiatrie

· La gynéco- obstétrique

· Le laboratoire

· Le service de kinésithérapie

· Le service d'ORL

· Le service d'imagerie

· Le service de PTME

· Le service d'ophtalmologie

II.2. MATERIELS

Les données de notre étude ont été collectées à partir de documents d'archives de l'hôpital constitués de registres et fiches des malades aux quels s'ajoutent des papiers et stylos dont nous nous sommes servi.

II.3. METHODE

II.3.1. Type d'étude

Il s'agit d'une étude rétrospective a visée descriptive d'une série

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II.3.2. Echantillonnage

II.3.2.1. Taille de l'échantillon

Notre échantillon d'étude est constitué de 12 cas de stomie intestinales réalisées dans la durée d'étude.

II.3.2.2. Critères de sélection

? Critères d'inclusion

Ont été initialement sélectionnés : tous les cas ayant consulté le service de chirurgie de 2013 à 2017 avec une pathologie chirurgicale ayant nécessité une chirurgie digestive.

? Critères d'exclusion

Ont été ensuite exclus de l'échantillon ceux chez qui une stomie intestinale n'a pas été réalisée.

II.3.3. Listes des variables

Dans notre étude, les variables ci-après ont été retenues :

o La fréquence de la technique en chirurgie digestive

o L'âge des patients

o Le sexe des patients

o Le type de stomie intestinale

o La réversibilité de la stomie

o Les indications de stomies intestinales

o Le siège de stomie intestinale

o Les complications de stomie

o L'évolution de stomie

II.3.4. Technique de collecte des données

Les données de notre étude ont été collectées par échantillonnage non probabiliste des cas par fouilles dans les archives hospitalières faites des registres, cahiers de rapports et fiches des malades sur base d'un protocole de collecte préétabli dans lequel nous mettions les informations utiles pour chaque cas.

- 28 -

II.3.5. Plan de traitement et analyse des données

Après collecte, les données de notre étude ont été dépouillées puis analysées manuellement sur base de formules suivantes :

n=v

i =

% =

= [ ? f.( .i] A

2 = f.( ( -A)

E.T v

Avec :

n : Nombre de classe

N : Effectif de l'étude

i : intervalle de classe

Ls : Limite supérieure

Li : Limite inferieure

% : pourcentage

Fo : Fréquence observée

Fa : Fréquence attendue

: Moyenne

?2 : Variance

E.T : Ecart type.

A : Moyenne provisoire. Elle correspond au point médian qui a une

fréquence élevée.

- 29 -

Chapitre III. LES RESULTATS

III.1. PRESENTATION DE RESULTATS

III.1.1. Tableau I. Fréquence de stomie intestinale à l'HPK

 
 
 

Technique

f

%

Stomie intestinale

12

2,7

Autres

431

97,3

Total

443

100,0

III.1.2. Tableau II. Age des patients

 

Age (an)

f

%

1-15

1

8,3

16-30

6

50,0

31-45

4

33,4

46-60

1

8,3

Total

12

100,0

 

III.1.3. Tableau III. Le sexe de patients

 

Sexe

f

%

Masculin

7

58,3

Féminin

5

41,7

Total

12

100,0

 

- 30 -

III.1.4. Tableau IV. Type de stomie

 

Type de stomie

f

%

Colostomie

5

41,7

Iléostomie

7

58,3

Total

12

100,0

 

III.1.5. Tableau V. Répartition de cas selon la réversibilité

Stomie

f

%

Temporaire

12

100,0

Définitive

0

0,0

Total

12

100,0

 

III.1.6. Tableau VI. Répartition de cas selon les indications et les causes III.1.6.1. Tableau VI.1. Indications de la colostomie

Indication

f

%

Occlusion intestinale

3

60,0

Malformation

1

20,0

Autres

1

20,0

Total

5

100,0

 

- 31 -

III.1.6.2. Tableau VI.2. Les causes d'occlusion

 

Cause d'occlusion

f

%

Volvulus

2

66,7

Autres

1

33,3

Total

3

100,0

 

III.1.6.3. Tableau VI.3. Indications de l'iléostomie

 

Indication

f

%

Péritonite

5

71,4

Occlusion

1

14,3

Fistule digestive post op

1

14,3

Autres

0

0,0

Total

7

100,0

 

III.1.6.4. Tableau VI.4. Les causes de péritonite

 

Cause

f

%

Perforation typhique

5

100,0

Autres

0

0,0

Total

5

100,0

 

- 32 -

III.1.7. Tableau VII. Répartition de stomies selon leur siège III.1.7.1. Tableau VII.1. Le siège de colostomie

Siège

f

Côlon ascendant

0

Côlon transverse

1

Côlon descendant

4

Total

5

 

0,0
20,0
80,0
100,0

%

III.1.7.2. Tableau VII.2. Le siège d'iléostomie

Siège f %

Jéjunum 0 0,0

Iléon proximal 0 0,0

Iléon moyen 2 28,6

Iléon terminal 5 71,4

Total 7 100,0

III.1.8. Tableau VIII. Répartition des cas selon les complications III.1.8.1. Tableau VIII.1. Fréquence des complications

Stomie compliquée

f

%

Oui

4

33,3

Non

8

66,7

Total

12

100,0

 

Avec :

X : point médian de classe

- 33 -

III.1.8.2. Tableau VIII.2. Nature des complications

 

Complication

f

%

Suppuration

1

25,0

Dénutrition

2

50,0

Irritation cutanée

1

25,0

Autres

0

0,0

Total

4

100,0

 

III.1.9. Tableau IX. Répartition des cas selon l'évolution

Evolution

f

%

Bonne

9

75,0

Décès

3

25,0

Total

12

100,0

 

III.2. ANALYSE STATISTIQUE PAR CALCUL DE PARAMETRES DE DISTRIBUTION NORMALE

Tranche d'âge

X

f

 

f.

( )

f. 2

( )

 
 
 
 

8

1

-1

-1

1

16-30

23

6

0

0

0

31-45

38

4

1

4

4

46-60

53

1

2

2

4

?

 
 
 

5

9

 

- 34 -

f : la fréquence de classe

i : intervalle de classe

A : Moyenne provisoire. Elle correspond au point médian qui a une fréquence élevée.

o X = (

= 29,25 ans

o 02= [ (1 )2 X9] -

=129, 66

o E.T =V

= 11,38 ans.

o Etendue de distribution=29,25 #177;11,38 ans = 18-40 ans

o Classe modale

Est celle de 16-40 ans qui a totalisé la fréquence la plus élevée.

- 35 -

Chapitre IV. DISCUSSION

IV.1. LA FREQUENCE

La fréquence de colostomie et iléostomie dans notre étude était de 12 cas soit une incidence annuelle de 2 stomie intestinale par an (Tab I.). Ces résultats sont inférieurs à ceux des autres auteurs africains qui ont noté des incidences annuelles de 15 ;9 ;27 et14 stomies respectivement pour Boro Gosso au centre hospitalier hospitalier national Yaldago Ouedraogo au Burkinafaso (25),Tligui Mourad à l'hôpital militaire Mohammed V de Rabat au Maroc (28),Guede D. au service de chirurgie générale de l'hôpital Heinrich Lubke de Diourbel au Sénégal (26), Koffi en côte d'ivoire (8) ainsi que Traoré et al qui ont enregistré 32 cas dans une étude prospective de 6 mois (29).

Nos résultats et ceux de ces auteurs africains sont de très loin inferieurs à celui de Bail J.P qui estimait à 3000 les nouvelles stomies par an en France(30).

Selon Koffi (8), la rareté de certaines affections inflammatoires chroniques et la pathologie colique carcinomateuse en Afrique (pourtant très répandue en Europe) justifie ces taux bas.

Le faible nombre de colostomie et iléostomie pratiquée en Afrique et plus particulièrement dans notre série pourrait s'expliquer par la rareté et le coût élevé des matériels et appareillage appropriés, l'absence de stomathérapeute. Les chirurgiens confrontés à ces difficultés redoutent la stomie dans les péritonites par perforation d'origine infectieuse pourtant répandue dans notre milieu, ils optent plus souvent pour des anastomoses ou un ravivement suture des perforations intestinales (25).

IV.2. L'AGE

Il ressort du Tab II relatif à l'âge de patients que la moitié de sujets de notre étude soit 6 cas (50%) avait un âge compris entre 16 et 30 ans suivi de la tranche de 31 à 45 ans 4 cas soit 33,4 % et le reste 1 cas dans la tranche d'âge de 1 à 15 ans et 1 cas également dans celle de 46 à 60 ans .

Les analyses statistiques déterminent un âge moyen de 29,25 ans avec un écart type de 11,38 ans soit une étendue de distribution de 29,25 #177;11,38 ans (18-40 ans).Les extrêmes d'âge ont été 1 et 51 ans.

- 36 -

Ces résultats corroborent presque ceux de Boro Gosso (25) qui a noté un âge moyen de 25 ans.

En effet, ils traduisent la jeunesse de notre échantillon par rapport à ceux d'autres auteurs dont Tligui, Bousbaa et Bail (28, 31,30) qui ont noté respectivement un âge moyen de 54,44 ans (extrêmes 12-77 ans) ; 52,64 ans (extrêmes 24-77 ans) et 65 ans.

Cet âge moyen bas de nos sujets d'étude pourrait s'expliquer par :

? La jeunesse de la population de la RDC en général .En effet, 46,3 % de la population congolaise a moins de 15 ans. La base de la pyramide des âges large atteste la jeunesse de la population (32).

? La forte prévalence de perforations typhiques chez les adolescents dans beaucoup d'études (25,33).

IV.3. LE SEXE

Au vu du Tab III reprenant le sexe des sujets, une prédominance masculine se lit dans 7 cas (58,3%) contre 5 cas (41,7%) pour le sexe féminin soit un sex ratio de 1,2. Ces résultats se marient avec la quasi-totalité des résultats d'autres études qui ont noté une prédominance masculine dans 61% ; 62,5% ; 75% (28, 31,25).Cette prédominance masculine dans notre étude serait liée à :

? Une discrimination socio-économique en faveur du sexe masculin en Afrique. En effet, dans les sociétés traditionnelles d'Afrique en général et la notre en particulier, l'homme exerce un pouvoir presque absolu sur les biens et richesses de la famille, il a accès plus aisément au traitement médical considéré plus onéreux que celui traditionnel. De plus, les enfants de sexe masculin sont considérés comme héritiers de la famille. Par conséquent ils bénéficient de plus de soins que leurs soeurs à l'égard desquelles peu de dépenses sont faites car celles-ci sont appelées à quitter la famille paternelle lorsqu'elles se marient.

? La division du travail fait que les hommes soient exposés à des maladies du péril oro-fécal comme la FT lorsqu'ils sont soit dans les mines ou lors de voyages de colportage pendant lesquels les conditions d'hygiène laissent à désirer.

- 37 -

IV.4.TYPE DE STOMIE

L'examen du Tab IV consacré au type de stomie révèle que la dérivation a concerné plus le grêle (58%) que le colon (41,7%).Ces résultats épousent ceux de Boro Gosso qui a noté que dans 57% de cas la stomie avait porté sur le grêle et dans 43% sur le colon (25).

Les études de Tligui et Bousbaa (28,31) ont noté des résultats presque similaires avec respectivement 61,53 % et 59,37 % pour l'iléostomie contre 35 ,89% et 37,52% pour la colostomie alors que dans 2,58% et 3,12% de cas une iléostomie était associée à une colostomie.

Toutefois, beaucoup d'autres littératures constatent plutôt l'inversement de tendance au profit de la colostomie : dans l'étude de Koffi, l'iléostomie représente 36,6% alors que la colostomie est pratiquée dans 66,66% des cas (8). Baumel, Bikandou et Traoré font état respectivement de 10%, 45% et 28,1% pour l'iléostomie et 90%, 55% et 65,66% pour la colostomie (34, 35,29).

En effet, le type de stomie s'impose par la nature des lésions. Selon Boro Gosso, la distribution géographique de certaines affections pourrait expliquer la disparité observée entre les résultats de plusieurs auteurs par rapport au siège de la stomie (25). La prévalence de la perforation typhique dans notre contexte expliquerait la proportion élevée de l'iléostomie.

IV.5. LA REVERSIBILITE DE LA STOMIE

Le Tab V fait état du caractère temporaire de toutes les stomies réalisées (100%).Ces résultats concordent avec la plupart de littératures africaines .En effet, Koffi (8) en Côte d'ivoire, Bikandou (35) au Congo Brazzaville, Boro Gosso (25) au Burkinafaso ont rapporté dans leurs séries 100% d'iléostomie temporaire.

A l'opposé, d'autres études africaines et occidentales relèvent une variabilité avec respectivement 50% contre 50% ; 78% de stomie provisoire contre 22% de stomie définitive, 78,1% de stomie temporaire et 21,9% de stomie définitive pour Bail, Bousbaa et Traoré (30, 31,29).

Cette prédominance totale du caractère temporaire de stomies réalisées dans notre étude ainsi que dans beaucoup d'études africaines relève de l'extrême rareté de certaines affections en Afrique. A titre

- 38 -

illustratif, l'iléostomie définitive est indiquée après paucoloprotectomie au cours de la RCUH, la maladie de Crohn et la RCF. Ces affections sont rarissimes en Afrique. Par contre, elles sont répandues en Europe (8).Mais ce sont plutôt les pathologies infectieuses comme la FT qui en motivent plus les indications.

IV.6. INDICATIONS ET LEURS CAUSES

IV.6.1. Colostomie

Au regard des Tab VI.1 et VI.2, l'occlusion intestinale a été l'indication prédominante de colostomie (60%) dans laquelle le volvulus était la principale cause (66,7%).Elle était également indiquée pour une malformation congénitale type mégacôlon (20%) ainsi qu'autres affections colo-rectales acquises. Ces résultats corroborent ceux des autres auteurs africains dont les études notent le volvulus du sigmoïde comme la première indication de colostomie quand bien même les taux rapportés sont variables d'un auteur à l'autre :

Koffi : 44,5% (8),

Guede D. : 56% (26),

Traoré et al : 31,3% (29).

Par ailleurs, le volvulus était la seconde indication de colostomie (22%) après l'imperforation anale (48%) dans la série de Boro Gosso (25).

En Europe pourtant, c'est une indication rarissime et y prédominent comme indication les cancers du côlon dans 60% (30).

Ce taux élevé dans le traitement de volvulus dans notre contexte s'expliquerait par la distribution géographique de volvulus dans le monde. En effet, le volvulus est rare en Amérique du nord et en Europe. Sa présence est importante en Afrique noire, en Asie (36). La constipation chronique, le régime riche en fibres végétales, les drogues ralentissant le transit intestinal sont les facteurs qui favoriseraient la survenu de volvulus.

- 39 -

IV.6.2 Iléostomie

L'exploitation des Tab VI.3 et VI.4 révèle que les iléostomies ont été indiquées dans 71,4% pour les péritonites toutes dominées par une perforation iléale typhique (100%). Les autres indications ont été la fistule digestive post opératoire (14,3%) ainsi que l'occlusion du grêle (14,3%).

Ces résultats corroborent ceux de beaucoup d'autres études africaines qui notent une prédominante indication des iléostomies par la perforation d'origine infectieuse typhique :

? Boro Gosso : 93% (25)

? James au Togo : 19% (37) ? Koffi : 37,5% (8)

? Bikandou : 46,9% (35).

Cette fréquence importante de la pathologie infectieuse en Afrique et plus particulièrement dans notre contexte dans les indications des iléostomies s'expliquerait par les mauvaises conditions d'hygiène d'une part et d'autre part elle révèle la localisation élective des perforations lors de ces affections. Elles surviennent sur la dernière anse grêle. Ces perforations sont dues à la nécrose des vaisseaux lymphatiques (Plaques de Peyer) qui sont abondant à ce niveau (38).

IV.7. LE SIEGE DE STOMIE

IV.7.1. Colostomie

Il découle du Tab VII.1 que la colostomie a de façon prédominante porté sur le colon descendant (gauche) dans 80% de cas et dans 20% sur le colon transverse. Ces résultats se rapprochent de ceux de Koffi dont l'étude a révélé une colostomie gauche dans 73% de cas et une localisation transverse dans 23% de cas.

En effet, la localisation à prédominance gauche de la colostomie concorde avec les données de la littérature et se justifie par la localisation colique basse fréquente de certaines affections chirurgicales : le volvulus intéresse le sigmoïde dans 85% des cas (37), le mégacôlon siège en aval de l'angle colique gauche dans une proportion de 75% (30).

- 40 -

IV.7.2. L'iléostomie

Au vu du Tab VII.2, l'iléostomie a porté dans 5 cas soit 71,4% sur l'iléon distal (terminal) et dans 2 cas soit 28,6% sur l'iléon moyen. La situation pariétale de stomie dans le flanc droit est classique dans la littérature pour les iléostomies latérales (35).Cette situation met l'orifice de la stomie à une distance suffisante des reliefs osseux (épine iliaque, pubis et rebord costal) de l'incision de la laparotomie médiane. Ceci permet d'aménager assez d'espace pour un bon appareillage. Koffi par exemple a eu dans 79,5% de cas l'iléostomie terminale et dans 20,5% la stomie portait sur l'iléon moyen (8).

Cette dominante localisation de l'iléostomie terminale s'harmonise avec la localisation fréquente élevée de la pathologie infectieuse particulièrement typhique dont la localisation élective est l'iléon terminal (8,33).

IV.8. COMPLICATIONS

Il ressort des Tab VIII.1 et VIII.2 que de 12 stomies intestinales (colostomie et iléostomie) réalisées, 4 s'étaient compliquées soit 33,3% de complications. Elles ont été représentées par la dénutrition dans 50% de cas, la suppuration péristomiale (25% de cas) ainsi que l'irritation cutanée (25% de cas).

Les données de la littérature sont très variées sur la question :

? Guedé D note 25 stomies digestives compliquées sur les 276 réalisées soit 9% de complications (26).

? Dans la série de Bousbaa 43,75% des stomies se sont compliquées notamment de suppuration (37,50%), éventration (18,75%) et les restes se partagent entre prolapsus, sténose, eczéma et hémorragie (31).

? Tligui enregistre dans sa série une fréquence de 43,58% de complications dans lesquelles prédominent la suppuration (40%) et l'éviscération dans 23% de cas(28).

? Dans la série de Caricato, les principales complications étaient les dermatites, les éventrations péristomiales, le lâchage d'anastomoses et les sténoses (39).

- 41 -

? Dans d'autres différentes séries, les principales complications sont aussi : prolapsus stomiaux, désinsertion ou rétraction stomiale, hernie et éventration parastomiale, irritation de la peau, obstruction intestinale, le désordre hydro-électrolytique (40, 39,41).

Kaldar et al considèrent que la technique chirurgicale ainsi que l'expérience du chirurgien sont des facteurs qui prédisposent aux complications d'où la nécessité pour tout chirurgien d'apprendre les principes de base de la confection d'une bonne stomie. Ces principes sont variables selon que la stomie à réaliser est une colostomie ou une iléostomie.

La dénutrition qui prédomine dans les complications survenues dans notre série comme d'autres complications générales n'est pas évoquée dans la plus part des séries. Elle serait la conjonction de plusieurs facteurs dont :

? La réalisation de l'intervention en urgence ne permet pas une bonne réanimation pré-opératoire dans notre contexte où les péritonites par perforation typhique ont pris une bonne proportion, hors ces dernières sont des urgences chirurgicales.

? L'altération de l'état général déjà présente à l'admission des patients à l'hôpital est la conséquence des retards de consultation d'autant plus que la péritonite et l'occlusion sont source de déshydratation, d'anorexie et de vomissement.

? La dérivation intestinale associée à la résection exclut une portion de l'intestin du transit. Les conséquences de cette exclusion sont plus graves quand la stomie intéresse l'iléon. C'est au niveau des villosités que s'effectue la majeure partie de l'absorption dont les glucides, les protides et les lipides(15).

? De même, certains malades s'imposent une restriction alimentaire pour ralentir la fréquence d'émission des selles. Cette attitude est en général observée pour les patients ne supportant pas de voir couler les selles par leur paroi. Cela diminue le nombre de vidange et de fixation des poches, mais elle va entrainer une dégradation lente de l'état général (37).

- 42 -

IV.9. EVOLUTION

Il découle du Tab IX que le décès est survenu dans 25% de cas.

Ce résultat corrobore presque celui de James au Togo qui avait noté un taux de mortalité de 23,52% (37).Ce taux est supérieur à celui de Boro(25) au Burkinafaso (19%), Koffi (8) en Conte d'ivoire (11,6), Bikandou(34) au Congo Brazzaville (10,4%) ainsi que de la plupart d'autres séries magrebiennes et occidentales dans lesquelles ce taux varie entre 0,5 à 13%(31, 30, 43, 44,38).

A l'opposé, ce taux est inférieur à ceux de séries de Bell (45), Garcia (46), Lertshichal (47) et Caricato (39) qui ont enregistré respectivement 32,5% ; 33,1 ; 41,5% et 60%.

Ces décès dans notre étude sont attribuables à la dénutrition et la suppuration (traduisant une infection) comme rapporté dans la série de Koffi(8) et Boro Gosso (25).Cela serait lié au coût élevé de la nutrition parentérale dans notre contexte et à la possibilité de la dissémination bactérienne au cours de l'évolution trainante de la FT et d'un traitement antibiotique discontinu ou interrompu tôt du fait de manque de moyens.

- 43 -

CONCLUSION

La confection d'une colostomie ou d'une iléostomie qu'elle soit définitive ou temporaire, est un geste simple qui a des nombreuses indications. Cependant, ce geste n'est pas anodin vu le taux de mortalité et de morbidité élevés associé à sa réalisation.

Pour mettre la main sur les indications courantes de ces techniques chirurgicales ainsi que leur évolution post-opératoire dans notre milieu, nous avons mené une étude rétrospective sur cinq ans à l'hôpital provincial général de référence de Kananga à l'issue de laquelle les observations suivantes ont été retenues :

· La colostomie et l'iléostomie sont peu fréquemment réalisées à l'hôpital provincial général de référence de Kananga (2 stomies par an représentant 2,7% de techniques chirurgicales digestives).

· Ces techniques ont été pratiquées plus chez les hommes (58,3%) que les femmes (41,7%) avec un sex ratio de 1,2.

· Les indications de l'iléostomie étaient essentiellement les péritonites par perforation intestinale typhique (71,4%).Celles de colostomie étaient variées mais dominées par les occlusions intestinales (60%) elles-mêmes attribuables au volvulus dans 66,7%.

· L'iléostomie avait été réalisée avec prédilection sur l'iléon terminal (71,4%) alors que les colostomies l'étaient sur le côlon descendant ou gauche (80%).

· 33,3% de colostomie et iléostomie s'étaient compliquées avec prédominance de la dénutrition (50%).

· Le taux de mortalité était de 25%.

Ainsi, l'amélioration de la prise en charge passe par une technique chirurgicale adaptée, une réanimation adéquate, un conseil hygiéno-diététique et nutritionnel bien suivi. Le succès thérapeutique dépendra alors d'une prise en charge multidisciplinaire.

- 44 -

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault