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Effet du commerce exterieur des produits agricoles sur la croissance economique au Cameroun


par Aboubakar IBNOU Ousman
Université de Maroua Cameroun - Master II en Sciences Economiques 2020
  

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CONCLUSION

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Au terme de notre chapitre, il est fort de constater que le commerce extérieur affecte alors durablement la croissance par plusieurs canaux différents. D'abord par l'accumulation du capital humain et les effets d'apprentissage dans les secteurs exportateurs en expansion provoque la baisse des coûts moyens et multiplie la variété des produits. Ensuite par la diffusion internationale du progrès technique permet aux pays en développement de bénéficier de transferts de technologie à moindre coût. Et enfin, la pression concurrentielle sur les marchés extérieurs incite aux gains de productivité. Cependant, le commerce extérieur, par les opportunités accrues d'échanges qu'il offre, peut être un facteur décisif dans la croissance (Grossman et Helpman, 1991).

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CHAPITRE II :

RELATION THEORIQUE ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

INTRODUCTION

La croissance économique mondiale a toujours été accompagnée d'un accroissement encore plus fort des échanges depuis le début du XIXe siècle, à l'exception de la période 1913-1949, marquée par deux guerres mondiales et la Grande dépression. Les études modernes des échanges et de la croissance tendent à démontrer les points qui lient le commerce mondial et la croissance (OMC, 1999).

Les importations et les exportations d'un pays constitue ses échanges commerciaux avec l'extérieur. Autrement dit, c'est le commerce international. Ce dernier s'appuie ensuite sur des théories solides visant à soutenir à son tour la croissance économique sur le long terme. C'est pour cela que François Perroux définit la croissance économique comme « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une Nation, le produit net en termes réels ». Les précurseurs de la science économique ont mis l'accent sur la possibilité d'une croissance par l'intermédiaire des échanges commerciaux. Ainsi, les éléments commerciaux c'est-à-dire les exportations et importations ont leurs effets sur la croissance économique. C'est pour cela que je commence ma démarche par la présentation des théories relatives au commerces extérieur et la croissance pour déterminer les lien théorique et empirique entre les échanges et la croissance économique,

La première partie de l'analyse est consacrée à une revue théorique mettant en exergue la relation entre le commerce extérieur et la croissance économique. Il sera question pour moi de la présenter leurs théories afin de déterminer les effets de ces échanges sur la croissance. La seconde section est la présentation des travaux antérieurs sur la relation entre le commerce et la croissance.

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SECTION I : THEORIES METTANT EN EXERGUE LA RELATION ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Cette revue de la littérature va me permettre d'étudier les liens théoriques et empiriques entre le commerce international et la croissance économique notamment au Cameroun. Par la suite, grâce à la fusion entre la théorie de la croissance endogène et la nouvelle théorie du commerce international, les travaux furent concentrés sur les voies d'influence du commerce extérieur sur la croissance économique.

I-1 LES ETUDES THEORIQUES SUR LE LIEN ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Dans son ouvrage sur la richesse des Nation en 1776, Smith affirme que le commerce extérieur génère des effets positifs sur l'économie dans son entièreté. La théorie smithienne du commerce extérieur est en faveur du libre-échange et la libre compétition internationale. Pour lui, le libéralisme est bénéfique pour les économies.

A la suite de Smith, plusieurs économistes et chercheurs ont commencé à analyser les relations possibles existant entre le commerce international et la croissance économique. Au cours de la période des années soixante, les dirigeants étaient préoccupés par la recherche et la création des conditions de bien-être meilleur et l'atteinte des objectifs économiques notamment une croissance économique soutenable et durable. Théoriquement admis comme une variable importante de la croissance économique, la question est de savoir si un pays devrait mettre en oeuvre des politiques stimulant à la fois les exportations et les importations ou se focaliser sur une des deux pour impacter positivement sur la croissance.

L'examen de la relation entre libéralisation commerciale et croissance économique a été jusqu'à récemment fait dans le cadre du traditionnel modèle de Ricardo (1817), Heckscher-Ohlin (1977). Selon ce modèle, le commerce extérieur conduit à une augmentation de la production. Cela est dû au fait que le pays procède désormais, après son commerce, à une allocation plus efficiente de ses ressources en se basant sur le principe des avantages comparatifs.

Dans le contexte néoclassique, le commerce extérieur peut bien avoir un effet sur le taux de croissance à long terme si elle génère un effet stimulateur de la technologie. Cependant, comme l'ont souligné Erik et Ulasan (2013), ni le modèle traditionnel de

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Ricardo-Heckscher-Ohlin ni le modèle néoclassique de la croissance ne fournit un cadre théorique unifié et univoque validant l'hypothèse selon laquelle les échanges extérieurs stimulent le progrès technologique.

Les études théoriques n'ayant pas réussi à trancher si le commerce extérieur contribue ou non à la croissance économique, les différents travaux empiriques sur le sujet ont, par contre, aboutit à des résultats similaires où l'effet du commerce est généralement favorable à la croissance.

Pour sa part, Edwards (1998) a tenté de mesurer la relation entre le commerce extérieur et la croissance de la productivité. Il conclut en l'existence d'une relation solide entre les indicateurs des échanges commerciaux et la croissance des facteurs. La principale contribution de l'auteur au débat sur la relation entre la libéralisation des échanges et la croissance économique est d'ordre méthodologique.

I-2 LES ETUDES EMPIRIQUES SUR LE LIEN ENTRE LE COMMERCE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Durant les années 70, la plupart des travaux empiriques utilisaient des régressions en coupe transversale sur un ensemble de pays. La plupart de ces études ont établi une relation positive entre le commerce extérieur et la croissance économique.

Frankel et Romer (1999) utilisent une méthode à variables instrumentales incluant des caractéristiques géographiques, et confirment que le commerce extérieur des produits agricoles a un effet important et significatif sur la croissance économique.

Ouermé Mady (2009) dans son document de synthèse intitulé l'effet des importations et les exportations des produits agricoles sur la croissance du Burkina a trouvé dans son modèle que les exportations des produits agricoles contribuent positivement à la croissance et les importations des produits agricoles contribuent négativement et donc un résultat final ambigu. Pour ce qui est de cette étude, la méthode de Ouermé sera améliorée en incluant les IDE et en faisant les importations des produits agricoles et les exportations des produits agricoles une seule variable (degré d'ouverture). Contrairement à la théorie les études empiriques s'accordent dans leur ensemble qu'il y a un effet positif du commerce extérieur sur la croissance économique.

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Plusieurs économistes [Harisson (1996) et Edwards (1998) ...] utilisent les exportations ou les importations des produits agricoles pour mesurer l'effet du commerce extérieur sur la croissance économique. Ainsi, pour tenir compte de l'ensemble des canaux par lesquels le commerce extérieur peut affecter la croissance économique, leur effet positif a été démontré par plusieurs auteurs comme Lee (1995) par exemple.

Cela montre que le commerce des produits agricoles, surtout pour les pays en voie de développement a un effet positif et significatif sur leur croissance économique. Un tel effet passe par les deux canaux suivants : premièrement, les exportations des produits agricoles permettent aux pays en voie de développement d'obtenir des devises pour financer les importations des produits agricoles et la dette d'un côté et incitent les entreprises exportatrices à être compétitives, en utilisant une meilleure technologie, pour pouvoir se faire une place dans le marché international des produits agricoles. Cette technologie peut, par ailleurs, se diffuser vers les entreprises non exportatrices et améliorer ainsi leur productivité. Deuxièmement, les pays en voie de développement disposent d'un niveau négligeable en R&D. Le commerce leur permet d'accéder au savoir et aux connaissances étrangères plus particulièrement par le biais de l'importation des produits agricoles étrangers nécessaires dans le processus de leur production tels que les biens d'équipement et les biens intermédiaires. (Legrand, 2008).

Dans la même optique, Winters (2004) a examiné la littérature existante sur le commerce des produits agricoles et la croissance économique et a conclu que les exportations et les importations favorisent cette dernière. Il s'est également intéressé à la façon dont le commerce extérieur et la croissance économique sont liés à travers la mise en oeuvre d'autres politiques notamment la lutte contre la corruption. Le commerce des échanges des produits agricoles avec le reste du monde peut réduire ce phénomène. En effet, les pays qui commercent davantage avec les marchés extérieurs des produits agricoles sont susceptibles d'être confrontés à un examen plus approfondi de leurs institutions (Manwa et Wijeweera, 2016).

La majorité des travaux des années 80 et 90 examinant les effets possibles du commerce extérieur sur la croissance économique ont essuyé une avalanche de critiques. A titre illustratif, Greenaway (1993) adopte une vision sceptique sur l'effet du commerce extérieur sur la croissance économique. L'auteur argumente qu'une grande partie du travail entrepris précédemment ont utilisé des méthodes imparfaites dépourvu d'un cadre

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analytique apparent, cohérent et univoque. De plus, le commerce extérieur reste encore tributaire d'incohérences définitionnelles et conceptuelles des échanges à travers les différents aspects des travaux ; ceci rend quasi impossible la construction d'indicateurs de mesure agrégés et fiables des distorsions commerciales (Greenaway, 1993).

Dans ce même sens, la contribution la plus citée est probablement celle de Rodriguez et Rodrik (2000). Dans une étude empirique sceptique, les auteurs concluent en une relation non concluante entre le commerce extérieur et la croissance économique. Ils proposent également une critique de la littérature existante sur la question. En effet, dans leur critique sur les travaux de Edwards (1998) qui a d'ailleurs étudié le lien du commerce extérieur et la croissance économique en utilisant neuf (09) indicateurs alternatifs de la libéralisation commerciale, Rodriguez et Rodrik (2000) ont conclu qu'il y avait une absence de relation robuste entre le commerce extérieur et la croissance économique. Ils ont discrédité un nombre considérable d'autres travaux (Ben-David, 1993 ; Lee, 1993 ; Harrison, 1996 ; Wacziarg, 2001).

Dollar et Kraay (2004), en se basant sur les travaux de Srinivasan et Bhagwati (1999) ont examiné les effets du commerce extérieur sur la croissance. Ils ont choisi un tiers (1/3) des pays en développement en raison de l'augmentation de la part du commerce dans leur PIB à prix constant sur vingt ans passé et également en raison de la réduction de leur tarif et qui ont connu un accroissement graduel de leur croissance économique. Les résultats ont mis en évidence une forte corrélation entre les variations de la croissance des dix (10) années et les changements observés dans le volume des échanges commerciaux. Pour leur part, Wacziard et Welch (2003) ont repris les travaux de Sachs et Warner (1995) en utilisant une nouvelle base de données sur les indicateurs du commerce extérieur. Les résultats obtenus supportent l'existence des effets positifs et robuste du commerce des produits agricoles sur la croissance économique. Calderón, Fajnzylber et Loayza (2004) ont trouvé des résultats similaires à ceux de Dollar et Kraay (2004).

Pour leur part, Dufrenot et Mignon (2010) ont appliqué l'approche de régression quantile pour tester l'hypothèse «Commerce des produits agricoles et Croissance». Ils ont abouti à la conclusion selon laquelle aussi bien à court et qu'à long terme, les effets du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique dans les pays à faibles taux de croissance sont plus élevés que dans les pays à fort taux de croissance. De plus, à partir de l'utilisation des variables instrumentales sur les données de panel, Brückner

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et Lederman (2012) ont eux aussi analysé les effets du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique pour 41 pays d'Afrique subsaharienne. Pour les pays concernés, le commerce extérieur des produits agricoles a entraîné une croissance à court et long terme d'après les résultats des estimations des auteurs.

En synthèse, la littérature sur la relation entre le commerce extérieur et la croissance économique n'est pas univoque ni sur le plan théorique ni sur le plan empirique. Plus encore, cette relation varie selon les critères ou les indicateurs utilisés, l'approche méthodologique employée et les caractéristiques des pays concernés.

SECTION II : PRESENTATION DES TRAVEAUX ANTERIEUR SUR LA RELATION ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

II-1 EFFETS DES EXPORTATIONS SUR LA CROISSANCE

ECONOMIQUE

Plusieurs concepts et arguments théoriques ont été développés pour expliquer comment le commerce en général peut contribuer au développement économique d'un pays.

En effet, alors que la théorie du commerce extérieur mettait l'accent sur les conditions et les avantages de la spécialisation internationale, les théories mercantilistes, reprises par les keynésiens, s'intéressent essentiellement au rôle que peuvent jouer les exportations en tant qu'instrument de la politique économique, en particulier pour assurer le plein-emploi.

Pour le courant mercantiliste fonde le développement économique doit se baser sur l'enrichissement par le commerce (exportations de biens) et l'accumulation des métaux précieux au détriment des autres nations (fermer les frontières aux importations) alors que pour Keynes (1936), pour relancer une économie par la demande, l'exportation peut apparaître comme un moyen plus sûr de redynamiser la production, et en conséquence l'emploi en exportant le chômage.

Cependant des critiques sont apparues depuis l'époque du mercantilisme de la part des économistes classiques que sont Adam Smith et David Ricardo, qui prônent le libre-échange. En effet, Adam (1776) affirme qu'un pays doit se spécialiser dans la production des biens, pour lesquels il bénéficie d'un avantage absolu, c'est-à-dire une efficience

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supérieure à celle d'un autre pays mesuré par un coût unitaire inférieur et exportant le surplus de ces biens produits afin d'accroître sa richesse, ce qui condamne un pays qui n'en dispose à acheter de l'étranger et à vivre en autarcie. C'est Ricardo (1817) qui lèvera cette contrainte dans sa théorie du commerce international en affirmant que pour bénéficier des gains à l'échange, un avantage absolu dans la production n'est pas nécessaire mais qu'un avantage comparatif suffit.

Hecksher (1919) et Ohlin (1933), ont prolongé l'approche ricardienne en énonçant que chaque pays participant au commerce international, se spécialise dans la production et l'exportation d'un bien qui utilise intensément un facteur dont il est relativement abondamment doté. La spécialisation stimule la compétitivité et favorise la réalisation des excédents commerciaux qui assurent le financement des importations des biens d'équipement, vecteurs de croissance et de la hausse des revenus, conformément à l'analyse libérale.

A cet effet, plusieurs autres contributions ont montré que l'abondance et/ou la dépendance aux produits de base et aux ressources naturelles ont un effet négatif sur le taux de croissance. L'un des cas connus est désigné par de nombreux auteurs par MDD ou « malédiction des matières » ou de maladie hollandaise assimilée au développement par essor des exportations de produits primaires.

La maladie hollandaise, peut empêcher la stimulation de la croissance économique par l'entrée massive de devises, pour les pays bénéficiant d'une forte hausse de leurs exportations de produits primaires. La hausse des exportations de matières premières entraîne précisément, des élévations du taux de change réel et l'inflation. L'explication de ce paradoxe est qu'en favorisant l'accélération de l'inflation intérieure et en provoquant, de la sorte, la hausse du taux de change réel, la forte progression des exportations des produits primaires nuit également à la compétitivité et, dès lors, à la rentabilité des autres exportations.

Pour Deutsch et Ecksteind, (1961) une baisse des exportations peut réduire le taux de croissance économique ou l'accroître. Cette baisse peut s'expliquer par la « loi du commerce extérieur décroissant », selon laquelle, si le revenu d'un pays augmente au-delà d'un certain seuil, le commerce extérieur représente une proportion de plus en plus faible du revenu national, en raison de l'élasticité-revenu élevée de la demande de services qui sont moins commercialisables que les biens mobiles. Si la loi n'est pas établie il est difficile

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d'imaginer une croissance exponentielle d'une composante de revenu entraînant elle-même une croissance exponentielle du revenu.

De nombreuses études historiques et contemporaines ont été réalisées en vue de saisir le rôle des exportations sur la croissance économique. La littérature économique récente a apporté plus d'éclaircissement sur la relation entre les exportations et la croissance économique que la littérature historique.

L'analyse des travaux économétriques menés par Tamaschke en 1980 à propos des Etats de Victoria et des Nouvelles Galles du Sud montre que les exportations des produits agricoles contribuèrent de façon significative directement au PIB de ces deux Etats et de celui de l'Australie en général. Au sens de la première condition de Kuznets on peut admettre que les exportations de produits agricoles constituent un secteur moteur (l'impulsion autonome et la contribution directe à la croissance). Ce rôle moteur n'est cependant évident que si on ajoute les effets indirects : les effets de liaison découlant des moyens de transport et des chemins de fer principalement.

Dans son étude sur le commerce extérieur et la croissance économique en France et en Grande-Bretagne, Kindle berger (1961) souligne que les exportations des produits agricoles peuvent stimuler la croissance ou la ralentir. Ce ralentissement peut provenir de la « loi du commerce extérieur décroissant ».

Abdelkader Sid (1988) montre que l'Egypte et le Chili n'ont pas pu bénéficier d'un développement harmonieux grâce à leurs avantages comparatifs en produits agricoles à l'expansion du secteur agricole (principalement le blé) pour le chili et pour l'Egypte (principalement le coton) contrairement au Costa Rica (principalement le café). Ces deux premiers pays ne sont pas arrivés à développer une industrie manufacturière efficace à cause de la faible qualification de la main d'oeuvre, de la faiblesse des capitaux provenant des pays plus développés et une corruption accrue des dirigeants.

Examinant la relation de corrélation entre la croissance économique et les exportations, Michaely (1977) et Balassa (1978) ont utilisé à cet effet le coefficient de corrélation de rang de Spearman. En effet, pour un premier ensemble de pays « non-développés » sur la période 1950-1973, Michaely trouve un coefficient de 0.38, significatif au seuil de 1%. Pour un autre groupe de 23 pays à revenus (prix constants de 1972) supérieur à 300 $, il trouve un coefficient de 0.523, par contre pour les pays les moins

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développés de cet échantillon il trouve un coefficient quasi nul et conclut que la croissance économique d'un pays est impactée par les exportations qu'à partir d'un seuil de revenus.

S'inspirant des études antérieures [Michaely (1977) ; Balassa (1978) ; Tyler (1981)], Feder construisit deux fonctions de production, une pour le secteur d'exportation agricole et l'autre pour le secteur domestique pour tenir compte des externalités d'exportation pour un échantillon de 31 pays dont 19 sont définis comme pays semi-industrialisés et 22 marginalement semi industrialisés au sens de Chenery (1980) sur la période 1964-1973. Les résultats de son estimation en coupe transversale montrent que l'augmentation des exportations des produits agricoles agit positivement sur l'augmentation du PIB. Il confirme le fait que la productivité des facteurs dans le secteur des exportations des produits agricoles est supérieure à celle du secteur domestique et que ce différentiel n'est dû qu'aux externalités. Mais RAM (1987) vérifie la robustesse et la fiabilité de cette estimation en coupe transversale. Il estime ce modèle en série temporelle et trouve que le modèle n'est stable ni dans le temps ni dans un groupe des pays.

Rodrigue (1987) étudiant 19 pays de l'OCDE (Allemagne de l'Ouest, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, États-Unis, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse et Autriche.), de 1966 à 1983, à partir des tests en coupe instantanée, affirme que la croissance des pays de l'OCDE semble avoir été stimulée de façon significative à la fois par le taux de croissance des exportations des produits agricoles et par celui des investissements. En ce qui concerne la contribution des exportations agricoles en général, un accroissement d'un point de pourcentage dans leur croissance est associé à une expansion de 0.15 point de pourcentage dans la croissance du PIB. Ce résultat est comparable à ceux qu'a obtenus Balassa (1985) pour un groupe de 43 pays en voie de développement, pour lesquels chaque point de pourcentage de croissance dans les exportations est associé à 0.15-0.22 point de pourcentage d'accroissement dans le taux de croissance du PIB.

Wei (1993) utilise deux bases de données à un niveau urbain : la première comprend 434 villes pour la période 1988-1990, la seconde, 74 villes pour 1980-1990 pour analyser l'effet des exportations des produits agricoles sur la croissance des villes chinoises et l'effet de diffusion. Wei observe que leur croissance a été tirée par les exportations agricoles pendant la période 1980-1990 et par l'investissement étranger pendant la période 19881990.

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Erfani (1999) a examiné la relation entre la performance des exportations des produits agricoles et celle de la croissance économique entre 1965 et 1995 dans plusieurs pays d`Asie et d`Amérique Latine. Le résultat a montré une relation positive et significative entre ces deux variables. L`étude a avancé aussi des hypothèses selon lesquelles l'exportation des produits agricoles va entraîner une croissance économique forte.

Pour Emery, 1967 ; Michaely, 1977 et Zamfir 2016 en Afrique subsaharienne. Ces auteurs ont fait une étude en Afrique centrale, australe, de l'ouest et de l'est ont démontré que les exportations des produits agricoles ont un effet négatif sur la croissance économique dans ces sous-régions.

Vohra (2001) a étudié la relation entre les exportations des produits agricoles et celle de la croissance économique pour l'Inde, le Pakistan, les Philippines, la Malaisie et la Thaïlande de 1973 à 1993. Le résultat a indiqué que l'exportation des produits agricoles a un impact significatif sur la croissance économique si un pays atteint un certain seuil de développement.

Lezona (2005) a tenté d'analyser l'impact des exportations des produits agricoles sur la croissance économique du Congo sur la période 1972-2002 à partir d'un modèle économétrique (modèle à correction d'erreur) qui prend en compte, aussi bien, les effets de court terme et de long terme. Les résultats obtenus de l'estimation révèlent que les exportations des produits ont une influence positive mais non significative sur la croissance économique.

De même, Subasat (2002) a analysé les liaisons empiriques entre l'exportation des produits agricoles et la croissance économique pour les pays en développement. L'analyse a montré que les pays plus orientés vers les exportations agricoles, comme les pays à revenu moyen voient leur croissance économique augmenté plus vite que les pays relativement faibles en termes d'exportation. L'étude a montré aussi que la promotion des exportations des produits agricoles n'entraine pas forcement des impacts significatifs sur la croissance économique, notamment dans les pays à faible revenu.

Akilou (2009) étudiant l'effet de l'instabilité des exportations des produits agricoles sur la croissance économique du Togo de 1960 à 2005, trouve qu'à court terme, les exportations ont un effet positif sur la croissance économique au seuil de 10%.

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Samirina et Adamson (2013) ont examiné la relation entre exportations des produits agricoles et croissance économique au Madagascar. L'analyse économétrique sur la période sous-revue montre qu'un accroissement de l'exportation de 10% entraîne une croissance économique de 0.95%.

Plusieurs autres études ont été réalisées et ont prouvé que l'effet des produits agricole sur la croissance peut être négatif et que des pays comme le Nigéria, la Côte d'Ivoire, le Ghana, etc. exportateurs de produits agricoles ont pu être victimes du syndrome hollandais. Cependant d'autres travaux empiriques récents ont relativisé les conclusions portant sur l'effet des exportations de produits agricoles sur la croissance économique. En effet, Mehlum et al. (2006), Snyder (2006), Brunnschweiler (2008) ont montré que l'effet des produits agricoles sur la croissance n'est pas forcément négatif, mais dépend de la qualité des institutions. Ainsi, si les pays ont développé de bonnes institutions, la dépendance aux produits agricoles facilite la croissance économique. Par ailleurs, Stijns (2005), Brunnschweiler et Bulte (2009) et Lederman et Maloney (2008) suggèrent que les résultats de régression sur la croissance qui montrent un effet négatif des produits agricoles ne sont pas robustes aux changements de spécification du modèle et/ou à la définition de la dépendance aux produits agricoles.

Michaely (1977) a étudié la corrélation entre une variable de croissance des exportations des produits agricoles et une variable de croissance des revenus. L'objectif de ce type d'étude était de montrer la supériorité en termes de croissance d'une politique de promotion des exportations des produits par rapport à une politique de substitution des importations des produits agricoles. Ainsi, à partir d'un échantillon de 41 pays en développement pour la période (1950-1973), Michaely (1977) trouve un coefficient de corrélation de Spearman de 0,38 significatif à 1% entre le taux de croissance de la part des exportations des produits agricoles dans le produit national brut (PNB) et le taux de croissance du PNB par tête.

Toujours dans l'intérêt de souligner l'importance des exportations des produits agricoles dans le processus de la croissance, Honoré Lezona (2005) a fait une étude pour analyser l'impact des exportations des produits agricoles sur la croissance économique sur la période 1972-2002 au Congo. Cette étude prend en compte les principales réformes économiques et sectorielles entreprises au Congo Brazzaville. Il a ainsi été amené à mettre en relief les facteurs favorables de la croissance économique, par le biais des exportations

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des produits agricoles, et notamment, à déceler les obstacles qui freinent cette croissance. En ce qui concerne la méthode d'analyse utilisée, elle consiste à estimer un modèle de croissance qui fait recours à la fois, à la théorie du commerce international et à une fonction de production. Six variables (PIB par tête, formation brute du capital fixe, termes de l'échange, exportations pétrolières, exportations agricoles et instabilité politique) ont été utilisées dans ce modèle économétrique (modèle à correction d'erreur) qui prend en compte, aussi bien, les effets de court terme et de long terme. Les résultats obtenus de l'estimation révèlent que les exportations pétrolières et les exportations agricoles ont une influence positive mais non significative sur la croissance économique. Par contre, l'instabilité politique pèse négativement sur les performances économiques. Seynabou Diallo (2001) avait observé des résultats similaires en faisant une étude intitulée « Exportation et croissance économique au Sénégal : Une analyse empirique ». De l'ensemble de ce qui précède nous pouvons retenir que les exportations des produits agricoles constituent une source importante de la croissance économique.

Par ailleurs, l'autre variable explicative de la croissance que je vais prendre en compte dans ce cadre reste les importations. Elle fera l'objet d'étude de la partie suivante

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote