RESUME
Ce travail a pour objectif de déterminer l'effet du
commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance
économique au Cameroun. La Méthode du Maximum Vraisemblance(MMV)
en système a été utilisée sur la période
1980-2019. Elle prend en compte les déterminants de la croissance (le
commerce extérieur, la formation brute de capital fixe, le crédit
intérieur brut et le niveau général des prix). Les
résultats empiriques indiquent une relation positive et significative
entre les échanges des produits agricoles et la croissance
économique au Cameroun. Ces échanges (exportations des produits
agricoles et importation des produits agricoles) constituent
véritablement une source avérée de croissance
économique au Cameroun. En termes d'implications de politique
économique, l'étude suggère une meilleure participation
aux échanges commerciaux internationaux des produits agricoles par le
Cameroun puisque l'analyse prouve que les exportations et les importations des
produits agricoles favorisent la croissance économique dans ce pays.
Mots-Clés : le commerce
extérieur, les produits agricoles, croissance économique, MMV.
ABSTRACT
This work is to determine the effects of foreign trade in
agricultural products on economic growth in Cameroon. The maximum like hood
method(MMV) in a system was used on one of 1980-2019. It takes into account the
type determinants of growth (Foreign trade, gross fixed capital formation,
gross domestic credit, and the general price level). The empiric results
indicate a positive and meaningful relationship. Between agricultural trade and
economic growth in Cameroon. In term of economic policy suggests patter
participation in international trade for Cameroon with and analysis that proves
that exports and imports of agricultural products promote economic growth in
Cameroon.
Keys words: Foreign trade,
agricultural products, economic growth,
MMV.
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LISTE DES ABREVIATIONS
BM : Banque mondiale
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Central
DSCE : Document stratégie pour la
croissance et emploi
FAO: Food and Agriculture Organization of the
United Nations
IA : Insécurité Alimentaire
INS : Institut National de la Statistique
MMV : Méthode du maximum
vraisemblance
MINADER : Ministère de l'Agriculture
et du Développement Rural
OCDE : Organisation de coopération et
de développement économique
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
PIB : Produit Intérieur Brut
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Contexte et problématique
Le secteur agricole occupe près de 80% de la population
active et représente à peu près de 30% du PIB et 15% des
recettes budgétaires du pays. La crise économique qui a
frappé le continent africain à partir de la fin des années
80 n'a pas épargné le Cameroun. En effet l'Afrique a toujours
cherché à l'extérieur les moyens de la croissance
économique, et structurellement parlant, les pays doivent commencer
à se tourner vers les facteurs nationaux et régionaux lors de la
détermination des produits (Rebekah Kendal, 2011). Pourtant le secteur
agricole peut booster la croissance économique et améliorer la
balance commerciale des pays de l'Afrique subsaharienne.
La structure des produits agricoles échangés
explique ces déséquilibres car les exportations dépassent
largement les importations .Selon une de ces théories qui a
suscité beaucoup de débat, la théorie Prebish-Singer (1950
; 1950), les termes de l'échange des pays en voie de
développement ont tendance à diminuer et lorsque les prix
mondiaux des produits de bases chutent, cela oblige les pays exportateurs de
ces biens à exporter davantage, entraînant des pressions à
la baisse sur les prix et contribuant ainsi à une plus grande
détérioration de leurs termes de l'échange. Afin d'essayer
de se sortir de ce cercle vicieux, les pays en voie de développement
producteurs de produits de base (comme c'est le cas des pays africains à
l'étude et au Cameroun en particulaire) devraient imposer des tarifs
douaniers et adopter des stratégies de substitution aux importations
pour protéger leurs économies fragiles et vulnérables.
L'Union Européenne demeure la principale zone
d'échanges des produits agricoles avec le Cameroun (51% des importations
et 26,7% des exportations). Elle est suivie par l'Asie Orientale dont les
échanges sont tirés par la Chine qui est le principal partenaire
commercial bilatéral du Cameroun (14,7% des exportations et 18,0% des
importations en 2014). Au total, les deux zones consomment 81,5% des
exportations et fournissent 57,4% des importations du Cameroun.
Dans sa stratégie d'insertion dans le commerce
international sur la période 20102019, les échanges commerciaux
du Cameroun été marqués par une diversification des
partenaires commerciaux, avec une attention particulière portée
vers les pays émergents, l'Union Européenne et les
États-Unis. Toutefois, les échanges commerciaux des produits
agricoles à l'intérieur de la zone CEMAC sont passés de
14,3% en 2007, à 6,6% en 2019.
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Au niveau macroéconomique, la hausse des prix
internationaux de produits alimentaires peut affecter la balance de paiement et
creuser ainsi le déficit budgétaire dans les pays importateurs
nets de produits alimentaires (IMF, 2008 ; OCDE, 2011). La hausse des prix
domestiques a aussi un impact sur la pauvreté (Ivanic et Martin, 2008 ;
Wodon et Zaman, 2008 ; Galtier, 2009 ; Combes et al, 2014) et sur la
sécurité alimentaire des pays pauvres (Rapsomanikis, 2009 ; FAO,
2010).
D'après la Banque Africaine de Développement
(BAD) (2009), le Gabon et le Congo sont les pays d'Afrique subsaharienne qui
dépensent le plus dans les importations des biens alimentaires. Ces
importations de biens alimentaires proviennent en majorité du Cameroun
(BEAC, 2008). Toutefois, l'accroissement de la production agricole camerounaise
est loin de couvrir les besoins intérieurs (Minader, 2010).
En 2017, le secteur primaire a bénéficié
du dynamisme de l'agriculture vivrière avec la reprise progressive des
échanges avec les pays voisins (Nigéria, RCA et Tchad) qui les
avaient interrompus à la suite des crises sécuritaires aux
frontières. Dans la sylviculture la reprise de la demande en Chine et
chez les principaux partenaires de l'Union européenne a également
permis un regain d'activités. L'agriculture industrielle d'exportation a
connu une évolution en demi-teinte, marquée par la hausse de
certaines productions (coton, cacao) mais également par la baisse de
production du caoutchouc et du café. Les trois principaux produits
agricoles exportés contribuant à 20,8% aux recettes
d'exportations en 2019 sont constitués du cacao brut en fèves
(12,1%), du coton brut (5,4%), et des produits transformés du cacao
(3,3%).
Cependant, malgré quelques avancées sur les
plans organisationnel et institutionnel, et, « En dépit de sa
position de carrefour, de la diversité de ses ressources naturelles et
d'un écosystème très favorable, le Cameroun reste l'un des
moins intégrés du continent, en termes de flux commerciaux
inter-États » (CEA, 2009,)
Le commerce (en particulier des produits agricoles) est
confronté à de nombreux obstacles liés à
l'importance des coûts de transaction, « conséquence non
seulement de la faiblesse des infrastructures de communications et de
transport, mais aussi de l'insécurité, et parfois de conflits qui
provoquent des détournements de trajet. » (Guillaumont, Geourjon et
Guérineau, 2012). Outre ces obstacles, le refus des États
d'appliquer les textes communautaires, le chevauchement entre plusieurs
CÉR, la dépendance à l'aide extérieure.
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La multiplication des postes de contrôle tout au long
des corridors de transit et les interdictions temporaires d'exportations mises
en place par certains États-membres freinent aussi le
développement des échanges commerciaux (CEA, 2004, 2012 ;
Guillaumont et al., 2012 ; ETISAH, 2013). Pour Mayeko (2006), la faiblesse du
commerce au Cameroun peut être imputée à l'absence de
coordination des politiques (commerciales) qui constitue des freins importants
au développement du commerce interne dans les sous régions.
» (ETISAH, 2013, p.vi).
En effet, selon plusieurs auteurs (Limao et Venables 1999 ;
Guillaumont, Geourjon et Guérineau, 2012 ; Ngattai-Lam, 2014, etc.), la
faiblesse des infrastructures de transport, de communications et
énergétiques constitue l'un des principaux obstacles au
développement des échanges des produits agricoles au Cameroun car
ils impactent négativement et de façon très significative
sur la compétitivité.
Les études qui montrent l'incidence des échanges
au Cameroun en particulier, l'effet des importations en provenance des pays
tiers (Chine, États-Unis, pays de l'Union européenne, etc.) sur
le commerce entre les pays membres de la CEMAC. Néanmoins, cette
problématique est d'une importance capitale si l'on veut comprendre et
expliquer la faiblesse des échanges des produits agricoles au Cameroun,
dans la mesure où ce pays est fortement ouvert sur le marché
mondial.
Pour les économistes de Bretton Woods, la crise de
solvabilité des pays africains comme le Cameroun est due à une
combinaison de trois facteurs : la faiblesse de l'épargne locale du fait
des taux d'intérêts réels négatifs ;
l'interventionnisme étatique conduisant à évincer
l'investissement privé de la production et à maintenir une
distorsion des prix ; enfin, une surévaluation des taux de change qui
fragilise les exportations des produits agricoles.
Pour concrétiser son ambition d'émergence
à l'horizon 2035, le Cameroun doit impérativement gagner des
parts de marchés dans le commerce international. Ce qui passe par la
diversification de ses échanges commerciaux avec l'extérieur. Les
exportations camerounaises demeurent très peu diversifiées et
sont constituées principalement en dehors du pétrole sont des
produits agricoles. Le Cameroun malgré les accords de partenariat
économiques(APE) est toujours confronté à des
difficultés de croissance. D'où la question de recherche :
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Quel est l'effet du commerce extérieur des
produits agricoles sur la croissance économique au
Cameroun?
De cette question principale découlent des questions
sous-jacentes qui serviront également de fil conducteur à cette
étude à savoir :
· Questions
spécifiques:
-Quel est l'effet des exportations des produits agricoles sur la
croissance économique au Cameroun?
-Quel est l'effet des importations des produits agricoles sur la
croissance économique au Cameroun?
II. Objectif de recherche
L'objectif général de ce mémoire est
déterminé les effets du commerce extérieur des produits
agricoles sur la croissance économique au Cameroun. Les objectifs
spécifiques sont les suivants :
-Déterminer l'effet des exportations des produits
agricoles sur la croissance économique au Cameroun?
-Déterminer l'effet des importations des produits
agricoles sur la croissance économique au Cameroun?
Hypothèse de recherche
Au regard de tous ce qui a été dit
précédemment, nous pouvons formuler les hypothèses
suivantes :
· Hypothèses
spécifiques
- Les exportations des produits agricoles ont un effet positif et
significatif sur la croissance économique au Cameroun.
- Les importations des produits agricoles ont un effet positif et
significatif sur la croissance économique au Cameroun.
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